wellington drift → bart

Ce soir-là, Cleo avait rendez-vous avec Bart. Rien de très fou ; un simple resto entre amis. Car oui, la jeune femme considérait bel et bien le pilote comme un ami puisqu’elle l’a rencontré il y a fort longtemps. Quelle n’avait pas été sa joie – et sa surprise aussi – de le croiser ici. Oh certes, elle avait lu quelque part qu’il vivait en Nouvelle-Zélande mais c’est un peu vaste quand même. Comme quoi, le monde est petit. Pour fêter ça, ils allaient donc dîner en ville et comme elle avait suffisamment pédalé comme ça et qu’elle n’avait envie d’embêter Seth pour qu’il la dépose, elle prit un taxi, une fois n’est pas coutume. La soirée se déroulait à merveille ; ça changeait un peu de discuter avec quelqu’un qu’elle connaissait déjà. Oh, la rouquine avait bien entendu fait la connaissance d’un paquet de gens depuis qu’elle était là mais ce n’était pas pareil, elle n’avait pas l’impression de pouvoir se reposer sur eux ou même d’être tout à fait elle-même avec eux. Il n’y avait qu’avec Seth qu’elle pouvait se le permettre et ça tenait surtout du fait qu’ils vivaient ensemble.

Tout ça pour dire que, pour une fois, ça lui faisait réellement plaisir de sortir un peu en bonne compagnie sans avoir à se forcer à faire comme si elle s’amusait.

« Mais tu sais, c’est pas à moi qu’on aurait dû retirer le permis mais à tous les gens de cette île. » dit-elle entre deux gorgées de Canada Dry amélioré.

Etant donné que c’est Bart qui lui avait appris à conduire il y a dix ans de cela, elle avait longuement hésité avant de lui avouer qu’on lui avait retiré son permis un mois plus tôt et que depuis, elle était obligée de pédaler par n’importe quel temps. Enfin, quand son mari ne la conduisait pas ici ou là, ce qui arrivait quand même assez souvent. Et qu’en attendant, sa voiture restait bien tranquillement à l’abris dans leur garage. Alors bien sûr, c’était un peu gros d’accuser tous les insulaires, mais Cleo était drôlement remontée contre les flics de cette ville, en tout cas. C’est complètement con de retirer son permis à quelqu’un qui roule « un peu vite » en centre-ville à quatre heures du matin quand tout le monde dort et qu’elle avait juste envie de rentrer le plus vite possible d'une longue et barbante soirée de travail pour se glisser sous sa couette.

Bien sûr que si, Cleo ferait toujours genre c’est la faute des autres ; c’étaient eux qui roulaient comme des petits vieux sortis de l’hospice en semaine, quand il y a le plus de monde sur les routes. Mais elle ne crut pas bon de répliquer et se contenta de faire la moue. Elle se doutait bien qu’il la taquinait et jouait le jeu en faisant comme si ça l’affectait alors que pas du tout. Puis Bart se mit à la narguer en lui rappelant à quel point ça peut être libérateur de conduire. Ça, l’écossaise ne pouvait pas dire le contraire, ça lui manquait pas mal, d’autant plus quand elle avait des courses à faire ou bien qu’elle devait rentrer du boulot à pas d’heure en essayant de faire tenir tout son matériel sur son porte-bagage. Mais il fallait voir le côté positif des choses dans une situation telle que celle-ci : elle faisait du sport. Pas qu’elle en ait particulièrement besoin, ce n’était pas comme si elle avait besoin de faire un régime – ça serait même plutôt le contraire – et à son travail, c’était un peu comme de passer quelques heures à la salle de sport mais en attendant, ça lui faisait de jolies jambes musclées, c’était toujours ça de pris. Elle haussa les sourcils et répondit avec un petit air malicieux :

« Qu’est-ce qui te fait croire que je dépends de qui que ce soit ? »

Bon, si elle devait être tout à fait honnête, ça lui arrivait mais pas tant que ça. Après tout, Cleo avait l’habitude de se débrouiller par elle-même et c’était bien pour cette raison qu’elle avait ressorti son vieux vélo. Puis le jeune homme voulut savoir ce qu’elle avait bien pu faire comme bêtise pour qu’on lui retire son permis et cette fois, elle grimaça pour de bon. Maintenant qu’elle y pensait, elle s’apercevait qu’en réalité, il s’agissait plus d’une succession de petits accrochages idiots qui avaient lentement mais sûrement fait chuter le nombre de points sur son permis jusqu’à ce qu’il arrive ce qui devait arriver que de véritables problèmes.

