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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Je dois te faire une confidence (FT. Aoline)

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MessageSujet: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyJeu 1 Fév - 23:12

Mon alarme se met à sonner. Je fonce dans ma chambre pour arrêter mon téléphone. Je l'ai programmé pour ne pas être en retard et voilà que je le suis ! Je regarde l'heure. 18h30. Je devrais partir, là, tout de suite... Et je suis toujours en caleçon, en train de me brosser les dents. Il faut que j'accélère, je prends ma chemise, je l'enfile et je me rends soudainement compte que je n'ai pas mis de déo ! Bon sang, si je règle pas vite ce problème, je vais l'asphyxier ! Je me rue dans la salle de bain, je balance le spray. La fumée m'irrite la gorge, je mets à tousser. Je reviens dans la chambre, fermant les boutons, fébrile. Mes mains tremblent. Je suis angoissée. J'enfile mon pantalon mais je me prends les pieds, je suis déséquilibre, je chute lourdement par terre. Aouch... pas le temps de verser une larme, vite, je me relève, je boutonne ce jean que j'ai récemment acheté et qui fait habillé, après avoir rentré la chemise dedans. Je passe la cravate autour de mon cou. Un tour derrière, hop, hop devant, je passe par l'espace créé et... yes ! J'ai réussi du premier coup ! Je suis un as ! Flûte ! Mes chaussettes ! Je bondis vers la commode, je prends le fameux sésame et en voulant aller trop vite je me frappe violemment les orteils contre le pied du lit. Je ne peux réprimer le hurlement de douleur et les qualificatifs grossiers que j'utilise pour extérioriser ma douleur. Mais je ne peux pas traîner, j'enchaine, j'enfile mes chaussettes, je retourne dans la salle de bain pour me regarder dans le miroir. Je me suis coupé trois fois en me rasant... je me mets du gel dans les cheveux. Ca y est, ça, je maîtrise ! Je mets un coup de parfum au niveau du coup, du poignet et je m'essuie les traces de dentifrice au coin des lèvres. Je me trouve beau. Ca me fait bizarre. Je sens des chatouilles dans mon ventre. Je suis satisfait. J'enfile mes chaussures, ces belles converses que j'ai achetées, neuves et qui sont particulièrement classes ! Je prends ma veste, mon téléphone. Je descends l'escalier et... DAMN IT ! Mon portefeuille !!! Je remonte et je commence à paniquer parce qu'il n'est pas là où je le pensais ! Qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ? Je passe 5 minutes à le chercher partout pour finalement le trouver dans la poche intérieure de mon blouson. Il était avec moi depuis le début ! Je descends les marches quatre à quatre et je négocie mal le virage. Je m'étale de mon long dans le hall... Il faut que je me calme ! Je me remets difficilement sur pied, j'éteins les lumières et je sors. La porte se referme derrière moi, je fouille dans ma poche.

- Oh... non... mes clés !

Je les ai laissées dedans !!! J'essaie de rouvrir, en vain ! Je suis coincé dehors ! Noa n'est pas là ce soir. Elle est avec son copain... enfin son sex-friend. Elle ne passera pas. Maman et Lukas sont parties, où je ne sais pas, en voyage en amoureuses je crois bien. Je suis... à la rue ! Je me mets à pleurer, sans parvenir à me retenir. Je marche dans la rue, éclairée par les lampadaires, en sanglotant malgré moi. J'ai raté le bus... j'ai un noeud qui me tord de douleur, je ne me sens pas bien. Aoline va m'attendre... et rentrer chez elle. J'ai déjà annulé notre rendez-vous précédent, elle va penser que je suis un gros lâche sur lequel on ne peut pas compter... Je traverse la rue et je vois soudainement deux lumières qui m'éblouissent. Des pneus crissent alors qu'une voiture arrive sur moi. Je ferme les yeux attendant l'impact qui va mettre un terme à mon existence pathétique. Comme celui-ci ne vient pas, j'ouvre les paupières. Ca s'est joué à deux centimètres, tout au plus. Le conducteur est sorti de la voiture. Il a l'air inquiet. Il me demande si je vais bien. J'ai le visage ravagé par les larmes, il comprend vite que non. Il me demande si j'ai mal, je secoua négativement la tête et je vide mon sac. C'est un parfait inconnu, la quarantaine. J'ai besoin de craquer, parce que la pression que j'ai en moi est en train de me faire beaucoup de mal, je n'y suis pas habitué. A ma grande surprise, il ne se moque pas. Il posa ses mains sur ses épaules et prononce des mots d'encouragement. Il me tends des mouchoirs, je les accepte volontiers. Et puis, il me demande où j'ai rendez-vous. Je le lui dis, la mort dans l'âme. Il regarde sa montre et m'indique qu'il connait un raccourci et qu'il va m'emmener pour que je sois à l'heure. Maman m'a toujours dit de ne pas suivre des inconnus, mais foutu pour foutu... Je m'embarque avec lui, j'ai confiance, il m'inspire la sécurité. Il profite du voyage pour me remonter le moral et me donner quelques astuces. Cela m'aide à canaliser mes doutes, mon estomac se dénoue. Il passe par des rues pour éviter les feux rouges et nous ne tardons à arriver devant le restaurant. Je suis... en avance ! Je n'en crois pas mes yeux. Je le remercie, je lui tend un billet qu'il refuse et après un sourire presque paternel, il me fait un clin d'oeil et me souhaite bonne chance. Et il reprend sa route.

Je ne sais pas si Dieu existe, mais en tout cas, je le remercie de m'avoir envoyé un ange. Je m'avance vers la porte du restaurant italien où j'ai réservé. Et je l'attends, les mains dans les poches de ma veste, droit comme un piquet. Je suis contracté de partout par la peur... Elle gagne du terrain tant et si bien qu'à un moment elle l'emporte. Je tremble. Tant pis, j'annule... c'est trop pour moi... Je baisse les yeux et je me mets en mouvement sans regarder et... boum. Je percute quelqu'un. Je ne m'y attendais pas du tout. Je n'y suis pas allé de main morte ! Je pose mon regard sur la jeune femme et je me rends compte que c'est celle que j'attendais. Mon coeur commence à faire n'importe quoi dans ma poitrine, il s'emballe, manque des battements. J'ai la tête qui tourne. Et je deviens rouge tomate, alors que mon regard se fait complètement "stupide".

- Oh pardon !!! Je suis désolé ! Je ne t'avais pas vue !! J'espère que je ne t'ai pas fait mal ! Je m'excuse...

Je souhaite qu'elle ne me demande pas où j'allais comme ça, si déterminé... j'en oublie les bonnes manières, je ne lui ai pas dit bonjour, pas de bise non plus... Je suis un rustre mais je suis trop terrifié pour y remédier. Dans quoi je me suis embarqué... Maman, Lukas, Noa, au secours ! Venez m'aider ! J'ai les mains moites, la gorge sèche. Et des mots m'échappent :

- Tu es sublime, une fois de plus !

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je ne me reconnais plus ! Elle doit croire que je suis drogué. J'ai les yeux dilatés, l'air totalement ahuri. Je suis mort de peur.
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMer 14 Fév - 16:16

❝ Je dois te faire une confidence ❞
Kenzo & Aoline

Je sors du bâtiment. C’est la première fois que je ressors d’une réunion heureuse. Je veux dire, j’aurais toujours ce problème et toute forme d’addiction sera dangereuse pour moi. Mais ce soir, je rentre chez moi en sachant que j’irai bien. Je n’ai pas rechuté et malgré les épreuves qui pourraient survenir, je me sens plus forte. C’est peut-être idiot mais je ne peux pas m’empêcher de sourire. Un coup d’œil à ma montre m’indique qu’il est grand temps de filer. Surtout si je ne veux pas être en retard. Je déteste être en retard. Clés en main, je grimpe dans ma voiture, direction South Bay. Heureusement pour moi, personne ne se trouve sur la route, ce qui me permet de faire le chemin en moins de trente minutes. Je ne peux m’empêcher de m’attarder quelques secondes devant la villa des Lane en repensant à ma rencontre avec la maman de Kenzo. Il va falloir que je lui en touche deux mots d’ailleurs. Je garde cette idée dans un coin de ma tête, me promettant de lui en parler. Mais pour l’heure, il s’agit surtout de ne pas être en retard. Je me gare dans l’allée, ce sera plus simple de repartir tout à l’heure.

