A Valentine's Day Max-napping (Max)

D ans quel bazar s’était-elle collée ? Voilà une question que Bobby n’avait de cesse de se poser, ces derniers temps. Elle se la posait encore davantage en ce jour de Saint-Valentin. Pourtant, Bobby, elle s’en moquait de la Saint-Valentin, pour tout un tas de raisons. Déjà, parce qu’elle ne s’appelait pas Valentin. Imparable. Ensuite parce qu’en tant que célibataire, la fête des amoureux c’est pas super passionnant. Et le célibat, ça la connaissait. Aussi parce que si vous attendez le quatorze février pour dire à votre conjoint que vous l’aimez, vous avez un souci. Et enfin, parce que cette fête n’avait plus grand-chose de romantique. C’était purement  commercial. Et non, ce n’était pas pour elle un moyen de se réconforter de son célibat, qu’elle vivait très bien. Qu’y avait-il de romantique dans le fait de payer bijoux et chocolat le double de leur prix habituel, juste parce qu’un bonhomme avait eu le malheur de se faire décapiter par des romains ce jour-là. Romantique, n’est-ce pas ? Tout autant que la fête païenne qui avait précédé ce jour des amoureux, mais on n’est pas là pour un cours d’histoire. Tout ça pour dire que la Saint Valentin, Bobby, elle n’en avait jamais rien eu à cirer.

En tant que jeune mariée, censée être éperdument amoureuse de son cher mari, elle devait toutefois faire un effort. Même si l’amour n’avait pas de place dans leur petit arrangement. La visite de son frère avait au moins eu le mérite de l’informer d’un détail important : un détective privé, engagé par son père, lui filait le train. Alors la Saint Valentin, il n’était pas question de la louper cette année. Et ils devraient faire un show digne des plus grandes comédies romantiques américaines. A eux les Oscars !

Alors Bobby avait tout minutieusement préparé. Un panier pique-nique, rempli de plein de bonnes choses. La petite nappe, de quoi manger, y compris des Haribo –le tout fait maison, hormis les haribos, bien sûr – le coucher de soleil, bref, tout le nécessaire pour un repas romantique en tête à tête. C’était cliché au possible. Exploit du siècle, elle avait même mis une robe. Rien d’extravagant, elle aurait eu l’air malin avec une robe de soirée sur la plage mais tout de même, ça restait une robe. Bref, il ne lui manquait plus qu’une chose : son mari. Détail important.

Tout le nécessaire pour leur petit pique-nique en amoureux glissé dans le coffre de sa voiture, elle avait donc pris la direction du zoo, prête à surprendre Max. Celle-là, il ne s’y attendait pas, elle en était certaine. Perché comme il était, il n’avait peut être même pas remarqué que le jour des amoureux était arrivé. Si elle n’avait pas été aussi déterminée à ce que leur supercherie fonctionne, elle-même aurait sûrement oublié. En se garant sur le parking du zoo, elle était donc à peu près certaine que Max ne s’attendrait pas à la trouver plantée là, à l’attendre. Connaissant plutôt bien le planning des vétérinaires du zoo – évidemment, puisqu’elle y travaillait – elle s’était arrangée pour arriver pile à l’heure, de manière à ne pas l’attendre pendant deux heures. Sans surprise, cependant, Max traînait. Bobby s’efforça de ne pas montrer son impatience. Il ne savait pas qu’il était attendu, après tout. Sortant son téléphone pour s’occuper, elle y découvrit un e-mail de sa mère, l’attendant gentiment dans sa boite mail. Bobby se contenta de lever les yeux au ciel et de ranger son téléphone. Même si cette Saint Valentin n’était qu’une farce, comme tout le reste de ce stupide mariage, elle ne laisserait pas sa mère lui gâcher la soirée. Parce que contre toute attente, elle appréciait Max. Ils avaient beaucoup discuté tous les deux, et aussi perché soit-il, il était de bien meilleure compagnie que bien d’autres hommes qu’elle avait côtoyé dans sa vie.

Et quand on parle du loup… Enfin ! Relevant le nez vers la sortie du zoo, Bobby le vit sortir, son habituel air rêveur sur le visage. Max ! appela-t-elle, plaquant un sourire sur son visage avant de s’avancer vers lui. J’espère que tu n’as rien prévu de ta soirée… Ceci est un kidnapping. Ou plutôt un Max-napping, Oui, un Max-napping. Parce que techniquement, Max n’entrait plus dans la catégorie des enfants. Même si c’était assez discutable. D’un geste qui se voulait naturel, Bobby prit la main de Max dans la sienne. Pas très démonstratif, mais Bobby n’était de toute façon pas quelqu’un de très démonstratif en règle générale, et puis elle et Max n’en étaient pas encore à s’embrasser pour se saluer. Ca serait bizarre, sachant que jusqu’à il y a peu, il la surnommait la Reine des Glaces et la fuyait comme la peste. Chaque chose en son temps.

I l était une fois dans un royaume très très très très, bon vous l'aurez compris, ce royaume est loin. Ce royaume qui se trouvait donc loin, était la propriété d'un roi, bien évidement parce qu'un royaume sans roi ce n'est pas un royaume. Et bien sûr un reine, parce qu'un roi a besoin d'une reine pour gouverner et tout le bordel qui va avec … fronçant les sourcils, Max Odair écoute l'histoire qui lui est dicté à la radio. Ce conte, pas de mille et une nuit, il a l'impression de l'avoir entendu, mais il ne pourrait pas vous dire où. Parfois sa mémoire lui joue des tours, qui l'aurait cru ? Sûrement pas le père Lustucru. Ainsi donc Max écoutait un conte à la radio pendant sa pause déjeuner. Seul contre tous, oui il était seul, contre tous ça arrivait par moment, ça lui importait peu. Ce matin il avait quitté l'appartement assez précipitamment. Pourquoi ? Parce que le dragon était réveillé et qu'il a beau aimé Evie à en mourir, elle lui fait peur en ce moment. Les hormones, c'est ce que sa famille ne cesse de lui dire et Hunter. D'après le verdict d'Hunter, Evie montre enfin sa vraie nature grâce à ce têtard qui pousse en elle … Max il hausse les épaules et attend, il attend le moment venu pour porter secours à Evie. Parce qu'il y aura bien un moment comme celui ci ? Il n'a pas encore rencontrer le père de l'enfant, pas qu'il le veuille, mais bon s'il le trouvait, il lui dirait bien ce qu'il pense. On laisse pas Evie dans un coin, toute façon la jeune femme n'a jamais eu besoin qu'on le dise, elle se laisse pas mettre dans un coin. Une phrase que Max a appris avec le temps, tout comme le fait qu'il a toujours besoin d'elle et inversement. Enfin bref, nous nous perdons dans les pensées de Max, tout ça pour dire que ce matin le jeune Odair avait fuit l'appartement lorsqu'il a entendu les cries d'Evie. Cries un brin trop terrifiant pour lui, rappelons que Max a peur de beaucoup de chose, des femmes particulièrement et surtout si elle crie après une tortue .. Oui Max a adopté une tortue, ça le démangeait et comme il savait qu'elle serait contre une chèvre et bien .. et bien il a pris le premier animal calme et pacifique qu'il a trouvé : Alfred, enfin une tortue. Voilà pourquoi ce matin il a décampé, parce qu'il savait que son heure allait venir … peur pour sa vie ? Oh que oui. Evie elle est capable du pire comme du meilleur, il en sait quelque chose.

Lait et sandwich devant ses yeux, il écoute attentivement le conte. Tentant par tous les moyens de chercher la suite ou bien de savoir où il l'avait entendu. Son téléphone se met à vibrer, Evie, il aurait dû le parier. Elle a fini accepter Alfred et ce dernier se trouve dans la partie chambre de Max. Le têtard ne risquera rien, Max lui a promis, Alfred est aussi inoffensif que lui… Enfin bref, Evie est calme, Max respire. Il finit son déjeuner et retourne à ses affaires. Ce qui est bien lorsqu'on s'appelle Max, c'est qu'on a pas conscience de ce qui gravite autour de nous. Par exemple, est-ce qu'il a fait attention au jour ? Absolument pas. Il est loin de se douter qu'aujourd'hui c'est le jour qu'on nomme Saint Valentin. Le jour où les gens décident de montrer leur amour et où les commerçants se font un chiffre monstre. Non, Max il saisit pas, il ne réalise pas. Il s'en fiche un peu, ce n'est pas dans son optique de fêter quelque chose comme cela. Lui il n'a jamais eu besoin de jour pour prouver à la personne qu'il aime et bien qu'il l'aime. Ses amies savent qu'il les aime et sa .. bon il n'a personne dans sa vie à ce moment précis. Une femme, mais elle est fausse, enfin réel, mais pas une femme qu'il a épousé de son plein grès. Sa femme, c'est Bobby, aka l'ancienne reine de glace, oui il s'est promis à lui même de ne plus l'appeler ainsi. Alors oui il est marié, mais non il ne l'aime pas et inversement donc on ne peut pas dire qu'il songe à la saint valentin… surtout pas quand on a les mains dans la merde, littéralement .. il faut bien examiner les excréments de Simon, le lion pour savoir ce qui va pas. Gus lui a dit qu'il ne tournait pas rond ces derniers jours, alors Max est au rapport. Les mains en avant et la tête ailleurs, il repense à ce conte, d'ailleurs il a fait part de ses attentes à Gus. Ce dernier n'a rien dit, il l'a juste écouté et lui a prêté mains fortes dans son auscultation. Pourquoi ? Parce qui mieux qu'Augustus Fletcher pour l'aider, il connaît les lions comme sa poche.

