[F.Eve]Première vrai rencontre pour le petit Aiden

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Première vraie rencontre pour le petit Aiden

Naël & Eve

Être père, seul, ce n'est pas simple

Cela fait un mois que ma vie a changé. Le dragueur, séducteur en moi s’est mis en veille pour l’amour de son fils. Je suis devenu père comme ça, par magie. Un matin, juste avant d’aller travailler, comme le médecin que je suis, je me suis fait réveiller par les pleurs d’un nouveau-né sous le pas de ma porte. Alors je suis devenu papa comme ça, alors qu’il s’avère qu’il être vraiment le mien, j’ai passé ce test de paternité. Alors, j’ai dû embaucher une nourrice pour le petit, alors que je suis avec lui que les weekends. Je n’ai jamais voulu une telle vie pour mes enfants, mais comme je suis monoparental, c’est la seule option que j’ai eue, le laisser à une étrangère les 5 jours de boulots par semaines que j’ai. Une figure maternelle, je lui ai donné, pour qu’il ne soit pas dépaysé. Un papa ne peut pas lui procurer ce qu’une maman peut. Alors j’ai choisi une femme comme nourrice.

Aujourd’hui, nous somme samedi, le jour le plus attendu de ma semaine. Pas de portale, au diable les urgences, après tout, je ne suis pas le seul obstétricien de la ville. Mes samedis et dimanches sont consacrés à mon fils. Alors je suis sur la route, mon petit contre moi dans son kangourou ventrale, endormi contre mon torse sous mon manteau. On voyait que sa petite tête de bébé d’un mois de vie. Je marche jusqu’au parc, dans le but de prendre l’air avec lui et de le faire habitué au bruit des autres enfants de ce monde. Il a se malheur de pleurer à chaque fois qu’un gamin cris ou pleur. Je m’assois donc sur un banc du par cet je dézippe mon manteau pour que Aiden puisse prendre l’air, bien habillé lui-même, avec son petit manteau, chapeau et petite mitaine de laine. Tout va bien poussin, papa est là. Il commençait à bouger, inconfortable. Je décide donc de commencer à le retirer de son porte bébé.

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première vraie rencontre pour le petit Aiden

Naël & Eve

L’enfance est encore à portée de main. L’effet de l’amputation d’une partie de son temps de vie. Mature pourtant, pour la même raison et d’autres. Craintive, comme tout animal blessé, comme toute proie sachant un prédateur à proximité. Eve observe, petite souris, les jeux mis à disposition dans le parc. Elle a envie de faire de la balançoire. Depuis qu’elle est sortie de l’hôpital psychiatrique, elle a ce besoin inassouvi. Elle se dit qu’une envie de chocolat, c’est pareil, ou de fraises, ou d’une cigarette. Se retenir est une souffrance. Elle regarde le panneau qui indique l’âge autorisé pour investir la zone ludique. Elle en a trop. Ceux qui ont inventé cette limitation sont méchants. Une question de poids sans doute. Pour d’autres jeux, c’est une question de taille. Elle a trop, pour l’un comme pour l’autre. Tout ce qu’elle peut faire c’est sourire en regardant les enfants jouer et s’imaginer parmi eux. Imaginer, elle sait très bien faire.

Un bruit sur le banc d’à côté lui fait tourner la tête. Elle fronce les sourcils un instant, pesant le pour et le contre, prédateur, papa-poule, baby-sitter. Elle capte quelques mots qui lui donnent la réponse. Elle peut sourire tranquillement et surtout se laisser aller à un élan de tendresse.

« Oh qu’il est petit ! Il a l’air trop chou ! »

Elle a capté l’attention de l’homme et de l’enfant. Elle ne le voulait pas vraiment. C’était à cause de ce besoin d’enfance. Maintenant, c’est trop tard, il va répondre. Elle va devoir lui parler et... Et puis, il est tout mignon et... Et son papa a l’air si attentionné.

