i know you. no? ► riley

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nina & riley

Elle avait passé une main dans ses cheveux. Nina avait peur de tout en ce moment. Elle avait peur à chaque fois qu'elle était dans la rue. Elle avait peur quand elle devait quitter son boulot et se rendre jusqu'à la station de bus. Même aller chez elle, ça la terrorisait. A cause de cette effraction de l'autre jour. Elle ne se sentait pas en sécurité. Nul part. Et elle n'en avait pas parlé. A personne. Le seul qui était au courant pour les deux choses, c'était Valentin. Il avait été là pour l'empêcher de se faire agresser. Il avait été là pour la rassurer et vérifier qu'il n'y avait personne dans son appartement. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle était le seul en qui elle pouvait avoir confiance. Mais en ce moment, niveau confiance et tout ça, elle était limitée. Très limitée. Elle ne savait pas où elle allait. Elle était perdue. Et elle se disait qu'elle allait être maman parce qu'elle gardait le petit pois ... Enfin, tout ça pour dire que sa vie était ... en véritable chantier en ce moment. Elle aurait pu s'adresser à Rhett. Ou bien à Sasha. Elle avait toujours les clés de chez Sasha d'ailleurs. Mais si elle débarquait, comme ça, sans rien dire, à l'improviste, il pourrait se poser des questions. Tout un tas de questions. Et elle ne pourrait pas vraiment lui cacher ce qu'elle savait ... Elle ne pourrait pas ... lui cacher qu'elle était enceinte. Qu'elle avait été agressée. Ou presque. Elle serait obligée de tout lui dire. Et elle lui dirait tout. Et ça l’inquiéterait encore plus. Et ça la mettrait dans une situation .... bordélique. Ouais. Tout ça pour en revenir au fait que sa vie ... était ... une véritable galère en ce moment. Et pas qu'un peu. Elle poussa un soupir. Elle ne pouvait pas ... Elle ne pouvait pas continuer comme ça. Non. Elle devait remettre de l'ordre dans sa vie. Mais elle ne savait pas vraiment par quoi commencer. Et surtout, par où. Son service était terminé. Pour autant, elle était encore là. Et ne savait pas si elle devait rentrer maintenant ou bien si elle devait encore attendre un peu. Y'avait toujours des clients à servir, c'était pas ça le problème. Le problème, c'est qu'elle savait quand elle venait. A l'heure qu'elle venait. Mais qu'elle ne savait jamais à quelle heure elle partait maintenant. Elle fut interrompue dans ses pensées par quelqu'un qui lui faisait des signes. Un client. Sans doute. Qui cherchait à ce qu'on lui serve à boire.

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Il y a toujours un moment où tout bien pesé, tout bien mesuré, il faut trancher.
Les informations ne servent alors plus à rien. Bonne ou mauvaise, il faut faire confiance à son intuition. (c) Pierre Lemaître - Couleurs de l'incendie.

" Actuellement, le chômage stagne dans notre pays. Mais les personnes actives ont du mal à trouver du travail, tout simplement car les patrons en demandent trop selon moi. Ils devraient, parfois, réfléchir avant de poster des annonces. " La télévision résonnait dans la maison, tandis qu'on pouvait entendre des bruits de casseroles mêlés à celui de la vaisselle. Il était midi. L'heure du déjeuné. C'est pourquoi l'homme avait sorti du boeuf, des tomates ainsi que des oignons. De quoi se faire un bon rôti de boeuf avec des tomates cuites à la provençale et des oignons frits. Un bon petit repas qui tiendrait sans doute la journée. Il prit la poignée de sa poêle tandis qu'il faisait sauter les oignons, avec des pommes sautées. Un petit sourire satisfait, tandis qu'il continuait de faire la vaisselle. Il détestait attendre que sa nourriture cuise sans rien faire. Il y avait toujours quelque chose à ranger, laver dans une cuisine. En fait, il avait toujours apprécié faire la cuisine. C'était d'ailleurs l'une de ses premières qualités qui avait plu à Eden. Bien sûr, elle cuisinait elle aussi, mais jamais aussi bien que lui. Ils avaient beaucoup ri grâce/à cause de cela. Combien de fois avait-il du aider sa femme défunte lorsqu'elle cuisinait ? Combien de fois avait-il du mentir en disant que le repas était bon ? Combien de fois avaient-ils du commander quelque chose car Eden avait brûlé le repas ? Bien trop de fois. Mais avouons-le, tout cela lui manquait. Le rire de sa femme, sentir la cuisine carbonisée, remplacer un bon repas par une pizza.

" Je vous souhaite une bonne journée et vous retrouverez ce soir pour le journal. Je vous laisse en compagnie de ma collègue pour la météo. Au revoir. " Il arqua un sourcil. Il n'avait même pas vu le temps passer, il n'avait pas vu que cela faisait bien une heure qu'il cuisinait, mais surtout que son estomac grognait. Lorsque son repas fut prêt, il le mit dans une assiette, l'assaisonna une dernière fois de sel et de poivre pour ensuite sortir une seconde assiette. Là, il y déposa une petite tranche de roti, ne l'assaisonna pas, mit une petite poignée de patate et siffla. Son chiot apparut rapidement, s'asseyant près de la table. Il lui déposa à ses pieds, lui ordonnant d'attendre. Ce qu'il fit. Finalement, l'homme s'assit lui aussi à sa table, seul, et mit son assiette en face de lui. Il se servit un verre d'eau pour ensuite ordonner du doigt à Dionysus de manger. Ce qu'il fit. Il était seul : c'était malheureux. On aurait pu dire qu'avec le temps il s'habituerait, que la plaie serait moins béante, mais c'était faux. Il avait toujours autant mal. Il souffrait toujours autant. Il voyait toujours le visage de sa femme dans ses rêves, il entendait parfois sa voix dans un coin de rue, il sentait son parfum lorsqu'il croisait une femme. Bien sûr, il lui arrivait de coucher avec des femmes, mais dés qu'il rentrait chez lui, il s'écroulait, s'effondrait en pleurs car il avait l'impression de la tromper. Il n'avait jamais enlevé son alliance, d'ailleurs.

