échapper au sort (scar)

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L’atmosphère ensoleillée était parfois un handicapé pour les voiles pluvieux qui te tenait à coeur, la lumière du jour était ta plus grande alliée, mais aussi ta pire ennemie. Il fallait composer avec elle et respecter son don, jouer avec ce qu’elle t’offrait pour sculpter les ombres.

C’était ton premier projet, que tu étais revenu ici, depuis que tu avais quitté Los Angeles. Tu allais faire la direction artistique , proposer les esquisses aux clients en respectant des exigences et en y mettant ton univers. Construire une équipe et devenir l’architecte d’une production. Tu n’es pas encore conscience de cette empreinte qui se dégage de tes images mais, les clients, tes maîtres ont trouvés des qualificatifs. Les mots qu’on peut poser sur ton travail t’importent peu car si tu les écoutes tu risques de formater ta vision à un chemin et ne pas explorer. Pour toi, ne pas explorer est une erreur. Il faut aller vers l’inconnu pour le découvrir. Aujourd’hui tu allais partir à l’aventure sur ce nouveau projet. Premièrement, faire l’élagage des endroits possible par rapport à ta ligne de projet, pour construire ton histoire. Tu n’avais pas envie de demander une location traditionnelle. Ni de payer quelqu’un pour qu’il cherche pour toi. Ou d’avoir des devis de location exorbitants. On t’avait conseillé de trouver une certaine Scar qui était visiblement un garçon incollable sur les lieux atypiques. Pourquoi ? comment ? on ne t'avait rien dit de très précis. T’es stimulé parce que tu vas te retrouver face à l’inconnu et apprendre beaucoup, tu le sais. Ça va venir se nourrir dans ton crâne doucement et déposer des idées qui vont fleurir partout. Tu peux paraître complètement folle des nuits à travailler sur tes projets, comme une enfant mais tant pis. C’est avec envie que tu quittes l’appartement dans lequel tu vis. Tu vas sur le port, tes yeux mangent le paysage mais tu n’es pas là pour ça et tu cherches cet homme. Scar. Un habitant te là brièvement décrit et vaguement indiqué. Scar, tu ne sais rien de lui mais il pourrait être ton guide. Tu prends ton mal en patience et te prends plusieurs échecs à la figure.

Finalement tu te retrouves à aller vers un jeune homme, une crinière brune une silhouette fuselée, des billes sombres. Tu détailles son visage par intérêt, est-il Scar ? « Bonjour, vous êtes Scar ? » Tu espères ne pas le déranger. Habituellement tu fais ça au téléphone. Tu détestais le faire au téléphone et maintenant tu regrettes. Le timbre de ta voix n’est pas menaçant, il est doux, bas mais audible. Tu observes les courbes, l’air un peu cassé qui traînent sur ses traits. Tu n’es plus la femme qui n’arrive pas à parler aux inconnus. Tu vas vers l’autre, tu te transformes. Tu te présentes vaguement pour ne pas trop l’emmerder, savoir si oui ou non il veut bien t’aider, t’es claire concise, tu n’as pas envie de lui faire perdre son temps pour certain c’est précieux et ils deviennent irritable si tu leurs fait perdre. « On m’a conseillé de venir vers vous. Je recherche des endroits particulier, à l’abandon, en ruine ou dégagent une atmosphère de ce type au niveau du port, lié aux éléments nautiques en général. Ça vous parle ? C’est pour un projet photo. » T’espère pas l’avoir assommé avec ton flot d’information.

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Echapper au sort.Scar & Helden Ce matin, il a pour une fois bougé ses fesses pour aller aider Chris pour les bateaux. C’est la moindre des choses, c’est quand même lui qui le sauve de toutes ses merdes, il lui est un peu redevable. Et puis au fond, il a toujours aimé bidouiller les motos ou les voitures, alors le faire sur des gros tas de ferrailles qui flottent sur l’eau ce n’est pas bien différent. Le problème c’est surtout se lever de bon matin et s’y mettre. Scar c’est un diesel, il a besoin de temps pour vraiment être productif. Mais le plus surprenant, c’est qu’il est arrivé à l’heure, il faut croire que les miracles existent. Il n’a jamais été ponctuelle que ce soit pour les cours ou pour un rendez-vous. Avec Chris c’est pareil, de toute façon il ne risque pas grand-chose à part des remontrances qu’il écoutera d’une oreille distraite. Etre à l’heure ne l’a cependant pas empêché de grogner pendant qu’il travaillait. Il ne peut pas s’empêcher de se plaindre, c’est dans sa nature.

