Méfie-toi de l'eau qui dort. - Hope

Hope Newman

Smile, the worst is yet to come.

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ 01 ○ Ton anniversaire. Ou plutôt le pire jour de ta vie. Ce qui est assez ironique parce que normalement, on est censé le célébrer...mais pas toi. Ça devrait plus t'affecter autant mais c'est plus fort que toi, ça reste douloureux et les années qui passent n'y changent rien. Tu te rends en général sur la tombe de tes parents et tu leur racontes ta vie. Un peu comme un journal intime mais à l'oral. Tu sais pas trop si ils t'écoutent réellement mais t'aimes à croire que c'est le cas. Le 20 Juillet reste pour toi un jour assez sombre. Tes proches le savent et évitent d'en faire des caisses ; ce n'est pas comme si t'allais leur hurler dessus si jamais ils organisaient une soirée en ton honneur mais t'apprécie cette attention. 02 ○ Tes parents. On te les a retiré presque aussitôt que tu commençais à les connaître. La vie peut être une vraie garce parfois. Du haut de tes 6 ans, t'as pas trop réalisé que tu les reverrais plus jamais. La dernière fois que tu les as vu, c'était avant qu'ils t'emmènent chez tes grands-parents -qui n'habitaient pas très loin de chez toi- en vacances. Ils étaient censés rentrer pour ton anniversaire. Ironie quand tu nous tiens. Mais ils n'ont jamais franchi la porte. Ils te manquent énormément et même si tes grands-parents ont toujours été là pour toi, ils ne peuvent pas les remplacer. Et quand à l'école tu devais dire quels métiers faisaient ton père et ta mère, tu ne répondais pas. Qu'est-ce que tu pouvais bien dire ? Ils sont au paradis ? T'arrivais pas à en parler, t'allais encore moins tout déballer devant ta classe comme ça. Du coup, on se moquait de toi au début. Alors tu te battais. Parce qu'il y a beaucoup de choses que tu tolères mais pas ça. Et puis surtout, t'étais en colère. En colère contre le monde entier. Tu comprenais pas, c'était injuste. Ça l'est toujours mais t'as grandi entre-temps. Tu as avancé parce que tu as été très bien soutenue malgré tout. 03 ○ Tes grands-parents. Ceux qui ont toujours été là pour toi et à qui tu dois tellement. T'as pas connu les parents de ton père, ils sont hélas décédés assez tôt et ton paternel n'a jamais eu réellement le temps d'évoquer le sujet avec toi. Tu ne te souviens pas d'eux et il est vrai que tu ne t'es pas trop intéressée à ces derniers. Tu aurais quand même aimé les connaître mais la vie est comme elle est et puis, tu as au moins un papy et une mamie qui sont toujours là, c'est déjà ça. Ils t'ont toujours soutenue, peu importe ce que tu faisais. Tu es leur fierté. Ils t'ont donné tout l'amour qu'ils pouvaient et tu ne pourras jamais assez les remercier pour ça. C'est aussi pourquoi tu t'occupes énormément d'eux à l'heure actuelle, ça et parce que c'est dans ton caractère. T'aides toujours ton prochain. Tu te bats pour tes convictions et pour les gens en général. Tes grands-parents représentent énormément de choses à tes yeux et tu serais plus que bouleversée si jamais eux aussi te quittaient. 04 ○ Ton caractère. Parce qu'on pourrait croire comme ça, en te voyant, que t'es naïve et trop gentille... Et pourtant. Faut pas non plus pousser mémé dans les orties. T'es d'une nature douce et très avenante certes mais si jamais quelque chose te déplaît, tu n'hésiteras pas à ouvrir ta bouche. Tu n'as pas peur de dire ce que tu penses et t'es persuadée que les mots -au contraire des poings- peuvent tout régler, si on les manie bien. T'es quelqu'un de très patient, sociable et aimant. Que se soit envers les êtres humains ou les animaux. Tu pourrais presque être la Blanche Neige moderne. Mais il y a tout de même certaines choses qui arrivent à perturber ta paix intérieure. Des choses pour lesquelles tu n'hésites pas à te révolter. Chacun possède ses propres limites et ses propres principes. C'est logique. Toi tu supportes pas les mensonges et les faux semblants. Tu aimes la communication, elle seule peut résoudre tous les maux. Si tu ne parles pas de ce qui ne va pas, à terme, ça te rongera. 