contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Jeu 22 Fév - 11:30
❝ Sometimes, you just have to let it go ❞ Noa & Aoline
J'arrive tôt au boulot aujourd'hui. Une journée chargée s'annonce et je ne veux pas me trouver débordée. Si je m'organise, tout devrait se dérouler comme sur des roulettes. Je commence par la tâche ingrate, celle que je déteste au plus haut point mais nécessaire : le classement. Un psychologue clinicien et psychanalyste français a d'ailleurs avancé que « ranger revient à refuser de se laisser envahir par le chaos, la confusion ». Et je n'ai pas besoin de chaos dans ma vie ou dans mon travail, j'ai donné. Il m'en restait une vingtaine de la dernière fois, au moins maintenant, c'est plié. Je m'installe à mon bureau et jette un coup d'oeil à mon agenda. J'ai prévu plusieurs entretiens dans la journée et le premier ne devrait pas tarder à se présenter d'ailleurs. Un collègue, Jax, m'a fait part de leur histoire et m'a demandé de la recevoir. Je prends le dossier qu'il a laissé à mon encontre afin de m'imprégner des détails et je bloque. Témoin présent sur les lieux : Noa Lane. Je réfléchis à toute vitesse. Lorsque j'ai abordé le sujet avec lui, m'a-t-il donné son nom ? Je secoue la tête. Non, je l'ignorais. Je parcours les différents rapports du dossier. Je sais par Kenzo, que sa sœur a été kidnappé, méchamment battu. Et selon les suites, elle s'est retrouvée coincer en pleine fusillade. Une ligne retient également mon attention : squat et présence de toxicos + suspicion d'une obtention illégale d'une arme à feu. Je tique. Ca par contre, c'est une surprise. Son jumeau ne m'a rien dit mais ça m'étonnerait que Noa lui ai tout dit de son côté. Je referme le dossier. Il faut que je réfléchisse à la stratégie à adopter. Je connais bien sa famille certes, mais je reste professionnelle. La consultation du psychologue fait partie de l'accord qu'elle a passé avec Jax. Autrement dit, mon expertise est nécessaire et cela devra passer avant. Je ne suis pas forcément enchantée à cette idée, surtout de le cacher à Kenzo. D'un point de vue légal, les psychologues ne sont pas soumis au secret professionnel, contrairement aux médecins. Bien entendu, le code de déontologie pourrait nous y contraindre, mais pas la loi. En revanche, j'y suis soumise si les confidences faites lors de nos sessions entrent dans la cadre d'une instruction de l'Etat : dans ce cas précis, une instruction judiciaire. Motus et bouche cousue donc.
Je pose le dossier à côté de moi et lorsque je relève la tête, un officier se tient dans l'embrasure de la porte avec Noa. J'ai déjà vu des photos d'elle et je ne peux m'empêcher de penser qu'elle ressemble beaucoup à sa mère. Je sais d'où les jumeaux tiennent leurs yeux. « Mademoiselle Sandersen, cette jeune femme m'a dit qu'elle avait rendez-vous avec la psychologue » Je me lève en souriant « En effet, merci Mark » J'invite Noa à entrer d'un signe de main et ferme la porte derrière elle. Elle n'a pas semblé tiquer en me voyant. Peut-être ne connait-elle pas mon nom de famille ? D'ordinaire, je préfère que l'on m'appelle par mon prénom mais même si Kenzo n'a pas donné mon nom complet, il a déjà parlé de moi à sa famille. En le lui révélant, elle risquerait de se braquer. « Bonjour Mademoiselle Lane, vous connaissez les raisons de votre présence ici j'imagine ? » Le tout va être de l'amener à parler. Je m'occuperai du conflit d'intérêt plus tard.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Ven 23 Fév - 1:52
J’ai pris une demi-journée de congé pour ce rendez-vous. Avec ma disparition imprévue de mon lieu travail l’autre jour quand le flic m’a ramassée, ça devient pénible. Mais pas pour ce que j’avais imaginé au départ. Je pensais qu’ils m’en voudraient pour le travail laisser de côté. Pas du tout. C’est le mot que m’a fait le policier qui les a fait claironner. « Convocation en tant que témoin ». Ça a circulé à tous les étages ! J’ai eu droit à des petits déj, des cafés, des pâtisseries de la part des journalistes qui travaillent à Prime TV. Je m’attendais à tout mais pas à celle-là ! Il n’était pas question que je leur donne des détails sur la fusillade. Avec cette nouvelle absence, je vais avoir droit à de nouvelles séries de questions. Quelques semaines avant que la personne que je remplace revienne, je trouvais dommage parce que le boulot me plait bien, maintenant je pense qu’elles vont être infernales ces semaines.
