"Le hasard est une loi qui voyage incognito.” avec Matteo

ONGLET 1 ONGLET 2

Les passagers du Vol Melbourne-Wellington se pressent autour du tapis roulant des bagages. Tout comme moi, ils attendent que leurs bagages apparaissent. Certains le font plus ou moins avec politesse. Comme cette dame qui n'arrête pas de me marcher sur les pieds sans s'excuser le moins du monde. Je me recule pour la laisser me passer devant tout en soupirant. Les plus de trente heures de vol qu'il y a entre Londres et Wellington que j'ai dans les pattes n'arrangent pas mon agacement. Je lis dix heures à ma montre. Mentalement je fais le calcul , il est minuit à Londres. Good morning, non plutôt Good Night le jet lag que je vais me farcir. Rien qu'à y penser, je me met à bailler. Mon regarde croise celui d'un autre passager qui sourit. Entre jet Lageur on se comprend. Je reporte mon attention sur le tapis de bagage. Madame " je marche sur les pieds" dégage le terrain avec sa montagne de bagage. Je peux enfin m'approcher sans me sentir agresser par mon prochain. Je repère ma valise au loin et l'attrape quand elle passe à ma portée. Allez encore une dernière étape, je serai officiellement en Nouvelle Zélande . Tirant ma valise derrière moi, je me dirige vers la douane . Dans la file d'attente je retrouve Madame " je marche sur les pieds " devant moi. Je farfouille mon sac à main pour sortir mon passeport .

Pendant que j'attends mon esprit vagabonde au sujet de mon séjour en Angleterre. J'avais rendu visite à mes parents. Ma mère m'avait prodigué moult conseil sur différant sujet et donné des trucs pour Caity . Elle était un peu inquiète que deux de ses filles habitent a plus de 18 mille kilomètres d'elle à présent. J'en ai profité pour aller voir comment s'en sortait mes anciens collègues. A Londres c'est mon meilleur ami William qui m'hébergeait le temps de mon séjour. Bien qu'on s'appelle souvent, sa présence physique n'avait manqué. Puis j'avais aussi signé le compromis de vente de l'appartement que nous avions acheté avec Clay , mon ex-mari. Le revoir n'avait pas été une tâche facile. Je l'ai trouvé fatigué. Il avait essayé de donner le change, mais je n'étais pas dupe. Nous étions gênés autant l'un que l'autre par la situation. La veille de mon départ, il m'a proposé d'aller diner ensemble et une chose entrainant une autre, nous avons fini la nuit ensemble. Il est clair que je suis incapable de lui résister. C'est peut-être pour cela que j'ai mis plusieurs continents entre nous afin de refaire ma vie. Cette nuit a été pure passion comme avant les évènements en Libye mais une folie. Ce n'est pas en faisant cela que nous arriverons à passer a autre chose. Au petit matin, je l'avais quitté sans le réveiller comme une voleuse, pris un taxi pour chez William afin de finaliser ma valise et partir à l'aéroport.

Mon tour vient. Je présente mon passeport a l'agent des douanes et répond aux questions d'entrées en territoire neo zélandais. Alors que l'on m'autorise à poursuivre mon chemin, je remarque que Madame " je marche sur les pieds " semble avoir des soucis avec la douane. Je ne peux m'empêcher de sourire et me dit "bien fait". Oui je sais que c'est mesquin . Une fois sortie de la zone des douanes, je rallume mon portable. Deux messages sont en attente. Un de ma mère qui me demande de lui confirmer que je suis bien arrivée à destination. L'autre message est de Clay . Mon cœur fait des bonds dans ma poitrine, rien qu'à lire ces trois mots "tu me manques".

ONGLET 1 ONGLET 2

"Le hasard est une loi qui voyage incognito.”

Emily & Matteo

Mon ami Marvin est venu me rendre visite en début de semaine dernière. Marvin c'est un ami d'enfance, nous nous connaissons depuis la maternelle tous les deux et nous sommes toujours restés en contact même quand celui-ci à décider de partir en France du jour au lendemain sans raison. J'ai appris bien plus tard qu'il avait fuit ses parents qui voulaient le « marié de force » à une fille de bonne famille. Étrange de penser qu'il y-a encore des personnes comme ça à notre époque, mais visiblement c'est toujours le cas. Je comprends mon ami et son choix de fuir loin de ses parents et vraiment très loin pour le coup. Nous avions seulement vingt-ans lorsque nos routes se sont donc séparées, à cette époque là je savais déjà quelle profession je voulais exercer et ce que je ne voulais surtout pas faire. Depuis son départ ma vie à donc bien changer, évolué, sur certaine chose en bien et sur d'autre en mal, mais il paraît que c'est la vie tout simplement. Nous sommes toujours restés en contact via téléphone, e-mail, facetime, skype et toutes ces nouvelles technologies là. Je dois avouer que c'est toujours sympa de parler à un vieux pote les soirs de déprimes.