Lorsque je pénètre dans la villa, elle est vide. Ce silence m’indique que ma meilleure amie s’est absentée. Zut, j’aurais bien eu besoin de ses conseils vestimentaires. Je me connais, je vais encore mettre dix ans à me décider sur ce que je dois porter. Surtout dernièrement. Avec Kenzo. Je soupire rien qu’à cette idée. Je monte dans ma chambre, et file le plus rapidement possible dans la salle de bain. J’en ressors une vingtaine de minutes plus tard. Mes cheveux resteront lâchés et je ne me maquille pas beaucoup à l’ordinaire. Je reste assez simple et ce soir ne fera pas exception. J’ai repoussé le moment fatidique du choix de ma tenue trop longtemps, il est grand temps d’en finir. J’ouvre la porte de mon dressing et j’en reste bouche-bée. Une magnifique robe blanche se trouve un cintre, avec un mot glissé dedans. Visiblement, River a pensé à moi. Elle a même pris la peine de choisir la paire de chaussures et le sac adéquat. Cette fille est une perle, elle me connait par cœur. Je me dépêche de la mettre. La taille est parfaite et elle tombe plutôt bien. En me regardant dans le miroir, je me demande si Kenzo me trouvera jolie. Nous verrons bien. Je ne prends pas de manteau, il fait beaucoup trop chaud à l’extérieur pour ça. Mon téléphone sonne. J’espère voir le nom de mon meilleur ami s’afficher sur l’écran mais ce n’est pas le cas. Je décroche et tombe des nues. Je dois passer signer un document en urgence au commissariat. Si je suis à l’heure à mon rendez-vous, ce sera un miracle. J’attrape toutes mes affaires à la volée et cours jusqu’à ma voiture. Vingt minutes plus tard j’arrive à Wellington. Je mets les warnings et descends à toute vitesse. L’officier à l’entrée me reconnait « Bonsoir Mark. Je signe et je repars, on m’attend » Ce dernier me sourit « Oui c’est ce que je constate » Je ne percute pas mais ne m’attarde pas non plus sur le sens de ses propos. Je le salue poliment et repars aussi vite que je suis venue.

Le trajet retour me prend davantage de temps. Mais au moins, j’ai réussi à faire fonctionner ce fichu GPS, et du premier coup. Je me gare devant le restaurant. Je descends de voiture, mon sac à la main et réalise soudain ce que l’officier à l’accueil voulait dire. C’est un rendez-vous. Je veux dire, j’ai déjà pris un café, été au cinéma et même dîné avec Kenzo, mais ce soir c’est … différent. Je secoue la tête. Non je me fais des films. J’ai vraiment la tête dans les nuages ces temps-ci, si bien que je ne me rends pas compte que je fonce tout droit dans un inconnu. L’impact est plus rude que prévu mais je parviens à rester sur mes deux pieds. Lorsque je lève la tête, je souris. Kenzo se tient devant moi. Il se confond déjà en excuses. Décidément, il n’arrête pas. Mais la suite me surprend. Je lui adresse un sourire timide, je ne suis pas habituée à ce genre de compliments de sa part. Je dépose un baiser sur sa joue, tant pour le remercier que pour le saluer. « Merci. Toi aussi tu es très beau » Il a changé, il est différent, plus … sophistiqué. « J’aimais l’ancien Kenzo, mais ce style te va très bien. Tu restes toi. »


Dernière édition par Aoline Sandersen le Jeu 22 Fév - 12:40, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyDim 18 Fév - 0:15

Elle va bien. Elle n'a rien de cassé, je suis rassuré. C'est que notre choc a été brutal, je sens mon bras encore endolori. En même temps, quand on a la musculature d'un gamin, comment pourrait-il en être autrement ? Je n'ai pas la carrure d'un quaterback, capable de tout encaisser sans me plaindre. Aoline est plutôt mince, mais je sais que je serais incapable de la portée par exemple. Mes biceps ressemblent à deux pneus à plat, il n'apparaissent même pas quand je contracte. Je me demande si d'autres sont dans le même cas que moi. Je suis un peu victime des images tendances et des clichés sur la "normalité". Tous les hommes qui font des pubs, les acteurs, ils ont leur six-pack, une allure et un corps d'athlète ! Mon meilleur ami aussi. Et je dois dire que cela me rend un peu envieux. J'aimerai bien avoir l'air d'autre chose qu'une crevette ! Je me concentre intensément sur ce qu'elle me dit et c'est comme si on me frappait en plein ventre. Elle me trouve très beau. Je sens que je suis écarlate. Je baisse les yeux en me grattant machinalement le cou. Mon nouveau style lui plait. Cela me fait du bien de le savoir. Car je dois bien l'admettre, si j'ai fait tout ça, c'est pour elle. Et un peu aussi pour moi, ça me motive à me reprendre un peu en main, à gagner légèrement confiance en moi. Tous ces mots me font du bien et me mettent dans un état qu'elle ne peut imaginer. Ma joue brule encore de la bise qu'elle y a déposé. Je me sens sur un nuage mais malgré tout tenaillé. Elle n'a pas remarqué que j'allais partir... m'enfuir et annuler une nouvelle fois.

- Ah ? Merci... j'ai voulu tenter quelque chose d'original et qui me corresponde aussi. Bon je peux mieux faire, sans doute !

Je lâche un rire nerveux qui résonne comme un stupidité dans le néant. Et puis je l'invite à entrer, comme si je venais d'être électrocuté sur place. Mes gestes sont imprécis, on dirait que j'ai bu, ou fumé quelque chose. Le stress s'est plaqué sur moi, il appuie sur ma respiration. Je m'essuie le front car je commence à transpirer. J'ai bien fait de ne pas oublier le déo... Mes tripes se contractent, je n'ai plus faim du tout. Un serveur bien habillé et souriant nous accueille. Je lui dis que j'ai réservé pour deux personnes au nom de Lane. Il cherche aimablement sur son registre puis nous confirme que c'est bien ce soir. L'espace d'un instant, j'ai bien cru m'être trompé ! Il nous invite à le suivre. Nous marchons à travers le restaurant, où des gens mangent déjà et où il règne une ambiance chaleureuse. Il nous montre une table, juste en face d'une fontaine d'intérieur d'où émane un son apaisant et quelques senteurs d'huiles essentielles. Dans le mur qui nous sépare d'un autre salon joliment décoré, il y a un aquarium. Les poissons nagent tranquillement à côté de nous, alors que nous nous installons. J'ai pris le soin de préparer la chaise pour Aoline, par galanterie. Maman m'a toujours appris à être poli et serviable. J'ai même pris des cours pour ça, sur internet. Le serveur nous donne la carte et s'en va. Je regarde autour de nous. C'est intimiste, nous sommes plutôt isolés car il n'y a qu'un couple un peu plus loin. Je m'assieds, sauf que je manque rater la chaise. Je me retiens à la table, elle tremble, les verres tombent dans un fracas épouvantable. Heureusement, rien n'est cassé. Je m'excuse, encore. J'ai l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous regardons la carte. Après quelques minutes, le serveur revient nous voir pour prendre ce que nous désirons. Nous nous sommes mis d'accord, nous allons prendre deux cocktails et une assiette apéritif à partager, pour commencer. Ensuite, nous lui précisons les plats que nous voulons. J'ai opté pour un magret de canard avec du riz cantonais. Pas d'os, pas d’arêtes et donc pas de risque de m'étouffer et de finir aux urgences, ce qui aurait complètement gâché la soirée. Quand le serveur eut pris leur commande et qu'il s'éloigna, je pris la parole.

- C'est vraiment chouette comme endroit ! J'aime beaucoup la déco et l'aquarium ! Regarde, c'est un Amphiprioninae ! Euh... je veux dire, un poisson-clown ! Tu sais, comme dans le Monde de Némo ? J'adore ce dessin animé ! Je suis allé le voir deux fois au cinéma, avec ma mère et ensuite avec ma soeur, que j'ai réussi à persuader ! Ces poissons vivent dans des anémones ! Elles sont venimeuses, mais ils se sont adaptés ! Ils vivent à l'intérieur pour se protéger des prédateurs ! C'est la cachette idéale !

