contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Lun 18 Juin - 12:54
alice & isaac
may the odds be ever in your favor
Encore et toujours ce même brouhaha qui retentit dans les couloirs entre deux cours. Shelby se lasse de cette vie et de ce métier, même s’il n’est qu’une couverture. Un prof souvent absent, un employé moins que modèle, une petite voix qui lui susurre régulièrement de tout plaquer pour se donner corps et âme à son armée qui fourmille entre les murs du casino. D’abord passionné, il s’est vite rendu compte qu’un des aspects essentiel du métier ne lui plaisait pas du tout : le social. Parce que franchement, engueuler des morveux ignares et sans intérêt à longueur de temps et de journées, ça le fatigue. Parce qu’on ne peut pas régler ça à coups de phalanges dans les dents. Trop direct et surtout inapproprié malgré que certaines gueules enfarinées lui procurent la désagréable sensation de fourmis qui lui bouffent le poing. Et puis, il y a Ellie, aussi. Sa vie sentimentale, aussi improbable soit-elle, qui prend l’eau. Pas comme une pierre qui rejoint directement le fond de l’océan mais plutôt comme comme une lettre chiffonnée, gorgée d’eau et de mensonges, qui coule doucement, calmement, sans que personne ne s’en aperçoive. Elle touchera le sable sans un bruit et c’est quand on essaiera de la sortir de l’eau, s’inquiétant de sa disparition, qu’on se rendra compte que les lignes se sont effacées, qu’elle est illisible et qu’il est trop tard pour sauver quoi que ce soit. Que depuis le début, c’était déjà trop tard.
Le pas lourd des mauvais jours, s’il en existait des bons, il rejoint son bureau, l’antre qui lui promet calme et silence. Son premier réflexe fut d’ouvrir la fenêtre et de s’en griller une en triant des cours gribouillés et des feuilles orphelines. Son bureau ne présentait aucune trace de personnalisation : pas de tableau aux murs, pas de tapis sur le sol et encore moins de photo sur le gros meuble en bois. Comme s’il n’était là que depuis quelques jours. Ou comme s’il s'apprêtait à partir pour ne plus jamais revenir. La pièce sentait le tabac à tout moment de la journée : la directrice avait rendu les armes quant à son combat pour le faire fumer ailleurs qu’entre ces quatre murs. Ici, il était à l’abri sans pour autant s’y sentir chez lui. C’était bien trop étroit, trop petit, pour contenir toutes ses idées de grandeur, son orgueil gonflé à bloc et cette fortune qui grandissait de jour en jour. Inconsciemment, il avait déjà retiré son costume du désagréable professeur mais ne s’attendait pas à ce que sa future démission se transforme finalement en renvoi.
Il ne fait plus attention aux minutes qui défilent, le nez dans la paperasse ennuyante, lorsque la porte s’ouvre sans préavis. Elle s’est déjà refermée lorsqu’il lève les yeux pour les poser sur la dernière personne qu’il aurait souhaité voir aujourd’hui, et tous les autres jours. Qu’est-ce que tu fous là ? La harpie vient de faire un pas dans sa tanière tandis qu’il lui crache toute l’amertume qui consume ses entrailles. Ces derniers temps, elle est pire que son ombre : toujours dans ses pattes, elle le suit comme un bon clébard à la recherche d’un os à se mettre sous la dent. Shelby lâche son stylo et se recule dans son fauteuil, les bras croisés sur le torse, tu commences à me les briser à me suivre partout comme un vulgaire roquet. Elle comprendrait l’allusion, idiote mais pas trop. L’université, les rues de la ville et dernièrement, le 221 South Bay, elle foutait son nez derrière chaque pas qu’il faisait. Il n’avait pas pris au sérieux les menaces d’Alice, les avait même oubliées, et pourtant, elle était plantée là comme un putain de gardien de prison.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Dim 24 Juin - 11:44
« Je ne te force pas à t’inscrire. Je voudrais juste que tu te renseignes sur le programme de l’université. Ce serait stupide d’abandonner maintenant. » Le discours est lancé avec le sourire, motivé par ce rôle maternel qu’elle essaye tant bien que mal d’assurer. Bailey lui a déjà fait comprendre qu’il n’y comptait pas, mais elle n’a pas réussi à accepter son refus comme une réponse. En ayant été absente autant de temps, il y a beaucoup de choses qu’elle ne se permet pas. Elle est celle qui doit s’adapter, pas l’inverse. Mais les études sont bien l’un des seuls domaines sur lequel elle voudrait avoir le dernier mot. Probablement parce qu’elle sait l’importance que cela peut avoir. La radio, c’était une opportunité. Cela pourrait se terminer le mois suivant, être une occasion aussi unique qu’éphémère. Avec son diplôme, il serait capable de faire ce qu’il veut, quitte à changer de voie dans quelques années. Pourtant, alors qu’ils pénètrent dans le hall de l’université, il y a une once de remords qui la prend. Parce que leur présence ici est motivée par autre chose. Aujourd’hui, elle a décidé de se venger d’Isaac. Elle sait qu’elle le trouvera ici. Une heure plus tôt, avant de récupérer Bailey, elle est allée se présenter à Ellie. Elle lui a déballé tout ce qu’elle savait, tout le dossier la concernant. Alice a purement et simplement fusillé le couple avec ses histoires du passé, a pointé du doigt la fiabilité de leur futur. Isaac passerait certainement une mauvaise soirée, mais c’était bien le moment pour venir le prévenir qu’il avait déclenché la guerre entre eux dès la seconde où il s’était présenté à Bailey.
D’ailleurs, une fois le fils envoyé dans les couloirs en direction de l’administration, la brune s’était éclipsée à son tour. Elle connaissait le chemin pour l’avoir demandé à un élève aux airs fatigués et probablement trop défoncés pour trouver la demande suspecte. Au vu de l’heure, la plupart des sales gosses rentraient chez eux ou se rendaient au cours suivant, vidant notablement les couloirs. Cela rendait la chose simple, et autant dire qu’une fois face à la porte, la haine était assez présente pour que Alice ne s’embarrasse pas à toquer et encore moins à prendre le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dit. Non, cela se saurait si elle était réfléchie. L’entrée en tornade lui correspond bien mieux, les pas décidés jusqu’au bureau également. Et elle s’y penche, pose ses mains sur le bois abîmé pour fixer Isaac dans les yeux. Elle les lui brise, alors, mais ce n’est qu’un début. Il n’a pas idée. « T’as déclaré la guerre, Isaac. Et je vais te le dire simplement : reste loin de Bailey. Ne l’approche pas. » Le ton est froid, mauvais. Chaque syllabe est décomposée avec un calme qui pourrait s’avérer effrayant.
