Have you ever fed a lover with just your hands? [Jilie]

❝ Have you ever fed a lover with just your hands? ❞
Billie & Jules

Un verre à ma main, Evey tient mon bras tout en essayant de me faire faire le tour des invités en me remémorant la mémoire, du mieux qu’elle peut. C’est son anniversaire aujourd’hui, et elle a tenu absolument à ce que je vienne à sa petite fête. Le problème, c’est que j’ai du mal à me concentrer et à tout retenir quand je sais que Billie est dans les parages. Je soupçonne Evey de m’avoir fait venir dans un but très précis, qui n’est pas vraiment celui d’assister à sa petite fête d’anniversaire. J’ai pris le temps de déposer Joy chez ma soeur pour la soirée et la journée de demain, ça ne pourra que lui faire du bien, et ne parlons pas de moi, je crois que j’ai vraiment besoin de souffler. Evey est cramponnée à mon bras et continue le tour des invités, pendant que je m’efforce de sourire à tout le monde. J’ai déjà rencontré tous ces gens, mais je ne les reconnais pas, c’est quand même quelque chose de fou. Pour Evey, ça a mis quelques temps, mais c’est revenu. Pour Billie, c’est encore une autre histoire. Je ne comprends toujours pas pourquoi les souvenirs ne me reviennent pas, alors que je sens pourtant que quelque chose de particulier nous lie. Je sors de ma poche mon téléphone pour ouvrir la photo que ma soeur jumelle vient de m’envoyer, Joy dort déjà comme un petit ange, et je souris, sûrement un peu bêtement. « Et ça c’est… ah non, elle tu la connais déjà… » Je relève la tête et pose mon regard sur la jolie brune qui a partagé ma vie pendant 9 ans, et dont je ne me souviens quasiment rien, mis à part les souvenirs récents que je me suis fait avec elle depuis mon accident. Je lui offre un mince sourire, un peu tendu, mais je sens que mon coeur s’emballe étrangement. « Merde, je dois vous laisser, j’ai oublié ma pizza dans le four ! » Bien sûr, comme par hasard… Je tourne les yeux pour la regarder partir en catastrophe et je laisse échapper un petit rire amusé.

Les heures passent et je n’arrive pas à aller parler à quelqu’un d’autre qu’elle, j’ai le sentiment que le temps est notre allié. Je ne lui en veux pas d’avoir demandé le divorce, elle en avait sûrement besoin. Mais même si j’ai du mal à me souvenir, je ressens que quelque chose se passe entre nous, si j’ai eu pendant un moment un certain doute quant à notre histoire, ce soir, tous mes doutes semblent s’envoler. Nous sommes dans une dynamique un peu plus charmeuse, les sourires vont bon train et le rapprochement est inéluctable. Sur la terrasse, toutes les deux accoudées à la rambarde, je regarde ce qui se passe au loin, le reste du soleil qui est couché depuis une heure ou deux. Je tripote ma coupe de champagne entre mes doigts et tourne les yeux vers la jolie brune. « Heureusement que tu es là ce soir, je pense que je serai pas restée longtemps. C’est bizarre, c’est comme si t’étais un peu, j’sais pas, mon point d’ancrage. Un repère, ou quelque chose comme ça… » J’esquisse un sourire et replonge mon regard dans mon verre, le coeur battant un peu plus fort. Je ne sais pas exactement ce qui m’arrive mais j’ai comme l’envie de la séduire, de voir dans ses yeux quelque chose de différent, quelque chose que je n’ai encore jamais vu, à son contraire. « Tu… tu n’es pas venue accompagnée ? J’veux dire… tu vois quelqu’un en ce moment ? » C’est très fin ça Jules, très fin, bravo. Je laisse échapper un rire un peu idiot et secoue la tête. « Ne réponds pas à cette question, c’est con, ça me regarde pas… pardon… » Je soupire un peu et me mords l’intérieur de la joue pour m’empêcher de dire d'autres bêtises.

