Aaron Williams • Run boy run

Aaron Williams

This world is not made for you

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Aaron vient d'une famille modeste et tout ce qu'il y a de plus normale. Ses parents sont de confession juive. Lui n'est pas particulièrement croyant et encore moins pratiquant, mais parfois y penser lui permet de ne pas perdre foi en l'humanité. • Il est fils unique. Petit, il voulait plus que tout avoir un frère. Son souhait a été exaucé quand il est devenu ami avec Isaac qui habitait dans le même quartier que lui. • Aaron n'a jamais été du genre à bosser sérieusement, à passer ses journées à réviser ou quelque chose du genre. Et pourtant il a toujours été l'un des meilleurs de sa classe. C'est injuste mais c'est comme ça, il a des facilités sur lesquelles il s'est toujours reposé. • Il est du genre à en vouloir toujours plus. Il veut gagner plus, ressentir plus, faire plus, etc. C'est ce trait de caractère qui l'a dans un premier lieu mené à consommer des drogues, pour l'adrénaline, pour tout ce que ça pouvait lui procurer. Et c'est ensuite ça qui l'a mené à vendre pour se faire un max de thunes. • Aaron est aussi loyal avec ses amis qu'il est fidèle avec ses copines, c'est dire. • C'est un coureur de jupons et pourtant il n'a jamais souffert de sa réputation. Il a cette manie de dire les choses comme il faut, de sourire au bon moment, d'adopter le bon comportement pour que la fille craque sans se méfier plus que ça de lui. • Il apprécie particulièrement plonger dans tous les excès : la luxure, la drogue, l'alcool, les activités illégales. • Il aime user de ses poings à tord et à travers. On peut dire qu'il préfère agir avant de réfléchir, même si parfois il sait faire l'inverse. • Aaron est quelqu'un de sournois et manipulateur. Il n'hésite pas à tout mettre en oeuvre pour obtenir ce qu'il veut et il sait extrêmement bien tromper les apparences. • Il manie l'ironie et le sarcasme à la perfection. • Il est lunatique, capable de passer des rires aux larmes, de la joie la plus pure à la colère la plus sourde • Avec les autres, Aaron se montre fort et sûr de lui. Il donne l'impression de tout gérer et de tout assumer, de savoir où il va et ce qu'il faut. Mais en privé, c'est un être torturé qui paie parfois le contrecoup de ses excès. • L'australien n'est pas qu'un concentré de défauts et de noirceur, non il a des qualités aussi. Il est intelligent, bienveillant envers ses proches, loyal en amitié, ambitieux, tenace, et profondément bon (mais c'est vraiment bien caché). • Son plus gros atout c'est son humour, il touche juste presque à chaque fois. • Il adore observer les éléments se déchaîner, notamment la mer et les orages. Il est fasciné par ça, il pourrait passer la nuit entière à regarder le ciel déchiré par la foudre. • Il a plusieurs tatouages sur le corps. • Au grand dam de Shelby, Aaron préfère les voitures aux motos. • Il n'a jamais regretté d'avoir connu Isaac. Même si ensemble ils ont tendance à s'attirer des ennuis et à faire des choses moralement (et légalement) répréhensibles, il n'a jamais vu cette relation comme négative ou néfaste. Non, Shelby c'est son meilleur pote, son frère de cœur. C'est ensemble qu'ils se sont construits en tant qu'hommes, qu'ils ont avancé dans la vie. Ils ont même étudié ensemble dans la même fac, ils étaient inséparables. Enfin, ça c'était avant que la petite amie de l'époque d'Isaac ne les trahisse. Ensuite Isaac a quitté les terres australiennes pour la Nouvelle-Zélande. Ils sont restés en contact et Aaron lui a rendu visite plusieurs fois, mais ce n'était plus vraiment pareil, ils ne faisaient plus les 400 coups ensemble au quotidien. • Son pseudo dans la Meute ? Sobek • Aaron est allé au trou il y a un an. Il a fait confiance à un petit jeune qui avait du potentiel, mais qui n'avait pas les épaules pour ce genre de boulot. L'australien a fêté ses 40 ans tout seul au fond de sa cellule, autant vous dire que ça l'a fait cogiter. Il a eu le temps de repenser à sa vie et à ce qu'il voulait faire maintenant. Sa décision ? Quitter son pays natal pour rejoindre son meilleur pote en Nouvelle-Zélande pour reprendre les affaires avec lui. Parce que c'est ensemble que tout leur réussi. • Aaron s'est marié il y a deux ans, en 2016. Elle s'appelle Emma et elle ne lui ressemble en rien. Ils se sont rencontrés par hasard et tout de suite le feeling est passé entre eux. Même s'il n'est pas tombé amoureux, Aaron a vu l'occasion de se poser dans sa vie, peut-être même d'entamer une nouvelle étape, de construire autre chose. Les premiers mois ont été idyllique, à tel point que l'australien n'a pas perdu son temps avant de faire sa demande. Et contre toute attente, elle a accepté. C'était vraiment le paradis. Mais petit à petit, les travers d'Aaron sont revenus, ses excès, ses sautes d'humeurs, ses tromperies, et surtout son trafic. Emma n'était au courant de rien, mais quand tout lui a sauté à la tronche ça a été un choc. Depuis tout est différent entre eux, Emma ne lui a même pas rendu visite une seule fois en prison. Ils ne sont pas officiellement divorcés mais ils ne se parlent plus, chacun vie sa vie de son côté. C'est pourquoi Aaron a quitté le pays sans même la prévenir en sortant de prison.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ Jake Gyllenhaal</pris> Aaron Williams

