l'histoire de ma vie
We can turn around or we can give it up but we take what comes
tu étais l’un de mes meilleurs amis et j’ai l’impression de t’avoir complètement délaissé. soupire-je alors que je suis devant la tombe d’Arthur, un de mes meilleurs amis. Je faisais tout avec lui, depuis ma tendre enfance. Il était comme un frère malgré ma grande fratrie. Il faisait parti des meubles, il venait constamment à la maison, les parents l’appréciait et c’était l’un des rares qu’ils appréciaient dans mon groupe d’amis
c’est de ma faute si t’es plus là aujourd’hui je n’arrive pas à croire qu’il est parti, qu’il a fini par périr à cause des flammes. Nous faisions tout ensemble, les 400 coups comme on dit. Nous avions développé une passion commune pour le sport, la musculation, et les voyages. Nous adorions faire de la randonné et explorer les moindres recoins de la Nouvelle-Zélande. Enfin, c’était dans nos plans jusqu’à ce qu’il finisse par être pris entre les flammes dans une forêt de la région. Nous faisions un peu de camping et nous n’avions pas entendu le pyromane commencer à mettre son plan à exécution. Pourquoi vouloir détruire la nature ? Pourquoi tenter de vouloir détruire ce que dieu nous a donner ? Je n’ai malheureusement aucune réponse et je n’en aurais jamais. Le pyromane court toujours et j’ai même été interrogé à plusieurs reprises car on pensait au départ que c’était moi le coupable. Coupable de tuer mon propre meilleur ami ? Jamais
j’aurais dû mourir avec toi, ou te sauver continue-je alors que j’étais tout seul face à cette pierre tombale. J’avais tenu à participer aux frais de l’enterrement et mes parents ne s’y étaient pas opposés. Je ne pleure pas d’ordinaire, je ne suis pas comme ça. J’ai des émotions, mais je ne montre jamais rien. Je ne peux pas. Mais ce moment de faiblesse, seul dieu en est témoin. J’ai mal, mon coeur est serré et je ne sais que faire à part prier pour cet ami perdu bien trop tôt.
19 ans, ce n’est pas un âge pour mourir, c’est un âge pour vivre, pour exister on entend un brin de colère dans ma voix, mais j’essaie de ressaisir. Une larme perle alors sur l’une de mes joues. Mon émotion est forte, j’ai perdu un être cher, j’ai perdu un 8e membre de ma fratrie. J’aurais aimé que ce ne soit qu’un simple cauchemar mais c’est bel et bien réel et je sens la douleur s’en prendre à ma chair, à mes os.
Je sais qu’il y a une raison à tout ça, mais cette raison je l’emmerde je parle avec la colère mélangée à la tristesse. Je soupire, restant toujours immobile face à cette pierre tombale qui ne me ramènera jamais mon meilleur ami.
Je sais ce que je veux faire à présent. Et je le ferais pour toi. Tu ne peux pas devenir ambulancier. Il faut que tu deviennes médecin Louis je lève les yeux au ciel lorsque j’entends mon père me rabâcher encore et toujours la même chose. Depuis que je lui ai dis que je ne deviendrais jamais médecin, et que je voulais être pompier volontaire en parallèle de mes études pour devenir ambulancier, cet ancien militaire que j’ai pour père ne veut rien entendre. Depuis toujours, nous avons eu une éducation bien stricte, nous allons tous les dimanches à l’église et nous faisons toujours ce qu’ils veulent mais aujourd’hui, et depuis que Arthur est décédé, je ne veux plus les écouter au pieds de la lettre. Si je reste un catholique pratiquant et que je crois en cette religion, je ne veux plus leur obéir au doigt et à l’oeil. J’ai besoin de respirer, de prendre un peu d’air. De me sentir libre
J’ai toujours respecté votre choix, j’ai toujours écouter, toujours obéis, toujours été là pour tout le monde. J’aime cette famille, mais je n’ai pas envie de faire un métier que je ne veux pas faire. je ne lui ai jamais tenu tête comme aujourd’hui. J’ai bientôt 20 ans, et il faut que je trouve un meilleur chemin pour mon avenir. La fac, c’est terminé, avec les deux années que j’ai déjà, je peux encore faire quelque temps et je pourrais devenir ambulancier. Ce n’est pas compliqué, j’ai envie d’arriver au bon moment et j’ai envie de maintenir les gens en vie jusqu’à ce que les emmène voir un médecin qui pourra les sauver -malheureusement pas toujours.
Je ne te laisserai pas faire. Tu te dois de nous obéir. On te donne tout, on te paie tes études, on fait tout pour toi et tes frères et soeur. ah oui, çà pour tout faire, il fait tout. Il m’empoisonne et ma foi n’est pas assez grande pour que j’arrête d’étouffer.
J’ai toujours tout fait pour cette famille, je pense que j’ai au moins le droit d’enfin faire ce dont j’ai envie non ? Devenir pompier volontaire et être ambulancier, ne veut pas dire que je vais abandonner cette famille. J’ai prier, longtemps pour Arthur, malheureusement, je sais que çà ne le ramène pas mais je continue. Alors, j’ai vraiment envie de faire ça pour lui, pour les autres vies qui peuvent être en périls. je ne mens pas et il peut le voir dans mon regard. J’ai prié pour Arthur et je le fais toujours d’ailleurs. Je n’oublie pas. Je ne peux pas.
