new home (nahele)

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crédit/ bazzart ✰ nahele.

Une invitation s’est glissée dans la boite aux lettres de Marley et moi il y a quelques jours. J’ai été surprise au début, me demandant bien de quoi il pouvait s’agir : ce n’est pas le genre de courrier que l’on reçoit tous les jours. En ouvrant, j’ai eu le plaisir de voir qu’il ne s’agissait pas d’une publicité ou d’une invitation bidon, mais d’une crémaillère, celle de l’un de nos voisins pour être bien précise : Nahele. C’est une personne avec qui j’ai rapidement accroché, il faut dire qu’il a su m’apporter un peu de réconfort lorsque j’en ai eu besoin, dans un petit moment de faiblesse de ma part. Une réponse est attendue de notre part, alors sans plus attendre je confirme, pour deux : Léa et moi, vu que Marley est toujours à l’hôpital et ne pourra donc pas se joindre à nous. Le jour venu, je parle de notre sortie à ma petite fille et celle-ci semble ravie. Elle commence à répéter le prénom du jeune homme. Elle ne s’arrête plus et je commence à regretter de l’avoir prévenu à l’avance. Nahele n’a jamais eu de mal avec mon histoire, avec ma grossesse précoce et ma relation actuelle avec une femme, alors autant dire que Léa a toujours été acceptée et qu’elle adore le voir de temps en temps. Je me change et enfile quelque chose de décontracté, sans trop l’être non plus. C’est ensuite au tour de ma fille de se préparer. Je l’habille d’une robe et lui attache ses cheveux en deux petits chignons. « On y va ? » Nous sommes maintenant prêtes toutes les deux, il n’y a pas de raisons d’attendre plus. Je ferme la maison à clefs et à pieds, nous nous rendons à la crémaillère. Je sonne et attends que l’on vienne m’ouvrir. « Elle était très heureuse de savoir qu’on venait chez toi. » Dis-je, un sourire sur les lèvres. Elle a tourné en rond jusqu’à ce que nous partons de la maison, impatiente de voir Nahele. Mais là, avec le monde présent, elle est beaucoup plus timide et n’ose plus lâcher ma main. « J’ai cuisiné un peu, histoire de ne pas venir les mains vides. » C’était la moindre des choses, même si les amuse-bouches que je lui montre ne valent pas grand-chose.

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crédit/ bazzart ✰ Lou.

Nahe était installé depuis un moment, mais il n’avait toujours pas eu le temps de faire sa pendaison de crémaillère. Les raisons étaient simples : il ne voulait pas accueillir ses amis et voisins dans un appartement qui ne lui correspondait pas et qui n’avait pas subi des rénovations nécessaires. Il avait donc procédé aux travaux et avait donné de sa personne pour faire de ces lieux les siens. Ainsi, maintenant que la peinture était sèche, que les meubles avaient été montés et que les cartons avaient disparu, il pouvait recevoir. Un peu par hasard, il était tombé sur une publicité pour créer des cartons d’invitation et s’était laissé tenter. Quelques jours plus tard, une pile d’une vingtaine de cartes en papier glacé était arrivée dans sa boîte aux lettres. Il les avait déposées dans les boîtes les plus proches et avait posté celles qu’il ne pouvait distribuer par lui-même quelques jours avant la fête. Les retours avaient été nombreux et la plupart des invités avaient répondu qu’ils seraient présents.

Le jour J, Nahe avait fait les choses simplement : il avait préparé un punch dont il gardait la recette secrète et avait déposé un certain nombre d’amuse-bouche sur la table de sa pièce de vie. Il avait préparé des mini-burgers et des mini-pizzas pour rappeler les plats de son restaurant et d’autres cochonneries semblables à des chips. Peu à peu, le monde commençait à arriver et Nahe se faisait une joie d’accueillir chacun de ses proches lui-même. Il avait toujours un mot gentil ou drôle à dire et cela mettait les invités dans de bonnes conditions. Rapidement, les uns firent connaissance avec les autres et l’ambiance était là. C’est à ce moment-là que Lou, sa voisine, et sa fille sonnèrent à la porte. Nahe se précipita pour ouvrir et fut immédiatement enlacé par la jeune Léa avec qui il s’entendait bien. « Moi aussi j’étais content de savoir que ma copine Léa venait me voir ! » En général, les enfants aimaient bien le trentenaire et il était de bonne compagnie, notamment lorsqu’il s’agissait de construire des maisons de poupées ou des casernes de pompiers. Une fois le câlin de la petite fille terminé, il salua sa mère et l’invita à rentrer tout en prenant ce qu’elle avait préparé pour lui. « Eeeeh ! Fallait pas, t’es trop gentille » dit-il avec un grand sourire avant de piocher dans le tas d’amuse-bouche. « Installez-vous, Léa, y a du thé et du soda là-bas si tu veux ! Lou, je te sers un verre de punch ? »