Ici, c'est un peu comme dans les tranchées finalement.
On a un ennemi qu'on ne voit jamais, mais qui pèse sur nous de tout son poids. (c) Pierre Lemaître - Au revoir là haut.

D'ailleurs, l'homme posa un regard sur cette dite alliance. Et tout lui revint en mémoire. Il se souvint de l'appel du district, des regards inquiets de ses collègues mais surtout de sa course pour arriver chez lui. Il se souvenait de ce sentiment, ce terrible sentiment angoissant. Mais surtout cette affreuse odeur de mort, ce brancard blanc qui emmenait sa femme. Sa chère et tendre. Il se souvenait s'en être voulu, n'avoir pas accepté de la perdre, mais aussi avoir voulu taper dans tout ce qui pouvait traîner autour de lui. Il se souvenait s'être posé des questions, avoir accepté qu'on l'éloigne de l'enquête tout en voulant hurler vouloir y participer, il se souvenait du regard adorateur qu'il avait adressé à son informateur. Mais le truc dont il se rappelait le plus était ce regard, le regard de la proie à son prédateur, lorsqu'il avait pointé son flingue sur la tête du cambrioleur et qu'il avait appuyé sur la détente. Sur le coup, il avait ressenti un certain soulagement, pour ensuite avoir un haut le coeur. Il avait vomi. De haine, de colère, mais surtout de dégoût envers lui-même. Il n'aurait jamais imaginé pouvoir devenir un tel meurtrier. Mais l'amour vous fait faire des choses affreuses, c'était certain. Enfin, il avait attendu qu'on l'arrête. Ce qu'il avait accepté avec résignation : tout simplement car, dorénavant, il n'avait plus rien à perdre. On venait de lui arracher sa seule raison de vivre. L'unique amour de toute une vie.

Soudain, l'homme donna un violent coup de main dans l'assiette, la faisant voler à travers la pièce et faisant sursauter son chien. La haine venait de nouveau de prendre possession de son coeur. Il posa un regard sur ses mains, qui tremblaient, un besoin urgent de fumer. Alors, il caressa son berger pour le rassurer, se prit une tasse de café et sortit dans son jardin pour se détendre. Il n'acceptera jamais la mort de sa femme, c'était évident, puisqu'elle n'avait, ne devait pas avoir, sa place au paradis. Elle aurait du le rejoindre bien plus tard. Il ne comprendrait, ne comprenait, sans doute jamais comment quelqu'un pouvait décider d'arracher ainsi la vie de quelqu'un, d'abréger son temps d'espérance. Bien sûr, en étant flic, il avait du tué des agresseurs, avait du tirer dans leur corps pour les stopper, mais il ne l'avait pas décidé de sang froid : c'étaient eux ou lui. Buvant la dernière gorgée de son café, il se leva, regarda ses mains : elles ne tremblaient plus. Alors, sans hésiter une seule seconde, il prit le frisbee de son chien, le siffla et se dirigea vers sa voiture. Lorsque D. fut dans cette dernière, il mit le contact et démarra. Ils rouleraient, ils s'éloigneraient autant que la route le leur permettrait mais surtout autant que la fatigue n'attaquerait pas le cerveau de l'homme.

Elle fréquentait l'Eglise quand elle avait besoin de secours.
Elle allait à la messe de Noël comme on visite une vieille tante. (c) Pierre Lemaître - Trois jours et une vie.

La voiture s'arrêta à un feu rouge, tandis qu'il tournait la tête vers la plage arrière, son chien dormait. Un sourire plein de tendresse, il eut un soupir de soulagement. Heureusement qu'il était là, sincèrement. Ce chien lui faisait autant de bien qu'un bonheur ultime. Il était sa rédemption, il en était certain. Mais au delà de cela, il était surtout devenu sa bouée de sauvetage. Il lui avait permit de survivre à des cauchemars qui le hantaient, mais surtout il lui avait autorisé de sourire de nouveau à la vie. Bien sûr, il était seul. Bien sûr Eden lui manquait cruellement, mais dés que son visage se faisait bien trop présent, ce chien venait lui lécher les quelques larmes qui roulaient sur ses joues. Il était son ange gardien. Finalement, lorsque le feu devint vert, il redémarra et se dirigea sur la route principal de la rue commerçante. Il était revenu à Island Bay : épuisé, mais soulagé. Délicatement, pour ne pas réveiller son chien, il se gara et entra dans un bar. Là, il s'assit sur un tabouret, appelant la serveuse. Une fois, deux. Mais remarquant qu'elle était perdue dans ses pensées, il secoua la main pour la faire réagir, ensuite il ouvrit un bouche.