« Est-ce que vous avez besoin d’aide ? »

Papa. Son papa. Le sien l’a été quand elle avait son âge... elle ne s’en souvient pas, mais elle aurait aimé qu’il le soit.

« Il n’est pas trop petit pour sortir déjà au milieu de l’agitation ? »

Elle se mord la lèvre. Elle a lancé une conversation avec un inconnu. Si c’était un prédateur... Son papa à elle, elle voudrait se souvenir, mais elle n’a pas accès à cette partie de sa mémoire. Ça veut peut-être dire qu’il était absent quand elle, bébé, venait au parc, dans les bras de sa mère. Elle se souvient de maman au doux sourire et du vent sur la peau tendre de sa main qui faisait froid partout dans son corps.

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TITRE DU RP

Naël & Eve

Être père, seul, ce n'est pas simple

J’étais en train de poser mon fils contre mon épaule, si petit, se positionnant en boule contre mon épaule, alors qu’une douce voix de jeune femme, presque enfantine nous adressa la parole. Je lève le regard vers la jeune femme et à Aiden de bouger la tête vers la voix, cherchant d’où ça venait. C’était la première fois qu’il prenait autant d’attention à une voix autre que la mienne. D’habitude, il pleure chaque voix qu’il entend. Je souris en coin. Oui… il est si petit, il n’a que 4 semaines de vie. Mon petit ange. Je caline la tête de mon fils. J’avais ce regret de n’être que son seul parent. Je poursuis la conversation tout sourire. Oui, je… ce n’est pas facile de m’enlever tout seul se porte bébé qui nuit à Aiden dans mes bras. Vous pouvez juste me le détacher dans le dos s’il vous plait? Il tombera sur mes genoux ensuite.

J’attends qu’elle vienne m’aider si elle le désir, après tout, elle m’a demandé si j’avais besoin d’aide. Mon fils commençait à se téter le point, me voilà à lui mettre la tétine dans la bouche, qui lui paraissait trop large pour sa petite bouille. Je lui donnerais son biberon dès qu’on sera bien installer tous les deux, sur ce banc. Plus maintenant, non, il a un mois, je suis médecin, il commence à peine à pouvoir enfin sortir de la maison. Je souris à jeune femme. Pardon, qu’elle impolitesse. Je suis Naël et voici Aiden. Je positionne le petit pour qu’elle puisse lui voir la petite bouille, dès qu’elle me retira le porte bébé.

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première vraie rencontre pour le petit Aiden

Naël & Eve

Elle a offert son aide. Il a accepté. C’est simple. Les rapports entre humains devraient toujours être ainsi, simples. Eve a bien trop tendance à imaginer monts et démons, anges et merveilles. Les choses ne sont pas aussi compliquées généralement. Il ne s’agit pas d’aider à oter l’armure d’un chevalier harassé revenant de croisade. Non, rien d’aussi épique, détacher le porte-bébé pour faciliter les mouvements de l’homme. Il n’y a pas de choc d’épées contre des boucliers, il y a des rires d’enfants dans le parc. Eve se lève et approche. Défaire les sangles. Tellement simple. Plutôt que de laisser tomber l’harnachement comme suggéré, elle le retient et finit d’aider à s’en délivrer. Serviable et aimable, sourire aux lèvres, Eve pourrait être une bonne fée dans un conte pour enfant. Elle peut être rassurée. L’homme est médecin. Il sait donc exactement comment s’y prendre avec le petit, surtout il veillera sur sa santé en toute connaissance. Eve dépose le porte-bébé sur le banc.

« Je m’appelle Eve. Contente de vous connaitre Naël et charmée de te rencontrer petit Aiden. »

L’enfant, c’est à lui qu’elle s’adresse.

« Quatre semaines... Peut-être te souviens encore de l’avant ? Et même si... c’est trop tard, l’ange a fait sa demande de silence. »

Elle pose doucement son index sur la main d’Aiden, aussi légèrement qu’une caresse du vent, comme cet autre a posé son doigt sur la bouche laissant comme seule trace du pacte, la fossette entre le nez et la lèvre.

