j'me connais pas et toi, maman, dis-moi comment tu m'imagines

bailey bradshaw

à mon souvenir, accroche sur l'mur un cadre sans photo

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Bailey, ça a toujours été ce gamin facile à vivre. Celui qui fait le moins de caprice parmi tous les enfants, qui comprend qu’il n’aura pas un jouet de plus à Noël quand la famille est endettée, qui écoute les personnes qui ont besoin d’une épaule sur laquelle s’appuyer. Sa gentillesse n’est pas liée à une naïveté enfantine, il sait reconnaître la franchise à l’hypocrisie, faire la différence entre quelqu’un qui a besoin de lui et quelqu’un qui se sert de lui. ◊ Il suffit d’un rien pour le faire sortir de ses gonds, quand le sujet le touche réellement. Il a le sang chaud, sa colère peut grimper à une vitesse folle et comme tous les jeunes de son âge, il insulte plus que nécessaire. S’il estime qu’il est allé trop loin, il lui arrive parfois de s’excuser. Ça reste rare, selon lui, tout arrive pour une raison et s’il a dépassé les bornes avec quelqu’un, c’est que ça devait arriver à un moment ou à un autre. ◊ C’est un grand manipulateur. Malgré les connotations négatives de ce mot, il évite de se servir des autres à des fins malsaines. Il est rare d’allier la gentillesse à la manipulation, qui elle-même va de pair avec l’égoïsme. Tout ce que Bailey dit ou fait, c’est pour son bien-être. Depuis de nombreuses années maintenant, il a décidé de prendre sa vie en mains et de penser à lui en priorité, de tout faire pour être heureux, par tous les moyens possibles. ◊ Il parle beaucoup et à tout le monde, il n’a jamais eu cette timidité que beaucoup de jeunes ont. Lui, il allait dire bonjour aux inconnus dans la rue, discutait avec tous les jeunes de sa classe. Il n’a jamais eu de mal à s’intégrer quelque part, que ce soit en cours ou dans un club de sport, sa facilité à communiquer l’ayant toujours aidé à être parmi les noms populaires des endroits qu’il fréquentait. ◊ Une chose qui a été difficile pour ses parents adoptifs, durant sa jeunesse, c’était les repas. Manger est presque un calvaire pour lui, tant il n’aime pas perdre son temps à se nourrir. Il préfère boire un coup et partir vers de nouvelles aventures, c’est sûrement le garçon le moins gourmand du monde. ◊ On a demandé à de nombreuses reprises aux parents Bradshaw si Bailey était hyperactif, tant il aimait bouger de partout. Courir dans le jardin, monter aux arbres, aider les grands-parents à entretenir les plantes. Pour tout ce qui est activité physique, il était toujours le premier, c’est pourquoi il a fréquenté de nombreux clubs de sports. Il est passé du foot, au judo, au tennis, au rugby, à la boxe. Finalement, il a opté pour la natation, quelques fois par semaine, il plonge dans la piscine municipale et oublie le reste du monde. ◊ Apprendre, c’est quelque chose que Bailey a toujours adoré. L’histoire du monde, celle de son pays, les erreurs que les gouvernements ne devraient pas refaire. Connaître des poèmes sur le bout des doigts, des pièces de théâtres, l’entièreté du corps humain. Il a les études faciles, il aime aller en cours, rendre de bons devoirs et recevoir d’excellentes notes. C’est son parcours intéressé qui l’a mené jusqu’aux études de médecine, jusqu’à tout stopper brusquement lorsqu’il a quitté le pays. ◊ Pour lui, ça a toujours été la famille avant tout. Apprendre qu’il a été adopté n’a pas été un grand choc pour lui, ses parents ont pris la décision de l’informer lorsqu’il était très jeune. Son père était son modèle, sa mère était son héroïne, mais il ressentait un manque qu’il n’a jamais pu combler, qui a commencé à se calmer lorsqu’il a entamé les recherches de sa famille biologique. La famille avant tout, oui, mais peut-être pas celle qui l’a adopté. ◊ Il ne tient pas l’alcool, il lui suffit d’un verre pour être complètement ailleurs. Alors il touche aux liqueurs qu’aux fêtes importantes ou lorsqu’il se sent réellement stressé, qu’il a besoin de quelque chose pour le calmer. De même, il n’a jamais été un bon fumeur, il a déjà tenté mais ce n’est pas ce qu’il aime le plus. L’odeur ne le dérange pas, mais il préfère que cette fumée n’atteigne pas ses poumons. ◊ Il aime les animaux, il a eu un lapin nommé Panpan quand il était petit, et ses parents avaient un chien avant même qu’il ne rejoigne lui-même la famille. Habitué au contact de ceux-ci, il a malgré tout du mal avec ceux qui ne lui appartiennent pas, surtout ceux qui lui paraissent agressifs, ou juste trop gros.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ dylan sprayberry</pris> bailey bradshaw

