La misma comedia ∆ Monroe & Gina

La misma comedia

Monroe & Gina

Emmitouflée dans sa toute nouvelle doudoune, la voilà encore sur la plage, à une de ces soirées qu’elle apprécie tant. Gobelet en main, elle passe en revu ces personnes qu’elle voit depuis maintenant des mois, celles avec qui elle passe nombre de soirées. La costaricaine a beau avoir traversé les continents, certaines choses n’ont pas changé. Elle aime toujours autant s’évader au rythme de la musique, partager des nuits endiablées avec ces personnes qu’elle considère pour un temps comme ses amis, mettre sa raison au placard et simplement profiter de l’instant présent. Pendant longtemps ça a été un véritable échappatoire pour elle, un moyen de fuir ses problèmes si nombreux… L’accident de ses parents, les conneries de son frère, la maladie de son grand-père et finalement son décès, le froideur de son oncle… Passer quelques heures à faire comme si de rien n’était lui permettait de gérer la situation, de ne pas devenir complètement folle. Elle se laissait aller à être cette fille un peu folle qui n’a qu’une seule envie : s’amuser. Elle se complaisait dans le chaos qu’amenait ce genre de fêtes, c’était un cocktail aussi destructeur que grisant. Elle ne compte plus le nombre de fois où mettre sa raison de côté l’a aidé à trouver la solution à ses problèmes. Et le paradoxe de la chose l’amuse d’ailleurs énormément. C’est ainsi à l’une de ces soirées qu’elle a réservé son billet d’avion, décidant d’en finir avec cette vie pour de bon. À l’heure d’aujourd’hui elle ne sait plus trop pourquoi elle continue cette comédie. Il faut croire qu’il ne suffit pas de décider que tout va bien pour que ce soit réellement le cas. Il y a toujours ce vide qui l’habite, cette mélancolie qui la rattrape sans qu’elle ne puisse la contrôler. C’est logique après tout - peu importe l’endroit où elle vit, le travail qu’elle fait, les amis qu’elle a - elle restera toujours la petite orpheline de Manzanillo, le petit démon… Elle se dit qu’une jour elle finira par régler ses problèmes. En attendant, elle est là, vidant bien trop vite son deuxième verre. Un sourire aux lèvres, on dirait presque que ce mode de vie l’a rend parfaitement heureuse. Mais rien n’est si simple, tout ceci est loin d’être loin d’être idyllique, il y a certains aspect dont elle se passerait bien. "Andrew dégages, j’suis pas d’humeur." Andrew, c’est le gars un peu trop insistant, celui présent à chaque soirée, celui qui parle à tout le monde et surtout aux filles. Il n’est pas méchant alors personne ne lui en tient vraiment rigueur mais ça n’en reste pas moins fatiguant parfois. Surtout lorsqu’il ne lâche pas l’affaire comme il le fait maintenant avec Gina. "Bon écoutes t’es bien mignon mais si tu bouges pas,  je vais réellement m’énerver. Et tu veux pas énerver une costaricaine chéri, crois-moi. Ta tête pourrait se retrouver dans un endroit que t’apprécierais pas trop." Le temps d’un dernier duel de regard la tension est à son comble mais il finit par baisser la tête, résigné. Gina a de l’expérience avec ce genre de personnes et elle a connu bien pire, il faut bien l’avouer. Au Costa-Rica, les hommes n’avaient pas toujours autant de respect, surtout ceux qu’elle fréquentait. Un brin agacée, elle décide de faire un tour le long de la plage pour se calmer, le bruit des vagues l’a toujours inexplicablement apaisé. Pieds nus, elle profite du contact de l’eau fraiche sur sa peau lorsqu’elle croise quelqu’un qu’elle connaît bien. Monroe. L’une de ses « amies » si on peut dire. Dès son arrivée à Wellington, elles ont fait les quatre cent coups ensemble et c’est le moins qu’on puisse dire. Mais, depuis quelques temps elles se voient beaucoup moins. Si c’est leur similitude qui les a en premier lieu rapprochée, c’est aussi elle qui les a par la suite éloignée. Une certaine rivalité a toujours présente et elle n’a que fait de s’exacerber ces derniers temps. Tout ça à cause d’un vulgaire mec. Un véritable cliché qui aurait beaucoup fait rire la brune si elle n’avait été l’une des instigatrices. Elle n’a rien contre Monroe, c’est vrai, elle a simplement eu du mal à avaler le fait qu’elle puisse draguer Jace alors qu’elle savait pertinemment qu’il plaisait à la belle. Elle n’est qu’à moitié surprise cela-dit, quelque chose lui disait que ce genre de conneries pourraient arriver avec elle, sans doute parce qu’elle l’a cerné depuis bien longtemps. Parce qu’elle lui ressemble autant qu’elles sont différentes. "Hey." Se raclant la gorge, Gina tente du mieux qu’elle peut de se montrer enthousiaste lorsqu’elle la salut. Même si ça semble un peu faux.