l'histoire de ma vie

They're trying to catch you

2018 • Un cri retentit et força Aaron à ouvrir les yeux. Il resta immobile de longues secondes, le temps pour ses yeux de s’habituer à l’obscurité et pour son esprit de se remettre d’un réveil si brutal. Bien qu’il en avait l’habitude, maintenant. Il finit par se redresser pour s’asseoir au bord du lit, la fraicheur du sol finissant de le réveiller. C’était sûrement Jack qui hurlait, comme à son habitude. L’australien soupira, passa ses mains sur son visage avant de fixer le sol de sa cellule. Car oui, c’était là qu’il se trouvait actuellement et depuis bientôt un an désormais. Il était minuit passé, il en était sûr, il le sentait. « Joyeux anniversaire, ducon… » souffla-t-il avec amertume. Quarante ans, un palier important dans une vie non ? Et voilà qu’il les fêtait seul dans une putain de cellule. Foutu Andrew… c’était à cause de lui qu’il se retrouvait ici. Le bleu l’avait trahi, dénoncé aux flics. En y repensant c’était assez ironique, Aaron y avait échappé il y a quelques années quand Alice les avait balancés, mais finalement il se faisait prendre plus tard. Et pourtant il avait cru être intouchable, être trop intelligent pour ça. Il s'était vu trop beau. Contrairement à son frère de cœur, il ne s’était pas entiché d’une petite poule. Non, il avait pris un gamin sous son aile, prometteur comme Isaac à lui à leur commencement. Il se souvenait comment il était à cette époque, à quel point il se sentait puissant et invincible car soutenu par Shelby. Alors il avait pensé que ça allait être pareil pour Andrew, qu’il se sentirait trop reconnaissant pour faire une telle connerie. Et pourtant… « Quel bel enfoiré… » siffla-t-il entre ses dents tout en se rallongeant. Il croisa les bras derrière sa tête et fixa le plafond de sa cage. Quarante putains d’années qu’il errait sur cette putain de planète. Qu’avait-il fait ? Qu’avait-il vécu ? Qu’avait-il accompli ? C’était peut-être cliché mais, seul dans sa cellule, il ressentait le besoin de faire le point. Ce n’était certainement pas la meilleure idée du siècle, mais c’était celle qui l’obsédait actuellement. Et comme il avait du temps à tuer… autant laisser ses souvenir l'envahir.

1984 • C'est à cette époque que tout a commencé, dans une petite ville non loin de Darwin où Aaron est né et a vécu. A peine avait-il appris à marcher qu'il rencontra un dénommé Isaac Shelby, un garçon légèrement plus âgé que lui et qui habitait à quelques maisons de la sienne. Ils n'étaient pas les seuls enfants dans ce quartier calme et banal, mais c'est ensemble qu'ils ont fait les quatre cents coups. A cette époque, Aaron était heureux de ne pas rester seul. Lui qui était enfant unique, il était heureux de s'être fait un ami. Lui qui était vu comme un petit ange par sa famille, il était heureux de pouvoir faire des conneries avec un autre gamin. Ce qu'il ne savait pas en revanche, c'est que, plus qu'un ami, il s'était fait un frère. Avec lequel il allait vivre bien des aventures.