Vers le milieu de l’après-midi, son « patron » lui donne enfin la possibilité de faire une pause. Il aurait pu continuer, mais il a vraiment besoin d’une pause clope. C’est devenu vital, il ne peut plus s’en passer. Au début, il voulait simplement paraître cool et ce n’était franchement pas l’odeur qui l’avait attiré. Aujourd’hui, il se fout pas mal du regard des autres par rapport à ça. Il aime sentir la fumée descendre lentement dans sa gorge pour ensuite l’expirer par le nez ou bien la bouche. Ce n’est pas demain qu’il compte arrêter. A l’aide de ses bras allié à la propulsion donnée par ses jambes, il se cale sur le toit d’un conteneur. Il aime être en hauteur pour avoir une vue d’ensemble sur le port. Il reste là quelques minutes, à regarder la mer qui commence peu à peu à remonter, ça le canalise, ça l’apaise. Ce n’est pas pour rien qu’il considère cet endroit comme son favori. Alors qu’il écrase son mégot et qu’il se relève pour repartir au charbon , une voix l’interpelle. Il tourne la tête vers son interlocutrice et la dévisage. Il ne la jamais vu dans le coin, c’est peut-être pour cette raison qu’elle recherche un habitué. Il saute de la structure métallique pour atterrir juste devant la jeune femme. Il plante son regard dans le sien et laisse apparaître un petit sourire en coin.

- T’es photographe alors ? T’es le genre de personne qui se proclame artiste alors que tu ne fais qu’appuyer sur un bouton ?

Il a une piètre image de cette pratique, il ne voit pas en quoi prendre des photos est un art. Tout le monde peut le faire, il suffit juste d’avoir le matos nécessaire. Il se marre bien lorsque certains lui disent que les photographes savent sublimer l’endroit, le change juste en cadrant d’une manière différente. C’est du baratin. Il n’a pas vraiment répondu à sa question non pas parce qu’il ne veut pas l’aider, il veut seulement s’amuser un peu en la provoquant. De plus, à l’inverse de son interlocutrice, il a décidé de la tutoyer tout simplement parce qu’il n’a jamais appris les règles de politesse. Il n’a jamais vouvoyer quelqu’un et ce n’est pas aujourd’hui qu’il va commencer.

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Scar saute de la structure, ce retrouve face à toi. Tu te dis que c’est plutôt cool de savoir retomber sur ses pieds comme un chat. T’aimerais bien savoir le faire mais ce qui te rapproche du chat, c’est plutôt son attitude impalpable lorsqu’il délivre son affection, le garçon te fixe, il semble jeune. Il sourit d’un air amusé et te balance ses mots. « - T’es photographe alors ? T’n’es le genre de personne qui se proclame artiste alors que tu ne fais qu’appuyer sur un bouton ? » Il ne te répond pas vraiment à ta question et ses paroles sont remplie de préjugés. Tu ris par un automatisme navrant à la bêtise du jugement de l’inconnu. Ce n’est peut-être pas la meilleure journée pour t’emmerder avec des conneries. T’avais besoin d’avancer et tu n’étais pas très friande de te justifier de quoi que ce soit, d’ailleurs tu ne le ferais pas étant donné que tu ne te sentais pas viser par ses paroles. Tu t’étais déjà frotté à ce genre de discours quand t’étais plus jeune « Oui, bien sûr, et je me proclame grande déesse avec ça. Histoire de faire monter mon nombre de followers ainsi que mon ego » tu peux comprendre la vision de certain, qui voient naître la monté d’une jeunesse qui d’un rien en proclame un tout. Tout le monde se proclamé tout et n’importe quoi et c’était leur droit. Personnellement ça t’était égal parce que tu n’avais pas besoin de te définir quelque chose pour exister. Tu faisais ce que tu aimes et c’est tout. La photographie vivait un moment très intéressant dans son tournant, on n’a jamais autant consommé d’images de notre vie. À l’époque ou elle avait été inventé, si on en voyait une dans toute sa vie c’était miraculeux et encore. Les photos post mortem étaient plus courantes que celle des vivants mais aujourd’hui, avec la facilité de faire une photographie, tout changeait. Tu ne trouvais pas ça mal que la photographie soit a porté de main mais tu écrivais en ce moment sur l’éducation visuelle et sur différente chose en ce rapport. On te l’avait beaucoup demandé lors de conversation et c’était ce que tu étais en train de réalité. La façon dont on balançait nos images avait changé, c’est tout. Que ça soit une chambre photographique, un iPhone tout servait à la même chose enregistrer l’instant. En soit, enregistrer ce que qui était et qui ne sera plus. Pourtant dans tes travaux, tu jouais énormément du temps. Ton style plutôt sombre et étrange, on le reconnaissait. Toi non, tu le faisais comme ça venait et c’est tout. Tu ne cherchais pas à plaire ni a être vu, juste à voir. « Plus sérieusement, est-ce que tu connais le coin ? ça serait un plus pour mon projet » Tu te démerderais toute seule sinon c’était sans doute mieux aussi ainsi, t’n’aimais pas dépendre des autres encore moins dans ton travail. Appuyer sur le bouton, c’était sans doute 10% de son travail, il y avait des commandes photos ou instant ou elle appuyait comptait plus que d’autres notaient pendant des évènements qui se passaient qu’une fois. C’était l’instant décisif de Bresson. Les cases, les boîtes n’étaient pas faites pour toi, on pouvait te mettre dedans comme on voulait, ça t’était égale tu faisais toujours ce que tu aimais faire et tu existais ainsi. C’est tout.