l'histoire de ma vie

tes battements d'cœur me font imaginer ton sourire

Des médecins autour d’une prisonnière et un bébé arraché à sa maman dès la naissance, voilà comment Bailey est venu au monde. Un nouveau-né a besoin d’attention, de parents qui prennent soin de lui, qui le font passer avant tout le reste. Et avec un père qui s’est tiré on ne sait où et une mère derrière les barreaux pour encore quelques années, la conclusion des services sociaux a été radicale et facile à prononcer : le petit n’avait aucune chance de s’en sortir. La maison d’adoption dans laquelle il s’est trouvé durant les premiers jours de sa vie a pris la décision de le confier à une famille qui, elle, pouvait s’occuper d’un enfant, à défaut de pouvoir le concevoir elle-même. Les Bradshaw, un homme et une femme issus d’un milieu modeste, qui avaient beaucoup d’amour à donner à un petit être comme lui. Le père l’a pris dans ses bras et n’a plus jamais voulu le lâcher, si ce n’est pour signer toute la paperasse liée aux procédures d’adoption. C’est ainsi que Bailey est devenu un Bradshaw, à quelques jours seulement, c’est comme si cette famille avait toujours été la sienne, qu’il n’a jamais appartenu à la femme qui l’a porté neuf mois dans son ventre.

Les parents adoptifs de Bailey étaient deux personnes correctes, avec des valeurs familiales et personnelles que peu de personnes peuvent se vanter d’avoir. Complimentés à de nombreuses reprises sur la façon qu’ils avaient d’éduquer leur fils, il y a malgré tout une décision qui a suscité les critiques de leur entourage. L’informer, lui expliquer que ce n’est pas dans le ventre de maman qu’il a passé neuf mois, mais dans celui d’une autre femme, qui n’est pas sa mère pour autant. Pour un petit garçon de son âge, quatre ans à l’époque, c’est difficile à assimiler. Il a passé plusieurs jours à demander à ses parents s’il pouvait rencontrer cette fameuse femme, sans réellement se rendre compte du rôle qu’elle a joué dans sa vie. C’est elle qui l’a mis au monde, elle qui a pris soin de lui durant des mois pour qu’il naisse en parfaite santé. Au bout d’une semaine, il a abandonné ses nombreuses questions à son sujet, son envie de la rencontrer, et a repris sa vie en faisant des caprices pour d'autres choses moins importantes, des bonbons, par exemple, assimilant au fil des années toutes les informations qu’il n’avait pas comprises à cette époque-là. Il avait des parents adoptifs, ses parents, sa mère, son père. Et puis des parents biologiques, un géniteur, une génitrice, des gens qui l’ont abandonnés. Les détails de l’adoption, la prison, le père absent, ça, il ne l’a jamais su.