Je ne me suis pas loupée sur l’heure. Pas de retard pour faire bonne impression. Les rendez-vous avec des potes on s’en moque, mais là c’est sérieux. Très. Abominablement sérieux. Je ne sais pas à quoi je dois m’attendre. Ce sera peut-être pire qu’un entretien d’embauche. Probablement. A cause des questions. A cause de la situation. On m’emmène jusqu’au bureau de la psychologue avec laquelle j’ai rendez-vous. Je suis étonnée par sa jeunesse. Je m’attendais à un vieux machin décrépi, délavé comme la tapisserie de son bureau. Non pas du tout. Je l’aurais croisée ailleurs, je ne l’aurais pas imaginé travailler ici. Si elle avait dit psy, j’aurais complété par dans un lycée. Oui, je la verrais bien au milieu de gamins. Elle est direct. On ne passe pas par la case sourire, ni celle café. C’est pas plus mal, j’aurais joué les trublions en demandant un thé. Un peu de convivialité pourtant dans ce monde de brutes... — Bonjour. Pourquoi je suis là ? Tu veux que je te dise ? Pour régler le problème sans faire de vague, sans que l’info remonte jusqu’à Lukas, jusqu’à ma mère, jusqu’à Kenzo. Voilà exactement la raison de ma présence ici. Mais ce n’est pas cela que tu demandes. Je baisse le regard et je souffle une réponse. — Oui je sais. Je suppose que je sais. Si je lâchais la bride à ma colère, j’ajouterai à cause de ce connard de flic que j’aurais dû laisser crever dans cette ruelle. Je n’ai pas à lui en vouloir pourtant, il a fait son boulot et il l’a fait avec une certaine gentillesse. J’aurais apprécié si je n’étais pas au centre du problème, étais le problème lui-même.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Mer 28 Fév - 22:47
❝ Sometimes, you just have to let it go ❞ Noa & Aoline
Lorsque je me suis levée ce matin, je ne m’attendais pas à voir la jumelle de Kenzo débarquer dans mon bureau. Décidément, j’ai fait le tour des Lane ces dernières semaines. Mais la recevoir pour un entretien et son implication dans une affaire judiciaire, je ne pouvais pas le deviner. J’ai à peine le temps de parcourir le dossier qu’un officier se trouve à la porte de mon bureau, avec la jeune femme. Je note qu’elle n’est pas en retard. C’est une bonne chose. Je l’invite à entrer et préfère être directe. Ne pas passer par quatre chemins. Il ne s’agit pas d’un entretien classique. La jeune femme n’est pas un officier ou ancien militaire et détail plus qu’important, je sais qui elle est. Je connaissais son histoire avant qu’elle ne passe cet accord avec Jax. Elle s’installe sur le fauteuil en face du mien. Je fais de même une fois la porte fermée. La séance peut alors commencer. Elle n’est pas particulièrement loquace. Je peux le comprendre. Elle ne doit pas être ravie d’être là. Le dossier en coin restera à sa place. Ça ne sert à rien de s’occuper des détails. Noa doit pouvoir se confier à moi sans que j’ai les yeux braqués sur des chiffres et autres commentaires. J’adopte une posture simple, décontractée. Je n’ai pas besoin de montrer ma position et elle risquerait de se braquer. Mauvais plan. « L’inspecteur Clarke t’a fortement conseillé de venir ici et il est clair que tu n’en as pas envie. Mais j’aurais tout même quelques questions. Tu peux m’expliquer ce qu’il s’est passé ? Lorsqu’il t’a trouvé » Tout est écrit dans le rapport mais il ne faut pas oublier que cela reste toujours subjectif. Il s’agit du point de vue, du ressenti de Jax et il est important pour moi de comprendre et d’entendre celui de Noa. Je n’ai pas besoin qu’elle rentre dans les détails mais la manière dont elle me le dira, le choix de ses mots, son intonation, sa posture, ses mouvements seront autant d’indices pour moi. Toutes ces petites choses auxquelles les gens ne prêtent que peu d’attention mais qui représentent plus de 80% de la communication. Le corps ne ment et il a même tendance à nous trahir. Je ferai donc