quoi de neuf docteur ? (rayan)

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rayan & daisy

❝ quoi de neuf docteur ? ❞

Tu entrais peu à peu dans une routine bien huilé, le genre de routine que tu ne connaissais et qui pouvait apaiser tes vieux démons. Oui, tu avais encore des crises d’angoisse et il était clair qu’elles n’allaient surement jamais disparaitre mais tu gérais de mieux en mieux cette douleur, cette sensation étrange qui tiraillait toujours un peu plus ton corps. Voilà dans quel état tu partais à l’hôpital ce jour-là. Tu étais de nuit. Les nuits, c’était toujours un peu compliqué pour toi, l’accident avait eu lieu de nuit et le temps avait beau coulé depuis toutes ces années, l’image de Heath sur un brancard tu hantais toujours autant. Tu arrivais à l’hôpital et comme toujours tu enfilais ta tenue d’infirmière. Tu enlevais les objets personnels que tu portais dans ton casier, tu y déposais aussi ton téléphone portable. Tu entamais cette garde comme si souvent, l’esprit concentrer sur les tâches que tu devais accomplir, comme si souvent, tu excellais dans ce domaine et tu voulais continuer dans cette lancée. La nuit était bien entamée. Tu t’occupais d’un patient quand ils sont arrivés tous aux urgences, un cas difficile. Ce fut compliqué, émotionnellement. Quand tu arrivais près du patient, en mettant tes gants, tu compris… que ça allait être compliqué. Tu croisais le docteur Russel arrivé et tu compris que les choses étaient plus compliquées que les autres cas que tu avais rencontrés depuis ton retour. Les flashs te surprirent plus que tu ne l’aurais cru, tu ne vis pas cet inconnu sur la table mais Heath, ce soir là. L’odeur, les brulures, l’état du corps. Tu avais du mal à faire la part des choses et tu pris sur toi pour ne pas céder contre ta première envie t’effondrer ou fuir. Tu te tournais vers lui. « Vous avez besoin d’aide docteur ? » Lui demandais-tu cherchant à reprendre figure humaine, oui, figure humaine.

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Les gardes de nuit ... En tant que neurochirurgien titulaire, il ne faisait que peu de gardes de nuit. La plupart du temps, c'était pour les internes en neuro. Pour autant, ça lui arrivait, de temps à autre, de faire une petite garde de ce genre. Pourquoi ? Parce qu'il pouvait manquer des titulaires. Et parce que Rayan n'était pas un enfoiré. Oh, il pouvait refuser. Ca lui était arrivé de refuser d'ailleurs des gardes de nuit. Mais une petite garde de temps à autre, ça ne pouvait pas lui faire de mal ? Quoi que la dernière en date .... Oui, la dernière en date, Lorena avait eu un accident de la route. Un terrible accident d'ailleurs. Elle s'en était sortie. Il ne dirait pas que c'était grâce à lui. Mais il n'était pas mécontent ... d'avoir été là ce jour là. Ouais. Ca n'avait pas été une mince affaire. Parce que c'était clairement pas des troubles neurologiques qu'ils avaient eu. Mais au moins, il avait été là. Pour Finn. Pour Lorena. Et ça lui avait permis de comprendre que Lorena et lui ... il y avait peut-être plus qu'il ne voudrait pas l'avouer. Enfin. Il était dans la salle de suture. En train de superviser un interne pour un examen. "Note que n'importe quel autre titulaire t'aurait donné une approche bien différente de la mienne." Il eut un hochement de la tête. "Et cette différence, tu la dois à mon domaine de compétence." Voilà tout. Lui, il s'occupait du cerveau. Des lésions à ce dernier et tout ça. Il était doué dans ce qu'il faisait. Il était très doué. Il l'avait toujours été. Avant, quand il n'était qu'un petit con arrogant, il aurait dit que c'était un don de Dieu. Qu'on l'avait fait comme ça et que ... Et bien, que c'était le mieux qu'il savait faire. Maintenant, il disait qu'il était simplement chanceux. Et que la simple erreur ne pardonnait pas. "Docteur Russel ..." Il avait tourné la tête. "Désolé de vous interrompre. On a un gros trauma qui arrive et on aurait besoin de vous." Ca, c'était le truc qui n'était jamais bon. Et qui puait. "J'arrive." Il s'était tourné vers l'interne. "Si jamais t'as besoin d'aide, crie !" Non. Rayan ne plaisantait pas. Il s'éloigna et rejoignit le patient. Du sang. Il y avait du sang partout. Il avait une sérieuse plaie ouverte au crâne. C'était plutôt moche. Mais ça ne voulait pas dire pour autant que c'était foutu d'avance. Il releva le nez quand ... quand Daisy lui posa une question. "Oh ..." Il n'était pas au courant qu'elle était de garde ce soir. Il connaissait son passé. Il savait que la perte de Heath avait été ... horrible. Il avait bien essayé de lui apporter son aide. Mais elle l'avait refusé. A chaque fois. "Un peu d'aide, ça ne fait jamais de mal." avait-il répondu. Est-ce qu'il avait dit ça ... de manière professionnelle ? Dans le cadre du travail ? Ou bien y avait-il quelque chose d'un peu plus personnel là dessous ? Peut-être un peu des deux. Il avait envie de lui demander tellement de choses. Mais ce n'était pas le moment. "On le déplace à mon compte." Et il avait compté jusqu'à trois. Afin de le déplacer sur le brancard pour libérer les ambulanciers. Et de commencer les soins une bonne fois pour toute avant de le perdre.