" Un scotch sans glaçon s'il vous plaît. " dit-il tout en lançant un dernier regard sur sa voiture, vérifiant que le berger n'était pas réveillé.

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Perdue dans ses pensées. Elle avait toujours l'impression d'être ailleurs. Et c'était pas qu'une impression. Non. Elle était toujours ... Elle avait ... elle avait des soucis. Elle avait de gros soucis. Une grosse peine de coeur. Et des problèmes qui étaient plus longs que son bras, si on pouvait dire ça ainsi. Elle ne savait plus quoi faire. Des fois, elle se disait que ça serait bien plus simple de partir. De prendre ses affaires et de tout plaquer. Peut-être tenter sa chance dans un autre pays. Ailleurs. Oui. Ca pourrait ... Est-ce que ça lui ferait du bien ? En fait, elle ne savait pas. Mais elle ne voyait pas vraiment ... Elle ne voyait pas vraiment comment faire pour rattraper tout ça. Pour se sortir de cette spirale sans fin. Elle ne savait vraiment pas quoi faire. Peut-être qu'elle devrait se tourner vers Sasha. Peut-être qu'il pourrait l'aider. Ou lui donner des petits conseils. Ou peut-être que son père serait à même à lui donner des conseils. Elle prit une lente inspiration et remarqua, finalement, qu'on était en train ... de l'interpeller. "Désolée." Elle s'excusa. Elle était dans la lune. Et pas qu'un peu. Et ce n'était pas parce que ... Et bien, ce n'était pas parce qu'elle ne voulait pas parler avec lui ou bien qu'elle n'était pas polie. Non. Ouais. "Je vous sers ça tout de suite." Elle s'était retournée. Elle avait récupéré un verre. En règle générale, elle ne faisait pas la boisson plus le service. Elle se contentait de faire le service. Mais bon, comme elle l'avait fait un peu attendre et que ... qu'elle n'avait pas fait attention à lui, autant le servir au plus tôt. Sans plus attendre, elle déposa le verre en face de l'homme. "Et voilà pour vous. Un scotch sans glaçon." Cet homme ... cet homme, bizarrement, lui disait quelque chose. Nina en vint à le dévisager durant quelques instants. Oui, elle le savait. Regarder les gens, comme ça, ce n'était pas bien mais bon. Non. Pour autant, oui, elle avait l'impression qu'elle le connaissait. Elle ne savait pas trop d'où. Elle ne savait pas trop comment. Mais bon. Oui. Il lui disait quelque chose. "Cette question va peut-être vous paraître étrange ... mais votre visage ... m'est familier." Elle eut un hochement de la tête. "On ... se serait déjà rencontrés ?" Autant poser la question. Autant savoir. Ouais. Ca lui éviterait de se triturer l'esprit.

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L’humain est comme ça, à toujours vouloir prendre la défense de l’être cher. Et peu importe que la personne soit nuisible ou le mal qu’elle peut vous faire. Une fois que vous aimez quelqu’un, c’est compliqué de le voir tel qu’il est. Enfin non, pas exactement. Ce qui est compliqué, c’est d’accepter la vérité. C’est tellement plus facile de lui trouver des excuses.

Il était là, à attendre son scotch comme un homme attendant la mort. En fait, actuellement, il avait l'impression que ce breuvage était sa seule manière d'attendre que la vie passe. Que le temps défile. Plus le temps passait, plus il avait l'impression que les journées se ressemblaient autant les unes que les autres. Chaque matin, il se levait, buvait son café, pour ensuite sortir son chien. Chaque midi, il mangeait seul, donnant un bout à son chien. Chaque après-midi, il sortait vaguement faire les courses ou promener Dionysus, il préparait le diner ou alors faisait le ménage. Et le soir ... Ah le soir. Beh, le soir il buvait comme un trou pour oublier la monotonie morne de sa vie, pour oublier la mort de l'unique amour de toute une vie, pour oublier à quel point il s'emmerdait. Car soyons francs, depuis son emprisonnement, depuis le fait qu'il ne trouve pas de boulot, il s'emmerdait réellement. En même temps, qui appréciait le chômage, à part les flemmards ? Personne, c'était évident. Tout le monde a besoin d'action dans sa vie, tout le monde a besoin de bouger, de marcher, de vivre tout simplement. Mais comment voulez-vous qu'il apprécie réellement tout cela en étant seul ? Il ne pouvait pas, il fallait qu'il s'y fasse.

Finalement, son scotch arriva près de lui. Il hocha la tête en guise de remerciement, passant un doigt vaguement autour du verre. Parfois, il se demandait s'il allait arrêter un jour tout cela, s'il allait arrêter de boire comme un trou, puis la vie reprenait son cours et sa volonté disparaissait. Il n'avait plus du tout la volonté d'affronter cela tout seul. Il n'avait plus la volonté de vivre une vie qui lui ressemblait pas. Ne dit-on pas que l'alcool est le seul échappatoire des gens malheureux ? Qu'il leur permet d'oublier quelques instants, mais que finalement leur passé revient et donc ils se doivent de boire davantage ? S'enfonçant encore plus dans le cercle vicieux de l'alcolisme. Oui, il était conscient de l'être. Bon heureusement pour lui, il n'était pas de ceux qui devenaient violent, ni de ceux qui pleuraient sur leur sort ; non il n'était qu'un être buvant en silence, mais souffrant aussi. Souffrant le martyre en silence, comme un bon vieux soldat abandonné dans la tranchée de la vie.

