la famille, c'est une grande table, et tout le monde autour. | braxton.

S awyer avait eu une journée bien occupée. Pas que ça la dérange, vraiment, au moins quand elle était occupée, elle ne passait pas la journée à ressasser tout ce qui allait de travers dans sa vie et celle de son entourage. Matin au ranch, quelques courses, et puis elle avait sorti Cade histoire de lui faire prendre l’air un petit peu, ça lui éviterait de sentir le moisi. Sa journée aurait pu s’arrêter après qu’elle ait déposé son beau-frère chez lui… Mais loin de là. Parce que Sawyer, elle avait un plan… Et une complice de choix. Cette famille divisée, elle en avait assez. Cette guerre des clans était parfaitement ridicule, et il fallait que ça cesse. Que ça éclate une bonne fois pour tout, peut être, tant que ça aidait tout le monde à mettre les choses au clair et à avancer dans la bonne direction, ça lui allait. Alors avec Jane, elles avaient mis au point leur petit stratagème. Cade tranquillement rentré chez lui et ne suspectant rien, elles n’avaient plus qu’à le mettre à exécution. Sawyer avait donc prévenu Jane dès qu’elle en avait terminé avec ses quelques courses  et était rentrée chez elle. Je suis rentrée ! annonça-t-elle, déposant ses clés sur le petit meuble à l’entrée. Elle ne prit pas la peine de retirer sa veste, bien qu’elle ne manqua pas de saluer Echo qui s’était rué sur la porte dès son entrée, avant de s’avancer dans la maison pour aller trouver son mari. Depuis la Saint Valentin, l’ambiance était un peu moins lourde à la maison. On était loin du parfait petit couple, et il leur restait encore des choses à régler, mais il y avait du progrès. T’es habillé, super. Viens, on va faire un tour, lança-t-elle d’un ton enjoué à son mari, mais sous entendant clairement qu’il n’avait pas le choix. Et avant que tu me demandes où on va… Tu le sauras quand on y sera. Elle espérait seulement qu’il ne jouerait pas le têtu… Quoi qu’à ce petit jeu, ils pouvaient s’y mettre à deux, et Sawyer était déterminée.

Une fois tout le monde prêt, ils avaient donc quitté la maison, laissant Echo derrière eux, et s’était installés en voiture. Sawyer n’eut qu’à reprendre en sens-inverse la route qu’elle venait d’emprunter, puisque c’était chez Cade qu’elle retournait, à l’insu de son mari. Elle tourna quelques instants dans la rue à la recherche d’une place, et gara la voiture non loin de l’immeuble de son beau-frère qui, à l’instar de Ryan et de Kara, que Sawyer apercevait déjà un peu plus loin avec sa sœur, ne se doutait de rien. Réunion de famille, l’informa-t-elle en désignant ses sœurs d’un signe de la tête, avant de sortir de la voiture et de faire le tour au cas où il aurait besoin d’un coup de main. Une fois les portières fermées et la voiture verrouillée, Sawyer s’avança avec Ryan vers les jumelles. Salut les filles ! Sawyer serra rapidement Jane dans ses bras mais s’abstint d’en faire autant avec Kara, de qui elle n’était plus très proche ces temps-ci. C’est qu’elle était bornée, la bourrique… Et elle ne semblait clairement pas ravie d’être là. Tant pis. Elle ferait avec. Ca ne pouvait plus durer. Depuis qu’elle avait retrouvé Cade à moitié inconscient sur son lit, Sawyer avait décidé qu’il était temps de faire quelque chose. Par chance, elle n’était pas la seule à penser ainsi. On y va ? Ou vous voulez nous hurler dessus avant qu’on monte, histoire que ça soit fait ? demanda-t-elle, interrogeant du regard son mari, puis sa belle-sœur.

