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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 broken crown • ellie

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MessageSujet: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyMer 29 Aoû - 2:16


broken crown
Ellie & Solal


Une fois de plus, la nuit recouvrait la ville de Wellington de son manteau de pluie et de brouillard. Un temps à rester chez soi pour les plus frileux, mais pas pour les quelques âmes perdues de la ville qui cherchaient un peu de chaleur et de lumière. L’énorme bâtisse du Holster ouvrait ses portes à ces âmes en quête de débauche et d’interdits. Un leurre, une supercherie qui fonctionnait à merveille depuis maintenant des années, ou presque. Solal observait les louveteaux de la Meute s’agiter sous ce château qu’ils avaient bâti sur un rêve. Le rêve d’une vie de rois. Une vie sans limite, qui leur offrirait tout ce qu’ils avaient toujours désiré. Ils avaient réussi, ils avaient tout affronté ensemble et ils avaient réussi à se constituer bien plus qu’une armée. Une famille. Une meute. Des soldats, des loups, des âmes écorchées. Tous liés par ce pacte jusqu’à la mort. Les machines tournaient à plein poumons, Cherry attirait tous les regards avides de chaleur humaine, Neema continuait d’assouvir les gorges sèches et derrière tous ces artifices, de pauvres gamins faisaient plus ample connaissance avec les poings de ce cher Jake. Le Holster, une véritable machine. Une machine qui ne devait pas tomber, qui ne pouvait pas faillir.

Mais même le temps semblait d’humeur maussade ce soir. Solal regardait la machine respirer et prendre vie sous ses yeux, sans pouvoir s’empêcher de penser qu’à tout moment, le château s’écroulerait. Cela faisait presqu’une semaine qu’il se rendait seul dans leur royaume, son acolyte de toujours l’attendant dans le canapé à fixer le fond d’une bouteille. Une semaine qu’il s’occupait de gérer les comptes qu’on leur devait, qu’il allait veiller sur la Meute et ramener les brebis égarées dans les rangs. Une semaine à jouer au grand méchant loup parce que le vrai était bien trop défoncé pour tenir debout.

Après avoir compté et rangé les liasses en lieu sûr, Solal s’éclipsa des lieux pour rejoindre le froid glacial des rues. Son esprit était ailleurs, il avait besoin de parler à Isaac, de sortir Seth de sa tanière et de lui faire voir l’évidence. Elle ferait tout exploser s’ils continuaient comme ça. Il roula en direction du sud, bien au-dessus de que ce qui était autorisé et se retrouva bien vite à destination. 221, South Bay. Sa demeure temporaire. Il y a quelques semaines encore, animée par les cris des Shelby qui ne semblaient pas pouvoir s’empêcher de communiquer autrement, un couple débordant d’amour et de passion l’un pour l’autre sous le regard indiscret du juif. Aujourd’hui et depuis plusieurs jours, un repère pour le loup solitaire et son frère qui tentait tant bien que mal de le garder à flots. Tout était trop calme à son goût. Il détestait cette situation. Il détestait attendre l’inévitable plutôt que de répliquer. Lui qui avait toujours foncé tête baissée dans les combats, le voilà qui attendait sagement que le combat vienne toquer à sa porte pour tout détruire sous ses yeux. Tout ça sonnait faux. Comme un piano mal accordé sur lequel on s’efforçait de jouer une mélodie.

Solal s’avança jusqu’à la porte d’entrée, déjà bien trempé par la pluie et tourna sa clé. Il ne fût pas accueilli par les habituels aboiements et langues pleines de bave qu’il avait vite appris à aimer. Pourtant il n’y fit pas plus attention que ça, tout comme il ne remarqua pas le silence glacial qui pesait sur la demeure ou l’odeur étrange et pourtant familière qui venait lui effleurer les narines. « Alors le creuvard tu t’es enfin décidé à sortir ton cul de ce canapé ? » Sa voix encore rauque des clopes et autres substances qu’il avait pu consommer dans la soirée. Rien n’avait semblé être suffisant pour faire taire les voix ce soir. Solal s’avança lentement dans l’entrée, alors qu’il attendait toujours une réponse. Peu à peu les pièces du puzzle s’assemblaient devant ses yeux rougies et il se stoppa net. Le silence de plomb, l’odeur de sang qu’il ne connaissait que trop bien, une large tâche foncée au sol qui ne laissait pas de place à l’imagination. Le silence devenait assourdissant, seul son cœur déglingué se faisait entendre en cognant contre sa cage. « Isaac ? » Sa voix trahissait le doute qui s’immisçait en lui, accompagné de son amie la peur. « Bordel, qu’est-ce que tu fous encore. » La colère, toujours là pour prendre le relais sur sa peur et l’étouffer. Sa voix plus forte, plus féroce. L’évidence était là, devant ses yeux mais il les gardait fermés, comme un pauvre con trop buté pour faire face aux événements. Il s’enfonça un peu plus dans cette maison qui lui semblait soudainement trop petite, et son corps tout entier se crispa à la vue d’un nouvel élément. La reine de leur supercherie. La pièce rajoutée qui faisait tourner la machine jusqu’à ce qu’on la pousse trop loin. Madame Shelby. Ses yeux ronds comme des billes, Solal la fixa un instant et serra les dents pour s’empêcher de craquer trop vite. Un doigt accusateur pointé vers l’intruse, il creusa la distance qui les protégeait l’un de l’autre. «Me dis pas que t’as fait c’que je pense.» Les mots tranchants, ses yeux complétèrent sa pensée en se tournant vers la tâche sombre qui rongeait le parquet de l’entrée. «Sinon tu peux toujours rêver pour sortir d’ici sur tes deux jambes. »
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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyMer 29 Aoû - 21:39



