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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 a deal with the devil • alice

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MessageSujet: a deal with the devil • alice (#)   a deal with the devil • alice  EmptyLun 3 Sep - 20:21


A DEAL WITH THE DEVIL
We live somewhere between life and death, waiting to move on. And in the end, we accept it. We shake hands with the devils and we walk past them.
Le Holster était vite devenu son repère favori. Les milliers de lumières aveuglantes et la musique incessante étaient l’accord parfait pour noyer ses pensées assourdissantes. Accoudé au comptoir, Solal observait la Meute s’agiter entre les tables du casino. Tout le monde était au courant maintenant. Leur tête était tombée. Surpris dans sa propre tanière, le loup avait été jeté en pâture aux bleus. Vu de l’extérieur, rien ne semblait avoir changé. Les machines tournaient et dégueulaient toujours autant de fric, des âmes toujours plus corrompues et perverses franchissaient les portes de leur antre et la neige n’avait cessé de recouvrir les rues de Wellington. Sobek avait repris les rênes pour couvrir l’absence de son partenaire. La main ferme, il savait que les flics cherchaient la pièce manquante au puzzle pour faire tomber définitivement Seth et la Meute toute entière. Ils devaient rester prudents, éviter d’attirer l’attention sur eux et rentrer les crocs. Enfin, à quelques exceptions près. Solal avait encore quelques comptes à régler avant de ranger ses griffes.

Son verre descendu en quelques gorgées, il glissa quelques mots à Neema qui le salua d’un sourire et de son doigt préféré, avant qu’il ne s’éclipse de la bâtisse. L’air était encore assez frais en cette fin de journée, mais une douce sensation lui réchauffa les veines en pensant à ce qu’il avait prévu pour la soirée. C’est l’heure de payer, Cvetkov. Le moteur qui gronde, l’aiguille qui continu de grimper à en faire rougir les radars. Il arriva rapidement à destination. L’adresse murmurée entre deux verres, la lionne n’avait pas vraiment cherché à rester sous les radars. 66, North Bay. A l’opposé de cette maison à l’histoire sombre. Solal y passait de moins en moins de temps, terré au casino ou dans d’autres coins plus sombres de la ville. Il s’occupait du berger allemand, privé lui aussi de son frère. Quel beau tableau ils peignaient. Mais le silence se faisait trop pesant là-bas et Solal ne le supportait pas la plupart des nuits.