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crédit/ bazzart ✰ nahele.

« Moi aussi j’étais content de savoir que ma copine Léa venait me voir ! » Un sourire se dessine sur mes lèvres en voyant la petite fille aller dans les bras de Nahele. Le contact, elle aime plutôt bien cela. Ce n’est pas une enfant qui a peur de tout et qui est obligée de rester dans les jupes de sa mère. Bien au contraire, elle a un peu trop tendance à aller vers les autres et cela, sans mon consentement. Elle revient ensuite vers moi et je donne mon plat à l’hôte du jour. « Eeeeh ! Fallait pas, t’es trop gentille » Je n’ai pas l’habitude d’arrivée à un endroit les mains vides, surtout quand je suis invitée. Seulement, quand j’ai regardé s’il nous restait une bouteille de vin, je suis tombée face à une cave vide. Il a donc fallu que je mette la deuxième vitesse et que je trouve quoi faire pour emmener. La recette, je l’ai trouvé sur internet : recettes faciles et rapides, et heureusement pour eux, c’était vrai. « Installez-vous, Léa, y a du thé et du soda là-bas si tu veux ! Lou, je te sers un verre de punch ? » « Oui, je veux bien s’il te plaît. » En attendant qu’il me serve, je me dirige vers les boissons sans alcool, afin de prendre un verre pour ma fille. Ce n’est pas dans mes habitudes de lui donner des boissons sucrées, mais nous pouvons bien faire une exception aujourd’hui. Et puis un verre, ce n’est pas la mort, elle ne va pas devenir hyperactive sous prétexte qu’elle a bu quelques millilitres. Je donne la boisson à la petite fille et l’invite à s’asseoir sur un fauteuil, tout en restant calme. « Tu as fait les choses en grand à ce que je vois. » Mes petits amuse-bouches, c’est de la pacotille à côté. Surtout que la nourriture est son métier. J’espère que ce que j’ai fait n’est pas trop infecte, je ne voudrais pas qu’il pense que je veuille l’empoisonner ou quoique ce soit. J’aurais peut-être dû goûter avant, histoire de les laisser chez moi si jamais le goût laissait à désirer. « C’est joli ici, j’aime beaucoup ce que tu en as fait. » J’ai déjà eu l’occasion de venir ici, la maison a fait partie de nos visites quand nous nous sommes installées avec Marley, mais il fallait faire beaucoup trop de choses pour la mettre à notre goût et ça nous a un peu effrayé. « Je te demanderais peut-être de l’aide si jamais on se lance dans des rénovations ! »

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crédit/ bazzart ✰ Lou.

