i'm scared ► valentin

Ça devait être la journée de la manipulation aujourd'hui. Valentin avait réussi à recruter un nouveau gars pour ses affaires, il avait promis monts et merveilles, comme le ferait un mac avec sa putain. Le garçon allait devoir faire ses preuves avant d'avoir ce qu'il souhaite, parce qu'il n'allait certainement pas donner facilement de l'argent sans savoir si le gars est fiable et rentable. Après avoir raccroché au téléphone avec sa mère, il avait quitté son loft pour l'East Bay. Il ne sait pas pourquoi il agissait de la sorte avec Nina,, il pourrait tenter quelque chose à tout moment, mais au lieu de l'attraper directement avec son filet, il préfère l'amadouer afin qu'elle tombe elle-même dans le piège. Il avait forcé la porte de sorte que ça paraisse comme un vol ou un truc dans le genre. Il était doué pour ça, même si habituellement, il n'aime pas se salir les mains et il avait pris soin de mettre des gants. Valentin s'était installé plus loin dans sa bagnole, il a attendu qu'elle se pointe et qu'elle rentre à l'intérieur. Il faut croire qu'il aime bien ce petit jeu, lui faire croire qu'elle vit définitivement dans un monde de merde et qu'elle peut être attaquée à tout moment. Elle finira par se tourner vers lui pour se réfugier dans ses bras. Val sort de sa voiture et il se rend vers l'appartement, il passe une main dans ses cheveux en souriant un peu. Il est prêt pour jouer la comédie. Il entre à l'intérieur et il percute doucement la rousse. « Je suis désolé.. J'ai frappé.. mais.. je ne pense pas que tu ailles entendu et la porte était ouverte. » Il voit bien l'état dans lequel elle se trouve, et honnêtement, si elle n'avait pas été là, il aurait pu peut-être sourire. Valentin la regarde. « Tout va bien ? Tu trembles, qu'est-ce qui se passe ? » Elle a vraiment l'air pétrifiée, et ce n'est pas si étonnant, vu que la dernière fois, il l'avait aidé à se sortir des griffes d'un sale mec. Elle devait être encore sous le choc, peut-être croire que c'est le mec qui veut se venger, qui sait. Elle ne trouvera jamais que c'est lui le responsable de la porte ouverte.

C'est le genre d'amusement et coup qu'il fait à quelqu'un dont il a envie d'effrayer, parce que ça commence à tous les coups. On ne sait jamais qui à pénétrer à l'intérieur, si quelque chose a été volé ou seulement pour l'effet de la peur. À vrai dire, il n'avait jamais fait ça avec une fille, parce qu'il ne touche pas aux femmes, ce n'est pas son genre. Mais avec Nina, non pas qu'il comptait la toucher, mais il sentait le besoin de l'effrayer tel un agneau sans défense. Et ça avait l'air de fonctionner. Il plisse légèrement les yeux en l’entendant hurler de la sorte. Non, ce n'est pas aujourd'hui qu'il va devenir sourd, mais ça surprend. « Ah bon ? Je vais aller vérifier s'il n'y a personne.. Reste près de la porte. » Pour lui, c'est une perte de temps, il n'y a personne, sauf s'il a manqué un bout et qu'effectivement quelqu'un s'y trouve, mais ça l'étonnerait bien gros. Valentin décide alors d’inspecter l'appartement, pièce par pièce. Bien évidemment, il n'y a personne qui s'y trouve. Val avait fini par revenir auprès de la rousse. « Il n'y a personne, sauf s'il arrive à se fondre dans le décor comme un caméléon, mais ça m'étonnerais. » Il ferme la porte du logement et il la regarde en lui tendant un verre d'eau. Il s'était permis de prendre légèrement fouiller. « Tu es certaine d'avoir bien verrouillé la porte ? Il ne manque plus que tu regardes si quelque chose a été volé, mais en tout cas, la télévision est encore là. » C'est souvent ce que les voleurs volent en premier, la télévision, il ne sait pas pourquoi, mais ça l'air d'être assez dispendieux. Il bosse à deux endroits, alors, l'argent, ce n'est pas trop un problème à ses yeux.