C’est à l’âge de dix ans que Bailey a appris quelque chose qui, sans le savoir à cette époque-là, allait changer sa vie. Ses parents l’ont fait s’asseoir sur le canapé, souriants comme deux enfants, et lui ont dit une chose qu’il ne pensait jamais entendre de sa vie : tu vas avoir un petit frère, ou une petite sœur. On lui avait bien expliqué, à de nombreuses reprises, que les médecins avaient été clairs avec eux il y a une dizaine d’années, « vous ne pourrez pas avoir d’enfant », avaient-ils annoncé au couple. Les années avancent, la technologie évolue, une erreur a été commise. Et ce qu’ils désiraient tant est finalement arrivé, dix ans après, elle est tombée enceinte. Il a assisté à l’annonce aux grands-parents et une phrase prononcée par sa grand-mère l’a profondément affecté, même s’il ne l’a pas laissé paraître devant eux. Je vais enfin avoir des petits-enfants. Il aurait pu lui faire remarquer qu’il était là, qu’il était son petit-fils autant que le futur bébé, qu’il n’avait rien à lui envier. Mais il n’a rien dit, s’est enfermé dans sa chambre et a commencé à imaginer comment aurait été sa vie s’il n’avait pas été abandonné. Quand le ventre de sa mère s’est arrondi, qu’il a senti les premiers coups de son petit frère, il s’est imaginé cette femme dont ils n’avaient pas parlé depuis de nombreuses années. Elle avait vécu sa grossesse, l’avait senti bouger dans son ventre, avait vécu avec lui durant neuf mois. Et il a de nouveau eu cette envie de la rencontrer et cette fois-ci, l’idée ne l’a jamais quitté, bien qu’il se soit gardé de la communiquer à ses parents.

Et puis, ce petit frère, il est né. Les différences entre lui et Bailey se sont installées très rapidement, en commençant par le prénom qu’ils ont choisi de lui donner. Le prénom du grand-père. Ce n’est qu’un détail et au début, l’aîné Bradshaw n’en avait rien à faire, il niait l’évidence. Dans leur petite maison, l’entourage familial fusait, les proches voulaient tous voir le bébé. Il a tes yeux, qu’ils disaient. Il a ton sourire, ce petit air coquin, tes grosses joues. Ouais, ce gosse, il avait tout ce que Bailey n’avait pas de ses parents adoptifs. Les liens du sang, voilà ce qui le différenciait de son frère. Ils avaient le même nom de famille, les mêmes parents, leur chambre au même étage et pourtant, ils vivaient dans un monde totalement différent. Et il s’est posé des questions, Bailey, des tonnes de questions. Est-ce qu’il a le même rire que sa mère ? Les yeux de son père ? Le fait qu’il s’énerve facilement est-il lié à la génétique ? Des questions qui ont renforcé son envie de retrouver ses parents, de sauter le pas, d’entamer des recherches. Mais il n’a rien fait, priant intérieurement pour que cette sensation de solitude s’en aille avec le temps, pour que son frère et lui soient liés, que plus rien ne les dissocie, qu’ils fassent réellement partie de la même famille.

Sa famille n’était pas forcément aisée, mais les parents Bradshaw mettaient un point d’honneur à donner de l’argent de poche aux enfants, s’ils étaient sages durant le mois. Ranger la chambre, faire la vaisselle, passer l’aspirateur dans le salon. S’ils s’activaient aux tâches ménagères, ils recevaient une petite somme. Cet argent, Bailey a arrêté de le dépenser après la naissance de son frère. Il l’a laissé de côté, dans une enveloppe, sous son lit, et n’y touchait jamais. Même lorsqu’il avait envie de s’acheter un nouveau jeu, un livre, ou même une gourmandise, il laissait son butin de côté. Quand il allait acheter le pain avec plus d’argent qu’il n’en faut, il gardait la monnaie pour lui, ne la rendait pas à ses parents. Ce n’est pas du vol, après tout, ils ne demandaient jamais les pièces restantes, habituellement il se payait des sucreries avec. Il aidait ses voisins à repeindre les murs de chez eux, la vieille du bas de la rue à remonter les courses chez elle, il taillait les buissons du gars au chien du quartier d’à côté. Tout ça pour quelques billets, qu’il rangeait encore et toujours sous son lit. Il avait décidé de gagner de l’argent « au cas où », de cacher son petit trafic à ses parents, de rester le même gars sérieux qu’il a toujours été. Et finalement, il a récolté de l’argent durant dix longues années. Dans le dos de ses parents, pour des raisons qui ne concernent que lui.