Il est donc venu me faire la surprise de venir deux semaines chez moi, trop court à mon goût, mais il ne pouvait rester plus longtemps à cause de son boulot. C'était déjà mieux que rien il faut le reconnaître quand même. En deux semaines nous avions fais des tas de choses, même si de mon côté je n'avais pas droit à des jours de congés, j'essayais tout de même de consacrer mon temps libre à mon ami d'enfance qui a fait des kilomètre pour me rendre visite. Tout naturellement je l'ai également invité chez moi, il m'a raconté sa vie tout comme j'ai raconté la mienne, même si à côté de ses histoires, ma vie à l'air bien plus plate. Évidemment, j'ai parlé de Lennon et je dois dire que tout ça m'a soulagé. J'ai aussi parlé de l'Afghanistan, une première pour moi puisqu'en général je n'en parle pas enfin, à personne, j'ai parlé de ça à personne sauf au psychologue que j'ai été obligé de voir a mon retour. La semaine est passée beaucoup trop vite à mon goût puisque c'est déjà l'heure des au revoir, je sais que nous nous reverrons et j'ai également promis à Marvin de venir un jour en France, chez lui dès que j'en ai l'occasion, mais surtout le temps.

Nous sommes dans l'aéroport et c'est le moment des au revoir, nous nous lâchons deux trois blagues comme toujours et le voilà du côté des embarcations immédiate. Je lève une dernière fois la main puis la replace dans ma poche avant de me diriger vers la sortie. Ces deux semaines ont été un moment d'échappatoire pour moi puisque je ne voulais en aucun cas déprimé face à lui et j'ai réussi mon pari, j'ai pensé à autre chose et tout allait mieux. Alors que je marche pour rejoindre l'extérieur et ma voiture, je suis alors pris d'une violente douleur dans ma jambe qui me contraint à m'arrêter rapidement de marcher.

electric bird.

ONGLET 1 ONGLET 2

Un peu troublé par le sms de Clay, je cherche du regard la bonne sortie pour les taxis. Le hall de l'aéroport ressemble à une fourmilière. Des anonymes se croisent sans faire attention à ce qui les entourent. Certains travaillent , d'autres partent ou reviennent de vacances. Composant une population hétéroclite. Je trouve le bon panneau et me dirige vers la direction qu'il indique. A travers les grandes baies vitrées de l'Aérogare, je constate qu'il pleut. Pas étonnant au mois de juin quand on sait que nous sommes en hivers en Nouvelle-Zélande. J'arrête ma course un instant, le temps d'enfiler mon trench coat beige. Je reprends mon téléphone et tout tirant ma valise. Je tape du pouce sur clavier tactile de mon iPhone afin de composer un message simple et concis qui rassure ma mère sur le fait que je suis bien arrivée à destination. Puis, je passe sur la conversation sms avec Clay . Dois-je répondre à son message ? Si je le fais, c'est l'encourager ? Mais d'un autre côté, je ne veux pas qu'il pense que j'en ai rien à faire. Je me mords la lèvre, indécise.

Puis vient le choc. Mon attention toute dirigée sur mon téléphone, je n'ai pas regardé devant moi. Donc l'homme qui s'est arrêté pour se masser la cuisse. J'émets un hoquet de surprise et commence à m'excuser. Désolé, je ne regardais pas où j'allais !!!. Je lève le regard vers cet homme. Rien de Cassé ? Ce visage ne m'est pas inconnu. Mon esprit fait rapidement le rapprochement avec Matteo . Un sourire éclaire mes traits. Matteo , Bonjour !!! C'est un ami journaliste de mon ex-mari. Nous nous sommes vraiment rencontré qu'une ou deux fois mais j'avais souvent entendue parlé de lui. Sans oublier, les vannes ou commentaires qu'il ne se gênait pas de lancer lorsque Clay arrivait à m'appeler de son lieu de reportage. Il ressemble beaucoup à mon ex-mari concernant sa conception du travail de journalisme de terrain. Aussi intrépide l'un que l'autre. Je vois qu'il se frotte la cuisse. C'est peut-être mon côté médecin qui ressort quand j'ajoute. Je t'ai fait mal ?

ONGLET 1 ONGLET 2