« Hum, alors y a eu cette voiture que j’ai un peu emboutie parce qu’elle démarrait pas alors que le feu était vert et que je faisais pas très attention, plusieurs feux rouges grillés et pas mal d’excès de vitesse et de non-respect du port de la ceinture. »

Elle n’y pouvait rien, elle avait l’impression de suffoquer lorsqu’elle la bouclait et puis de toute façon, elle était derrière le volant donc c’était elle qui prenait le moins de risques, se déculpabilisait-elle la plupart du temps.

Mariage ? De quoi, mariage ? Cleo resta quelques secondes à papillonner des yeux avant que ceux-ci ne se posent sur son alliance. Oh ! Cette petite chose parlait d’elle-même et c’était bien pratique, ça repoussait pas mal de boulets, autant au travail qu’en soirée, avait-elle remarqué. Quand bien même, ce n’était pas parce qu’elle était mariée qu’elle était dépendante de son mari. Enfin, ça, ce dont elle essayait de se persuader parce qu’en vérité, elle avait beau ne le connaître que depuis quelques mois, il fallait bien admettre que Seth était ce qui se rapprochait le plus de la famille dont elle rêvait secrètement depuis qu’elle n’en avait plus. Un sourire étira ses lèvres.

« Okay, oui, je suis mariée. Ça fait pas longtemps alors j’ai pas encore le réflexe de me présenter comme Madame Carter et non plus comme Mademoiselle McLeod. »

A vrai dire c’était toujours surréaliste comme scène ; le mariage, elle le savait depuis ses dix-huit ans, était la seule et unique condition pour qu’elle hérite et pourtant, elle avait repoussé cette idée en bloc pendant douze longues années, songeant qu’elle ne resterait que très peu de temps dans ce milieu qu’elle détestait et où on bossait pour des clopinettes. Et puis, la vie vous pousse à faire certains choix que vous n’auriez jamais cru faire et c’est ainsi qu’on se retrouve marié à un homme rencontré grâce à une petite annonce passée sur le net et riche. L’un dans l’autre, c’était carrément mieux que sa situation précédente donc elle ne le regrettait pas mais elle avait bien conscience que ce n’était pas le schéma classique. Mais ça, c’était le genre de choses qu’elle gardait bien entendu pour elle.

Mais la réaction de Bart apprenant toutes les infractions au code de la route qu’elle a commises ces derniers mois chassent alors ces pensées de son esprit et la font rire.

« C’est pas faute d’avoir essayé, tu sais. »

La rouquine ne se considérait pas comme une mauvaise conductrice pour autant ; elle était juste un peu impatiente – ce dont Bart devait ce souvenir, probablement – et tout le monde est tellement mollasson sur la route par ici. De plus, excepté la fois où elle était rentrée dans une autre voiture, elle représentait plus un danger pour elle-même que pour les autres, en fin de compte.

« Je sais, je sais, tu m’as toujours dit d’être attentive au volant. C’est ma faute, Senseï, et pas la tienne. T’as été un excellent professeur. »

Elle aussi termine son verre et s’apprête à partir quand il lui pose une colle. Quand est-ce qu’elle le récupère, son permis ? Voilà une question qu’elle n’avait pas encore eu le temps de se poser.