Louis, il va falloir faire un choix. et après cette conversation, j’ai fais le choix. J’ai suivi ce que me disait mon coeur, et mon esprit. J’ai fais ce que je voulais faire, peu importe les risques. Mais finalement mes parents ont acceptés mes choix, et m’ont trouvé très courageux d’affronter ma pire angoisse, le feu.
tu es parti sans prévenir et j’apprends par quelqu’un d’autre que par toi que tu es enfin de retour… tu ne crois pas que tu aurais pu me le dire tout de même ? Caroline a les larmes aux yeux et c’est de ma faute. Je suis parti rejoindre ma soeur à Haiti, j’avais besoin de prendre du recul sur ma vie et besoin d’être avec ma soeur. J’ai laissé derrière moi le reste de la fratrie, et Caroline, qui n’a rien compris. Je n’aurais pas dû agir comme ça, surtout pas avec elle mais je ne pouvais pas rompre. J’aurais dû mais je ne l’ai pas fais et j’ai tout de même tout essayé pour ne pas lui faire de mal mais partir sans un mot a été le coup de massue.
Je n’aurais pas du partir comme ça, mais je suis parti avec ma soeur sur un coup de tête ce fut le meilleur coup de tête d’ailleurs
aucune excuse n’est valable Caroline, et je n’ai pas envie de te mentir on peut me trouver pas mal de défauts, mais je ne suis pas un menteur, pas même un joueur. Je pensais l’aimer, je le pensais très sincèrement mais je m’étais trompé sur toute la ligne et je me mentais aussi à moi même. Ce jeu avait trop duré mais je ne savais pas comment faire pour réparer cette erreur. Caroline est une très belle femme, blonde, pas forcément le type de femme que je préfère, mais elle a su m’apprivoiser avec son humour, sa jeunesse, son affection. Elle est joueuse, attentionnée et elle est entré dans ma vie un an après la mort d’Arthur. Elle a été ma bouée de sauvetage. Du moins, c’est ce que je pensais. Je me suis accroché à quelque chose qui n’existait pas et je lui ai fais du mal. Je lui en fais encore.
nous sommes sortis ensemble pendant 4 ans Louis, ce n’est pas rien. Et du jour au lendemain, j’apprends par ta soeur que tu es parti avec Judith, tu m’as fais mal Louis et je le sais pertinemment
Je n’aurais pas dû, c’était idiot de ma part que pourrais-je dire de plus ?
Je ne peux pas accepter ce que tu me dis, ce n’est pas assez elle n’en démord pas, elle souhaite des explications que je ne peux pas lui donner
Je pensais qu’on allait se marier tous les deux bon sang Louis, nos familles étaient pour notre mariage, deux familles catholiques, tu imagines ? oui, j’imagine parfaitement. Si moi, j’avais déjà couché avec une fille, elle, en revanche, n’avait rien fais. Nous n’avions pas été très loin. Juste quelques préliminaires, des caresses, rien de plus. Elle m’avait toujours dis se préserver pour le mariage et c’était tout à son honneur. Je respectais ce choix et je n’étais pas parti à cause de ça.
Je ne sais que te dire. Il fallait que je parte. J’aurais dû faire les choses autrement, te le dire mais je n’ai pas pu. J’étouffais ici de mieux en mieux. Je vois le visage de la jeune femme se décomposer
Je ne sais pas comment je dois le prendre je ne sais pas non plus. Je passe ma main dans mes cheveux
ne le prends pas mal. Ce n’est pas toi. Vraiment Caroline j’essaie de prendre sa main mais elle la retire rapidement
je sais que tout le monde dit ça mais je n’aurais pas dû rester aussi longtemps avec toi, je ne voulais pas te faire souffrir je n’ai pas fini ma phrase que je n’ai pas vu la gifle arriver. Je l’avais certainement mérité.
Ma vie aujourd’hui se résume à mon métier, un métier que j’aime plus que tout et je le fais bien. A chaque fois que je vais sur une intervention, Arthur est toujours dans mon esprit. Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il m’aide à réussir mes interventions, il m’aide aussi à ne pas penser aux effets du feu et à avancer dans mon travail. Ma foi est toujours bien présente, je vais toujours à l’église le dimanche et nous avons toujours nos repas de famille même si j’aimerais bien freiner un peu sur l’église. Ce n’est pas que ma foi n’est plus la même ou qu’elle s’est amoindrie, au contraire, elle est toujours aussi forte, mais je me délaisse un peu de l’église et j’aimerai prendre le temps pour moi. Je sais que cela peut paraître un peu égoïste mais j’en ai besoin. Je prie déjà moins qu’avant, mais çà ne veut pas dire que je ne suis plus un vrai catholique. Je ne sais pas comment le dire à mes parents, en même temps, j’ai 30 ans, je ne peux plus les laisser me dicter ma vie en dehors de mon métier.
Quand est-ce que tu te trouves une jolie femme et que tu fondes une famille ? ma mère aimerait que je me pose, que je trouve quelqu’un mais je sais au fond qu’elle aimerait bien que je me remette avec Caroline.
maman… encore un déjeuner du dimanche que je ne voulais pas affronter
Caroline était très bien pourtant mon chéri je soupire tout en levant les yeux au ciel
Non, elle n’était pas pour moi maman je n’ai pas envie d’épiloguer là dessus
Pourquoi ? Vous auriez pu vous marier et avoir une belle famille tous les deux comment lui dire que je ne la voyais pas avec moi, je ne voyais aucun futur avec elle.
Maman, j’ai beau être catholique, ma foi n’était pas assez grande pour elle ma mère ouvre la bouche pour dire quelque chose mais aucun son ne sort
je suis désolé elle me regarde, et j’ai l’impression de l’avoir déçue
je veux simplement que tu sois heureux, mais j’ai l’impression que quelque chose s’est éteint et ne s’est jamais rallumé depuis la mort d’Arthur et je pense qu’elle a raison.