05 ○ La vérité et rien que la vérité. Parce que c'est quelque chose qui te tient à cœur depuis toute petite, tu ne supportes pas ces gens qui sont capables de te regarder droit dans les yeux et te cracher à la figure. Parce que clairement, c'est ça. Non seulement on t'a causé du tort (ou ça pourrait t'en causer plus tard, au choix) mais en plus, on te le dit pas ? Certes, certes, il y a, disons, les bons mensonges et les mauvais mensonges mais à la fin du compte, un mensonge reste un mensonge. Quand on te dit que le Père-Noël existe et qu'on t'apprend des années plus tard que finalement non... La désillusion. Quand on te dit que tes parents ont eu un accident et que tu comprends que c'est plus compliqué que ce qu'il n'y parait... L'incompréhension. Tu dirais même plus la colère. Et ça pour l'être, tu l'étais. Tu l'es toujours mais tu la gères différemment maintenant. Tu l'utilises pour les dénoncer sur ton blog. Tu pars du principe évident que si t'es honnête, t'as rien à cacher. En conclusion, t'as pas à mentir. Et tu sais que la Police ne t'a pas tout dit. Ça fait des années que tu fais des recherches, qu'en parallèle tu exposes sur ton blog. Tu trouveras ce qui est arrivé à tes parents un jour ou l'autre. Au fond, tu veux juste la vérité. Et c'est aussi de l'injustice, chose que tu détestes tout autant que les mensonges. Tu tolères énormément de choses, tu es dotée d'empathie, tu peux pardonner mais tu ne peux pas rester les bras croisés à  observer faire sans réagir. C'est plus fort que toi. T'es quelqu'un de passionné après tout. 06 ○ Ta joie de vivre. On ne pourra pas te retirer ça au moins. Véritable petit rayon de soleil qui entre dans une pièce et réchauffe les cœurs. Ton rire est contagieux. T'es pas prise de tête. Tu sais écouter. Et ton optimisme est à toutes épreuves. Tu fais partie de ces personnes qui préfèrent voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Tu ne baisses pas les bras facilement, ce qui fait de toi quelqu'un de très déterminé. Et en plus de ça, t'es têtue. Quand tu as une idée en tête, il est quasiment impossible de te la faire changer. Le plus souvent, tu suis ton cœur. Quelque chose que tes grands-parents t'ont enseigné dès ton plus jeune âge. Ça ne fonctionne pas dans tous les cas mais ça t'aide beaucoup au quotidien. Ta spontanéité et ta sincérité attendrissent généralement les gens que tu rencontres. Et son sourire. Ce sourire qui est toujours présent sur ton visage. Il y a très peu de choses qui pourraient le faire fuir un temps. Une phobie qui te suit depuis toute petite et que tu n'arrives pas à contrôler. Ça et quelques petites peurs par-ci, par-là. Mais encore et surtout, l'injustice et le mensonge. Ça ne veut pas dire pour autant que tu cries à tout va, tu sais choisir tes combats. Ceux qui en valent réellement la peine. Et puis, dans de nombreux cas, la patience et la diplomatie sont de grands atouts. Des fois aussi, les actes comptent plus que les mots. 07 ○ Les araignées. Ces petites voire très grosses bébêtes avec leurs huit pattes qui disparaissent dès que tu ne les regardes plus. Ça t'effraie. Surtout quand elles font plus que la taille de l'ongle de ton pouce et qu'elles sont toutes noires. Alors là, tu prends tes jambes à ton cou. Tu réfléchis pas plus que ça. Bon, faut savoir aussi que t'y es allergique et que dès que tu te fais mordre, ça gonfle. Peu importe où elle t'a mordu. C'est pas du tout agréable et ça peut te rendre parano. Quand tu sais qu'il y en a une mais que t'ignores où elle se trouve. Pourtant, on t'a toujours dit que c'était pas la petite bête qui allait manger la grosse mais ça n'y change rien. En plus, tu sais même pas si ton allergie concerne toutes les araignées ou seulement une en particulier. T'as pas été fait les tests faut dire aussi et t'y penses pour ainsi dire jamais. Y a les serpents que tu kiffes pas trop non plus et les clowns. Ça ne t'empêche pas de les défendre pour autant. Ils ont tous leur rôle à jouer au final (même les clowns) mais tu ne préfères pas te retrouver sur leur chemin. 08 ○ Tes passions. Comme tout le monde, il y a des choses qui sont capables de te prendre tout temps. De t'absorber à un tel point que tu ne vois même pas les heures défiler. C'est exactement ce qui se passe avec ton travail et ton blog. Tes parents étaient pilotes tous les deux. T'as ça dans le sang. Même si ta mère était plus un coach pour ton père, son acolyte. Il lui arrivait de prendre le volant aussi et elle était très douée. T'as quelques flashs de toi les observant des gradins alors qu'ils s'entraînaient. T'as même assisté à quelques unes de leurs courses et tu les encourageais comme jamais. Ensuite, t'allais les rejoindre dans les stands. Tu montais dans la voiture et tu faisais semblant de conduire pendant que les techniciens s'occupaient du bolide. Quand t'as grandi, il y a autre chose qui te passionnait tout autant et qui a bien failli prendre le