attention à tout cela. « Les détails je m’en fiche. En revanche, ton histoire m’intéresse, ta version des évènements. » Il fallait que je l’intègre à l’histoire, qu’elle se sente concernée. C’est ce que l’on nous enseigne. Bien entendu, chaque personne est différente et personne ne réagit de la même manière. En fonction des réponses et de l’attitude de Noa, j’adapterai mon approche. C’est dans son intérêt de s’ouvrir à moi. Elle verra certainement cela comme un moyen de rapidement en finir et de sortir d’ici. Pourtant, j’ai l’espoir qu’elle y trouvera de l’aide, une oreille attentive et l’envie de se faire aider.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Mar 6 Mar - 2:21
Nous sommes ennemies. Pas du même côté du bureau. Pas du même côté de la loi. Pour l’instant j’ai très peu franchi la ligne. Enfin j’crois. Pour l’instant seulement. Clarke, mon gentil petit flic, on s’est sauvé la vie mutuellement là-bas. Tu veux savoir. Tu veux que j’explique. Je me cale dans le fauteuil. J’entrelace mes doigts, mes mains posées sur mes cuisses. Je ne sais pas si je dois croiser son regard, alors je pose le mien sur un trombone jaune qui tient plusieurs feuilles ensemble. Je prends des respirations profondes, le plus lentement possible parce que mon coeur, lui, je trouve qu’il va trop vite. Elle veut savoir. Je vais mentir. A un moment je vais mentir par omission. J’avale ma salive et me mords la lèvre inférieure. — Là-bas. Y’a eu un type en premier. Une espèce de zombie au comportement... Je secoue la tête, je sais pas jusqu’où il voulait aller celui-là, mais j’aurais pas hésité à lui éclater les couilles à coups de genou. Les mains, c’est chiant, elles savent jamais quoi faire où se mettre. Je les glisse dans mes poches de pantalon. Position pas évidente quand on est assis. Je les ressors aussitôt pour me croiser les bras. — Puis y’en a eu deux autres. Je sais pas s’ils étaient pire que le premier, mais de toute façon pas mieux. Zombie les a interpellé, il était pas content vis à vis d’un truc. Et puis y’a eu un coup de feu. Ça a dégénéré. Complètement. J’me suis retrouvée dans une des chambres avec l’un des deux types, blessé. L’autre était dans le couloir avec zombie, ils se tiraient dessus, je crois. Je la regarde maintenant. Je dénoue mes bras pour laisser retomber mes mains. — Et puis ce flic est arrivé. Ce qui s’est passé... — Il a dit qu’il fallait partir de là. Ça tirer de partout. Il a bloqué la porte avec le canapé. On est sorti par la fenêtre. J’ai couru. J’ai vu zombie en passant. Ça tiré toujours. Je secoue la tête négativement. — Je voulais pas rester au milieu de tout ça. Je baisse les yeux dans l’espace qui nous sépare. — J’ai eu un doute pour le flic. Je suis revenue en arrière. Il était coincé. Je la regarde de nouveau. — J’ai assommé zombie pour qu’il ait une issue, pour sortir de là, et je suis partie. Je trouve que l'espace entre elle et moi est plus large que tout à l'heure.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Mar 20 Mar - 12:53
❝ Sometimes, you just have to let it go ❞ Noa & Aoline
Assises l’une en face de l’autre, j’essaie de convaincre Noa de me parler. Ce n’est pas évident. Surtout après un traumatisme, j’en sais quelque chose. Il m’a fallu plusieurs mois avant de ne serait-ce, aborder le sujet. Alors quelque part, je serais très mal placée pour juger. Cependant, je sais à quel point je me suis sentie soulagée après m’être confiée. Et avec le temps, il est devenu plus simple pour moi d’en parler. J’ose espérer qu’il en sera de même pour la jeune femme. Mon instinct me pousse à vouloir l’aider mais pour cela, il faut qu’elle fasse un bout du chemin. Je constate qu’elle essaie de respirer, de se détendre. Elle a de bons réflexes. Et finalement, elle se met à parler. Elle me déballe toute l’histoire, ou tout du moins, le principal. Je garde