« Tu sais, je t’avais dit que j’aurai ma vengeance. Je comptais m’y tenir, mais agir méthodiquement et ruiner ta vie petit à petit. Mais t’as dépassé les bornes trop vite. Tu sais que je n’ai jamais été patiente. Considère que c’est seulement de ta faute si Ellie est désormais au courant de notre passé commun. Et de peut-être un peu plus que ça. » Elle se redresse, le fixe, toujours assis dans sa chaise. Le juge qui réfléchit au sort de la victime. « Me force pas à faire pire. » Elle avait joué sa meilleure carte, et aurait à bosser pour faire pire. Mais mieux valait ne pas la sous-estimer.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Ven 29 Juin - 0:02
alice & isaac
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Elle n’avait pas frappé. Non, elle ne s’était pas embarrassée de cette emmerdante politesse. A quoi bon être courtois lorsqu’on entre le couteau entre les dents et le fusil sur l’épaule. Il n’avait même pas relevé cette manie dont l’absence l’aurait bien plus étonné que la présence. Elle s’est approchée de lui pour seule barrière entre leurs iris, cette foutue lunette de tir qu’elle braque droit sur lui, droit sur sa gueule insatisfaite. Ils n’avaient jamais été des enfants de cœur, même dans l’ardeur et l’attirance. Ils s’étaient aimés autant qu’ils se détestaient aujourd’hui. Et s’il avait adoré l’entendre hurler son nom dans les bas-fonds de Perth, une main dans sa tignasse brune et l’autre sur son cul qui se déhanche entre ses reins, c’est avec un goût acide au fond de la gorge qu’il l’écoute s’adresser à lui avec la hargne d’une hyène, la bave au creux des babines et l’haleine qui va avec. Elle s’approche, roule des épaules jusqu’à lui, pour déposer ses poings sur le meuble qui les sépare, les bras tendus et le regard fixe. Il ne bronche pas, incertain de trouver le rapport entre une guerre et le gamin. Ce fameux gamin. Le même qui l’avait envoyé dans le décor. Le même qui l’avait assailli de sa curiosité nouvellement justifiée. Tu fais dans les mineurs maintenant ? Triste déchéance, son regard glisse vers le mur, doucement, tandis qu’il s’appuie un peu plus sur le dossier. Provocation minutieusement calculée, il ne laisse pas le hasard guider sa haine. Pourquoi tant d’intérêt pour ce mioche ? Elle faisait dans le sentimental maintenant ? Huiler l’engrenage pour lui faire cracher le morceau : qui est ce foutu gamin.
Le silence ne les lie pas bien longtemps, il fuit comme fuiraient les oiseaux lors que se prépare un combat de vieux cabots. Elle attaque la première, comme bien souvent, et ne manque pas la jugulaire. Le nom de l’épouse claque dans l’air et les dents du juif grincent tandis que son visage revient vivement vers la brune. Si elle voulait son attention, c’était chose faite. Il ne l’écoute plus, son sang bat contre ses tympans et il n’entend plus les calomnies morbides qu’elle vomit sur son bureau. Elle est maintenant droite comme un piquet, face à l’animal qu’elle vient de libérer. Le loup se lève brusquement, le siège s’enfuit lui aussi et termine sa course contre le mur juste derrière dans un fracas qui n’interpelle personne. Qu’est-ce que t’as été lui dire ? Sa mâchoire est serrée, paralysée et les mots frappent ses incisives comme un marteau sur une enclume. Forts et cadencés, ils trahissent le déclin du grand méchant loup. Dans son regard, l’angoisse fait bouillir la colère et un de ses poings vient s’écraser sur le bois qui gémit, Alice qu’est-ce que t’as fait … L’inquiétude en suspend, ses pupilles ne quittent pas celles de la sorcière qui repend son venin à ses pieds. Il est fébrile, l’espace d’un instant, il est pendu à ces cils qui battent l’atmosphère et il espère que tout ceci ne soit qu’un sortilège, un mauvais sort, une hallucination dont son esprit malade a le secret. Pour la première fois de sa vie, Shelby en appelle à cette psychose qu’il s’applique tant à haïr. C’est sans scrupule qu’il s’empresse de déterrer cette faiblesse qu’il pensait avoir envoyé six pieds sous terre. Mais c’est inutile. Aussi inutile que d’imaginer que la hyène bluffe : trop de pratique pour croire à une plaisanterie, Shelby l’avait aimé pour son cran et sa capacité à tout détruire.