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solal & ellie

up in the north where the cold wind blows, over the prairie
gold. there's a church bell screaming, on the
steeple high gather ye children of men.
(@jamie commons)
Le goût amer de la trahison lui bouffait encore la bouche. Elle n'arrivait pas à l'enlever. Ni même l'odeur du sang qui avait perlé sur ses vêtements. La douche froide. Ellie n'avait pas encore eu le courage de quitter le domicile. Elle n'avait pas eu le courage de marcher, ni même de respirer. Elle restait stoïque dans cette cuisine à moitié éclairer, seule témoin encore, de cette vie passé. Cette vie qui lui manquait. Elle ne se souvenait déjà plus ce que c'était d'être épanouie et heureuse. D'être aimer et de voir un avenir plus que joyeux. Non, il ne restait plus rien. Des brides de souvenirs qui tendaient déjà à disparaître, comme s'ils n'avaient jamais eu lieu. C'était fou en soit. Complètement dingue et elle n'arrivait pas encore, à se le dire à haute voix. Qu'elle et Isaac, c'était fini. Qu'il n'y avait plus de Shelby, plus de couple idéal. Que tout s'en était allé avec lui. Il avait passé le pas de la porte, menotté avec soin et gardé comme si c'était le plus grand criminel du pays. La dernière chose qu'elle avait vu, c'était son dos et ses cheveux ébouriffés. La dernière chose qu'elle avait ressenti, c'était cette sorte de soulagement d'avoir accompli son devoir, mais ce coeur brisait qui ne battait déjà plus, pour avoir trahi la seule personne qu'elle n'ait jamais aimé. Drôle de sensation que d'être tirailler entre sa raison et son coeur. Drôle de sensation que d'aimer et la fois, de haïr.

Ellie restait planter là, comme une foutue plante verte, le regard perdu sur les vagues qui se déchaînaient sur le sable. La vue était apaisante surtout avec la lumière de la lune. Il était peut être temps de quitter cette maison, de revenir chez son père et de prier pour demain, cette culpabilité disparaisse. Oui, mais le voulait-elle vraiment ? Après tout, Ellie l'avait amplement mérité. C'était sa prison. Celle qui l'empêchait d'avancer. Celle qui lui rappelait que toutes ces années, elle n'avait rien vu. Qu'elle devait elle aussi en payer le prix. La porte claqua dans l'entrée et aussitôt, la belle fronça les sourcils. Elle n'attendait personne et personne ne devait venir non plus. Y avait encore cette fichue marre de sang dans le salon. La cadavre du chien lui, s'en était allé. Il le fallait. Elle n'avait pas pu supporté. Son père était passé quelques minutes plus tôt, emportant avec lui le corps sans vie du berger allemand pour l’enterrer. Elle n'avait pas eu le coeur à l'accompagner. Non. Il fallait qu'elle, elle reste encore un peu plus dans cette maison, avant de lui dire adieu pour toujours, parce qu'Ellie, elle n'aurait plus le courage d'y mettre un pied et encore moins d'y habiter. Une voix s'éleva dans la pièce à côté. Une voix qu'elle ne connaissait que trop bien pour l'avoir entendu plus que nécessaire ces dernières semaines. Levant les yeux au ciel, la jeune femme reconnue Solal. Elle l'avait presque oublié lui. Elle avait presque oublié qu'il habitait ici. Et merde, elle n'était pas prête. Pas prête à l'affronter ni à se justifier. La nouvelle allait vite faire le tour et Ellie savait très bien tout ce qu'elle allait prendre la tronche. La première tornade s'appelait Solal et c'est lorsqu'elle croisa son regard, qu'elle constata dans quel état il se trouvait. Ellie avait quitté la cuisine à pas de loup, prenant sa place toujours aussi stoïque dans le salon à peine éclairer. La marre de sang sur le sol, le regard du jeune homme ne laissa pas planer le doute bien longtemps sur son fond de pensée. Fronçant les sourcils, sur le moment, la jeune femme ne comprenait pas trop de quoi il l'accusait. Quelques secondes avait de se rendre à l'évidence certaine. Quoi ? Non. Ce n'était pas le sang de son époux. Rien à voir. Passant une main lasse dans ses cheveux ébouriffés, Ellie se mit à fixer le rouge qui collait au parquet. Des menaces. Il fallait bien qu'elle en prenne l'habitude. La scène aurait pu être ironique, sur le moment, s'il n'y avait pas plus grave derrière tout ça. Ce n'est pas le sang d'Isaac. Sur l'instant, c'était la seule chose qu'elle avait réussi à dire. La gorge serré, les mots ne sortaient tout simplement pas. Incapable de le dire à voix haute. Incapable d'affronter Solal comme il se doit. La honte trahissait ses traits et s'infiltrait déjà depuis des heures dans son échine. Comment lui dire que son meilleur pote allait finir en taule ? Comment lui dire que sa femme l'avait balancé, sans le moindre remords, ou presque. Il deviendrait fou. Elle finirait entre quatre planches. Inspirant une nouvelle fois, Ellie baissa les yeux sur ses pieds, comme une gamine de trois ans. Il n'est plus là. Ok ? J'sais pas comment te le dire. Ses pupilles affrontèrent de nouveau celles du brun et dans un murmure, elle continua. Je l'ai balancé. Il est au commissariat à l'heure actuelle. Le sang tapait à vive allure dans son crâne. Elle ne tenait presque plus debout et on aurait presque pu voir ses yeux s'humidifiaient de quelques larmes. Tu vas faire quoi maintenant ? La tuer ? Elle était pas déjà morte de toute façon ? Pas physiquement, mais à l'intérieur, y avait plus rien.