tout dans un coin de ma tête et choisis de ne pas prendre de note. Elle n’est pas une patiente classique et techniquement, personne n’attend de rapport précis après notre entretien. Je dois juste faire part de mes conclusions à Jax. Je l’écoute attentivement et sa manière de faireme renvoie un mois en arrière, lorsque j’ai déballé tout mon passé à sa mère. J’ai tout lâché d’une traite, sans réellement me soucier de la personne en face de moi. C’est assez libérateur. Je note qu’elle n’était pas nécessairement à l’aise au début mais elle continue à parler, c’est ce qui m’importe. Je la laisse terminer et j’attends quelques secondes avant de reprendre la parole. Puisqu’il ne s’agit pas d’une patiente classique, je vais prendre quelques libertés. Je lui souris « Prends tes affaires, on va aller faire un tour. » J’ai rapidement laissé tomber le vouvoiement avec Noa. J’ai constaté que chez certaine personne, cela pouvait mettre mal à l’aise, que ça pouvait paraitre pompeux. Elle semble déroutée. Je peux la comprendre, elle vient de se confier et je change totalement de sujet. Mais c’est volontaire. Je la pousse à s’adapter en quelque sorte. Pour autant, elle s’exécute. J’attrape mon manteau et mon sac puis ferme mon bureau à clé. Une fois à l’extérieur du commissariat, je constate que le soleil nous fait l’honneur de sa présence. Ce sera plus agréable. Tandis que je l’invite à me suivre, je reprends la parole « Merci d’avoir partagé ton histoire. C’est beaucoup plus compliqué qu’on ne le pense. » On s’assoit sur un banc dans un coin tranquille « Tu m’as exposé les faits maintenant, j’aimerais que tu me fasses part de ce que tu as ressenti. Tu n’as pas à être cohérente. Tu peux juste sortir des mots dans le désordre, ça m’est égal » Au final, Noa était restée très factuel, comme dans le rapport de Jax. Mais ce qui m’intéressait, c’était de savoir ce qui se passait dans sa tête. Chacun réagit différemment à un traumatisme. Et je voulais connaitre les sentiments de la jeune femme.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Dim 25 Mar - 19:37
Elle a eu droit à ma version des faits. Sa réponse, si c’est une réponse me surprend. On peut même dire beaucoup plus. C’est tellement pas ce que j’attendais. Elle propose une balade ! J’ai un temps d’hésitation, paumée par cette démarche peu commune. Peut-être que c’est l’âge de mon interlocutrice qui prône une approche différente des vieux croutons de la psycho-divan. Je me vois mal lui dire non. Je me vois mal lui interdire de pratiquer à sa manière. Elle m’a tutoyée. Oui l’âge. On ne doit pas avoir beaucoup de différence. Je me lève, perdue, comme perdue quand les événements vous échappent. Le genre de choses que j’apprécie moyennement. Elle m’entraine je ne sais où. J’espère qu’on ne va pas aller sur les lieux de la fusillade où j’ai rencontré mon pote le flic. Je n’ai pas envie de revoir ce lieu. Elle me remercie de lui avoir décrit l’histoire dans le squat. Je hausse les épaules. On s’arrête dans un square blottie dans une petite rue qui relie deux avenues très passantes. Elle s’assoie. Depuis que nous sommes sorties du commissariat j’ai les mains dans les poches de mon pantalon, elles y restent quand je m’installe près d’elle. On ne parle plus de faits précis, sa question aborde les sensations et les sentiments qui m’ont traversés. Je soupire en regardant autour de moi. C’est dérangeant, tellement, aller piocher au fond de soi. Je n’en ai pas envie. J’ai trop peur que trop de choses remontent. Ma respiration a accéléré sans que je m’en rende compte, c’est seulement quand je me retrouve au bord d’un vertige que je sors mes mains pour agripper le banc en me penchant légèrement en avant. Je regarde le sol et je revoie le carrelage sale du couloir de l’ancien hôtel pour voyageurs devenu résidence de toxicos. — C’était évident. J’ai