1994 • « T’es sûr qu’on peut pas s’en garder un peu ? » Il connaissait déjà la réponse, mais l’envie était trop présente pour ne pas poser la question. Isaac le fixa comme il savait si bien le faire, avant de répondre négativement de la tête. « Putain fait chier ! » Aaron se laissa tomber sur le canapé de leur planque avant de se passer la main dans les cheveux. Ça faisait combien de temps qu’il n’avait rien pris ? Il n’en savait foutrement rien mais ça lui paraissait être une éternité. Et il y avait tous ces sachets là, posés juste devant lui sur la table basse. Mais il ne devait pas les prendre, car il fallait les vendre et non pas les consommer personnellement. Isaac et lui essayaient de passer de l'autre côté depuis quelques semaines et ils étaient plutôt doués pour trouver des clients. Mais à ce moment précis Aaron s’en foutait, tout ce qu’il voulait c’était assouvir son envie. « Il doit bien nous rester un truc c’est pas possible ! » Il se releva, incapable de rester immobile. « Neema ? » La jeune femme haussa des épaules. Ne savait-elle pas ou ne voulait-elle pas l’aider ? Putain, de toute façon si ce n’était pas Shelby qui lui demandait elle ne faisait rien celle-là. « Vous faites chier. » Les nerfs à vifs, il commença à faire le tour de la pièce en cherchant un peu partout dans l’espoir de trouver un petit sachet de paradis. Son regard se posa sur une montre : 14h29. Il devrait être en cours à cette heure-ci, Isaac aussi. Ils y allaient de moins en moins, trop occupés à divaguer ou à essayer de se faire du blé. Ils avaient eu des problèmes avec le principal à cause de leurs absences mais pas trop non plus étant donné que leurs notes étaient toujours bonnes et que l’obtention de leur diplôme n’était pas en danger. Il finit par ouvrir un tiroir et tout au fond il sentit le plastique du bout des doigts. Il attrapa le sachet et le montra aux deux autres comme s’il s’agissait de la plus grande découverte de tous les temps. « J'le savais ! » L’air triomphant, il revint s’installer à sa place et déversa la poudre blanche sur le meuble devant lui. Avec ce qu’il avait sous la main, il traça des lignes plus ou moins droites. Une fois que ce fut fait, il attrapa sa paille et sniffa la première ligne. Aussitôt il sentit une explosion en lui. Ses muscles se détendirent et son esprit se vida. Il se laissa aller en arrière, laissant tout le loisir à ses camarades de l'imiter. Même si ça n’allait durer qu’un temps, qu’est-ce qu’ils étaient bien à ce moment précis.