P iéger Cade, Ryan et Kara, ce n’était pas très correct et Sawyer le savait parfaitement. Mais ils étaient têtus tous  ces Braxton, et Jane et elles semblaient être les deux seules à essayer de recoller les morceaux de cette famille éclatée. Aux grands maux, les grands remèdes, comme on dit ! Parce qu’honnêtement, Sawyer en avait assez, et elle était ravie que Jane partage son avis. Ryan, c’était son mari. L’homme qu’elle aimait, celui avec qui elle avait fait des projets qu’elle ne verrait peut être jamais se réaliser à présent. Il s’était réveillé, certes, mais ils ignoraient encore où tout ça les mènerait… Et pourtant, elle avait réussi à pardonner à Cade. Elle n’avait même pas eu à lui pardonner, à vrai dire, parce que dans le fond elle ne lui en avait jamais voulu. Il avait juste fallu un coupable, quelqu’un sur qui elle pourrait se passer les nerfs, et sa place derrière le volant de la voiture avait fait de lui le candidat idéal. Mais si elle, qui ne partageait aucun lien de sang avec les Braxton, pouvait passer outre tout cela… Il y avait de l’espoir. Elle ne voulait pas lâcher l’affaire, elle ne voulait pas laisser les choses partir en vrille au point que jamais plus cette fratrie ne pourrait recoller les morceaux.  

Kara n’était visiblement pas ravie d’être là et Ryan ne semblait pas non plus très satisfait de s’être fait piégé de la sorte. Mais Jane était aussi déterminée que Sawyer, et la brune s’en était vite rendu compte lorsqu’elles en étaient venues à discuter de ce petit piège. Alors tant pis pour eux, maintenant qu’ils étaient tous là, il était hors de question de reculer. Elles avaient également prévenu Tate, qui avait prétexté d’autres engagements mais avait promis de les rejoindre s’il arrivait à se libérer. Le gros du problème était, de toute façon, entre Kara, Ryan et Cade. Et entre Kara et Sawyer, aussi, mais ça, ce n’était pas le plus urgent.  Non, le plus urgent, c’était de faire quelque chose pour éviter le naufrage du navire Braxton qui prenait l’eau depuis trop longtemps déjà. Lorsque Jane suggéra d’y aller et de monter jusqu’à chez Cade, Sawyer approuva d’un signe de la tête et tout ce petit monde se dirigea vers l’entrée de l’immeuble. Un voyage en ascenseur plus tard, ils se présentaient tous les quatre sur le pas de la porte et Sawyer, s’attendant à ce que Cade ne soit pas le moins du monde ravi de sa visite – même si elle l’avait laissé de relative bonne humeur il y a à peine une heure. En attendant qu’il ouvre la porte, elle échangea un bref regard avec Jane, sa complice de la journée, avant de reporter ses yeux sur la porte. On entendait déjà du bruit de l’autre côté du battant mais ça, Sawyer était là seule à en connaître la raison…  