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Monroe & Gina

Maintenant qu'elle est immobile, le froid la rattrape doucement. Voilà pourquoi elle jongle d'un pied sur l'autre, espérant pouvoir s'esquiver rapidement. Elle n'a pas envie de jouer à ça ce soir, quelle que puisse être les règles du jeu. Quelles sont les options après tout ? Arranger les choses ? Maintenir cette froideur contrôlée ? Sans aucune surprise, rien ne la tente réellement ; pas ce soir alors qu'elle vient ici pour tout oublier. "Salut." Maintenant que les salutations sont faites, elles peuvent partir chacune de leur côté, c'est ce que Gina néanmoins espère. Elle se dit que Monroe doit venir ici pour les mêmes raisons qu'elle, qu'elle ne tiendra pas à envenimer les choses ce soir. À croire que ses intuitions ne sont plus aussi bonnes qu'elles pouvaient l'être. "Tu vas bien ?" Si elle est ici c'est que ce n'est pas vraiment le cas mais ça, la brune se garde bien de le lui dire. Elle n'a jamais été du genre à se confier, à qui que ce soit d'ailleurs. Elle a beau avoir l'apparence d'un livre ouvert, la vérité est bien plus complexe. Oui, elle est très bavarde et il est vrai qu'elle dit beaucoup de ce qui lui passent par la tête ; pourtant, jamais elle ne parlera de ses blessures, de ce qui la hante. La seule émotion que vous la verrez jamais exprimer, c'est l'agacement. Il est bien plus facile de parler des choses qui fâchent que de celles qui blessent. Quoiqu'il en soit, même si elle devait -pour je ne sais quelle raison - s’épancher elle ne le ferait pas avec Monroe. Plus maintenant. "Et toi ?" Voilà ce qu'elle fait toujours quand elle ne veut pas répondre à une question, elle la retourne. C'est une technique plutôt habile qui marche bien plus que l'on ne pourrait le croire. Après tout, ils sont peu à vouloir réellement une réponse à cette question. La plupart s'en fiche, ils ne pensent qu'à eux et c'est bien pour ça qu'ils sont ravis de passer encore plus rapidement à leurs petites histoires. "J'ai pas envie de m'engueuler avec toi, Gina. J'ai pas envie de jouer à savoir laquelle de nous a tord ou raison." Tout espoir de s'en tenir aux banalités la quitte, Gina est bien obligée de l'admettre : elle va devoir parler, parler réellement. Elle qui venait pour lâcher prise, c'est bien sa veine. Un problème persiste cela-dit, elle ne sait pas bien quoi lui dire. Ironique quand on connaît le phénomène. "Bien… Si tu le dis." Secouant la tête d’un air lasse, une remarque lui échappe sans qu’elle ne puisse l’empêcher. "On en revient toujours à ce que tu veux de toute façon, hein ?" Ce sont sans doute les verres qu’elle a ingurgité qui parlent à sa place ou son impulsivité légendaire d’ailleurs, c’est au choix. Quoiqu’il en soit, les mots lui sont sortis de la bouche avec une aisance folle, comme s’ils détenaient la vérité suprême. Sans doute parce que c’est dont elle est persuadée à l’heure actuelle, du moins dans un coin de sa tête. Elle voulait Jace, elle l’a eu et ça peu importe les conséquences. Alors bien évidemment, là qu’elle ne veut pas argumenter, elles ne le feront pas. C’est pour ça que, même si Gina ne tient pas elle aussi à envenimer les choses ce soir, elle trouve ça un peu trop facile d’aller dans son sens. "On s’engueule pas. On fait comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Trinquons à la meilleure amie qui soit." Elle lève son verre et bois d’une traite le reste de son contenu. La mixture lui pique un peu la gorge mais elle s’en fiche, ça l’anesthésie et c’est tout ce qu’elle souhaite en cette magnifique soirée. Et si ça peut l’empêcher de faire face à la situation actuelle, ce n’est que mieux. La voilà alors qui jette son gobelet vide de façon théâtrale, comme seuls les éméchés savent le faire. Un moyen pour elle d’appuyer son propos sans doute.