dessus : l'écriture. T'adorais déjà lire mais écrire.. Tu pouvais y passer des heures et des heures. Entre deux cours ou même pendants les cours. Tu savais que c'était une arme redoutable, qu'on ne pouvait pas effacer aussi facilement quelque chose qui était écrit, surtout à l'époque d'Internet. Et toi, t'avais besoin de partager ta vérité. C'était vital. Toute ta colère prenait forme sur des pages et des pages. Elle était dénonciatrice, pas moralisatrice. Informer les gens pour qu'ils aient les outils nécessaires pour faire la part des choses. Le savoir est universel. Il ne devrait pas y avoir des groupes de personnes qui le détiennent, le taisent ou le manipulent. Tout le monde devrait avoir accès à l'information telle qu'elle est. Mais parce que notre monde est gouvernée par l'argent, il est bien difficile de séparer le vrai du faux dans ce qu'on voit/entend/lit sur les différents médias qui sont à notre disposition. Alors toi, avec ton blog, tu te bats pour ça. Et même si les petits remous que tu produis ne sont pas loin d'égaler les raz-de-marée des journaux télévisés pour ne citer qu'eux, t'essaies au moins de faire bouger les choses à ton échelle. Savoir que tu fais du mieux que tu peux te permets aussi de dormir plus sereinement sur tes deux oreilles. 09 ○ L'Amour. Ce sentiment enivrant qui devrait faire la loi mais qui est au contraire délaissé, sous-estimé car jugé faible et sans importance. Pourtant, quand on aime quelqu'un de tout son être, on peut soulever des montagnes pour lui. Toi tu crois encore au Prince Charmant, c'est sûrement un peu -beaucoup- à cause de tes grands-parents et tes parents. Tu les vois s'aimer comme au premier jour. Ils se sont déjà disputés bien sûr mais ils sont toujours revenus l'un vers l'autre. Parce qu'ils ont cherché à se comprendre et que leur amour est bien plus fort que toutes leurs futiles disputes. Tu les as toujours admirés et respectés en partie grâce à ça mais pas que. L'amour ça fait partie de ta vie, t'en as tellement reçu que tu te dois de le transmettre autour de toi. Pourtant, t'as pas tant eu que ça de relations. La plupart du temps, t'étais pas trop en accord avec les garçons de ton âge. T'as vécu des beaux trucs et des moins beaux. Ta dernière en date c'est plutôt mal passée. Il était trop jaloux, trop possessif et un peu machiste sur les bords. Mais tu l'aimais. Et puis, t'es arrivée dans cette écurie et t'as rencontré Bart. T'as eu un choc et tu t'es rendue compte que ton copain te traitait assez mal alors tu lui as dit ces quatre vérités et t'es partie. Décision que tu ne regrettes absolument pas. Comme quoi l'amour peut rendre aveugle. Certes, il a pas été le seul déclencheur, tes amis essayaient de t'alerter mais t'y voyais que du feu. Et puis, il est arrivé et c'est là que t'as réalisé que tu pouvais pas continuer comme ça. 10 ○ Bart. Ton patron, le seul homme que tu ne devrais pas aimer et pourtant. L'appel de l'interdit est toujours aussi fort. Depuis que tu es devenue son assistante personnelle, c'est de pire en pire. Votre relation évolue à un rythme effréné que tu ne contrôles presque plus. Ça en devient naturel. Se serait génial dans d'autres circonstances mais là... Ça ne peut pas marcher, n'est-ce pas ? C'est TON PATRON ! Mais t'y peux rien, ton cœur n'en fait qu'à sa tête de toute façon. Et puis, faut dire qu'il a un certain charme en plus. Ça te travaille pas mal ces derniers temps. Tu sais que ce que tu dis ou fais compte pour lui et ça t'encourage d'autant plus à donner le meilleur de toi-même. Tu sais juste pas où tout ça va vous mener et ça te fait un peu peur. Ça peut paraître idiot mais Bart, c'est pas n'importe qui pour toi. Tu veux pas tout gâcher. Tu aimes travailler avec lui, même un peu trop. T'es complètement perdue. Tu sais pas si tu dois céder ou résister. À quelqu'un d'autre, tu lui aurais dit de foncer mais t'as vraisemblablement du mal à appliquer tes propres conseils. C'est souvent le cas. Quoiqu'il en soit, entre toi et Bart, tu ne peux pas nier qu'il ne se passe rien. C'est bien ça le problème finalement. Problème qui n'en est pas réellement un. On dirait juste que tu mets des barrières entre toi et une possible belle histoire. Douce ironie, toujours présente. Ta seule « excuse », c'est que c'est ton patron. Ça veut tout dire, non ? T'as peur. Peur de tout perdre. Mais parfois, il faut prendre des risques dans la vie pour être heureux.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ holland roden</pris> hope newman

