I need a break from the loneliness that is totally consuming me ♢ Tawny Graham-Lewis

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I need a break from the loneliness that is totally consuming me.

Tawny Graham-Lewis & Caleb Hope

Depuis que ma jumelle avait disparu de la circulation, j'avais totalement perdu pied. Je cauchemardais toutes les nuits si bien que que cela faisait maintenant plusieurs semaines que je ne dormais pratiquement plus. Quant à mes soirées, je les passais à écumer tous les bars de la ville pour noyer mon chagrin dans l'alcool et autant dire que je n'y allais pas de main morte pour me bourrer la gueule. D'ailleurs, j'avais déjà été victime de quelques comas éthyliques si bien que cela relevait presque du miracle que je ne me sois pas encore retrouvé à l'hôpital. N'ayant plus d'appétit, il arrivait également que je passe plusieurs jours sans manger et le studio dans lequel je vivais s'apparentait désormais à une véritable porcherie. En somme, je courrais droit à ma perte d'autant plus que récemment, j'avais éprouvé une furieuse envie de consommer de la drogue pour fuir mon quotidien. Pour l'instant, je n'avais pas cédé à la tentation mais sachant qu'en ce moment, je manquais cruellement de volonté, j'avais dans l'idée que je n'allais pas tarder à commettre l'irréparable.

Je le savais pertinemment : sans ma jumelle, je n'avais tout simplement plus la volonté de vivre. Ainsi récemment, durant l'un de mes rares moments de lucidité, je m'étais mis en quête de la retrouver. Dans mon fort intérieur, je demeurais intimement convaincu qu'il était impossible que Liv soit partie sans me prévenir. On s'était perdu de vue durant plusieurs années et j'étais bien placé pour savoir à quel point elle avait souffert de cette situation : il était donc inconcevable à mes yeux qu'elle ait pu s'envoler vers d'autres cieux alors qu'elle m'avait fait promettre de ne plus jamais la quitter. Ainsi donc, je n'avais pas le moindre doute : si je n'avais plus aucune nouvelle de ma jumelle, c'est que quelque chose de grave lui était sans doute arrivée. Je refusais d'imaginer le pire mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'elle avait pu faire une mauvaise rencontre. Quoi qu'il en soit, j'avais finalement décidé de mener ma propre enquête : il était possible que j'aille au-devant d'une grande déception mais je refusais catégoriquement de rester sans rien faire.

Aussitôt, je m'étais donc empressé de me rendre à sa villa. J'avais alors fouillé sa demeure de fond en comble en espérant dénicher un indice qui pourrait me mettre sur une piste mais malheureusement, j'avais fait chou blanc. En revanche, j'avais trouvé son journal intime et je m'étais empressé de le lire sans plus tarder. Tout en le parcourant, j'avais alors entrepris de noter le nom de toutes les personnes qu'elle évoquait au fil de ses récits dans le but de leur rendre visite par la suite. J'avais déjà rencontré certains individus qu'elle avait donc côtoyé mais cela n'avait pas donné le moindre résultat et dire que cette situation me frustrait au plus haut point était un euphémisme : en réalité, j'étais totalement sur les nerfs et prêt à exploser.

Malgré tout, je ne comptais pas renoncer aussi facilement. C'est pour cette raison qu'en ce début de soirée, j'avais prévu de rendre visite à une certaine Tawny. J'avais découvert que ma jumelle avait eu une aventure avec cette jeune femme. Je ne cachais pas que sur le moment, cela m'avait choqué à bien des égards dans la mesure où elle ne m'avait jamais confié qu'elle était également attirée par les femmes. Cependant, je n'étais absolument pas homophobe d'autant plus que moi-même, j'avais déjà couché avec un homme et à vrai dire, pour le moment, tout ceci était le cadet de mes soucis. J'avais d'ailleurs galéré pour trouver l'adresse de cette inconnue mais quand je voulais quelque chose, je finissais toujours par l'obtenir.

Arrivé à destination, je m'empressai alors de frapper à la porte de la jeune femme tout en espérant qu'elle pourrait me renseigner et m'aider à y voir plus clair.