❝ Have you ever fed a lover with just your hands? ❞
Billie & Jules

Le rapprochement était inévitable, nous avons vécu neuf ans d’amour, et même si je ne m’en souviens pas, ce n’est pas son cas. J’aimerai m’en souvenir, c’est mon souhait le plus cher, et je lui ai dit plus d’une fois déjà. Mais malheureusement, je ne suis pas maîtresse de mon cerveau, et les souvenirs tendent à rester si lointain que ça m’en fait un  bleu au coeur. Alors je n’ose même pas imaginer ce que pourrait ressentir Billie face à tout ça. Je m’en veux d’avoir à lui faire vivre notre séparation, mon manque d’implication à cause de mon manque de souvenirs. Mais je ne peux rien faire de plus, si ce n’est tenter d’apaiser les tensions qui se sont nichées entre nous. Je n’ai sûrement pas fait ce qu’il fallait, mon impulsivité a eu raison de moi et je m’en veux vraiment. Mais je ne peux revenir en arrière, et vais devoir composer avec ce qui fait de moi ce que je suis. Là, seules sur ce balcon, je peux profiter de sa présence sans avoir un brouhaha de fond. Je peux entendre sa voix s’insinuer en moi de manière plus douce que ces derniers mois. Et puis sans que j’y réfléchisse, je lui demande si elle voit quelqu’un en ce moment. Mais je me ravise aussi vite tellement je trouve ma question déplacée. « Je... » Je garde mon regard ancré dans le sien, secouant un peu la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas du tout obligée de répondre. « J'aurais bien dit oui, juste pour espérer voir de la jalousie dans tes yeux. » Mon rire un peu gêné se mêle au sien. Le pire, c’est que je crois que c’est exactement ce qui ce serait passé si j’avais appris qu’elle avait quelqu’un. Au fond, j’espère toujours qu’elle attendra que je me souvienne, qu’elle attendra que nos 9 années d’amour reviennent à la surface. « Mais ça n'arrivera pas, alors autant être honnête. Non, je ne vois personne. » Je me contente de hocher la tête, tentant de réprimer un sourire qui feint à se poser au bord de mes lèvres. Je n’arrive pas à cacher à quel point je suis rassurée de l’entendre. Je soupire un peu alors qu’un léger silence s’installe mais rapidement elle me retourne la question. « Et toi ? » Son regard planté dans le mien, mon coeur s’emballe et je jongle entre ses yeux, oubliant presque de respirer. « Euh… non, enfin je… j’ai personne. Par manque de temps je suppose, et d’envie, surtout. » Je me pince un peu les lèvres et souris à peine avant de détourner le regard. Je crois que j’ai un peu peur de voir ce qu’il pourrait se passer dans ses yeux. Un nouveau silence s’installe alors que je me laisse aller à mes pensées, et je regarde Billie lorsqu’elle passe ses mains sur ses bras dénudés. « Je commence à avoir froid, tu ne veux pas qu'on rentre ? Ou qu'on aille marcher, je ne sais pas, comme tu veux. » Je souris et hoche la tête. « Je veux bien qu’on aille marcher. Mais tiens, prends ça, je suis bien couverte moi. » Je retire mon gilet que je viens déposer sur ses épaules délicatement et je me retiens de déposer sur sa joue un baiser, mais j’ai peur que ce soit déplacé. Je me place derrière elle et la frictionne légèrement, passant mes mains le long de ses bras de haut en bas pour la réchauffer. « Tu verras, il est tout chaud, tu vas te sentir mieux d’ici quelques secondes. » Et puis comme un réflexe, je dépose ce fameux baiser sur sa joue, me sentant conne tout d’un coup. Je me racle un peu la gorge et me sépare d’elle. « On y va ? » Un sourire un peu gêné prend place sur mes lèvres et nous repassons par la maison pour en sortir. J’ai cherché Evey du regard mais n’ai pas trouvé sa silhouette. Tant pis, elle appellera sur nos téléphones si elle veut savoir où on est. Mais le fait même qu’on disparaisse à deux, je suppose qu’elle ne viendra pas nous déranger. J’enfouis les mains dans les poches de mon jean alors que nous marchons côte à côte dans les rues de West Bay. « Ça me fait plaisir de passer cette soirée avec toi, enfin, juste avec toi j’veux dire, sans les enfants. » Je souris un peu en regardant mes pieds et puis je la regarde, elle, cette beauté brune sous les reflets de la lune.