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❝ quoi de neuf docteur ? ❞

Ce n’était jamais une bonne chose, quoique tu ne savais pas vraiment ce qui était bon ou pas. Mais quoiqu’il en soit, tu tentais de passer outre les impressions, les angoisses et toutes ces choses pour te concentrer sur l’essentiel. Ton boulot. Tu pouvais faire cela, tu repensais à ce que te disait tous les jours ta sœur quand elle voyait que tu n’allais pas bien. Elle te rappelait combien c’était facile, c’était l’essentiel des choses, que tu devais affronter les choses, que tu étais fortes. Tu n’avais pas particulièrement l’impression d’être une femme forte, mais quoiqu’il en soit, tu faisais en sorte que tout se passe bien sans disfonctionnement. C’était la moindre des choses. Tu avais vu arriver un nouveau cas, et souhaitant faire ton travail comme il te semblait le plus juste, tu avais demandé au docteur Russel s’il avait besoin d’aide. Tu avais préféré choisir le métier d’infirmière parce que tu aimais le relationnel avec les patients, puis tu n’avais jamais vu ta place dans un autre poste, même si tu savais que tu pouvais avoir les capacités. Ça n’avait pas été un projet pour toi. Reprendre ton métier, te demandait toujours un temps d’adaptation, malgré ta volonté de travailler depuis des semaines à une remise au niveau. Tu ne voulais pas faire d’erreur, après tout, toute erreur dans ce domaine pouvait être catastrophique. Tu le savais. Il acceptait ton aide et tu fronçais un peu les yeux en entendant sa phrase. Oh. Oui, surement, mais tu ne voulais pas parler de ta vie personnelle, cela faisait trop mal d’y penser. Même après tout ce temps. Tu aidais à déplacer sur le lit avec les autres personnes présentes, puis tu te décalais pour faire les différents textes dont tu étais habituée à faire. Tu t’approchais de la plaie à la tête en fronçais les yeux alors que tu observais le docteur Russel. « Tenez. » Avant qu’il ne le dise tu donnais ce dont il y avait besoin même si tu te doutais qu’il allait osit aller en table d’opération, ou aller faire son scanner. Tu attendais ses remarques, continuant de t’occuper du patient. Tu regardais ce qu’avait donner les ambulanciers. « Le patient est un homme de trente cinq ans, qui a eu un accident de voiture. Le choc a été fait à une allure élevée. » Tu relevais la tête vers lui afin de faire ce qu’il demandait, même si tu craignais toujours dans ces cas-là, des conséquences d’une telle blessure.