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Monroe & Gina

Cette soirée ne prend pas la tournure qu'elle aurait souhaité. Elle pourrait encore rattraper le coup, la saluer cordialement et s'en aller mais c'est au dessus de ses forces. Pour le meilleur et le pire, le caractère de feu de Gina la rattrape toujours. Elle n'a jamais pu encaisser en silence, elle aurait aimé parfois mais ce n'est pas simplement de ce bois-là qu'elle est faite. "Oh Gina, arrêtes cinq minutes." La langue de la costaricaine claque sur son palais, c'est un tic qui la prend souvent lorsqu'elle est énervée. Et s'il y a bien quelque chose qu'elle ne supporte pas, c'est qu'on lui dise ce qu'elle doit faire. "Jace n'était pas l'homme de ta vie. Alors, à quoi bon réagir de la sorte ?" Jace n'était pas l'homme de sa vie ? Encore heureux ! Ce n'est qu'un de ces mecs nombrilistes et suffisants comme elle en connaît tant. Qu'un accessoire avec lequel elle aurait pu s'amuser un temps. Il était parfait pour ce qu'elle voulait de lui. Jamais rien de sérieux n'aurait pu en découler. Et oui, c'est comme ça qu'elle a toujours fonctionné, elle choisit sa proie et fait joujou jusqu'à ce qu'elle se lasse. Jamais elle ne se laisserait aller à ressentir quelque chose pour quelqu'un. Alors oui, Jace n'est qu'un détail mais ce n'est pas le problème. "Honnêtement, je ne sais pas à quoi bon. Je pourrais te l'expliquer mais je suis pas sûre que tu comprennes." Il s'agit là d'intégrité, de respect. Lorsqu'on apprécie quelqu'un, on ne lui plante pas un couteau dans le dos et ça peu importe la situation. Comme on dit, c'est l'intention qui compte réellement. Le sujet peut être futile, c'est dans ce genre de moment qu'on réalise quelle est la nature d'une personne. C'est ce dont Gina est persuadée du moins. "On sait très bien toutes les deux que les rôles auraient pu être inversés. Alors, ne fais pas un tel cinéma." La brune ne peut retenir un mouvement de recul, une lueur de colère dans les yeux. Là, elle va un peu trop loin à son goût. C'est une chose d'essayer de se justifier, c'en est une autre de retourner complètement la situation. "Tu peux dire et faire tout ce que tu veux tant que ça te regarde mais ne me dis ce que - moi - je ferais ou pas, d'accord ?" Son ton est ferme, cassant. Monroe dit qu'elle ne tient pas à envenimer les choses mais, si c'est vraiment le cas, elle s'y prend très mal. "J'ai passé l'âge de me battre pour un mec." Pendant quelques secondes Gina fixe son "amie", incrédule au possible. Un éclat de rire brise le silence. Le sien. Elle a du mal à croire qu'elle ait dit ça. "Si tu crois vraiment que c'est de lui qu'il s'agit t'es encore plus grave que je ne l'aurais cru." Dans une certaine mesure, ça la vexerait presque. Comment peut-elle imaginer ne serait-ce qu'une seconde que c'est pour cela qu'elle lui en veut ? La prend-elle pour une midinette ? "Tu as raison sur un point, j'en ai rien à battre de lui. Ce soir, j'en aurais un autre alors bon... Ce qui m'agace, c'est que ça ne t'as pas posé de problème. Tu savais que j'avais envie de me le taper et tu ne t'es pas gênée. Et le pire c'est que tu recommencerais sans problème ! Je ne sais pas comment ça se passe ici mais par chez moi, la loyauté c'est important." Il est dur de croire que la situation puisse avoir tant empiré en si peu de temps. Il faut dire qu'elle n'a que peu apprécié la manière dont la néo-zélandaise lui a répondu. Ce dédain, cette suffisance a eu raison d'elle. "Je vois vraiment pas l'intérêt de perdre mon temps avec une fille qui ne sait que penser à elle. C'est de ma faute en fait, ça n'aurait vraiment pas dû m'étonner venant de quelqu'un comme toi." Le seul et unique but de cette réplique est de blesser et Gina n'a absolument aucun scrupule à l'admettre.