l'histoire de ma vie

But the most beautiful things in life are not just things. They're people and places, memories and pictures. They're feelings and moments and smiles and laugther.

« BIG or small, lies are lies. »

Tout est prêt. La table est mise. Le gâteau attend sagement dans la cuisine. Tu le sais parce que t'y es allée en douce. Vous portez tous un petit chapeau festif sur la tête, principalement parce que tu le voulais. Et vous attendez l'arrivée de tes parents qui devraient être là d'une minute à l'autre. Puis, rompant soudain le calme tranquille de la maison, la sonnerie du téléphone retentit. Ton grand-père décroche « Allô ? » Tu vois à sa tête que quelque chose ne va pas. Ses mains tremblent tandis qu'il semble réaliser ce qu'on lui dit. « On arrive ! » Il raccroche et attrape ta grand-mère « Reste là ! ». Puis se tournant vers des amis à toi et à tes parents qui étaient aussi présents pour célébrer l'occasion, il ajoute « Veillez sur elle ! » Tu comprends pas trop ce qui se passe. Tu sais que c'est grave mais tu ignores à quel point. Ils partent sans plus d'explications et vous vous retrouvez là bêtement à vous fixer. « Qu'est-ce qui se passe ? Ils sont où papa et maman ? » Forcément que t'allais le leur demander. Les adultes se regardent, et une des mamans se décident à te répondre. « Ils...ils ne devraient pas tarder. » Et même si elle se veut rassurante, tu sens dans sa voix qu'elle n'en sait rien. Mais t'es une gamine et t'as pas envie de te tracasser la tête avec des trucs de grands alors tu décides de la croire. « Venez, on va jouer ! » Tu lances à tes amis en les entraînant dehors. C'est bien plus que tard que tes grands-parents rentreront. Un seul couple est resté, vos voisins. T'as fait semblant d'aller te coucher parce que clairement, tu pouvais pas fermer l’œil. Tu t'es enfermée dans cette petite bulle de confort car c'était plus simple et que malgré tout, t'avais un grand espoir de voir tes parents franchir la porte. Mais ils ne l'ont jamais fait. Tes grands-parents sont montés dans ta chambre. Ils savaient que tu ne dormais pas. Ta grand-mère est restée un peu en retrait, les larmes perlant au coin de ses yeux mais tu voyais bien à sa tête qu'elle avait déjà pleuré et pas qu'un peu. Ton grand-père n'était pas dans un meilleur état mais il arrivait plus à se contenir. Il s'est assis à côté de toi et y a eu un blanc. Toi-même, tu n'osais pas parler. « Je sais pas vraiment comment te dire ça... » Sa voix rompt finalement le silence lourd et pesant qui baignait la pièce depuis de longues minutes déjà. « Il y a des choses que des enfants ne devraient pas avoir à vivre, j'aurais aimé t'en protéger...» Plus il parle et plus ta gorge se serre. Tu comprends, sans vraiment trop le réaliser, ce qu'il essaye de te dire. « Je vais plus les revoir, c'est ça ? » Ta petite voix raisonne comme un crève cœur. Ta grand-mère sort de la pièce, à deux doigts de s'effondrer. Ton grand-père, quant à lui, avale sa salive et te prends dans ses bras. « Je suis sincèrement désolé petit ange... mais...eh bien... ton papa et ta maman nous ont quitté... Ils reposent maintenant tout là-haut, dans les étoiles. » Ça y est, c'était dit. Ces quelques mots qui ont fait basculer ton monde d'un coup, sans crier gare. T'as même pas pleuré, parce que t'arrivais pas à l'assimiler. Ça a été un choc. T'as pas parlé pendant plusieurs mois. Et même quand t'étais devant leurs tombes, t'as pas bronché...jusqu'à ce que t'exploses littéralement. En partie à cause de tes camarades à l'école, t'étais tellement en rogne. Mais tes grands-parents t'ont toujours soutenus malgré ton mutisme, malgré tes crises de colère. Ils étaient là et ils le sont toujours. Alors, t'as fini par craquer. Ça et un petit coup de pouce d'un psy. T'avais besoin de parler. Un peu plus tard, quand t'as été en âge de réellement comprendre ce qui était arrivé à tes parents, t'as commencé à faire des recherches. Y a des trucs qui collaient pas. Même tes grands-parents ne pouvaient nier les incohérences. Mais la Police ne voulait rien savoir. T'as enquêté de ton côté, c'est un peu devenu une obsession à un certain moment. Tu voulais savoir la vérité. Le rapport stipulait que ton père avait perdu le contrôle de la voiture dans un virage assez serré, qu'il roulait trop vite. Ta mère était morte sur le coup. Ton paternel, lui, était mort au bloc. La vitesse qu'ils estimaient être celle de la voiture au moment de l'impact était dans les 90 km/h. Et c'est là que ça devient dérangeant. Trois experts se sont succédés au cours de cette enquête. L'un affirmait clairement que la faute revenait au chauffeur et l'autre qu'un problème technique était à l'origine de l'accident sans toutefois préciser lequel. Tandis que le troisième reprenait plus ou moins la version des deux. C'est d'ailleurs son constat qui a été gardé par la Police. Ça et le fait que la route était mouillée, que les pneus ont sûrement dû déraper et qu'il n'aurait rien pu faire. Les policiers ont rapidement classé l'affaire mais pas toi. Même à l'heure actuelle, tu fais du sur-place. T'es persuadée, toutefois, que la voiture de tes parents a été trafiquée. C'est trop louche pour qu'il en soit autrement. Mais tu ignores toujours pourquoi, par qui et surtout la raison pour laquelle la Police n'a pas cherchée plus loin. Ton père était doué et il avait une grande gueule comme toi, peut-être qu'il a énervé la mauvaise personne. Tout ce que tu sais, c'est que tu finiras pas découvrir la vérité, tôt ou tard.