Les lampadaires commençaient à peine à illuminer la rue. Éclairant ces maisons qui renfermaient chacune leurs secrets. Le loup s’approchait de la seule porte qui l’intéressait, franchissant les quelques mètres qui l’en séparaient avant de sortir ses jouets préférés de sa poche. Des serrures, il en avait bien crocheté des centaines. Ses mains s’activaient avec une précision experte devant la porte, tâtonnant sur les bords pour se dessiner mentalement l’intérieur de la serrure, quelques tours d’une main tandis que l’autre gardait son outil fixe. Clic. Le doux son de la pièce de puzzle qui tombait à sa place. Un sourire satisfait, il rangea ses affaires avant d’ouvrir la porte. Prenant soin de refermer derrière lui, Solal s’aventura lentement dans ce nouvel environnement dont il découvrait les secrets. Un certain désordre régnait dans cette maison, un chaos, reflet de son habitante. Le loup traînait ses pattes d’une pièce à l’autre, ouvrant les tiroirs, cherchant les failles, toujours sans laisser de trace de son passage. Des factures, des contrats, de la paperasse et encore de la paperasse… Un soupir d’ennui qui le poussa jusqu’à la cuisine. Là, il devrait trouver quelque chose plus à son goût. Après quelques placards ouverts en vain, il tomba finalement sur ses amies les bouteilles. Son sourire s’étira sous des traits moqueurs alors qu’il passait en revue le cabinet de la bulgare. Vins rouges, Martini, Vodka… Il se croirait presque dans au beau milieu d’un club de lecture, pour les banlieusardes en pleine crise de la cinquantaine. En retournant sur ses pas il sortit deux verres, l’un dans lequel il fit couler le liquide rouge et l’autre dans lequel il se servit en vodka. Les deux verres dans les mains, il partit en direction du salon où il déposa le verre de vin sur une table, avant de scruter le peu de photos qui donnaient un semblant de chaleur à cette maison. Un gamin aux mèches brunes apparaissait sur la plupart d’entre elles, certaines avec Alice ou d’autres personnes. Il avait un petit air de famille avec la brune mais rien de bien flagrant. Solal avait beau chercher, aucun de ces visages ne le laissait penser qu’il s’agissait du fameux rejeton dont Shelby lui avait parlé. Il se décida finalement à s’étaler dans un fauteuil, la cheville crochetée à son genou, un cadre photo déposé près de lui et le verre qui pendait au bout de ses doigts. Il attendait patiemment le retour de la lionne. Enfin, la serrure s’activa dans l’entrée. Un sourire lui tordant les lèvres, Solal la laissa refermer la porte. « Salut chérie, je t’attendais. » La voix tentatrice et faussement enjôlée. Les pas s’étaient arrêtés brusquement et un bruit de clés rencontrant le sol brisa le silence. Finalement elle apparu devant lui et Solal étira ce rictus empreint de folie. « J’t’ai servi un verre. T’as vraiment des goûts de chiottes Cvetkov, j’aurais cru mieux venant de toi. » Le regard fixé au sien, une haine de plusieurs années qui y bouillonnait. « Isaac te passe le bonjour. Il aurait aimé pouvoir se joindre à nous mais… Enfin tu sais bien, il a eu quelques empêchements. »

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MessageSujet: Re: a deal with the devil • alice (#)   a deal with the devil • alice  EmptyJeu 6 Sep - 17:10

La première chose qui avait frappée Alice quand elle s’était installée à Island Bay, cela avait été le calme de la ville. Un havre de monotonie où les habitants font leur vie, vaquent à leurs occupations. Un endroit où il ne se passe jamais rien de palpitant. Et ce qui était perturbant au tout début était devenu apaisant au fil du temps. Il fallait bien l’admettre, Alice n’était plus tout à fait jeune. Elle ne courait plus l’activité nocturne, ne grattait plus dans les bas-fonds de la ville jusqu’à découvrir ses vilains secrets. Dans l’ensemble, et à part quelques échauffements avec la police locale, la bulgare s’était fondue dans la masse. Elle n’emmerdait pas grand monde et s’était créé son quotidien morne. Les pompes funèbres, sa faible vie de famille, James. C’était dommage que les démons de son passé se soient montrés. Que Isaac Shelby ait refait son apparition, qu’il ait été suivi de Bailey. Que ces deux univers dangereux se soient rencontrés. Depuis cet après-midi à l’université, la brune n’avait que peu revu son fils. Elle n’avait pas cherché à le contacter plus que nécessaire, estimant qu’il avait besoin de temps. Quant à Isaac… cela n’avait été qu’une question de jours avant que l’information lui soit remontée. Shelby avait été arrêté, dénoncé par sa propre femme. Ça aurait dû lui faire plaisir à Alice, et ce serait mentir que de dire qu’elle n’avait pas souri, qu’elle n’avait pas pensé que c’était bien fait. Mais elle n’était pas dupe. La vendetta n’était pas finie. En fait, elle ne faisait que commencer.

