l'histoire de ma vie
On ne voit bien qu'avec le coeur, il faut comprendre l'essentiel est invisible pour les yeux.
Cooper est né il y a maintenant 31 ans, un 09 mai, il est le quatrième enfant de la famille composée aujourd'hui de cinq enfants ( Gary 40 ans; Eliott 36 ans ; Jess 32 ans et Stace: 29 ans). C'est un garçon qui a eu une enfance qu'on pourrait qualifier de lambda. Des revenus plus que moyens, c'était loin d'être tous les jours facile mais ils se débrouillaient comme ils pouvaient. Ils avaient toujours eu un toit sur la tête, de quoi manger un minimum. C'était loin d'être la belle vie mais ils n'étaient pas malheureux pour autant, ils étaient unis, s'entraidaient. Les aînés aidaient les plus jeunes avec leurs devoirs, Cooper et Stace couvraient les autres quand ils voulaient faire le mur trouvant toujours une manière de les protéger... Chacun avait sa place, malgré leurs caractères tous très différents des uns des autres, aucun n'était mis de côté ou rejeté par les autres. Pour rien au monde, il changerait ça aujourd'hui, parce qu'il adorait sa famille et même si tout avait été loin d'être parfait, il avait vraiment été heureux.
15 ans. Il y avait ce type dans sa classe, un certain Keaton Richter. Il avait peut-être un ou deux ans de plus que lui, il était toujours seul, évité par la plupart des élèves comme s'il n'était qu'un pestiféré. Un garçon plutôt banal, qui paraissait plutôt timide et gentil. Il avait l'air de vouloir s'intégrer mais personne -ou presque- ne voulait de lui. C'était limite si les autres élèves de sa classe se battaient pour ne pas se retrouver à côté de lui en cours. Pourquoi tant de haine ? Tout simplement parce que ce garçon avait le SIDA. Les professeurs avaient eu beau dire qu'ils ne risquaient rien, la plupart préféraient rester éloigner. Peut-être que s'il avait été moins centré sur ses amis de l’époque Coop’ serait allé lui parler, lui montrer qu'il n'avait rien contre lui... mais la vérité c'est qu'il n'en avait pas envie, il avait sa petite bande c’était largement suffisant. Pendant des mois, il ne lui avait pas touché un mot, ou alors juste le strict minimum si ce Keaton lui posait une question. Jusqu'à ce jour de décembre où le camarade qui s’asseyait habituellement à côté de lui était absent... bien entendu il avait fallu que ce jour-là tout le monde travaille en binôme et il fut placé avec Keaton. Dés que le professeur fut parti, quelques petits malins commencèrent à jacasser sur de nouveau duo
Hey Cartwright, tu ne devrais pas rester trop longtemps avec lui, c'est contagieux son truc. avait pouffé un espèce de grand sportif totalement débile. Cooper s'était retourné et, comme si c'était la chose la plus normale au monde, lui avait répliqué
Comparé à ta connerie, j'ai vite choisi avec qui je préfère rester. Il s'était tût quelques instants avant de reprendre
Et si tu avais daigné ouvrir les livres de cours, tu saurais les modes de propagation, et, statistiquement, il risque plus que nous en restant en classe... On peut lui refiler nos microbes et avec une immunodéficience acquise c'est risqué. Cela aurait pu très mal tourner mais la professeur était revenue juste à temps pour que tout le monde se mette à travailler... sauf Keaton qui était en train de le dévisager comme pas possible
Au lieu de me regarder comme un demeuré, tu ferais mieux de m'aider à avancer. mais si quelques minutes auparavant le ton s'était voulu neutre, là il était beaucoup plus doux. C'était une remarque, un simple fait, sa façon plus ou moins habituelle de parler lorsqu’il était agacé.