« Writing is a way to talk without being interrupted. »

Ton mur recouvert, en partie, de posters de pilotes et des photos des courses dans lesquelles a couru ton père ont bien vite disparus. Et pendant un long moment, tu n'as plus voulu entendre parler de ce milieu-là. Même si ton nom te le rappelait bien trop souvent, qu'il a fait les unes des journaux pendant plusieurs mois, tu faisais tout ton possible pour rester à l'écart de tout ça. Tes grands-parents s'inquiétait énormément. Tu t'es renfermée assez soudainement sur toi-même, lisant beaucoup de livres et écrivant de tout et de rien. Principalement ta colère. Et parfois ta tristesse. Tu te déchaînais sur le papier mais t'étais souvent incapable d'en faire de même à l'oral. C'est seulement quand on t'a trop repoussé dans tes retranchements que t'as fini par exploser. Peut-être que c'est ce qu'il te fallait. Qu'on te brusque. C'est un truc que tes grands-parents n'ont pas pu se remédier à faire. Tu les comprends et tu leur en es très reconnaissante. T'étais généralement assez vache avec ceux qui t'emmerdaient. C'est comme ça que tu te défendais à l'époque. Ça et tes poings parce que t'avais de la colère à revendre. Puis Internet est arrivé et avec ça, les blogs. Aaaah les blogs ! Ton salut. Au début, c'était pas trop sérieux ce que tu racontais. Tu testais un peu, comme tout le monde. Puis, t'en as ouvert un autre, celui sur lequel tu es depuis tellement d'années et que tu alimentes très régulièrement. Son petit nom : que la vérité soit. (Vous voyez forcément d'où ça vient. Pas que tu sois catholique, loin de là.) Au fil des ans, t'as gagné en popularité. Les gens sont curieux, ils aiment l'information, la vraie et toi, tu vérifies chacune de tes sources. Tout ce que tu postes est un fait avéré. Parfois, c'est des coups de gueules. Des événements dans l'actualité qui te mettent hors de toi et t'as besoin de l'exprimer. Tu trouves ça important. Internet est un formidable outil pour ça. Et puis d'autres fois, tu parles de choses qu'on n'entend pas dans les médias. Des faits divers souvent moches ou des scandales étouffés, t'aimes les mettre en lumière. Les pointer du doigt et les exposer. Comme t'aimerais exposer la vérité à propos de la mort de tes parents. Mais puisque tu n'avances pas sur cette affaire, autant te consacrer à d'autres qui sont tout aussi importantes. Voilà la matière principale dont tu te sers pour nourrir ton blog. T'aimerais d'ailleurs écrire un livre qui parlerait de l'humanité en générale. T'y relaterais sûrement ses défauts, ce qui pourrait être fait différemment et ses qualités. Tu prétends pas tout savoir sur tout, bien au contraire. Mais t'as ton opinion, ta propre vision du monde et t'as envie de la partager. C'est un projet qui reste dans un coin de ta tête depuis quelques temps déjà. Faudrait juste que tu te lances.