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Echapper au sort.Scar & Helden Sa petite réplique n’a pas eu l’effet escompté. Elle n’a pas réagi de la manière dont il le voulait. Elle ne s’est pas énervée, loin de là. Elle a même répondu avec sarcasme. Normalement lorsqu’il critique ouvertement le métier d’une autre personne, celle-ci a plutôt tendance à s’emporter et non d’adopter un comportement parfaitement calme. En plus de ça elle rit, montrant clairement qu’elle se moque de lui et de ses propos. Il croise les bras, au-delà de son envie de la provoquer, la photographie c’est vraiment une activité qu’il n’arrive pas à comprendre et à cerner. Il n’est vraiment pas sensible à cet « art ». Pour ce qui est du cinéma, de la musique, la peinture, il peut concevoir que des personnes en soient fascinées. Vraiment la photographie, pour lui ce n’est qu’une grosse blague. Surtout qu’avec les nouvelles technologies, c’est devenu beaucoup plus facile d’en faire. Il suffit de posséder un téléphone pour faire un cliché. Un petit clic sur l’écran et hop c’est dans la boîte. Si bien que des personnes sans aucun talent pensent qu’ils pourront percer grâce à leurs photos superficielles embellit grâce à des filtres.

- Ah bah oui, j’imagine que tu as un compte instagram pour exposer tes chefs d’œuvre ! Maintenant qu’il y a de la concurrence ça doit être compliqué de trouver une salle d’exposition qui veuille bien de toi non ? Et tu photographies aussi les plats que tu manges ?

Cette mode est de plus en plus répandue et il trouve ça particulièrement ridicule. La plupart des personnes se foutent complètement de savoir qu’une autre a pris au petit-déjeuner des céréales accompagnés de fromage blanc et des fruits parce qu’elle fait trop attention à sa ligne ! C’est bien pour ça qu’il n’a pas de compte instagram, il ne pourrait pas autant exposer sa vie sur le net. Et puis voir des individus imbus de leurs personnes raconter leurs vies, ça ne l’intéresse vraiment pas. Il est donc bien mieux loin de tous ces réseaux sociaux. De toute façon à part mettre des photos de soirées, de lui en train de fumer ou de boire, il ne pourrait pas mette grand-chose de plus. Sa vie est loin d’être palpitante, il ne voyage pas, il n’a plus de passion à partager depuis la moto, ça fait bien longtemps qu’il arrêtait ses études… A part traîner dans les rues la nuit et dormir au port ou chez Chris, il ne fait rien d’autre. Mais au moins il a eu le temps d’explorer chaque parcelle de l’endroit, aussi bien les parties accessibles au public et celles interdites au public. Avant d’arriver dans cette nouvelle ville, il n’était pas spécialement attiré par tous ce qui tournaient autour de l’aéronautique, il préférait plutôt les motos et les grosses bagnoles. Depuis qu’il est à Island Bay, le port c’est devenu son repaire. Il le connait tellement bien, qu’il peut y venir même lorsqu’il est bourré. Il faut dire qu’en cinq ans il a eu le temps de le visiter plus d’une centaine de fois.

- Ca dépend ce que tu veux faire. Photographier des ordures pour montrer à quel point les gens sont dégueulasses ? Un coucher de soleil avec un petit couple mignon en premier plan ? Un endroit abandonné pour braver les interdits ?