« Garde cela au plus profond de toi, ce secret entre Dieu et toi que l’Ange t’a demandé de taire, chut... »

A peine soufflé la dernière parole qu’elle se tourne vers le père. Elle se ravise, s’excuse craignant d’avoir eu une attitude déplacée. Elle rougit.

« Oh ! J’espère que je ne vous choque pas en disant cela. »

Eve, la fragilité dans son regard, au bord de ses lèvres, dans ses gestes qu’elle ose à peine.

« Ma soeur a un enfant. J’aurais aimé le voir quand il était petit comme ainsi. »

Une excuse de plus pour avoir touché l’enfant sans y être autorisée.

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Première vrai rencontre pour le petit Aiden

Naël & Eve

Être père, seul, ce n'est pas simple

Je la regardais s’approcher de mon fils et venir le toucher. Je n’étais pas nerveux, je sentais que cette jeune fille n’était pas dangereuse, mais oui elle avait un comportement différent. Mon fils avait ses deux yeux grands ouverts face à cette jeune femme, à peine, elle me semblait l’être. Je souris, parce qu’il était fasciné par elle et si calme d’un coup. Tout va bien, Aiden a sembler apprécié. Je souris, cette fois-ci à Eve.

Je ne voulais pas lui paraitre indiscret, mais pourtant, elle avait abordé le sujet. Vous ne vous… voyez plus, vous et votre sœur… avant? Je cale mon fils dans l’un de mes bras, pour me permettre d’attraper son biberon, déjà chauffé, dans son sac à couche. De mon côté, je suis devenu père comme par magie, mais je l’adore, malgré les circonstances de son arrivé. Je vérifie si le biberon est assez tiède pour le petit. J’aurais aimé qu’il tète sa mère le temps qu’il est nourrisson. Mais sa maman, ne pouvait pas le garder. Si un jour je tombe amoureux et que cet amour me donne un enfant, j’exigerais le lait maternel à mon prochain bébé. Et dire que je ne voulais pas d’enfant. Pourtant, Aiden est la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie.

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Naël & Eve

Eve et sa façon particulière d’aborder le monde vient de faire des siennes. Ni l’enfant, ni le père semblent perturbés. Le petit a ses yeux grand ouvert posés sur elle. Il se pourrait qu’entre Aiden, le juste né, et elle, l’endolorie, le dialogue se fasse d’âme à âme. Elle veut le croire. Aborder ces éléments avec son père ne lui parait pas pour autant judicieux. Un médecin, en quoi croit un médecin ? Il a envie qu’elle explique d’avantage pourtant. Sa soeur, son neveu, les distances, les absences. Son sourire en première réponse, pour dire qu’il n’y a pas de réelle indiscrétion.

« Ma soeur vivait dans un autre pays quand son enfant est né. Quand elle est revenue à Island Bay, c’est moi qui était absente. J’ai fait la connaissance de mon neveu, il était déjà grand. Je ne l’ai jamais vu si minuscule, si fragile. On essaie de rattraper le temps perdu. On se voit fréquemment maintenant que nous sommes toutes les deux en ville. »

Eve regarde Naël prendre soin du bébé, pour son biberon. Elle s’est posée la question quand elle a vu Judith maman, question qui revient en surface dans ce parc, en observant l’homme, saurait-elle, elle ? Saurait-elle porter un enfant, le mettre au monde, saurait-elle veiller sur lui ? Elle fronce légèrement les sourcils, étonnée. Neuf mois pour mettre au monde un enfant, il y a le temps de se préparer. Cela ne semble pas être le cas du médecin.