Une fois Simon en route, Max retourne à ses occupations, enfin plus pour très longtemps puisque sa journée touche à sa main. Est-ce qu'il a regardé le jour ? Toujours pas. Il ne s'attend à rien, ne pense à rien lorsqu'il lave ses mains, salue ses collègues et prend la direction de la sortie. C'est avec sourire que Max rejoint le parking prêt à retrouver son vélo. Oui son vélo, parce que Max n'a pas de voiture, pas qu'il n'ait pas son permis, juste qu'il n'a pas l'envie de s'acheter une voiture et encore moins de conduire. Il préfère marcher ou pédaler, oui il préfère ça. L'air ailleurs, il fait attention à rien. Se disant juste qu'il doit envoyer un message à son ami Sven, ami allemand et aussi fournisseur de nounours haribo. Et oui vous pensiez quoi ? Qu'il avait son stock aussi facilement ? Queneni, il a son propre dealer, qu'on se rassure en échange, Max envoie des douceurs de son pays. Un bon compromis, pour une amitié qui dure depuis des années à présent, comme quoi vétérinaire sans frontière permet de belles rencontres. Une voix le sort de ses rêveries et c'est la voix de … « Bobby ? » il fronce les sourcils en la voyant ici, un brin rayonnante. Il ne comprend rien, mais ça se n'est pas nouveau. Absolument pas. J’espère que tu n’as rien prévu de ta soirée… Ceci est un kidnapping. Ou plutôt un Max-napping, qu'elle lui sort. Odair il est perdu, mais naturellement il répond « non je crois pas, enfin pas à ma connaissance, je pensais juste passer commander auprès de Sven et puis me reposer. Evie m'a conseillé une série, mais je te cache pas que je pensais plutôt jouer, le dernier Assassins est sorti. » réponse simple ? Non, surtout pas quand on s'appelle Max Odair. « mais, je, tu … » cherchant ses mots il dévisage Bobby de la tête aux pieds. Cette dernière l'empoigne par le bras, elle a bien dit ce qu'elle a dit et Max .. il suit, les yeux bien grand ouvert. « je te préviens je peux toujours hurler, ce n'est pas parce qu'on a fait la paix que tu dois en profiter ! Je ne suis pas un homme facile » qu'il lui dit. Est-ce qu'il songe à ses paroles ? Non parce que Max il est loin de se penser à ce qui se trafique dans la tête de Bobby. Pourtant elle l'a prévenu, mais il n'a pas saisi le contenu pour autant. C'est Max après tout.

C ’est l’air rêveur que Bobby trouva Max à la sortie du zoo. Rien d’étonnant, puisque Max passait plus de temps dans ses nuages que sur la terre ferme. Bobby n’en était donc ni étonnée, ni offusquée. Elle n’était pas non plus particulièrement choquée de constater qu’il ne devait pas avoir la moindre idée du jour qu’on était. Pas de calendrier dans les nuages, apparemment. Elle aurait été bien hypocrite de lui en vouloir sachant qu’en d’autres circonstances, la Saint Valentin serait passée sans qu’elle n’y accorde ne serait-ce qu’une petite seconde d’attention. Ca lui passait au dessus, clairement. A quoi Max pouvait bien penser ? Bobby n’en avait pas la moindre idée. Le connaissant, ça pouvait être littéralement tout et n’importe quoi – sauf la Saint Valentin. Elle qui voulait que son ombre – aussi connue sous le nom de détective privé – pense qu’elle était venue le surprendre au boulot, elle était ravie. Surprise réussie.

Non je crois pas, enfin pas à ma connaissance, je pensais juste passer commander auprès de Sven et puis me reposer. Evie m'a conseillé une série, mais je te cache pas que je pensais plutôt jouer, le dernier Assassins est sorti. Il aurait pu faire une réponse simple. Oui ou non. Ou encore attend, faut que je vérifie sur mon agenda, mais Bobby doutait qu’il possède ce genre de chose. Mais les choses étaient rarement simples, dans la tête de Max. Elle l’avait appris à ses dépends lorsqu’il avait frappé à sa porte à quatre heures du matin, excité comme une puce, et qu’il s’était lancé dans un monologue incompréhensible. Elle ne s’estimait pas plus bête qu’une autre, pourtant, mais pour le coup elle n’avait rien compris. Mais, je, tu … Les yeux grands ouverts, ronds comme des ballons, il la dévisageait. Je te préviens je peux toujours hurler, ce n'est pas parce qu'on a fait la paix que tu dois en profiter ! Je ne suis pas un homme facile A ces mots, Bobby éclata d’un rire qu’elle essaya de rendre le plus naturel possible, mais qui paraissait malgré tout un peu nerveux. C’était qu’une petite dispute, tu vas pas m’en vouloir indéfiniment Max ! lança-t-elle à voix haute, tentant toujours de le traîner vers la voiture avant qu’il ne dise plus d’âneries qu’il ne l’avait déjà fait. Amène-toi Max, tu comprendras plus tard, souffla-t-elle, bougeant à peine les lèvres, un sourire placardé sur le visage tandis qu’elle le traînait vers sa voiture de location et le laissait monter côté passager. Une fois quittée sa place de parking et engagée dans les rues de Wellington, elle pu enfin se départir de son sourire forcé. Bon sang, j’ai cru que j’allais me faire une crampe aux zygomatiques, ronchonna-t-elle. Les sourires forcés, ça faisait partie de toute cette hypocrisie propre au monde où elle avait grandit, et elle en avait horreur. Mais devant cet abruti de détective privé, il fallait bien qu’elle donne le change. Tout en conduisant, elle soupira. Si seulement ses parents pouvaient lui lâcher la paix, ils n’auraient pas à faire tout ce cinéma. Même depuis l’autre bout du monde, ils avaient un don pour lui casser les pieds ceux-là, c’était pas possible.

Tu sais, menacer de hurler parce que je viens te chercher au boulot, ça aide pas vraiment à la crédibilité de notre petit arrangement, Max. T’es censé être amoureux de moi, pas terrifié à l’idée de monter dans ma voiture, lui rappela-t-elle. Pauvre Max, elle l’avait pris par surprise. Peut être aurait-elle dû l’avertir à l’avance, qu’il se prépare mentalement à cette soirée… Mais ça aurait été gâcher sa petite surprise et peu importe combien elle détestait la Saint Valentin et tout ce qu’elle représentait, elle avait fait des efforts, se disant qu’à défaut de passer une véritable soirée romantique, ils pourraient au moins passer un bon moment. Parce que malgré son côté un peu percher, elle aimait discuter avec Max. C’était… Facile.

Une dizaine de minutes plus tard, Bobby garait sa voiture en bord de mer, non loin d’un coin tranquille qu’elle avait découvert durant ses nombreuses promenades à pieds. Rassure-toi, je t’ai pas amené ici pour te tuer, lança-t-elle avant de sortir de la voiture. De toute façon, lancer un corps à la mer, c’est le meilleur moyen de se faire choper. Ils finissent toujours pas refaire surface quelques kilomètres plus loin, et direction la case prison. Jetant un regard discret à la recherche de son pot de colle attitré – le détective privé, pas Max, qu’on soit clair – Bobby se dirigea enfin vers le coffre de la voiture, qu’elle ouvrit pour en sortir le panier pique-nique qu’elle avait soigneusement préparé. Joyeuse Saint Valentin ! lança-t-elle en regardant Max, le panier renfermant ses victuailles dans les mains. Plus qu’à espérer qu’il ne se barre pas en courant, parce que niveau crédibilité, ça ferait moyen.

