the yellow brick road. (poppy)

les anecdotes, les tics & manies ○ (un) ★ Poppy est à la fois très enfantine et aussi très mature pour son jeune âge. Elle s’entend le plus souvent avec les personnes plus âgées, peut-être parce qu’elle a vécu entourée de sa mère de qui elle est très proche. (deux) ★ Elle attend toujours avec un peu d’impatience Noël ou son anniversaire, parce qu’elle sait qu’elle va recevoir une carte de son père. Elle ne l’avouera cependant jamais, elle a un peu honte de l’admettre parce que c’est comme admettre que son père biologique a une importance quelconque dans sa vie. Ce qui n’est pas le cas. (trois) ★ Poppy ne mange aucune viande. Elle ne s’est jamais demandé pourquoi, sûrement simple mimétisme de sa mère. Ça ne la dérange pas, il y a clairement pire dans la vie que de ne pas manger un bon steak de bœuf saignant. Et ses hamburgers, elle les préfère végétariens de toute façon. (quatre) ★ Elle a une nouvelle lubie, très récente : se faire tatouer. Elle ne sait pas quoi, elle ne sait pas où mais elle a envie d’un tatouage. Elle se dit qu’elle aimerait bien un tatouage qu’elle partagerait avec sa mère. Ce serait une belle façon de se rapprocher d’elle encore une fois. (cinq) ★ Depuis cette soirée où elle a embrassé une fille pour la première fois, Poppy se pose beaucoup de questions sur sa sexualité. Des questions dont elle n’ose pas parler à sa mère pour le moment. D’abord parce qu’elle a honte d’avoir trompé son petit-ami et ensuite parce qu’elle ne sait pas ce que tout ça signifie. (six) ★ Elle s’est inscrite sur un site de rencontre où elle se fait passer pour une jeune femme du prénom de Maya, âgée de vingt-cinq ans. Elle parle d’ailleurs depuis quelque temps avec une femme qui a le double de son âge (enfin, un peu plus) et qui est mariée et a trois enfants. (sept) ★ Poppy est une jeune fille très têtue et elle déteste avoir tort. Très consciencieuse également, elle adore faire des recherches, recouper les sources afin d’approcher au plus près de la vérité. Ses professeurs ont toujours été admiratifs de sa ténacité bien qu’un peu exaspérés tout de même quand elle n’en finissait pas d’interrompre le cours pour poser ses questions. (huit) ★ Elle est très protectrice envers sa mère. Plus petite, elle allait jusqu’à se battre pour défendre l’honneur de celle qui lui a donné la vie. Aujourd’hui qu’elle a grandi, elle laisse surtout les gens parler. Elle a pris conscience que ce qu’ils pensaient tous n’avait absolument aucune importance. Elle sait qu’elle a une mère formidable, quoiqu’il arrive. (neuf) ★ Elle suit sa mère en Australie tous les ans, à la période de Noël. C’est là-bas qu’elle y retrouve son ami de longue et correspondant, Bailey. Il est sûrement la deuxième raison qui la pousse à revenir à Perth. La première étant qu’elle ne laissera pas sa mère toute seule aller dans la famille restée là-bas. Cette famille dont elle se sent proche mais qui ne lui manque pas tant que ça. Ils ne font pas partie de sa vie quotidienne, plus depuis des années. Sa famille, c’est sa mère et son oncle. (dix) ★ Poppy adore ses céréales du matin dans un lait chocolaté. Sa mère ne sait pas d’où lui vient cette lubie et elle lui dit toujours que c’est dégueulasse mais elle, elle aime bien. Elle aime bien surtout parce que ça fait réagir sa mère. En vrai, c’est pas non plus un plat cinq étoiles. C’est juste original. (onze) ★ Elle adore faire du shopping avec son oncle. Non pas qu’il ait meilleur goût que sa mère en matière de vêtements mais ça lui permet de parler un peu. De dire des choses qu’elle ne dirait pas autrement. Son oncle, c’est un peu un confident. C’est celui vers qui elle se tourne si elle a des trucs à dire sur sa maman. (douze) ★ Poppy est ambidextre. C’est cool et ça impressionne mais, en réalité, elle s’est entraînée pour savoir écrire des deux mains. Elle s’entraîne encore de façon régulière, de peur de ne plus savoir à la longue. (treize) ★ Elle n’est pas très sportive. Son sport préféré, c’est en fait le binge-watching de séries, affalée sur le canapé. Parfois même avec du pop-corn salé, quand elle en trouve dans les placards. (quatorze) ★ Poppy a toujours entendu dire qu’elle ressemblait beaucoup à sa mère, surtout au niveau du caractère. Et elle en est très fière. Mais elle sait aussi qu’elle a les yeux de son père. Alors parfois, elle regarde un peu plus fixement tous ces hommes qui ont les yeux bleus comme elle, en espérant un jour reconnaître son père et pouvoir lui dire enfin ce qu’elle pense vraiment. (quinze) ★ Si elle a peur de l’université, c’est avant tout parce qu’elle ne sait pas si le droit va vraiment lui plaire. Ce choix a été fait par défaut parce qu’elle ne sait pas du tout ce qu’elle veut faire. Alors plutôt que d’avouer qu’elle est complètement perdue face à tout ça, elle a tiré au sort une des quelques voies qui lui paraissaient possibles.