Valentin, c'était bien sûr proposé d'aller vérifier, histoire qu'elle soit rassurée. Même s'il connaissait déjà la situation, il ne faisait pas les choses à moitié, autant que ça l'air vrai son affaire. Il aurait l'air de quoi sinon ? Il est loin d'être un mauvais menteur, ni manipulateur. La preuve, elle ne se doutait de rien. Il hoche la tête à son tour. « C'est normal.. on ne sait pas qui rôde dans les parages. » À part lui ? Non, parce que ce n'est quand même pas le seul qui rôde, la preuve, il n'avait pas prévu l'agression. Et il ne connaissait pas le mec en question, peut-être un touriste, ou quelqu'un qui sort que la nuit pour faire peur aux jeunes femmes, va savoir. Il prend soin de fermer la porte et il l'a rejoint sur le canapé en la regardant. « Ça arrive d'être distraite ou alors, le gars en question te suivait déjà depuis un moment. » Est-ce que ça fait bizarre de parler de lui ainsi ? Un peu quand même. Il ne s'est jamais vu dans ce genre de rôle, pourtant, il se retrouvait à jouer les obsessif et les rôdeurs. Val s'approche de son visage, à quelques centimètres, il vient glisser ses pouces sur ses joues pour essuyer ses larmes. « Je voulais savoir comment tu allais depuis la dernière fois.. » Il se recule légèrement en continuant de la regarder. « Si tu veux, je peux rester. Ça va me faire plaisir. » Il la regarde de haut en bas. Il ne voudrait pas que l'homme revienne. Enfin, il est déjà là, posé sur le canapé à côté de sa victime. « Pourquoi tu te sens perdu ? Si ce n'est pas trop indiscret. » Demande-t-il.

« Je crois que même les coins tranquilles cachent toujours une part d'ombre. » Cela vaut pour les humains. Sa mère ignore cette partie de lui, elle le voit différemment, pas seulement parce que c'est son fils, mais parce qu'il ne parle pas de ses activités illégales à celle-ci, il ne souhaite pas qu'elle soit mêlée à quelconque connerie qu'il peut faire. Il préfère la protéger de tout cela. Alors, forcément, elle le voit comme un ange, un amour qui ne fera jamais de mal à une mouche. Comme on dit, les apparences peuvent parfois être trompeuses et c'est le cas pour Valentin. « C'est vrai ? C'est étonnant.. Tu n'as pas signalé à la police ? » Pas tant que ça, mais ce n'est qu'un détail qu'il garde pour lui. Il ne va quand même pas se mettre à tout balancer son jeu de cartes sur la table. Il ne vaut mieux pas que la police s'en mêle, notamment à cause de ce qu'il fait en dehors de son véritable boulot, la vente de drogues. Il hoche la tête sur le fait qu'elle veut bien qu'il reste. Il n'allait pas demander si elle est vraiment certaine, d'autant plus, qu'ils ne se connaissent pas tant que ça et puis, normalement, il n'y a personne d'autre qui devrait rentrer de force dans l'appartement. Bien qu'il ne puisse pas tout prévenir, il a beau connaître un bon nombre de personnes, les gens sont imprévisibles, un peu comme lui. « Si jamais tu veux en parler, je veux bien t'écouter, mais je ne te force pas non plus à te déballer. » Il sourit légèrement à la rousse, elle pouvait accepter de se confier, ou bien ne rien dire, c'était à elle de voir, il ne connaissait pas tout de sa vie non plus, ça ne pouvait que lui donner plus d'informations, se servir de ça contre elle ou non, selon ce qu'elle allait lui confesser, si jamais elle décidait à se mettre à parler.