l’impression d’entendre ma voix comme si elle venait de l’autre bout de ce passage. Peut-être même que je me vois dans la pénombre, sur le palier de l’escalier qui montait à l’étage. — J’étais déterminée. Sans doute. Sans faille. Une certitude absolue en allant là-bas. Je sais que cette certitude a vacillé à un moment. Après être entrée, quand j’ai croisé des gens complètement paumés. — J’ai des amis qui se droguent. Plus ou moins. J’ai... Je sais pas ce que je dois lui dire, ce qui va porter à conséquence, ce qui reste anodin. — J’ai presque arrêté de boire. C’est bizarre ce côté positif où tout est tracé en pleine lumière, tout est beau, bien rangé, une vie rêvée et de l’autre... C’est l’inconnu le plus total. — J’ai eu peur. Je serre la mâchoire quelques secondes avant de reprendre. — J’ai eu peur de ne pas m’en sortir vivante quand tout le monde s’est mis à tirer. Je crois même que j’ai eu peur de cette peur. L’autre fois... Je secoue la tête en fronçant les sourcils. — Elle était pas là. J’ai pas eu peur. J’étais sûre de mourir. Je me prépare à faire le tri de ce qui monte en moi, mais pour l’instant, il n’y a pas besoin, la colère, la violence, n’ont pas pointé le bout de leur nez. — Ça m’est arrivé de sortir de l’eau des surfeurs en difficulté. Y’a pas de place pour le doute ou la peur. Il n’y a que l’action. Quand je suis revenue pour aider ce flic, c’était pareil. C’est plus facile d’agir que de subir. Je sais que je bouge. Ce n’est pas un tremblement. C'est une sorte d’oscillement. Je sais que je bouge et je suis incapable de stopper ce mouvement.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Jeu 5 Avr - 12:43
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J’ai conscience que ma méthode de travail n’est pas habituelle. Mais il faut savoir s’adapter à la personne que l’on a en face de nous. Les psychologues doivent devenir de vrais caméléons et surtout mettre à jour leurs connaissances et leurs techniques. Certains sont vieux et ne démordent pas de ce qu’ils ont lu dans des bouquins qui datent de cinquante ans. J’admets qu’ils sont utiles, puisqu’ils évoquent les fondamentaux de la psychologie. Mais l’homme, et donc sa psyché évolue avec le temps. Les réseaux sociaux, la télé-réalité, le narcissisme des selfies, nous devons prendre tout cela en compte aujourd’hui. De nouveaux troubles psychiques sont nés avec les nouvelles technologies. Et puis Noa n’est pas une patiente classique. Le conflit d’intérêt naissant me revient en tête. Je vais creuser un peu plus mais je pense qu’à la fin de notre séance, je l’orienterai vers un collègue, auquel je transmettrai mes observations. Je l’entraine avec moi dehors, histoire de changer d’air et de changer de décor. Le bâtiment peut parfois paraitre oppressant et je n’ai pas encore pris le temps d’aménager mon bureau. Il faut que les gens s’y sentent à l’aise. Je note dans un coin de mon esprit qu’il va falloir que je parle budget avec le grand patron. Histoire de savoir combien de marge j’ai. Bref, je choisis un banc pour que l’on s’y installe et j’explique un peu ma démarche à Noa. Elle m’a donné son point de vue de l’histoire, les faits. A présent, je veux qu’elle mette des mots sur ce qu’elle a pu ressentir. Je la rassure, en lui disant que sa pensée n’a pas à être ordonnée et qu’elle est libre de balancer des mots comme bon lui semble. Je l’écoute et l’observe attentivement. Je vois qu’elle commence à s’abandonner et c’est une bonne chose. Son corps prend le dessus et oscille d’avant en arrière. C’est presque instinctif et c’est un mouvement qui le don de calmer. Dans son discours, j’ai la sensation qu’elle ne me dit pas tout, mais ce n’est pas grave. Ce n’est pas nécessaire, elle le fera lorsqu’elle sera prête. Je laisse terminer avant de reprendre la parole « Que tu parviennes à évoquer des choses positives, c’est