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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyJeu 30 Aoû - 16:53


broken crown
Ellie & Solal


Les murs de la maison, pendant un temps gardiens de nombreux secrets, semblaient aujourd’hui prêts à s’écrouler sous leur poids. Cette maison, ces meubles, ces photos… Une comédie. Une pièce digne des tragédies shakespeariennes. Tous les éléments y étaient : l’alliance entre deux amants que tout oppose, les secrets murmurés dans la pénombre, le passé en quête de vengeance, un roi fou et ses fidèles… Mais aujourd’hui le rideau était tombé, dévoilant les ficelles qui tiraient chaque acteur de cette tragédie, les coulisses et les secrets qu’ils renfermaient. Ellie, la princesse trompée et happée dans une histoire qui n’aurait jamais dû être la sienne. Un pari. Voilà ce qui avait tout commencé. Un jeu entre deux idiots, un défi pour prouver qui avait la plus grosse paire. Mais comme tous les grands rêveurs, Isaac était allé trop loin. Trop près du soleil, ses ailes lui avaient fait défaut et il était tombé. Le roi avait perdu sa reine mais ce château de cartes n’était pas le sien. C’était le leur. Lui et Solal. Seth et Sobek. Les louveteaux, la Meute.

Sans un bruit elle s’était approchée, ou peut-être n’avait-il pas fait attention. Ses pensées partaient dans tous les sens et il se sentait plus tendu que jamais, face à celle qui avait allumé les projecteurs sur leurs coulisses. Il attendait une réponse, le sang battant dans ses tempes. Une réponse qui apaiserait ses sens, qui lui dirait qu’il s’était trompé, que tout allait bien. Une voix fragile mais ferme se fit entendre et Solal failli ne pas la reconnaître. Ellie, toujours pleine de malice et de vie. Des étincelles plein les yeux, une passion enflammée pour son mari, des cris à vous casser les oreilles. Mais devant lui, ce soir, ce n’était pas la même personne. Les traits de son visage tordus, les yeux rougies par les pleurs et la colère. Solal cru presque voir un reflet de son meilleur ami. Ah qu’il était beau l’amour. Son cerveau enregistra finalement l’information et pendant une demi-seconde, il sentit une vague de soulagement l’envahir. Un pas vers elle, son regard trahissait son impatience et la rage qui grandissait. « Il est à qui ce putain de sang alors ?! » Cette scène n’avait aucun sens. Solal s’agitait comme un cabot qui sentait l’orage arriver. Toutes les réponses étaient devant lui mais il refusait de les voir. Plutôt gueuler contre la seule actrice présente sur scène. « Et il est où Isaac bordel ? » Ses yeux divaguaient autour d’eux, comme si celui qu’il cherchait allait soudainement faire son apparition. Tu la sais déjà la réponse à celle-là pauvre con. Lorsqu’il reporta son attention sur la jeune femme, il ne croisa pas son regard et compris avant même que les mots ne quittent ses lèvres. Il n’est plus là. Il la laissa continuer et les mots arrivèrent avec difficulté jusqu’à ses oreilles. « Tu l’as quoi ?! »  Sa voix s’envola comme ses mains qui allèrent se serrer autour de ses mèches brunes. Le regard fixé au sol puis aux deux pupilles qui brillaient face à lui. Il ne pouvait la regarder, le dégoût et la haine se peignait sur son visage alors que ses jambes la fuyaient d’un pas tremblant. « Et merde ! » Son poing s’écrasa contre le mur, la douleur le ramena doucement à la dure réalité. Il la sentit sursauter derrière lui et se retourna enfin vers elle. Le pas lent, calculé, comme un prédateur. Le loup s’approchant de l’agneau. Son torse à quelques centimètres à peine de sa proie, il approcha ses babines de son oreille. « T’es contente ? T’es fière de toi la fliquette ? T’as accompli ton devoir et toutes ces conneries. » Son souffle venait frapper les mèches brunes de la jeune femme. Sa main se glissa le long de son bras et d’un geste vif, il se saisit de sa gorge. Frêle et délicate sous ses griffes, l’illusion qu’elle pouvait se briser s’il appuyait un peu plus. « Ils sont où tes copains maintenant hein ? » L’étau se resserrait alors qu’un sourire étirait ses traits. « C’que je vais faire ? » Un rire léger qui puait la haine lui échappa. La folie s’immisçait en lui alors que sa dernière piqûre se dissipait dans ses veines. Il s’écarta légèrement avant de l’envoyer contre le mur. Ses griffes toujours plantées à la base de son cou, il sentait son sang pulser. Sa main libre se glissa dans ses mèches qu’il tenta en vain de dompter, les laissant aussitôt retomber en inclinant son visage. « A toi de me l’dire Ellie. Qu’est ce que je devrais faire à la pétasse qui a envoyé mon frère en taule ? » Il attendait, patiemment. Les yeux étincelants de rage, rien ne semblait assez cruel pour assouvir sa faim.  

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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyJeu 30 Aoû - 22:52



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Solal. Cet être qu'Ellie n'avait jamais bien comprit. Le frère d'Isaac, son meilleur ami et pourtant, durant ses vingt dernières années, elle ne l'avait que rarement croisé. Il l'insupportait par moment, autant qu'il pouvait la faire rire. Elle avait apprit à le connaitre de la bouche de son mari. On ne pouvait pas dire qu'il fasse partie de ses amis, on est loin du compte, mais il faisait partie des meubles. Elle devait faire avec. Autant dire qu'apprendre son retour à Island Bay n'avait pas été de bonne augure pour la jeune femme, qui voyait aussi en lui, une mauvaise influence. Un éternel gamin qui rendait Isaac aussi débile qu'un ado. Surtout qu'il avait élu domicile chez eux. Vive l'intimé après ça. Mais Ellie avait fait avec. Avait-elle le choix de toute façon ? Pas vraiment. Mais Solal n'avait pas choisi la bonne période pour venir vivre à Island Bay. Les Shelby étaient en pleine crise de couple, et l'implosion était enfin arrivée, déchirant tout sur son passage.

