lately you've been searching for a darker place. | judan #5

t'es un habité des combat de rues. tu t'es toujours servis de ta ruse et de ta vitesse pour t'avantager, pour gagner des combats même avec des mecs plus baraqués que toi. parce qu'il faut l'avouer, t'es pas bien épais, quand on y pense bien. t'es pas de ceux qui sont bodybuildé au possible, jusqu'à ce que ça en devienne carrément moche. torse-nu, on devine tes muscles, pas beaucoup plus, mais ça te conviens bien. les autres sont souvent certains de gagner et pas assez attentifs à tes mouvements. et il faut croire que les trois mecs que t'as battu ce soir ne l'ont pas très bien prit, puisque tu te retrouves acculé dans une ruelle, essayant de te défendre, seul contre trois. mais t'as tes propres limites. t'es pas capable, de faire face à trois mecs beaucoup plus épais que toi. un nouveau coup et tu t'effondres sur le sol, ta tête cognant à même le goudron. et pourtant t'abandonnes pas. t'es pas de ceux qui abandonnent. hé ! laissez-le ! sa voix. judith. et c'est sans doute cette simple pensée qui t'aide à te redresser un minimum. enfin, avant qu'un des trois mecs ne décide de te mettre un coup de pied assez violent dans l'estomac, te faisant instantanément cracher du sang, à deux doigts de vomir, ton crâne cognant une nouvelle fois, contre le mur derrière toi cette fois. et tu perds définitivement connaissance.

tu n'as absolument aucune idée d'ou tu te trouves quand tu clignes plusieurs fois des yeux, la lumière blanche brûlant tes rétines tandis que tu mets sans doute bien trop longtemps à t'habituer à la luminosité. tu sens ta langue totalement pâteuse et ton corps te semble totalement engourdi. ton regard qui vagabonde dans la pièce. l'hôpital. et ça te reviens doucement. trois contre un, ton corps étalé au sol et la douleur se diffusant dans chacun de tes muscles. un léger soupir s'échappe de tes lèvres. t'aimes pas, l'hosto. tu te rends enfin compte de la chaleur contre ta main et en tournant un peu la tête, tu peux distinguer le visage de judith, endormis, des mèches de cheveux barrant ses traits. ton cœur se serre en voyant le bleu contre sa joue et sa lèvre écorchée. ça te reviens petit à petit, ce qu'il s'est passé. tu tends ton bras et grimace en te rendant compte que t'es relié à tout un tas de tuyaux - bon, un seul, mais un de trop. tes doigts glissent dans ses mèches pour les écarter de son visage. salut. tu souffles d'une voix légèrement rauque quand tu la vois ouvrir finalement les yeux.

t'as toujours été comme ça. du genre à te battre. à trouver un moyen pour penser à autre chose que ce qu'il te ronge de l'intérieur. c'est toi tout craché. t'en prendre à des gars plus forts que toi d'apparence. d'apparence, seulement, parce que tu sais te défendre. t'as toujours su le faire et sans doute que c'est pour ça que tu continues malgré les années à te battre. malgré ton corps qui te trahit à quelques moments, et, tu sais très bien que, malgré la raclée que tu t'es pris, tu retourneras te battre dé que tu seras en état de le faire. pour oublier. oublier que, putain, t'as encore plus mal à l'intérieur qu'au corps. et quand tu rouvres les yeux après, sans doute, plusieurs heures, tu remarques la présence de judith près de toi, assoupie. tu viens glisser tes doigts dans ses mèches, un peu maladroit, ayant l'impression de ne pas réussir à contrôler tes propres mouvements. hey. un léger sourire sur tes lèvres, tandis que tu sens ses doigts serrer plus fort les tiens. tu dois arrêter de jouer les gros durs, tu sais. tu souris un peu bêtement quand ses doigts glissent contre ta joue. j'croyais que les filles ça aimait les gros durs ? tu demandes avec un léger rire, mais la douleur dans ton ventre te fait aussitôt regretter. et t'es presque certain d'avoir un beau bleu. même plusieurs, sur le torse. les événements qui te reviennent peu à peu en tête. il faut que tu arrêtes de me faire peur comme ça. et, tu as un fils à élever. tu te pinces légèrement les lèvres. et t'as l'impression que chaque muscle te fais souffrir, bordel. trois contre un c'était vraiment dégueulasse. tu dois pas être beau à voir. j'serais toujours la pour lui. tu murmures. tu peux compter sur moi pour ça. tu ajoutes, la voix toujours légèrement grave d'avoir dormi pendant plusieurs heures sans doute. endormi ou inconscient, tu sais pas trop. tes doigts qui viennent effleurer sa joue, puis sa lèvre. j'vais leur faire payer ... d'avoir osé te toucher. tu souffles, les sourcils légèrement froncés. personne ne touche à judith. personne.