Une question fut entendue. Il fronça les sourcils. S'ils se connaissaient ? Quelle drôle d'idée. Comment aurait-il pu connaître une si belle et jeune femme ? Il ne comprenait pas réellement sa question, c'est pourquoi il haussa les épaules et plongea son regard dans le sien.

" Ca dépend mademoiselle. Dîtes-moi votre prénom et votre nom de famille. Et qui sait ? Peut-être que les souvenirs ressurgiront. " dit-il avec un léger sourire.

Non, sérieusement, il ne voyait pas. En même temps, s'il l'avait connu, même après quinze ans il s'en souviendrait n'est-ce pas ? Comment pourrions-nous oublier une chevelure aussi flamboyante ? Comment pourrions-nous oublier de si beaux yeux ? C'était inconcevable. Il finit par prendre son verre et avaler le contenu d'une traite. Là, il poussa le verre machinalement vers la jeune femme, lui faisant comprendre qu'un second ne serait pas de refus. Il serait sûrement le bienvenu.

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Nina le dévisageait quelque peu. Elle le savait. C'était malpoli. C'était très malpoli à dire vrai. Et pas qu'un peu. Pour autant, elle avait envie ... Elle avait envie de savoir si ... si effectivement, elle le connaissait de quelque part ou pas. Elle avait cette sensation au fond de ses tripes. Et c'était rare qu'elle ait ... Qu'elle ait cette sensation. Comme si elle était certaine de ce qu'elle avançait. Comme si ... Elle n'en savait ien. C'était peut-être rien. Si ça se trouvait, elle se faisait des idées. En ce moment, sa vie était en bordel. En ce moment, elle n'était sûre de rien. Peut-être qu'elle voyait des choses qui n'existaient pas. Peut-être qu'il n'y avait rien à voir. Peut-être qu'elle se faisait des idées et qu'il n'était qu'un inconnu parmi tant d'autres. C'était possible après tout. C'était bien possible. Elle voulait que sa vie s'améliore. Et elle cherchait désespéremment un moyen pour que ça aille mieux. Mais peut-être que ce moyen n'existait pas. Peut-être que ça serait toujours la galère. Elle n'en savait rien. Elle était pleine d'incertitudes. C'était certain. Enfin. Il avait son verre. Et il l'avait bu assez rapidement. Non sans poser une question à la rouquine. Lui demandant de se présenter, et peut-être que ça déclencherait quelques souvenirs. Ou peut-être qu'il arriverait à retrouver son visage et savoir ... Et savoir comment ils avaient pu se connaître tous les deux. Elle était trop petite ... bien trop petite pour se souvenir de lui. Pour se souvenir de tous les détails. Ouais. A à peine cinq ans, on ne se souvient pas forcément de tout. Et c'est tout à fait normal d'ailleurs. Oui. "Nina. Nina Baranovski." avait-elle répondu le plus simplement possible. Il avait poussé son verre afin qu'elle lui en serve un second. Et c'était ce qu'elle avait fait. "Ca vous dit quelque chose ?" Sans doute pas. Ouais. Sans doute qu'elle imaginait tout ça. Sans doute qu'ils ne s'étaient jamais rencontrés. Ou peut-être qu'elle avait pu le croiser au strip-club. Après tout, elle y avait pas mal ... elle était restée un petit moment au strip-club. Elle avait croisé tout un tas de visages quand elle était là-bas. Peut-être que c'était là qu'elle l'avait vu. Et si c'était le cas, il ne se souviendrait pas d'elle. Parce que là-bas, elle n'était que Elsa, la fille aux cheveux bleus puisqu'elle portait une perruque quand elle était là-bas. "Peut-être que j'vous confonds avec quelqu'un d'autre." Ce qui était possible à dire vrai. Enfin, elle attendait sa réponse. Elle attendait de voir ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. S'il confirmait qu'ils pouvaient se connaître. Ou pas.

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Quand je me tracasse un peu trop parce que je ne travaille pas, je me dis que je pourrais aussi bien être mort et qu'ainsi je travaillerais encore moins...

En fait, plus il regardait la jeune fille près de lui, plus il avait l'impression de le connaître. Mais pourquoi ? Comment ? Où ? Mais surtout, qui était-elle ? Il ne comprenait pas. Il avait réellement du mal à comprendre comment son cerveau pouvait se souvenir d'une personne qu'il n'avait jamais vu. Une personne qu'il n'avait sans doute jamais croisé de toute sa vie. Enfin, vous me direz, le cerveau arrive à vous faire faire des rêves qui vous paraissent réels. Mais surtout, il vous fait faire des rêves où le lendemain vous avez l'impression d'avoir déjà vécu la scène. Vous comprenez ce que je veux dire par là ? Mais si, c'est pourtant simple. Bon je vais vous expliquer en bref, pour que vous puissiez vous reconnaître mais surtout voir ce que je veux dire. Imaginez vous rêvez de manger des frites la nuit et le lendemain, vous mangez effectivement des frites. Là, vous ressentez comme une certaine surprise mais ensuite vous êtes complètement choquée car cette scène vous paraît déjà-vu. Et vous n'avez pourtant jamais vécu cela : comme un retour dans le temps en vérité. Vous voyez ce que je veux dire maintenant ? C'est comme l'homme ou la femme idéal(e). Vous avez l'impression de l'avoir déjà connu car votre cerveau l'a déjà idéalisé durant un rêve. Soudain, le chauve écarquilla les yeux en entendant son prénom.