Je parle de ça avec passion car j'ai toujours rêvé d'avoir un aquarium à la maison. Je pourrais passer des heures à les regarder ! Ce soir, pourtant, je suis avec quelqu'un qui mérite bien plus d'attention et qui arrive à occuper mon esprit davantage que l'aquarium. Je me tourne vers Aoline. Je suis crispé, nerveux, ma jambe s'agite rapidement, frottant sur la nappe. Elle doit se dire que j'ai manche à balai dans le postérieur. Je lui demande, sans transition :

- Alors, comment s'est passé ta journée ?
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMar 20 Fév - 10:48

❝ Je dois te faire une confidence ❞
Kenzo & Aoline

Je ne suis pas trop en retard. Heureusement d’ailleurs, je ne veux pas qu’il pense que je lui posais un lapin. Indemne malgré le choc, je constate quelque chose de différent chez Kenzo. Un petit truc en plus. Je veux dire, il reste lui et c’est ainsi que je l’aime mais il fait plus adulte, plus homme peut-être. Une légère sophistication qui lui va comme un gant. Ce que je ne manque pas de lui faire remarquer.  Il semble gêné par mes propos et je me dis qu’il faudrait que l’on apprenne à accepter les compliments. Au moins l’un de nous  deux. «  Non, si tu fais plus tu changerais trop et ce ne serait plus toi. Je crois que ça m’ennuierait. » Je ne veux pas qu’il se transforme totalement. Non pas que j’ai mon mot à dire dans l’histoire mais tout de même. Il est très bien comme il est. Kenzo m’invite à entrer dans le restaurant et m’emboite le pas. Il indique à la personne à l’accueil que nous avons une réservation. Quelques secondes pour vérifier et nous le suivons à notre table. Plusieurs couples, des familles sont déjà là. Vu l’affluence, on doit bien y manger. J’espère que nous ne serons pas entre deux groupes, ce serait dommage que l’on doive crier pour communiquer. Et comme si le serveur avait entendu ma prière silencieuse, il nous guide à une table plus éloignée. Ce dernier prend congé et avant que je ne puisse m’asseoir, Kenzo tire ma chaise. La galanterie n’a pas disparu visiblement. Mais je ne devrais pas être étonnée, il a toujours été ainsi. Un trait de caractère que j’apprécie énormément d’ailleurs. La décoration est vraiment très jolie et l’ambiance chaleureuse nous met à l’aise. Pourtant, je note que Kenzo est nerveux. Et sa maladresse légendaire prend le dessus. Plusieurs verres tombent au sol, sans se briser, heureusement. Il s’excuse et je lui adresse un sourire rassurant. Tout va bien et quand bien même aurait-il cassé un peu de vaisselle, ce ne serait pas si grave. Nous prenons quelques minutes pour regarder la carte et le serveur vient rapidement prendre notre commande. Deux cocktails, sans alcool et une assiette apéritif pour commencer. Une fois les plats pris, il repart. Kenzo se tourne vers moi et commence un discours enflammé. Il a ce côté passionné qui rend tous les sujets intéressants. C’est peut-être pour ça que mes compétences en informatique, et avec la technologie en général, se sont nettement améliorées à son contact. Je maitrise parfaitement instagram grâce à lui. C’est la seule chose que j’ai intégré quasi immédiatement. Et au-delà de ça, quand il est ainsi, je ne peux rien faire à part l’écouter.  Il évoque sa mère et Noa, ce qui fait tilt dans ma tête. Il ne faut pas que j’oublie de lui parler de ma rencontre avec Madame Lane. « J’ai beaucoup aimé Nemo, mais à choisir Dory est tout de même plus cool. Pas pour les mêmes raisons par contre » dis-je en riant « Mais de toi à moi, ce sont les Indestructibles 2 que j’attends avec impatience. Quatorze ans qu’on espère une suite ! » Je remarque qu’il est toujours aussi nerveux, je n’arrive juste pas à déterminer pourquoi. Je sens qu’il se concentre sur moi, son regard parle pour lui et me demande comment s’est passé ma journée. Je m’apprête à lui répondre, mais le serveur revient avec nos cocktails et l’assiette apéritif. Nous le remercions poliment. Je prends mon verre et trinque avec Kenzo « A cette soirée. » Je bois une gorgée. Le mélange est sucré mais pas trop. C’est dosé en finesse. Kenzo a bien choisi « Pour répondre à ta question, j’ai passé une bonne journée et j’ai été à une réunion ce soir. J’en suis sortie heureuse et plus confiante je crois » Il est au courant de mon suivi dans cette association, même s’il ne connait pas les détails. Il s’est montré très respectueux et n’a jamais posé de question. Je me dis qu’il serait peut-être temps que je lui confie mon plus grand secret. Enfin.
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMar 6 Mar - 8:34

- Oh oui c’est vrai ! Dory est extraordinaire ! Et elle est très attachante ! J’ai une peluche à la maison, je l’ai offerte à ma soeur, car elle aussi elle a le goût de l’aventure ! Bon, elle a une bonne mémoire je te rassure !

Elle connait Noa. Je lui en ai tellement parlé qu’elle n’aurait limite pas besoin de la rencontrer ! Elle sait que c’est ma jumelle et qu’un lien fascinant nous unit. Je dois bien l’admettre sans ma soeur, jamais je n’aurais pu faire tout ce que j’ai fait. Sans ma mère non plus d’ailleurs. Ce sont elles qui m’ont poussé à aller de l’avant et à prendre soin de moi. C’est vrai que je préfère d’avantage prendre soin des autres, à tel point que j’en oublie de me faire plaisir. Quand maman n’allait pas, je ne l’ai pas lâchée. Je suis resté avec elle. D’autres m’auraient conseillé de sortir, de m’amuser que tout ça c’était l’affaire des médecins pas des gens comme moi. J’ai beau être jeune, je ne me sens pas lié ou emprisonné. Au contraire c’est mon plaisir que d’aider les autres même un petit peu. Ce n’est pas banal, c’est sûr mais c’est l’explication à beaucoup de choses. Il y a des garçons qui auraient fui en voyant la fille qui leur tapait dans l’oeil aller à une séance de groupe. C’est ce qui me fait rester. Je me dis que je peux peut-être rendre Aoline heureuse. Son sourire me plait. Je me perds en la regardant et je ne reviens à moi que lorsqu’elle me propose de trinquer. Je lève mon verre. Je n’ai même pas remarqué le serveur ! Je suis captivé par mon amie et l’amour me rend vraiment aveugle ! Elle me parle justement de sa séance du jour avec des mots positifs. Je lui souris. Je n’ai jamais voulu la forcer à me dire quoi que ce soit, mais puisqu’elle en parle, je vais essayer de l’aider comme je peux.

- C’est super ! Ça fait vraiment plaisir de te voir contente ! Des fois les gens sortent de ce genre de réunion avec la mine un peu morose, car ce n’est pas facile de se confier ou d’entendre les conseils des autres. Mais ça finit par payer et par aider !

Une aide extérieure est toujours bienvenue, d’où qu’elle vienne. Je ne juge pas Aoline pour ce qu’elle peut cacher. Je ne m’en moque pas, au contraire, mais je ne me comporte pas différemment avec elle depuis que je sais qu’elle a un secret. Je laisse le temps faire les choses et si elle ne veut pas en parler ce n’est pas grave. Ça n’altère rien à ce que je ressens pour elle.

- Tu sais, ce qui m’importe c’est que tu ailles mieux et ça te permette d’avancer. Je me doute que si tu vas à ces réunions c’est pour une raison. Ne te sens absolument pas obligée de m’en parler si tu ne te sens pas prête ! Je veux dire, ca ne changera rien à ce que je ressens... enfin... euh... je veux dire... hum... euh... à notre... amitié... ca ne changera rien, à notre amitié...