L'atmosphère de la maison rendait sa respiration plus difficile. Elle avait l'impression que son coeur allait exploser et qu'elle finirait sur le sol, incapable de vivre une seconde de plus. C'était une hypocrite. Elle avait bafoué ses propres sentiments. Pour quoi au juste ? Le devoir. Quelle plaisanterie dans le fond. Quelle foutue ironie. Elle, qui avait reproché à Isaac de l'avoir trahi et menti, elle venait de faire la même chose en le balançant comme un vulgaire déchet à la police. Comment se regarder dans le miroir maintenant ? Impossible. Et pourtant, Shelby se devait d'avancer. Elle devait le faire. Ellie fixait Solal, le contemplant de haut et bas. La rage berçait ses mots et ses gestes et elle ne pouvait que le comprendre dans le fond. A qui était ce sang ? La réponse était d'une évidence certaine pour elle, mais pas pour lui. Simple invité, il était arrivé après la guerre. Il n'avait pas assisté au désastre et à la chute de son meilleur ami. Rémus. C'est le sang de Rémus. Le berger allemand avait rendu l'âme sur le parquet de la maison, laissant derrière lui une immonde tache de sang. Il avait défendu son maître, jusqu'à la mort. Les mots étaient sortis de sa bouche en un claquement de dents, tandis qu'elle se rendait compte de l'horreur de la chose. Elle en avait même vomi. La question tant attendue resta en suspens dans un silence de plomb. Où était Isaac ? Les yeux perdus sur ses pieds, la belle peina à dire la vérité. Mais ne tarda pas à sortir les paroles fatidiques, celles qui font mal. Les barreaux de la prison de Wellington seraient bientôt sa nouvelle maison, ce n'était qu'une question de temps. La peau de Solal vira au rouge sans plus attendre et ses poings s'étaient serrés dans une rage qu'elle ne lui connaissait pas. Elle ne l'avait jamais vu en colère et pour tout dire, se serait bien abstenue d'en être la victime. Il pressa le pas, mettant fin à la distance qui les séparer. Le ton montait peu à peu et Ellie restait muette, incapable de dire quoi que ce soit. De toute façon, y avait quoi à dire ? Pas grand chose. Juste prier pour ne pas être la prochaine victime de ses mains. Et merde ! Il perça le mur d'un coup de poing, ce qui la fit sursauter d'horreur. Les larmes s'étaient mises à perler ses joues mais sans qu'il ne le voit, Ellie passa un revers de main sur son visage, les effaçant aussitôt.

Il s'approchait, encore et encore, jusqu'à percuter son petit corps endolorie par la douleur qui bouffait les tripes. Elle ne bougeait pas, incapable du moindre mouvement. La peur. Elle avait peur de lui. Elle avait peur de ce qu'il pourrait faire et de ce qu'il s'apprêtait à faire. Le visage a quelques centimètres du sien, il se mit à lui gueuler dessus. Elle pouvait sentir son souffle heurtait ses joues. T’es contente ? T’es fière de toi la fliquette ? T’as accompli ton devoir et toutes ces conneries. Ellie ne le fixait pas dans les yeux. Non, elle fixait son torse qui était à sa hauteur et restait silencieuse, prenant sur elle pour ne pas crier à son tour. Sans s'y attendre, la main de Solal se fixa sur sa gorge et elle grimaça de douleur à son contact. Il ne serrait pas assez pour lui couper le souffler, mais le geste en lui même faisait assez mal pour qu'elle en ferme les yeux. Ils sont où tes copains maintenant hein ? Il resserra un peu plus son emprise contre sa peau. Ellie posa alors sa main sur son bras, emprisonnant son poignet. Elle le pressa pour qu'il la lâche mais c'était peine perdue. Il avait bien plus de force qu'elle et devait à peine sentir son étreinte. C’que je vais faire ? Sarcastique. Le rire qui sortit d'entre ses lèvres lui glaça le sang et elle était presque sur la pointe des pieds dorénavant, pour pouvoir respirer. Solal, lâche moi. qu'elle prononça, entre deux respirations brutales, resserrant l'emprise de sa main sur son bras. Sans s'y attendre, son dos tapa violemment contre le mur de la maison et un cris de douleur s'échappa de sa bouche. Comme par instinct, elle déposa sa main libre sur son ventre, pour protéger le bébé de ce choc soudain. Il ne voyait rien. Ses gestes et ses paroles étaient guidés par la rage qui coulait dans ses veines. Bordel. Il lui faisait mal. Peut être plus par la parole que par les actes. Les yeux fermés, elle le laissa gueuler un peu plus, n'osant plus répliquer. La folie. Voilà ce qui définissait bien cet homme. Il se laissait guider par les moments de la vie, sans réfléchir à la porter de ses gestes.  Le mur était froid derrière son dos et les pupilles de Solal étaient pleinement dilatées, laissant peu de place au doute quant à l'envie qu'il avait de lui faire du mal. La gorge serrait, Ellie le fixa longuement, la peur au visage. Lâche moi putain ! Elle ne pensait plus à elle, mais à son enfant. Elle ne pensait plus clairement pour tout dire. Se débattant du mieux qu'elle pu, la jeune femme finit par lâcher le poignée de Solal et vint lui coller une droite en plein dans la mâchoire. Instinct de survie comme on appelle ça. Ce qui le fit lâcher aussitôt. Retombant enfin sur ses deux jambes, elle reprit une longue inspiration. L'air dans ses poumons lui faisait presque mal, tellement il lui avait manqué. Main plaquée contre sa gorge, elle le pointa du doigt de l'autre. T'es complètement malade ! La goutte d'eau qui fit déborder le vase. Ellie passait d'émotion en émotion et pour ce soir, c'était beaucoup trop. Elle explosa de colère et voyait rouge. Je t'interdis de me toucher ! Elle n'était plus flic, n'avait plus d'arme ni même d'insigne, mais il lui restait son caractère bien trempé et la rage au ventre. Tu veux m'tuer ? Te gêne pas, fais le ! Mais t'auras deux morts sur la conscience, parce que j'suis enceinte ! Elle le criait haut et fort, comme son salue. Qu'importe sa réaction, qu'importe ce qui pouvait se passer. Tout ce qu'elle voulait elle, c'était qu'il sache. Pour la prendre en pitié ? Non, clairement pas. Mais il avait ainsi tous les éléments en sa possession. Comment tu veux que je me sente après tout ça ? L'homme que j'aime au plus profond de mon âme m'a menti ! Il s'est servi d'moi ! J'suis censée faire quoi ?! Ne rien dire, baisser l'échine ? Et plus elle parlait, plus les larmes se remettaient à couler sur ses joues. Peut être qu'il avait les bonnes réponses, ou peut être pas. Mais dans tous les cas, c'était déjà trop tard. Le mal était fait.