« De quelle magie parlez-vous, celle de la mise au monde, du premier cri ? »

Sa façon de parler des “circonstances de son arrivé”, lui laisse craindre qu’il y a eu un problème à la naissance. La mère ? Elle n’est pas avec eux, alors la mère... Si petit et il aurait déjà vécu une tragédie ! Le bébé les a abandonné à leur conversation pour se focaliser sur son biberon. C’est clairement sa priorité. Il aspire le lait en rythme.

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Naël & Eve

Être père, seul, ce n'est pas simple

Sa réponse me porte à croire qu’elle croit à une tragédie face à la perte d’une mère, mais ce n’est pas le cas. Je vais la rassurer, alors que je regarde mon fils tété le biberon goulument, peut-être que je ne lui donne pas le biberon au bon moment. Peut-être que je le fais trop attendre? Je suis encore en apprentissage face à lui, mais j’y vais au jour le jour, une chose à la fois. Je suis partis 8 mois en Afrique pour aider des jeunes mères enceinte à mettre au monde leurs bébés, je suis médecin obstétrique. Et à mon retour, j’ai mis au monde Aiden sans savoir qu’il était miens, parce que sa mère, avait été une aventure d’un soir 9 mois plus tôt. 3 jours après sa naissance, il était sous le pas de ma porte avec une lettre de sa maman et une autorisation de faire un test de paternité que j’ai fait. Je me suis donc retrouvé père du jour au lendemain, sans aucune préparation. La tragédie dans tout ça, c’est qu’elle voulait garder l’enfant, mais son mari qu’elle a trompé a refusé qu’elle le garde, alors elle me l’a confié au lieu de l’envoyer à l’orphelinat. J’ai préféré prendre soin de lui que de le donner à une famille.

Je viens faire le rot de mon bébé, lui frottant doucement le dos, son ventre posé contre mon épaule. Ce qu’il fit assez rapidement et j’essaie de nouveau de voir s’il veut encore du lait. Je regarde ma nouvelle amie, si je peux ainsi l’appeler. Je ne voulais pas de famille, pas de femme, pas d’enfant, malgré que j’adore les enfants. Je suis plus sexe que fidèle en amour. J’adore posséder une femme différente chaque nuit…. Je dois vous paraître louche, n’est-ce pas? Mais, je me suis rendu compte que c’est ce que je veux… une famille, comportant une mère, un père et des enfants. Pour le moment, je suis un père seul avec son bébé qui essaie du mieux qu’il peut, d’élever son poupon. Je change de nourrice fréquemment, je n’ai pas encore trouvé la bonne… Je caline le front de mon fils du bout de mon doigt.

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Naël & Eve

Autant les premières explications du père de famille captive Eve, « l'Afrique », autant elle se serrait passer de certains détails sur la vie amoureuse et habitudes sexuelles qui la font rougir. Il reste les gestes attentionnés qu’il a envers son enfant et lui font espérer que les tourbillons de ses nuits ce sont arrêtées dès que le bébé a fait son apparition dans sa vie. Quoique en y réfléchissant bien, ses propres parents ont repris leur “devoir conjugal” après chaque naissance, elle n’aurait pas tant de frères et soeurs dans le cas contraire. Elle ne serait même pas née, puisqu’elle est la petite dernière.

« Ma soeur est partie à Haïti plusieurs années pour faire de l’humanitaire. Elle est infirmière. C’est elle qui est revenue avec un enfant. »

Elle se sent obligée de préciser ayant plusieurs soeurs.

« Mais peut-être que vous la connaissez. Elle travaille aux urgences à l’hôpital. »

Elle se retient de lui dire son nom, se rendant compte qu’il doit y avoir beaucoup d’infirmières et qu’en plus ils ne sont pas dans la même spécialité.

« Je suppose qu’il faut une affinité entre la nourrice et le bébé pour que tout se passe bien. Une nourrice à défaut de la mère que vous cherchez pour lui. »

L’histoire de l’homme et de son bébé est singulière. Eve n’aurait jamais pensé faire une telle rencontre en se levant ce matin. La vie peut être si étrange. Ce bébé qui a voulu absolument naitre alors que la situation familiale était boiteuse. Eve réfléchit. Qu’aurait-elle fait ? Non elle ne se serait pas mise dans une telle situation, un mariage c’est sacré, éducation religieuse oblige ! Mais si...