Cela lui faisait reconsidérer la tranquillité d’Island Bay, au final. Parce que pour la première fois de sa vie, elle ne savait pas ce qui se tramait, n’avait pas la moindre idée d’où est-ce qu’elle devait regarder. Les flics avaient la situation en main. Peut-être que l’ordure qu’ils avaient attrapée n’en réchapperait pas. Elle n’en savait trop rien. Tout ce dont elle était sûre, c’était que jamais ces vingt dernières années elle avait expérimenté cette appréhension permanente. Alors la brune faisait ce qu’elle savait faire de mieux, se distraire l’esprit. James était occupé ce soir. Il aurait été le seul qu’elle aurait accepté de voir. A la place, Alice s’était retrouvée à opter pour la promenade nocturne avec son chien. Le pitbull ne s’inquiétait de rien lui, reniflait chaque caillou qui lui tombait sous les pattes tandis que sa maîtresse enchaînait les cigarettes, le nez levé vers le ciel. Il faisait froid. Peut-être cinq degrés à tout casser. Elle avait bien conscience que chaque nouvelle bouffée ne la réchaufferait pas plus qu’elle ne dissiperait son anxiété. Pourtant, il fallut bien une heure avant que la bulgare se résigne et prenne le chemin du retour.

Mais ce soir, quelque chose déconne. La porte n’est pas fermée à clé, un seul mouvement de poignet suffit à l’ouvrir. Et à peine poussée, le chien déboule dans le salon, se fige les oreilles collées sur la tête, les babines retroussées. Une réaction qui lui glace au moins autant les os que l’accueil qu’elle reçoit. Et pourtant, ce n’est pas la panique qui la prend. Juste un amusement morbide, traduit par un sourire. « T’as été long à te montrer. » Le pitbull continue de grogner, mais après avoir jaugé Solal de haut en bas, Alice opte pour l’option de la raison. Pas d’arme pointée sur elle, la perspective d’une discussion envisageable. « Bully. » Elle siffle, claque des doigts en direction du canapé afin qu’il grimpe dessus. Pour ce que ça vaut, elle préfère garder l’instinct de l’animal à ses côtés. « T’étais pas invité, j’en ai rien à foutre si t’as pas trouvé ton bonheur. » Et la prochaine fois, il serait accueilli avec une arme pointée sur lui. La brune n’aimait pas cette perspective, sauf qu’elle aimait encore moins se sentir menacée par qui que ce soit. « J’ai appris ça, oui. Il faut croire que sa nana a mal digéré ses mensonges… » Ellie avait appuyé sur la détente. C’était sa responsabilité. La bulgare, elle, avait juste fait preuve d’un peu de solidarité féminine… Solal serait assez intelligent pour faire ses conclusions. En le lâchant du regard, elle vient s’installer en face de lui sur le canapé, se penche sur le verre de vin qu’il lui a servi. Elle le hume, tente de reconnaître le parfum. Pas l’une de ses meilleures bouteilles, c’est déjà un réconfort. Et quant à savoir ce qu’il aurait pu mettre dedans, le doute s’évapore assez vite. Cela se saurait, si cette bande d’enflures appréciait les solutions rapides. Alors qui cracherait sur un verre de vin, si gentiment servi ? Pas elle. Cela laisse le temps au silence de s’installer, jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. « La situation doit vraiment être moche pour que tu viennes jusque dans mon salon pour me menacer. Parce que c’est de ça qu’il s’agit, hum ? »
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MessageSujet: Re: a deal with the devil • alice (#)   a deal with the devil • alice  EmptyLun 24 Sep - 10:10

A DEAL WITH THE DEVIL
We live somewhere between life and death, waiting to move on. And in the end, we accept it. We shake hands with the devils and we walk past them.
C’est étrange comme tout devient horriblement calme après une explosion. Le silence assourdissant qui vous empêche de fermer l’œil la nuit, l’air qui vous pèse sur les poumons, le vent inexistant qui laisse à la vue de tous, les dégâts causés par la bombe. Le temps suspendu, quelques minutes à constater que l’on a survécu avant que les débris ne retombent. Ces quelques minutes étendues à quelques jours pour Seth et Sobek. Une éternité à attendre comme des cons que l’autre tombe sous les mots de sa femme. La chute attendue et pourtant inévitable. L’attente l’avait rendu fou, un sentiment de déjà-vu avec les barreaux de sa cellule. Mais maintenant c’était à son tour d’attendre. Bien qu’il en rêvait depuis un moment, Solal s’était retenu d’aller à la rencontre de la brune qui avait une fois de plus, eu la langue trop pendue. Faut croire que six ans privée de liberté et un accouchement derrière les barreaux ne lui avaient pas suffis. Il l’avait faite attendre, des yeux qui suivaient ses moindres mouvements sans jamais sortir de l’ombre. Une proie à l’affût du moindre regard de travers, agitée par ce silence assourdissant. L’attente. Elle s’était frayé un chemin sinueux sous sa peau, provoquant des frissons au moindre rapprochement inattendu, un battement manqué à chaque fois que les informations apparaissaient sur son écran. Complètement exclue de ce brasier qu’elle-même avait commencé. Des jours passés dans le noir le plus complet, ce soir elle retrouverait les flammes qu’elle avait allumées.