Dernière édition par Ellie Shelby le Dim 16 Sep - 13:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyLun 3 Sep - 0:33


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Il n’y croyait pas au début, à leur amourette. Ce n’était qu’un pari poussé trop loin, une nouvelle obsession qui occupait ses journées, un nouveau plan pour faire grandir la Meute. Mais au bout d’un certain temps, quelque chose avait changé. Solal le voyait bien, même si son idiot de camarade prétendait avoir tout calculé, il avait bien compris qu’à un moment donné, quelque chose avait foiré dans son plan. Son cœur avait foiré. Et à cause de lui, ils se retrouvaient coincés avec une fliquette dans les rangs de leur armée si minutieusement construite. Une bombe à retardement, implantée par les même mains qui avaient bâti la Meute. Toute arme massive avait sa faille. Peut-être bien qu’Ellie était la leur. Un rouage défectueux dans leur machine parfaitement huilée.

Il devait bien lui reconnaître une chose à la Shelby, elle avait du cran. N’importe qui aurait préféré lui mentir ou déguerpir des lieux le plus vite possible en le voyant débarquer sur la scène du désastre. Mais elle se tenait là, debout devant lui. Le regard sombre et vitreux de celle qui avait tout perdu. Celle qui se réveillait après un long sommeil, pour découvrir un monde de chaos. Peut-être que c’était plus du désespoir que du cran, après tout. La réponse se fit enfin entendre mais les mots sonnaient faux. Remus ? Il secoua la tête, les sourcils froncés. Les deux cabots du loup, les deux frères. Toujours prêts à grogner au moindre faux pas vers leur maître. Le berger allemand avait probablement tenté de protéger son maître face à cette chute inévitable qui l’attendait. Un ultime grognement avant d’être abattu par ces putains de flics. Il fixait la tâche, incapable de détacher ses yeux de la scène macabre. Et si ça avait été lui ?  L’image de son acolyte de toujours, menotté par ces foutus bleus et sûrement traîné comme un vieux clébard jusqu’à leur bagnole. Le grand méchant loup enfin passé aux fers.

La rage lui brûlait la peau, douce piqûre qu’il avait appris à savourer. Elle guidait ses gestes et souillait ses paroles. Doucement, il s’abandonna à ce feu qu’il connaissait bien. Elle avait peur. Elle tremblait sous ses griffes. L’agneau frêle et démuni avait laissé tomber son manteau de fourrure. Des doigts s’accrochèrent à son poignet, il les remarqua à peine. Futile tentative de lutte. Solal n’entendit presque pas les quelques mots soufflés avant qu’ils ne s’écrasent avec elle contre le mur. Ses yeux toujours rivés sur l’objet de sa rage, il se sentait partir. Ses cris flottaient jusqu’à ses oreilles comme une douce mélodie. Il voulait la voir souffrir, se débattre comme un vulgaire caniche. Il voulait l’entendre hurler à plein poumons même si personne d’autre que son bourreau ne pourrait l’entendre. Il voulait planter ses griffes dans cette chair, la déchirer et voir le sang perler. Fais-le, qu’est-ce que t’attends ? La main vola jusqu’à sa mâchoire, le sortant de ses fantasmes macabres. La surprise lui fit lâcher prise, juste assez pour qu’elle puisse s’échapper. Malade ? Un bel euphémisme. Complètement allumé par ce feu qui lui brûlait les neurones. Un chien enragé. Faire couler le sang et la neige dans les rues, ses seuls remèdes contre la folie. Contrairement à Isaac, il n’avait pas de nom imprononçable collé sur le front par des blouses blanches, mais parfois c’était à se demander lequel des deux était le plus fou. Elle explosait devant lui. Les débris de la bombe qui retombaient. Solal fixa ce doigt tremblant pointé vers lui. Une accusation. Un avertissement. C’est qu’il la prendrait presque au sérieux avec cet air hystérique. « Mais c’est qu’elle sait mordre la p’tite fliquette. » Un sourire carnassier au coin des lèvres, il entreprit de répliquer mais ses mots l’en dissuadèrent. Enceinte ? Est-ce qu’elle bluffait ? Une dernière carte jouée avant de se coucher. Un pas en avant, comme s’il arriverait mieux à la lire de plus près. Ses yeux la scrutaient, à la recherche d’une faille qui vendrait son mensonge. Un visage tiré par la colère, le regard vif et alerte, un doigt toujours pointé vers lui, dernier avertissement. Et l’autre main, glissée sur son ventre d’un geste protecteur. Ce ventre qui semblait renfermer leur ultime salue. Un rire secoua son corps, étirant ce sourire peint par la folie. « C’est pas vrai… Tu t’fous de ma gueule c’est ça ? » Sa main se plaqua contre le mur derrière elle. Le piège se refermait. « T'aurais pas balancé le père de ton gosse aux flics Ellie ? » Les mots presque murmurés, comme un secret trop horrible pour être dit à haute voix. « Ah tu l’as bien baisé le con, ça c’est clair. » Un air de dégoût se mélangeait à ses traits. Elle le répugnait. Elle et ses belles paroles de femme trahie. Elle l’aimait. Un nouveau rire froid résonna dans le salon. « Oh tu l’aimes hein ? Tu l’aimes tellement que tu l’as envoyé pourrir au fond d'un trou. Et arrête de chialer, c’est bon. Tu m’dégoûtes. Toi et les tiens avec vos grands airs à la con. Vous parlez de justice et derrière vous trahissez ceux qui vous ont tout donné et vous allez même butter un putain de chien ! Mais tout le reste on s'en fout hein ? Parce que vous avez eu Seth. Le grand méchant de Wellington.» Les mains qui tapent contre le mur, le brasier qui chauffe. « Que des pourris… Vous valez pas mieux que nous au fond. » Il s’écarta, pas assez pour qu’elle lui échappe mais juste assez pour qu’elle voit son visage. Ce visage de dégoût, de colère. De trahison ? « T’es censée la fermer Ellie. T’es censée regarder de l’autre côté, comme tu l’as toujours fait. Vingt ans qu’tu vis avec le même type que tu traques. T’es pas complètement stupide non plus, va pas m’faire croire que t’en avais aucune idée ! T’aimais juste trop ta p’tite vie parfaite pour voir d’où te venait tout ce beau fric. » Un air de défi dansait dans ses yeux « Dis moi un truc Ellie... » Deux doigts effleurèrent sa joue pour y dégager une mèche. «ça en valait le coup ? »