Il était là pour la rassurer, mais en même temps, il fallait être franc jeu en quelque sorte, la ville a beau avoir l'air tranquille, mais il ne connaît aucune ville où c'est tout beau et tout rose. Sans savoir si le voisin est un psychopathe ou celui d'en bas un agresseur. Ce genre de personne existe partout. La preuve, il est loin d'être tout blanc, il ne trempe pas forcément dans quelque chose de légal, mais il le fait surtout pour l'argent. Il a commencé quand il était jeune et il n'a pas su s'arrêter. Valentin la fixe en l'écoutant. Ce n'est en effet, pas une simple coïncidence ou une impression. Au moins, elle n'avait pas encore signalé la police, c'était déjà ça. Si cela était arrivé à sa sœur, il l'aurait sûrement forcé à venir vivre chez lui, puisqu'il aurait été en mesure de la surveiller régulièrement, mais surtout de veiller à ce qui ne lui arrive rien. « Peut-être qu'il finira par arrêter.. enfin, qui sait ce qui peut bien s'imaginer en te suivant ou juste en pensant à toi. » Est-ce qu'il était rassurant ? Pas tellement et à vrai dire, il faut bien dire les choses comme elles sont, même s'il faisait surtout cela pour mieux la faire paniquer. Il voyait bien que cela fonctionnait et qu'au fond, elle avait peur toute seule sans qu'il ait quelque chose à rajouter sur ça. Val s'installe un peu mieux en la laissant se rapprocher de lui et laissant sa tête se poser sur son épaule. Il passe son bras alentour d'elle. « Ce n'est pas grave.. je comprends, ça ne doit pas être facile de vivre tout ça en si peu de temps. Je suis certain que tu vas finir par t'en sortir.. Tu vas passer à travers de tout ça. » Mais il se doutait que ça allait s'améliorer avec le temps. Il baisse légèrement la tête pour l'observer. « Tu as besoin de quelque chose ? » La main alentour d'elle, lui caresse un peu l'épaule en continuant de la fixer.

Ça semblait plus facile que prévu de la manipuler, de jouer avec son cerveau et ses sentiments. Il savait que ça ne serait pas très difficile, du moins, il n'y a pas beaucoup de gens qui restent calmes émotionnellement sur une agression et une porte ouverte dans son appartement peu de temps après cela. Il n'avait certes pas monté le coup de l'agression, mais c'était comme si la personne lui avait donné un coup de main involontairement. Maintenant, il se retrouvait là, assis à côté de la rousse et à tenter de la rassurer, de lui dire que tout ira bien. Valentin tente de la mettre en confiance et le simple fait qu'elle pose sa tête sur lui, ça en dit long quand même. Il la regarde en hochant lentement la tête. Ça ne doit pas être facile, il en convient, mais à vrai dire, il ne peut pas faire grand-chose, puisque c'est lui le responsable de l'appartement. Parce que sinon, il aurait compris ce qu'elle ressent et ce qu'elle dit. Son souhait était déjà réalisé, puisqu'il se présentait à elle, il est juste assis à côté. Val sourit légèrement, non pas satisfait, il est quand même curieux, il a envie de tout savoir. Mais il sait que forcer quelqu'un, ça ne servira pas à grand-chose, quoique ça dépend des situations. « Si seulement ça se pouvait. Je suis là pour toi, si jamais tu as besoin de juste parler ou juste.. ce que tu veux, sans raison précise. » La peur vit en chaque personne, elle est présente constamment, s'il y avait un remède à cela, fait longtemps que les gens l'auraient pris. Val n'est pas du genre à avoir peur, enfin, sauf s'il s'agit de sa mère, c'est un peu un trésor à ses yeux et il ne voudrait pas qu'il lui arrive quelque chose. « Tu veux que je te fasse couler un bain pour te détendre ou tu préfères faire autre chose ? » Dit-il en la regardant. Il lui replace une mèche de cheveux en souriant légèrement.

Valentin n'est pas du genre patient, il n'est pas du genre à encourager les gens à s'apitoyer sur leur sort, à les regarder pleurnicher leurs problèmes comme si c'était la fin du monde et qu'il n'y avait qu'eux comme victimes dans l'univers. Il n'y a qu'à voir dans les pays sous-développés pour comprendre qu'il y a pire comme situation ou les gens malades. Il est plus le genre de mec autoritaire comme à l'armée, celui qui se met à crier et à donner des ordres. Il a fait l'école militaire durant un an et il avait compris rapidement que ce n'était pas pour lui. Il n'était pas prêt à se soumettre et à obéir aux ordres. Il a plutôt pris cette place, mais dans les rues. Val hoche la tête lorsqu'elle le remercie, il était là pour écouter, mais surtout en tirer profit. Il la regarde toujours dans les yeux. « Je ne sais pas, quelque chose qui va te détendre, te faire changer les idées. » Il avait des idées, mais il n'était pas pressé de passer à ce niveau, même s'il n'est pas contre, de toute manière, autant que ça vienne d'elle, pour le moment, il continue de garder sa patience et de la faire tourner en rond, si on peut dire ça ainsi.