1998 • Quelle heure était-il exactement ? Une heure du matin ? Deux ou trois heures peut-être ? Aaron était incapable de le dire. Ce qui était sûr en revanche, c’est que son état ne lui permettait pas d’avoir les idées claires et qu’une fois encore il se réveillait sans trop savoir pourquoi. Ou plutôt si, il savait, mais son esprit bien trop défoncé lui épargnait pour le moment que la vérité ne vienne le frapper en pleine face. L’australien se leva et se dirigea vers sa réserve personnelle. Il attrapa un verre et le remplit de whisky. Etait-ce vraiment malin de faire ça au milieu de la nuit, encore plus après tout ce qu’il s’était pris avant de dormir ? Qu’importe, c’était ainsi qu’il vivait depuis un moment déjà. Dans un mouvement circulaire, il remuait légèrement son verre et observa le liquide ambré se mouvoir à l’intérieur, comme fasciné par ce qu’il voyait. Une gorgée plus tard, il reposa l’objet vide qui frappa le meuble d’un bruit sec. Machinalement, le brun se dirigea vers sa salle de bains pour pisser un coup avant de retourner au lit. C’est en se lavant les mains au robinet que son regard fut attiré par quelque chose. Un dessin juste à côté du lavabo, représentant un sexe masculin bien dégueulasse. Il se mit à sourire comme un débile, se rappelant de la fois où un Isaac complètement déchiré avait voulu à tout prix modéliser ses parties intimes – ruinant son mur au passage. La légèreté du moment s’estompa bien rapidement, la réalité rattrapant Aaron à toute vitesse. Il est parti. Isaac n’est plus là. Aaron releva les yeux pour fixer son reflet dans le miroir face à lui. Sa mâchoire se crispa, ses traits se raidirent. Isaac avait foutu le camp il y a peu, direction la Nouvelle-Zélande. C’était un aller simple, pas de retour ne arrière possible… Comment lui en vouloir, tous les flics de la ville était à sa recherche. « Alice… » Il sursauta, comme si on lui avait murmuré ce prénom à l’oreille. C’était elle la fautive, la responsable de tous ses problèmes. Isaac s’était épris d’elle, et en retour il avait gagné une belle trahison en bonne et due forme. La brune l’avait balancé aux flics dans des circonstances floues mais dont il se foutait royalement. Seul le résultat comptait, et il était là : elle les avait trahi et par la même occasion elle avait forcé Isaac à mettre les voiles. Mais qu’était Aaron sans son frère de cœur ? Il n’avait jamais été seul, jamais. Soit il était chez Isaac, soit Isaac était chez lui. Ils étaient comme les doigts de la main, inséparables. En cours c’était pareil, et dans les affaires aussi. C’était à deux qu’ils s’étaient faits un nom, c’était ensemble qu’ils prospéraient. Qu’allait-il se passer désormais ? Il avait tout gâché, et tout ça pour une putain de nana. Comme s’il n’y en avait pas assez sur cette foutue planète. Les doigts d’Aaron se crispèrent sur les rebords du lavabo. Il n’arrivait pas à être optimiste, ou peut-être ne le voulait-il pas. Tout ce à quoi il pouvait penser c’était ce qu’il avait perdu et qu’il était seul désormais. Pour la première fois de sa vie. La fureur gonflait en lui, grimpait. Comme si elle voulait sortir et s’exprimer, comme si elle était vivante. Il voyait le visage d’Alice se dessiner devant lui. Bon Dieu ce qu’il donnerait pour qu’elle soit vraiment là à cet instant, qu’il puisse lui faire endurer ce qu’il endurait par sa faute. Leur trafic était terminé, Isaac était parti et Neema l’avait accompagné. Tout ça à cause de cette… Et soudain, il explosa. Un hurlement s’échappa de lui, mélange de haine et de frustration, de peur et de rage. Il frappa contre le mur, avec la paume de la main dans un premier temps. Puis un coup de poing, et un autre. Jusqu’à ce que dans un excès de rage il frappe le miroir qui se brisa en mille morceaux dans un boucan monstre. Mais ce n’est que plusieurs coups plus tard qu’Aaron revint à la raison, une fois que son lavabo blanc fut repeint de rouge. Il se recula jusqu’à ce que son dos rencontre un autre mur contre lequel il se laissa glisser. Ca allait être difficile mais il allait rebondir, il n’avait pas le choix. Il recommencerait un commerce, il serait à nouveau au sommet. Et il serait à nouveau accompagné d’Isaac. Il le fallait.