Emi Burton

Dernière édition par Caleb Hope le Mar 6 Mar - 1:50, édité 1 fois

**○ inscrit le** : 23/06/2016

Le vendredi soir est comme une délivrance, enfin je quitte la base militaire pour rentrer chez moi. Provisoirement, je vis chez Naomi, le temps de trouver un autre pied à terre. C’est pas le fric qui me manque pour trouver un appart’, mais faut croire qu’à voir ma gueule, les proprios ont pas trop envie de me faire confiance. Quoi ? Je ressemble à une ex taularde ? Merde, j’en ai fini avec l’alcool et la drogue, enfin disons que l’alcool, c’est avec modération. A peu près. Et je fais l’armée, donc ils pourraient faire un effort. Mais nan. Du coup, je cherche encore une coloc, ça devrait finir par arriver, sauf que j’ai pas le temps de m’en occuper dans la semaine, et le week end, j’ai autre chose à foutre de de parcourir les annonces d’appartement, j’ai besoin de souffler, me détendre.

Ce soir, Nao bosse, et moi je me prépare à sortir, sans doute au Fox comme à mon habitude, parce que c’est mon QG, c’est là que j’ai bossé pendant un bail, là que j’ai toutes mes amies les plus proches, et là aussi que je peux draguer sans ménagement. Je finis ma douche, m’habille, enfile mes bottines et prépare mes affaires, mon casque, mon blouson (malgré la chaleur), et m’apprête à laisser un mot à ma sex friend et coloc sur le bar quand j’entends qu’on frappe à la porte de la maison. Fronçant les sourcils, je jette un oeil à l’heure sur le four, c’est quand même pas une heure pour se rendre chez quelqu’un, mais c’est peut-être un ami de Naomi, qui sait. Je me dirige alors vers la porte et l’ouvre à la volée, tombant nez à nez avec un jeune homme d’une trentaine d’années. J’arque un sourcil face à son air penaud, et tente quand même un faciès un peu plus accueillant, et presque un sourire. « Bonsoir, j’suis désolée, Naomi est pas là, elle bosse ce soir, j’peux lui laisser un message ? » Evidemment, je suis loin de me douter que ce blondinet est là pour moi, qu’il me cherche et veut me parler. Je le connais de nulle part et surtout, aucune idée de comment il a pu trouver cette adresse puisque c’est même pas chez moi et que je crèche ici depuis quelques semaines tout au plus.

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Tawny Graham-Lewis & Caleb Hope

Il m'avait presque fallu une semaine pour retrouver la trace de Tawny. D'ailleurs, j'avais bien cru que je ne parviendrais jamais à la dénicher dans un premier temps mais j'avais refusé d'abandonner cette piste n'ayant de cesse de me répéter que cette jeune femme était peut-être en possession d'une info capitale qui me permettrait de savoir où était Liv. Alors, pendant plusieurs jours, je m'étais rendu dans tous les endroits branchés de la ville en interrogeant des habitués des lieux afin de savoir s'ils connaissaient une certaine Tawny. Dans un premier temps, j'avais fait chou blanc puis brusquement, la chance avait fini par tourner : c'est en effectuant un petit détour par le Fox que j'avais alors obtenu la réponse à la question que je me posais. Visiblement, la jeune femme semblait même être une habituée des lieux puisque j'avais appris qu'elle y avait bossé par le passé.

Quoi qu'il en soit, on m'avait donc indiqué qu'elle logeait provisoirement chez une amie et dire que je trépignais d'impatience à l'idée de parler avec cette fameuse Tawny relevait de l'euphémisme. A vrai dire, chaque fois que j'allais à la rencontre d'une personne que Liv avait côtoyée, je voulais me persuader qu'elle me dirait où se trouvait ma jumelle ou qu'elle m’expliquerait pourquoi elle avait disparu de la circulation sans même m'en toucher un mot. J'étais conscient d'être complètement stupide et de me bercer d'illusions en raisonnant de la sorte mais je ne parvenais pas à faire autrement. Je crois que j'avais besoin de me raccrocher à ce mince espoir pour éviter de commettre l'irréparable. Il faut dire que sans Liv, je n'étais plus rien : juste une coquille vide qui déambulait dans les rues de la ville tel un zombie.