Je rêve de me mettre la tête dans l’aquarium pour faire partie les flammes invisibles qui brulent mes joues. Et je me mets à prier très fort pour qu’elle n’ait pas relevé ce que je viens de dire. Sinon... c’est la catastrophe. Mon estomac se noue, j’ai la nausée. Quel crétin je fais !
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMar 20 Mar - 11:11

❝ Je dois te faire une confidence ❞
Kenzo & Aoline

Je me suis toujours sentie à l’aise avec Kenzo. Je sais que je peux tout lui dire, qu’il ne me jugera pas. Pourtant, je garde précieusement mon secret. Je n’ose pas lui confier cette partie de mon passé, cette partie de moi-même. J’ai tellement peur qu’il me regarde différemment. Je ne veux pas qu’il change, ou qu’il me prenne en pitié. Après tout, même si j’en ai bavé, j’ai réussi à me relever et j’aimerais qu’il ait une image positive de moi. En lui disant la vérité, je risque de tout gâcher. Madame Lane a essayé de me rassurer, et je sais pertinemment qu’elle a raison. Kenzo est fort, bien plus que n’importe qui. Il a enduré beaucoup de choses mais surtout, il n’a jamais flanché. Il est resté auprès de sa mère lorsqu’elle n’allait pas bien. Et je suis certaine que c’est en partie grâce à lui qu’elle va mieux aujourd’hui. Je garde toutes ces pensées pour moi et reporte mon attention sur mon meilleur ami. Nous trinquons à cette soirée et je lui fais part du déroulé de ma journée. Elle s’est d’ailleurs bien terminée et je crois que notre tête-à-tête se passera également très bien. Il semble ravi pour moi et je me mets à sourire bêtement. Qu’ai-je fait pour mériter une perle pareille dans ma vie ? Parfois, j’ai l’impression que le destin a cherché à se faire pardonner et a placé Kenzo sur ma route. On peut dire qu’il s’est bien rattrapé pour le moment. Il poursuit sur sa lancée et ses propos me touchent. Il a raison, il est grand temps que je lui confie mon plus lourd secret. En revanche, la fin de son discours me laisse perplexe mais je choisis de ne pas relever. Il a l’air anxieux et je ne veux pas empirer les choses. Je prends une grande inspiration. Allez Line, c’est le moment. Après il n’y aura jamais de bon moment, il faut juste que ça sorte.  « J’ai rencontré ta maman la semaine dernière. » Je vois bien qu’il est surpris. Il est vrai que ça sort un peu de nulle part mais de toute manière, j’avais également prévu de lui raconter notre entrevue. Autant faire d’une pierre deux coups « Je venais te voir, enfin j’avais envie de te voir alors j’en ai profité. Au début, ça ne s’est pas très bien passé. Elle m’a dit qu’elle m’avait vu aller à une de mes réunions » Je marque une pause. Je pense que Kenzo mesure l’ampleur de la situation. La meilleure amie de son fils, qu’elle n’a jamais rencontré, se rend à des réunions pour les anciens addicts. Il y a mieux comme première impression. « Elle n’était pas particulièrement ravie que je fasse partie de tes proches et je peux la comprendre. Elle cherche à te protéger » J’attrape mon cocktail et en bois une gorgée. Pourquoi est-ce si difficile ? « Mais je me suis montrée le plus honnête possible. Je lui ai expliqué la raison de mon addiction » Les yeux de Kenzo deviennent tout rond. Il a compris. « Et c’est elle qui m’a convaincu de t’en parler. Je ne sais pas si c’est le bon moment … » Je désigne le restaurant pour appuyer mes propos « Mais j’ai envie que tu saches la vérité. Lorsque j’avais quatorze ans, mon frère aîné Paul a pris l’habitude de venir me voir dans ma chambre. Toujours lorsque nous n’étions que tous les deux à la maison. Ça a duré un moment et personne n’a remarqué quoi que ce soit. Je n’ai rien dit. Jusqu’au jour où j’ai décidé que ça suffisait. Alors je me suis enfuie avant qu’il ne puisse me faire quoi que ce soit. Tout s’est passé très vite. Il m’a rattrapé, j’ai lutté et sans que je ne sache comment, mon second frère Evan m’a défendu. Ils se sont battus et j’ai frappé Paul à la tête. » Je sens mon cœur s’emballer. Lorsque j’ai raconté mon histoire à Madame Lane, c’était presque sans émotion. Mais à présent, j’ai l’impression de ne plus rien contrôler. J’essaie de retrouver mon calme afin de terminer mon récit « Il est mort mais c’est Evan qui s’est accusé. Il a fui l’Angleterre et je n’ai plus jamais revu mon frère. Mes parents, quant à eux, se sont renfermés sur eux-mêmes  et j’ai perdu pied. C’est là que j’ai commencé à me droguer. » Je n’ose même plus le regarder. Je n’ai plus honte de mon passé et je sais que partager mon histoire peut aider d’autres personnes mais avec Kenzo c’est tellement différent. Je ne veux pas le décevoir « Je … j’avais peur de t’en parler parce que je ne voulais pas que tu changes d’attitude avec moi et je réalise qu’il s’agit de mon angoisse. Pas de la tienne » J’ignore si c'est une bonne idée, mais je ne peux plus revenir en arrière. « J’avais … j’ai peur de te perdre. Et pour être honnête, je n’imagine pas ma vie sans toi aujourd’hui » Les dés sont jetés.


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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMer 28 Mar - 19:13

Je ne savais pas que maman et Aoline s’étaient déjà rencontrées. Cette information me laisse un peu sur les fesses. Je m’étais imaginé que je ferais les présentations moi-même, que je stresserai comme jamais, à tel point de ne même plus pouvoir parler et de mettre tout le monde mal à l’aise. Cela me ressemble tellement ! Se rend-elle compte qu’elle m’enlevait une énorme épine du pied ? A cet instant, je veux juste lui sauter au cou ! Ce n’est pas poli et je me connais, c’est un truc à renverser la table et gâcher la soirée ! Et voilà que vient l’instant « révélations ». Maman ne l’avait pas apprécié d’entrée. Mais pourquoi donc ? Cet aveu me met mal à l’aise. Je ne sais pas quoi lui dire. L’avis de ma mère à son sujet compte beaucoup mais il n’est pas aussi fort que mes sentiments. Bien entendu, si elles s’entendent bien, c’est parfait. J’imagine que vu ma tête et ma vis pitoyable, la perfection est allée voir ailleurs. Je vais bientôt avoir le fin mot de l’histoire. Je ne veux pas l’interrompre, pour ne pas la braquer ou la blesser. Surtout je ne la juge pas. Je veux qu’elle le sente. Cependant, à l’écoute de son récit, les larmes me montent aux yeux. Sans couler. J’oublie à quel point le monde peut être cruel et sombre. Parfois, je me demande pour quelle raison le destin fait son oeuvre ainsi ? Ne peut-il pas laisser les gens en paix, juste les combler de bonheur et d’insouciance ? Aoline fait partie de ces gens doux et gentils qui ne méritent pas toute cette tragédie. Je me rends compte que j’aurais aimé être là, pour la protéger et peut-être l’empêcher de sombrer. Les révélations s’enchaînent. Je suis silencieux, j’écoute ce lourd secret que je suis désormais digne de connaitre. Je sais déjà que ces réunions n’étaient pas des ateliers sur le tricot. Tout est logique. La perte de son frère aîné, la culpabilité, les regrets, la violence de ce qu’elle a vécu... cela me rappelle l’enlèvement de sa soeur, Noa... on l’avait brutalisée, elle aussi. Et j’avais été impuissant, insouciant. Je m’en veux alors que je sais que je n’aurais strictement rien pu faire. Mais ses derniers mots accélèrent mon rythme cardiaque. D’un geste naturel et doux, totalement instinctif, je lui prends la main. Et voilà que les mots viennent sans que je les maitrise. Comme un déclic.

- Non... tout ça c’est du passé. Ce qui compte c’est que tu puisses tourner la page... c’est le plus important. Le jugement des autres n’a pas d’importance. Personne ne peut te juger. Personne n’en a le droit, pas même moi. Ça ne change rien du tout. Je t’apprécie telle que tu es. Entière, avec ta vie, avec tes tristesses, tes joies, ta personnalité. Tu ne mérites pas ce qu’il s’est passé. Tu es une femme extraordinaire et je serais toujours là pour toi.

