échange de bons procédés •• dylan

Pendant une journée de congés, les gens normaux pourraient se plaire à traîner chez eux en jogging ou en pyjama, la télécommande à la main et un sandwich dans l’autre. Il faut bien le dire, l’idée m’a traversé l’esprit plus d’une fois… L’ennui de cette situation, c’est que j’augmente par là les chances de me faire harceler par Bianca, la co-détentrice de l’alliance qui se trouve autour de mon cou. Et ça, c’est hors de question. Oui, première étape de ce divorce que je souhaite tant : j’ai retiré mon alliance, mais je l’ai mise sur une chaîne fine qui pend autour de mon cou. D’une part, je montre que je ne veux plus faire partie de cette caste d’hommes mariés – pour le moment – et d’autre part, je me garde ce petit bijou sous la main pour me rappeler la prudence dont il faut faire preuve avant de s’engager dans une telle aventure. Musique dans les oreilles, j’enchaine les foulées énergiques depuis plus d’une heure en simple débardeur et short de sport. Par trois fois je suis passé devant une boulangerie, et j’ai résisté. Ouais, je considère ça comme un petit exploit. Le temps est agréable, bien plus qu’à Londres ou à Paris, je dois bien l’admettre… c’est même l’un des seuls points positifs de ce déménagement d’il y a plus de deux ans, maintenant. Soudain, alors que mon rythme de croisière suit son train, je sens Olaf tirer sur sa laisse comme un arraché. « Dis donc, tu vas te… Eeeh, t’es pas bien, ralentis !! » Ce chien, c’est comme mon animal totem : quand il a un truc en tête, t’auras beau cracher tes poumons pour te faire entendre, il te snobera comme jamais. Le husky massif me force à lâcher prise pour éviter de me cogner contre une poubelle, puis fonce tout droit vers l’immeuble de notre quartier. Je me lance à sa poursuite en fronçant les sourcils, mais au loin, je viens de comprendre la raison de son accélération subite.
Olaf court jusqu’à une ravissante jeune femme, chargée comme les lutins du Père Noël un soir de réveillon, et l’accueille en jappant et en remuant la queue, se frottant contre elle pour lui montrer tout son contentement. Subtil, ce chien, comme toujours. A croire qu’il lit dans les pensées de son maître. A ceci près que ma charmante voisine aurait déjà porté plainte pour harcèlement si j’en avais fait autant. Je ralentis ma course lorsque j’arrive à sa hauteur, masquant mon embarras derrière un sourire poli. « Bonjour Dylan. Excuse-le, il… il fait la fête à tous les gens qu’il connaît bien, c’est insupportable… » Etonamment, Olaf s’assoit et me regarde en penchant la tête. Si, t’es pénible, fais pas genre tu découvres ce trait de ton caractère. « Attends, attends, tu vas pas rester aussi chargée ! T’es toute seule ? Tiens, donne-moi ça. » Sans même lui demander son avis, je prends les sacs de courses qu’elle tient, afin de la décharger de tout ce poids. « Par contre, je te fais pas la bise, je… enfin, il faudrait que j’prenne une douche, d’abord. » ajoutai-je avec un regard rieur. Les bras complètement chargés, j’équilibre le poids comme je peux. « T’as acheté de quoi nourrir un régiment, on dirait… » Oups. Tu causes à une femme enceinte, Pennyworth. Fais pas le chaud, t’es pas armé pour ça.