U ne personne normal lorsque vous lui posez une question, elle vous répond soit oui, ou bien non ou alors elle vous fait une phrase claire, limpide et efficace .. clairement pas le cas de Max. Lorsqu'on lui pose une question, comme Bobby vient de le faire et bien il se doit de répondre clairement, avec peut être trop de détail. Oui ce n'est son point fort de répondre aux questions, en même temps elle lui demande, elle doit bien s'attendre à ce qu'il réponde un truc à la Max. C'est ainsi qu'Evie le nomme, parce que c'est plus rapide et que ça veut tout dire. Alors oui Max n'avait rien prévu en ce jour des amoureux, d'un côté il était loin de savoir le jour qu'on était et que Bobby lui faisait une surprise. D'où le but d'une surprise, si on la dit à l'avance, ce n'est plus une surprise, ce concept Max le connaît, il n'est pas si à l'ouest que ça. Toujours est-il que là, il ne capte pas où elle veut en venir. Une personne normal aurait capté qu'elle venait célébrer la saint valentin, ou pas, lorsqu'on connaît un peu Bobby c'est dur à l'imaginer ainsi… enfin une personne normal aurait répondu autre chose, aurait remarqué sa tenue .. une personne autre que Max, aurait sûrement mieux réagit que lui, mais pas de bol pour la blonde c'est sur Max qu'elle est tombée et avec qui elle est mariée. Elle aurait pu choisir mieux ou tomber sur pire, est-ce qu'elle est mal ? Seule elle peut le dire, mais de vous à moi, elle aurait pu avoir pire, parce qu'il n'est pas si méchant le Odair. Bien au contraire, il accepte de l'aider et se prête à sa comédie, même si là il ne percute pas où elle veut en venir. En même temps, elle lui parle en code, enfin ça c'est ce qu'il comprend. C’était qu’une petite dispute, tu vas pas m’en vouloir indéfiniment Max ! Son sourcil droit s'arque, il est perdu le père et elle ne l'aide guère … lui  il est resté fixer sur un truc, alors pour l'en faire partir … Amène-toi Max, tu comprendras plus tard, un regard plus féroce, sa gorge qui se serre, là il commence à avoir peur. Il a bien envie de répondre si je veux pas, mais la colère de la blonde .. il en a la frousse et pas qu'un peu. Tout va peut être un peu mieux entre eux, il l'appelle peut-être plus la reine de glace, mais .. elle lui fait toujours un peu peur, c'est Max après tout.

Tel un brave chien, bien obéissant et surtout n'ayant pas le choix, il monte en voiture. Le choix, il aurait pu l'avoir, mais il avait plutôt l'image d'un couteau sous la gorge lorsqu'elle lui a parlé. Clairement il n'aurait pas pu prendre son vélo et retourner à ses occupations, elle avait autre chose en tête. Ce qu'il ne comprenait toujours pas, tant pis il pouvait dire adieu à ses plans. Bon sang, j’ai cru que j’allais me faire une crampe aux zygomatiques, il tourne la tête vers elle, sourcils froncés, cherchant où elle voulait en venir. Tu sais, menacer de hurler parce que je viens te chercher au boulot, ça aide pas vraiment à la crédibilité de notre petit arrangement, Max. T’es censé être amoureux de moi, pas terrifié à l’idée de monter dans ma voiture, Il s'apprêtait à parler, mais elle ne lui en a pas laissé le temps. Pour une fois que c'était elle qui prenait le monopole de la discussion, Max ne broncha pas. Il essaya de comprendre le sens de ses propos. Crédibilité, un mot qu'il avait compris, mais il ne voyait pas où elle voulait en venir. À moins que ses parents soient derrière elle … il regarde la voiture derrière, rien. Là pour le coup, il ne voyait pas où elle voulait en venir. Et le pire dans tout cela ? Max ne bronche pas, il ne dit rien, un peu trop terrorisé. Il inspecte la voiture, à la recherche d'un potentiel micro ou quoique se soit qui pourrait s'y rapprocher … il ne comprend toujours pas où elle veut en venir … c'est Max et Bobby .. qui a dit qu'ils étaient doués pour la communication ? Pas eux. Là ils ont tout faux, est-ce que Bobby a précisé qu'elle était suivie par un détective ? Absolument pas. Est-ce qu'elle lui a dit quel jour c'était ? Du tout. Et elle ose s'étonner qu'il ne comprenne rien ? Elle ne lui facilite pas la tâche. À croire qu'ils se sont bien trouvés pour jouer au charade humaine.

La voiture finit par s'arrêter et Max scrute l'horizon, la plage. Elle compte peut être le tuer et balancer son corps à la mer .. lui qui pensait qu'ils avaient mis les choses au clair et bien … il se racle la gorge et regarde le spectacle qui s'offre à lui. Bon comme mort, y a pire, mais lui qui pensait vivre un peu plus longtemps … il hésite à ouvrir la bouche. Elle le prend de court, une fois de plus, Rassure-toi, je t’ai pas amené ici pour te tuer, ce qui est bon à savoir… est-ce qu'il déglutit pour autant ? Il la regarde, puis la plage. Tous les psychopathes disent ça pour rassurer la victime, il en sait quelque chose. Il ne dit toujours rien. Ce qui est inquiétant, surtout lorsqu'on connaît Max. Il se contente de suivre Bobby, après tout, elle lui a préparé sa mort, faut bien qu'il s'y rende … Elle a beau dire le contraire, il est persuadé que la mort l'attend au tournant … Joyeuse Saint Valentin ! Son visage se crispe, puis … « mais je m'appelle pas Valentin » qu'il sort … Allô la terre, voici Max. En tout cas il a retrouvé la parole, il garde ses distances, mais son visage ou plutôt son regard est attiré par le panier et par un truc qui brille. Un paquet en plastique qu'il connaît que trop bien. « tu sais si tu voulais trouver une excuse pour me tuer pas besoin de trouver un prétexte … mais bon j'aime bien mon dernier repas. Je pensais vraiment que tout allait pour le mieux entre nous et je te jure j'ai rien touché chez toi … bon peut être que le vase m'a échappé des mains la dernière fois, mais je trouve que ma statut de Goldorak va mieux .. puis bon si c'est à cause du poster, je t'avais prévenu que j'allais emménager, au moins j'ai rendu ta maison moins sinistre. » tout en parlant il s'est approché du panier et en a attrapé le paquet qu'il convoitait temps. C'est Max, il est pire qu'un chien devant un os, il les a vu ses nounours et là il les veut. « si tu me disais plutôt ce qu'on fait là, tu sais que je sais nager et qu'il va te falloir plus qu'une bière pour abuser de mon corps ou me tuer … je suis résistant … » ou pas. Il avale une poignet et s'assoie, autant joindre l'utile à l'agréable. « et puis je crie, alors on va m'entendre à dix mètres, surtout quand les vagues sont bien froides et elles m'ont pas l'air chaude ce soir ... » il fouille un peu plus dans le panier, mais il garde son bonheur entre ses mains. « tu sais si tu voulais m'empoissonner c'est.. OH MON DIEU QU'AS-TU MIS DEDANS » il se retient de balancer ses précieux, mais c'est de justesse .. l'air effaré il regarde Bobby qui se plaque la main sur le visage. Niveau discrétion : on ne peut pas faire mieux.

A u bout du compte, Bobby, elle s’était prise au jeu de cette petite surprise. Pas parce que c’était la Saint Valentin. Ca, on a déjà établi qu’elle n’en avait absolument rien à faire de cette fête bidon, ne perdons pas de temps à revenir sur les raisons de son mépris. Mais Max avait accepté de l’aider et s’il avait prétendu avoir des conditions, il n’en avait finalement posé aucune. Plus qu’un repas romantique entre deux jeunes mariés, c’était une sorte de merci pour son aide. Pour avoir accepté de la soutenir dans sa lutte contre l’avidité de ses parents. Elle lui devait au moins ça, après le sale coup qu’elle lui avait fait. Si les rôles avaient été inversés, elle lui aurait très certainement fait vivre un enfer, à ce pauvre Max. Mais les rôles n’auraient pas pu être inversés, parce que Max n’était pas comme ça et qu’il se qualifiait lui-même de manchot. Un partenaire pour la vie. Alors ce pseudo pique-nique romantique, elle y avait mis tout son cœur et ce même s’il n’était, à la base, que pour tromper ce foutu détective privé que son père avait envoyé à ses trousses. Elle n’avait pas droit à l’erreur…

Et ne pas avoir droit à l’erreur quand on a un Max à gérer… Eh bien ce n’est pas simple ! Là où Bobby était très calculée, toujours dans la retenue, cachée derrière ses murailles de glace, Max, lui, disait tout ce qui lui passait par la tête et agissait sans réfléchir. Elle aurait sûrement dû lui dire qu’ils étaient épiés, mais elle voulait garder le suspens de sa surprise avant de lui avouer la présence d’un détective. D’autant qu’elle craignait que de se savoir surveillé ne lui fasse perdre les pédales et ne fiche tout en l’air. Quoiqu’au point où ils en étaient, franchement… Max avait eu l’air terrifié à l’idée de monter dans sa voiture, c’était déjà pas un bon point de départ. Même là, qu’elle lui révélait enfin la raison – ou en tout cas une partie – de ce kidnapping, il semblait déterminé à les enfoncer tous les deux. Elle aurait du emmener une pelle, pour creuser leur trou… Il lui fallu rassembler toute sa volonté pour ne pas lever les yeux au ciel lorsqu’il lui répondit Mais je m'appelle pas Valentin Au lieu de ça, Bobby se contenta de fermer les yeux quelques secondes, histoire de garder toute son exaspération pour elle. Oui, je sais que tu t’appelles pas Valentin, Max. répondit-elle calmement. Max, qui avait finalement décidé de regarder autre chose que la plage d’un air limite effrayé puisqu’il regardait à présent le panier qu’elle avait sorti du coffre de la voiture tout en se lançant dans un de ces discours dont il avait le secret. Mais dans le fond, peut être que tout ce monologue – principalement axé sur la redécoration de sa maison – n’avait qu’un seul but : la distraire ! Parce qu’à peine avait-il fini de parler qu’il tendait la main vers le paquet de nounours haribo. Bobby tenta bien d’arrêter son geste mais sans succès. Quand le Odair avait repéré ses friandises favorites, rien ne pouvait l’arrêter.  