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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyMar 4 Sep - 10:59



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Et si je m'étais trompé depuis le début ? Il n'y a peut être pas de bonnes personnes, de destiné et de choses comme ça. On fait notre vie avec une personne parce qu'elle est là, et pas parce qu'elle est faite pour nous. C'est bidon, l'âme soeur, le destin. On finit simplement avec la personne qu'on arrive encore à supporter. Fou furieux. Les yeux de Solal sortaient de leurs orbites et il ne contrôlait plus rien. Effrayant à souhait, Ellie ne savait plus sur quel pied dansé. Elle l'avait cherché. Pourquoi elle était encore là, face à lui, se prenant cette tempête en pleine tronche ? Elle aurait dû fuir par la porte de derrière au moment même où les pas de l'australien avaient foulé le parquet de la maison. Mais non, trop butée pour prendre ses jambes à son cou, la jeune femme voulait le confronter et ainsi, assumer ses actes. De toute façon, aujourd'hui ou un autre jour, il aurait fini par l'attraper. Il osait poser ses mains sales sur elle, marquant son cou de ses doigts brutes, sans la moindre pitié. La jeune femme n'était plus qu'un vulgaire pantin, à sa merci. Hors de question de baisser l'échine pour autant. Ce n'était pas dans ses gènes et encore moins dans son caractère. Sans vraiment savoir comment elle avait réussi cet exploit, Ellie écrasa son poing sur la mâchoire de Solal. Futile. Elle n'avait presque pas entendu le fracas du cou résonné dans la pièce sombre. Mais au moins, ça lui avait permis de s'échapper de ses griffes quelques secondes. Assez pour qu'elle retrouve l'air et le sol de ses deux pieds.

Mais c’est qu’elle sait mordre la p’tite fliquette. Les mains crispaient le long de son petit corps, la brune gueulait de colère. S'en était trop pour ce soir, elle ne pouvait plus rien supporter. Il avait été trop loin. Dans ses propos mais surtout, dans ses gestes. Elle s'en arrachait presque les cordes vocales. La vérité éclatait. Elle ne prit aucune pincette face à lui. A quoi bon lui mentir ? Il saurait la vérité un jour ou l'autre, ce n'était qu'une question de temps. Mais il ne semblait pas croire une seule de ses paroles, cherchant dans ses pupilles si elle bluffait ou non. Oui, elle était enceinte. Et oui, il était d'Isaac. C’est pas vrai… Tu t’fous de ma gueule c’est ça ? Qu'il décolle ce foutu sourire de sa gueule, ça l'achevait. Est-ce que j'ai l'air ? répondit-elle, amère. Il avait osé s'approcher un peu plus de Shelby, avalant les pas avant que son torse n'heurte avec violence le corps de la jeune femme. Dos bloqué contre ce même mur où il l'avait prit par la gorge, Ellie ne baissait pas les yeux. Elle le défiait sans retenue aucune. Il croyait lui faire peur ? Il croyait qu'il avait un quelconque pouvoir sur elle ? Foutaise. Ellie ne se démontrait pas face à lui. T'aurais pas balancé le père de ton gosse aux flics Ellie ? Ah tu l’as bien baisé le con, ça c’est clair. Sa main s'était frayée un chemin près de son visage, se posant sur ce même mur qui l'empêcher de bouger. Il remettait toute la faute sur elle. Il la faisait passer pour la pire des méchantes. Celle qui n'avait eu aucun remord. Il rendait sa culpabilité encore plus grosse qu'elle ne l'était déjà. Oui, Ellie avait balancé le père de son futur enfant. Tout était vrai. Mais sortant de la bouche de Solal, cette vérité était affreuse. Pourrie. Sale. Alors que dans son esprit à elle, elle était beaucoup plus fluide, presque normale. Comme quoi, chaque regard est différent sur les événements. La culpabilité grandissait un peu plus dans son ventre et les larmes coulaient le long de ses joues. Elle relâchait la pression autant que la colère montait dans ses mains. Il piquait là où ça faisait le plus mal, le regard ancré dans le sien. Il déversait toute sa colère.