Au moment où je finis ma phrase je me rends compte que je ne peux plus reculer. Et je suis assailli de doutes, soudains et impitoyables. Je suis pris au piège. Je n’ai pas le droit de la laisser tomber. Mais si je lui avoue qu’elle me plaît, n’est-ce pas ce que je fais ? Si elle ressent la même chose, tout ira bien. Si ca n’est pas le cas... elle voudra me rayer de sa vie et aura bien raison. Je sens mon ventre qui se noue. Je lâche sa main. Et je meuble le silence pour ne pas qu’elle sente mon malaise et ne l’interprète mal.

- Parfois, je souhaite que notre monde soir virtuel. Parce que s’il l’est, on aurait possibilité de le façonner à notre gré, d’enlever la noirceur de certaines personnes, d’éviter des drames, des guerres, des discordes. On pourrait avoir une famille parfaite, résoudre le problème des mauvaises actions, des pensées sombres. Je me rends compte que c’est utopiste, mais je voudrais que cela se réalise un jour. Que les épreuves ne soient qu’un mauvais rêve. Mais je me rends à l’évidence... la vie est difficile... seulement tu peux compter sur moi. Toujours.

Je sens bien que mon regard me trahit. Je sens que je tremble. Je veux m’excuser, lui dire que j’ai une envie pressante et m’enfuir, loin... au lieu de ça, je parle. Les mots m’échappent.

- Je t’aime. Je t’aime vraiment... je... je... avec toi, je me sens bien... plus que bien... tu as le don pour illuminer mes journées... mon quotidien... je connais ton plus lourd secret mais ca n’y change rien... j’ai toujours le coeur qui bat à 100 à l’heure. Pour toi.

Mais qu’ai-je fait ? Je suis mortifié, raide sur ma chaise. Je m’essuie le front et je transpire à tel point que j’ai la tête qui tourne. Je vois mon reflet dans la vitre de l’aquarium. Je suis livide. On dirait que je vais faire un malaise. Mon souffle est suspendu à les lèvres. J’étouffe... mais inconsciemment je ne m’autorise à respirer que si elle me répond. Je sens qu’une larme roule sur ma joue, je murmure :

- Je suis désolé...
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMer 4 Avr - 10:06

❝ Je dois te faire une confidence ❞
Kenzo & Aoline

Je me revoie, plus de deux ans auparavant. Coincée dans ce fauteuil miteux, le psy devant moi. Il me scrute, cherchant le moindre signe à interpréter. Dire qu’aujourd’hui c’est mon job. Il m’a fallu plusieurs mois avant de pouvoir mettre des mots sur ce qu’il m’est arrivée. Et je suis assez fière du chemin que j’ai parcouru depuis. Il est plus simple de raconter mon histoire mais la seule personne à qui je dis tout, dans les moindres détails, n’est pas au courant. Mon pilier, mon roc. Et il est temps de rectifier le tir. Il faut qu’il sache la vérité. Le pourquoi du comment. Il est grand temps. Alors je me lance. Je me livre et me confie. Je n’ose pas le regarder mais cela ne m’arrête pas. Je dois poursuivre, tout lui dire, jusqu’à la fin. Plus aucune barrière, il connaitra tout de moi. Une fois mon récit terminé, je me tais. Je dois lui laisser le temps d’assimiler les informations que je viens de lui donner. Et sans que je ne m’y attende, il prend ma main. Ce geste doux me rassure. Donc il ne me déteste pas. En même temps, je m’attendais à quoi ? Kenzo est la personne la plus gentille et la plus compréhensive que je connaisse. Je n’aurais jamais dû douter de lui. Mais je comprends finalement que c’est de moi que je doutais. De la personne que je suis, que j’étais. De ne pas être digne de cette amitié, de notre relation et de plus peut-être ? Il a toujours été d’un naturel empathique, et je vois bien que mon histoire le touche. J’imagine déjà les pensées qui lui traversent l’esprit. Mais il n’aurait rien pu faire. Personne n’a rien vu, Paul était trop malin pour ça. Il prend enfin la parole et ses mots me font tellement de bien. Une partie de moi se trouve soulagée de tout ça, et de la tournure que prennent les évènements. Je lève les yeux vers lui, un sourire timide aux lèvres. Soudain, la situation change. Kenzo retire sa main de la mienne et je sens comme un vide m’envahir. C’est idiot lorsque l’on y réfléchit. Je l’écoute attentivement mais j’ignore où il veut en venir. Son discours est décousu et pour être honnête, sans queue ni tête. Pour lui, cela doit certainement faire sens mais c’est loin d’être mon cas. Je vois bien qu’il est anxieux, ce malaise que j’avais remarqué plus tôt est de nouveau présent. Décidément je n’y comprends plus rien. Et il lâche la bombe. Je suis spectatrice de la situation et je bois ses paroles. Il me faut du temps pour comprendre ce qui se passe devant moi et enfin, il s’excuse. Je fronce les sourcils. Pourquoi s’excuse-t-il ? Regrette-t-il ce qu’il vient de me dire ? Et je réalise. Il a peur de gâcher ce qu’il y a entre nous. Sa réaction me le prouve. D’instinct, j’attrape sa main. Il faut que je lui fasse comprendre que ce n’était pas une erreur, qu’il a eu raison de se confier « Kenzo … » Mais je ne trouve pas les bons mots. Sa confidence fait son petit chemin, dans ma tête et dans mon cœur. Je dois me rendre à l’évidence, je l’aime aussi. Il ne se passe pas une journée sans que j’ai envie de le voir, c’est la première personne vers qui je me tourne lorsque j’ai besoin de parler et je sais que je peux compter sur lui. Je crois que je le sais depuis un moment déjà et je sais d’avance que mon discours ne sera pas plus cohérent que le sien « Ne t’excuse pas pour avoir été honnête. Jamais. Surtout pas avec moi. Et … » J’ai l’impression de revenir au point de départ, avant qu’il ne connaisse la vérité. C’est un sentiment particulièrement frustrant. Toujours ma main dans la sienne, je prends une profonde inspiration avant de poursuivre « Je n’ai jamais été avec personne, et je crois que je n’ai jamais aimé personne. Paul m’a refusé ce droit pendant longtemps. Je me suis refusée ce droit pendant longtemps. Alors je ne sais pas réellement si ce que j’éprouve pour toi est similaire. Si avoir envie de passer mon temps avec toi, ressentir une sorte de manque lorsque je ne te vois pas – et crois-moi, le manque ça me connait -, penser à toi lorsqu’il se passe quelque chose dans ma vie et me sentir bien à tes côtés mais triste lorsque l’on se quitte, c’est de l’amour alors je crois que … je crois que oui, je … je t’aime » Je sens alors un énorme poids quitter ma poitrine. C’était donc ça, la dernière étape : lui avouer mes sentiments.


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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyMar 24 Avr - 23:30

Je n'arrive pas à croire ce que je suis en train de vivre. Mon coeur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine pour s'arracher à moi et s'enfuir au loin. Elle a attrapé ma main et ça me met dans tous mes états. C'est normal que j'ai encore plus chaud tout à coup ? Oui, sans doute... j'ai honte parce qu'elle doit sentir que j'ai les mains moites. Je crains... vraiment ! Pourtant, ce geste, il signifie bien plus qu'un contact pour moi. Elle a renoué cette connexion que nous avions quelques secondes plus tôt. Elle l'a fait d'elle-même, comme si à elle aussi, ça lui manquait. Tout mon corps fait du yoyo alors qu'elle se met à parler. Mon esprit devrait se déconnecter, pour se mettre en sécurité d'une crise d'épilepsie, mais il en est incapable. Je suis accroché à ses lèvres, je ne peux m'en défaire, j'écoute, j'entends, les mots me percutent, j'ai la désagréable sensation qu'ils me déshabillent. Cela me rappelle la pluie et les essuie-glaces sur le pare-brise de la voiture à ma mère. Ils chassent l'eau, qui ne tarde pas à revenir, et ainsi de suite, décrochant toute la saleté accumulée depuis des jours. Ils m'inondent, me recouvrent et je me sens différent, je me sens étrangement bien. Un instant, la boule que j'ai au ventre a même disparu, évaporée. Je bois ses paroles, comme si je me retrouvais soudain dans un désert aride et que j'en avais besoin pour survivre ! Et puis viennent les mots, qui me bousculent et qui m'achèvent un peu. "Je t'aime". Je sens toute la pression que je me suis mise retomber. J'en perds un peu mes moyens. Ca me fait bizarre et quand je ressens quelque chose d'aussi fort, je me mets à être profondément maladroit et enfantin. Les mots m'échappent :

- Vrai ??? Tu... tu m'aimes aussi ??? Pour de vrai ? C'est pas une blague ? C'est pas un rêve ??? Tu...