T’es toujours la même merdeuse rongée par la vengeance hein, ça t’a apporté quoi ? T’essaies de baiser la vie d’un pauv’ type qui t’as abandonné parce que TU l’a dénoncé ? Il pointe un index accusateur sur elle, entame doucement de contourner le bureau tandis que son débit de parole reste calme mais s’accélère. Elle est belle ta vision de la justice. Tu croyais qu’après m’avoir chié dans les bottes, j’allais gentiment te tenir compagnie derrière les barreaux ? Et ce gamin, tu crois que je lui veux quoi ? Je sais même pas qui il est putain, et tu crois que ça m’intéresse ? Hein ? Tu crois que ça m’intéresse après ce que tu viens de me dire ? Son ongle vient se poser sur la peau de la brune, en plein sur son sternum et sans aucun ménagement il soulève son index pour l’appuyer un peu plus fort. Une fois. Deux fois. Alice fait un pas an arrière et sa peau commence à rougir sous la pression de Shelby qui perd les pédales, se laisser emballer par sa crainte voilée en haine. Alors tu vas me répondre maintenant Alice, d’accord ? Tu vas me répéter ce que t'as dis à ma femme. Trois fois. Tu vas m’expliquer comment t'as fais pour foutre ma vie en l’air. Oui parce que ça, oui ça, ça m’intéresse. Il a la menace cinglante et le débit retenu. Il a les yeux furieux et la pupille meurtrière. Les accès de violence canalisés par le traitement avec lequel il s’assomme depuis des années, il ne s’échappe qu’un cri, RÉPONDS MOI PUTAIN.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Dim 1 Juil - 23:13
Elle se tient devant lui, le surplombe, tel un juge qui mépriserait l’accusé. Elle a de la haine au bord des lèvres qu’elle camoufle derrière l’appel du devoir. Celui qu’est protéger son fils. Une démarche égoïste, même si ça la tue de l’admettre. Elle n’a aucun droit de cacher la vérité à Bailey, de le priver de son père. Mais ce type qu’elle a en face d’elle, il ne mérite pas d’avoir un enfant. Il ne devrait pas avoir la moindre place dans la vie de leur enfant. La relation avec le gamin était difficile. Ils avançaient à petits pas, manquaient de tomber dès qu’ils arrivaient sur un sujet épineux. Le jeune en savait déjà, le dossier du détective ayant regroupé les périodes les moins glorieuses de la vie de sa mère. Mais les détails restaient flous, et Alice ne pouvait pas se résoudre à les lui offrir. Alors elle se retrouvait à faire ce qu’elle savait faire de mieux : éviter. Contourner les difficultés, occulter les sujets qui ne lui plaisent pas. Elle avait bien conscience que le passage d’Isaac chez eux avait réussi à intriguer le gamin, et pourtant, pas un mot n’avait filtré. Alors avoir Shelby dans leur vie, ce serait un cataclysme, une porte ouverte sur tous les mensonges, tous les lourds secrets enfouis au fil des années. Ce seraient à nouveau des coups de poignards quand leur haine mutuelle s’acharnerait à enterrer définitivement toute trace de l’amour qu’ils s’étaient porté il y a plus de vingt ans. Celui qu’elle ne parvenait plus à ressentir. Assez pour vouloir le détruire, si cela peut lui permettre de protéger son fils. A ses yeux, du moins. Et, le regard rivé dans celui d’Isaac qui tourne à l’horreur, Alice est bien conscience qu’elle a mis le doigt dans un engrenage infernal. Elle vient de bousiller son couple, de jeter une bombe en plein milieu de leur mariage et de tourner le dos sans même s’intéresser aux conséquences. Elle vient jusque sur son lieu de travail pour le lui annoncer, écraser les faits sur ce bureau en bois. Il ne la laisserait pas s’en sortir indemne. Elle répliquerait également. Et ils ne s’arrêteraient certainement pas. Quand ils étaient encore assez jeunes et cons pour y croire, ils ont prononcé ces mots un jour. ‘A la vie, à la mort’. Parce qu’ils se haïraient assez pour se faire la peau. Jusqu’où est-ce que cela irait ?
C’est bien leur problème. Ils se ressemblent trop. Doués pour les mauvaises décisions, un sang chaud qu’ils peinent à contrôler et ce peu importe les lubies, et ce besoin de contrôler. D’avoir la main mise sur le monde environnant. Elle vient de faire exploser son mariage et c’est avec un regard d’affront qu’elle le fixe alors qu’il s’approche d’elle, se met à lui hurler dessus. Elle ne cille pas, ne recule pas. Cela fait longtemps qu’elle a cessé d’avoir peur de qui que ce soit. Il accuse le coup, la pointe du doigt. « Qui est-ce qui m’a foutu dans cette merde en premier lieu, hein ? » Ils sont proches maintenant, elle peut sentir son souffle furieux contre son visage. Il en rougit, tant la colère est contenue. Mais elle n’en a rien à foutre, ne se détournera pas. Elle avait fait ses choix, ouais. Mais Isaac ne l’aurait pas aidée à sortir de là. Il aurait pu lui payer un avocat, lui payer la caution en attendant le procès. Il avait protégé son propre intérêt et l’avait laissée dans la merde. Alors ouais, beaucoup de choses auraient pu être différentes. Jusqu’à l’annonce de sa grossesse, du moins. Car si c’était à refaire, s’il y avait encore la minime chance de sortir plus tôt et avec son enfant près d’elle, Alice l’aurait refait. Sans la moindre hésitation. « T’as été le premier à me laisser tomber, et j’en ai franchement rien à foutre de rétablir la justice maintenant. J’te dis juste de pas t’en approcher, de rester hors de chez moi. » Elle est forcée de reculer à cause du doigt d’Isaac qui lui écrase le sternum, mais finit par donner un coup dans le bras pour l’envoyer balader, continuer de faire face. La vérité, c’est que cette situation est en train d’échapper à tout contrôle. Qu’elle va se mordre les doigts sur de possibles conséquences.