" Mon dieu ... ! " Il se frappa la tête de surprise, ou plutôt le front, avec la paume de la main. " Bien sûr que je me souviens de toi, gamine. "

Il eut un brusque sourire nostalgique. Nina. Oui, il se souvenait parfaitement d'elle maintenant. Il se souvenait de ces moments passés ensemble, mais surtout des jours où elle venait squatter chez eux avec Eden. Elle avait bien grandi, mais surtout elle était devenue magnifique. Eden serait réellement fière de ce qu'elle était devenue. Il lui avait sauvé la vie, mais surtout elle avait mit un peu de gaieté dans son foyer. Une perle, elle était leur perle. Si Eden avait eu une fille, elle aurait sans doute voulu que ce soit elle. Et c'était elle, ils l'avaient toujours considérés comme telle. Ses parents ne l'élevaient pas correctement ? Tant pis, ils le feraient pour eux. Finalement, il but d'un trait son scotch, ses yeux toujours rivés sur la jeune femme. Il avait une de ses envies de la prendre dans ses bras dorénavant, il avait envie de l'embrasser, de lui dire que tout irait bien. Alors, sans hésiter une seconde, mais surtout écoutant son coeur, il mit ses mains sur le comptoir et prit un élan. En un saut de côté, il fut à côté de la jeune femme. Là, il lui prit les épaules et la colla brutalement à son torse, comme le ferait un père retrouvant sa gamine depuis des années.

" Tu m'as manqué gamine, réellement. " dit-il avec tendresse, tout en s'écartant d'elle après.

Il laissa son regard glisser sur la jeune femme avec amour. Elle lui avait réellement manqué. C'était sans doute l'unique personne, avec Eden, à laquelle il pensait en prison. Il n'était même pas sûr de pouvoir la retrouver un jour. Mais maintenant que c'était fait, il ne la quitterait plus jamais, il se le promettait.

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D'où pouvait-elle le connaître ? Elle n'en savait rien. Elle n'arrivait pas à retrouver d'où elle l'avait rencontré. Elle se disait que c'était peut-être en rapport avec le strip club. Après tout, elle avait rencontré tout un tas d'hommes. Ou du moins, elle en avait croisé quelques uns. Avait eu quelques tête à tête pour des danses. Pas ce qu'elle avait préféré quand elle travaillait au strip club mais ça payait bien. Et elle était dans une situation catastrophique, si on pouvait dire ça ainsi. Et elle pouvait prendre l'argent où elle le pouvait à dire vrai. Ouais. Enfin, tout ça, c'était derrière elle. Elle aimait bien son boulot au Foxglove. Ca lui laissait le temps de faire ce qu'elle avait à faire. De voir ses amis. De passer un peu de temps à droite à gauche. Et tout ça. Elle n'avait pas trop à se plaindre dans l'immédiat. Non. Du tout.

En tout cas, le regard de l'homme en face d'elle s'était plus ou moins illuminé quand ... Quand Nina avait prononcé son nom et son prénom. Ca avait fait tout de suite, ou presque, tilt dans la tête de l'homme. Pour autant, oui, elle, elle ne savait toujours pas. Et elle se demandait bien s'il n'était pas en train de la mener en bateau ou quoi que ce soit dans le genre. Il n'avait aucune raison de lui mentir. Il n'avait aucune raison de faire semblant que ça soit vrai et tout ça. Mais bon, Nina ne pouvait pas s'empêcher d'être ... sur ses gardes, en quelque sorte. D'autant plus que ... A cause de sa quasi agression et tout ça, oui, c'était ... pas simple. Du tout. Elle avait toujours autant peur. Nina regarda l'homme qui semblait être enjoué. "Ah ... D'accord ... Et on se connaît d'où alors ?" Parce qu'elle avait toujours pas ... Elle n'avait toujours pas réussi à retrouver d'où elle le connaissait. Non. En même temps, c'était normal. Ca faisait longtemps. Ca faisait très longtemps. Elle ne se souvenait pas. Non. Mais il allait lui rafraîchir la mémoire. Il était là pour ça. Il fit quelque chose ... qu'elle aurait pu trouver de dingue. Il avait posé ses mains sur le comptoir, s'était hissé par dessus ce dernier. Nina l'avait regardé faire, elle ne comprenait pas ce qu'il faisait. Elle avait eu un léger mouvement de recul. Et finalement, il l'avait pris dans ses bras pour lui faire un gros câlin. Elle avait pris peur quand même. Dans le sens où ... il aurait pu chercher à l'agresser. Devant tout le monde ? Quand même pas mais bon. Sait-on jamais ce qui pouvait lui passer par la tête après tout. Il en vint à lui dire qu'il lui avait manqué. "Euh ..." Elle pouvait pas dire s'il lui avait manqué ou pas. Elle ne savait toujours pas ... Elle ne savait toujours pas d'où elle le connaissait. Comment elle le connaissait et tout ça. Elle avait besoin de précisions. Elle avait besoin qu'il lui dise.