Si tu me disais plutôt ce qu'on fait là, tu sais que je sais nager et qu'il va te falloir plus qu'une bière pour abuser de mon corps ou me tuer… je suis résistant… Et puis je crie, alors on va m'entendre à dix mètres, surtout quand les vagues sont bien froides et elles m'ont pas l'air chaude ce soir... A un moment, au milieu de son monologue, il faudrait que Max lui raconte comment elle était censée lui expliquer quoi que ce soit alors qu’elle ne pouvait pas en placer une. La laissant à ses haribo, elle posa le panier sur le sable et installa une couverture sur le sol avant de se poser dessus pendant que Max fouinait dans ce qu’elle avait ramené. Tu sais si tu voulais m'empoissonner c'est.. OH MON DIEU QU'AS-TU MIS DEDANS Cette fois ce fut plus fort qu’elle, Bobby leva les yeux au ciel. C’est bon t’as fini, je peux en placer une ? lui demanda-t-elle, profitant d’être arrivée à bon port pour se débarrasser de ses chaussures. Tu peux manger tes Haribo, ils sont pas empoisonnée. Le reste non plus, d’ailleurs, à moins que tu ne doutes de mes talents dans une cuisine ? Sourcil arqué. Ose, Odair, ose dire que tu doutes. C’est la Saint Valentin, Max. La fête des amoureux. Et aux dernières nouvelles, on est mariés, non ? Et puis… elle marqua une pause, cherchant du regard la voiture de ce fichu détective – son ombre – et repris d’une voix plus basse Me fait pas un coup de panique, ok ? Mon petit frère, Alexis, est en ville. Et il m’a dit que mon adorable papa m’avait collé un détective privé au derrière. Alors si tu pouvais éviter d’avoir l’air terrorisé à l’idée de passer une soirée avec moi, ça serait gentil de ta part. Elle qui croyait qu’ils avaient mis les choses à plat et qu’elle le terrifiait un peu moins… Ils avaient visiblement encore du chemin à faire. L’air de rien, elle fouilla dans le panier pique nique et commença à en sortir le contenu pour installer le tout sur la couverture. De quoi manger, de quoi boire… Elle avait tout prévu. Pas d’alcool, elle ne savait que trop bien l’effet que ça avait sur Max et en gage de bonne foi, elle n’en avait même pas amené. Ce soir, ils auraient les idées aussi claires l’un que l’autre.  

L a saint valentin, une fête qui partage les gens. En effet, certaines personnes attendent beaucoup de cette fête, ils veulent le meilleur, la plus belle déclaration, le plus beau geste romantique. Ils attendent une preuve d'affection de la part de leur conjoint, ce jour précis. Pour d'autres, c'est une fête commercial, car on n'a pas besoin d'un jour spéciale pour dire à la personne qu'on l'aime et bien qu'on l'aime. Une fête qui divise, mais les gens semblent bien souvent oublier que Valentin est aussi un prénom. Blâmant et oubliant bien souvent les gens qui portent ce prénom, pauvre Valentin qui se voit contraint de partager sa fête avec des couples aux hormones en folie. Aujourd'hui la Saint Valentin n'échappait pas à la règle des couples, premier qui dira je t'aime de façon spectaculaire. Les gens sont au rendez-vous, fleurs à tout va, chanson d'amour, dédicace sur les ondes. Tout un flot d'amour en ce jour de Valentin et bien sûr notre spécimen Odair a complètement oublié quel jour nous étions. De toute façon, qu'on se rassure ce n'est pas un jour qu'il chérit de son cœur, il n'est pas  fan de ce jour. D'abord parce qu'il est partisan du : on n'a pas besoin de jour pour dire à la personne qu'on l'aime et bien qu'on l'aime. Et ensuite parce que Max ce n'est pas le genre de gars qui se souvient de ce genre de chose, lui il agit sur instinct et aujourd'hui son instinct lui disait qu'il allait mourir. Plutôt intéressant n'est-ce pas ? On ne s'attend pas à ce sentiment le jour des dits amoureux. Pourtant c'est le sentiment que Max ressent à ce moment précis et il n'est pas au bout de ses surprises.

La plage, endroit vraiment romantique me direz-vous. Max lui il est plutôt en train d'imaginer les schémas de sa future mort, mais le pire dans l'histoire ? C'est qu'il pourrait dire 'non' ou bien faire 'demi tour', mais non c'est mal connaître le loustique. Lui il y va tête baisser, il fonce droit vers sa mort, on lui donnerait le couteau qu'il le planterait tout seul. Certains diraient imbécile, d'autres naïfs et les plus intelligents diraient qu'il s'agit juste de Max. Qu'il ne pense pas vraiment comme une personne lambda, au lieu de regarder le jour qu'il est. Il se focalise plus sur sa mort et quand Bobby lui explique le schmilblick et bien Max il ne comprend toujours pas. C'est qu'elle n'est pas claire aussi la Bobby, elle sait qu'il s'agit de Max, mais elle persiste avec ses explications à ni queue ni tête. Peut-être que pour elle c'est clair, mais aux yeux de Max et bien ça ne l'est pas du tout, absolument pas. Lui ce qu'il voit en grosse lettre capitale : mort. Un charmant petit mot, dire qu'il avait prévu de rêvasser toute la soirée, de commander ses bonbons favoris et de ne rien faire. Vous me direz il ne va rien faire non plus, on ne peut pas faire grand-chose quand la mort vous attend. Excepté lui ouvrir les bras, c'est la décision que Max a choisi. Seulement ses yeux finissent par se perdre sur le panier, parce qu'apparemment Bobby a décidé de le nourrir avant de le tuer, charmant. C'est aussi à ce moment qu'il pourrait mettre les rouages en route, mais non, toujours pas. La pièce est bien bloqué et elle ne désire pas descendre, il va falloir un petit coup de main. L'épouse serait bien vue, mais il a toujours peur d'elle. Enfin pas complètement, plus comme avant il a peur là maintenant parce qu'il se pensait sorti d'affaire. Faut croire que non.

C’est bon t’as fini, je peux en placer une ? Qu'elle lui sort, histoire de le faire taire. Il n'ose plus parler et encore moins toucher à ses nounours. Oui parce qu'il a fini par attraper ce qui se trouve dans le panier. Pour le coup, il a mis de côté l'idée qu'elle pouvait le tuer, lorsque Max Odair croise la route de ces petites choses, plus rien ne compte. Absolument rien. Tu peux manger tes Haribo, ils sont pas empoisonnée. Le reste non plus, d’ailleurs, à moins que tu ne doutes de mes talents dans une cuisine ? Max il la regarde de travers, en mode Max qui n'est pas sûr de pouvoir croire ce qu'elle lui dit, il s'apprête à ouvrir la bouche. Histoire d'être un peu plus sûr, mais C’est la Saint Valentin, Max. La fête des amoureux. Et aux dernières nouvelles, on est mariés, non ? Et puis… et puis quoi ? Et puis j'ai mis de la mort au rat dans le plat, mais je ne sais pas comment te le dire ? Voilà une phrase qui traverse l'esprit de Max. Qui a dit qu'il était bon dans son rôle de mari fou amoureux de son épouse ? Pour le moment pas lui, oh que non. Il referme doucement sa bouche, gobant le bonbon qui se trouve à l'intérieur. Réfléchissant à ce qu'il pourrait dire, mettant doucement les pièces du puzzle dans l'ordre. D'un côté ceci expliquerait cela, qu'il se dit à lui même, mettant un peu de côté Bobby. Qu'on se rassure, elle a l'habitude, enfin espérons pour elle. Ce n'est en rien un acte dépourvu d'intérêt ou autre, c'est juste Max qui rentre dans son monde, histoire de mieux comprendre celui dans lequel il se trouve.