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De l'aide ... oui, ça ne faisait pas de mal. Et il aurait bien aimé que Daisy lui demande de l'aide. Il aurait bien aimé qu'elle se confie à lui. Ou qu'elle pleure sur son épaule. Et pas ... Et pas se couper du monde comme elle avait pu le faire. Mais c'était ça. Oui. C'était ça. Elle avait préféré quitter son travail. Elle avait préféré se couper de tout. En fait, il connaissait ça plutôt bien. Parce qu'il était passé par ça quelques années plus tôt. Quand il avait perdu ce patient. Ses parents ... Ses parents avaient vraiment insisté pour l'opération. Rayan avait pensé que ça serait bon. Jusqu'à la dernière minute. Pour autant, non, ça avait foiré. Et pas qu'un peu. Oui, ça avait vraiment foiré. Et il avait perdu le petit. Et ça l'avait traumatisé. Plus qu'il ne l'aurait souhaité. Il n'aurait jamais cru ça possible. Non. Et il avait fait pareil. Il avait carrément démissionné. Il avait quitté Londres. Et il était parti. Il avait fait quelques voyages. Est-ce que ça l'avait aidé ? Pas vraiment. Non. Ca n'avait pas vraiment changé le fait que ... Et bien, le fait qu'il avait eu du mal à redresser la barre. Mais en venant en Nouvelle Zélande, oui, il avait changé. Il s'était assagi, en quelque sorte. Il avait réussi ... à surmonter tout ça. Il aurait pu aider Daisy. Il aurait aimé l'aider. Mais peut-être qu'elle préférait faire ça à sa manière. Il n'en savait trop rien. Enfin, passons. Pour l'heure, ils devaient se concentrer sur le patient. Patient qui venait d'être déplacé sur le brancard, libérant par la même occasion les ambulanciers. Ils allaient pouvoir faire leur travail. Pour le moment, les constances. "J'veux qu'on prépare aussi des poches de o neg." Parce qu'il allait sans doute avoir besoin d'une transfusion. Enfin, Rayan n'était sûr de rien pour le moment. Il allait voir. Mais il valait mieux prévoir et ne pas en avoir besoin. Plutôt qu'en avoir besoin et ne pas en avoir. Vous n'êtes pas d'accord ? Daisy avait jeté un rapide coup d'oeil sur le rapport des ambulanciers. Rayan eut une grimace à l'entente d'accident de voiture. "C'est jamais bon." Non. Jamais bon du tout. "On va déjà le stabiliser. Après, j'veux un scan." Oui. Il voulait savoir l'étendue des dégâts. Ce qui était normal à dire vrai. "J'veux que le chir de garde soit prévenu. Juste ... Au cas où." Oui. Il voulait beaucoup de choses. Mais c'était normal.

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❝ quoi de neuf docteur ? ❞

Ça avait toujours une passion. La médecine. Certes, tes parents avaient eu la folle ambition de faire de toi un médecin, mais rapidement tu avais su ls convaincre, que finalement ce que tu aimais le plus dans ce métier c’était le rapport avec les clients. C’est tout ce qui comptait pour toi et les sauver, et les épauler, être là pour eux. Les médecins, tout ça, tu ne sentais pas vraiment l’étoffe pour l’être. Il fallait du professionnalisme, du sang froid et prendre les bonnes décisions au bon moment. Tu prenais rarement les bonnes décisions au bon moment. t’étais le genre… Spontanée, tête brulée, professionnelle. enfin tu l’étais avant. Désormais, et bien les choses avaient plutôt changé, tu étais plus dans la retenue, parce que tu réapprenais à vivre dans ce milieu là. Tu étais soulagée d’aimer cela, de retrouver tes habitudes. Parce que concrètement, tu avais perdu un peu espoir sur toi même ces derniers temps. Tu relevais les yeux sur le docteur Russel et tu te sentis comme à la maison presque. Oui, tu avais des habitudes, et l’urgence de ce patient te rappelait combien c’était ça aussi ton métier, les montées d’adrénaline, des situations que tu partageais avec le personnel. « Très bien. » Tu notais cela avant de lui faire le rapport, ce n’était pas bon. tu détestais les accidents de voiture, c’était toujours un carnage et les patients étaient toujours dans un état pitoyable. Qu’importe, tu savais désormais ce que tu devais faire. « Je réserve le scan. » Puis après ces indications tu quittais l’endroit pour aller chercher les poches de O neg ainsi que prévenir le chir de garde. Tu le bipais, indiquant l’urgence. Tu retournais auprès du docteur Russel avec les poches. « 2 poches de O neg, le chir est en salle d’opération, mais on peut le biper à tout moment… Pour ce qui du scan nous l’avons dans quinze minutes. » tu posais tout lorsqu’un bip strident se fit sentir… Merde. « Il est en détresse respiratoire. » Tu savais qu’il allait devoir l’intuber, tu préparais le kit afin qu’il s’en occupe. Mais pas le temps que le patient était en arrêt cardiaque. Tu montais sur la marche, afin de commencer le massage cardiaque. « Merde. Monsieur ne nous lâchez pas s’il vous plait. » Lui demandais-je tout en appuyant sur son thorax de manière régulière.

