lose yourself. | siema.

alma&sierra

lose yoursel.

Il y a des jours avec, et des jours sans. Dernièrement, autant dire que tu traverses une période assez complexe. Depuis le début de l'année. Depuis que tu as demandé à Ash et Gabin de partir. Depuis que tu as avoué à Azraël être tombée enceinte de lui il y a plus de dix ans, et d'avoir choisi, seule, d'avorter. Ouais, depuis que toutes les vérités ont explosé, tu erres sans vraiment savoir où aller. Ce n'est pas la joie avec Hélios, aussi. Un fossé s'est creusé entre vous. A cause de tes mensonges. Parce que tu n'as jamais réussi à lui avouer tout ce que tu cachais. Et dire qu'il y a prescription serait mentir ; parce que ces actes là te hantent encore chaque jour. Tu le mérites, tout ça. Tu mérites que ton jumeau t'est écarté de sa vie. Juste un peu. Juste assez pour que tu te poses encore et encore une multitude de questions. Qu'est-ce qu'il en aurait été si tu n'avais pas agis de la sorte ? Si tu avais avoué à ton frère aimer son meilleur ami ? Si tu avais gardé cet enfant ? Si tu n'avais jamais décidé de commencer cette relation avec Ash. Tout ce que tu es aujourd'hui découle de cette même période. Tu t'en mords les doigts, mais il est trop tard. Dix ans. Dix années que ça durent. Ouais, tu as carrément merdé Sie. Mais tu n'as plus le choix, aujourd'hui. Tu dois avancer. Tu dois paraître forte. Même si en réalité, tu sombres chaque jour un peu plus. Alors, quand Alma t'a proposé de venir chez elle pour la soirée ; tu ne t'es pas fait prier. Bien au contraire. Tu as vite compris qu'il s'agirait d'une soirée entre filles. Juste elle et toi. Alma, tu ne peux pas le nier, elle est devenue un des fondements dans ta bordélique de vie. Tu la connais depuis peu, mais elle t'est déjà trop importante. Sûrement parce que vous vous ressemblez bien trop. Sûrement parce que vos deux âmes sont certainement trop similaires. Un peu comme des jumelles, tu n'en sais trop rien. Tu as insisté pour ne pas venir les mains vides. Alors, c'est munie de deux bouteilles de vin rouge et de quelques sushis que tu frappes à sa porte d'entrée. Excuse-moi pour le retard, j'ai ... Tu marques un léger temps de pause. Tu n'as encore jamais parlé à quiconque de Colin. Il est là, il habite chez toi. Il est ton colocataire. Mais personne ne le sait. C'est d'un comme un accord ; parce que tu risques ton emploi si tes supérieurs venaient à le savoir. Alors, vous avez convenu que pour le moment, il valait mieux ne pas trop ébruiter les choses. Aucune excuse. Tu souffles finalement. Tu viens difficilement étreindre ton amie et déposes un baiser sur chacune de ses joues. Tu espères qu'elle n'aura pas remarqué le malaise. Mais, au fond de toi, tu sais bien que c'est déjà trop tard. Alma te connait trop bien. Comment tu vas ? Tu demandes finalement alors que tu es déjà entrée dans la maison. Tu connais l'habitation suffisamment pour savoir t'y repérer. Et c'est un peu dans tes habitudes d'agir ainsi ; de faire comme si c'était chez toi partout où tu vas. D'ailleurs, tu te diriges vers la cuisine où tu sors déjà deux verres à vin. L'alcool, ça t'aide à tenir.