pseudo/prénom ○ .uninvited/jess’. âge ○ almost 29. pays/région ○ bientôt de retour dans le nord. présence ○ autant que faire se peut. comment as-tu connu island bay ○ pub fb. scénario/pré-lien/inventé ○ scénario de @elizabeth waltham. raison de ton inscription ○ il me faisait de l’œil. dernier mot d’amour ○ love, love & kiss kiss, bang bang.

Code:

<pris>○ kiernan shipka</pris> poppy waltham

maman ○ Maman est sûrement la personne la plus importante de ma vie. Mon univers de petite fille n’a tourné qu’autour d’elle parce qu’elle était celle qui était toujours là. À chaque instant. J’ai grandi avec elle, je suis devenue celle que je suis grâce à elle. Et peu importe ce qu’on en dira, peu importe qu’il n’y ait pas Papa – on est bien toutes les deux. On n’a besoin de personne d’autre dans nos vies. Je me fiche de ce que disent les voisins, de ce que répètent les élèves de mon ancien lycée. Oui, ma mère est jeune ; oui, ma mère est belle. La plus belle. Et alors ? Je suis fière de ma mère. Je suis fière de qui elle est, de ce qu’elle est. Je suis fière d’être sa fille. Je suis fière de porter son nom. C’est important pour moi. Elle est importante pour moi. Peut-être qu’on se dispute quelquefois, peut-être qu’elle est parfois un peu trop collante. Mais c’est Maman. Et je serais capable de tout pour Maman – tout comme elle serait capable de tout pour moi. J’ai déjà coupé la couette d’une fillette à l’école primaire parce qu’elle avait dit un truc méchant sur Maman. J’ai déjà giflé un garçon au collège parce qu’il avait fait une remarque déplacée sur Maman. On ne touche pas à Maman. On n’approche pas Maman. Pas sans mon consentement. Et rien ni personne ne pourra se mettre entre elle et moi. Elle et moi, on ne fait qu’un.


papa ○ Mon père n’est que cette boîte en carton sous mon lit de petite fille qui renferme des souvenirs et des années de vide. Mon père n’est que cet inconnu sur des photos cornées et jaunies par le temps. Mon père n’est que ce paquet de lettres à moitié ouvertes, à moitié lues. Mon père, c’est cet ours en peluche qui ne m’a pourtant jamais quittée. Je ne sais pas pourquoi je tiens autant à cette peluche – elle n’est que le rappel de ce trou dans ma vie qui, jamais, ne sera rempli. Je ne connais rien de mon père à part ce que contient cette boîte sous mon lit. Ça a toujours été comme ça alors je me suis fait à son absence. Il doit être quelque part dans le monde et moi je suis là. Ça n’a pas vraiment d’importance, je crois. J’ai grandi seule avec Maman, nous n’avons jamais eu besoin de lui. Je n’aurai probablement jamais besoin de lui parce que Maman a toujours rempli tous les rôles de ma vie : mère, père, sœur, meilleure amie. Je ne veux pas donner autant d’importance à mon père ; après tout, il ne nous en a pas donnée, à Maman et moi. Il est parti. Il a fui. Apparemment, mon père est lâche. Apparemment, il ne voulait pas nous. Alors on ne veut pas lui non plus. Je ne veux pas de lui dans ma vie. En fait, il n’est rien d’autre qu’une boîte poussiéreuse sous mon lit.