Désormais, j'éprouvais une peine tellement incommensurable que chaque seconde qui s'écoulait paraissait me durer une éternité. Ainsi donc, l'attente me semba presque interminable et quand enfin, une jeune femme daigna ouvrir la porte, je l'observai tout en affichant un air qui devait faire peur à voir. Ces derniers temps, avec l'existence que je menais, je devais sans doute ressembler à une loque humaine et comme en plus, j'étais ravagé par le chagrin et que je buvais comme un dératé, j'étais loin d'avoir les idées claires : en fait, je pouvais surtout dérailler en une fraction de seconde. D'ailleurs, en me voyant, la jeune femme devait se demander si j'avais l'électricité à tous les étages car j'étais incapable de tenir en place et de contrôler certains tics.

- Ce n'est pas Noa que je viens voir, c'est vous. Par pitié, dites-moi que vous avez des infos à me donner au sujet de Liv. Pourquoi elle est partie ? Je suis certain que vous êtes au courant de quelque chose...

Mes paroles étaient confuses au même titre que l'intonation de ma voix qui variait d'une phrase à l'autre. Il faut dire que toutes les émotions se bousculaient dans mon cœur mais il est clair que Tawny devait me trouver totalement incohérent.

Emi Burton

**○ inscrit le** : 23/06/2016

Il a une tête bizarre. Je ne saurai expliquer ce que je ressens en ouvrant la porte et en découvrant cet inconnu, mais j’ai la sensation que ça n’annonce rien de très bon. Sourcils froncés, j’essaie de ne pas me montrer trop sur la défensive, sait-on jamais. Avec les gens qu’on ne connait pas, il vaut mieux toujours se méfier, en plus, il ne semble pas vraiment dans son assiette alors je ne compte pas le confronter. C’est d’ailleurs ce que je fais en restant détachée et en lui disant simplement que Naomi n’est pas là. J’espère d’ailleurs ne pas dire de conneries, elle est dans la police, on sait pas qui peut lui vouloir du mal. Bon, je préfère ne pas penser à cette éventualité, et me concentre sur la tête déconfite du mec devant moi. Il est bizarre, vraiment. Et les tics qui lui déforment le visage n’aident pas à me sentir plus à l’aise, sans compter qu’il ne tient pas en place, trépigne, ça ne m’étonnerait pas qu’il ait pris un truc tout à fait illicite.

« Ce n'est pas Nao que je viens voir, c'est vous. Par pitié, dites-moi que vous avez des infos à me donner au sujet de Liv. Pourquoi elle est partie ? Je suis certain que vous êtes au courant de quelque chose… » Woooow d’où il sort celui là. J’ai un geste de recul immédiat. « Vous êtes qui ? Je connais pas de Liv, vous avez dû vous tromper d’adresse. Je suis désolée. » Je vais pour refermer la porte mais il la bloque de son pied, et mon coeur s’accélère un peu plus. « Bon je vous ai dit que je pouvais pas vous aider ! C’est bon maintenant ? Il faut partir, ne m’obligez pas à appeler la police ! » Je sens mon sang bouillir, parce que même si j’ai pas peur de grand chose, il me fait flipper lui. Et puis c’est vrai quoi, je connais pas de Liv. Enfin si, j’ai couché un jour avec une fille qui s’appelait Liv, mais bon ça remonte à loin et puis merde, qu’est-ce qu’il me veut au juste ?

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Tawny Graham-Lewis & Caleb Hope

Au regard de l'attitude que j'adopte, la réaction de Tawny est tout ce qu'il y a de plus légitime : je ressemble véritablement à un fou dangereux voir même à un psychopathe qui se serait échappé d'un asile. Je suis dans un état second comme si j'avais perdu le sens des réalités et que je n'étais plus réellement capable de contrôler mes faits et gestes. Etant totalement irrationnel, je suis limite paranoïaque si bien que la réponse de la jeune femme me pique immédiatement au vif. Ainsi donc, lorsque cette dernière tente de couper court à notre conversation, je réagis au quart de tour et utilise mon pied afin qu'elle ne puisse pas me fermer la porte au nez. Hors de moi, je la contemple avec un regard des plus agressifs si bien que si j'avais des balles à la place des yeux, Tawny serait sans doute déjà morte à cet instant précis.