« Elle aurait dû abandonner son mari et garder son enfant. Si elle l’a trompé c’est qu’elle ne tenait pas vraiment à lui, alors pourquoi ce choix ? »

Elever un enfant seule n’est pas chose facile, mais vivre sans son enfant à cause d’un homme, cela lui parait trop pénible.

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Naël & Eve

Être père, seul, ce n'est pas simple

Je souris doucement, caressant la joue de mon fils d’un doigt. J’écoute la jeune femme, qui me semble parfois si perdu. Possible que je l’ai déjà croisé, je ne connais pas toutes le personnel. J’aimais parler à cette fille, ça me faisait du bien. Je n’avais pas beaucoup de contact humain, à part mon fils, depuis sa naissance. Je souris tendrement à Eve, cela ne me dérangeait pas de tout lui dire, elle semblait digne de confiance. Je pose mon fils contre mon épaule pour finir son rot, lui frottant le dos. Elle arrivait pas à avoir un enfant de son mari, mais elle savait pas qu’il était infertile de naissance, il ne lui a jamais dit. Alors, elle m’a trouvé un soir dans un bar et je lui ai fait un enfant. Je m’étais protégé, comme je le fais tout le temps, mais… elle a déjoué et m’a pris au piège. Et a fait croire à son mari qu’il était de lui, mais il savait que c’était impossible, alors, il lui a fait prendre un choix, donner le bébé ou le quitter. Elle a préféré se départir de l’être qu’elle désirait le plus au monde… faut croire qu’elle était plus amoureuse de son mari que de vouloir élever son enfant seule. Je remets mon fils dans le porte bébé. Donc je me suis retrouvé avec un enfant et je ne pouvais pas l’abandonner. J’ai préféré jouer le rôle de père qu’on m’a imposé. J’embrasse la tête de mon fils, qui se met à bailler ensuite. Il ne lui manque plus qu’une maman, que je finirais sans doute par trouver un jour. Cet enfant… m’a donner le goût d’être un homme normal et vouloir une famille aimante.

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Naël & Eve

Naël a les réponses aux interrogations d’Eve sur les choix de la mère du petit Aiden. Très loin de ce qui lui semble naturel, mais les personnes prennent des chemins parfois différents de ce que la logique la plus simple offrirait. Complexifier est souvent la réponse donnée. L’histoire que le médecin raconte lui parait un exemple type de cela. Le silence du mari engendrant une situation de manque chez son épouse, qui s’était lancée dans une opération de traficotage avec le sperme du futur papa pour au final abandonner le fruit de son désir. Eve ne parvient pas à comprendre ce cheminement des esprits humains. Elle n’a pas à juger chacun pour ses raisons et les conséquences. Elle ne le fait pas. Elle renonce surtout à se mettre à la place des protagonistes, elle aurait agi différemment, c’est certain, mais inutile de se retourner l’esprit dans tous les sens pour capter le mécanisme. Le résultat est là. Devant elle. Le bébé a un père qui l’aime et veille sur lui. Un père qui prévoit d’offrir un foyer stable avec une maman. Elle finit par aboutir à la conclusion que sa foi en la bienveillante divine fournit.

« Le but de cette histoire était donc de vous réunir tous deux. »

Elle sourit à ces deux êtres inconnus qui le sont de moins en moins.

« Chacun de vous apporte et apportera le bonheur à l’autre. Quelque soit les chaos sur la route. Vous êtes une famille, cela se voit. »

Prise par cet élan positif qu’elle observe chez Naël et son enfant, elle se laisse aller à une offre qui la surprend elle-même alors qu’elle s’entend parler.