A peine la porte fut elle fermée, que le cabot déboula dans le salon, babines retroussées et yeux fixés sur l’intrus de la maison. L’animal prêt à défendre sa maîtresse qui ne tarda pas à faire son apparition. Alice. Son cœur rugissait dans sa poitrine alors qu’une quantité de fantasmes macabres lui traversaient l’esprit. Un sourire qui lui tordit les lèvres, il haussa les sourcils. « J’t’ai manqué Alice ? Tu m’excuseras d’pas être passé plus tôt, j’avais pas mal de merdes à gérer. » Tes merdes. Tes conneries. Ta putain de bombe qui a tout détruit. Les regards verrouillés, elle hésitait, elle le jaugeait. Solal attendait, l’envie irrésistible de se saisir de son arme et de lui coller une balle dans la seconde. Mais non, ce serait bien trop rapide. Pas le temps de savourer. Le nom du chien retentit et celui-ci exécuta l’ordre de sa maîtresse rapidement. Un rempart abattu, elle restait tout de même debout sur ses gardes.  La réponse qui fuse, elle s’agitait et Solal se retenait de souffler sur le feu. Les regards toujours accrochés l’un à l’autre, il laissait cette colère de quelques années se déverser dans ses yeux. Le sourire qui se durcissait, ils entamaient une danse funeste. « On dirait ouais, faut croire aussi que t’as toujours pas digéré de t’être fait baiser comme une bleue la dernière fois. » Alice, Ellie… Elles étaient toutes responsables à ses yeux. Alice avait dégoupillé sa grenade avant de la déposer dans les mains d’Ellie, ne lui laissant aucun choix sur sa prochaine action. Peut-être qu’au fond, il en voulait plus à la bulgare, elle les avait déjà battus une fois et il ne s’attendait clairement pas à se retrouver dans cette même situation une fois de plus. Tandis qu’Ellie, elle, il s’en doutait. Elle était une bombe de leur propre création. Ils l’avaient amorcée et Isaac l’avait implantée dans leurs rangs.
La brune s’installa finalement face à lui, inspectant quelques instants le verre qui lui était offert avant de s’en saisir. Elle se méfiait. Tu fais bien Cvetkov. Il porta son verre à ses lèvres, laissant le liquide, pas assez fort à son goût, lui rafraîchir la trachée. Solal la suivait toujours du regard, refusant de lâcher sa proie une seule seconde. Il avait bien assez attendu, ce soir ses mains se refermeraient autour de ce cœur noir qui s’effritait d’année en année. Ce soir, Alice apprendrait une fois de plus, qu’il ne fallait pas se frotter à plus gros que soi.