Dylan entame son quatrième mois de grossesse aujourd'hui, elle a fini par se faire à l'idée qu'elle allait avoir non pas un mais deux bébés. C'est ce que le médecin lui a annoncé lors de sa dernière échographie. Des jumeaux. Tom avait littéralement quitté la pièce pour se remettre de ses émotions et Dylan avait mis un moment à encaisser la nouvelle. Depuis le temps qu'elle souhaite avoir un enfant, pour le coup elle est servie, double rations ! Elle a longtemps pensé qu'elle ne serait jamais maman après avoir passé 10 ans dans la Navy à voyager à droite et à gauche sans jamais se poser avec qui que se soit. C'est seulement maintenant qu'elle se rend compte qu'elle aurait aimé avoir une vie de famille bien rangé avec un mari, une belle petite maison, des enfants et des animaux de compagnies. Elle aura au moins la chance d'avoir les enfants et elle ne désespère pas de trouver un jour un homme qui la fera vibrer. Voilà tout ce à quoi elle pense à ce moment précis, appuyé sur son cadis de courses, à parcourir les rayons du supermarché. Passionnant n'est ce pas? Elle attrape ce dont elle a besoin en même temps. Traduction: énormément de choses qui ne vont pas du tout aller ensemble quand elle les cuisinera parce qu'elle a des drôles d'envies de femmes enceintes ces derniers jours.

Ce n'est qu'au retour, arrivée devant son appartement qu'elle se rend compte du nombre de choses qu'elle a acheté et elle pose ses mains sur ses hanches en fronçant les sourcils. Elle va devoir faire plusieurs allés et retours mais ça lui fera un peu d'exercices supplémentaires. Elle attrape trois sacs qu'elle positionne entre ses bras en essayant de ne pas s'obstruer complètement la vue mais elle n'a pas le temps de pénétrer à l'intérieur qu'un aboiement l'interpelle et qu'une grosse boule de poils vient lui faire la fête. Elle baisse le regard en affichant un grand sourire sur ses lèvres. "Salut toi !" Josh n'est jamais bien loin et il ne tarde pas à les rejoindre. "T'en fais pas, il est vraiment trop adorable" Elle adresse un grand sourire à son voisin et elle ne peut s'empêcher de le regarder rapidement de haut en bas avant de relever la tête en se raclant la gorge. "Hum? Oh, oui, merci c'est gentil." Une fois les bras déchargés elle en profite pour venir caresser le chien toujours assis à côté d'eux. Elle le pointe du doigt en souriant à son tour. "J'espère pouvoir continuer à en faire encore autant le plus longtemps possible, j'ai besoin de ma dose de sport" Ancienne lieutenant et maintenant prof de self défense, elle a besoin de se dépenser et de garder une dynamique. Elle ne supporte pas de rester enfermée mais elle sait qu'elle va devoir se freiner dans les mois à venir. " J'avais deux trois courses à faire.. les hormones ont pris le dessus je crois.." Un sourire timide vient étirer ses lèvres et elle attrape le dernier sachet moins lourd encore dans la voiture. "Attend, laisse moi t'ouvrir." Elle vit au rez de chaussée, c'est au moins une chose de pratique, ils n'ont pas à monter de marches. Elle pousse la porte de chez elle et dépose le premier sachet sur le comptoir. "Je peux t'offrir quelque chose à boire ?" Et accessoirement discuter un peu avec lui parce qu'après tout elle l'aime bien son charmant voisin.     

Rien qu’en jetant un rapide coup d’œil à l’intérieur des sacs de courses de Dylan, j’imagine qu’elle doit traverser une phase typique de la femme enceinte, celle où seules les envies alimentaires soudaines régissent les repas qu’elle ingurgite… J’esquisse l’ombre d’un sourire en me disant que l’inviter à un dîner dans un restaurant étoilé serait grotesque si jamais elle est sujette à une envie soudaine de burger dégoulinant de gras. Pourquoi est-ce que je pense à l’inviter, tout d’un coup ? « En tout cas, t’as pas besoin de sport pour avoir l’air… » Oh oh oh, Pennyworth, est-ce que tes propres hormones te joueraient des tours ? Je fronce soudainement les sourcils en m’interrompant, puis je me penche pour attraper un des sacs au hasard. « Enfin, t’as pas à t’en faire, j’suis sûr que tu perdras tout dès l’accouchement ! » Crétin. Idiot. Et goujat, avec ça. Je secoue la tête en me retenant de me la caler sous la roue de son véhicule… En voulant me rattraper par une pirouette, j’aurais presque insinué qu’elle était grosse. « Non pas que tu sois… non, rien, laisse tomber, j’suis fatigué, je dis n’importe quoi quand j’ai… enfin, j’dis n’importe quoi. » Et voilà, le sourire de benêt qui va bien. Il y a des gens, dans la vie, des gens que vous aimez bien… voire un peu trop bien. Au lieu de vous sentir en confiance à leurs côtés, vous avez l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine : le balourd qui va faire tous les mauvais pas possibles et imaginables, pour se mettre dans l’embarras.