❝ Have you ever fed a lover with just your hands? ❞
Billie & Jules

Nous quittons la maison d’Evey toutes les deux, seulement toutes les deux, pour aller nous promener dans les rues de ce quartier que je connais assez bien puisque j’y vis. J’ai prêté mon pull à Billie et c’est assez agréable de la voir habillée avec un de mes vêtements, sans que je sache vraiment pourquoi. Je lui avoue que ça fait vraiment du bien de passer du temps avec elle, sans les enfants j’entends. La jolie brune m’offre un sourire qui appelle immédiatement le mien. « Moi aussi, ça me fait penser à l'époque où nous étions heureuses. » Je croise mes bras naturellement et regarde mes pieds qui avancent naturellement. Je soupire très légèrement et la voilà qui reprend la parole. « Tu ne t'en souviens toujours pas, je me trompe ? » Je serre un peu les mâchoires et n’ose même pas tourner la tête vers elle, honteuse, avant de soupirer très légèrement. « Ce n'est pas grave, je ne t'en veux pas. » Je me pince légèrement les lèvres et tourne les yeux vers elle pour la regarder, m’excusant de mon simple regard. Mais je suis contente qu’elle dise ne pas m’en vouloir, même si je ne suis pas certaine que ce soit la stricte vérité. « Nous nous sommes rencontrées dans un bar, je te l'ai déjà dit ça. » Je sens que pour une fois, Billie est moins sur la défensive, elle a vraiment l’air de moins m’en vouloir, ou du moins, elle le camoufle mieux que ces derniers mois. « Oui, tu m’as déjà raconté ça… » Je lui souris, une once de complicité dans mon regard, comme pour l’inciter à poursuivre. Mine de rien, j’aime entendre sa voix, l’entendre me parler de nous, de ce que nous avons été, de notre bonheur passé. « C'était dans un bar gay et qu'est-ce que j'avais l'air bête. Tu aurais pu me laisser partir dès que tu en as eu l'occasion, mais non, une fois nos verres finis, tu m'as emmené à l'extérieur et nous sommes allées au bord de la plage. Devant nous, il y avait le soleil qui se couchait, une magnifique image qui s'offrait à nous. » Je souris en imaginant la scène et mon coeur s’accélère un peu, bizarrement. « Tu savais y faire, tu savais comment parler aux femmes. ». Un flash surgit et me fait m’arrêter net. Je revois ce coucher de soleil, ma main qui prend la sienne, son visage, plus jeune de dix ans, son sourire à la vois sincère et perdu. Je suffoque et passe mes mains dans mes cheveux blonds, les yeux fermés et le souffle rapide. J’essaie de me concentrer, de me laisser envahir. Je me revois loucher sur le pendentif qu’elle portait à cette époque, une petite clé en argent, très fine, qui m’avait intriguée. Je réouvre les yeux le coeur battant la chamade et repose mon regard sur Billie qui semble désemparée. « Un pendentif, tu portais un pendentif, c’était une clé… » Je m’approche d’elle sans réfléchir et porte ma main à son cou pour tirer la fine chaîne qu’elle porte et en sortir de son t-shirt la fine clé, alors qu’un sourire prend place sur mes lèvres, un sourire ému. Et puis je relève les yeux vers Billie, plongeant mon regard légèrement brumeux dans le sien. « J’ai eu un flash, c’était pas grand chose mais je nous ai revues, sur la plage, je me souviens avoir pris ta main, tu étais crispée mais tu t’es laissée faire… » Je laisse échapper un rire nerveux, mais profondément sincère. « J’y crois pas… je me souviens ! C’est… putain c’est complètement dingue ! » Et je ne réfléchis pas plus longtemps, resserrant mes bras autour du corps fin de la jolie brune. Je la serre contre moi et ferme les yeux quelques secondes le temps de respirer son odeur, m’en imprégner. « J’ai cru que ça n’arriverait plus, j’avais besoin d’espoir… » Je soupire un peu et m’éloigne d’elle sans quitter son regard. « Tu… tu veux venir à la maison ? Je pourrai t’offrir un verre, quelque chose, pour fêter ça ? » Je lui souris, tendrement, et hausse un peu les épaules. « Loin de moi l’idée de te saouler hein, je peux juste t’offrir un jus de fruit ? Et puis j’ai un truc pour toi, Joy t’a fait un dessin et j’ai complètement oublié de le ramener ce soir… »