« Tu ne me touches pas. » Brusquement, elle repousse Isaac par les épaules, met de la distance entre eux. Ce qu’elle a dit, fait. « Pourquoi tu m’demandes ? Tu devrais peut-être préparer ce que tu vas dire à ta femme pour te justifier en rentrant. Qu’est-ce que tu veux que j’ai dit ? Elle sait tout. Sur nous, sur tes combines de l’époque, sur le genre de type que t’étais, sur notre f… » Les lèvres se pincent. Bailey. Elle ne pourra plus garder le secret bien longtemps, Ellie sera probablement celle qui crachera le morceau. L’ultime garantie que son fils sera en sécurité, peu importe combien elle pouvait déconner. « Elle te fait pas confiance, ta femme. J’suis pas responsable de ce qu’elle trouvera en creusant un peu. Du moins, pour l’instant. » La menace est à peine voilée. Elle était prête à faire une trêve, le choix appartenait à Isaac désormais.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Jeu 12 Juil - 17:35
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Doucement mais sûrement, le glas de la prison sonne dans l'esprit du juif. Au fil des années, il s'était tissé une épaisse et solide toile entre la police, sa femme et lui-même. Ce piège gluant, puant, les liaient autant qu'il le protégeait, lui. Comment pourrait-on soupçonner le discret et mal aimable époux de la sous commissaire ? Pas l'ombre d'une inquiétude au tableau. Il avait passé sa vie à être le stéréotype du monsieur tout le monde, le parfait amant que l'on aime parce qu'il est mystérieux. Un mystère qui au lieu de s'épaissir, n'avait cessé de sortir de l'ombre, peu à peu, sans que son auteur n'ait conscience d'en perdre le fil. Entre le gentil et le vilain, Shelby s'était perdu, avait franchi cette ligne qu'il avait lui-même dessinée, et avait ignoré tous les signaux d'alertes des siens. Il aurait pu le voir venir, ce coup de griffe. Celui qui a déchiré cette même toile. Celui qui a mit le juif à poil face à ses propres mensonges. Contrôlée, d'une précision meurtrière, la lame avait rompu toute les barrières qu'il avait érigées et au bout de cet ongle tranchant et sale, tout au bout de ce bras maigre et putréfié, était sorti de l'obscurité l'ironique visage de celle qu'il avait aimé une première fois. Une nouvelle trahison, prévisible cette fois. Personne ne t'a forcée à me suivre dans cette merde, t'es venue toute seule, comme une grande, parce que ça te plaisait autant que moi, elle radote les mêmes excuses et lui, il s'agace d'être le seul sur le banc des accusés. Aussi orgueilleuse que lui, ils se sont aimés parce qu'ils se ressemblent. Et aujourd'hui, ils haïssent aussi parce qu'ils se ressemblent. Beaucoup trop. Vingt années plus tôt, si les rôles avaient été inversés, l'histoire quant à elle, n'aurait pas changée et c'est Shelby qui suivrait la brune à la trace dans l'espoir de lui faire la peau. Ils sont identiques mais bien trop dégoutés pour l'admettre. Alice lui crache sa haine à la gueule tandis qu'elle recule sous la pression de son index. Il avait envie de transpercer sa cage thoracique et ses yeux bleus criaient sa soif de sang. Voir son doigt transpercer cette peau trop parfaite, son poing briser ces côtes et ses paumes étouffer lentement ce coeur, l'empêcher de battre sans pour autant le broyer. Qu'elle ressente la douleur de manquer d'air. Qu'elle sente ses poumons brûlants et inutiles. Qu'elle suffoque dans son mépris et sa connerie pour que Shelby lui prenne son dernier souffle, la joue de la brune sur ses chaussures bien cirées.
Le gamin et encore le gamin. Elle n'a que lui à la bouche, dégoulinante d'une jalousie que l'australien ne saisit pas encore. Elle fait un dernier pas en arrière avant de dégager le bras accusateur et de repousser ce corps lourd qu'il la menace de trop près. Elle l'avertit et lui, il a l'ironie presque souriante, juste au coin des lèvres. Oui, elle a osé. Oui, il s'est imaginée pouvoir faire face. Seul compte l'affront qu'elle vient de lui coller sous le nez. Les tempes du juif battent si fort qu'il ne l'écoute toujours pas : ses tirades sont trop longues, ses menaces trop inutiles. Elle s'acharne à achever un homme qu'elle a déjà tué, à quoi bon. Malgré son bras qui est retombé contre ses flancs, Isaac continue son avance, avale un pas après l'autre pour réduire cette distance qu'elle s'était appliquée à créer. Ses pupilles dilatées ne voient qu'Alice, elle et le chaos qu'elle a semé tout autour d'eux. Le dos de la brune qui cogne contre le mur met fin à leur danse macabre et lorsqu'elle eut enfin terminé de s'étaler, le prédateur saute au cou de sa proie. D'une main ferme, Isaac empoigne la gorge de son bourreau. Aidé par la solidité du mur, il la maintient ainsi prisonnière. Il ne lui coupe pas la respiration mais la force à tenir le menton haut. Je t'interdis de parler d'elle, son corps s'approche autant que son bras le lui permet et il vient toiser la brune de plus près, t'as fait une énorme connerie Alice, dans sa voix se ressent l'angoisse. Le juif perd son sang froid mais aussi son sens de la réalité. Il sent la jugulaire de la brune battre sous son pouce et c'est si tentant de serrer. Juste un peu plus. La maintenir entre l'éveil et l'inconscience, entre la libération et la souffrance. Pourquoi t'as fait ça ? Presque inaudible, la question est vaine et surtout, elle tremble de colère. Alice ne baisse pas les yeux, même vaincue, elle continue de se battre. Toujours. Alors brusquement il la libère et se retourne, ses mains se plantant sur ce crâne qui tambourine, il se répète, hurle son désespoir, POURQUOI T'AS FAIT CA ? La respiration haletante, il tourne en rond comme un loup en cage. Ses doigts se crispent sur sa tête à s'en arracher quelques cheveux. L'enfer s'ouvre sous ses pieds et il sent déjà le froid de sa cellule lui glacer les os. Ellie est aimante. Ellie est loyale. Mais elle le sera plus à la police qu'à son gangster de mari, doublé d'un putain de menteur. Alors c'est les yeux grands ouverts par la haine et la peur qu'il s'arrête face à Alice, écarte les bras et tourne ses paumes vers le ciel. T'es qu'une connasse Alice, tu sais ça ?! Pas foutue de faire les choses comme une putain d'adulte ! J'remettrai plus les pieds chez toi mais toi, tu reviens plus jamais tourner autour d'Ellie ! Et puis ton gamin, j'ai jamais essayé de l'approcher, il était là, c'est tout. Et puis pourquoi tu veux que je lui court après d'ailleurs !? Un semblant de faiblesse qu'il tente de camoufler sans réussite, il est presque à ses pieds mais à l'image de son interlocutrice, il ne s'avouera jamais vaincu. T'es qu'une pauvre cinglée, sa voix tremble encore tout autant que ses mains qui en avait l'habitude, mais pas pour cette raison. Oui. Ce dont il a envie, là, c'est une bonne dose de ce qu'il cache un peu partout dans le casino. La rechute n'est pas loin mais il a une excuse et elle s'appelle Cvetkov.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Lun 23 Juil - 22:32
Elle devrait en avoir marre, de la violence et des ennuis. Elle pourrait courber l’échine pour une fois dans sa putain de vie et accepter ce qu’elle ne peut plus gentil. Elle pourrait juste pardonner, apprendre à laisser derrière ce qui lui a déjà gâché tellement d’années. Les années auraient dû l’assagir, l’inciter à trouver un rythme de vie plus sain. Depuis qu’elle était arrivée à Island Bay, qu’elle avait repris l’affaire des pompes funèbres, elle aurait pu y arriver. Elle avait une vie imparfaite certes, mais posée et légale. Ces deux dernières années, les seules troubles qui lui avaient causés un tant soit peu de tort avaient été la voix qui hausse face à un flic, ou les nerfs qui s’échauffent trop rapidement dans un bar. Ce n’était rien. C’était presque la vie normale à laquelle elle aurait dû aspirer. Recroiser Isaac avait détruit l’équilibre créé. Alors qu’elle pensait enfin savoir marcher au bord du gouffre sans basculer, il s’était mis sur sa route, avait forcé les décisions hâtives. Il représentait les mauvais choix, Shelby. Ceux qui les avaient tragiquement amenés à cette salle de classe, au corps de la brune plaqué contre le mur, la gorge menacée par la poigne. Il a le regard fou, elle a le sourire carnassier. Ils ressemblent plus à des animaux aux instincts primaires qu’à des êtres humains, et c’est tristement le moment où ils se comprennent le plus, où chaque geste a une signification ouverte. Elle le sent fébrile, rongé par l’envie de lui faire regretter chaque syllabe sortie de sa bouche, chaque idée qu’elle a pu avoir pour lui nuire. Ce serait facile, il faudrait serrer un peu plus, attendre. Elle n’aurait pas la force de le repousser. Et malgré tout, il y a cette excitation masochiste, manipulatrice qui monte. « Qu’est-ce que tu vas faire ? » Elle murmure, le sourire qui s’élargit. Elle veut le pousser à la faute, qu’elle puisse frapper plus fort au prochain tour. Elle se fout bien de ses menaces à peine voilées, de la gravité de ses actes. « J’veux que tu tombes. » Les attentes à peine voilées.
