(isaac) this means war.

once upon a time you dressed so fine threw the bums a dime in your prime, didn't you ? people call say 'beware doll, you're bound to fall'. you thought they were all kidding you. you used to laugh about everybody that was hanging out. now you don't talk so loud, now you don't seem so proud about having to be scrounging your next meal.

La cloche résonne, sonne le début du ballet morbide des visites. Shelby n'attendait personne et ne voulait voir aucun visage se pointer. Pas ceux de la meute, ni des habitués. Pas non plus celui de son fils, encore moins celui de Monroe, de Solal ou de Neema. Certainement pas celui de sa femme, précurseur de sa descente aux enfers, origine de son dos qui le lance à cause de l'inconfort de sa misérable cellule. Les sorties ne l'intéressent que très peu : manger, fumer, pas besoin de plus d'activités. Il trépigne dans sa cage, le loup, tandis que son frère négocie sa sortie. Il le sait. Le juif a bien assez d'argent pour payer une éventuelle caution et son acolyte est bien assez persuasif pour qu'on lui vende la liberté d'un homme. L'un sort de cabane tandis que l'autre y rentre, ils sont réglés comme des pendules, les australiens. Un duo qui reprend le combat, Wellington tremble dans leur sillage et les rues se taisent lorsqu'ils ordonnent. Seth n'est pas enfermé pour très longtemps et personne ne le sait. Dans ce monde, le bas comme le haut, tout se paye. Une liasse de billets en guise de drapeau blanc et toutes les portes s'ouvrent sans la moindre méfiance. Alors il patiente, sagement, au fond de son trou alors que l'heure approche.

La grille s'ouvre dans un grand fracas, t'as d'la visite Shelby. L'intéressé grogne mais n'a d'autre choix que de se lever. Qui ose venir narguer le loup en plein état de faiblesse ? Si c'est un louveteau qui pointe le bout de son nez, les conséquences seront inévitables. Entouré de matons, Shelby se fraye un chemin dans les couloirs de la prison, parmis cette marée de blouses oranges, large vêtement qu'il porte lui-même. Il n'a pas les fers aux poings, libre de ses mouvements. Il a les pas lourds et la démarche animale. C'est un détenu discret : insolent, insubordonné et vulgaire mais discret. Le juif ne prétend pas contrôler les lieux, Wellington lui suffit. La porte s'ouvre sur la grande pièce où les histoires se murmurent, les pleurs s'échappent. Plusieurs détenus sont ici, face à un proche, un ami ou même, un avocat. Le brouhaha ambiant ne le gêne pas, la machine du Holster est bien plus bruyante, appui sur les tempes et ne se tait jamais, elle. Le juif cherche des yeux un visage familier. Plusieurs personnes sont seules. Le maton lui indique la table dans le coin le plus éloigné. Une femme, de dos, aucune de celles qu'il garde sous ses ailes. Il s'approche, slalome entre les tables et tire la chaise qui lui ait destinée dans un crissement désagréable. Un surveillant rappelle de lever les chaises pour les déplacer : Shelby s'en cogne. Il s'assoit face au serpent qui lui offre son plus grand sourire. Aucun mot, pas une réaction. Il croise les bras sur son torse et toise la brune qui se dandine sur sa chaise, trop fière pour rester calme. Fini l'chantage, pas besoin de s'étaler plus que ça. Si Talia avait pu le mener par le bout de nez pendant de longues années, aujourd'hui le secret qu'elle utilisait comme une arme avait éclaté au grand jour. Elle n'est plus protégée par cette épée de Damoclès qui grinçait au-dessus de la tête de Shelby et lorsqu'il aura retrouvé sa liberté, il le jure, la brune devrait regarder derrière elle lorsqu'elle marche sur son territoire. Plus jamais tranquille, plus jamais en sécurité : la violence qui la guette.