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Billie & Jules

Je suis chamboulée, c’est la première fois que je retrouve un souvenir d’elle, que je m’en sens assaillie, ensevelie sous un lot de sentiments nouveaux. Je croyais n’être jamais tombée amoureuse, mais c’est complètement faux, et c’est elle qui a sans doute tout fait changer. Je ne sais pas exactement comment me comporter avec elle, mais la prendre dans mes bras est comme un réflexe. Je la sens un peu réticente au départ et je peu comprendre, mais ça ne m’empêche pas de la garder contre moi. Pour moi, c’est un avancement, quelque chose d’important. Je finis par la lâcher et lui propose de passer à la maison boire un verre. Pour ma défense, je lui parle de Joy, de ce dessin qu’elle a fait pour Billie et que j’ai oublié. Je la sens un peu hésitante. « Je te suis. » J’esquisse un sourire et reprends le chemin pour arriver chez moi, notre ancien chez nous. Je me doute que ça doit être étrange pour elle, et c’est pour cette raison que je ne dis rien, je ne voulais pas la forcer de toute manière. « Ça fait longtemps que je ne suis pas venue ici.. » Je me tourne vers elle et lui adresse un sourire tendre. « Joy continue de parler comme si tu habitais encore ici. Elle parle souvent de la chambre de Tymeo, et elle dit ‘votre chambre’ quand elle parle de la chambre dans laquelle je dors. » Je file dans la cuisine pour nous servir un jus de fruits frais que je ramène rapidement dans le salon dans lequel Billie se trouve. « Assieds-toi, fais pas ta timide ! » Je ris un peu et pose les jus de fruits sur la table basse. « Je vais chercher le dessin de Joy, je reviens. » Je la regarde s’asseoir et file dans le bureau pour récupérer le dessin destiné à Billie. Il est enfermé dans une enveloppe et même moi je ne l’ai pas vu. Je reviens dans le salon et tends l’enveloppe à Billie avec un sourire amusé. « Elle voulait pas que je le vois, j’ai eu très envie d’ouvrir l’enveloppe sans rien dire mais je respecte son souhait. Alors voilà. » Je m’assieds près d’elle et la laisse récupérer l’enveloppe avec le dessin. Lorsque Billie le sort et l’ouvre, je devine les ombres en transparence du dessin, je vois quatre silhouettes que je devine être notre ‘famille’, ou ce qu’il en reste. Billie semble émue par ce qui s’y trouve et je penche un peu la tête sur le côté. « Ça va ? Il est si moche que ça son dessin ? » Je ris un peu pour détendre l’atmosphère et je m’approche de la jeune femme, posant sans le vouloir ma main sur ma cuisse pour regarder avec elle le dessin. Effectivement, nous sommes là, elle et moi au centre, main dans la main, Joy tient ma main et Tymeo est dans les bras de Billie. Il y a même un chien. D’ailleurs, ça me fait sourire. Je pointe le poilu de mon doigt. « Ça fait des semaines qu’elle me réclame un chien. Et elle s’amuse à me dire que toi tu aurais dit oui. Y’a quelque chose que j’aurai loupé pendant que j’étais à l’hôpital ? » Je tourne ma tête et me retrouve étrangement très très près de Billie, de son visage, de ses lèvres, et mon coeur s’emballe d’un seul coup. La dernière fois que nous nous sommes retrouvées comme ça, j’ai pété un plomb et je regrette vraiment ce qu’il s’est passé. Mon regard sonde celui de Billie, je ne la sens pas très à l’aise et pourtant, elle ne bouge pas, et mon pouce caresse délicatement sa cuisse sur laquelle ma main est posée. Le temps semble suspendu.