Mais il la libère, s’éloigne. En appelle à la raison, la même qui menace de le rendre fou. Elle l’a mis dans le pétrin, a touché à sa liberté. Il n’y a plus rien à faire, aucun mensonge derrière lequel se cacher. Il devra assumer, espérer que sa nana ne fera pas passer le boulot et la rancœur en premier. Peut-être même qu’Alice n’aurait rien à faire, aurait juste à suivre l’affaire de loin, à guetter pour être aux premières loges quand ce connard serait sorti de chez lui avec les fers aux poignets. Et à ce moment là, alors qu’il s’enfonce dans son désespoir, Alice peut voir la principale différence entre eux. Une fois mis devant le fait accompli, elle n’avait pas su faire entendre la vérité. Lui, il était à court de mensonges pour sauver sa peau. Est-ce que ça signait la fin ? C’était difficile à dire. Impossible d’anticiper le prochain coup de savoir d’où il viendra. Elle n’y reviendra pas s’il se tient loin de Bailey. Est-ce que le contraire serait seulement réciproque ? Elle se souvient encore d’Aaron, l’acolyte, qui l’avait retrouvée après sa peine. Qui aurait pu cruellement lui faire regretter sa trahison, si elle ne l’avait pas amadoué. Peu importe qui viendrait, elle s’en sortirait. Comme toujours, peu importe les blessures. « J’ai plus rien à dire à ta fliquette de femme. » Plus aucune bombe à balancer, plus aucun fait répréhensible. Pour l’instant. C’en est effrayant, de ne plus cerner les limites. Tout ce dont elle est sûre, c’est que leur fils est hors d’atteinte. Peu importe le degré de haine entre eux, il n’y a rien au monde qui justifierait que le gamin soit un dommage collatéral.
Le secret pourrait devenir le coup fatal. C’est l’idée sordide qui passe à l’esprit de la brune, la fait fixer Isaac avec ce mépris dans les yeux. Elle pourrait encore lui faire mal, lui dire ce qu’il finira par apprendre de la bouche de son épouse. De quoi éviter quelques actions revanchardes malencontreuses. Et finalement, une occasion de remplir les trous dans l’histoire, de donner un fil logique à ce long chaos qui aura été leur histoire commune. Alors elle comble la distance, s’arrête de sourire. Elle admire, ne veut rien rater. Pas la moindre expression, pas le moindre sentiment qui passera sur son visage. « Ce gamin, c’est la seule chose que tu m’as laissé. C’est pour lui que j’ai voulu te faire tomber, et c’est parce qu’on m’a pas pris au sérieux qu’il a fini à l’adoption sans que j’ai mon mot à dire. Alors ouais, j’suis peut-être cinglée. Mais c’est mon fils, et tant que je n’aurai pas ce sentiment infime de justice, je serai là pour te pourrir la vie. » Jusqu’au jour où elle sentirait qu’ils étaient enfin à égalité.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Mar 24 Juil - 17:43
may the odds be ever in your favor
Bailey n’a pas l’intention de reprendre ses études, il l’a dit et répété à sa mère une dizaine de fois, depuis qu’ils se sont rencontrés. Ce n’est pas ça qui l’a empêché de l’entraîner avec elle à l’université, cet endroit où tous les étudiants se réunissent pour suivre des cours plus inintéressants les uns que les autres. Il a accepté de la suivre, légèrement à contre cœur, mais il ne peut pas dire le contraire : ça lui fait plaisir qu’elle s’intéresse à sa vie, qu’elle veille sur son avenir. Dès qu’ils pénètrent dans l’enceinte de l’établissement, ils se séparent, elle lui a donné une mission quand ils étaient encore sur le chemin : se renseigner à l’administration, savoir ce qu’ils proposent pour les études qu’il rêvait de faire il y a encore quelques mois. Il a délaissé la médecine et tous ses projets pour elle, pour une famille qu’il voulait reconstruire, pour des rêves de gosses qui n’existent pas et qui n’existeront jamais. Il doit encore se faire à cette idée et, reprendre ses études, c’est peut-être une manière d’également reprendre sa vie en mains. Devant le bureau de l’administration, les mains dans les poches et cet air désagréable d’adolescent saoulé sur le visage, il fait la queue, attend son tour. Il y a des étudiants déjà élèves ici qui ont des problèmes à régler et l’administration de l’université n’échappe pas à la règle, elle est similaire à toutes les autres : lente, inefficace. Il aurait préféré rester avec sa mère pour discuter de choses et d’autres, faire passer le temps. Il se trouve rapidement une autre occupation qui lui correspond plutôt bien, il écoute les discussions des autres, s’immisce dans la vie des gens sans qu’ils s’en doutent. Ça parle de petites amies, de soirées, de cours que l’on préférerait sécher, de profs que l’on n’apprécie pas, de Shelby… Il se retourne vers les deux étudiants, qui d’abord le dévisagent avant de s’intéresser à lui. Il demande qui est ce fameux Shelby, ce qu’il fait ici, pourquoi ils parlent de lui. Isaac Shelby est prof ici, il a même le droit à une description parfaite des couloirs à parcourir pour rejoindre sa salle. Bailey remercie les deux étudiants en cédant sa place dans la queue, il a désormais mieux à faire. Et tout se bouscule dans sa tête, il sait qu’ils se connaissent avec Alice, qu’il y a encore énormément de choses qu’il ne sait pas. Et sa mère n’a fait que de camoufler ses réelles envies en l’accompagnant ici, il est sûr et certain de la retrouver aux côtés de cet homme.