tonton ○ Tonton, c’est un sourire d’enfant. Tonton, c’est le soleil de chaque jour. Tonton, c’est les confidences soufflées entre mes dents. Avec Maman, il est le membre préféré de ma famille (qui ne se résume finalement qu’à Maman et lui). J’aime Tonton parce qu’il m’a toujours couverte de cadeaux. J’aime Tonton parce qu’il apporte toujours un peu de légèreté dans nos vies. J’aime Tonton parce qu’il rend Maman un peu plus heureuse. Je sais qu’elle veut le cacher mais je vois parfois l’étincelle triste dans ses yeux ; je sais qu’elle ne veut pas le dire mais je ne suis pas la seule à avoir peur de l’université. Alors depuis que Tonton s’est installé à la maison, la vie semble aller un peu mieux. Je n’ai pourtant jamais été malheureuse, seule avec Maman. Au contraire, j’ai toujours vécu dans un foyer chaleureux et aimant. Mais Maman va se retrouver seule bientôt et je me sens coupable de l’abandonner. Je me sens coupable de savoir que je vais partir faire ma vie. Sans elle. Je sais bien que je reviendrai la voir le plus souvent possible, je sais bien que je l’appellerai régulièrement. Mais ça n’est pas pareil. Alors savoir que Tonton est là me rassure un peu. Pourtant il ne pourra pas rester chez nous indéfiniment. Arrivera bien un jour où il se réinstallera chez lui. Arrivera un jour où il devra partir lui aussi. Alors je lui souffle quelques idées, je lui parle de mes inquiétudes quand il m’emmène faire les boutiques, quand on prend un Latte au Starbucks du centre-ville. Innocemment, je lui fais comprendre que Maman va encore avoir besoin de lui quand, moi, je ne serai plus là.


what about love? ○ Je suis amoureuse. Je crois. Je ne suis pas vraiment sûre, je pense. Il était mon meilleur ami depuis mes huit ans. Depuis toute ma vie ici, à Island Bay. C’est le premier garçon qui m’a approchée à l’école, le premier à m’avoir parlé. Le premier garçon à m’avoir fait sourire alors que je mourrais de peur dans cette nouvelle école où je ne connaissais personne. Il est resté avec moi, m’a présenté ses ami(e)s et m’a protégée. Je me suis habituée à sa présence dans mon quotidien. Le dimanche, il venait prendre le goûter à la maison ; le vendredi soir, on jouait tard dans son jardin jusqu’à ce que sa mère lui dise de me raccompagner chez moi, juste en haut de la rue. D’aussi loin que je me souvienne, il a toujours été là. Quand on a grandi, il y a eu les remarques. Il y a eu les regards curieux et amusés. Pleins de sous-entendus. Les filles me disaient toujours : « Mais pourquoi tu ne sors pas avec lui ? Il est trop beau et toujours super gentil avec toi ! » tandis que les garçons lui faisaient des remarques bêtes : « Allez, avoue ! On sait bien que tu la kiffes ! » Moi, je ne comprenais pas trop. On était seulement amis, lui et moi. Ou peut-être plus ? Alors quand il a posé ses lèvres sur les miennes pour la première, j’ai simplement fermé les yeux et laissé ce goût sucré m’envahir la bouche et la gorge. Mon cœur s’est gonflé dans ma poitrine et tout est parti de là. Ça fait quatre ans, maintenant.