Et puis, ce fut le geste le de trop. Un doigt effleurant son visage tandis qu'il remettait en place une mèche de ses longs cheveux. Ellie l'attrapa de ses doigts frêles et l'incita à la retirer. Stop. Elle en avait assez entendu pour la soirée, même toute une vie. Les pupilles fixes, la jeune femme se mordit la joue une à deux fois, se contenant un peu plus. Les larmes avaient cessé de couler. J'ai pas de leçons à recevoir d'un mec qui a passé la moitié d'sa vie en taule. Comme souvent, lorsqu'on l'a poussé dans ses derniers retranchements, Ellie se refermait comme une huître. Il n'y avait plus aucunes émotions qui la traversaient. Véritablement hermétique à tout. Ravalant ses larmes, la belle posa son autre main sur le torse imposant de l'australien et le força à se reculer. Il prenait toute la place dans son espace vital. Si c'était à refaire, j'ferais la même chose. Et peut être même que t'irai au trou avec lui. Un pas, puis deux, elle le fit reculer. C'qui t'emmerde le plus, c'est que tu n'as pas été là pour le sauver. Elle finit par relâcher sa main, la laissant lourdement tomber contre le corps de l'australien. T'as fini ? Ou j'dois encore t'entendre ? Ça d'vient lassant. Elle le défiait. Elle s'en fichait, de lui, de ses réactions stupides, de ses états d'âmes. Ellie n'avait pas besoin d'entendre ce qu'il avait à dire sur elle. Elle n'avait pas besoin de son jugement. Rien. Il n'était rien pour elle. Et ... Elle se stoppa dans sa phrase, leva les yeux vers le plafond avant de continuer. C'est qui qui la poussait dans mes bras ? Peut être qu'au final, c'était uniquement Solal le fautif de l'histoire.
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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptySam 29 Sep - 18:51


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Deux âmes déchirées qui se criaient leur peine à la figure. Chacune cherchant les mots qui feraient mal, ceux qui iraient droit dans le cœur et n’épargneraient aucune artère. Leur haine ne se portait pas forcément sur l’autre, au fond, Solal savait bien que ce jour arriverait. Ellie était une femme de principes, très attachée à ses valeurs et à la justice, jamais il ne l’aurait crue capable de retourner sa veste. Pas même pour l’homme à qui elle avait offert son cœur. Elle avait peut-être accepté de porter son nom mais elle n’avait jamais su ce qu’il représentait vraiment. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait bien ressentir, si sa haine était réellement dirigée vers lui ou s’il ne représentait qu’un autre morceau de cette pièce macabre qui se déroulait dans son dos.

Quoi qu’il en soit, elle ne se démontait pas face à lui. Les larmes dévalaient ses joues, mais ses yeux empreints de colère le transperçaient sans ciller. S’il y avait bien une chose à laquelle le juif ne s’attendait pas, c’était bien ce troisième cœur qui battait dans la maison. La faible luminosité ne lui permettait pas de lire grand-chose sur le visage de la brune. Sa voix ferme et dénuée de chaleur, seul appui de son honnêteté. L’information lui était parvenue sans pour autant réussir à s’enregistrer. Quelque chose n’allait pas. Ce n’était pas prévu. Cet enfant, il n’était pas prévu. Il ne faisait pas partie du plan. Il n’était pas censé arriver. Les scripts étaient tous faux à présent, les lignes raturées, il fallait tout changer. A moins qu’elle n’ait menti. Le doute sur cette vie, seul rempart entre les mains du brun et cette gorge si facile à écraser. Il ne pouvait pas la tuer. Il ne pouvait pas non plus la blesser. Cela voudrait dire marquer deux vies. Et Isaac… Isaac ne lui pardonnerait jamais. Était-il seulement au courant ? Il allait vraiment falloir qu’il arrête de mettre en cloque les rares femmes qui lui passaient sous la main. Surtout si elles finissaient toutes par le balancer aux flics. Ses mots, bercés par la rage, se déversaient comme un torrent sur la brune. La noyant sous des reproches et une culpabilité tordue. Les griffes rentrées, ses mots devraient suffire.

Ses doigts l’effleurèrent à peine qu’elle referma sa main dessus pour les chasser. Ses larmes avaient séché et elle aussi semblait décidée à tester ses limites ce soir. La première pique lancée, Solal soutenait son regard, ses traits durs et impassibles. Elle se tenait droite, le visage fermé. Comme ces ruines qu’on le retrouve après un désastre. Marquées par les secrets et les histoires qu’elles renferment. Une main en quête d’espace se pressa contre son torse. Il l’avait envahie, se pressant autour d’elle comme une cage, il voulait la voir suffoquer devant lui. Son corps répondit à la pression et le brun se recula lentement alors que les piques volaient à nouveau. Son rictus ne faiblissait pas devant ses menaces. Qu’elle l’envoie en taule si ça la chante, Seth finirait toujours par sortir et lui aussi. Ils étaient réglés à la perfection, deux faces d’une même pièce. L’une se couche et l’autre se lève. Un équilibre parfait, ou presque. Alors qu’il entamait un nouveau pas en arrière, il s’arrêta brusquement. La pique qui se rapprochait dangereusement de son palpitant. Tu n’as pas été là pour le sauver. Presque. Il avait été là. Justement. Depuis le début il était là. Depuis le début il le regardait sombrer dans cet amour illusoire.
La main retomba en même temps que son sourire. Une dernière pique lancée et Solal sentit ses tripes se tordre. Elle avait raison. C’était bien lui qui avait poussé Isaac à aller à sa rencontre. Lui, qui avait lancé ce stupide gage. Lui, qui avait commencé toute cette merde. Les pensées devenaient assourdissantes et son corps brûlait d’envie de quelque chose qui l’apaiserait. Sa main agrippa fermement la mâchoire face à lui, qui se tendait bien trop fièrement à son goût. Tordant les traits de la brune sous ses doigts, il envahi à nouveau son espace vital. Le souffle saccadé par un rire déplacé, ses pensées qui s’entrechoquaient. « Ferme la !» Les pupilles qui criaient sa folie, il n’avait qu’à glisser sa main jusqu’à son arme et il pourrait la faire taire définitivement. Il pourrait faire taire ces voix, la sienne, qui lui criaient ses torts. Qu’est-ce que t’attends ? « J’te conseille vraiment de faire plus attention à c’que tu dis, Ellie. Tes petites menaces à la con et tes grands airs de justicière ça risque de déplaire à beaucoup de monde. Et j’t’assure que quand la nouvelle aura fait l’tour, t’auras d’quoi t’inquiéter. T’en as p’t-être plus rien à foutre mais j’doute que t’aimerais qu’il arrive quelque chose à ce gosse. » Un dernier regard, puis il la relâcha brusquement. Il s’éloigna ensuite, tournant son dos à la Shelby. Ses jambes tenaient à peine debout mais il se porta jusqu’au petit cabinet en bois du salon où se trouvaient ses meilleures compagnes, les bouteilles. Sans aucune gêne et sous le regard de la maîtresse des lieux, il attrapa un verre et en remplis le quart d’un liquide ambré. « J’espère pour toi qu’ils t’ont pas demandé de rendre ton arme, tu risques d’en avoir besoin. » Il se tourna enfin, ses yeux dévièrent un instant sur ce ventre qui renfermait peut-être leur ultime tempête. « Crois moi, c’est le seul truc qui m’empêche de t’en coller une ce soir. »