Me fait pas un coup de panique, ok ? Mon petit frère, Alexis, est en ville. Et il m’a dit que mon adorable papa m’avait collé un détective privé au derrière. Alors si tu pouvais éviter d’avoir l’air terrorisé à l’idée de passer une soirée avec moi, ça serait gentil de ta part. Pour toute réponse, Max ouvre la bouche puis un petit « oh » sort de sa bouche. Elle lui a coupé l'herbe sous le pieds, il ne sait plus quoi dire. Il reste assis à ses côtés, cherchant la bonne réponse, mais elle ne semble pas venir. En même temps, il a jamais lu de livre qui explique comment agir quand on se retrouve marier à quelqu'un contre son gré et qu'en plus on se prête au jeu pour qu'elle puisse récupérer l'héritage de son grand-père. Et qu'en plus ses parents ont l'air aussi monstrueux qu'un personnage de Disney, les méchants bien sûr, un méchant à la Scar et là encore Max a l'impression qu'ils sont pires que Scar. Et il faut le faire, car aux yeux de Max Scar c'est le mal absolue. Il attrape le panier et regarde son contenu … « donc tu as fait tout cela pour moi, enfin pour nous, mais … c'est … gentil » oui c'est tout ce qu'il trouve à dire. Gardant son paquet de bonbon à côté de lui, on lui a pas demandé de partager ses bonbons. Enfin elle lui a rien demandé, puis il pense à sa santé, c'est pas bon pour elle, mais bon pour lui. « c'est la première fois je crois qu'on me kidnappe pour me faire une surprise de ce genre. Je t'avoue que je préfère ça, j'ai vraiment cru que tu voulais me tuer, surtout après l'accident dans ta maison, mais à présent que tout est rentré dans l'ordre. Voyons voir ce que nous avons là-dedans. »  Lui adressant un grand sourire, un sourire à Max, soit pure et sincère. Il sort petit à petit ce qui se trouve là dedans, « donc c'est toi qui a cuisiné tout cela, ça m'a l'air appétissant, tu m'avais caché que tu avais des talents de cuisinière. » prenant conscience qu'elle avait aussi disposé le tout devant ses yeux et surtout qu'il n'y avait pas d'alcool.  « alors dis moi quel est ton pire rencard ? » il attrape la bouteille de jus de pomme, un grand cru apparemment. Non Max n'était pas un connaisseur, mais bon il faisait comme si. « et bien sûr ta meilleure saint valentin. » il lui tend un verre, pas parce qu'il doit jouer le gentleman, mais parce qu'il l'est tout simplement. C'est Max, jouer les gentils garçons c'est parfaitement dans ses cordes. « merci en tout cas et encore désolé, » il attrape un petit sandwich et commence à savourer ce qu'elle a préparé. Rien de très fancy, mais assez sympa pour passer une bonne soirée.

Q uand Max partait dans ses délires, il n’était pas toujours facile d’en placer une. Et quand on arrivait à en placer une, rien ne garantissait qu’il écouterait d’une oreille attentive. Ce petit arrangement avec Max avait au moins un avantage pour Bobby : si elle voulait que ça fonctionne, elle devait apprendre à être patiente… ce qui n’était pas franchement son fort, pour être honnête. Pas avec les êtres humains, en tout cas. Pour quelqu’un qui avait affirmé ne plus la voir comme la Reine des Glaces, il semblait bien effrayé à l’idée de passer un peu de temps en sa compagnie. Elle l’aurait menacé avec une arme qu’il n’aurait pas été plus inquiet. Mais, Max étant euh bien… Max, il la suivait quand même docilement, marchant tranquillement vers sa mort en mangeant des oursons Haribo. Max, quoi. Pendant ce temps-là, Bobby bouillait intérieurement, attendant qu’il en finisse avec son délire pour mettre enfin les choses au clair… Tout en espérant que l’idée d’être suivi par un détective ne lui fasse pas perdre un peu plus la boule. Ca faisait longtemps qu’elle s’était habituée aux habitudes bien trop intrusives de ses parents, mais Max, ce monde-là, il ne le connait pas. Il avait eu la chance d’avoir une vie à peu près normale – même si normal n'était pas le premier terme qui lui venait à l’esprit en voyant ce géant mangeur de nounours – et des parents pas totalement cinglés. Elle était à peu près sûre que jamais dans sa vie il n’avait eu affaire à un détective privé. Et quand bien même ça aurait été le cas, il ne s’en serait sûrement pas rendu compte. Max, quoi.

Quand elle parvint enfin à en placer une, Bobby se chargea de lui donner le maximum d’informations, en un temps minimum, et avec le plus de clarté possible. Elle avait enfin capté son attention, elle comptait bien en profiter. La raison de cette soirée, l’absence de risque face à ce repas préparé ce ses mains, le détective qui lui filait le train… Tout y passa, sans qu’il ne l’interrompe une seule fois. C’était presque un miracle. Enfin, ce n’était pas non plus la première fois qu’ils parvenaient à avoir une conversation sensée, mais tout de même, Max avait tellement tendance à être perché dans ses nuages que ce n’était pas toujours facile d’avancer à quelque chose. Le oh, qui lui échappa suffit à faire comprendre à Bobby qu’il avait bien reçu le message. Où que soit ce fichu pot de colle de détective, ils étaient surveillés. A son grand soulagement, ça ne sembla pas le perturber plus que ça. Donc tu as fait tout cela pour moi, enfin pour nous, mais … c'est … gentil. Voilà tout ce qu’il en retenait. Il gardait le bon, et laissait le mauvais de côté. Un talent que Bobby ne possédait pas. C’est toujours touchant de voir à quel point tu es surpris que je ne sois pas un monstre sans cœur, merci, ironisa-t-elle face à son air visiblement étonné par son geste. Malgré ce compliment, il ne semblait pas prêt à partager ses nounours, ce dont Bobby se moquait bien. Elle lui laissait volontiers. C'est la première fois je crois qu'on me kidnappe pour me faire une surprise de ce genre. Je t'avoue que je préfère ça, j'ai vraiment cru que tu voulais me tuer, surtout après l'accident dans ta maison, mais à présent que tout est rentré dans l'ordre. Voyons voir ce que nous avons là-dedans, conclu-t-il avant de plonger dans le panier qu’elle avait préparé avec soin. Pas parce que c’était pour Max, non, ne rêvez pas. Bobby ne faisait que très rarement les choses à l’arrache, ce n’était pas son genre. Donc c'est toi qui a cuisiné tout cela, ça m'a l'air appétissant, tu m'avais caché que tu avais des talents de cuisinière. Bobby haussa les épaules. Oui, elle avait des talents cachés, dont la cuisine. Elle n’était pas douée que pour son métier, quand même. Oh, c’est pas grand-chose. Quand j’étais gamine, je passais plus de temps avec la cuisinière et sa fille qu’avec mes parents. Elle m’a appris deux trois trucs, expliqua-t-elle. Le jour où vous verrez Madame Carmichael derrière les fourneaux n’était pas encore arrivé. Bobby était persuadée que sa mère était bien incapable de se faire cuire une omelette, une chance qu’elle avait de l’argent, comment survivrait-elle pour faire tout à sa place. Bobby, au moins, était capable de se concocter un bon repas quand elle s’en donnait le temps et ce sans dépendre de personne.

Alors dis-moi quel est ton pire rencard ? Et bien sûr ta meilleure saint valentin. lui demanda-t-il tout en inspectant la bouteille de jus de pomme comme un connaisseur aurait analysé une bouteille de bon vin. Max et ses questions… Les rancards, ce n’était pas franchement un domaine dans lequel Bobby excellait en règle générale. Occupée à considérer ses questions, parce qu’ils ne pouvaient décemment pas passer la soirée à se regarder dans le blanc des yeux sans s’adresser un mot, elle prêta à peine attention à ses remerciements et à ses excuses. Comment était-il censé savoir qu’ils étaient suivis, après tout ? Quant aux remerciements, elle n’en attendait pas de sa part. Ce n’était qu’un simple pique nique, et elle n’oubliait pas le fait qu’il avait accepté de l’aider, quand bien même ce faux mariage allait à l’encontre de tout ce en quoi il croyait. Mon pire rencard… Y en a eu quelques uns, je suis pas super douée dans le domaine… Mon père avait le don d’essayer de me caser avec les enfants de ses ‘amis’, quand il avait besoin de quelque chose. J’étais encore au lycée, pour te situer. Une fois y en a eu un qui n’avait pas l’air d’être un parfait enfoiré, pour une fois. On s’est même revus quelques fois, ce qui relève du miracle. Et puis un soir on est rentré chez lui et j’ai découvert qu’il avait des envies assez… bizarres. Je t’épargnerais les détails, je ne voudrais pas pervertir ton esprit innocent, raconta-t-elle, grimaçant au souvenir de ce rendez-vous pour le moins étrange, avant de croquer dans un des petits sandwich qu’elle avait préparé. Bon, je fais pas la Saint Valentin, habituellement. Alors de ce côté-là, j’aurais pas grand-chose à te raconter. Elle évita de préciser à quel point elle trouvait cette fête ridicule, mais se doutait que, étant donné qu’il n’avait pas la moindre idée que cette fête avait lieu aujourd’hui, Max ne devait pas en être très friand non plus. Et toi ? A part ton histoire de BN, bien entendu. Il n’y avait pas de raison pour qu’elle soit la seule à raconter ses petits secrets après tout, chacun son tour !  