U n coup à gauche, un coup à droit. Rendez-vous chez le psy, puis déjeuner. Elle te traîne dans tous les coins de la ville et t'en peux plus. As-tu le choix ? Oh que non. Elle te le laisse pas. Est-ce que ça te fait du bien ? T'en sais rien. Une partie de toi est heureuse, parce que tu remontes doucement cette pente. Que t'en as envie. Que tu n'es pas seul. Les pièces s'assemblent doucement dans ta vie. Sauf que la route est longue, très longue. Puis y a toujours cette partie, cette voix, celle qui te ramène à ce que tu étais. Ce que tu as fais. Les gens te pardonnent peut-être, mais pas toi. Toi tu peux pas. T'y arrives pas. Tu oses à peine te regarder dans le miroir, alors te pardonner, ce n'est pas demain la vieille que ça va arriver. Soufflant en l'écoutant parler. Elle te bassine avec ta barbe, elle est bien la seule à se plaindre de ta barbe. De tes cheveux qui ne ressemblent à rien, mais tu t'en moques. C'est sûr que tu ne ressembles plus à rien. Il est loin le Cade qui avait bel allure. Il est toujours là, juste enfouie sous ces poils. Ils te démangent un peu, mais tu t'y es fait. Toute façon pour le peu de temps que tu passes dans la salle de bain … le rasoir, le peigne, objet qui te semble si futile et dérisoire. Pourtant elle lâche pas le morceau, comme pour tes médicaments. Soit disant que c'est pour ton bien… toi t'y crois pas trop. Les médicaments ça n'a jamais été ta tasse de thé. Toujours une corvée pour te les faire prendre gamin, tes parents, fin surtout ta mère devait user de stratagème pour te les faire gober. C'est encore pire aujourd'hui. Sauf que Sawyer, c'est pas ta mère, elle est pire. Parce qu'elle est traite, qu'elle n'a pas peur d'y aller franco. Sa motivation : que tu retrouves la raison. En ce moment elle te force à prendre ton traitement, à suivre tes rendez-vous chez le psy. Elle te sort de tous les côtés. Gauche. Droite. T'as l'impression d'être son chien de compagnie … et en parlant de chien … tu peux pas nier que tu as décoché un sourire en voyant Alfie. Comme quoi elle n'a pas que des mauvaises idées. Pas que. « et t'y vas » qu'elle te sort avant de te laisser enfin sortir de la voiture. Tu sais ce qu'elle sous entend. Ton rendez-vous avec ton chef demain. Tu te demandes même pourquoi elle te parle de ça ou alors elle te parle de sortir Alfie ? Pour dire vrai tu n'es plus sûr de ce qu'elle te demande. Parce que Sawyer elle te balance trente six informations en même temps et à toi de dénicher la bonne. Sa voiture s'en va et tu retournes chez toi. Soufflant de plus belle, profitant de cet instant de paix. Le labrador est mort. Épuisé par cette matinée. Le psy fut rapide, on peut pas dire que tu sois causant, elle te connaît à présent. Elle te force pas. T'es pas loquace en ce moment, surtout concernant ta vie et ce que tu ressens. Elle creuse, sa tombe ou la tienne. Tu n'as pas définit encore. Toute façon la tienne est bien trop profonde … plais qui refuse de cicatrisé. Trop douloureuse pour s'efface au premier coup de spray. C'est pas parce que tu prends tes calmants que tu acceptes de causer ou que tu vas mieux. Tu as juste l'impression d'être un putain de yoyo. Ce dont tu as horreur. Tu pourrais les recracher, mais avec l'autre cinglé tu préfères pas. Elle est capable de tout. Soit disant qu'elle a peur de te retrouver à nouveau inerte sur ton lit .. prise de conscience de la nuit. Alcool qui a délie les langues… discussion qui a marqué. Décisions qui ont été prise … une nuit que vous n'êtes pas prêts d'oublier l'un comme l'autre .. bénéfique pour les deux, mais différemment.

Une balade plus tard. Un échange de plus. Un échange qui te donne le sourire. Parce que ça te fait du bien. Que c'est dernière vous à présent. Que vous avancez, ensemble … et ce n'était pas gagné. Surtout de ton côté, il en aura fallu du temps pour que tu acceptes. Que tu comprennes qu'il est bénéfique pour toi. Que tu as besoin de lui. Qu'il a besoin de toi. Que vous avez besoin l'un de l'autre. Ce n'était pas le hasard cette rencontre. Tout comme cette nouvelle rencontre, t'es plus seul à présent .. tu en prends doucement conscience. Tes iris dans les siennes, il te ramène ce jouet qui fait un bruit pas possible. Tes voisins ne doivent plus rien comprendre, entre le silence et le bordel, il n'y a qu'un pas chez toi. Tu t'affales dans le canapé, ta place favorite ces derniers temps. Les mots de Sawyer qui jonglent dans ta tête. Ne pas te loupez, demain est important .. tu le sais, mais t'as un coup de pression. Ce métier tu l'aimes. C'est pas juste un métier à tes yeux, c'est une passion… une passion qui t'a toujours animé. Ton sourire s'agrandit en voyant ce message, tu t'y attendais pas, mais ça te fait du bien. Ce mentor, cet ami qu'il est devenu avec le temps. Nathan qui te montre que tu as toujours ta place, qui te coach pour que tu passes cet entretien. Que tu retrouves ta place. Ça te fait plaisir, contrairement à d'autres, il te montre son soutient. Et ça tu t'y attendais pas. Toi qui rejette tout le monde, eux qui s'accrochent. Sourire qui reste. Invitation envoyée. Tu n'as plus qu'à attendre, devant un programme débile. Alfie à tes côtés… qui aurait cru qu'un jour ce jour viendrait… pas toi. Tu avais un peu abandonné espoir de le voir venir, faut croire que l'espoir est toujours là. À moitié embrumé, tu percutes pas qu'on frappe à ta porte. C'est Alfie qui réagit, qui cherche. Qui s'active autour de toi. Le pauvre il est pas habitué à ce qu'on débarque dans ta vie. Tu bailles et te diriges vers la porte. Pensant savoir qui s'y trouve, loin de loi l'idée de  ... « c'est une blague... » que tu dis en les voyant ici… sur le seuil de ta porte. Alfie qui déboule vers Sawyer, l'ayant direct reconnu. Toi tu les reconnais tous, un par un .. ils sont là. Cette famille que tu as brisé, se trouve à présent sur le pas de ta porte. Tu ne sais pas quoi faire, t'as même pas le temps de percuter que Sawyer prendre les devant. Elle te pousse et rentrer dans l'appartement, suivit de la troupe … Kara en dernière, cachée dans l'ombre, elle est là. Vos regards se croisent et tu baisses le tien. Avouant ta défaite ? T'en sais rien. Juste que votre dernier altercation a laissé des séquelles … comme avec chacun d'eux … Alfie les inspecte tous un par un … passant ta main dans ta crinière .. tu ne sais pas quoi dire, quoi faire. Alors tu te tais et restes de côté, alors que tu es chez toi.. étrange, mais réaliste.