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Je suis allé à la salle de bains pour voir quelle tête pouvait avoir un homme de cinquante ans qui pleure. Je peux vous dire que ce n'est pas beau à voir. J'ai bu un verre d'eau, j'ai posé sur mon visage le masque de l'homme-qui-souffre-en-silence et je suis retourné au salon.

En fait, il se souvenait de tout, absolument de tout maintenant qu'il connaissait le nom et le prénom de la demoiselle. Il se souvenait de leur première rencontre, il se souvenait aussi des soucis qu'elle avait pu rencontrer, mais surtout il se souvenait de l'aide qu'il avait pu lui offrir. Mais il se souvenait surtout, que grâce à elle, Eden avait eut le sourire. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas eu. Car évidemment, avec son boulot, il ne pouvait se permettre d'avoir des enfants. Oh bien sûr, un policier pouvait être autant père de famille que flic sur une affaire, mais lui, il ne le supportait pas. Il aurait eu du mal à laisser son coeur en dehors du commissariat, il aurait eu du mal à oublier sa vie de famille. En fait, tout simplement, il aurait perdu tous ses moyens lorsqu'il aurait une affaire concernant des enfants : il aurait sans doute imaginé que ses enfants soient à la place des victimes et serait donc devenu totalement incontrôlable. Mais, ça, Eden, avait refusé de le comprendre. Elle avait refusé d'entendre la vraie raison de tout cela. Mais heureusement, lorsque Nina est apparue dans sa vie, toutes ses convictions, toutes ses barrières avaient disparus. Elle était entrée dans son coeur aussi facilement qu'une flèche et elle avait égayé sa vie. Il avait accepté de la récupérer comme fille adoptive et ça, ça avait rendu Eden la plus heureuse du monde.

Mais elle ne se souvenait pas : comment pouvait-elle oublier tout un pan de sa vie ? Toute une partie de sa vie, qui pourtant était la plus intéressante ? Il ne comprenait pas. Mais il se recula rapidement, pour ne pas qu'elle croit tout et n'importe quoi. Ca faisait mal, dans le fond. Qu'une personne que vous appréciait réellement, que vous n'avez pas oublié, à laquelle vous pensez tous les jours lorsque vous étiez en prison, vous oublie de cette manière. Mais il se doutait que ce n'était pas de sa faute, il se doutait qu'un énorme traumatisme avait du causer tout cela. En fait, elle lui faisait penser à une gamine qu'il avait rencontré durant une intervention. Elle avait été violée, battue à mort pour finalement être laissée pour morte sur le caniveau. Les questions ont fusé, ainsi qu'une demande déposition, mais elle ne fit rien : puisqu'elle ne se souvenait absolument de rien, que ce soit le visage ou la taille de son agresseur. Le médecin avait parlé d'un stress post traumatique, mais surtout d'un état de choc. Et ils en avaient conclu à cela.

" Tu ne te souviens réellement pas de moi ? Même de Eden ? " dit-il en secouant la tête. " Je t'ai pourtant éduqué, enfin plus que tes propres parents, avec ma compagne. Tu t'en souviens maintenant ? "

L'ancien policier espérait réellement qu'elle se souvienne de lui, qu'elle se souvienne de ce qu'ils avaient pu vivre ensemble, mais surtout de l'éducation qu'il avait pu lui offrir, à défaut de ses parents. Finalement, il secoua la tête et contourna le comptoir pour de nouveau se retrouver en face de son verre vide. Là, il le lui tendit avec délicatesse, tout en lui adressant de nouveau un petit sourire. Ouais, il espérait vraiment.

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Qu'il se lève de la sorte, qu'il vienne la prendre dans ses bras, comme ça, c'était ... Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle psychotait et qu'il faisait ça pour l'agresser. Mais il était vrai qu'elle avait eu peur durant quelques instants. Après, bien sûr, elle était en sécurité. Il y avait pas mal de monde autour d'elle. Elle ne risquait rien. Non. Tout irait bien. Ca irait bien pour elle. Elle devait arrêter de voir le mal partout, même si, en ce moment, c'est ce qi se passait. Elle voyait le mal partout. Elle avait peur de tout. Elle ne savait pas comment faire pour ... Et bien, pour passer à autre chose. Peut-être qu'elle s'inquiétait trop. Peut-être que ... Peut-être qu'elle se faisait des idées et tout ça. Mais bon. Elle ne pouvait pas vraiment s'empêcher d'être sur ses gardes. Et de psychoter, sans doute à tord. Ouais. Elle le regardait. Un peu ... terrorisée. Mais pas assez pour trembler ou quoi que ce soit dans le genre. Il la regardait. Elle l'observait aussi. Et elle cherchait à en savoir un peu plu. Elle avait besoin de savoir. Avaient-ils étaient proches ? Ou bien se fichait-il d'elle ? Elle n'en savait rien. Elle devait savoir. Elle attendait les réponses comme si elle était pendue à ses lèvres. Sa voix ... Son visage ... Ca lui semblait familier. Mais elle n'arrivait pas vraiment ... Elle n'arrivait pas vraiment à s'en souvenir. C'était loin. C'était trop loin. Il semblait être déçu de ... Et bien, qu'elle ne se souvienne pas de lui. Ou bien d'Eden. Ce nom lui disait quelque chose. Mais elle n'arrivait pas vraiment à remettre où ... Et bien ... Où ça venait. Non. Du tout. "Je sais pas trop ... Je sais l'impression de vous connaître ..." Mais d'où ? Quand on est petit, on ne peut pas forcément se souvenir de tout. Et là, c'était le cas. Elle ne savait pas vraiment. En tout cas, elle savait que c'était pas forcément une rencontre récente puisqu'elle s'en serait souvenir. Elle n'avait pas toujours la mémoire des visages, mais après quelques minutes, elle finissait toujours par ... se souvenir. Là. Rien ne venait. Pour le moment. Il ajouta quelques mots tandis qu'il lui révélait l'avoir éduquée durant un temps. "Vous êtes sûr de ne pas me confondre avec une autre personne ? Parce que mon père ... J'l'ai rencontré seulement il y a un an." Avant ça, elle ne savait pas vraiment qui il était. Elle avait toujours l'impression de ne pas vraiment le connaître d'ailleurs. Du moins, elle apprenait. Mais elle savait qu'elle avait tout un tas de choses à apprendre sur lui et que ça se ferait ... petit à petit. Voilà tout. L'homme était reparti s'installer. Il avait tendu son verre vers l'avant afin de ... afin que Nina le resserve. Et c'était ce qu'elle avait fait. Elle avait versé le liquide ambré dans le verre. "J'me souviens ... je me souviens que ma mère pouvait pas toujours me garder ... Et que j'allais chez des voisins ..." Mais c'était ... disons qu'elle ne se souvenait pas forcément de tous les détails. "C'était ... y'a très longtemps ..." Trop longtemps. Peut-être qu'il pourrait lui rafraîchir la mémoire avec quelques anecdotes.