t'aimes pas l'hôpital. t'aimes pas être cloué dans un lit comme tu l'es actuellement. t'aimes pas sentir un tuyau te rentrer dans le bras pour, tu ne sais trop quelle raison. soupir au bout des lèvres. t'es surpris de voir judith près de toi. et ton cœur se serre doucement. tu fermes les yeux quelques secondes. quelques souvenirs qui reviennent, la jeune femme qui s'est interposée face aux trois mecs qui n'ont pas tellement supporté de perdre, un peu plus tôt dans la soirée. t'as l'impression d'être un peu drogué, avec les médocs qu'ils t'on donné. foutue perfusion. en général, oui. mais il y a un juste-milieu, je crois. elles les préfèrent quand ils ne risquent pas leur vie. tu ris doucement, abandonnant l'idée quand tes muscles te font souffrir. tu secoues un peu la tête. pff, c'est pas drôle ça. tu lâches, arquant un sourcil, essayant de te redresser un peu, tant bien que mal. un léger souffle de frustration au bord des lèvres. t'as vraiment l'impression d'être dépendant, là. et tu ne supportes pas cette situation. tout aurait pu bien se passer, si tu t'étais pas retrouvé face à trois cons. t'aurais écopé d'un bleu ou deux, mais rien de bien méchant. au lieu de ça, t'as l'impression d'être passé sous les roues d'une voiture et c'est tout, sauf agréable. et tu comptes bien leur faire payer d'avoir osé toucher judith. ce n'est rien. et puis .. c'est de ma faute. tu hoches doucement la tête, malgré tout, t'as envie de leur faire payer. personne ne touche à la jeune femme. tu te mords l'intérieur de la joue et retiens un léger soupir. j'ai voulu me mettre entre vous ; mauvaise idée. je ne suis pas née pour être une mauvaise fille. un coup mal placé, et je me casse directement. tu te pinces les lèvres et tu bouges un peu pour te tourner vers judith, même si c'est douloureux. tu veux pouvoir l'observer. tu retiens un léger rire avant de parler. pourtant mes coups d'reins ils t'on jamais brisés ... tu souffles, sans même savoir pourquoi. t'es un peu groogy. tu ne sais pas totalement ce que tu dis, ni pourquoi tu le dis. t'as l'impression de pas avoir de filtre. t'as juste envie de retrouver judith, putain. t'étais une mauvaise fille avec moi, jude. tu ajoutes, le regard espiègle. espiègle et ... un peu perdu dans le passé, aussi. t'es nostalgique de cette période, c'est certain.