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Billie & Jules

Je ne me rends pas compte quand je me rapproche de Billie que nos visages sont si proches, moi qui pensais que ce dessin était moche, mais en fait, pas du tout, bien au contraire. Et ce que j’y lis me perturbe autant qu’il me fait sourire. Parce qu’elle est adorable de continuer de nous voir comme une famille. Mine de rien, Billie est aussi sa mère, sur le papier du moins, nous l’avons adoptée à deux. Alors c’est normal que la petite fille cherche à avoir une famille en bonne et due forme, enfin, plus ou moins. Mais elle a besoin d’un équilibre que je peine à lui donner, et je sais que Billie et Tymeo l’aideraient grandement. Lorsque Billie relève les yeux vers moi, je plonge mon regard dans le sien et mon coeur s’accélère d’un seul coup, tambourinant dans ma poitrine et mes doigts s’enfoncent un peu plus dans la peau de sa cuisse sans le vouloir. Mon regard jongle entre ses yeux et ses lèvres et je remarque qu’elle en fait de même. Et puis nos visages se rapprochent, encore, de millimètre en millimètre, jusqu’à ce que Billie réduise la distance entre nous pour venir déposer ses lèvres sur les miennes. Mon coeur implose, mais je la laisse faire, je prends même part au baiser, le prolonge légèrement, jusqu’à ce qu’elle s’éloigne, et la distance est brutale. Elle se déplace même à l’autre bout du canapé. « Je.. Je suis désolée. Je n'aurais pas dû. » « Non c’est… enfin c’est pas grave… » Je passe une main dans mes cheveux et la voilà qui se lève déjà, comme pour fuir ce qu’il vient de se passer. Etrangement, je sens mon coeur se serrer, sans trop savoir pourquoi. Elle se dirige jusqu’à la fenêtre et finit par briser enfin le silence. Il était temps. « Pour le chien, je ne voulais pas lui dire non. Tu étais à l'hôpital, nous n'étions même pas sûres de te voir de nouveau réveiller un jour, ça faisait déjà beaucoup pour elle. » J’esquisse un sourire. « Oui, je comprends, c’est pas grave, du moment que tu lui as pas dit oui véritablement ! » Je lui souris et elle regarde le dessin à nouveau. « En plus, si on se base sur les proportions de son dessin, on dirait qu'elle veut un gros chien. » Mon rire vient se mêler au sien et je me lève pour la rejoindre et prendre le dessin entre mes mains pour le regarder un peu mieux. « Après tout, si je peux m’occuper d’elle, je peux bien m’occuper d’un chien ! Et puis ça l’occupera ! » Je hausse un peu les épaules et me met à réfléchir avant de m’appuyer contre la paroi de la porte vitrée, les yeux rivés sur le dessin, cette famille que nous avons eue et dont je n’ai que peu de souvenirs, voire pas du tout. « On fait une jolie famille quand même ! » Je souris et relève les yeux vers Billie. « Enfin, pas aux yeux de l’église mais on s’en fout ! » Je ris légèrement pour détendre moi aussi l’atmosphère et je finis par replier le dessin, puis le remettre dans les mains de Billie en m’approchant d’elle. « Tu sais je… » Je baisse les yeux, puis les relève pour la regarder, laissant planer le suspense. « Non, en fait c’est idiot. » Je soupire un peu et je sens que pourtant, elle avait envie de savoir. Mais quand je replonge mon regard avec intensité dans le sien, je comprends que je ne dois plus réfléchir. Et cette fois, c’est moi qui réduis la distance entre nous, glissant ma main dans la nuque de la jeune femme avant de sceller nos lèvres d’un baiser, plus appuyé que le précédent, et je viens même glisser ma langue délicatement sur ses lèvres, sentant mon coeur s’emballer. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais j’en ai envie.