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Les urgences, c'était un truc qui craignait. Ca lui arrivait de devoir se déplacer dans les salles de trauma pour des urgences sur le cerveau. Mais c'était tout. Pour les autres urgences, ce n'était pas lui qu'on appelait. Non. C'était un autre. Et là, pour autant, il avait été obligé de prendre l'appel pare que ... parce qu'il n'y avait pas assez de monde. Et sérieusement, c'était la merde. Alors oui, il aurait pu se déplacer simplement pour superviser un interne des urgences. Et laisser ledit interne gérer l'affaire. Mais non. Ca non plus, il ne l'avait pas fait. Et c'était comme ça. Alors, oui, il n'aimait pas être là. Il préférerait être dans son bureau pour des consultations. Ou bien ailleurs. Mais surtout pas dans cette salle où la vie du pauvre patient pouvait filer entre ses mains si jamais ... si jamais il merdait. "Allez, c'est pas le moment de lâcher on gars." A qui disait-il cela ? A lui même ? A son patient ? Peut-être un peu des deux. Sans doute un peu des deux même. Daisy s'était absentée pour récupérer des poches de o négatives. Rayan, quand à lui, prodiguait les premiers soins. Il aboyait quelques ordres également aux autres membres du personnel médical qui pouvaient être présents. Enfin, aboyer, c'était bien un grand mot. Mais il était vrai qu'il voulait que ça se fasse vite. Il avait demandé à ce qu'on pose une perf. Et puis, Daisy avat fini par revenir. Elle avait les poches de sang. Le chirurgien était en salle d'opération mais pouvait répondre présent au besoin. Et le scanner ... Ca ne serait pas pour tout de suite. Rayan grinça des dents. "C'est embêtant." Il eut un hochement de la tête. "J'aurais préféré qu'on puisse y aller tout de suite." Parce que y'avait urgence, là, tout de suite. "C'est toujours quand on en a besoin qu'on ne peut pas y aller immédiatement." Non, Rayan n'était pas en train de perdre son calme. Mais ses opérations, c'était quelque chose de programmé à la minute. Pas d'écart. Ou presque pas. Et c'était ... pénible. Mais pas le temps de se plaindre plus puisque le patient était en train de faire un arrêt. Enfin, avant ça, il avait commencé à avoir quelques difficultés à respirer. "Et merde ..." Daisy n'avait pas attendu longtemps pour monter sur la petite marche et commencer à faire un massage cardiaque. Rayan avait rapproché le défibrillateur et avait posé les palettes sur le torse de l'homme. Pour se faire, il avait été obligé de découper carrément la chemise avec les ciseaux. C'était plus efficace que de laisser les vêtements. "On charge à deux cents." Il commençait petit. Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'allait pas augmenter les joules petit à petit. "On dégage." Il attendit que Daisy enlève ses mains pour enclencher l'appareil et provoquer une décharge. Mais le tracé était toujours plat. "On charge à trois cents." Il avait demandé également une ampoule d'adrénaline, en espérant que ça serait suffisant pour refaire partir son coeur. Mais le tracé était toujours plat. "On dégage." Nouveau choc. Mais aucune modification de tracé. "360." Après de l'adrénaline et trois chocs, si le coeur ne repartait pas, il ne repartait jamais. C'était plus ou moins fini. Rayan croisait les doigts pour que ça marche. Il n'avait pas envie de perdre le patient.

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