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MessageSujet: Re: broken crown • ellie (#)   broken crown • ellie  EmptyMar 2 Oct - 13:07



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Ils venaient de le perdre tous les deux. Un être cher. Un être présent. Un ami, un amant. Un mari, un frère. Solal et Ellie n'avaient rien en commun, mise à part Isaac. Ils n'étaient pas destinés à se côtoyer, ni même se parler. Elle ne l'aurait jamais approché, sans doute en aurait-il fait de même. Et pourtant, les deux âmes se déchiraient à coup de griffes et d'injures, mêlés à la tristesse d'avoir perdu un être cher. Les mots sortaient tous seuls. Chaotiques, perdus dans l'horizon des secrets et de la rancoeur. Les larmes avaient cessé de couler des yeux d'Ellie, refermant ainsi toutes émotions. Plus rien ne l'a traversé. Solal venait de la perdre, loin, très loin de cette maison. Le coeur hermétique, Ellie le fixait avec insistance, sans perdre la face. Hors de question. Il ne lui faisait pas peur. Ou peut être que si au final, la raison certaine de son nouveau masque. Barrière invisible qu'elle venait de dresser face à lui. Une main ferme, elle l'attrapa par le poignet, le forçant à retirer ces doigts de sa peau. Pas touche. Une autre vint le pousser en arrière. Il lui fallait de l'air, il lui fallait son espace vital. Le venin crachait en pleine figure, elle ne sourcillait pas, ne pesait pas non plus, l'impact de ses paroles. Qu'importe. Ellie n'avait plus rien à perdre, ou presque. Que pouvait-il lui enlever de plus ? La vie ? Elle était déjà morte à l'intérieur de toute façon. Solal se comportait comme un fou furieux, guidait par les sentiments qu'il n'arrivait, visiblement, pas à gérer. Le mot de trop et voilà que ses doigts agrippèrent avec fermeté la mâchoire de la jeune femme. Mettant fin à la distance imposée. Elle ne broncha pas, ne baissa pas les yeux non plus. Ellie sentait le souffle saccadé du juif sur sa peau. Le sang tapait violemment dans ses tempes. Solal était hors de lui. Solal était toujours hors de lui, de toute façon. Des menaces, encore et toujours. Il ne cessait d'aboyer comme un chien mal élever. Criant sa haine, gorge grande ouverte. Et puis, la goutte de trop. S'en prendre à son enfant. S'en prendre à l'être qui grandissait en elle. Le regard noir, la jeune femme était prête à attraper sa main sous sa mâchoire, mais Solal l'a retira plus vite que prévu. Les mots auraient voulu sortir, mais rien. Nada. Elle restait droite comme un "i", prenant en compte toutes les paroles balancées. Ajouter de l'huile sur le feu ? A quoi bon. La seule chose qu'elle voulait, c'était qu'il s'en aille. Qu'il s'éloigne d'elle. Qu'il la laisse en paix.

Dos à elle, il venait de se servir un verre, comme si de rien n'était. Comme s'il avait des droits dans cette foutue baraque. Et les yeux du brun dévièrent de nouveau sur le ventre caché d'Ellie. Elle tordait ses doigts avec insistance, perdue entre la colère, la peur et le mépris. Elle avait envie de lui en coller une. Elle avait envie de le mettre à terre. Mais la petite voix qui résonnait dans sa tête, lui disait combien c'était peu raisonnable. Déviant son regard de celui de Solal, Ellie fit quelques pas vers la sortie, attrapant sa veste au passage. Il fallait qu'elle sorte. Elle n'en pouvait plus de cette atmosphère et du poison qui s'en dégageait. T'es un grand malade Solal. Ses pupilles entrèrent une dernière fois en collision avec les siennes. Si tu oses encore une fois, t'approcher de moi, j'te promets que tu verras de quoi la petite fliquette est capable. Tant qu'elle portait la vie, il était hors de question que leurs chemins ne se croisent à nouveau. Ellie protégeait son enfant bien plus qu'elle. Noie toi dans l'alcool, tu sais faire que ça de toute façon. La belle pointa du doigt le verre qu'il serrait entre sa main et finit par ouvrir brusquement la porte de l'entrée. Enfilant sa veste, elle mit un pied dehors, puis le deuxième, jusqu'à s'en aller. L'air frais de l'extérieur lui fit un bien fou. Elle en inspira une grande bouffée avant de s'engouffrer dans sa voiture, quittant ainsi sa maison. Ce lieu ampli de souvenirs mais qui ne représentait plus à rien à présent. Il n'avait qu'à y reste. Il n'avait qu'à tout balancer s'il le voulait.
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