bordel, tu ne sais pas vraiment ce qu'ils ont foutu dans la perfusion, sans doute de quoi t'empêcher d'avoir mal. mais t'as l'impression d'avoir fumé un joint et tu as l'impression que la situation t'échappes totalement, que tu n'es plus totalement maître de tes mots et de tes actions. tu manques la phrase de judith, l'entendant à peine souffler, ne distinguant pas totalement ses mots. tu fermes les yeux quelques secondes, tu te laisserais facilement glisser dans quelques heures de sommeil supplémentaire. tu te mords l'intérieur de la joue, retenant un soupir, ouvrant finalement les yeux, luttant contre cette vague de sommeil. parce que judith est près de toi et que t'as l'impression que tout est suspendu. que le temps vous échappe et qu'il ne s'écoule plus totalement. tu termines par souffler quelques mots, un sourire au coin des lèvres, riant un peu en voyant la jeune femme rougir. tu effleures sa joue du bout des doigts. ça n'a aucun rapport. tu te pinces les lèvres. je sais. tu réponds doucement, tes doigts glissant contre sa peau avec douceur. mouvements suspendus hors du temps, tu retiens ton souffle quelques instants. bordel, t'as juste envie de te redresser pour venir l'embrasser. quelques mots soufflés, le rouge qui s'intensifie sur les joues de judith. elle est belle, judith. vraiment belle, comme ça. tu trouves ? je pense que j'étais seulement ... amoureuse. tu fronces légèrement les sourcils, ton cœur qui se serre délicatement dans ton torse. tu retiens un soupir et, de ta main libre toujours, tu éloignes une mèche de cheveux étant tombée devant son regard. sans doute. tu murmures doucement. t'aurais du t'en rendre compte, à l'époque. avant que les dégâts ne soient irréversibles. avant de ne t'enfuir comme un voleur en la laissant enceinte, derrière toi. tu fermes les yeux un court instant. j'suis désolé jude. tu murmures. désolé de cette situation, désolé de lui faire peur constamment. désolé de l'avoir laissée, t'en sais trop rien. t'es juste désolé de tout ce que tu as pu faire qui l'a blessée, d'une manière ou d'une autre.

c'est compliqué à gérer, les sentiments. parfois tu aimerais être fort face à ça, réussir à tout orchestrer comme ceux que tu vois parfois au restaurant. ensemble. souriant. heureux. mais tu t'es résigné, tu n'es pas un sentimental, tu es loin d'être parfait, l'amour, c'est ton point faible et les sentiments en général. parce que tu n'es pas de ceux qui extériorisent, tu n'es pas de ceux qui parlent et qui disent ce qu'ils peuvent bien ressentir. tu gardes pour toi, tu te défoules en te battant. autrefois en dansant, mais c'est plus compliqué maintenant, ça a été plus compliqué en voyageant, alors que chercher les embrouilles et jouer des poings, c'est presque universel. mais tu dois bien avouer que, cette fois, tu t'es bien fais avoir. tu t'en serais bien sortit, un bleu ou deux, si ces trois mecs n'avaient pas décidés de se venger. ensemble. trois contre un. tu retiens un soupir. et tu termines par t'excuser une nouvelle fois. parce que tu sais bien que judith s'est inquiétée pour toi. qu'elle continues de le faire malgré tout. malgré tout ce qu'il se passe entre vous. arrêtes, c'est du passé. tu fermes les yeux quelques secondes. un passé qui te hante. un passé que tu aimerais présent pour pouvoir rattraper tes conneries, ne jamais partir, connaître les joies de la paternité, même si tu étais loin d'être près, à l'époque. tu devrais te rendormir. j'reviens demain si tu veux. avant de prendre mon service. et je passerai en vitesse entre deux périodes creuses. tu fronces les sourcils en essayant de te redresser. non. pas question que tu restes ici. tu supportes pas l'hosto, c'est comme ça. je resterais pas plus de 24h dans ce putain de lit. tu lâches faiblement, un léger bruit de douleur t'échappant alors que t'as l'impression (encore) d'être passé sous une voiture. bordel de merde. tu te laisses retomber sur le matelas. j'trouverais un moyen d'me barrer d'toute manière. tu marmonnes en venant croiser tes bras sur ton torse, soupirant longuement.