« Je sais pas, faudrait que je me renseigne à ce sujet, t’as raison. »

A peine sortie du restaurant, Cleo allume une cigarette, même si elle sait pertinemment qu’elle va devoir l’écraser après une ou deux taffes. Peut-être que Bart accepterait qu’elle fume dans sa voiture mais c’est la rouquine qui s’y refuse. Même dans sa propre voiture, il est interdit de fumer, la fumée imprègne tous les tissus et met un temps fou à se dissiper. Et on est tous d’accord pour dire qu’il n’y a rien de pire qu’une vieille odeur de tabac froid. Puis, quand elle voit la voiture vers laquelle ils sont en train de se diriger – on dirait celle de James Bond -, ça la conforte dans l’idée qu’il ne faut surtout pas fumer dans cette merveille. Mais la jeune femme n’a pas le temps de s’émerveiller plus que ça que son ami pour lui demander si la liberté toute relative qu’offre le célibat ne lui manque pas. C’est une question qu’elle ne s’est jamais posée parce qu’elle n’a pas l’impression d’être en cage. L’écossaise hausse les épaules.

« Tu sais, c’est pas très différent. C’est pas comme si je me tapais tout ce qui passait avant d’être mariée ou encore comme si Seth était du genre donneur d’ordres. Ça serait même plutôt le contraire. Tout ce que ça change, c’est que maintenant il y a quelqu’un qui s’inquiète de ce qui pourrait m’arriver. »

Et donc qu’elle devait prendre ça en compte lorsqu’elle prenait une décision. Fini de se jeter tête la première dans une activité comportant un risque potentiel. Enfin, fini… façon de parler puisque c’est tout excitée que Cleo assiste à l’altercation entre Bart et ce freluquet sorti d’on ne sait où pour mettre le pilote au défi, y allant même de son petit commentaire :

« J’crois que tu sais pas à qui tu t’adresses, minus. »

Inutile, comme commentaire, du genre qui ne servait qu’à remettre de l’huile sur le feu mais c’était sorti tout seul. Bref, l’altercation se termine sur un défi et un rendez-vous. Bien évidemment, Bart décide d’accepter le challenge, c’est son côté compétiteur qui ressort, celui qui lui a fait gagner plein de prix. Puis il se tourne vers la rouquine et lui demande si elle veut qu’il la dépose chez elle avant d’aller lui donner une leçon.

« Tu plaisantes ! J’peux venir ? Hein, dis, s’il te plaît ? Je ne crierai ni ne vomirai pas, promis. »

Comme si on pouvait promettre ce genre de choses… mais elle ferait de son mieux car elle avait très, très envie de participer étant que co-pilote à une course de rue à la Fast&Furious.

Bart lui dit qu’il pourrait être le gars qui s’inquiète de ce qui pourrait lui arriver à elle et Cleo se rend compte qu’elle n’a même pas vu leur relation évoluer. Pourtant c’est le cas ; sinon il ne dirait pas ça. Et elle se rend également compte que la réciproque est vraie. Comme quoi, c’est plus insidieux qu’on ne le croit, ce genre de choses. Puis elle se marre parce qu’elle sait pertinemment que son ami ne sera jamais un mari. Non, pour tout dire, Bart est l’exemple parfait de l’image que Cleo se fait des hommes en général. Le genre qui couche au premier rendez-vous, qui s’éclipse au petit matin et qu’on ne revoit plus jamais. Le genre de gars qu’elle évite à tout prix, en résumé. Mais en tant qu’ami, c’est tout le contraire et c’est l’essentiel dans le cas présent.

« J’avais saisi, t’inquiète. Elle est pas née celle qui parviendra à te passer la bague au doigt. »

Elle sourit et c’est alors que le jeune con les interrompt pour lancer un défi au pilote et se barrer comme il était venu. Surréaliste. Mais la rouquine y voit une bonne occasion de se lancer dans une aventure qu’elle pourrait raconter plus tard à ses petits-enfants, en mode mamy rock’n’roll. Sauf que Bart hésite, prouvant qu’il s’inquiète bel et bien pour elle. Attendue ? Cleo n’était pas sûre de l’être. Après tout, Seth avait l’habitude de la croiser quand il rentrait à la maison et qu’elle partait bosser, et vice versa alors on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils s’attendaient l’un l’autre, si ? Bref, elle leva les yeux au ciel et ne trouva rien de mieux à répondre que :

« T’y tiens à cette histoire de privation de liberté post-mariage, on dirait. Puisque je te dis que je peux encore faire ce que je veux. »

C’est alors qu’il monte à bord de son bolide et lui ouvre la porte côté passager. L’écossaise s’empresse de tirer une dernière taffe et écrase sa cigarette sous son talon avant de prendre place, un sourire jusqu’aux oreilles. Puis, sans crier gare, Bart se met à parler de dindes, ces volatiles qui avaient le don de donner des sueurs froides à Cleo depuis la sortie de Far Cry 5.