« Never give up on something that you really want. »

Passionnée d'écriture, tu l'es clairement mais ta première passion, ça reste le milieu de la course. Et si tu l'as mise de côté pendant un bon moment, elle t'es revenue en pleine face alors que t'étais en école de journalisme. Ouais, puisque tu t'en sortais plutôt bien avec les mots et que tu aimais réellement informer les gens, t'as décidé de te lancer en tant que journaliste. Et pour ça, il fallait faire des études, au moins un minimum. Mais plus le temps passait et moins l'inspiration te venait. Comme si il te manquait quelque chose pour être complètement toi. Quelque chose que tu refoulais depuis bien trop longtemps déjà. Un jour, tes grands-parents ont reçu des places pour une course de voitures. Ils les avaient gagné en participant à un concours dont tu ne te souviens même plus. Ils en avaient trois. Au début, t'as refusé. Tu voulais plus mettre les pieds sur un seul circuit. Mais le syndrome de la page blanche devenant problématique de jour en jour, t'as fini par accepter au dernier moment. Tu savais pas trop à quoi t'attendre en y allant. T'étais même pas sûre que ça aurait un quelconque effet positif. Puis, vous vous êtes finalement retrouvés dans les gradins et t'as ressenti la même chose que quand t'étais petite. De l'adrénaline et un soupçon d'excitation. T'avais l'impression d'avoir six ans à nouveau. Le lendemain, t'avais des milliers d'idées en tête qui fusaient. T'en revenais pas. Tout ça parce que t'étais allée voir une simple course, t'avais réussi à retrouver ton inspiration. Ça peut paraître un peu tiré par les cheveux mais c'est bel et bien ce qui t'es arrivé. C'est pas comme si t'avais pas été tenté de t'y intéresser une nouvelle fois mais t'avais résisté...jusqu'à ce que tu te retrouves baignée dans l'agitation et le tourbillon des voitures qui tournent à une vitesse effrénée sur un circuit. Ta passion renaissait clairement de ses cendres. T'as quand même terminé tes études et puis t'as fini par chercher du boulot dans le milieu de la course. Celui-là même que tu rejetais en bloc depuis des années. De fil en aiguille, t'as commencé à avoir des postes avec un peu plus de responsabilités. T'as enchaîné beaucoup de petits taffs à droite à gauche avant d'accéder à cette opportunité qui t'as amené là où tu es aujourd'hui. C'est Bart qui t'a repéré parmi un petit groupe. Toi en particulier. Il écoutait tes idées et tes conseils. Première fois dans toute l'histoire de ta carrière. Tu savais pas exactement ce que tu voulais faire, juste que tu te devais de travailler dans ce milieu. Tu l'as suivi partout lors de ses courses, prenant d'innombrables photos que tu pourrais un jour exposer. Et puis, il est devenu le boss. Et t'es devenue son assistante. Peut-être même plus que ça dans le fond. Mais ça reste ton patron. En tout cas, grâce à lui, t'as trouvé ta place. Tu concilies allègrement ton blog et ton travail. On pourrait dire que tu es plutôt épanouie à l'heure actuelle. Pas de nuages à l'horizon, qu'un ciel bleu. C'est peut-être plus côté cœur que ça pêche mais pour le moment, t'es pas sûre de ce que tu veux et ça te fait un peu peur tout ça. Tu sais pas trop quoi faire à dire vrai. Bart, tu l'aimes plus que bien mais encore une fois, c'est ton patron. Des excuses, toujours des excuses...