Cooper s'était finalement lié d'amitié avec ce Keaton, ils s'étaient rapprochés de plus en plus avant de finalement sortir ensemble pendant leur dernière année de lycée. A la fin de cette année scolaire, ils avaient donc décidé d'emménager ensemble. Étant donné qu'ils avaient deux caractères très différents, ils choisirent de prendre un petit appartement. Si Keaton avait décidé de suivre des études littéraires par correspondance Coop’ avait bien eu du mal à trouver sa voix, alors il essaya de se faire embaucher dans un petit restaurant histoire d’avoir des revenus, histoire de pouvoir payer le loyer et compagnie, sans dépendre de leurs familles. Il avait déjà bossé plusieurs fois dans ce domaine, il se débrouillait bien, même sans réelle formation.
Au bout de quelques mois, où il avait enchainé les petits boulots, il trouva enfin un employeur qui acceptait de le prendre malgré son manque de formation.
26 ansPlus le temps passait, plus la santé de Kea’ devenait fragile. Coop’ avait pendant des heures et des heures de convaincre son petit ami d'aller chez le médecin pour un nouveau traitement, voir ce qu'il pouvait faire, mais Keaton ne voulait rien entendre. Il ne voulait plus entendre parler des médicaments et ou autres. Il s'était fait à l'idée qu'il allait mourir et ne voulait plus de traitement... Il voulait d'une belle mort quitte à se suicider (contradictoire ? oui ...). Il ne voulait pas souffrir et avoir tous ces traitements qui ne feraient selon lui que retarder l'inévitable.
Et si on se mariait ? L'autre avait sorti ça comme une bombe.
Pardon ? Non ! Ça ne va pas la tête ! Le mariage c'est bien des conneries, et tu veux quoi ? Que je sois veuf avant trente ans ? Merci du cadeau. Il était déjà exaspéré par la discussion. Ce n’était pas spécialement méchant, il ne voulait pas le blesser, mais il trouvait l’histoire du mariage un peu trop surfait, surtout que la légalisation venait juste d’avoir lieu. Ce n’était pas le mariage le problème, c’était plus l’après… Ils savaient tous les deux qu’il n’en avait plus que pour quelques années, et Cooper ne voulait pas être veuf, c’était… c’était un statut trop compliqué à gérer. Il ne voulait pas cocher cette case et autre, le deuil serait déjà assez difficile à supporter.
Néanmoins quelques mois plus tard, il accepta finalement.
30 ans Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu es en train de chouiner au téléphone ? soupira demanda doucement Cooper
Kea, calme-toi je ne comprends rien à ce que tu racontes. Kea… J’arrive dès que je peux, ok ? Ne bouge pas. Il avait beau garder de ton calme, neutre presque impassible, il n'en restait pas moins qu'intérieurement il se posait beaucoup de questions et qu'il était en train de paniquer. Son petit ami avait certes le don de faire souvent beaucoup d'histoire pour pas grand chose, aujourd'hui cela semblait différent. Il avait réellement l'air au fond du gouffre. Il avait réussi à négocier avec son patron pour partir immédiatement, de toute manière ils finissaient dans une dizaine de minutes alors autant se dépêcher ! De retour chez lui, il trouva l'autre garçon en train de pleurer toutes les larmes de son corps dans le canapé une feuille à la main. Il n'avait pas eu le temps de dire un mot que Kea avait repris la parole
Je suis désolé Coop’, tellement désolé. C'est de ma faute.. C'est.. C'est ton test de dépistage. Pas besoin de regarder ce qu'il y avait écrit pour comprendre ce que ça signifiait et il avait l'impression de s'être pris une baignoire d'eau glacé dans la tête.
C’est pas grave. Il ne savait pas comment réagir, il était juste effondré mais il restait là, sans trop bouger, sans pleurer à juste se ronger un ongle nerveusement et à se passer de temps en temps une main dans les cheveux. Bien sûr que si c’était grave. Il allait crever, comme lui. Il était en déchéance programmée, et il savait exactement ce qui l’attendait et cela le terrifiait. Mais il ne pouvait pas dire cela à Keaton, tout comme il ne pouvait pas lui dire que c’était e sa faute. Il devait surtout le soutenir.