Il espère vraiment qu’elle n’est venue jusqu’ici le trouver pour un banal coucher de soleil. Il serait d’ailleurs vraiment déçu, elle a l’air d’avoir un certain répondant, alors il ne la voit pas du tout comme une romantique aimant les romans à l’eau de rose et les photos clichés de personnes s’embrassant sous la pluie. Si c’est finalement le cas, il ne fera aucun effort pour l’aider. Déjà que de base, il n’aime pas jouer au bon petit servant, s’il ne peut pas s’amuser un minimum, il ne va pas utiliser son énergie inutilement.

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L’agressivité, l’ironie, les sarcasmes, tu connais ça dérange énormément de personnes, mais ça te dérange pas. Tu le trouves sûrement un peu intéressant ce petit, tu ne te sens pas insulté, tout simplement parce que tu as du recule et les jugements ça te passe au-dessus, tu te justifies auprès de personne, juste auprès de toi-même et quand t’es en accord avec toi plus rien, peu, te perturber réellement. Tes doutes même accrocheurs apportent des fruits. T’as assez d’ouverture pour comprendre que si un être a ses jugements ce n’est pas pour rien, c’est qu’il a eu des expériences qui correspondent à son ressenti. L’esprit de la globalité. « - Ah bah, oui, j’imagine que tu as un compte instagram pour exposer tes chefs-d’œuvre ! Maintenant qu’il y a de la concurrence, ça doit être compliqué de trouver une salle d’exposition qui veuille bien de toi non ? Et tu photographies aussi les plats que tu manges ? » encore une fois tu as ri un peu. « Je les prends en photo, mais je ne les mange pas. Trop calorique. C’est juste pour ma vie virtuel, hashtag healthy, you know » tu te fout de lui, mais, toi, aussi tu fais parler les clichés on peut continuer ainsi longtemps. Tu sais qu’il n’a pas tord, t’as vu dernièrement une exposition ou il était affiché des photos d’instagram avec le filtre sierra. Exposition qui t’a laissé de marbre, c’était des clichés d’un assistant photo d’un célèbre photographe que tu apprécies. Tu penses que les médias sont mal utilisés, mais c’est l’humain qui produit ça. L’écriture n’a pas toujours bien été utiliser, la télévision, tu vas compter le nombre de télépoubelle qui a dessus. Tu ne regardes pas la télé d’ailleurs. En fait t’avais un Instagram pro pour tes clients, montrer ton travail et un autre pour garder quelque part des souvenirs. C’est le sujet de l’image qu’on renvoie sur ses réseaux, c’est le nouveau persona de Jung numérisé. La conception de la persona, vient de personnage. L’image est par défaut un persona étant donné que c’est une image et non pas la réalité alors forcément dans les rapports humains avoir un persona a qui on peut s’identifier, qui fait rêvé presque est plus intéressant a suivre pour certain, mais ça ne reste que des projections. Tu ne sais pas s’il a compris ton sarcasme, car il ne te connaît pas, mais soit même si c’était le cas, tu n’aurais pas à te justifier, car on est dans un monde libre et, si tu as envie de prendre tes plats en photos, tu le fais. « Ca dépend ce que tu veux faire. Photographier des ordures pour montrer à quel point les gens sont dégueulasses ? Un coucher de soleil avec un petit couple mignon en premier plan ? Un endroit abandonné pour braver les interdits ? » ce que tu veux faire, tu ne sais pas encore étant donné que t’es dans une phase d’exploration et que tu ne te fixes pas encore de limite sinon tu vas manquer des détails. « La troisième option, de l’urbex par exemple. Mon projet en est qu’a la phase de recherche. Je cherche un endroit qui a une histoire même en friche ou une architecture atypique. » Tu lances. La phase petite couple, pour gagner un peu de frique, tu l’as fait plus jeune, les mariages, les évènements sa paye, mais ce n’est pas ta sensibilité après il fallait bien manger puis l’air de rien pour te payer l’avion tu préférais faire de la photo de cet façon que d’aller travailler chez mc do, ça restait de la photo et tu apprenais tout de même a gérer les lumières. Tu penses sincèrement que ça t’a servie a dépasser tous les aspects techniques car c’est parfois redondant alors les automatismes sont plus facile a dompter. « Ça te dit ou non ? » t’as besoin d’une réponse claire, oui, non, merde. Explorer toute seule te dérange pas faut juste que tu repasses a l’appartement, en autre perte de temps mais c’est le genre de chose qui arrive.

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