Je fais un geste incontrôlé de la main et je percute le verre de plein fouet. Il ne reste pratiquement que les glaçons mais ça lui tombe dessus. Et voilà... j'aurais du savoir que quelque chose de mauvais allait se produire. Je tente de rattraper et je déquille la bouteille d'eau, qui m'asperge littéralement avant de se déverser sur mon pantalon. Un bruit de verre brisé plus tard et je me rends compte que j'ai cassé mon assiette, tombée par terre dans un bruit épouvantable. Je lève les mains en l'air, comme pour dire que je me rends, que je ne touche plus rien. Le calme revient... la table, si romantique quelques instants plus tôt, est dévastée ! On dirait qu'un avion est venu nous bombarder. Même les poissons semblent choqués dans leur aquarium. Je me sens tellement confus... Je prends une serviette et je me lève pour venir essuyer Aoline, tout en me confondant en excuses :

- Je suis tellement désolé... pardon, pardon... pardon... je n'ai pas fait exprès... je... je t'ai trempée...

Je pouvais parler, tiens ! Ca donnait l'impression que je m'étais uriné dessus ! Avec précaution, j'essayais de ne pas aggraver la situation. Le serveur était déjà affairé à appeler l'équipe de nettoyage. Il s'assura que nous ne soyons pas blessés et repartit en cusine catastrophé. J'essayais d'éponger, en tremblant. Mon regard s'est posé dans le sien et je me suis arrêté dans mon geste.

- Je... crois que...

Et à ce moment là, je ne saurais pas expliqué ce qu'il s'est passé. Comme si j'avais été un aimant, mon visage s'est rapproché du sien, dangereusement. Tout ma tête hurlait, WARNING ! Mais mon corps ne m'écoutait plus. J'ai fermé les yeux, je me suis préparé à recevoir une gifle mémorable et puis mes lèvres se sont posées sur les siennes. Ce fut si intense... si agréable que je ne saurais dire combien de temps nous sommes restés comme ça. A un moment, nos lèvres se sont séparées. J'ai été pris d'un vertige, j'ai senti que je perdais l'équilibre.

- J'ai la tête qui tourne...

Clou du spectacle, je ne me suis pas senti partir, tout est devenu noir, déformé. J'ai entendu du mouvement autour de moi. A un moment une forte odeur de poivre m'a fait éternuer. J'ai repris mes esprits. Je me trouvé allongé sur le sol, le serveur d'un côté, Aoline, inquiète, de l'autre. L'un des deux me demanda si ça allait, mais mes oreilles bourdonnaient, je ne saurais dire lequel. J'ai hoché la tête, et j'ai dit, la bouche pâteuse :

- Oui... ça va... je ne sais pas ce qu'il s'est passé... j'ai vu tout noir d'un coup...

Je me sentais épuisé. On me donna un verre d'eau qui me fit le plus grand bien et m'aida à retrouver un peu mes esprits. D'autres clients nous regardaient, génial... Je crois que je venais de pourrir la soirée !
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyJeu 7 Juin - 10:34

❝ Je dois te faire une confidence ❞
Kenzo & Aoline

En me levant ce matin, je n’aurais jamais imaginé tout ça. Le fait est que Kenzo est important pour moi, indispensable à ma vie. Je n’imagine pas mon quotidien sans lui à présent. Je crois que quelque part, j’ai toujours su qu’il était plus qu’un ami, plus qu’un meilleur ami pour moi. Mais j’avais trop peur pour me l’avouer. Peur de tout gâcher, que mon passé ne vienne le salir. Mais lorsque je prononce ces quelques mots, je me sens libre, soulagée d’un poids dont j’ignorais même l’existence. Je n’en reviens toujours pas. Mais je crois que le plus beau dans cette histoire c’est que ses sentiments sont réciproques. Kenzo s’est jeté à l’eau, mis à nu et je trouve cela très courageux. Je crois que j’avais aussi besoin qu’il fasse le premier pas et à présent c’est chose faite. Il semble avoir du mal à me croire, un peu comme s’il trouvait cela étrange que je puisse partager ces sentiments. Sa réaction me fait sourire. C’est aussi ce côté que j’aime chez lui. Ce manque de confiance que nous partageons clairement. Il balbutie, bloque sur ses mots et son discours s’en trouve défait. Et puis leKenzo maladroit fait son retour. Je n’ai pas vraiment le temps de réagir, tout s’enchaine très vite. Un verre se renverse, les galçons m’atterrissent dessus tandis que la bouteille d’eau se vide sur lui. Un fracas témoigne de la chute de son assiette et lorsque je relève la tête, Kenzo lève les mains en l’air, désireux de ne pas aggraver les choses. Je suis habituée à ce genre de choses et ce n’est pas vraiment une critique en soi. Je pars du principe que tant que personne n’est blessé, il est inutile de s’énerver. Il se lève armé d’une serviette et tente tant bien que mal d’éponger ma robe. « Ce n’est rien ne t’inquiète pas. Ça arrive à tout le monde  » Je vois bien que tout le monde s’affaire à tout nettoyer. Je ne peux m’empêcher de sourire. Toujours penché au-dessus de moi, je constate qu’il me regarde. Kenzo a cette manière bien à lui de me regarder, comme si j’étais spéciale, comme s’il ne voyait que moi. Je ne suis pas habituée et c’est assez troublant. Mais quelque part, ça fait aussi du bien, d’avoir le sentiment d’être important pour quelqu’un. Il s’approche davantage de moi et quelques secondes plus tard, ses lèvres sont sur les miennes. Tout se met en place. Ça parait si naturel, normal et à la fois intense et tellement fort ! J’ignore combien de temps nous restons ainsi à nous embrasser. Lorsque nous nous séparons, je constate que quelque chose cloche. « Kenzo ! » Je vois le serveur se précipiter dans notre direction tandis que je m’agenouille à ses côtés. Je prends sa main « Tu m’entends ? » Je me dis que ce serveur a dû passer son diplôme de premier secours puisqu’il enchaine les bons gestes. Il aide Kenzo à reprendre connaissance et lui tends un verre d’eau. Décidément, je n’aurais servi à rien. « Tu m’as fait peur tu sais » On l’aide à se réinstaller sur sa chaise et je lui laisse quelques secondes pour reprendre ses esprits. « Je dois être super douée si tu t’évanouis en m’embrassant  » lui dis-je en riant. Il est temps de détendre l’atmosphère. Entre la confession de mon secret, l’aveu de nos sentiments et ce baiser, la tension est à son comble. Je sens bien que les gens nous jettent des regards curieux, mais ça m’est égal ! Je pose tendrement ma main sur sa joue « Tout va bien. Nous allons terminer notre dîner, surtout que nous avons une table tout neuve !  » Kenzo me sourit et je reprends ma place. Le reste du repas se déroule parfaitement bien. L’ambiance est bien plus détendue même si parfois, nos gestes sont hésitants. Vient le moment de partir. Je n’ai pas le temps de sortir mon portefeuille que la note est déjà réglée. Il a toujours été un gentleman avec moi. Je ne sais pas comment il est venu, en transport en commun j’imagine mais il est hors de question que je le laisse repartir ainsi. Je prends timidement sa main et indique ma voiture. « Viens je te ramène. C’est l’avantage d’être voisin » Nous rentrons tous les deux à South Bay et je m’arrête devant le numéro 8. Je repense alors à ces films romantiques, et le fameux moment de se dire au revoir. Va-t-il m’embrasser ? Est-ce le bon moment ? Je crois que c’est une question que nous n’avons pas à nous poser. « Te voilà chez toi  » Je me tourne vers Kenzo qui semble gêné. « Tout va bien ?  » Compte-t-il m’annoncer autre chose ?