Nahe s’exécuta aussitôt et se dirigea vers l’immense marmite dans laquelle il avait versé une quantité non négligeable de punch. Un gobelet dans la main gauche et le pichet dans la main droite, il versa un peu de breuvage magique dans le récipient et rejoignit la jeune femme pour le lui donner. Entre temps, Lou avait eu le bon sens de servir un verre non alcoolisé à sa petite fille. Léa était soudainement plus timide en public, mais Nahe n’hésita pas à briser son côté introverti en lui faisant quelques chatouilles devant les yeux de sa mère. Après tout, il pouvait bien s’éclipser cinq minutes tant que personne ne sonnait à la porte et que le reste des invités étaient occupés. « Tu as fait les choses en grand à ce que je vois » lui dit-elle en admirant les nombreuses friandises qui se trouvaient sur la table « J’ai essayé de faire le minimum, on va dire ça comme ça ». Gourmand, Nahe piochait davantage dans ce qu’il avait servi que ses invités. Il avait faim et quand il était affamé de la sorte, il pouvait s’enfiler des tas et des tas amuse-bouche sans s’arrêt jusqu’à ne plus pouvoir marcher. Heureusement, il n’en n’était pas de même pour la boisson. Pour l’occasion, il avait pris un verre de punch, mais ce n’était pas dans ses habitudes. Il remercia dans un premier temps Lou pour ses compliments sur sa décoration. Il était vrai qu’il avait passé beaucoup de temps à s’approprier les lieux et à passer plusieurs couches de peinture – d’abord de la blanche, puis de la couleur – sur les nombreux centimètres carrés de mur. Il avait tout repeint, de la cuisine à sa chambre, et avait rénové les installations électriques. Tout avait l’air plus lumineux et plus propre comparé à l’état dans lequel il avait accepté de louer. Il était plutôt fier de résultat final et vu que Lou n’était pas la première à le féliciter, il se sentait encore plus heureux d’avoir invité tout le monde. « Avec plaisir ! J’ai pris un plaisir fou à refaire tout ça. Franchement, après une journée de merde, un rouleau de peinture, c’est salvateur. Comment va Marley d’ailleurs ? Vous avez envie d’acheter plus grand ? »

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crédit/ bazzart ✰ nahele.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jeune homme s’empresse de me servir à boire, alors que je m’occupe de préparer le verre pour Léa. Une fois servie, la petite fille boit une gorgée puis s’en va s’asseoir. Je dépose son verre sur une table, afin d’éviter toutes catastrophes en le laissant à côté d’elle. Nahele revient vers nous et s’occupe de faire rire la petite fille, alors que je goûte la boisson. « Avec plaisir ! J’ai pris un plaisir fou à refaire tout ça. Franchement, après une journée de merde, un rouleau de peinture, c’est salvateur. Comment va Marley d’ailleurs ? Vous avez envie d’acheter plus grand ? » Un sourire se dessine sur mon visage à l’idée de parler d’elle. Je suis triste qu’elle ne puisse pas être là, je suis sûre qu’elle aurait adoré et qu’elle se serait amusée. « Elle va bien. C’est un peu compliqué pour elle d’être encore à l’hôpital, suite à son accident. Mais elle devrait bientôt rentrer, alors ça lui permet de positiver un peu. » Cet accident nous a tous surpris, il faut dire que ce n’est jamais programmé ou alors rarement, mais notre vie est quelque peu différente depuis que nous sommes deux à la maison. Léa a beau être biologiquement ma fille, nous n’avons jamais vécu sans Marley. Alors devoir être loin d’elle c’est difficile, pour la petite fille, comme pour moi. « On parle de faire un bébé numéro deux, alors oui, on sera peut-être amenées à déménager. Mais pour le moment, nous sommes bien ici. » Depuis que je suis indépendante, je vis à West Bay. J’ai commencé par un appartement seule, puis j’ai emménagé avec ma petite-amie, alors autant dire que quitter ce quartier sera certainement difficile et malheureusement pour moi, les offres immobilières ne courent pas les rues ici. « Mais ne t’en fais pas. Peu importe quand cela arrivera, je te garde sous la main. » Je souris au jeune homme avant de tremper mes lèvres dans la boisson et de boire une gorgée. « Et toi, comment vas-tu ? Pas trop épuisé par toutes ces préparations ? »

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crédit/ bazzart ✰ Lou.