Il arrive rapidement sur les lieux, essoufflé, il a parcouru les couloirs à une vitesse folle, il ne soupçonnait pas avoir cette force dans les jambes. Il arrive au moment où l’homme crie une phrase qu’il avait déjà prononcé quelques secondes auparavant « pourquoi t’as fait ça ? ». On lui a déjà dit qu’écouter aux portes n’est pas une chose à faire, que c’est irrespectueux et punissable. Pour le coup, il oublie toutes les valeurs qu’on a pu lui inculquer, l’oreille contre le bois, il écoute attentivement. Il détestait déjà la voix de Isaac quand ils se sont rencontrés brutalement lors de cet accident de voiture mais il apprend à le haïr encore plus en entendant les insultes qui fusent. Il aimerait rentrer en défonçant la porte, comme dans les film, protéger sa mère de ce mec qui semble bien plus dangereux qu’il l’aurait imaginé. Sauf qu’elle parle à son tour, elle se défend en lui balançant cette vérité glaçante. Ce qu’elle lui cache depuis des semaines, ce qu’elle cache à Isaac depuis des années. Bailey secoue son visage de gauche à droite, il refuse de croire ce qu’il vient d’entendre. Et pourtant, c’est bien la seule fois qu’il entend cette honnêteté dans la voix de Alice, comme une bombe lâchée, prête à exploser au visage de son interlocuteur. Il se sent utilisé, comme s’il était un flingue déposé sur une tempe, comme s’il était l’objet du mal. La mâchoire serrée, il se décide à pousser cette porte, entrant dans la salle de classe assez rapidement pour ne pas être confronté à ses pensées, pour ne pas réfléchir, pour ne pas avoir le temps d’agir intelligemment en retournant d’où il vient. Enfermé avec eux, il regarde sa mère, puis son père. Il ne saurait pas dire lequel il déteste le plus, en cet instant. ▬ C’est ici la réunion familiale ? Sarcastique dans les pires situations, il tient peut-être cette caractéristique d’une des deux personnalités en face de lui. Il a les poings fermés, la mâchoire crispée, les jambes qui tremblent. Il ne sait pas quel est le sentiment qui l’emportera dans cette bataille qu’il y a au fond de lui : la colère, la tristesse, la déception ? La gorge serrée, il ne peut rien dire de plus, son visage parle à sa place et ceux d’Alice et Isaac aussi, il a surpris une discussion qu’ils auraient certainement préféré lui cacher.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Jeu 9 Aoû - 21:04
alice & isaac
may the odds be ever in your favor
Tic tac, tic tac. C'est le strident cri de cette bombe que la brune vient de balancer en plein coeur de sa vie. C'est l'effrayante mélodie de sa liberté qui s'enfuit, de son mariage qui s'effrite. C'est aussi les hurlements bien trop forts des gyrophares qui sillonneront les rues à la recherche du loup qu'ils traquent depuis trop longtemps. L'ironie a voulu que ce soit l'ancienne complice, l'ancienne amante qui crache le morceau. Que la horde d'uniformes bleus connaissent son visage grâce à la rancoeur, à la peur et à la jalousie d'une mauvaise mère. Les pores de sa peau se resserrent, il peut déjà sentir les métal froid qui lui prendra poignets. Il aura été serré trop fort, comme toujours, parce qu'il n'y a aucune pitié pour ceux qui n'en ont déjà plus. Jamais il ne s'est posé la question. Jamais il n'avait imaginé ce scénario et encore moins réfléchi à une issue devenue imminente. Elle ne pourra pas l'accepter, ce sera au dessus de ses forces, et pourtant il espère encore que son piège, celui tissé depuis de longues années, s'est bien refermé et que tel un vaillant soldat, Ellie gardera le silence. Douce utopie aux allures de prophéties. Fallait que tu viennes tout foutre en l'air, ses bras tombent sans force contre ses flancs, fallait qu'elle vienne le faire chier jusque dans cette foutue ville. Quelles étaient les probabilités, franchement : un océan les sépare de ce qu'ils étaient l'un pour l'autre et c'est dans cette arène improbable que se terminera leur lutte. Aucun gagnant, simplement des plumes abîmées reposant sur une mare de sang et de vengeance.