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Billie & Jules

Mes yeux dans les siens, nos corps proches, très proches, et nos visages à seulement quelques malheureux centimètres, je tente de dire quelque chose. Mais je me ravise rapidement en me rendant compte que c’était idiot. Pourtant, Billie semble pendue à mes lèvres. Alors, pour une fois, et sans trop attendre, je décide de réduire véritablement la distance entre nous pour venir l’embrasser. Un baiser plus intense que le premier, un baiser plus lourd de sens aussi. L’envie était trop présente, et je ne regrette pas de faire une chose pareille. Je sais qu’il y a quelques mois, c’est moi qui ait tout fait foirer, c’est moi qui ait tant espéré que ce baiser ravive des souvenirs. Ce soir, il ne ravive rien, du moins, pas pour le moment, et à la place, il ravive une envie, un désir puissant. Et à mesure que sa main s’introduit dans ma nuque, caressant mes cheveux, l’envie devient plus grande. Mon coeur se met à battre plus vite, plus fort, mon souffle s’accélère et ma langue vient chercher la sienne délicatement. Ma main dans le creux de ses reins, je la presse un peu plus contre moi alors que mon autre main sur sa joue la caresse, du bout de mon pouce. Mais ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est qu’elle mette un terme à tout ça. Je pensais vraiment qu’on était sur la bonne voie, qu’elle n’allait pas tout stopper, pas maintenant. « Attends, attends.. » Mon coeur se serre en sentant ses lèvres quitter les miennes et je me rends compte un peu plus à quel point mon souffle est plus court. Elle vient poser son front contre le mien et je ferme les yeux, j’ai peur qu’elle me dise que ce n’est pas une bonne idée. Je fais glisser ma main dans sa nuque, mes doigts entrant dans la naissance de ses cheveux et je lui murmure un simple « S’il te plait… » à peine audible, comme s’il était une pensée à voix haute, comme si je la suppliais de ne pas mettre un terme réellement à tout ça. Finalement, j’ouvre les yeux pour la regarder, pour la supplier un peu mieux encore. Je la vois se mordre la lèvre inférieure et un rictus prend place sur le coin des miennes. Il ne faut pas plus d’une seconde pour qu’elle revienne plaquer des lèvres contre les miennes, enfin. Plus d’envie encore qu’auparavant, et j’y prends plaisir. J’encadre son visage de mes mains et prolonge encore et encore ce baiser qui fait augmenter considérablement mon rythme cardiaque. « Billie je… » C’est à mon tour de rompre notre baiser, mais je le reprends immédiatement, puis le coupe à nouveau. « J’ai très… enfin je… » Je soupire, ne sachant pas comment dire ça, c’est con, avant, je n’aurai pas hésité pour dire à une femme que j’avais envie d’elle, et ce soir, je ne sais pas comment lui dire. C’est bien qu’elle a quelque chose de particulier, qu’elle est particulière, qu’elle est importante. « Et si on montait dans la chambre ? » Ouais, ça ou un ‘j’ai envie de toi’ c’est pas mieux. Mais au moins, c’est dit. Et sans plus tarder, je reprends note baiser là où on l’avait arrêté, espérant qu’elle ne m’arrête pas en plein milieu du chemin. Doucement, nous montons à l’étage sans que nos lèvres n’aient eu le temps ni l’envie de se décoller. Une fois dans la chambre, doucement et plus tendrement que je ne pensais en être capable, je commence à la déshabiller, avançant vers le lit. Mes doigts glissent sur sa peau incroyablement douce et je frissonne lorsqu’elle en fait de même. Je ne sais pas si c’est la meilleure idée du siècle, mais j’en ai envie, et je préfère ne pas réfléchir, je pas penser à la suite. Je voudrais simplement pouvoir vivre le moment présent sans avoir à penser que ce qu’on fait n’est pas une bonne idée. Le désir prend le pas sur le reste, et nous nous retrouvons vite en sous-vêtements avant que je ne l’allonge sur le lit. « Tu es magnifique… » lui dis-je en prenant une seconde pour la regarder un peu plus longuement, mes mains glissant sur sa peau halée.