Nahele connaissait un peu moins Marley que Lou. A vrai dire, la façon dont il avait rencontré cette dernière était un peu atypique. En quelque sorte, ils s’étaient rencontrés dans un moment où ils avaient tous les deux eu besoin de quelqu’un à qui s’accrocher et ils avaient été cette personne l’un pour l’autre. Depuis cette sale période, Nahe avait été témoin de l’évolution de Lou et des changements qui lui étaient propres. Il était heureux pour elle et heureux de voir combien la petite Léa, qu’il adorait, était épanouie. « Je passerai la voir à l’occasion, ça lui ferait peut-être du bien de voir du monde » proposa-t-il sans vraiment savoir si Marley apprécierait sa visite. Après tout, ils n’étaient pas vraiment proches, du moins, pas comme il pouvait l’être avec Lou, mais il ferait ce qu’il avait dit. L’annonce suivante fit bouillonner le jeune homme. Un bébé numéro deux ?! Ce qui voulait dire que Nahe allait peut-être pouvoir pouponner un nouveau-né ? Il ne put dissimuler son sourire et manifester sa joie « Vous allez faire de superbes mamans de deux bébés ! Et puis, si tu as besoin de couches, je ferai en sorte d’en avoir toujours à la maison » dit-il en souriant. Peut-être que lui aussi viendrait à fonder une famille sous peu, même s’ils n’en n’étaient pas encore là avec Thea, il espérait bien qu’il aurait le droit à cette expérience de bonheur une fois dans sa vie. West Bay était un quartier idéal pour accueillir un enfant. Les rues étaient calmes et l’environnement était propice à la vie de famille. C’était aussi ces conditions idéales qui lui donnaient envie d’avoir son propre foyer, même s’il devait bien admettre que ses motivations remontaient à une dizaine d’années, alors qu’il n’était même pas encore marié. « Ecoute, il a fallu que je cumule le restau et l’appart donc ça a été une période crevante, mais c’était top. J’avais tellement l’esprit occupé que je ne pensais à rien et ça m’a pas mal aidé. Puis j’suis content du résultat, le restau marche plutôt bien, je suis sur le point d’embaucher tellement on fait fureur, donc je suis heureux. Ca ne m’était pas arrivé depuis un moment donc j’essaie d’en profiter un maximum. »

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crédit/ bazzart ✰ nahele.

« Je passerai la voir à l’occasion, ça lui ferait peut-être du bien de voir du monde » C’est gentil de sa part, ça lui changera certainement les idées, mais la seule chose qui lui fera vraiment du bien, c’est de sortir de là. Ce qui est plutôt compréhensible, passer plusieurs jours enfermée dans une pièce aux murs blancs, c’est un peu déprimant. « Vous allez faire de superbes mamans de deux bébés ! Et puis, si tu as besoin de couches, je ferai en sorte d’en avoir toujours à la maison » C’est plutôt atypique comme proposition, surtout quand nous n’avons pas d’enfants. J’ai déjà embêté des voisins pour de la farine, du lait ou des œufs, mais jamais pour des couches. Je devrais peut-être tenté dans le fond. « Tu vas acheter des couches juste au cas où je vienne te demander ? » En plus, il s’agit d’un budget assez conséquent, surtout au début. Je parle en connaissance de cause, lorsque Léa était petite, j’avais l’impression d’acheter de nouvelles couches tous les quatre matins. « Ecoute, il a fallu que je cumule le restau et l’appart donc ça a été une période crevante, mais c’était top. J’avais tellement l’esprit occupé que je ne pensais à rien et ça m’a pas mal aidé. Puis j’suis content du résultat, le restau marche plutôt bien, je suis sur le point d’embaucher tellement on fait fureur, donc je suis heureux. Ca ne m’était pas arrivé depuis un moment donc j’essaie d’en profiter un maximum. » « C’est une bonne chose, je suis contente pour toi. » Je sais bien que le jeune homme a mis beaucoup de son temps et de son argent dans ce projet. C’est quelque chose qui lui tenait à coeur et c’est bien que ça marche. « Si jamais tu as besoin de moi les week-end, je peux toujours te filer un petit coup de main pour le service par exemple. » J’ai déjà fait cela il y a quelques années, c’est pas comme si ce serait une découverte pour moi et si je peux dépanner un ami, c’est gagnant-gagnant.

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crédit/ bazzart ✰ Lou.

« Tu vas acheter des couches juste au cas où je vienne te demander ? » répliqua Lou. Effectivement, vu sous cet angle, sa proposition semblait un peu stupide. Nahe était un voisin disponible et généreux, mais pas au point de laisser un mois de salaire en couches rien que pour le plaisir de son couple de voisines. Il se chargea alors de rétablir la vérité « Je devrais peut-être pas m’avancer, mais j’ai rencontré quelqu’un, ça se passe bien et on a plutôt les mêmes envies dont il est possible, dans un futur à moyen-terme, que j’ai aussi un enfant. Tu sais que je t’adore, mais de là à être sur la paille pour toi, y a encore de la marge ! » dit-il en souriant. Nahe n’était pas à plaindre, mais il ne roulait pas sur l’or au point de jeter l’argent par les fenêtres ou de faire des dons par charité.