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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptySam 9 Juin - 12:12

Je me sentais groggy, comme si je venais de passer une nuit blanche sur World of Warcraft, à essayer de finir un donjon ultra complexe ! Je n'ai pas compris tout de suite que je venais de faire un malaise sous l'effet du stress. Cela m'était déjà arrivé, par le passé, juste avant un oral pour mon diplôme. La simple idée de me retrouver à présenter mon projet devant un jury, spécialement là pour m'évaluer, me juger et me noter, m'avait liquéfié. Je vous passe donc le passage où j'ai du aller me changer en catastrophe avant de faire ma présentation, parce que victime d'un accident bien embarassant. Cette fois, ma vessie avait tenu bon. Il n'aurait plus manqué que ça pour m'enfoncer davantage et me condamner définitivement au célibat et à la vie en ermite dans ma chambre. Mon premier réflexe fut de me dire que maman me manquait terriblement. Elle n'était pas là, elle ne pouvait pas m'aider, me prendre contre elle pour me rassurer et me faire dédramatiser. Dès que je vivais un coup dur, elle me soutenait. Si j'avais réussi à embrasser une fille pour la première fois de ma vie, je le lui devais bien. Quand j'avais eu besoin d'elle pour m'aider à m'habiller, me donner un peu plus confiance en moi, elle répondit présente ! Maintenant, je me retrouvais seul, dans ce restaurant, en proie à la pire honte de ma vie... mais étais-je vraiment seul ? Ma vue restait encore trouble, j'entendait un léger bourdonnement dans mon oreille. Parmi tous ces signaux, semblables à un brouhaha intérieur, la voix d'Aoline résonnait, claire, limpide... lumière dans l'obscurité. Je lui avais fait peur. J'articulais un désolé, pâteux et pas vraiment très clair. Puis elle se mit à rire. J'adorais son humour, sa façon de voir les choses du bon côté, de ne pas se laisser emporter par la facilité et les regrets.

Oh que oui, qu'elle était douée. Mon coeur battait tellement fort dans ma poitrine, qu'il me semblait en sortir, par à-coups. Je finis par me relever, je remerciai les serveurs, qui affichaient tous un air inquiet. Les pauvres, je venais de ruiner la table... Les autres clients nous fixaient. Je les sentais surtout me regarder... Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien penser de moi ? Un gamin nullissime qui tombait dans les pommes lorsqu'on l'embrassait ? J'étais trop pâle encore pour rougir vraiment. Je sentais les sueurs froides parcourir mon échine, alors que je reprenais place dans la réalité. Et ce contact de sa main sur ma joue m'y aida. J'avais besoin d'elle, de savoir qu'elle n'était pas partie en courant, qu'elle ne me regardait pas comme un gros boulet, un peu comme certains des clients présents, qui se cachaient pour se moquer ouvertement de moi. Au moins, étaient-ils polis... Un peu hagard, je me retrouvai assis, à une nouvelle table. Et puis le cours de la vie reprit, les serveurs nous apportèrent ce que nous commandions, en redoublant d'attention à mon égard, comme s'il craignaient que je ne tombe une nouvelle fois dans les pommes. Cela m'arrangea, parce que j'avais une de ces fringales ! Toute cette pression, tout ce tumulte m'avait donné une faim de loup. Aoline en profita pour plaisanter là-dessus et ça me fit bien rire. Etrange, cet état d'esprit. Je savais que plus tard, quand je serais seul dans ma chambre, je repasserais tous les événements en boucle, en me cachant de honte sous ma couette. Mais là, j'étais tout simplement heureux.  Nous parlions tous les deux, de tout un tas de choses. J'évoquais les études, mon avenir professionnel, elle me parlait du sien. On se délivrait anecdotes sur anecdotes. Revigoré par la dose de sucre que m'apporta le dessert, je hochai la tête quand elle me proposa de me ramener. Evidemment que j'acceptais !

En voulant régler l'addition, le serveur m'indiqua qu'ils avaient fait une ristourne. Sans doute qu'ils craignaient qu'on ne les accuse d'être médiocres, parce que j'avais fait un malaise. Je n'étais pas du genre malhonnête, à profiter ainsi d'une situation, je déclinai donc son offre et lui donnai un bon pourboire, en le remerciant de ne pas m'avoir mis dehors. A voir sa réaction, il ne s'y attendait clairement pas. Il nous regarda partir, comme un enfant quand il voit le père Noël. A peine je fus assis dans la voiture, qu'un fou rire s'empara de moi et contamina ma petite amie. Wow... ma petite amie ! Ca me faisait tellement bizarre de faire résonner ces mots en moi ! J'espérais que tout ceci ne resterait pas un rêve, qu'il s'agissait bien de la réalité ! Le trajet fut trop court à mon goût, j'aurais aimé que nous passions plus de temps aux feux rouges, pour parler, encore et encore. Nous parlions films, elle me taquinait sur mon adresse, j'en faisais de même sur sa maîtrise de la technologie. Quand elle m'indiqua que nous étions arrivés, je repris mes esprits, comme un lendemain de cuite, afin j'imagine puisque je n'en ai jamais pris ! Quoi déjà ? Et là tout se remet en place dans ma tête, alors que je m'apprête à lui dire au revoir. Mes clés !!! Je n'ai pas mes clés !!! Mais quel loser ! Et il n'y a personne chez moi ! Je suis totalement seul... et à la rue... Comme si cela ne suffisait pas, elle capte ma gêne et me demande si ça va... Je passa ma main sur ma nuque, en me grattant l'arrière du crâne.

- J'ai... je viens de me rappeler que j'avais oublié... mes clés... J'étais en retard... je suis sorti, la porte a claqué et... enfin voilà... je suis désolé, j'ai zappé totalement, avec tout ce qu'il s'est passé ce soir...

Bon, et bien voilà... je me disais aussi que ce petit nuage sur lequel je flottais n'avait pas l'air très innocent. Maintenant, je subissais une douche froide. C'était entièrement de ma faute, je le savais... Je poursuivis, penaud :

- Mes mamans ne sont pas là pour quelques jours et Noa est avec son copain... donc elle ne rentrera pas à la maison je pense... Je ne veux pas t'ennuyer, c'est vraiment très gentil de m'avoir ramené... Je vais chercher un hôtel quelque part et puis j'appellerai ma soeur demain. Là, je ne veux pas la déranger...

Il y aurait bien un hôtel avec une chambre disponible, quelque part. J'avais de l'argent, je pouvais me payer une nuit, même si c'était du gâchis. En même temps, je n'avais qu'à pas oublier mes clés, aussi ! C'est alors que je pris conscience que cette situation pouvait paraitre pour extrêmement lourdingue ! Dans les films dont nous avions parlé, il y avait toujours ce moment où l'homme prétextait n'avait nulle part où dormir pour s'installer chez la dame. Je me mis à sacouer nerveusement la tête et je lui dis, écarlate :

- Mais... euh... non... je t'assure que je n'ai pas fait ça pour... enfin tu sais bien... je n'ai vraiment pas fait exprès... je n'ai pas d'idée derrière la tête... comme dans les films... je... ce n'est pas un moyen pour rester avec toi... chez toi... je... je ne suis pas comme ça...

Je cherchais comment vivre un nouveau drame dans ma vie. Me voilà servi, un plateau d'argent ! Bravo Kenzo... t'as vraiment le chic pour faire n'importe quoi...
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyLun 11 Juin - 13:16