2018 • Allez Aaron, reste pas planté là, entre ducon ! La main cramponné sur la poignée, Aaron ne parvenait pas à ouvrir la porte devant laquelle il se tenait depuis cinq bonnes minutes. Il était sorti de prison il y a quelques heures, après une année entière passée derrière les barreaux. Et voilà qu’il était complètement bloqué devant la porte de sa propre maison, paralysé. Il ne savait pas ce que ça allait lui faire de revoir ce décor familier, ce qu’il allait ressentir. Et surtout il ne savait pas si Emma allait être là ou si seule la solitude allait l’accueil. Honnêtement il ne savait pas ce qui était pire. Après tout ce temps passé en prison un peu de compagnie ne serait pas de refus. Toutefois, en repensant à la dernière fois où ils s’étaient vus… Emma ne se doutait pas de l’homme qu’il était ni ce qu’il faisait à côté de son boulot de commercial. Alors quand il s’était fait chopper, entre les interrogatoires de la police puis le procès, elle en avait pris plein la tête… Réseau de drogues, paris clandestins, sans parler de ses nombreuses maîtresses. Autant vous dire que ça avait été la douche froide pour elle. Depuis il n’avait plus de nouvelle de sa femme, elle avait quitté la maison avant son emprisonnement et  elle n’était pas venue le voir une seule fois en prison. Il avait essayé de l’appeler, au début… Mais Aaron n’étant pas du genre à demander pardon et encore moins à se mettre minable pour une femme, il avait décidé d’arrêter. L’australien souffla un bon coup, tourna la poignée et pénétra chez lui. « Emma ? » Silence. Elle n’était pas là. Il fit un rapide tour de la maison et comprit qu’elle avait du revenir pour récupérer des affaires – la chambre notamment était dans un bordel monstre – mais sinon l’endroit était clairement inhabité. Le brun passa le reste de sa journée à ranger un peu, à déballer ses affaires, à essayer de reprendre ses marques dans cet endroit autrefois familier mais si peu accueillant désormais. Quand la nuit tomba et que le silence se referma un peu plus sur lui, Aaron se servit une bière et s’alluma une clope. Il posa devant lui un objet qu’il venait de récupérer dans un des tiroirs de sa chambre : son alliance. En revanche il n’avait pas trouvé celle d’Emma, peut-être l’avait-elle jetée il n’en savait rien. Il fixa l’anneau et le toucha du bout des doigts. L’occasion de se remémorer son histoire avec sa femme. Il l’avait rencontrée dans une sorte d’apéro-dinatoire chez un ami commun – et ennuyeux. La soirée n’avait pas été très intéressante jusqu’à ce que ses yeux se posent sur elle. Magnifique, absolument sublime. s’était-il dit en la contemplant. N’étant pas du genre timide, Aaron s’était immédiatement approché d’elle. Il avait sorti le grand jeu ce soir là, il lui en avait mis plein la vue. Mais elle n’avait pas cédé, ce n’était pas son genre et il s’en était douté au premier coup d’œil. Mais pour une fois, il ne s’était pas lassé en une soirée. Il avait eu cette envie de la revoir, de recommencer ce petit jeu et de voir où ça pouvait aller. Au fil des rendez-vous, Aaron s’était de plus en plus rapproché d’elle comme ça n’avait jamais été le cas auparavant. Pas au point de tomber amoureux – du moins il ne le pensait pas – mais au point de vouloir créer quelque chose de sérieux pour la première fois de sa vie. Il se disait que peut-être lui aussi, comme c’était arrivé à Shelby, il pouvait se ranger, se calmer, être un peu plus sérieux. Leur histoire avait été idyllique au début, un vrai conte de fées. Au point que, sur un coup de tête, il la demande en mariage. Et, sur un coup de tête aussi, elle avait accepté. Au puis finalement, le naturel avait rattrapé Aaron. Il n’avait pas cessé ses activités illégales et avait recommencé à voir d’autres femmes. Jusqu’à ce qu’il ne se fasse trahir et que tout éclate au grand jour… la suite, vous la connaissez. « Putain de merde… » Il soupira, se demandant comment il en était arrivé là.  Il était persuadé que c’était à cause du départ d’Isaac. A deux ils étaient intouchables, les meilleurs. Seul ils étaient moins bons, moins passionnés. Même s’ils bossaient encore à distance notamment pour la Meute ce n’était pas pareil pour Aaron en Australie, il n’avait jamais retrouvé les mêmes sensations que lorsqu’il était jeune et qu’ils bossaient ensemble. Et si la solution était simplement de se réunir à nouveau ? Aaron n’avait plus rien ici. Il était surveillé par les flics, sa femme avait disparu il ne savait où, son réseau était totalement éparpillé, et il aurait sûrement du mal à retrouver du boulot après tout ça. Plus rien ne le retenait. Peut-être était-il temps pour lui aussi de mettre les voiles et de rejoindre son acolyte de toujours ? Il écrasa sa clope un sourire en coins des lèvres. Sa décision était prise, dès demain il changeait de pays et de vie. Ses yeux se reposèrent sur son anneau. Que devait-il en faire ? Il hésita quelques secondes avant de le mettre dans sa poche et de se lever. Il était temps de préparer son départ.