La proposition de Lou était bonne à entendre. En effet, celle-ci venait de lui suggérer de l’aider le week-end pour le soulager de tout ce qu’il avait à faire. Il trouvait ça plutôt charmant, preuve qu’entre eux, il y avait une réelle relation d’amitié qui signifiait qu’ils étaient prêts à s’entraider quand le besoin se faisait sentir. « J’hésiterai pas, merci ! En principe, je dois faire passer quatre entretiens cette semaine, j’ai l’espoir de trouver quelqu’un parmi les candidats ». Il s’abaissa aussitôt pour être à la hauteur de la petite Léa qui était occupé à frotter son doudou contre son nez « Et toi, ma puce, tu viendrais m’aider ? Si tu es sage, on ira faire un tour dans un grand magasin de jouets et on ira voir les magiciens ensemble, d’accord ? » dit-il avant de lui caresser les cheveux. « T’as vraiment une fille adorable, je t’envie sur ce point, j’espère que les miens seront au moins aussi mignons que ça. »

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crédit/ bazzart ✰ nahele.

« Je devrais peut-être pas m’avancer, mais j’ai rencontré quelqu’un, ça se passe bien et on a plutôt les mêmes envies dont il est possible, dans un futur à moyen-terme, que j’ai aussi un enfant. Tu sais que je t’adore, mais de là à être sur la paille pour toi, y a encore de la marge ! » À mesure que ces mots s’échappent de ses lèvres, un sourire se dessine sur les miennes. « Oh vraiment ? Mais c’est génial ça ! Je te donnerais des cours s’il faut. Changer une couche, c’est devenu un jeu d’enfant pour moi. » C’est plutôt original de faire dans ce sens. Techniquement, vu nos âges respectifs, sans prétendre qu’il est vieux, les conseils devraient venir de lui. Mais j’ai voulu faire les choses de manières originales en devenant mère à vingt ans. Ça n’a pas toujours été facile au début, mais maintenant je gère. C’est bien pour cette raison que je me permets de lui proposer mon aide certains week-end si besoin. « J’hésiterai pas, merci ! En principe, je dois faire passer quatre entretiens cette semaine, j’ai l’espoir de trouver quelqu’un parmi les candidats. » S’il n’est pas trop compliqué, il devrait trouver. Après tout, je connais des jeunes qui seraient ravis d’avoir un petit boulot à côté de leurs études. « Et toi, ma puce, tu viendrais m’aider ? Si tu es sage, on ira faire un tour dans un grand magasin de jouets et on ira voir les magiciens ensemble, d’accord ? » Dit-il, alors qu’il se baisse pour être à la hauteur de la petite fille. Lui promettre des jouets, c’est une très mauvaise idée. Elle est encore jeune, mais elle n’est pas complètement bête et le mot jouet fait clairement partie de son vocabulaire. « T’as vraiment une fille adorable, je t’envie sur ce point, j’espère que les miens seront au moins aussi mignons que ça. » Je souris en regardant mon ami et ma fille. « Il faut de mes gènes pour ça, alors ça va être compliqué. » Autant que je m’envoie quelques fleurs au passage. Je n’ai pas le temps d’ajouter autre chose que mon téléphone sonne. « Je reviens. » Dis-je alors que je laisse ma fille en présence du jeune homme. Au bout du fil, une mauvaise nouvelle, l’inverse aurait été étonnant. Je reviens alors vers les deux personnes que j’ai quitté un peu plus tôt, une grimace sur le visage. « Nous allons devoir partir, je suis vraiment désolée. Mais il semblerait que de l’eau sort de chez moi. » Autant dire que ça ne laisse rien présager de bon. « Je te dirais ce qu’il en est. Merci beaucoup pour l’invitation. On reviendra une autre fois, avec Marley. » Je dépose un tendre baiser sur sa joue et récupère ma fille pour partir.