Totalement schizophrène, j'en viens à croire que si la jeune femme a voulu se terrer chez elle, c'est parce qu'elle a quelque chose à se reprocher ou qu'elle possède une info qu'elle refuse de me donner et forcément, cela a le don de m'insupporter au plus haut point. Mon obsession vire à la démence : je veux tellement retrouver ma jumelle que je suis prêt à tout pour parvenir à mes fins. Je perçois alors Tawny comme une ennemie qui veut se mettre en travers de ma route et m'empêche de revoir Liv. Elle menace alors d'appeler la police : une provocation qui me fait fulminer encore davantage. D'ailleurs, je serre mes poings de rage et frappe brusquement la porte avec une violence inouïe. Dans la foulée, j'approche ma tête du visage de Tawny allant presque jusqu'à coller mon front au sien puis tout en arborant un air haineux, je prends la parole.

- Tu me mens : tu es comme tous les autres que j'ai interrogé avant toi. Vous êtes complices, c'est ça ?

Je dépasse les bornes mais je suis devenu totalement incontrôlable. Pour autant, Tawny ne se démonte pas et me repousse avec fermeté en essayant une fois de plus de se mettre en sûreté. Seulement, je reviens de nouveau à la charge et après avoir profité de ma supériorité physique pour ouvrir la porte que la jeune femme s'apprêtait encore à me refermer au nez, je décide carrément de pénétrer dans la demeure de son amie.

- Elle est là, j'en suis persuadé.

Emi Burton

**○ inscrit le** : 23/06/2016

J’ai pas peur de grand chose, je peux pas dire non plus que ce gars me fait peur, mais une chose est sûre, il est pas rassurant. On dirait vraiment qu’il a pris un truc pas clair. Il a pas forcément l’air bourré, quoi que. Ou alors il tient bien à l’alcool parce qu’il tient bien sur ses deux jambes. Mais c’est son regard surtout qui est flippant, j’ai l’impression qu’il va me sauter à la gorge pour m’étrangler ou je sais pas quoi. J’essaie de refermer la porte pour qu’il dégage, mais il est coriace, et ça n’annonce rien de bonne augure. Je lui fais comprendre que je ne connais pas de Liv, et le menace d’appeler les flics. Il ne sait pas que c’est la maison d’une lieutenant de police ici, ça le ferait peut-être partir, je garde cet argument pour plus tard. Il se met à frapper la porte avec violence et je sursaute un peu, essayant de garder le cap, et ne surtout pas me montrer faible. « Mais ça va pas ? » Il s’approche et malgré mon coeur qui s’emballe, je tente de garder contenance pour ne pas lui montrer qu’il pourrait m’écraser en une fraction de seconde vu sa carrure. « Tu me mens : tu es comme tous les autres que j'ai interrogé avant toi. Vous êtes complices, c'est ça ? » Les sourcils froncés je soutiens son regard. « Eh, faut te calmer un peu, souffle un coup. Si t’as perdu quelqu’un, c’est les flics qu’il faut aller voir, moi j’y suis pour rien ok ? » Je pose fermement mes paumes sur son torse pour le repousser avec témérité. « Sors de chez moi ! » Il me tutoie, j’en fais de même, là il dépasse clairement les bornes. Je n’arrive pas à le foutre dehors et je suis envahie par un vent de colère. « Elle est là, j'en suis persuadé. » « ARRETE PUTAIN ! » Mon haussement de voix le fait s’arrêter et attire son regard vers moi. « Montre-moi une photo de cette fille au moins ! J’ai rencontré mille nanas au moins depuis que j’suis née, comment tu veux que j’te dise si je connais celle que tu cherches ? Et puis merde c’est qui cette fille, pourquoi t’es en rogne comme ça ! J’te jure je pourrai appeler les flics pour moins que ça ! » Je sais pas trop ce que j’essaie de faire en le confrontant comme ça, mais je ne veux pas me démonter face à lui. Et puis, au fond, ça m’intrigue aussi un peu.

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