Shelby s'éloigne, le pas nerveux et les mâchoires qui grincent. Il implore le ciel que la brune en ait terminé avec son poison qu'elle lui crache au visage. Que je t'ai laissé ? Le volte face est immédiat et c'est les sourcils froncés qu'il insiste sur le deuxième mot. Les mains dans les poches pour qu'elles tremblent moins, il est interrogateur, presque accusateur. Il a la bougeotte comme un loup en cage et s'apprête à revenir vers l'indésirable lorsque la porte s'ouvre sur l'intru qui n'en est finalement peut-être pas un. Les questions se bousculent parmi les réponses, son esprit gronde dans sa boîte crânienne et il reste planté comme un con lorsque le gamin termine de l'achever. Shelby reste bouche bée, ses lèvres incapables de venir refermer cette cavité d'où aucun son ne sort. Et comme elle s'est ouverte, la porte se referme sur ces révélations qu'il n'avait pas vues venir, sur ce fils qu'il n'avait jamais vu naître. Un rire, le premier, fait trembler les épaules du juif. Nerveux, ironique et probablement évacuateur d'angoisse, Shelby se laisse aller à ce rire qui ne dure que très peu de temps avant qu'il ne se tourne vers Alice et lui lâche un tu te fou de ma gueule là, hein ? Un infime espoir que ce ne soit qu'une mauvaise blague, un sordide quiproquo et pourtant les indices sont bien là, devant ses yeux. Une vingtaine d'années, l'arrogance, les iris et cette même hargne, on ne saura dire auquel des deux il ressemble le plus. Un savoureux mélange de ce qu'ils ont de mauvais et peut-être un bon de ce qu'ils ont de bon. Des foutues probabilités, hein. Shelby a soudainement chaud et prend le temps du chemin vers la fenêtre pour réfléchir, regarder ce parquet qui ne grince pas, qui ne lui dessinera aucun échappatoire. Pour tenir sur ses jambes ou peut-être pour tromper ses tremblements, il pose ses deux mains sur le bois frais de son bureau. T'es en train de me dire que j'ai un fils, d'un signe de la tête, il désigne Bailey, toujours planté devant la porte comme un putain de gardien de prison, ce fils, et que tu n'as jamais trouvé judicieux de m'en parler. Le ton est sarcastique et le sourire pointe au coin des lèvres. Ce même sourire qui fait vaciller la commissure de sa bouche, témoin de ce malaise qui l'envahit. Que ça ne t'a jamais traversé l'esprit que, peut-être, ce genre d'information provoquerait un certain intérêt chez moi. Et que, encore une fois ce ne sont que des suppositions, peut-être que j'aurai trouvé ça légitime d'être invité à entrer dans ta foutue confidence. Isaac se redresse, gardant le contact stabilisant avec le bureau, du bout des doigts. Mais non, t'as encore fait tes choix seule. Une goutte de sueur perle sur sa tempe, il perd sa contenance habituelle, son sang froid camarade. Son visage se tourne vers Bailey qu'il doit aujourd'hui appeler fils. Les mains ouvertes comme une parodie des portes du paradis, il répond à son sarcasme, bienvenu dans ta famille gamin, c'est beau, hein ?
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Mer 15 Aoû - 22:04
Le contrôle. Voilà ce qui obsède Alice en cet instant. Elle a besoin de contrôler la situation, d’arrêter d’avoir cette sensation que tout lui file entre les doigts. La vérité, c’est que durant des années, Alice a vécu -ou du moins survécu- selon les autres, selon leurs actes. Elle a dû aviser, rebondir, essayer d’atterrir dans des zones peu accidentées. Ça n’a pas toujours été le cas. La prison, ces années privées de sa maternité et de sa liberté avaient été cruelles. Elle n’avait pas eu son mot à dire. Une fois sortie de là, l’affaire avait été la même. Elle avait été obligée de courber l’échine, de s’écraser pour la moindre personne acceptant de lui passer de l’argent contre un travail ingrat. Se rebeller et tout envoyer chier, elle l’avait fait. Plusieurs fois. Tout ça pour se retrouver dans la merde au bout de quelques jours, quelques semaines. Elle s’était mariée à un homme qui la faisait vivre également, et malgré la main mise sur l’argent mis en commun, elle s’était verrouillé une jolie chaîne dorée autour du cou. Il avait fallu attendre le décès d’Elias pour que la brune réalise qu’elle n’avait plus rien à perdre, plus personne pour la blesser davantage. Pour décider que c’en était assez. La vie qu’elle avait aujourd’hui, elle la devait aux autres. Pour autant, c’était elle qui prenait les décisions, c’était à son tour de rouler sur les autres s’il le fallait. Elle l’avait le contrôle. Jusqu’à Bailey, jusqu’à Isaac qui indirectement semblait avoir été mis sur sa route pour lui voler tout ce pour quoi elle avait travaillé.
Alors, encore une fois, elle se retrouve à se battre pour ce foutu contrôle. Le plan est simple dans son esprit. Casser les pots, menacer de faire pire, dissuader Isaac de s’approcher à nouveau. Elle avait pris trop de risques à construire ce mur de mensonges entre Bailey et lui. Une nouvelle rencontre, et ce mur volera en éclats. Elle ne pourrait pas l’accepter, pas même le tolérer. Et elle a bien conscience de faire mal, de créer une plaie à coup de poignard et de l’entailler lentement mais sûrement. C’est le but. Le plaisir est inéluctable à voir la panique se disperser dans chaque goutte de sang, alors que la nouvelle fait son bout de chemin. « J’étais enceinte. » Elle achève, confirme ce que le cerveau semble peiner à formuler. Le sourire qui s’affiche sur ses lippes en devient presque malsain. Ils sont proches de l’échec et mat. Que va-t-il se passer, maintenant ? Il n’a nulle part où frapper en retour qui puisse vraiment la détruire, comme elle a fait avec le couple Shelby. Il ne toucherait pas à la chair de sa chair. Il n’en aurait pas les couilles. Et tout aurait bien pu se dérouler, ils auraient pu s’arrêter là, si seulement la porte ne s’était pas ouverte à la volée. Alice a juste le temps de faire volte-face pour cracher à l’intrus de dégager que son cœur s’arrête dans sa poitrine. Bailey, qui les regarde durement. Qui sait.