Au lieu de poursuivre sur cette pente plus que savonneuse – et tenter une couleur carmin pour remplacer le framboise qui s’installe lentement sur mes joues – j’opine du chef et la suit jusque chez elle afin d’y déposer les sacs. Olaf, lui, ne se gêne pas pour entrer à son tour et faire un petit tour du propriétaire en reniflant le mobilier allègrement. Heureusement qu’il a bon caractère, car il ne vaut mieux pas trop compter sur son sens de la discrétion ou des bonnes manières. Je claque des doigts une fois lorsqu’il veut s’aventurer un peu trop loin, ce qui ne manque pas de le faire revenir dans la pièce principale et se coucher près de nous. « Si tu as un jus de fruits, je veux bien, c’est gentil ! » Pendant ce temps, je ne prends même pas la peine de demander la permission : je commence à ranger le contenu de ses sacs dans ses placards et son frigo, afin de lui épargner cette corvée supplémentaire. « Du chocolat et des aubergines… sacré défi culinaire, que tu te lances. » notais-je en sortant ces deux ingrédients du même sac, un air amusé flottant sur mes traits. Lorsque les sacs sont vides, je viens m’installer près du comptoir, sur une chaise haute. « Alors, comment te sens-tu, avec ce bébé en devenir ? Les nausées passent ? Tout se passe normalement, niveau santé ? » Quoi ? Moi, inquiet du bien-être de Dylan ? Non, pas du tout, voyons…

Est ce que Dylan se sentait complètement déstabilisé là tout de suite? Absolument. C'est l'effet Josh. D'habitude elle arrive à plutôt bien gérer la situation, elle a le caractère pour mais les hormones parcourent son corps à une vitesse folle et elle n'a aucun contrôle dessus. Merde. Faut qu'elle se reprenne. Elle relève les yeux vers lui et quand elle le voit à son tour se mélanger les pinceaux dans ses phrases elle ne peut s'empêcher de sourire et de ressentir un profond soulagement. Elle passera sans doute inaperçu comme ça, il semble plutôt occupé à rattraper ses propres pensées mal formulé. Elle lâche un petit rire, ne lui venant absolument pas en aide, se contentant de le regarder en arquant un sourcil par ci par là et profitant de la situation. "Je vais inévitablement finir par ressembler à une baleine tu sais mais eh, pour le moment je garde la forme !" Elle hausse finalement les épaules en riant. Elle sait qu'il n'insinuait rien de tel mais c'est ce qui allait arriver dans quelques mois. "Plus sérieusement, c'est pas une image qui m'enchante mais j'ai accepté le package complet de la femme enceinte, les bons côtés comme les mauvais. On pourra se faire quelques séances de sport toi et moi pour me remettre sur les rails.. si ça te tente" Elle murmure les derniers mots, prenant conscience qu'indirectement elle lui demande de passer du temps avec elle mais en même temps il a ce sourire collé aux lèvres, ça sort presque tout seul. Elle hausse les sourcils et elle s'engouffre dans l'appartement. "Oh tu peux le laisser faire sa petite vie, ça me dérange pas du tout" Elle fait un signe de main vers Olaf en souriant, venant lui gratouiler la tête au passage quand elle se dirige vers le frigo pour attraper le jus de fruit. "Un jus de fruit pour monsieur" Elle dépose le verre sur le comptoir en face d'un Josh en pleine action. "Euuuh..." lâche t-elle en se replaçant une mèche de cheveux, un sourire gênée sur le visage. "Ok j'avoue j'ai de terribles envies ultra étrange, moi même ça me fait flipper. Je déteste les aubergines.. habituellement." souffle t-elle en riant, roulant des yeux et en levant les mains en l'air comme pour dire qu'elle n'y est pour rien. La faute à bébé ! "Les nausées ont cessés depuis quelques jours mais j'ai.." Elle grimace doucement. Elle n'est pas sur que ce qu'elle