S ans grande surprise, l’habitant à quatre pattes de l’appartement était plus heureux d’avoir de la visite que Cade. En effet, si Alfie les observa un peu méfiant au début, il ne tarda pas à venir saluer Sawyer, la seule de cette petite bande qu’il connaissait déjà et pour cause : c’était avec Sawyer que Cade était allé adopter son nouveau meilleur ami. Celui là avait quatre pattes, mais il ne trouverait jamais plus fidèle. Sawyer en savait quelque chose, elle-même ayant sa propre boule de poils à la maison. Cade, lui, semblait à la fois étonné… et légèrement contrarié par cette surprise. C’est une blague…  Eh bien non. Ce n’était pas une blague. Et bien décidée à ne pas lui laisser plus le choix à lui qu’elle ne l’avait laissé à Kara, elle entra dans l’appartement de son beau frère sans même lui demander son avis. Elle ne s’attarda même pas à le saluer, elle l’avait déjà vu. Suivie de Jane, qui s’attarda pour serrer son frère dans ses bras, et de Kara, qui entra en râlant – au moins elle et Cade étaient d’accord sur quelque chose, c’était la première fois depuis longtemps, Sawyer fit donc comme chez elle, s’avançant vers le salon, glissant à Alfie une friandise qui traînait dans sa poche. Entre les animaux du ranch et Echo, Sawyer avait toujours des tas de friandises dans ses poches, au plus grand bonheur de ses amis à quatre pattes.

Il est temps qu'on mette les choses à plat. Tous ensembles. annonça Jane, traînant sa jumelle jusqu’au canapé. Sawyer fit un signe de la tête à Cade, lui demandant silencieusement de les rejoindre plutôt que de rester planté dans l’entrée. Qu’il ose essayer de se barrer, tiens… Ou alors, on peut faire comme si de rien n'était et partager un moment en famille comme avant. Sawyer délaissa finalement Alfie, arrêtant de le gratouiller pour se remettre debout. Faire comme si de rien n’était arrangera pas tout ce bazar, trancha-t-elle. A quoi bon faire semblant, jouer à la famille parfaite le temps d’un après-midi et en revenir à se détester dès que tout le monde aura quitté cet appartement ? C’était totalement inutile. Vous êtes frères et sœurs. Vous pouvez pas continuer comme ça. Sawyer n’était, après tout, qu’une pièce rapportée. Et puis personnellement, elle n’avait de problèmes contre personne. Tout était réglé avec Cade comme avec Jane, et elle n’avait rien contre Kara… Même si Kara, elle, avait clairement une dent contre elle, n’ayant toujours pas digéré qu’elle ait pu pardonner à Cade. Mais elle estimait qu’avant de régler ses problèmes avec Kara, il fallait que cette fratrie se reconstruise. La priorité était là.