Le silence s’installa, pesant et assourdissant, Solal patientait. Qu’elle vienne à lui. Quelques battements puis elle reprit la parole. Le rictus qui se tord, il l’observait un instant, ses doigts qui tapaient doucement contre le verre dans sa main. La situation était bien moche en effet. Rien qu’ils n’avaient pas prévu, mais toujours aussi déplaisante. La brune n’avait aucune idée de ce qu’il faisait ici ni de ce qui l’attendait. Finalement il détacha son regard du sien et posa son verre devant lui. « Des menaces ? Tout de suite les grands mots Alice. » Il secoua doucement la tête, les coudes sur ses genoux, il se pencha légèrement vers elle. « Non. Vois ça plutôt comme… une visite de courtoisie. » Les lèvres tirées, il lui adressa un sourire avant de se tourner pour saisir le cadre qu’il avait posé à ses côtés. Il l’examina quelques instants avant d’en dévoiler la photo à la brune. « Rory c’est ça ? Vous avez l’air de bien vous amuser à deux… C’est bizarre j’vois pas de photo de ton fameux gamin. Bradley… Riley… Bailey ? ». Le verre à nouveau en main, il reprit sa place contre le dossier du fauteuil et bu quelques gorgées « Problèmes de famille peut-être ? Faut dire que t’es une belle garce quand même Cvetkov… Je t’imagine très mal élever un gosse. C’est p’t-être pas plus mal qu’ils t’aient pas laissée le garder ». Un air de défi qui se peignait sur son visage. « Enfin, il aura tout le temps de faire connaissance avec son père au moins, maintenant qu’il risque de passer pas mal de temps avec nous. ». La pique envoyée, Solal se sentait bouillonner. Un regard lancé au cadre qu’il tenait toujours, il fit mine de réfléchir. « Rory m’a l’air d’un bon gars aussi, je devrais peut-être attendre qu’il rentre pour lui parler. Tu crois qu’ça lui plairait un peu d’argent de poche en plus ? ».


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MessageSujet: Re: a deal with the devil • alice (#)   a deal with the devil • alice  EmptyVen 12 Oct - 22:56

Elle avait bien essayé de les fuir, ses emmerdes. Elle avait changé de pays, s’était planquée derrière son nom d’épouse. Elle avait menti, s’était forgé une vie qui n’avait rien à voir avec la gamine Cvetkov camée, occupée à fréquenter les sales types. De l’extérieur, Alice elle était forte, un caractère bien trempé, une élégance remarquable, une assurance à désarmer même les personnalités les plus solides. Le problème, c’est qu’on ne peut pas fuir éternellement qui on est. Encore moins ce qu’on a pu faire. Ce n’est même pas une histoire de karma, de destin ou de justice. C’est le simple principe des casseroles qu’on se traîne au cul. Derrière son beau minois, elle était ravagée Alice. Alors oui, l’effet de surprise ne dura qu’une seconde en découvrant Solal dans son salon. C’était un moment qui devait arriver. Elle avait tout saccagé sur son passage, avait abattu sa haine sans même ciller. Il fallait s’attendre au retour de bâton. C’était presque fataliste, au fond. La vie fonctionnait ainsi. « T’es encore le seul pigeon à faire le ménage derrière ton copain ? Sérieux, t’en as pas marre ? » Elle soupire, hausse les épaules. Isaac n’était jamais sans Solal et les années n’y avaient rien changé, semblerait-il. Le frère qui fait le ménage, qui s’occupe des revanches. Un schéma tellement facile à saisir. Une aversion profonde de sa personne qui ne l’atteint pas. Au fond, elle sait que ça ne durera pas. Il sourit, mais les dents sont là pour déchiqueter, arracher jusqu’à ce que mort s’en suive. L’offensive arrive vite. L’historique de leur haine mutuelle. Elle soupire longuement, prend le temps de respirer. Ne pas s’énerver. Garde le contrôle. Ouais, elle s’est fait baiser bien comme il fallait. Il lui a tout fait perdre. Une rengaine qu’elle connaît tristement bien désormais. Mais ce n’est pas une arme suffisante, ce n’est pas ce qui lui fera perdre son sang-froid. « C’est ce qui devait arriver. Se retrouver vingt ans après dans un autre pays… Tu sais, c’est qu’un concours de circonstances. Découvrir encore quelques mensonges de sa part, savoir qu’il m’a remplacée rapidement pour une flic… Allez Solal. Tu sais que je mords. » Elle n’était pas celle à emmerder. Ce qu’elle avait prouvé de la plus magistrale des manières.