U ne plage. Une Bobby. Un Max. Et un rencard, enfin un faux rencard, mais ça reste un moment important dans la vie d'un 'couple'. Du moins si on suit les bases de la société de consommation, qui veut à tout prix que les gens célèbrent ce jour saint. Celui des amoureux, celui du pauvre Valentin qui n'a rien demandé, mais qui doit subir ce jour tous les ans … alors oui tel un couple, parce que c'est ce qu'ils doivent faire croire aux yeux de tous… Ces deux-là célèbrent la fête des amoureux. Et celle-ci Max il ne l'avait pas vu venir, déjà que de base il ne voit pas grand-chose, mais là … Lui en voyant Bobby et sa voiture et son sourire des plus étrange, il s'est tout de suite imaginé un scénario… un scénario dans lequel elle le tuait. Oui Max a une imagine vraiment… très grande, qui dépasse l'entendement, mais bon on ne va pas changer une équipe qui gagne. Oui parce qu'à ses yeux lui et ses minions est une équipe qui gagne, pas aux yeux des autres, mais bon c'est Max. Il est bien trop tard pour le changer et puis quand bien même … il est adorable ainsi, alors pourquoi vouloir en faire un mouton de la société de consommation ? Tel est la question à cent pépites d'or. Inchangeable il restera et puis Max du moment qu'il se sent bien dans ses baskets, il ne cherche pas plus loin. Bon aujourd'hui, dans son champ de vision il y avait la mort … et lui il y allait tel un vaillant petit soldat, il allait sur le champ de bataille… sans se battre bien sûr, parce qu'il s'agit de Max. Alors non il ne faudrait pas que Thanos se ramène et qu'il devienne un Avengers car … l'affaire ne serait pas conclus avec lui .. il finirait peut-être en tas de cendre .. peut-être, ou alors il surprendrait tout le monde en sortant un talent caché et inexploité ? Talent qu'il aurait acquis grâce à ses précieux bonbons magiques .. Non Max n'est pas fait pour la guerre, alors autant qu'il laisse la lutte aux Avengers et qu'il se consacre sur l'expédition comme Indiana Jones. À l'inverse qu'il ne manie pas vraiment bien le fouet … bon ce n'est pas gagné pour faire de lui un super héros, pourtant c'est le rêve de n'importe quel gamin. Sauf que pour le petit max son héros a toujours été Indi, il remercie chaque jours George Lucas d'avoir crée cette saga, cet homme de génie qui lui a permis de donner un sens à sa vie. Ça et les animaux, parce que sans eux, il n'aurait jamais trouvé sa vocation .. oh que non. Alors oui Max a sa manière, a trouvé son héros, moins robuste et populaire que ceux qu'on voit un peu partout en ce moment, mais tout autant courageux .. Puis bon pas besoin d'être le King de Wakanda pour dresser les animaux. Les panthères il en fait son affaire le Odair, faut pas se méfier de son regard angélique, devant la bête, il sait quoi faire. Et ça Bobby elle le sait. Sauf que la blonde elle a plus la réputation d'une femme coriace et froide que Max et pourtant sur le terrain … ceux sont les mêmes, comme quoi .. surprenante la vie peut-être … comme à ce moment précis. Max ne s'était pas imaginé qu'il finirait la soirée sur une plage, avec des bonbons, un pique nique et sa 'femme'.. ce mot le surprend toujours. Il le pense, mais ça peine à sortir.

Les armes sont baissés, Max reprend un peu d'assurance, un peu car il ne faut pas abuser non plus. La remarque de Bobby le fait sourire, oui il essaie de la voir comme une femme. Une femme avec un coeur et moins frigide que tout ce qu'il a l'habitude de connaître … bon déjà il la perçoit différemment, mais il ne faut pas lui en demander trop. Puis tel Max, il sort ses pensées, sans y réfléchir. Elle commence à le connaître le Odair, la preuve elle ne s'offusque pas vraiment, puis ce n'est pas de sa faute s'il dit ce qu'il pense. Il regarde dans le panier, fouille à la recherche de ce qui pourrait être intéressant. Elle a fait ça pour lui et il en est ému. Ce n'est pourtant pas la première fois que les gens font des actes envers lui, mais ça lui fait toujours chaud au cœur. Son petit cœur de guimauve fond rapidement quand il s'agit d'acte désintéressé. Une main près de son paquet de nounours, sa drogue, elle a vite compris qu'elle n'aurait pas un seul nounours. Max il peut partager beaucoup de chose, presque tout à l'exception de cette drogue gélatineuse .. il ne faut vraiment pas lui en demander beaucoup … et ces nounours et bien c'est son Graal à lui. Oh, c’est pas grand-chose. Quand j’étais gamine, je passais plus de temps avec la cuisinière et sa fille qu’avec mes parents. Elle m’a appris deux trois trucs, surprenante elle peut être, vraiment. Plus il apprend à la connaître, plus il la trouve surprenante cette Bobby, celle qui est sa 'femme'. Il sourit et commence à manger. « en tout cas merci, tu as eu de bon cours. » qu'il lui dit tout gentiment et sincèrement. Tel Max. Il est toujours facile de critiquer, mais on oublie bien vite de remercier les gens lorsqu'ils font un geste de pure sincérité. Certes Bobby veut jouer la comédie pour échapper à la surveillance de ses parents. Comédie dont Max s'est engagée à jouer, il a dit oui pour la dépanner. Il sait que ce n'est pas quelque chose de facile, parce que dans le fond ils ne se connaissent pas. Enfin mieux à présent, mais aux yeux du monde extérieur, ils doivent agir comme un vrai petit couple marié. Ils doivent puer l'amour, le jeune amour, ce qu'ils ne sont pas. L'amour n'a pas sa place entre les deux, mais le respect et l'amitié s'y installe. Oui car Max la respecte, il l'a toujours respecté, même après l'avoir 'drogué' ou plutôt 'forcé la main' pour l'épouser. Elle lui faisait peur, mais il la respecter parce qu'elle savait où aller et quoi faire. Et puis pour l'amitié et bien .. plus il apprenait à la connaître et plus il l'appréciait. Il lui avait fait la promesse qu'il irait trouver la véritable Bobby, celle qui se cache à l'intérieur. Parce qu'il aime bien faire ça Max, apprendre à connaître les gens, surtout en profondeur. Et il n'y a jamais rien de sexuel là dessous, il s'agit de Max !

Mon pire rencard… Y en a eu quelques uns, je suis pas super douée dans le domaine… Mon père avait le don d’essayer de me caser avec les enfants de ses ‘amis’, quand il avait besoin de quelque chose. J’étais encore au lycée, pour te situer. Une fois y en a eu un qui n’avait pas l’air d’être un parfait enfoiré, pour une fois. On s’est même revus quelques fois, ce qui relève du miracle. Et puis un soir on est rentré chez lui et j’ai découvert qu’il avait des envies assez… bizarres. Je t’épargnerais les détails, je ne voudrais pas pervertir ton esprit innocent,et le pire rencard vient d'être annoncé, il l'écoute un verre à la main. Un verre de ce délicieux jus de pomme, qu'il fait tourner tel un précieux nectar, mais ce n'est pas du vin. Juste du jus de pomme, mais qui a toute sa saveurs. De toute façon Max et l'alcool et bien Bobby connaît le résultat et pas besoin de ça pour avoir une bonne soirée. Il n'a jamais eu besoin de ça pour être de bonne humeur ou pour s'amuser en soirée. Et oui il a déjà été dans des soirées, faut pas croire, il a été étudiant, certes dans son monde à lui, mais là-haut … l'alcool est inutile. Bon, je fais pas la Saint Valentin, habituellement. Alors de ce côté-là, j’aurais pas grand-chose à te raconter. Un autre point commun, de base il ne l'a fête pas non plus, il suffit de voir sa réaction quelques minutes plus tôt pour comprendre .. cette fête et lui ? Rien de bon, rien de bien. Rien d'important, quelque chose qui lui passe au dessus de la tête, comme beaucoup de chose. Et toi ? A part ton histoire de BN, lui bien sûr que cette question allait se retourner contre lui. Finissant sa bouche, il cherche par où commencer, le début bien sûr, mais parler de ses 'histoires d'amour' on ne peut pas dire que ça soit son sujet favoris. Il boit une gorgée et réfléchit un instant en contemplant la beauté qui s'offre à eux. « d'abord merci c'est vraiment très bon, tu as vraiment eu un bon maître. Ma grand-mère a essayé avec moi, mais se fut peine perdu lorsqu'elle a vu que j'arrivais pas à faire une tarte sans manger tous les fruits. Enfin rassure toi, je ne fais pas cramer la cuisine, je pense que tu le sais, mais je suis bien plus doué avec les marshmallow qu'on pourrait le croire » effectivement les soirs de feu de camp, c'est Max qui est en charge des marshmallow. Il a d'ailleurs plusieurs recette pour régaler les papilles de ces collègues, qui ont toujours adoré ces petits moments, tout comme lui.