« Si un soir, vous avez besoin de quelqu’un pour garder Aiden et que vous ne trouvez personne, je peux vous proposer mon aide. »

Elle n’a jamais eu à s’occuper d’enfant en bas âge. En soit la proposition n’est pas professionnelle, pourtant elle a la sensation qu’avec ce bébé, il ne peut pas y avoir de problème, qu’ils peuvent s’entendre tous les deux.

« Oh ! Je ne veux rien imposer. On ne se connait pas vraiment. C’est une idée qui vient de me traverser l’esprit. Je comprendrais tout à fait que vous me répondiez qu’elle est absurde. »

Les rencontres. Les imprévus. Tout ce qui met les êtres humains face à face alors qu’il n’y a pas de raison apparente. Là, ils sont tous les trois à discuter. Jamais elle n'aurait imaginé cela le matin-même.

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Naël & Eve

Être père, seul, ce n'est pas simple

Cette jeune femme que je venais à peine de rencontrer, me semblait si spécial et si attachante à la fois. J’aimais parler avec elle, elle me procurait un certain bonheur dans ma solitude de père. Surtout qu’à une époque, je ne voulais aucun enfant, parce que mon cerveau se trouvait à être celui qui se trouve dans mon pantalon. Je n’aurais jamais cru qu’avoir un bébé serait un tel bonheur. Même si j’avais eu l’option de le mettre en adoption, il avait été impensable pour moi de le faire, je devais assumer mon rôle de père comme je l’aurais fait avec une amoureuse qui aurait voulu un enfant avec moi et moi pas. Mais Aiden m’a fait changer d’avis, je désir avoir une vraie famille. Mon fils bien blottit contre moi dans le porte bébé, je regarde Eve et lui souris de nouveau. On peut se tutoyer si tu veux… et merci pour ta proposition, j’y penserai si sa nounou est indisponible. C’est toujours bien d’avoir deux nourrices au cas où. Je me lève du banc et je prends mon portable de ma poche et le lui tends. Si tu me passe ton portable, je pourrais y entrer mon numéro. Voici le mien pour que tu y entre ton numéro. Je souris en coin, attendant qu’elle prenne mon téléphone.

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Naël & Eve

Sa demande n’a pas choqué Naël. Il semble content de l’opportunité. Elle sourit soulagée de ne pas avoir détérioré le lien naissant entre eux par un excès de zèle. La possibilité de revoir le petit Aiden la remplit de bonheur. Elle ne sait pas pourquoi. La bouille de l’enfant, la gentillesse de son père, un besoin maternel latent, la joie de tisser des liens.

« Oh ! Oui, on peut se tutoyer. »

Elle sourit à l’offre. Le père va propose un échange de numéro et lui tend son portable. Eve ouvre son sac à main à la recherche du sien. Les hommes ont bien de la chance d’avoir de grandes poches pour le glisser à portée de main. Les tenues féminines laissent beaucoup moins d’opportunité de ce genre. Enfin trouvé, elle le sort et l’échange peut se faire. Elle pianote méthodiquement pour entrer son prénom et son numéro.

« Je le mets à Eve. »

Logique en soit. Pourtant l’affirmation résonne dans sa tête comme une question. Dans quelques semaines, se souviendra-t-il d’elle sous cette appellation ? Une “nounou de secours” serait plus adaptée. La “fille du parc” ferait trop étrange. Et si lui marquait “l’homme du parc” ? Si le père d’Eve découvrait ce titre suivi d’un numéro, elle devrait expliquer qu’elle est venue discuter avec un parfait inconnu, qu’elle lui a proposé plus ou moins d’aller chez lui, qu’elle lui a donné son numéro de téléphone. Pour être nounou ? Elle qui est encore tellement enfant ? L’idée d’une telle discussion la perturbe tout à coup. Justifier ses actes auprès de son père. Elle n’en a pas envie.

« Naël. Tu peux marquer Naël, je me souviendrai. »

Un simple prénom. Elle se souviendra du père d’Aiden, le petit juste né, si adorable.

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