va dire juste après est une bonne chose. "Disons que ma dernière échographie à révéler une surprise de taille !" Elle hausse les sourcils en se pinçant la lèvre. "Deux surprises, en fait." Elle ne peut pas dire s'y être attendu. Elle le connait à peine Tom, elle ignorait que sa famille a les gênes des jumeaux. Elle ferme les yeux une seconde. Il est peut être temps de changer de sujet? "Assez parlé de moi. Et toi alors? Toujours pas débarrassé de ta femme?" Si elle avait eu de l'eau en bouche, elle aurait probablement tout recraché à cet instant précis. Ses yeux deviennent rond comme des billes, pourquoi elle a sorti ça comme ça? Son plus grand souhait là tout de suite? S'enterrer, très profond. "Pardon.. j'veux dire, des nouvelles avec les papiers du divorce? T'as peut être pas envie d'en parler j'suis bête" Peut être pas le meilleur des sujets de conversation, ouais.      

« Ouais ouais, carrément que ça me tente ! » répondis-je à sa proposition de faire quelques séances de remises en forme, le sourire jusqu’aux oreilles. Soudain, je m’aperçois que j’ai peut-être été un tantinet trop enthousiaste, mon engouement n’est pas passé inaperçu… Cela dit, jusqu’à quand vais-je m’en cacher ? Dylan me plait. Et comme d’habitude, les femmes les plus attirantes sont aussi les plus inaccessibles. D’une part, elle est enceinte, et en prime, le père rôde très régulièrement… En toute logique, je me dis que ce couple risque de se souder autour de cet enfant à naître, inutile de se bercer trop longtemps d’illusions. Après avoir rangé les courses et m’être amusé de repérer ces étranges envies dignes des femmes enceintes, je prends le verre qu’elle me sert et le lève dans sa direction pour la remercier. « Avec moi, t’aurais aimé les aubergines sous toutes leurs formes. » lançais-je avec un petit sourire fier au coin de la bouche, le torse légèrement bombé. Si la cuisine était davantage une passion qu’un métier, je m’étais toujours fait connaître par mon acharnement à revisiter sans cesse les fruits et les légumes. Plus encore que la viande ou le poisson. J’y trouvais une multiplicité de cuissons, de variétés pour les accommoder, et l’aspect saisonnier m’avait toujours tenu à cœur. Les beaux jours revenant, j’aimais particulièrement les légumes du soleil, et je ne reculais jamais devant un défi. « Un jour, je te servirai mon gratin d’aubergines, t’en perdras les eaux. » Deal. Je lui adresse un clin d’œil amusé, avant qu’elle ne revienne sur ses dernières nouvelles concernant sa grossesse. Et cela ne rata pas : à l’annonce voilée de deux suprises, je recrache une gorgée de jus de fruit… gorgée qui finit sa course sur la tête d’Olaf, ayant trouvé refuge près de la main caressante de Dylan. Le chien recule et se secoue, avant de me regarder avec de grands yeux interrogatifs. « Pardon, ça m’a… surpris… » Deux gamins ? Est-ce que c’est si honteux que ça de me dire que la première chose à laquelle j’ai pensé, c’était que j’avais par conséquent deux fois moins de chances avec la future maman ? Je m’essuie la bouche avec le revers de la main et tente d’arborer un sourire neutre. « Des jumeaux, alors ? C’est… euh… enfin, j’trouve ça cool, d’avoir des jumeaux ! Tu les vois grandir ensemble, ils ont leurs petits codes secrets… Bon, ça fait sûrement du boulot en plus, aussi… » Pennyworth, c’est vraiment la réponse à donner à une femme qui pourrait potentiellement paniquer à l’idée d’avoir deux mioches ? « … mais j’suis sûr que tu vas assurer ! Et puis t’es pas toute seule pour gérer ! » Ca, c’est même une certitude. D’ailleurs, entre nous soit dit : le papa est blond. Si c’est son truc, les blonds, j’suis pas dans le top 3 de madame, soyons lucides.