La main sur le menton, tel le penseur de Rodin, il cherche un mot comment dire pour lui. « ma vie amoureuse n'est pas aussi mouvementée que ma vie professionnel. Tout a commencé en maternel avec Sawyer, elle fut ma première amoureuse, mais comme j'ai dû te l'expliquer, elle m'a quitté parce que les bns du blond d'à côté était plus intéressant … ma première peine de cœur. » Il en sourit à présent, voir en rigole, mais à l'époque le jeune Odair l'a très mal vécu. « à présent, elle fait partie de mes meilleures amies, j'ai même assisté à son mariage. Ça aurait pu être elle à côté de moi aujourd'hui si elle m'avait pas plaqué pour un bn au chocolat. » les langues se délient avec de l'humour, parce que c'est la vérité, mais qu'il le dit avec plus de légèreté à présent … et puis Sawyer et lui sont bien mieux amis, qu'autre chose. « après .. ça c'est plus compliqué dirons nous j'ai rencontré une demoiselle, on est sorti ensemble, pendant longtemps et comment dire et bien … on s'est séparé, je suis rentré dans le programme vétérinaire sans frontière. Je l'ai pas quitté pour ça, fin la rupture n'était pas à cause de mon départ, pour tout t'avouer, je m'en souviens plus vraiment. Une dispute, puis une autre et les choses sont partis plus vite que j'ai eu le temps de le comprendre .. et à présent et bien … je suis marié à celle qui était autrefois ma chef .. » Max et sa vie amoureuse, guère passionnante, mais lorsqu'il s'agit de Brooke, il n'est jamais loquace, on croirait pas pourtant. « j'ai bien sûr rencontré une autre femme après celle que .. mais rien n'a jamais fonctionné … je crois t'avoir mentionné le fait que je suis un peu comme les manchots .. lorsque j'aime et bien c'est pour la vie ... » Il baisse son regard. Il n'a pas honte de ces mots, mais ça lui fait mal de se dire qu'à présent ses rêves de mariage ne seront pas comme il l'avait envisagé… tout a changé. « enfin je te rassure je le vis bien, toute façon on ne peut pas revenir en arrière mais je crois que mon pire rencard … fut arranger par Evie ou Hunter. Ils voulaient à tout prix me remettre en 'selle', sauf que la demoiselle en question et bien .. elle n'a fait que parler d'elle toute la soirée, j'ai pas vraiment compris où elle voulait en venir. Puis elle a fini par dire qu'Indiana Jones était stupide, je me suis levé et je suis partie, aussi simple que cela ... » Et oui, il ne faut pas s'en prendre à son héros de jeunesse. Il peut avoir des réactions surprenantes le Odair. « il faut croire qu'on s'est bien trouvé malgré tout, bon parlons de sujet plus joyeux, maintenant que le sujet pire rencard a été abordé … hm si tu avais le droit à un super pouvoir, quel serait le tien ? » La question à l'air de surprendre Bobby, mais c'est Max, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il lui demande des choses logiques. « ah oui et j'ai oublié de te demander, quelque chose de crucial, qui peut tout remettre en cause : quel est ton Disney favoris ? » il la regarde avec des gros yeux et pense ses mots. Bon il n'ira pas jusqu'à l'éviter à nouveau ou divorcer. Parce qu'il n'est pas comme ça mais bon les Disney ça a autant d'importance que les super héros pour le Odair alors qu'elle ne se trompe pas. Et puis Bobby doit savoir tout cela, à présent qu'ils sont mariés, pour le meilleur et pour le pire, elle doit savoir sur quel musique Max aime danser.

L a vie amoureuse de Bobby était loin d’être palpitante. Elle avait toujours eu bien mieux à faire que de s’en occuper et peu importe qui elle pouvait ramener à la maison, elle savait que les hommes qui étaient susceptibles de l’intéresser ne plairaient sûrement jamais à sa famille, alors elle ne se donnait pas cette peine. Il n’y en avait qu’un qui avait eu cet honneur, et ça avait fini au désastre. Alors Bobby, elle se contentait de son boulot. En plus son boulot, il ne lui cassait pas les pieds avec des fêtes commerciales à la noix, et il ne la trompait pas avec sa sœur. Le mariage parfait. Alors côté vie amoureuse, elle n’avait pas eu grand-chose à raconter à ce grand curieux qu’était Max.  En l’occurrence, pour en revenir à leur conversation, elle était bien plus douée dans une cuisine que pendant un rendez-vous amoureux, par exemple. Preuve en était de ce petit pique-nique qu’elle leur avait préparé. Rien de bien compliqué, c’était un pique nique, pas un repas gastronomique, mais dans une cuisine, elle n’était pas trop nulle. Le reste… C’était autre chose.

Max étant… Eh bien, Max, elle se disait qu’il devait bien avoir quelques histoires à raconter sur le sujet. Parfois, il lui faisait l’effet d’un personnage de dessin animé à qui il arrivait toutes sortes de péripéties, toutes plus folles les unes que les autres. Ca contrastait avec sa propre vie, qui relevait plus d’une série dramatique sur une bande de gros riches. Dallas, sans les puits de pétrole. Gossip Girl, sans la blogueuse folle.  C’est ainsi que Max se lança donc dans un récit qui commençait, bien évidemment par… la maternelle. La fameuse histoire de BNs, il en avait déjà entendu parler. Tout est bien qui fini bien, puisqu’à l’entendre, la demoiselle en question était à présent l’une de ses meilleures amies. Plus sérieusement, il enchaina sur une seconde demoiselle qui avait marqué sa vie amoureuse. On avait à présent dépassé le stade du jardin d’enfant, et il s’agissait d’une véritable histoire, du genre qui laisse des marques, de sorte qu’encore aujourd’hui, il n’avait pas oublié ce premier amour. Et puis il y avait elle, et ce mariage arrangé qu’il n’avait, initialement, pas voulu. Selon ses propres mots, Max était un manchot. Quand il aimait quelqu’un, c’était pour toujours. C’était beau, d’un sens, mais ça avait aussi quelque chose d’assez… fataliste. Bobby avait aimé un homme qui l’avait trahi et si jamais elle n’oublierait leur histoire, elle était bien contente d’avoir réussi à avancer et à laisser  tout ça derrière. Certes, ça avait ébranlé la confiance qu’elle pouvait avoir en les hommes, mais la confiance, ça n’avait de toute façon jamais été son point fort. Je suis loin d’être une experte dans le domaine, mais je suis pas sûre que ta théorie du manchot soit la clé du bonheur. Faut savoir avancer, aussi. Peut être qu’un jour, tu rencontreras quelqu’un qui te feras totalement oublier cette fille. Et je te le souhaite, d’ailleurs, répondit-elle. Et malgré toute leur supercherie, c’était sincère. Max avait tellement de choses à donner, pour le peu que l’on prenne la peine de voir au-delà de son air totalement perché… Ce serait dommage qu’il ne trouve jamais chaussure à son pied, sous prétexte qu’il était persuadé que jamais plus il n’aimerait qui que ce soit d’autre.

La conversation pris un tournant plus léger lorsque Max évoqua son pire rencard. Une egocentrique qui n’avait fait que de parler d’elle, et avait fini de creuser sa tombe en insultant son héros de toujours, Indiana Jones. Bobby rit à cette anecdotes, imaginant très bien Max se lever et partir suite à cet affront impardonnable. Il faut croire qu'on s'est bien trouvé malgré tout, bon parlons de sujet plus joyeux, maintenant que le sujet pire rencard a été abordé … hm si tu avais le droit à un super pouvoir, quel serait le tien ? demanda Max, continuant avec son interrogatoire. Celle là, elle ne l’avait pas vue venir, et ce dut être évident sur son visage. Regard étonné, sourcils levés. Nope, cette question là, elle ne s’y était pas attendue. Elle ne s’était pas non plus attendue à celle qu’il ajouta ensuite, d’ailleurs. Ah oui et j'ai oublié de te demander, quelque chose de crucial, qui peut tout remettre en cause : quel est ton Disney favoris ?