college ○ J’ai peur de l’université. La fac me fait peur. J’ai cette boule au ventre chaque fois que j’y pense. J’ai cette main qui m’enserre la gorge chaque fois qu’on me pose des questions. L’université signifie grandir, tout d’un coup. L’université signifie quitter mon petit cocon et recommencer à zéro – ou presque. L’université signifie beaucoup de choses, même peut-être trop. Et je suis heureuse de commencer de nouvelles études, il y a tout le reste aussi. Laisser la maison, laisser mes habitudes. Laisser ma vie d’enfant. Laisser Maman. Je crois que c’est ce qui me terrifie le plus : abandonner Maman alors qu’elle a besoin de moi. Ou est-ce finalement moi qui ai besoin d’elle ? Je ne sais pas. La réponse importe peu, je crois. Je sais juste que j’ai peur. Peur de l’inconnu, peur de ne pas m’y plaire. Peur de ne pas aimer mes cours. Peur d’échouer. Je ne veux pas décevoir Maman. Je veux qu’elle soit fière de moi. Qu’est-ce qu’il se passera si je n’y arrive pas ? Si je ne me fais pas d’ami(e)s, si je ne comprends rien ? Qu’est-ce qu’il se passera pour Maman quand elle se retrouvera toute seule sans moi ? Je sais bien qu’elle est débrouillarde. Je sais qu’elle y arrivera. C’est finalement peut-être moi qui redoute plus de ne pas savoir vivre sans elle. J’ai toujours connu mon quotidien avec Maman à mes côtés. J’ai toujours connu ma vie avec elle dans le paysage. J’ai peur de voir sa silhouette s’effacer. C’est stupide, parce que c’est Maman. Et Maman, elle est toute ma vie.


a girl like you ○ C’était après une soirée entre ami(e)s, après ce jeu ridicule de la bouteille auquel je ne voulais même pas participer. Je ne sais pas si c’est l’alcool qui avait coulé dans ma gorge ou bien le tempo bruyant de la musique qui tambourinait contre mes côtes, mais quand cette fille m’a embrassée, j’ai ressenti tous ces papillons au fond de mon ventre. J’ai ressenti des fourmis jusque dans mes doigts de pieds. C’était bien loin de tout ce que je ressentais quand mon petit-ami m’embrassait. Je n’avais jamais ressenti ça avec lui. Je ne sais pas combien de temps a duré le baiser – une éternité douce et langoureuse pour moi. Tout ce que je sais, c’est que je ne me sentais plus vraiment pareille après, tout en étant restée la même. Je ne connaissais rien de cette fille, je ne l’avais jamais vue. Je crois que c’était une amie de celui qui avait organisé la soirée. Je ne me rappelle même de son prénom, juste de son regard brûlant à la couleur du chocolat fondu. Je me souviens seulement de son sourire un peu amusé quand elle a terminé de m’embrasser. Je crois qu’elle était un peu plus vieille que tout le monde, à la fête. Plus vieille que moi, en tout cas. Elle avait ce piercing à la lèvre ; j’ai même remarqué ce tatouage juste au-dessus de son sein parce qu’elle portait un petit débardeur noir. Je crois qu’elle a fait un commentaire mais je ne me rappelle pas ce qu’elle a dit. Mes oreilles sifflaient trop. Quand je l’ai croisée plus tard, alors que tout le monde s’était amassé sur la piste de danse de fortune, j’ai senti ses mains sur mes hanches. J’ai eu un peu peur. J’étais surtout comme brûlante de fièvre de sentir sa peau entrer en contact avec la mienne. Il y a eu le mur contre mon dos, ses seins pressés contre les miens. Il y a eu un autre baiser. Plus profond cette fois, parce que sa langue a forcé le barrage de mes lèvres. De surprise, j’ai laissé échapper un gémissement qu’elle a dû entendre parce que je l’ai sentie sourire contre moi. Alors quand elle s’est éloignée, mon souffle était court et saccadé. La honte et la culpabilité ont fondu sur moi tel un oiseau de proie si bien que je me suis enfuie sans même la regarder. J’étais bien trop embarrassée. Je venais de tromper mon petit-ami absolument parfait et je ne comprenais rien à tout ce feu que je ressentais.