Il est loin le sourire, après ça. La détresse prend le dessus, la sensation d’être dans un cauchemar éveillé. Pendant un instant, elle se sent extérieur à la scène, simple spectatrice qui voudrait sauter au milieu du spectacle morbide, crier, dire de tout arrêter. Car rien ne va. Les choses virent à l’enfer sur terre. Les mensonges exhibés de la plus explicite des manières. Ils sont en famille, ouais. Un portrait dégueulasse, brisé, honteux. C’est à son tour de parler, mais toute forme de courage semble s’être barrée. Elle ne sait pas quoi faire. N’a plus la moindre idée de comment sauver sa peau. « TU T’ES BARRÉ PUTAIN ! QUAND BIEN MËME J’AURAIS VOULU TE L’ANNONCER, COMMENT J’AURAIS FAIT ? » Parce qu’ils ne lui ont pas laissé le temps, derrière les barreaux. Alice a bien essayé d’appeler le numéro d’Isaac, mais il n’avait jamais répondu. Avec le temps, c’était devenu trop tard pour faire les choses bien. Son regard retourne vers son fils, ce gamin qui a l’air de tellement la haïr au moment présent. « Tu voulais rencontrer ton père ? Eh bien voilà, c’est cette ordure ! Ce même pauvre trafiquant de merde qui ne doit sa qualité de vie qu’à sa malhonnêteté et sa violence. Tu me diras ce que tu trouves de bon chez lui, moi je n’en ai aucune idée. » La vérité a éclaté, et ce serait se voiler la face que de dire qu’elle peut y faire quelque chose. Mais elle n’abandonnera pas, pas maintenant. Ce sera un combat à crocs découverts s’il le faut. Lentement, elle se tourne vers son ex petit-ami. Son doigt se lève, menaçant, le pointe. « Ellie n’est pas la seule chose que tu peux encore perdre, Isaac. N’oublie pas. » Elle n’aurait pas de pitié, pas avec lui. C’était fini, d’enterrer la hache de guerre.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Mar 4 Sep - 21:47
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Le tableau dans lequel il vient de s’immiscer ne lui plaît pas. C’est trop sombre, trop moche, trop différent de ce à quoi il s’attendait. La vérité lui fait l’effet d’un coup de poing au visage, aussi assommante, aussi dévastatrice. Il refuse de croire qu’il a fait tous ces kilomètres pour ça, et ce déni le fait entrer dans une colère noire. D’autant plus que ses deux géniteurs n’arrangent rien à la situation en continuant ainsi de se hurler dessus, malgré sa présence. Son arrivée a figé le temps durant quelques longues secondes, avant qu’ils reprennent cette bataille dans laquelle ils étaient déjà bien lancés. Sauf que maintenant, les enjeux ne sont plus les mêmes. Et Bailey n’a que faire des sujets qu’ils abordaient avant son arrivée, des secrets encore enfouis par sa mère ou des crasses parfaitement dissimulées par son père. La menace d’Alice confirme ce qu’il pense : il est comme un invité dans cette pièce, simple spectateur de ce qu’il se passe entre eux. Et ce n’est pas le rôle qu’il a envie de jouer, après ce qu’il vient d’apprendre, lui aussi a des choses à dire. ▬ C’est bon, t’as terminé ? La question est destinée à sa mère, ses pas et son regard en sa direction le prouvent. ▬ Tu peux me dire ce qu’il y a de bon chez toi ? Il reprend ses paroles, si son père est une ordure, qu’est-ce qu’elle est, elle ? Sa rencontre avec elle a été l’événement le plus bouleversant de sa courte vie, il n’a jamais réussi à mettre de vrais mots dessus quand il tentait désespérément d’en parler avec ses amis. Ça a aussi été le moment qu’il a préféré, il aimait l’idée de rattraper le temps perdu et de l’aimer comme une véritable mère. Aujourd’hui, il a l’impression que tout s’effondre, qu’elle ne mérite pas ce prestigieux titre, qu’elle ne mérite pas son amour. ▬ Tu me mens depuis qu’on se connaît, t’es capable de me regarder droit dans les yeux en me sortant des bobards. T’es loin d’être mieux que lui. En parlant, il a parcouru les quelques pas qui le séparait de ses deux parents, se mettant entre les deux. Avant tout pour éviter qu’ils s’entre-tuent, pour qu’ils se concentrent sur lui, qu’ils écoutent. Ses yeux quittent ceux de sa mère pour se poser sur Isaac. Lui, il le déteste depuis toujours et il doute que la colère qu’il ressent quand il le voit s’estompe un jour. Il en vient presque à aimer cet accident qu’ils ont eu, celui qui lui a permis de ne pas le prendre en pitié aujourd’hui. ▬ Et toi, tu crois qu’il se serait passé quoi si t’avais été au courant ? Qu’est-ce que t’as fait à part te vider les couilles ? Il lui pose cette question comme s’il attendait une réponse, sauf qu’il la connaît très bien. ▬ T’es un incapable, un lâche, tu l’as prouvé en la laissant.. en nous laissant dans cette prison. Même s’il a été adopté quelques jours après sa naissance, il est né entre les murs terrifiants de l’infirmerie de la prison. Il a passé neuf mois dans le ventre d’une prisonnière qui aurait pu se faire battre à n’importe quel moment par une autre détenue, finalement, il a peut-être plus été en danger avant de naître que durant ces vingt dernières années. ▬ Vous devriez pas vous disputer comme ça. Son ton a été calme durant tout le moment où il a parlé, contrairement à ceux de ses parents. La colère le fait trembler, la tristesse et la déception font briller ses yeux. Mais il n’y a qu’une seule chose qu’il s’acharne à prouver à ses géniteurs : il est normal. Contrairement à eux, il n’est pas qu’une boule de nerfs prête à exploser, il ne se prend pas pour un génie du mal et ne ment pas au monde entier dès que quelque chose ne va pas dans son sens. Il veut également se prouver à lui-même qu’il est tout sauf un mélange d’eux deux, qu’il n’a pas tous ces défauts dissimulés quelque part au plus profond de lui-même. À cet instant précis, il se dit qu’il aurait préféré être le fils de n’importe qui que celui des deux personnes présentes avec lui dans cette pièce. Il se recule finalement pour pouvoir les regarder en même temps, qu’ils se sautent l’un sur l’autre et se détruisent, ça n’a plus d’importance. Parler lui a fait réaliser que c’est perdu d’avance, qu’il n’y a rien à corriger avec eux, la bataille était terminée et perdue avant même de commencer. ▬ Vraiment, regardez-vous, vous formez un beau couple. Il n’hésite pas à les mettre au même niveau, à les haïr de la même manière. On demande souvent à un enfant s’il préfère sa mère ou sa mère, et souvent, celui-ci n’est pas capable de répondre. Bailey le ferait aisément : aucun des deux, ils se complètent dans la médiocrité.
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Sujet: Re: ♠ may the odds be ever in your favor, alice (#) Dim 9 Sep - 19:05
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