La façon dont elle changea de sujet m’interpella, mon verre resta proche de mes lèvres sans pour autant les frôler.  Puis, à peine une poignée de secondes plus tard, je me fendis d’un sourire franchement amusé. « Oh non, t’excuse pas, j’en parle tout pareil. » Et parfois, j’ajoute même que Satan n’a pas encore daigné rappelé ses plus fidèles lieutenants avant l’Apocalypse, donc on n’est pas à une vacherie près. « Toujours rien de nouveau. J’ai beau lui mettre la pression, mon avocat aussi… même le sien essaie de lui faire comprendre ! J’veux dire, au fond, j’m’en cogne qu’elle soit blindée financièrement, je ne lui demande même pas un centime, pas une seule de ses propriétés à Malibu ou je ne sais où… C’est comme si cette greluche réclamait qu’on la tape pour que… » Je m’interromps en réalisant que j’avais haussé le ton, serré le poing, et que je devenais même vulgaire. Je souffle puis repose le verre vide, par précaution. « Désolé, j’suis pas comme ça d’habitude, mais elle m’agace tellement. Le seul truc que je ne veux pas lâcher, c’est notre appartement à Paris. C’est ma seule propriété personnelle, et ça a une valeur sentimentale à mes yeux. » lâchais-je en détournant le regard. J’avais tout plaqué pour venir ici avec elle, tout. Et voilà le résultat. « Tout ce que je veux, c’est ma liberté, et pouvoir rencontrer une femme qui soit là le soir au lieu de parcourir sans cesse le monde… si jamais t’en connais une, hein ! » ajoutais-je en m’asseyant juste en face d’elle, mes deux billes azur plongées dans les siennes. Oui, c’est un peu frontal, comme approche, mais en mon for intérieur, je sais que c’est elle, que je veux. Ca fait très possessif de dire ça, mais cette charmante voisine a quelque chose de spécial. Ca se sent, une sorte d’aura de proximité. « Tu ferais quoi, dans cette situation, toi ? » demandais-je, non sans arrière-pensée.