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Monroe & Gina

La costaricaine pensait avoir obtenu ce qu'elle voulait, elle lui avait dit tout ce qu'elle avait le coeur et Monroe était sur le départ. Sauf qu'au dernier moment, l'ancienne amie de Gina semble décider qu'elle n'en a pas assez dit. "Tu sais, tu as le jugement un peu trop facile, Gina. Parce que, que tu le veuilles ou non, tu es une fille comme moi." Elle ne voulait pas entendre ça ce soir, c'était même la dernière chose qu'elle souhaitait. En cette magnifique nuit, le plan était de tout oublier, de se lâcher au grès des vagues, de la musique. Et surtout, de la boisson. Elle ne peut néanmoins se voiler la face, Monroe ne ment pas, une vérité pure sort de sa bouche. Oui Monroe et elle sont faites du même bois. C'est même pour ça qu'elles se sont si vite entendues. Elles se comprenaient, n'avaient pas à faire d'efforts l'une avec l'autre. Tout le contraire de ce qui se passe actuellement. Il y a cette distance, cette froideur qu'elle exècre. Elle ne s'oblige jamais à avoir ce genre de conversations habituellement, elle se contente d'écraser ceux qui l'a blesse. Elle a beau lui avoir dit le tréfonds de sa pensée, elle n'en reste pas moins beaucoup plus modérée qu'à l'accoutumé. Elle ne saurait dire si c'est la période ou bien Monroe elle-même qui veut ça. Peut-être a-t'elle simplement changé.  "Et pourtant c'est pas moi le problème ce soir." Elle ne nie pas ; se trouver de fausses excuses, ce n'est pas son genre. Elle est qui elle est, même si parfois elle préférerait l'oublier. Elle ne pouvait pas pour autant la laisser dire, surtout avec tout ce que ça sous-entend. Elle lui ressemble peut-être mais elle n'est pas elle. Elle n'a pas fait ce que, elle, a fait. En aurait-elle était capable ? Elle aime penser que non et ça même si elle a eu le loisir de déraper plusieurs dans sa vie. Elle n'a pas toujours été parfaite, c'est vrai. Elle a même souvent été le contraire. Sans limite, impulsive, dure, manipulatrice, tous ces qualifications la représentaient parfaitement. Et ils le font toujours d'une certaine manière ; pour autant, elle a toujours trouvé l'amitié fondamentale. Il suffit de voir la relation qu'elle partage avec Malibu pour le comprendre. "Crois-le ou pas, mon intention n'était pas de te blesser." Gina suppose que c'est toujours bon à entendre. Après tout, c'est bien elle qui pense que l'intention compte plus que l'acte. Elle pourrait même y voir une forme d'excuse déguisée. Et ça, elle ne peut que le saluer. Si la costaricaine ne pourrait concevoir avoir elle-même fait ce qu'elle rapproche à sa comparse, elle peut très bien s'imaginer avoir une commis une quelconque faute. Et dans ce cas, elle ne sait pas si elle arriverait à faire un pas dans la direction de l'autre comme Monroe vient tout juste de le faire. "Attends." Prise d'une impulsion, Gina la retient alors qu'elle s'apprêtait à partir. Et sans savoir vraiment quoi faire, elle se retrouve à plaisanter. "J'espère qu'il valait le coup au moins." Elle lâche un petit rire plus lasse qu'autre chose. La boutade vaut ce qu'elle vaut mais son but est néanmoins louable. Elle qui se montre d'habitude rancunière au possible dépose les armes. Comme si, sans vraiment le dire, elle acceptait les excuses que Monroe n'a pas prononcé.