Il n’empêche que si Alice tente de prendre la mesure de la situation, si elle maîtrise l’espace et ne se prive pas pour faire comme chez elle, faisant de Solal un invité sans importance, son cerveau cogite. Elle ne peut pas être sereine, pas alors qu’elle a abattu sa plus grosse carte. Elle n’a personne pour la protéger ce coup-ci. Ellie, les flics en général ne l’aideront pas. Ce qui l’effraie également, c’est le fait qu’elle n’a pas confiance en l’épouse Shelby. L’amour fait faire des trucs stupides, qui sait jusqu’où ira la douleur de la trahison ? Si cela suffira à surpasser l’amour ? Elle a bien été assez conne pour se laisser berner deux décennies auprès de cet homme. Il suffirait d’un coup du cœur pour que la plainte soit lâchée, que les charges soient abandonnées et que à l’aide de quelques relations, l’affaire soit enterrée. Ça aurait été beaucoup de prises de risques et de secrets exposés pour rien. Car on pouvait bien le dire, la brune n’était pas sortie de là sans dommages. Entre les ennemis qui avaient sorti les dents et son fils qui se sentait déçu et trahi au plus haut point, la bulgare se doutait que désormais, chaque pas devrait être soigneusement pensé.

Le seul problème, c’est qu’elle n’arrive pas à savoir quelle arme sera utilisée en guise de riposte. Solal, ou n’importe quel membre de la Meute, ne se pointeraient pas sans un plan solide. Parce qu’elle n’était pas la plus facile à intimider. Et assise en face de lui, les jambes croisées et les verres frôlant le bord du verre, elle ne se montre pas impressionnée. Une visite de courtoisie, bien sûr. « Arrête ça, je connais le discours. » Elle lève les yeux au ciel. Puis, elle remarque le cadre à côté de l’homme, celui qui attire maintenant leur attention. Avec des photos. Elle n’a pas des masses de cadre ici, Alice. Et elle se doute déjà du visage qui va sortir. Mais à la place, c’est de Bailey dont ils parlent. Un sujet sensible, assez pour que les doigts de la femme se crispent sur le verre, que son sourire vire jaune. Ça vise sur un sujet évident, mais pas moins sensible. C’en est putain de douloureux, parce que ce bébé qu’on lui a enlevé a achevé de la faire basculer. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à sauver. Plus rien à rattraper. Elle n’est pas sa mère et ne le sera jamais, elle a juste été un ventre pour lui donner la vie. Une chose qu’il devait profondément regretter aujourd’hui. « Tu tiens vraiment à me rappeler que j’ai pas encore eu ma vengeance comme il le faudrait ? Tu crois que c’est le bon moment ? » Elle pouvait se calmer, avait dit qu’elle en avait fini. Mais venir retourner le couteau dans la plaie encore ne ferait qu’empirer la situation, pour tout le monde. Mieux valait ne pas la faire replonger dans ce cercle vicieux haineux. « Il est intelligent. Ne pense pas qu’il s’approchera d’Isaac. » Il le haïssait autant, voir plus qu’elle. Et c’était un bon gosse. Il ne se laisserait pas embobiner. En revanche, qu’il parle de Rory eut le don de faire monter la moutarde au nez de la brune. « C’est donc ça, ton idée. » Se servir de son neveu, lui offrir un boulot. S’attaquer à ses proches. Un classique qui aurait dû être prévisible. « Il n’est pas intéressé. Et tu ne resteras pas ici jusqu’à son retour. » Elle se lève brusquement, rassemble son autorité pour s’approcher de Solal, le surplomber de sa hauteur. « Ne m’obligez pas à condamner Shelby pour de bon. Tu sais que j’en crève d’envie et que je ne m’en priverai pas. » Elle ne savait pas comment. C’était juste le souci. Mais avait-on vraiment envie de remettre sa parole en doute ?
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