« M’en parle pas, elles ont tellement la rage qu’il faut limite leur vider un chargeur dans la tronche pour qu’elle lâche l’affaire. Mais si on s’associe, peut-être qu’on les aura, tu crois pas ? »

Non seulement elle était libre mais en plus, elle n’appartenait à personne d’autre qu’à elle-même et il en serait toujours ainsi parce qu’elle n’était pas un objet et, qu’étant majeure, elle faisait ce qu’elle voulait quand elle le voulait. Sans déconner, on n’était plus dans les années cinquante ! Et c’est précisément pour cette raison qu’elle n’hésita pas une seule seconde à monter dans la voiture de Bart après avoir écrasé sa cigarette. C’était donc parti pour une course de rue, Fast&Furious-style. Dans la franchise, il y avait toujours plein de filles à moitié nues venues encourager/pêcho – rayer la mention inutile – les participants mais la rouquine était fière de pouvoir dire qu’elle ne ferait pas partie de ce genre de femmes-objets. Non, elle, elle serait le co-pilote. Un co-pilote un peu nul, elle en convenait, étant donné qu’elle connaissait sûrement moins bien les rues de Wellington que son ami mais quelle importance ? Elle était quand même pas mal fière.

Et sur le trajet, voilà qu’ils s’étaient mis à parler du tout dernier jeu vidéo à la mode, à savoir Far Cry 5 et ses dindes démoniaques. La première fois qu’elle y avait joué et qu’une de ces saletés de volatiles l’avait attaquée, l’écossaise n’avait plus rien compris à sa vie. Oh certes, elle avait entendu dire plein de choses incroyables sur les oies et les cygnes mais les dindes… une technique de fourbes, on ne les voyait clairement pas venir. Mais techniquement, à deux et munis d’explosifs, ça devrait passer crème. Cela étant dit, Cleo était un peu surprise que ce soit le genre de jeux auquel Bart jouait ; elle le connaissait plutôt fan de Need for Speed mais c’était une bonne nouvelle parce qu’elle, les jeux de voitures en dehors de GTA, elle connaissait moins bien.

« Carrément, un génocide de dindes, voilà ce qu’elles méritent. »

Et puis, au détour d’une ruelle coupe-gorge, ils étaient arrivés au lieu de rendez-vous, semblait-il puisqu’il y avait pas mal de kékés avec des voitures tunnées au max – le summum du mauvais goût selon la rouquine mais bon… - rassemblés au même endroit. Mais les bombes toutes plus artificielles les unes que les autres se feraient beaucoup plus rares que dans les films… et il manquait Rita Ora pour donner le top-départ… Cleo n’irait pas jusqu’à dire que c’était une déception mais elle se sentait tout de même un peu flouée.

Inutile de lui rappeler de boucler sa ceinture, c’était un réflexe dès qu’elle montait en tant que passagère dans une voiture. Après tout, son père et sa mère étaient quand même morts tous les deux dans un accident de voiture alors ça laisse des traces. Non, ce n’est que lorsqu’elle conduit qu’elle ne prend pas la peine de l’attacher parce que c’est peut-être con – enfin, pas tant que ça, demandez à n’importe quel cascadeur, si vous en connaissez -, mais on se sent quand même nettement plus en sécurité derrière le volant. Et puis il y a aussi cette pensée un brin morbide que, même en cas d’accident mortel, la seule personne à blâmer, ça sera vous. Bref, la course un peu minable sur les bords quand même est lancée et c’est l’éclate. Cleo a toujours adoré la vitesse, sinon elle aurait toujours son permis à l’heure actuelle. Donc oui, c’est l’éclate et sans la moindre pression puisque ce n’est pas elle qui conduit et que sa vie est entre les mains d’un professionnel. Et… ça se termine bien trop vite à son goût. C’est vrai, quoi, c’est un peu comme les montagnes russes, on n’a clairement pas envie que ça ne dure que quelques secondes. Et pourtant c’est le cas.