❝ Je dois te faire une confidence ❞
Kenzo & Aoline

Cette soirée est synonyme de révélation. J’ai enfin sauté le pas et lui ai lui parlé de mon secret, celui qui m’empoisonnait la vie, ce passé si noir. Aujourd’hui, tout est au grand jour ! Si bien que d’autres confessions suivent. Bref. Nous terminons notre repas dans la bonne humeur, dans une ambiance bien plus détendue. Le chemin du retour l’est tout autant et nous continuons à nous charrier. Je me gare devant chez Kenzo et constate à sa mine penaude que quelque cloche. Décidément j’ai l’impression d’être dans les montagnes russes ce soir. A ce rythme-là, mon cœur va finir par lâcher. Même si je suis plutôt du genre à être patiente avant de dramatiser ou de me faire des scénarios improbables, je ne contrôle plus rien lorsqu’il s’agit de lui. Mon cerveau se met en pause. C’est donc fébrilement que j’attends qu’il se confie. Ce n’est qu’à la fin de son discours que je m’autorise à respirer de nouveau. Je pousse même un soupir de soulagement. C’est donc ça qui le met mal à l’aise. Sans un mot, je redémarre la voiture pour faire quelques mètres et me gare devant chez moi. Je vois bien qu’il est perplexe. Après tout, je ne lui ai pas répondu. Je me tourne vers lui en souriant tendrement « Tu es bien la dernière personne que je soupçonnerais d’avoir des arrières pensées. » Il se détend presque instantanément. Kenzo s’est toujours montré très patient avec moi, pour tout. J’ignore tout des relations amoureuses, intimes et je pense que nous apprendrons ensemble, pas à pas. Nous irons à notre rythme et passerons chaque étape lorsque nous l’aurons décidé. Je ne dis pas que je n'angoisse pas, parce que pour être parfaitement honnête, je suis terrifiée mais j'essaie de me concentrer sur l'instant présent. J’indique ma maison « Et il est également hors-de-question que tu gaspilles ton argent dans une chambre d’hôtel. » Je sors de la voiture tout en poursuivant mon discours « River n’est pas là ce soir mais nous avons une chambre d’ami en plus de toute manière. Tu peux t’y installer sans problème. » Occupée à fouiller dans mon sac à la recherche de mes clés, je ne réalise pas de suite que je parle dans le vide. Lorsque je me retourne, je constate que Kenzo est toujours installé côté passager. Je le rejoins et lui ouvre la portière. Je me demande ce qui peut bien lui passer par la tête actuellement. Il semble nerveux et peu sûr de lui. Il n’a pas dû entendre la moitié des choses que je lui ai racontées. Je sens qu’il a besoin que je le rassure, et moi j’ai envie qu’il comprenne que tout va bien, qu’il n’y a pas d’ambiguïté. J’attrape sa main et l’invite à descendre de la voiture « Comme je t’expliquai tout à l’heure, ma meilleure amie n’est pas là et nous avons une troisième chambre. Justement pour ce genre de situation. » Toujours main dans la main, nous pénétrons à l’intérieur de la maison. Je pose mon sac à l’entrée et retire mes escarpins. Ces chaussures sont magnifiques, elles flattent très certainement mes jambes mais il n’y a rien de mieux que de les retirer. Kenzo n’ose pas s’avancer davantage. Il est déjà venu chez moi, mais je peux comprendre son sentiment. Le contexte est très différent à présent. Je lui souris « Kenzo, respire » Je vois qu’il a tout de même retiré ses chaussures, par respect j’imagine. Décidément, il est vraiment parfait. « Viens je vais te montrer ta chambre. » Il me suit à l’étage et dans le couloir. Elle est située juste en face de la mienne. River quant à elle est à ma droite et nous partageons d’ailleurs une grande salle de bain. J’ouvre la porte et pénètre à l’intérieur. La décoration est assez simple, dans les beiges, un truc cozy. Il est vrai que nous n’avons jamais pris le temps d’y ajouter une vraie touche personnelle. « Tu as aussi une petite salle de bain privative. » Cette maison est vraiment grande. Peu de gens peuvent se le permettre et cette pensée me plonge dans les raisons qui m’ont permises de l’acquérir. « Mes parents se sentaient coupables je pense. Ils ont débloqué l’argent qu’ils avaient mis de côté pour moi, mais ils m’ont également donné les parts de mes frères. Comme si c’était ce dont j’avais besoin à l’époque » Je secoue la tête. Ce n’est pas le moment de repartir dans de mauvais souvenirs, surtout que ça sort un peu de nulle part « Bref, je divague. Les serviettes sont dans la commode si tu veux te doucher. Tu fais comme chez toi, d’accord ? » Je m’approche de lui timidement, grimpe sur la pointe des pieds et dépose un léger baiser sur ses lèvres, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde « Ca va aller ? »
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MessageSujet: Re: Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) (#)   Je dois te faire une confidence (FT. Aoline) EmptyDim 24 Juin - 11:02

La sensation qui m'habite est étrange. Je repense à ma paralysie lorsqu'elle est sortie de la voiture, au fait que je l'ai contrainte à venir m'ouvrir la portière pour me sortir du véhicule. Je ne veux pas croire qu'elle m'invite à passer la nuit chez elle. C'est gentil, mais ça me terrifie. Elle a beau dire l'inverse, j'ai quand même l'impression que d'un point de vue extérieur, ça fait totalement garçon intéressé. Je me reprends, pour elle, afin de ne pas devenir un boulet qu'elle doit traîner de force. Nous sommes à l'intérieur et je ne peux plus reculer. Je retire mes chaussures. Ca, c'est quelque chose que l'on m'a appris depuis que je suis petit. C'est plus propre, c'est respectueux de la personne chez qui l'on pénètre. Il faut montrer patte blanche, bon mes chaussettes sont noires, mais j'imagine que l'expression est simplement là pour le fond et non pour la forme ! Je la suis, alors qu'elle me conduit à la fameuse chambre d'ami. Le fait qu'il n'y ait que nous deux est sensé me rassurer. Mais ça n'est pas vraiment le cas. J'ai peur de ce qu'elle peut penser. Nous venons à peine de nous déclarer ce que nous ressentions. Et ça n'avait pas été si simple ! Quand je repense à toutes nos péripéties de ce soir... non, ce n'est pas le moment, je dois rester concentré et me comporter à merveille. Il faut que je sois exemplaire. De toute façon, vu comme notre premier baiser m'a lessivé, il va me falloir du temps pour arriver à faire plus ! Et ce qui me rassure c'est ce que n'est pas ce qu'elle attend.

- C'est une très belle chambre, elle m'ira complètement ! C'est très gentil d'avoir proposé de m'héberger...

Je lui fais un sourire, en évitant de parler de ses parents. C'est un sujet sensible, que nous ne pouvons pas aborder, là, au moment de se dire bonne nuit. Plus tard, dans un autre instant, nous en discuterons. Je sens bien qu'elle a des blessures à cicatriser. Je l'accepte, volontiers. Je vais essayer de l'aider, avec mes modestes moyens. Comme elle me fait me sentir meilleur et mieux chaque fois qu'elle me parle. Je hoche la tête quand elle évoque la douche. Je ne sais pas si c'est un message codé, mais avec tout ce que je viens de traverser, oui, j'ai besoin de me laver... je sens que j'ai transpiré et j'ai un peu peur que l'odeur ne lui titille les narines. Et puis par principe, je n'aime pas me coucher sans être propre. Je vais lui répondre, pour la remercier encore une fois, lorsqu'elle se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Mes yeux se ferment, tandis que nos lèvres sont plaquées. Je sens un milliards de fourmis qui me parcourent. C'est bref, mais en moi, c'est intense.

- Oui... ça va... je t'aime.

C'est à mon tour de l'embrasser. J'ai découvert cette sensation pour la première fois aujourd'hui. Et je me rends compte que je ne peux plus m'en passer. C'est à se demander comment j'ai fait pour survivre depuis tant de mois ! Notre baiser dure bien une minute. Lorsque nous nous détachons, nous nous souhaitons bonne nuit. Après un dernier regard, nous fermons la porte de nos chambres respectives. J'avance jusqu'au lit, où je me laisse tomber, sur le dos. Je regarde le plafond en souriant. C'est le plus beau jour de ma vie. Mais quelles aventures ! Il est trop tôt pour que je fasse un brief et que je retrace mon parcours. Je vois juste le visage d'Aoline, devant moi. Je me relève pour me rendre dans la salle de bains. Je prends une bonne douche, pour me rafraîchir. Ca me fait du bien. Quand je regagne le lit, je m'étale à plat ventre dessus. Et maintenant ? Plus rien ne sera pareil... je me sens libéré d'une angoisse, pourtant, je sais que d'autres m'attendent dans l'ombre. Elles ne gagnent pas la bataille ce soir, elles ne parviennent pas à m'empêcher de trouver le sommeil. Sans m'en rendre compte, je m'endors profondément, je succombe à un sommeil lourd, réparateur... sans rêve, en tout cas, aucun dont je me rappelle. Je suis épuisé, mon corps a besoin de recharger ses batteries. C'est qu'il aura besoin de beaucoup d'énergie pour la suite ! Parce que mon réveil sera moins insouciant, je prendrai conscience de la réalité des choses et je replongerai dans le stress. Adieu le petit nuage !

[FIN]
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