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Nina. ▬ Romeo, take me somewhere we can be alone. I'll be waiting, all there's left to do is run. You'll be the prince and I'll be the princess. It's a love story

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La mémoire est spontanée, elle nous vient en aide spontanément, seul le souvenir est réfléchi. Pour cette raison c'est un art de se souvenir.

L'être humain est la seule espèce animale à posséder une conscience, mais surtout à pouvoir se créer de véritables souvenirs puisqu'il peut distinguer les souvenirs des rêves. Les animaux sont complètement différents : ils ne vivent que génétiquement parlant. Je veux dire par là que leurs instincts, leurs intuitions ou même leurs habitudes ne viennent que de la génétique. Vous ne voyez pas ce que je veux dire ? C'est pourtant simple. Ne voyez-vous pas ce veau essayant de se lever après quelques minutes de vie ? Ce poulain galopant après plusieurs heures de vie ? Et ce faon suivant son troupeau après une journée de vie ? Pourquoi font-ils cela ? Pourquoi ne peuvent-ils pas vivre pleinement ? Tout simplement car leur vie est dirigée par la génétique, elle est conçue pour être instinctivement vécue. Les animaux ont-ils des souvenirs ? Sans doute, mais pas les mêmes que les humains, puisque ses souvenirs se créent au fur et à mesure de l'évolution de l'espèce, des croisements que l'être humain a pu faire mais surtout des changements faits sur cette planète. L'être humain, lui, c'est différent. Complètement différent. En effet, l'être a la conscience de lui-même, il a le libre arbitre mais surtout il a conscience de ses actes. Alors ses souvenirs se créent grâce au fait qu'il connaissent des gens, qu'ils se créent des liens mais surtout qu'il éprouve des sentiments pour ses partenaires.

Un pincement au coeur et le chauve ressentit comme des regrets. Alors cette jeune femme ne se souvenait pas du tout de lui ? Elle ne se souvenait même pas des belles journées qu'ils avaient pu passer ensemble ? Elle ne se souvenait pas du tout de sa femme, de leur maison mais surtout des sourires qu'ils avaient pu lui offrir ? Il ne comprenait pas pourquoi tout cela se passait ainsi, il ne comprenait pas pourquoi les gens oubliaient si souvent des choses qu'ils aient vécu. Après ... Peut-être avait-elle vécu quelque chose d'affreux et que sa mémoire avait été sélective ? Ou tout simplement que la jeune femme était beaucoup trop jeune pour s'en souvenir. Peut-être. Mais Riley espérait réellement qu'elle se souviendrait de lui, il en avait besoin en réalité. Pourquoi ? Car le fait que cette jeune femme s'en souvienne permettrait de faire revivre, par procuration, Eden. Ca permettrait à sa famille de revivre, sa famille adoptive. Finalement, il ouvrit la bouche en hochant la tête, pensif.

" Je ne te confond pas du tout. Je sais qui tu es, je me souviens de toi, ton joli minois et surtout le bonheur d'Eden. Grâce à toi, elle souriait, elle était joyeuse et ça, je ne t'en remercierais jamais assez. " dit-il avec un petit sourire.

Et il le pensait réellement : Eden n'avait jamais été aussi heureuse que depuis sa rencontre et surtout sa découverte de la gamine. La jeune femme avait toujours rêvé d'être mère, malheureusement l'homme n'avait jamais accepté. Il était bien trop carriériste pour se permettre d'avoir un enfant à ce moment de sa vie. Bien sûr, il voulait être père, comme tout homme bien conçu, mais au moment où son amour en avait voulu un, il était à un tournant de sa vie où c'était impossible. Comme on dit : le Destin fait bien les choses, c'est pourquoi il avait été surpris de sa rencontre avec Nina, mais après il avait été heureux, réellement. Il était père adoptif, mais surtout elle offrait un sourire sincère à sa femme. Finalement, il se gratta le menton.