Un large sourire se dessine sur ses lèvres sans qu'elle ne puisse le contrôler quand il lui affirme qu'il serait partant pour faire des séances de sport avec elle. Il y a un début à tout et chacun son truc pour proposer un premier rencard hein. Dylan elle est pas douée avec ces choses là. Ça fait un sacré bail qu'elle n'a pas tenté quoique se soit avec un homme. Ce n'est pas une sainte non plus, elle a eu des aventures pendant ses années à l'armée et depuis son retour à Island Bay mais rien qui lui donne envie d'avoir un véritable rendez vous. Elle ne le montre pas mais le sourire qu'affiche Joshua en retour a le don de la rassurer et de la conforter sur cette idée de rendez vous improvisé en séance de remise en forme. "Challenge accepté" Qu'elle réplique tout sourire quand il lui annonce être en mesure de lui faire aimer les aubergines. Puis bon, entre nous, c'est aussi une bonne excuse pour le voir une fois de plus. En vient le sujet de conversation un peu plus délicat, l'annonce des jumeaux. Elle se pince la lèvre quand il recrache ce qu'il a dans la bouche et elle lui tend doucement une serviette. "J'ai encore du mal à digérer la nouvelle, déjà un ce n'était pas prévu mais deux c'est .." Elle souffle doucement. Surtout qu'elle n'a aucun lien avec le père, ils se connaissent à peine et ce n'est certainement pas la soirée alcoolisée qu'ils ont passé ce soir là ensemble qui leur a permis d'apprendre à se connaître. Non. Juste à les mettre dans cette situation embarrassante. "Je suis partagée entre la joie parce que j'ai toujours voulu avoir des enfants et qu'il est plus que l'heure pour moi." Elle hoche doucement la tête en grimaçant. Son horloge biologique tourne et elle sait que c'est une course contre la montre. "Et la panique générale parce que ma vie est en bordel, je n'imaginais pas ça comme ça mais je vais faire avec. J'ai juste à bien m'organiser et tout ira bien hm." Elle lève les bras en l'air en laissant un faible sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle est impatiente d'avoir ses bébés dans ses bras mais elle a toujours ce nœud à l’estomac qui ne la quitte pas. Le stress post traumatique de sa dernière mission en Colombie qu'elle se refuse à avouer n'aide surement pas. Mais elle est persuadée qu'elle va y arriver, c'est une battante après tout. "ça doit vraiment pas être simple à vivre, tu restes bloqué dans une relation que tu ne veux plus.. j'ai jamais connu ça mais je peux tout à fait imaginer à quel point ça doit être énervant. En tout cas c'est légitime que tu veuilles garder ta seule propriété" Elle est même à deux doigts de lui proposer de la remettre à sa place si il veut mais elle se retient. Ce n'est définitivement pas raisonnable, ce n'est pas son genre et surtout elle est enceinte. Son ex femme est irritante et hautaine, Dylan l'a déjà croisé plusieurs fois puisqu'elle vivait encore là au début.Le courant n'est jamais vraiment passé entre elles d'ailleurs. "C'est vraiment juste pour te rendre la vie dure si tu es prêt à tout lui laisser. Certaines personnes sont vraiment toxiques faut croire" Elle soupire en haussant les épaules. C'est à son tour d'avaler presque de travers et de se mettre à tousser en détournant le regard après l'avoir écouter et qu'il ait fini par lui demander si elle connaissait une femme qui rentre dans ses critères. Elle sent même ses joues s'échauffer. Ah non hein, ça suffit les hormones. Et voilà qu'il la regarde droit dans les yeux, ces si beaux yeux, elle pourrait s'y perdre sans problème. Ses cils clignent plusieurs fois sans qu'elle ne puisse se retenir. Il lui demande réellement son avis? Elle est censée répondre quoi sérieusement? Elle a un avis bien tranché là dessus mais elle ne veux pas laisser paraître qu'il l'intéresse, elle est coincée le cul entre deux chaises. "Eh bien.. j'en connais quelques unes puisque les femmes normales préfèrent généralement rentrer auprès de leurs maris le soir.." elle esquisse un petit sourire en se replaçant une mèche de cheveux. Bon, elle a un passé qui contredit cette phrase puisqu'elle a tout quitté pour l'armée mais désormais elle est bien décidé à mettre de l'ordre dans sa vie et à se poser. "Si j'ai bien compris, tu n'as rien qui te retiens de vivre ta vie, elle n'a pas de moyen de pression qui te ferais perdre gros, hormis la paperasse à régler donc si j'étais toi je me considérerai comme libre et je recommencerai à vivre ma vie?" Elle arque un sourcil en attrapant son verre d'eau pour le vider cul sec. Il fait chaud d'un coup ici. "C'est délicat, légalement tu es encore marié mais tu ne peux pas non plus te priver de trouver quelqu'un d'ici à ce qu'elle se décide à signer surtout que tu es.." Arrête de parler Dylan. "Tu trouveras forcément quelqu'un qui te convient, j'en suis sûr." Elle finit par hocher la tête en se raclant la gorge.    

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