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Billie & Jules

Sur le chemin pour monter dans la chambre, Billie me plaque contre un mur et mon coeur rate un battement. Je ne me rendais pas compte qu’une chose aussi insignifiante vue de loin pouvait me mettre dans des états aussi fous. Mon coeur s’accélère une fois remis en route et je ne veux plus décoller mes lèvres des siennes, c’est plus fort que moi, j’en ressens l’envie autant que le besoin. Doucement et avec une passion certaine, nous arrivons dans la chambre et commençons à nous déshabiller l’une l’autre, le souffle court et le coeur battant la chamade. Je peux sentir les frissons me parcourir à mesure que ses mains découvrent ou redécouvrent ma peau. C’est grisant. Une fois en sous-vêtements, nous finissons totalement sur le lit, moi au dessus d’elle, et mon regard l’enveloppant d’une tendresse et bizarrement, d’un amour infini. Je ne peux m’empêcher de lui dire à quel point je la trouve magnifique, je ne me voyais pas garder ça pour moi. Je le pense sincèrement, et je voulais qu’elle le sache, qu’elle l’entende, c’est important selon moi qu’elle n’imagine pas que je baisse les barrières ce soir simplement par besoin primitif ou envie passagère. Non, c’est quelque chose d’autre, de puis puissant, mais de plus enfoui aussi. Et là, en appui sur mes mains pour ne pas lui tomber totalement dessus, je la regarde dans les yeux pendant quelques longues secondes, de longues et intenses secondes, jusqu’à ce qu’elle se mette à sourire. Je la suis dans cet élan et retrouve le pétillement dans mes yeux. Je sens les mains de Billie glisser dans mon dos, me faisant frissonner plus que de raison, et mon attache de soutien gorge saute, élargissant mon sourire. Je la laisse faire sans bouger, sans broncher alors qu’elle délivre ma poitrine qui se sentait à l’étroit. Je soupire un peu, de bien-être, et je récupère ses lèvres pour échanger un baiser langoureux. Sans crier gare, la jolie brune nous fait échanger de place dans un retournement de situation efficace, un geste assuré, qui me fait rire légèrement, parce que je la trouve d’autant plus sexy. Et puis le balais de baisers reprend de plus belle et ses mains se trouvent être de plus en plus baladeuses. Ses baiser eux, commencent leur course folle sur mon corps, descendant plus bas sur ma poitrine ce qui me fait me cambrer, emprisonnant ma lèvre entre mes dents. Ma main glisse dans ses cheveux et je la laisse continuer sa course, pour finir par retirer le dernier bout de tissus qui m’habillait encore. J’ai l’impression de sentir des failles spatio temporelles, comme des visions, de ce même moment à des souvenirs différents, dans différents endroits, lieux, moments de la journée. Je me laisse aller sous les baisers de la jeune femme et ma respiration se fait de plus en plus courte. Son corps rejoint le mien et je l’entoure de mes bras comme pour ne pas qu’elle s’enfuit. Je réouvre les yeux et en la voyant, je suis prise d’une nouvelle vision, un nouveau souvenir. Je la vois avec son voile et sa robe blanche, nos mains liées, et son sourire. Je la laisse posséder mes lèvres sans rien dire alors que sa main trouve mon intimité, me faisant à nouveau me cambrer sous son corps, parcourue par une décharge électrique. Je gémis déjà, et frissonne en entendant les quelques mots quelle laisse flotter dans l’air, au creux de mon oreille. « Je t'aime mon amour.. » Je penche un peu la tête pour pouvoir la voir à nouveau et je viens placer une main sur sa joue. « Je me souviens… je me souviens de plus en plus… » Je sens que ses gestes se figes et je ferme à nouveau les yeux. « Non, ne t’arrête pas, ne t’arrête surtout pas… » Elle reprend ses caresses intimes et à mesure que ma respiration devient saccadée, les yeux clos, je laisse les souvenirs m’envahir. Cette fois, je vois l’hôpital, la naissance de Tymeo, puis un aéroport, les larmes de la jeune femme alors que je pars pour une nouvelle mission visiblement. En fond sonore, j’entends les mots qu’elle a prononcé à notre mariage, ses voeux, une bribe de dispute mais très vite balayée par d’autres moments de couple, de couple heureux. Je me laisse aller complètement et très vite je me sens envahir par un orgasme puissant qui me prend de toute part, contractant tous les muscles de mon corps pour finalement se détendre, puis j’entoure mes bras autour de la jeune femme, émue de ce que j’ai pu ressentir pendant qu’elle me faisait l’amour. « Je t’aime… je t’ai toujours aimée… je ne sais pas comment j’ai pu oublier tout ça… » Les larmes coulent sur mes joues et bien vite je viens récupérer ses lèvres pour l’embrasser tendrement et avec un amour inouï.