Tu te maudis. Tu te maudis d'avoir ouvert la porte, mais as-tu eu le choix ? Pas vraiment. Tu pensais pas.. tu ne pensais pas trouver ta famille en ouvrant la porte, mais plutôt lui. Alors oui tu es plus que surpris … même trop. Tu ne sais pas quoi dire, quoi faire.. au moins cette surprise est partagée en voyant le visage de Kara. Jane ne tarde pas à te prendre dans ses bras. Son délicat parfum te fait du bien, mais tu te sens encore plus mal. Tous ses regards, ils ne sont pas tous braqués sur toi. Encore heureux. Seulement tu te sens mal, mal de les voir là. Mal parce que tu ne sais pas quoi dire. Ils sont ta famille et pourtant … pourtant tu restes stoïque, faible face à ses regards. La voix de Kara ne te plaît guère, en même temps tu t'attendais pas à ce qu'elle te saute dans les bras. Elle t'en veux encore et tu peux le comprendre. Tu t'en veux aussi. Tu ne t'es pas pardonné l'accident. Eux l'ont fait, mais toi. Toi c'est autre chose. Alors tu te racles la gorge et reste dans ton coin. Tu es chez toi, mais tu te sens comme un intrus. Pris à ton propre piège. Alfie lui est heureux, il voit du monde, beaucoup de monde d'un coup, il ne comprend rien, mais il est heureux. Prenant soin de renifler tout le monde, histoire de voir qui est gentil ou pas. Il est temps qu'on mette les choses à plat. Tous ensembles. Jane est la première à parler, tu ne dis toujours rien. Regardant un par un les membres de ta famille. Oui, ils sont là, sous tes yeux, mais … tu as l'impression de voir des étrangers. Et ça, ça te fait mal. Hormis Sawyer, tu as coupé les ponts avec tout le monde et encore pour Sawyer, tu n'as pas eu le choix. Elle t'en a pas laissé le choix. Elle te bouscule, te balade, tel un fidèle compagnon, tu ne dis rien. Enfin si tu grognes, mais tu n'as guère le choix, soit disant tout cela est bon pour toi. Tu ne vois pas ce qui est bon là dedans … bon l'arrivée d'Alfie est une bonne chose. Ça tu dois bien le reconnaître, cette boule de poil te fait du bien au moral. Ou alors, on peut faire comme si de rien n'était et partager un moment en famille comme avant. Tu n'es pas sûr que ça soit la solution et tu peux le lire sur le visage de ta belle sœur. Faire comme si de rien n’était arrangera pas tout ce bazar, toi tu as envie de partir. Jouer la comédie ou dire ce que tu as sur le coeur : sans façon. Tu as déjà du mal à parler à ta psychologue, alors à ta famille .. et puis quoi encore. Vous êtes frères et sœurs. Vous pouvez pas continuer comme ça, tu la reconnais bien. Elle ne baisse pas les bras. Elle s'acharne. Et toi ? Toi tu restes dans ton coin, les observant. Alfie revient vers toi et se pose à tes côtés. Ta pression sanguine monte, tu fais tout pour rester calme, mais … on ne peut pas dire la présence de certaines personnes te rendent heureux. Oui avoir Kara dans ton appartement te rend étrange, tu appréhendes sa futur réaction. Te raclant la gorge, sentant à présent les regards sur toi. Bien joué, que tu te dis mentalement. « tu veux entendre quoi ? J'ai rien à dire ... » et là tu mérites le prix du plus con de l'année. T'en es conscient. Il te regarde tous et toi ? Toi tu sais pas. « j'sais pas ce que vous attendez de moi, j'ai rien à vous offrir et puis j'pense que certaines ont été claires dans leurs propos ... » pas besoin de la regarder. Elle sait. Tu sais. Votre dernier échange n'a pas été des plus joyeux. Elle t'a balancé que tu n'étais plus son frère. La haine dans son regard .. tu peux le comprendre, mais ce qu'elle ne comprend pas, c'est que tu es le premier à te haïr. Que personne dans cette pièce peut te haïr plus que tu le fais … jouant avec tes poings. Mal à l'aise, auprès des tiens, une première. Restant en retrait, comme si tu n'appartenais plus à cette famille .. ne sachant plus où est ta place dorénavant… mais tu es conscient que c'est entièrement de ta faute.