Keaton… J’ai toujours su les risques que je courrais en restant avec toi… C’est comme ça, tu ne dois pas t’en vouloir. C’est… C’est pas de chance, on a toujours fait attention, mais une fois sûrement pas assez. Il avait envie d’hurler, de pleurer . Mais il devait se retenir pour ne pas que l’autre homme se sente encore plus coupable.
Il ne faut pas que ça se sache, surtout pas au boulot. N'en parle à personne Kea. Je prendrais rendez-vous dans la semaine... et... on verra bien. Il se battrait pour garder son métier. Il se battrait pour ne pas passer pour un pestiféré comme avait pu l'être son petit ami pendant des années. Il voulait se battre pour vivre... Pour l'instant, il n'y aurait que tous les deux qui seraient au courant, il ne voulait pas inquiéter sa famille avant d'avoir plus d'informations même s'il savait pertinemment ce qui allait se dire. Maintenant il allait vivre dans la peur de contaminer quelqu'un et cette idée ne le réjouissait pas, mais même malgré son métier il y avait quand même peu de risque. Il suffirait qu'il porte des gants, qu'à chaque blessure il mette des pansements et tout irait certainement pour le mieux. Inconscient et égoïste ? Peut-être bien, mais il ne voulait pas faire comme Keaton, il refusait de se laisser bouffer par la maladie. Il ferait comme si n'avait rien changé, la seule différence serait les médicaments pour l'instant, il avait des années, des dizaines d'années peut-être même avant que le virus ne se déclare réellement. Il fallait être positif. En attendant, il aurait un traitement adapté, vu qu’ils avaient pris cela ‘tôt’ les choses seraient probablement « plus simples ».
Aujourd’hui.Aller chaque jour au travail la boule au ventre, en se disant qu’il fallait faire attention à ne pas se blesser. Ne pas prendre de risque… Il en avait sa claque, il adorait la cuisine, mais il ne pouvait pas vivre comme ça. Il avait peur, pas pour sa vie mais pour celle des autres… il avait peur du moindre faux pas, il avait commencé à étudier pour pouvoir devenir traducteur. Il parlait couramment le Norvégien – Merci à sa mère qui était originaire de ce pays-, et il apprenait le Français… ainsi, il espérait pouvoir changer rapidement de branche.
Il y a quelques semaines néanmoins tout changea pour lui : en revenant du boulot, il retrouva Keaton mort. Suicide. Son monde s’effondra à ce moment-là. Qu’est-ce qu’il allait devenir ? Qu’est-ce qui allait le pousser à vivre ? Il sentait juste vide. Il n’avait plus envie de rien et pourtant… pourtant la façade était quelque chose ‘important, il le savait bien. Alors la journée, il restait le bonhomme gentil, social, poli, parfois un peu marrant même s’il était plus froid, plus distant. Il arrivait même à sortir avec ses amis, à déconner. Il devait continuer à vivre, pour Lui. C’est ce qu’il aurait voulu. C’est même probablement pour le libérer de cette charge qu’il s’était tué. Ou pas. Au final il n’en savait rien. Oui la journée, il paraissait aller à peu près bien, mais lorsqu’il se retrouvait seul il pouvait enfin quitter cette façade, il pouvait se lâcher et laisser aller à son désarroi.
Il devait tenir. Il devait continuer ce petit jeu malsain. Ce n’était pas la peine que ses proches s’inquiètent plus que cela, et ils le feraient s’ils savaient à quel point il était au fond du trou. Oui, il devait sauver les apparences.
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Sujet: Your life goes back to normal now, or so they all believe - (Cooper) (
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bonne chance pour la suite de ta fiche 
Excellent choix !