très bien. Le fait d’avoir presque arrêté de boire. Tu ne te concentres pas uniquement sur le négatif et c’est l’état d’esprit qu’il faut. » D’ordinaire, les gens ont tendance à se laisser ensevelir par toutes les conséquences négatives d’un traumatisme. Comme ça a pu être mon cas. Mais pas Noa. Je lui souris « Penser ou agir. Dans ce genre de situation, il n’y a pas de solution type. Pas de procédure, de schéma. Ton instinct a prus le dessus et c’est ce qui t’a permis de bouger au lieu de rester figer sur place. » Je marque une pause « Tu es bien plus forte que tu ne le crois Noa. Il faut te laisser le temps de guérir. » Un pas devant l’autre.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Sam 21 Avr - 13:35
Ce que j’ai dit... Je crois que les mots sont partis, ce sont perdus. Cela ne fait que quelques secondes mais j’ai l’impression que j’ai oublié les phrases, qu’elles sont parties et m’ont laissé sur place. C’est elle qui les possède maintenant. Elle en fait sa propre lecture. Le positif... Je ne sais pas si j’ai avancé, je ne sais pas où je suis. Moins d’alcool, oui mais parce que... Un job parce que les quatre murs de ma chambre je les connais trop bien. Pourtant je suis incapable de faire des projets à court terme, encore moins à long terme. La façade a des allures de positif ? Oui. — Forte ? Je me tourne vers elle avec un regard insistant. — Parce que le séjour entre les mains de ces connards m’a sevré de force et que je ne veux jamais plus être ivre au point de pas avoir conscience que quelqu’un meurt à côté de moi ? Elle est au courant de ces événements. Elle connait forcément ces éléments de mon histoire, c’est eux qui m’ont amené jusqu’à ce squat. Alors inutile de tourner autour. — On ne guérit pas, on s’adapte. Comme quelqu’un qui a perdu une main, un oeil ou les deux. On s’adapte. Je fronce les sourcils. Qu’est-ce qu’elle en sait de ces chemins pour sortir de l’enfer ? — Du temps ? C’est le grand mot de tout le monde. Parce que ma main s’est mise à trembler, je sais que je lâche, je ne pourrais pas tout retenir, je sais que je vais dire ce que je n’ai pas envie dire... et mon calme est à faire froid dans le dos. — Du temps ? Tu veux rire ! J’ai comme un rictus nerveux parce que ce qu’elle me dit ne m’avance à rien. Je n’avais pas besoin de venir là pour entendre ça. — Je me suis réveillée trop de matins en sursaut quand la fatigue permettait au sommeil de venir. J’ai tellement essayé de l’éviter en restant assise dans un fauteuil ou dans la douche. Je crois que je prends une éternité pour sortir mes phrases tout en étant incapable de les retenir. — Je m’épuise. Tu sais combien de temps il m’a fallu pour réussir à m’étendre de nouveau sur un lit ? Tu sais ce qui se passe quand je couche avec homme ? Je passe le reste de la nuit à surveiller sa respiration. Maintenant je la regarde, les yeux humides. — Ne me parle pas de temps si tu n’as pas de date à me donner. Je ne crois pas qu’on guérisse, on s’adapte oui, on cherche la position la moins inconfortable. T’as raison par contre, l’immobilité est la pire des choses. Elle vous remet en permanence les mêmes images devant les yeux. Deux jobs et je reprends des études en cours du soir, si c’est pas bouger ça ! Même si un de mes boulots va s’arrêter sous peu. — J’en sais rien ce que j’allais chercher là-bas. Je crois pas que ce soit une solution. Un pansement. C’est tout. Pour que dans la journée, tout paraisse positif. Mais on va pas se leurrer toi et moi. Ce ne sera jamais plus comme avant. Même dans dix ans, dans vingt, il y aura encore ce frisson, l’instinct oui, comme tu dis l’instinct, lui qui te dit qu’un pas de plus et tu seras de nouveau devant ce danger qui t’a déjà bouffé. Il oubliera jamais et toi non plus. J’oublierai jamais. Et je ne veux pas oublier, la fragilité de la vie. Sans m’en rendre compte je l’ai prise à partie dans le cercle de mes réflexions. Je sais pas pourquoi. Je ne l’ai toujours pas quitté des yeux.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#) Mar 8 Mai - 15:00