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Monroe & Gina

La tension est retombée et Gina n'en est pas mécontente, elle a beau être sanguine, elle ne tenait à passer sa soirée dans le conflit. Elle n'aurait pas parié sur une "réconciliation" si rapide cela-dit ; comme quoi, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. "Tu me détesteras d'avantage si j'te dis que j'ai vraiment regretté dès qu'il s'est déshabillé ?" C'est beaucoup trop vague pour qu'elle puisse le dire, voilà pourquoi elle lui demande des précisions, intriguée au possible. "Développe ?" On ne peut pas reprocher à Gina d'être curieuse et quand la châtain lui mime la taille de la virilité de l'homme en question, la costaricaine reste fixée sur sa main pendant de longues secondes. Vraiment ? Ça l'attristerait presque. "Disons que je t'ai épargné les trois minutes les plus longues de ta vie." Un sourcil haussé, dubitative, elle assimile ce que Monroe vient de dire. Trois minutes ? Les plus longues de sa vie ? Wow. Wow, wow, wow. "Bizarrement... Ou pas d'ailleurs, je trouve ça un peu réconfortant. C'est pas le mot en fait... Je trouve ça plutôt hilarant !" Et ainsi, elle ne peut s'empêcher de rire quelque peu. C'était bien trop tentant, comment aurait-elle pu résister ? Quoiqu'il en soit, si Monroe a dit la vérité, elle est plutôt contente de son sort : quand l'emballage est plus beau que le cadeau lui-même, c'est toujours décevant. "Sans méchanceté aucune bien sûr." Un sourire à la fois complice et narquois aux lèvres, elle précise son propos. Elle tient à ce que Monroe comprenne qu'elle ne se montre pas mesquine ; elle devrait le savoir, elle a eu l'occasion de la connaitre ces derniers mois après tout mais là que le calme est un peu près revenu, elle préfères prendre ses précautions. "Tu n'as plus rien à boire, on va se chercher un verre ?" Tentante proposition mais va-t-elle la saisir pour autant ? La tête penchée sur la côté, un air perplexe au visage, Gina se le demande. "Ce ne serait pas très raisonnable." En effet, la belle a déjà eu son compte pour la soirée. Peut-être même plus qu'elle aurait due. Si elle continue de tirer sur la corde, qui sait ce qui pourrait bien se passer ? "D'accord." Oui, ce ne serait pas raisonnable mais qui dit que Gina l'est ? Lorsqu'on la découvre, on comprend bien vite que le seul domaine dans laquelle elle se montre sérieuse, c'est le travail. Pour ce qui est de sa vie personnelle, on repassera. "Mais il faudra que tu me rattrapes, j'ai quelques verres d'avance sur toi." Et dieu sait qu'elle n'aime être la plus éméchée de la bande. Elle finit toujours par se ridiculiser et le problème dans ce cas là, c'est que son entourage, fatalement, s'en souvient. Pas très commode vous avouerez. "Et si on a un peu de chance, on se trouvera quelque chose à se mettre sous la dent. Un chacun cette fois." Cette dernière remarque pourrait sonner comme une pique mais ce n'en est pas vraiment une, pas une once d'amertume ne l'habille. En toute honnêteté, ce serait plus une boutade qu'autre chose et ceci caractérise parfaitement la costaricaine. Elle s'emporte aussi vite qu'elle passe à autre chose. La vie est trop courte.