Mais la rouquine reste sage et s’interdit de réclamer un tour, d’autant que Bart lui balance alors une liasse de billets – qui ne sont pas des billets de Monopoly -, un peu comme si elle était sa gagneuse et qu’elle avait bien mérité ce pourcentage sur ce qu’elle venait de lui rapporter, en précisant bien que ce sont sûrement des billets volés.

« Quoi ? »

L’écossaise écarquille les yeux et tourne et retourne la liasse entre ses mains. Ç’avait vraiment cette gueule-là, des billets volés ? Ça ressemblait à n’importe quel autre billet – pensait-elle parce que bon, en dehors des billets de 5, 10 et 20 australiens, il ne lui était pas souvent arrivé d’en tripoter d’autres jusqu’à il y a peu. Elle qui croyait qu’il y aurait des capsules d’encre fluorescente pour les retrouver et tout, ben non, rien de tout ça.

« Tu crois ? Mais ça risque rien ? »

Non parce que si c’était pour se faire choper avec, alors autant aller les enterrer directement, non ? Elle s’était déjà faite arrêter une fois et ça n’avait pas été la joie. Je sais ce que vous vous dites : pour une femme qui bosse dans un milieu très illégal, elle panique pas mal pour quelques billets mais il faut dire que ça faisait quinze ans qu’elle bossait là-dedans sans jamais s’être fait pincer et sa paranoïa y avait sûrement pas mal aidé.

Enquêter sur des billets volés ? Ah, non merci. C’est comme ça qu’on remonte une piste jusqu’à arriver à un nid d’embrouilles et si Cleo voulait éviter quelque chose, c’était bien les embrouilles. Mais de toute façon, elle savait bien que Bart n’était pas sérieux. C’est qu’elle commençait à bien le connaître et elle parvenait sans trop de mal à distinguer le sarcasme dans sa voix. La liasse de billets avait à présent perdu tout intérêt aux yeux de la rouquine qui la laissa tomber sur le sol de la voiture. Mais c’est alors que Bart eut l’idée du siècle : dépenser tout ce fric d’un coup. Autant dire que c’était là une chose qu’elle ne s’était jamais permise – même une fois riche – et dont elle avait toujours rêvé. La question c’était que faire avec une telle somme ? Son ami avait bien des idées mais elles n’étaient pas des plus glamours. Quoique, le casino avait son charme mais ça ne marquait pas suffisamment le coup. Ce fut à son tour d’avoir une idée. Cleo gigota sur son siège et s’accouda au dossier de sorte à pouvoir regarder Bart.

« Tu dois sûrement faire ça à chaque fois que t’es en déplacement mais on se ferait pas une nuit dans un palace ? »

Les halls en marbre blanc, les suites plus grandes que son ancien studio, le roomservice, les bouteilles de champagne dans des seaux à glace, les baignoires/piscines incrustées dans le sol, ça vendait clairement du rêve. Le seul hic, c’est qu’elle n’avait pas la moindre idée de combien pouvait coûter une nuit dans ce genre d’endroit. Était-ce plus cher que ce qu’ils venaient de gagner ? Si oui, alors c’était carrément exagéré… voire du vol mais sinon, elle était carrément partante. Mais, et Seth dans tout ça, vous demanderez-vous ? Il effleura bien l’esprit de Cleo qui se demanda si elle devait prévenir. Sans doute que oui mais pour dire quoi ; « lol slt, je rentre pas ce soir, je passe la nuit avec un ami dans un hôtel de luxe, bisou » ? Non, définitivement non. Mais d’un autre côté, elle savait que si elle ne prévenait pas, il allait s’inquiéter. Oh bon, elle verrait plus tard.