" Ta mère avait de graves soucis, c'est pour ça qu'on venait te chercher très souvent chez elle. Tu étais toute petite, alors je peux comprendre que tu ne t'en souviennes plus. Mais si je te dis : berling rouge avec siège auto noir et doudou blanc, puis un dame aux cheveux bruns qui t'embrassait chaque matin ... Tu devrais t'en souvenir, non ? " demanda-t-il en espérant réellement.

Il voulait réellement qu'elle se souvienne de tout cela, qu'elle se souvienne de tous ces rituels qu'ils avaient eus tous les trois. Qu'elle se souvienne des pique-nique qu'ils avaient pu faire, des rires dans le jardin, des chatouilles qu'ils lui faisaient le soir, mais surtout des embrassades que sa femme avait pu lui offrir.

**○ inscrit le** : 07/09/2016

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Honnêtement, elle ne savait pas. Elle ne savait pas si ... s'il disait vrai. Ou bien si c'était juste pour l'avoir. Ou bien pour lui faire miroiter des choses. Ou lui faire des misères. Ou quoi que ce soit dans le genre. Au fond, cet homme ... même si elle avait cette sensation de l'avoir déjà vu quelque part, Nina ne savait pas encore si elle pouvait lui faire confiance. Si elle devait lui faire confiance. Peut-être que ... Elle n'en savait rien. Elle allait vite le découvrir. Elle devait rester sur ses gardes. Surtout après ce qui s'était passé l'autre jour dans la rue. Elle n'avait pas envie ... de se faire avoir une nouvelle fois. Elle avait peur. Elle était un peu terrorisée à dire vrai. Mais elle essayait de garder son calme pour le moment. Parce qu'il n'y avait pas ... il n'y avait pas de quoi flipper après tout. Non. Elle était dans un endroit où elle était en sécurité. personne ne pouvait lui faire du mal dans l'immédiat. Donc, oui, tout allait bien après tout, non ? Ca irait bien. C'était ce qu'elle voulait croire. Et c'était ce qu'elle allait croire. Voilà tout. L'homme lui disait qu'il ne confondait pas. Non. Elle était bien la petite fille qu'il avait pu connaître par le passé. Nina était un peu sceptique. Parce que si elle l'avait connu quand elle était petite, comment pouvait-il dire que c'était elle ? Comment pouvait-il le croire ? Elle n'en savait rien. Il lui parla d'une femme. Ou du moins, évoquait le nom d'une demoiselle. Elle avait remarqué qu'il parlait au passé. Est-ce que ça voulait dire ... Est-ce que ça voulait dire que cette femme était ... Etait-elle toujours vivante ? Est-ce qu'ils avaient été séparés ? Pire encore ? Nina avait envie de lui poser la question. Mais elle ne savait pas vraiment si ... Si elle pouvait poser la question, justement. Elle ne savait pas si elle avait le droit de le faire ou bien si ... si elle ferait mieux de le laisser parler. Et dire ce qu'il avait à dire. "Eden ... c'est ... votre femme ?" finit-elle tout de même par lui demander. Elle ne savait pas si c'était ... si elle avait vraiment le droit de demander. Mais elle avait posé la question quand même. Parce qu'elle avait besoin de savoir. Elle avait besoin d'en savoir un peu plus. Sur lui. Sur leur histoire commune. Comment ils avaient pu réellement se connaître et tout ça. Et s'il parlait, peut-être qu'elle finirait par se souvenir de petites choses. C'était ce qu'elle voulait en tout cas. parce qu'elle avait vu son regard quand elle lui avait dit qu'elle ne se souvenait pas. Il semblait si ... si dépité. Si ... Ouais. C'était pas génial. Elle se mettait à sa place. Si elle-même avait été oubliée par une personne, oui, ça pourrait lui faire mal. Enfin, ça dépendait, bien sûr, de la personne et de leur relation. Mais bon. Elle avait pris un verre ausi. Histoire de boire un peu. Oui, bon, quand elle était au travail, elle évitait de boire de l'alcool. C'était pour cela qu'elle s'était servie juste de l'eau. Parce qu'elle bossait. Et surtout, parce qu'elle était enceinte. Autant éviter de se rajouter quelques petits soucis, non ? Surtout que alcool et bébé, ça ne faisait pas bon ménage. Du tout. Elle eut un léger rire quand il en vint à lui dire que sa mère avait de graves soucis. "Ah, le souci, c'est qu'elle m'avait dans les pattes et qu'elle ne savait pas quoi faire de moi pour aller faire le trottoir ou bien se mettre de la drogue dans le nez." Elle poussa un léger soupir et redressa le nez tandis qu'il ajoutait qu'il venait souvent la chercher. La récupérer. Il lui parla ... d'une voiture rouge. D'un doudou blanc. Une femme. Brune. Nina passa une main dans ses cheveux. Elle était en train de réfléchir à tout ça. Il y avait des choses ... il y avait du vrai dans ce qu'il lui disait. "J'me souviens ... d'une peluche ... énorme ... un gros ours ... Blanc ... Noël je crois ..." Elle avait en mémoire cette peluche qui était bien plus grande qu'elle et dont elle avait l'habitude de faire des câlins. Elle ne savait pas si ça avait un rapport avec eux ou pas. Il allait le lui dire rapidement, non ?

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