(naomi) time for an update

« Tu peux penser que je parle pour rien parce que ça a l’air évident mais je tiens à dire que tout le monde a hâte de te retrouver, Ryan. » L’intéressé garda son rire pour lui-même, était-ce sensé être aussi évident que ça ? Il n’en était pas exactement certain. Face à son sergent, responsable de l’unité de lutte contre les stupéfiants de son district à Wellington, Ryan fut presque prit de questionnements quant à sa présence dans le bureau de son supérieur. Après son rendez-vous chez le kiné, où Cade avait encore une fois été absent, il s’était débrouillé par lui-même (à base de bus et de déplacements en bus) pour rejoindre le commissariat, de son plein gré donc. Mais le fait était que même après avoir dit bonjour à tous ses collègues qu’il n’avait pas vus depuis un moment et avoir discuté avec son sergent pendant quelques minutes, il n’était pas sûr de savoir ce qu’il faisait là. Il restait probablement sur sa lancée d’efforts après avoir accepté sans réellement protester le kidnapping de Jax et avoir organisé un repas de St Valentin pour Sawyer. Il ne se sentait toujours pas prêt à accepter que les gens le voient ainsi mais il avait peut-être aussi besoin de se faire du mal pour progresser. « Alors je dis pas que tu nous manque parce qu’on fait de très bons résultats sans toi, tes chevilles me remercieront, mais… Tu sais. » La remarque lui décrocha presque un sourire que Ryan laissa s’installer un court instant pour la forme puis après une pause, il interpella son supérieur. « Sarge… » Il hésita un instant avant de se résoudre à poser la question. « Des nouvelles de Cade ? » Il y avait un soupçon d’inquiétude dans sa voix qu’il ne prit même pas la peine de cacher car c’était sans intérêt et le desservait peut-être plus qu’autre chose au final. « Il est pas encore autorisé à reprendre le boulot. Je peux pas t’en dire beaucoup plus, je suis désolé. » Sans le rassurer pour autant, cette réponse restait celle à laquelle l’ainé Braxton s’était attendu. Il ne pouvait pas se permettre de rester réfléchir dessus devant son chef alors Ryan hocha de la tête, mettant l’information dans un coin de son cerveau pour sans doute y revenir plus tard. Après avoir remercié son sergent et fait ses au revoir, Ryan avait rejoint l’entrée du commissariat et il s’apprêtait à quitter ce dernier quand il entendit une voix féminine l’interpelle. Presque sans hésitation il se retourna pour faire face à une jeune femme, brune, mat de peau. « Naomi ? » Regarder des photos de tout type (notamment les albums de Sawyer mais aussi ce qu’il y avait sur son portable et sur ses réseaux sociaux) l’avait aidé à se réapproprier la majorité des visages et des noms des personnes qu’il connaissait, les plus importantes tout du moins, mais il y avait toujours une marge de différence entre la théorie et la pratique. Parfois la reconnaissance s’effectuait sans soucis, d’autres fois c’était moins certain alors aujourd’hui il préférait vérifier.

Vautrée sur son lit, elle a du mal à se lever ce matin. Ce n'est pas dans ses habitudes, loin de là. Naomi c'est une hyperactive. Elle tend le bras pour regarder l'heure et soupire. A cette heure ci elle aurait déjà du être debout, avoir fait son footing matinal, être rentrée, avoir déjeuné après une bonne douche et commencé sa journée de boulot. Mais voilà, depuis qu'elle est devenue détective privée, elle a du modifier un peu ses horaires. Comme cette nuit qu'elle a passé en planque devant un hôtel pour surveiller le mari d'une de ses clientes. Comme beaucoup, c'est une suspicion d'infidélité qui se révèle être réelle. Elle n'aime pas ce genre de choses parce que c'est toujours compliqué de l'avouer à la femme trompée. Il y a celles qui sont contentes de le savoir parce qu'elles vont pouvoir engager une demande de divorce en récupérant un max de fric, mais il y a celles qui ne veulent pas y croire et s'effondrent dans ses bras. Ces derniers cas sont délicats. Et la cliente pour laquelle elle a travaillé cette nuit, c'en est une du genre. Elle appréhende déjà le moment où elle devra lui montrer ces fameuses photos qu'elle a capturé, de son mari avec cette blonde pulpeuse de moitié son âge à son bras. Et même, vu qu'elle a réussi à avoir un visu à travers les rideaux de la chambre, elle a plus à son actif. C'est difficile oui. Mais c'est son métier, elle l'a choisi, elle doit assumer. Puis ce n'est pas son premier dossier alors ça devrait aller. Elle l'espère en tout cas. Pouvoir se montrer suffisamment empathique sans pour autant être dans le pathos. C'est rarement son cas, il faut surtout qu'elle fasse attention à ne pas être à l'inverse, trop froide et détachée. Quoiqu'il en soit, fini de tergiverser. Elle sort de son lit, passe à la douche et se fait la promesse d'aller courir le soir même. Il est hors de question qu'elle se laisse aller en plus de tout. Une fois séchée, elle s'habille. Jean, chemise, elle ne se prend pas la tête. Au programme aujourd'hui ? Un tour par son ancien commissariat. Ses anciens collègues lui manquent mais surtout elle a quelques dossiers à revoir et des informations à donner. C'est à dire que parfois en planque, elle en voit des choses. Et notamment cette histoire de stupéfiants sur laquelle elle sait qu'ils travaillent. Des photos, un lieu de rendez vous. C'est toujours une flic dans l'âme. Elle prend sa sacoche dans laquelle elle glisse ses dossiers, son paquet de clopes, son téléphone et après avoir nourri les animaux, elle s'échappe de son appartement. Elle connait le chemin par coeur et c'est plus la moto qui conduit pour elle finalement. Elle se gare, met l'antivol et entre dans son ancienne maison. Un soupir, un sourire et elle entre. Quelques collègues qu'elle salue, d'autres qu'elle ne connait pas ou que très peu. Mais elle se retrouve comme dans son ancien chez elle. Puis elle le voit au loin. Elle s'étonne mais elle rigole. " Salut beau gosse ! " Elle n'a pas franchement de filtre. Il la reconnait, ce qui n'était pas gagné mais bon, elle sait que ça revient petit à petit. " C'est bien moi oui. " Prénom prononcé, il l'a reconnu. " T'es de retour ? Comment tu vas ? " Oui les salles d'interrogatoires sont un peu plus loin mais quand même.