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La guérison après un tel évènment prenddu temps. Et c’est exactement ce que j’essaie de faire comprendre à Noa. Il ne faut pas précipiter les choses. C’est clairement quelque chose qu’elle n’est pas prête à entendre. Mais ça a le mérite de la faire parler. Elle laisse tout sortir, sans filtre, sans concession. C’est brutal, dur mais c’est sa vérité. Elle me fixe, je la vois passer par plusieurs émotions. Elle aimerait connaitre la date limite, un point dans le temps, la lumière au bout du tunnel. Dans tout ce qu’elle me confie, je constate qu’elle s’occupe mais est-ce vraiment dans une démarche de guérison ? Elle n’a pas encore accepté ce qu’il lui est arrivée. Tout du moins, c’est ainsi que je le perçois. Je reste attentive et la laisse s’exprimer à sa guise, sans interruption. Il faut que ça sorte. Une fois certaine qu’elle a terminé, je patiente quelques instants. Mon regard vagabonde sur les alentours et je pousse un soupir. « Je sais qu’attendre, ce n’est pas ce que tu voudrais entendre. Tu aimerais que je te dise ce qu’il faut faire pour avancer, que je te donne les clés. Mais personne ne réagit de la même manière à ce genre de traumatisme Noa. » J’ai conscience que ce discours doit l’énerver, ou ne pas correspondre à ses attentes. « Et je ne suis pas d’accord. On peut guérir, pas uniquement s’adapter. La patience est la clé. Je ne vais pas te mentir, ça peut prendre des années. » Mes expériences passées me reviennent en mémoire « Je ne suis pas totalement guérie » Noa fronce les sourcils, cherchant certainement à comprendre où je veux en venir, voire même si je ne cherche pas à la piéger. « Ca a commencé lorsque j’avais 14 ans. Mon frère aîné aimait me rendre visite dans ma chambre lorsqu’il n’y avait personne à la maison. Je te passe les détails. » Je choisis également de ne pas parler d’Evan, de sa fuite. C’est encore un sujet à part « J’ai commencé à me droguer, je suis tombée très bas. Aujourd’hui, je vais bien mieux mais ce serait un combat de tous les jours. Pour autant, j’aborde la vie autrement et j’ai remonté la pente. Parce que j’ai accepté de me faire aider et d’être entourée. » Bon je n’avais que River, mais à elle seule, elle a su me soutenir. Noa doit accepter que sa famille l’entoure, qu’ils l’écoutent. Elle doit avoir confiance en eux, se laisser aimer tout simplement. Je vois bien qu’elle ne s’attendait pas à un tel discours. Comment le deviner ? « Tout ça pour dire que tu ne peux pas traverser ça seule. Ne te renferme pas, d’accord ? » Je jette un coup d’œil à ma montre. Il va bientôt falloir rentrer. Je fouille dans mon sac et en sort un post-it. Je prends le soin de noter les noms de plusieurs confrères, homme et femme. Noa choisira la personne avec qui elle se sentira le plus à l’aise. Je lui tends le petit bout de papier « Ce sont plusieurs psychologues qui exercent ici, si jamais tu décides que tu as besoin de parler. Je suis employée par le commissariat donc je ne peux pas te suivre. » Ce n’est qu’à moitié faux. La raison première étant la relation que j’entretiens avec Kenzo. C’est beaucoup trop compliqué et très contestable, niveau éthique « N’hésite pas à les appeler si tu en éprouves le besoin, ok ? » Je me lève, suivie de la jeune femme « Bon courage et ne sois pas trop dure avec toi-même. » Nous nous saluons et nous quittons. Quelque chose me dit que cette histoire est loin d’être terminée.
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Sujet: Re: Sometimes, you just have to let it go - Noa (#)
Sometimes, you just have to let it go - Noa
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