tu refuses de rester à l'hôpital. tu ne supportes pas cet endroit. tu peux pas. et t'es près à te barrer. à signer leur putain de décharge pour pouvoir te barrer et rentrer chez toi. te laisser tomber dans ton lit et dormir de longues heures,  sans faire attention à rien, juste, dormir. te reposer. parce que tu te sens épuisé. malgré les heures que tu viens de passer à dormir, tu ne te sens pas reposé. non. plus drogué qu'autre chose. et judith ne te fera pas changer d'avis. ses lèvres brûlant contre ta main non plus. ni même son regard quand elle se lève. et t'essayes de te relever, sans grand succès. ne fais pas l'enfant, evan. j'ai l'impression de voir félix. tu ne peux empêcher un sourire presque attendri de se dessiner sur tes lèvres à cette pensée. à ses mots. tu te mords l'intérieur de la joue. faut bien qu'il tienne de quelqu'un. tu souffles doucement, toujours ce demi-sourire sur les lèvres. tu te laisses retomber contre le lit d'hôpital et tu grondes légèrement. tu comptes bien trouver un moyen de te barrer. quitte à souffrir un bon coup. ok, si tu veux jouer à ça. tu arques un sourcil en voyant judith croiser les bras contre sa poitrine. qu'est-ce que je dois faire pour te convaincre de rester le temps que les médecins jureront que c'est nécessaire pour ton état de santé ? tu arques un sourcil face à la jeune femme. tu te pinces les lèvres. merde, tu ne t'attendais clairement pas à ça. tu viens maladroitement passer une main dans tes cheveux, grimaçant quand ça tire tes muscles. t'es vraiment foutu en l'air, merde. et j'te promets que je vais faire ce que je peux pour que ce soit le plus rapide possible. tu restes silencieux quelques instants, réfléchissant. à quoi, tu ne sais pas, mais ... tu te mords l'intérieur de la joue. te convaincre. te convaincre de rester gentiment à l'hôpital, d'attendre qu'on te dise que t'es un peu moins cassé et que tu peux sortir et rentrer chez toi.  tu fermes les yeux un court instant. une danse. tu souffles, venant plonger ton regard dans le sien. une dernière danse. tu ajoutes finalement. et, au fond, même toi, tu ne sais pas de quelle danse, tu parles. tu te pinces légèrement les lèvres, soutenant son regard, attendant sa réponse.

s'il avait pu hériter certaines choses de moi, ça ne m'aurait pas déplu. félix. tu aimerais vraiment, pourvoir apprendre à le connaître, voir de par toi-même combien il te ressemble. tu l'as vu. une fois, chez judith. et ... rien que, physiquement, tu as été frappé par ses traits communs aux tiens. aux photos que tu as retrouvées, de toi, au même âge ou à peu près. et ... il ne peut qu'être ton enfant. rien de plus. tu voudrais être la, qu'il puisse savoir que tu seras toujours la pour lui, quoiqu'il arrive dans sa vie, quoiqu'il fasse. tu le soutiendras. mais ... tu as raté l'occasion, tu as joué au con, tu n'as jamais su avant de revenir ici et, sans doute que si tu n'étais pas revenu, tu n'aurais jamais été au courant de son existence. tu soupires doucement à ses pensées, secouant la tête de gauche à droite, ne sachant pas réellement comment réagir à tout ça, à cette situation. et puis, finalement, tu sais ce que tu veux demander à judith. et tu resteras à l'hôpital. sagement, ou presque. une danse ? pas dans cet état. tu te mords l'intérieur de la joue et te pinces les lèvres. quand je serais sorti. tu souffles simplement. tu retiens un léger soupir, ne sachant pas réellement quoi faire, quoi dire, quoi ajouter pour que judith accepte ta demande. tu plonges ton regard dans le sien et ne tiens pas à le lâcher avant d'avoir sa réponse. très bien, ça me va. tu m'enverras la date et l'adresse par sms ? tu hoches la tête en silence, te mordant l'intérieur de la joue. tu l'observes fouiller dans son sac, noter son numéro sur un petit papier qu'elle vient te tendre. c'est mon numéro. je tiens toujours mes promesses, evan. tu tends la main pour récupérer le papier. et tu attrapes doucement sa main, l'attirant doucement contre toi. tu viens déposer un baiser sur le dos de sa main. merci. tu réponds simplement. de t'avoir sauvé il y a quelques heures. d'avoir accepté. tu ne souffles rien d'autre, relâchant seulement sa main, fermant les yeux quelques instants. tu les rouvres et tournes de nouveau la tête vers la jeune femme. va te reposer. t'en as besoin. tu souffles simplement, l'observant s'éloigner, fermant les yeux une nouvelle fois pour terminer par te rendormir au bout de quelques minutes.

FIN.