A moment together. -Ivan & Lily-

Kaleigh. C’est à ma princesse que je dois penser en premier. J’endure tout cela pour elle. J’aurais pu simplement partir de la maison après avoir révélé à Tracy que je la trompais avec une femme plus jeune. Oui, voir la rage se mêler à de la tristesse sur son visage aurait été la parfaite excuse pour quitter le domicile familial. Sauf que nous avons un enfant. Une fillette de trois ans qui ne sait pas que ses parents ne s’aiment plus désormais. Elle n’a pas à subir un aussi gros traumatisme sans recevoir d’explication. Je veux prendre le temps qu’elle s’habitue à l’idée que je ne sois plus présent en permanence autour d’elle comme avant. Kal’ est intelligente, elle va sentir qu’il y a un malaise. Voilà pourquoi c’est notre rôle de parent de la rassurer. De lui dire qu’elle n’a rien fait de mal, que ce n’est pas non plus parce que je suis méchant que je décide de partir. Elle ne peut pas grandir avec une image aussi négative de moi. Je ne veux pas que ma fille paye les frais de mes décisions même si malheureusement nous ne serons plus une famille unie désormais. Par chance, Tracy le comprend. Elle m’a demandé de garder mes distances, mais pas de quitter la demeure avant qu’on ait établis un plan pour la suite. Avant que le divorce soit officiel. Ce mot est terrifiant à mes oreilles. J’ai un serrement au cœur à chaque fois que je repense à ce qui nous reste à faire pour divorcer. Juste les papiers, la séparation des biens, la garde partagée, mon déménagement… c’est trop à prendre d’un coup. Je n’ai qu’une envie et c’est de m’enfuir d’ici. Je ne cherche pas à éviter mes responsabilités, seulement à en finir au plus vite avec ce qui me retient dans cette relation qui n’a plus de sens dans mon cœur. Pour moi, je dois être avec Lily et seulement elle. Mais ça, je ne peux pas le révéler à Tracy. Je ne souhaite pas lui faire encore plus de peine. Elle a insisté pour connaître l’identité de ma maîtresse, ce à quoi j’ai catégoriquement refusé de répondre. La discussion s’est arrêtée là. Depuis, je dors dans le salon et je me fais le plus discret possible. Je n’ai pas encore eu la chance de reparler avec Lily, outre de lui confirmer rapidement par message texte que je serais présent à notre souper tel que convenu. Puisque j’ai désormais une certaine indépendance, je n’ai plus besoin de justifier mes déplacements à ma future ex-femme apparemment. Cela l’indiffère à présent. Ça me fait mal de voir qu’elle n’a plus le moindre souci pour moi. Sauf que c’est le prix à payer et je le savais. Par chance que mon rendez-vous avec Lily finit par arriver car je pense que l’insomnie ne me va pas du tout. Je vais enfin pouvoir relaxer un peu en présence de mon amante le temps d’un soir. Je me présente donc à l’heure prévu, avec même un peu d’avance, afin d’entrer sans être vu chez elle. Plus facile à dire qu’à faire, mais je parviens à me glisser dans l’ombre de la maison et à rejoindre la porte d’entrée sans attirer l’attention. Je sonne et attend Lily avec impatience. Je souris instantanément en remarquant qu’elle s’est mise belle pour lui, la robe blanche qu’elle porte me plaisant immédiatement. Ça me rappelle aussi que j’ai complètement oublié de mettre un truc propre et beau. Je suis en simple t-shirt et jean. J’ai déjà été plus romantique que cela. Déçu par mon accoutrement, je me faufile à l’intérieur sans tarder. Dès que la porte est close, ses mains s’approprient ma nuque afin de me faire baisser la tête suffisamment pour toucher ses lèvres. J’y appose un baiser doux, celui d’une personne qui s’est ennuyé terriblement de l’autre. Je colle ensuite mon front au sien tandis que nous demeurons dans cette position encore un peu. C’est bon de sentir à nouveau son odeur, de pouvoir caresser son dos sans crainte qu’on nous voit. J’expire suite au calme qui s’empare progressivement de moi. Le simple fait d’être ici me libère de tout ce qui me fait mal depuis les derniers jours. Elle veut savoir si je vais bien. Mon état physique ne ment donc pas, malheureusement. « Tu m’as manqué. J’avais tellement hâte à ce soir. » J’avoue en la regardant dans les yeux. Je viens ensuite faire une moue désolé. « Je ne dors pas très bien depuis quelques jours. Du coup, désolé de mon apparence. » Je finis par dire, sincèrement mal de lui offrir un si piètre spectacle pour notre second rendez-vous. Sauf que je compte tout lui dire. Mais prenons le temps de nous assoir d’abord. Je garde donc une main dans son dos et je la suis jusqu’à la salle à manger. « Du vin fera l’affaire. » Je lui assure en laissant mes doigts frôler ses cheveux, voyant de toute façon les coupes déjà disposées sur la table. « Tu as passé une bonne semaine ? » Je lui demande, nous rappelant à tous les deux que nous n’avons pas eus une seule opportunité de nous reparler depuis la dernière fois.