Dix-neuf ans et toujours chez ses parents. Pour Bailey, ce n’était pas une honte, il était là-bas pour une bonne raison : il avait débuté ses études de médecine et n’avait pas le courage ni l’envie de quitter la maison familiale. Se trouver un job étudiant, payer un loyer, de quoi se nourrir et toutes les factures, ça ne l’attirait pas réellement. Il avait dit à ses parents qu’il partirait de chez eux une fois diplômé et que, quand il jouirait d’un salaire de médecin, il rembourserait tous les frais qu’il leur a coûtés. Quitte à essayer de leur acheter une maison un jour, s’il réussit à être réputé dans sa profession. Avec ses excellentes notes, son parcours scolaire sans faute et son début d’études supérieures, le jeune Bradshaw faisait la fierté de sa famille. De son père, de sa mère, pas de son frère. Lui, il était jaloux de l’importance que lui accordaient ses parents et un jour, les deux se sont disputés. Neuf ans, dix-neuf ans, c’est le gamin qui a réussi à toucher profondément son grand frère. Il lui a dit qu’il n’était pas de la famille, que s’il était chez eux, c’était uniquement parce que d’autres personnes n’avaient pas voulu de lui avant même qu’il vienne au monde. Un rejeton, qui devrait arrêter de profiter de la gentillesse de gens qui ont finalement eu ce qu’ils voulaient : lui. Ils voulaient un enfant, vivre une grossesse, un accouchement. Ils l’ont eu, et oui, ce n’était pas Bailey. C’est cette altercation qui a motivé le jeune homme a faire quelque chose qu’il désirait déjà depuis de nombreuses années. Il avait de l’argent, sous son lit, suffisamment d’argent pour engager un détective privé. Après un entretien avec lui, c’était clair. Il allait retrouver ses parents biologiques, il n’avait plus qu’à attendre son appel.

Cet appel il l’a attendu longtemps, très longtemps, parce qu’il a annulé les recherches pendant deux ans. Il s’était repris en main, avait excusé son frère, souhaitait poursuivre ses études. Le détective avait déjà commencé à fouiller le passé de Bailey, l’endroit où il est né, la prison pour femmes dans laquelle était incarcérée sa mère biologique. Des recherches qui ont pris du temps à l’homme, qui valent de l’argent. Alors le détective ne s’est jamais arrêté, dans son coin, il a continué les recherches sur la mère du jeune homme. Son prénom, Alice, là où elle vit, la Nouvelle-Zélande. Ses contacts, sa famille, il avait tout trouvé. Il a continué ses recherches dans le dos de Bailey et deux ans après, il l’a rappelé en lui disant qu’il avait tout ce qu’il avait toujours désiré. Cet appel, il ne l’attendait plus, mais il a sauté sur l’occasion. Le jour-même, il est retourné chez lui sans vraiment savoir ce qu’il avait envie de faire. Il a tout abandonné pour la rejoindre. Sa famille adoptive, ses affaires personnelles, ses études, sa vie. Il a quitté le domicile familial, s’est payé un billet d’avion avec le reste de ses petites économies et est arrivé en Nouvelle-Zélande avec ce désir d’en savoir plus. Il voit en elle sa famille, la personne qui manque à sa vie pour être pleinement heureux.