Mmmh… Pensive, elle réfléchissait. Des superpouvoirs, il y en avait plein qui pouvaient être intéressants, mais si elle ne devait en choisir qu’un… La téléportation, ça serait sympa. J’adore voyager, mais c’est tellement un casse-tête par moment… Son passeport débordait, littéralement, tellement elle avait voyagé depuis qu’elle avait rejoint VSF. Même quand elle ne travaillait pas, elle ne tenait pas vraiment en place, entre la Californie, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, et d’autres voyages vers des lieux qu’elle n’avait encore jamais explorés. Mais quelque part, les longues heures de voyage, les heures passées dans des avions plus ou moins confortables et autres moyens de transports moins conventionnels, ça faisait partie de la vie de voyageur.  C’était agaçant, parfois, mais dans le fond elle adorait ça. Je paris que tu voudrais parler aux animaux. C’est bien ton genre, tiens, ajouta-t-elle en regardant Max. Elle était peut être à côté de la plaque, mais elle ne devait pas en être très loin. C’est vrai que ça leur faciliterait la vie. Il était à présent temps de répondre à sa seconde question, encore que répondre ne serait, en l’occurrence, pas le terme adéquat. Quant au Disney… Je pense que tu peux deviner. Si tu te trompes, je demande le divorce et on pourra jamais être amis. Jamais. annonça-t-elle. Ils ne se connaissaient peut être pas énormément tous les deux mais ça… Ca, ils pouvaient deviner. Je mettrais ma main à couper que c’est le même que le tien, d’ailleurs. Elle en était certaine à… quatre-vingt dix-neuf pourcent.

L 'amour, ah l'amour c'est beau, ça donne des ailes et les gens se battent pour en avoir une bouchée. Certaines personnes ne changent rien à leur routine, amour ou pas amour, ils continuent de vivre au grès du vent. L'amour survient de différente manière, ça peut être amicale ou amour amour .. En ce jour des amoureux, certains prennent l'option soirée à deux, d'autres n'ont pas le temps de célébrer cela car y a la vie. Le quotidien, le boulot qu'on ne peut pas tout mettre sur pause pour célébrer une fête purement commercial. Les gens bien, savent qu'on n'a pas besoin d'un jour spéciale pour célébrer l'amour de son partenaire. Bon il y a des gens bien qui le fêtent aussi, parce qu'ils ont peur de se faire tuer par leur moitié ou d'autres qui suivent le rythme. Alors oui en ce jour des 'amoureux' nos deux pros de l'amour célèbrent cela aussi .. à leur manière. C'est à dire ? Eh bien Bobby avait organisé un pic nique sur la plage, rien de plus 'romantique'. Max lui ? Eh bien lui et ses minions ne pensaient pas une seule seconde que Bobby organisait une surprise à celui qu'elle appelle 'mari'. À la base, c'était pour tromper un détective qui doit suivre Bobby. Max lui a finalement décidé de se plier aux règles. Toute façon il ne veut jamais luter contre Bobby, il a beau avoir appris à la connaître, une partie de lui reste un brin terrifié face à la blonde. Elle n'est plus de glace, mais elle ne mâche pas ses mots pour autant. Alors il ne dit rien et la suit, elle pourrait le tuer sur la plage qu'il irait. C'est Max, ça ne s'explique pas, mais les gens disent qu'un jour sa gentillesse aura sa perte. Espérons que ça ne soit pas aujourd'hui, car il est un peu jeune pour mourir et puis il n'a pas fini le paquet de Haribo. Sa drogue à l'état pur, il est prêt à partager tout, hormis ces délicieux bonbons. Il faut pas lui en demander trop non plus.

Ces deux-là apprenaient encore à se connaître, ils parlaient de tout et de rien. Vraiment de tout et de rien, c'est une force que Max a. Le Odair peut passer d'un sujet à l'autre, sans se soucier des détails, il suit juste les idées de son cerveau .. autant dire qu'il faut s'accrocher lorsqu'on parle avec lui. À croire qu'aujourd'hui Bobby arrive à suivre le rythme. En ce jour d'amour et de paillettes, le sujet de l'amour est bien sûr mis en évidence, les pires rencards, les meilleurs .. tout y va. Ils apprennent encore plus à se connaître, Max croque dans un sandwich en écoutant les mots de Bobby. Elle n'a pas tort, il le sait, une petite voix dans sa tête lui a déjà dit ce discours … Seulement c'est Max. il n'est prêt à changer ses convictions, il sait qu'il peut paraître étrange, fou, défaitiste, mais il pense … il pense qu'il fait pour aimer une seule personne. Il est même sûr d'avoir rencontré son âme sœur depuis longtemps .. il ne s'est toujours vu épouser qu'elle, cette brune pétillante. Il faut croire que sur ce sujet, il avait tort et pas qu'un peu. Evie a bien tenté de le changer, de lui prouver par a plus b que l'amour n'était pas beau, idéaliste comme il le concevait … bon les deux sont à l'opposée. Evie ne croit plus en l'amour et Max ? Max il croit en ses propres religions, il reste focus sur son idée, cherchant pas à aller voir ailleurs. Pourquoi ? Une question qui ne s'est jamais posée. Lorsqu'on sait, pas besoin de s'interroger, puis l'amour, l'amour ça ne donne pas des ailes à Max. Il n'a rien contre l'amour, mais il en a assez avec ses amies, sa famille … Il n'a jamais couru après l'amour, et ce détail n'est pas prêt de changer. Max il reste fidèle sur ses principes, il est persuadé qu'à un jour il épousera celle de son cœur … oui c'est ce qu'il pense. Sans même savoir que celle qu'il lui faut est peut-être sous son nez … mais ça c'est pas pour maintenant, oh que non.

Les sujets défilent, tout comme les langues se délient, une habitude que ces deux-là ont pris ces derniers jours. Après les discussions à trois heures du matin, voilà les discussions en fin de soirée sur la plage ensoleillé … bon elle n'est pas éclatante comme en début d'après-midi, mais elle est encore assez belle pour en profiter. Techniquement la météo n'est pas le mot d'ordre de cette fin de journée. Non ce soir les sujets très important sont mis en évidence : Disney. Oui effectivement pour Max c'est LE sujet, qui a dit qu'il avait trente cinq ans ? Apparemment ses papiers, mais il n'en reste pas moins un grand gamin qui connaît presque tous les classiques Disney par coeur. La question a été posé et à présent le géant attend sa réponse … cette terrible question qui déterminera s'il peut rester avec la blonde ou pas. Oui exactement, il va se baser sur sa réponse pour savoir s'il a fait le bon choix. Il doit reconnaître que son choix de super pouvoir lui plaît, comme quoi elle peut être surprenante, mais le choix du Disney … ce n'est pas la même chose ..  Y a la petite Evie démoniaque qui dans sa tête attend la réponse bien plus fort que Max l'attend .. oui les Disney c'est un truc entre eux, une méthode d'éducation. Chacun son truc comme on dit et Max a opté pour les Disney, il le vit très bien.

Le géant boit une gorgée et regarde le soleil qui va bientôt se coucher, il attend la réponse de Bobby et le moins que l'on puisse dire .. surprenante. Son sourire s'agrandit, elle le prend sur son propre jeu. Il ne dit rien, pas encore du moins, finissant ce qu'il a dans la bouche. Alors non il ne réfléchit pas à ce qu'il pourrait dire, ce n'est pas le genre de la maison. Il se contente de poser son regard sur les environs puis sur Bobby. « J'ai une idée, ça te dit qu'on aille vérifier ça en vrai ? Je veux dire ce n'est pas ton délire d'être là, ça n'est pas vraiment toi. Et puis je pense qu'une soirée tv ne peut que te faire du bien. » se relevant, il lui commence à ranger son pic nique. « rassure toi, ça n'a rien n'avoir avec ton idée, elle est très bien et c'est bien la première fois qu'on me fait ça mais … je trouve que ça te ressemble pas. En tout ça ça me reflète pas, je préfère dix milles fois me poser sur un canapé, pop corn en mains et film en face ! » une fois le tout rangé dans le panier, il attrape le paquet d'Haribo et le planque dans sa poche. Là elle pourra pas y toucher, toute façon elle n'a toujours pas l'autorisation. « Jusqu'à maintenant les gens m'ont toujours remercié lorsque j'organise une soirée Disney ou film donc tu ne vas pas casser cette légende. » Il attrape le panier et tend sa main à la blonde, qui le suit, oui elle le suit. « puis je te préviens tu es marié avec moi, autant que tu t'habitues à ce genre de soirée. » car elles arrivent assez souvent avec Max, c'est son moyen de décompresser. Et il dit vrai personne n'a jamais osé critiquer ces soirées, Sawyer lui en redemande toujours et Evie ? Eh bien Evie est sa moitié, elle aime autant qu'il aime. Hunter ça dépend du film, il n'a rien contre les Disneys mais il préfère un film qui bouge, qui envoie du lourd comme il aime si bien le dire.