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Oooh alors là ! Vous serez surprise. Alors non je parle pas d’ado ou très jeune adulte mais vous savez parfois, quand on baigne dans un certain milieu … C’est pas impossible que notre coupable soit un moins de trente ou vingt-cinq ans. Mais je vous accorde que la plupart du temps, il faut un peu de métier … C’est pas un petit braquage d’épicerie dont on parle là. Et non y’a rien qui me dit que les coupables sont jeunes ou vieux. Juste, je te dis qu’il faut exclure aucune idée et prendre une fourchette assez large. On va alors faire le tour extérieur du jardin. Toutes ces hautes haies. Ce serait fort de passer par dessus non ? Et au travers ? Encore pire. On tombe, enfin, tu tombes, sur une empreinte. Demie-empreinte. Avec rien d’autres aux alentours. C’est bizarre c’est vrai. Et si on a rien remarqué avant ? Vous savez, c’est peut-être parce que personne n’a encore vraiment fait le tour pour le moment.  On passe d’abord l’intérieur, et le jardin, au peigne fin avant de passer à la suite. Mais la manière dont tu le dis … est particulière ouais. Alors je te regarde un peu en haussant un sourcil quand même. C’est pas quelque chose qui nous échappe sinon non. Surtout qu’on la voit. C’est pas comme si elle était trop légère ou cachée. T’émets alors de nouveaux faits. Plus ou moins. Des suppositions plutôt. Je te rejoins un peu. La pelouse, la terre, est pas très très nette là où on se trouve. Ca peut totalement vouloir dire qu’on cache quelque chose. C’est pas impossible. Ca va vite. Un coup de klaxon dans la rue. Un coup de fil d’un complice qui leur dit de se dépêcher. Mais c’est vrai que, par rapport à ce qu’on a pu voir avant, ça fait très négligeant. Enfin ça me choque pas énormément non plus. Mais si quelqu’un avait vu quelque chose de suspect, je pense qu’on le saurait ? On verra déjà à quoi mène cette empreinte. Mais pas sûr que ça aille vite. L’équipe arrive pour prendre l’empreinte en photo. Accompagné d’un inspecteur qui est là … juste pour voir j’imagine. Je lui fais donc part de ta découverte. Il regarde un peu aux alentours également. Il trouvera pas grand-chose de plus que nous. De ce que je me souvienne, l’autre côté tombe pile dans un angle mort des caméras non ? Et pas de traces non plus. Hormis celle-ci. Ca montre le travail en amont. Presque parfait cependant. Il acquiesce plus ou moins. Alors que bon en vrai je suis assez sûr de moi. Et puis, c’est obligé je veux dire. Ils ont pas pu être filmé. Ou alors, ils ont trafiqués l’installation informatique. Il nous dit aussi que ça peut être une empreinte anodine d’une personne qui revenait chercher un ballon qui aurait atterri ici par exemple. C’est vrai. Ca se peut. Ce serait fort comme coïncidence.

Héééé non. Ca ne marche pas comme ça. Ce serait bien. Ce serait terriblement bien. On entre une photo d’empreinte, que ce soit d’une chaussure ou digitale. On entre une photo d’un visage. Et pop, une seconde plus tard on a le résultat. Autant l’informatique c’est génial, autant ça permet pas encore les miracles. Mais on y arrivera. Ou alors ce sera comme le film là avec l’autre, j’ai oublié les noms, où ils voient les crimes en avance. Ca serait … très science-fiction ouais. En effet ça marche pas comme ça. Tout comme on a pas d’expert attitré en semelle. Je rigole. Vous vous imaginez un peu ce métier ? Voir une ou deux empreintes de pas par jour et … chercher ? Et ne faire que ça. L’enfer. Il aurait peut-être plus d’expertise à faire après. S’il bosse pour la région et pas que la capitale. Mais soit, revenons à l’enquête. Oui. On peut faire ça. Je doute également qu’on tombe sur une nouvelle preuve mais … de toute façon il faut le faire. On peut pas se permettre de s’arrêter là. Il faut procéder complètement à la fouille. Donc on continue tous les deux le tour extérieur. On reste observateur. Que ce soit au niveau du sol ou de la haie. Mais rien. Je vois rien. Toi non plus. Pas de second miracle. En même temps, je vois pas pourquoi ils se seraient introduits ici par deux endroits différents. Et une fois globalement revenus sur notre point de départ. Bon. Quelque part ça me conforte dans l’idée qu’on a fait mouche juste avant. Qu’il n’y a eu que cette petite négligence de leur côté. Avec ce seul indice, on ira pas très loin par contre. On peut pas se baser que sur une paire de chaussures. Et revoila le lieutenant. Qui nous confirme que de l’autre côté, c’est un angle mort. Normal. Et qu’ils ont trouvé quelque chose ? Ah bon. L’équipe était pourtant passée par là non ? Alors il a beau nous rétorqué qu’ils sont pas infaillibles mais … quand même. C’est pas l’erreur d’une seule personne mais au moins deux ou trois. Et c’est leur métier. Ils ratent pour ainsi dire jamais ce genre de preuve. Et de quoi s’agit-il ? Un papier de bonbon. Sérieusement ? Et on a raté ça ? Vous êtes sûr que ce n’est pas quelqu’un de chez nous qui l’aurait fait tomber ? Non. Assez catégorique en plus. Woh. Et bien ça va partir au labo. Il est fier de sa découverte. Mais ça nous avance pas tant non plus. Bien que je connaisse pas super bien la marque. Je crois c’est étranger. Il se retourne et part donner ça à la crim’. Vous y croyez-vous ? T’en reviens pas également hein ? Et puis … loin de moi l’idée de dire du mal sur qui que ce soit mais … ça fait un moment que je l’avais pas vu aussi impliqué dans une enquête. Ouais. Il est du genre plus … relax en d’autres temps. Alors que là, il s’intéresse. Tant mieux.

Qu’importe ce qu’on fasse ou qu’on vive, y’a toujours mieux. Ou pire. Sauf si on s’appelle Usain Bolt et qu’on est recordman du monde par exemple. Là on fait pas mieux. Mais ça compte pas. Il y a toujours pire. Regarde là par exemple. On a une empreinte. On aurait pu ne pas l’avoir ! On aurait pu avoir mieux aussi. Un empreinte vraiment complète avec un bout de papier nous donnant le nom des voleurs. Rigole pas, ça nous ai déjà plus ou moins arrivé dans une affaire. Certains criminels sont cons. Vraiment très con. Pas ceux qu’on doit retrouver aujourd’hui par contre. Un indice supplémentaire ? C’est ce que semble croire le lieutenant qui nous fait part de sa découverte. Pour moi c’est pas grand-chose. J’ai du mal à croire qu’ils aient laissé tomber ça là comme ça. Trop facile. Après ça nous coûte rien d’aller l’analyser. Mais trouver de l’adn qui soit dans nos bases de données, ce serait une sacrée coïncidence. Il s’éloigne et oui bon je devrais certainement pas te le dire mais … il bosse dur là le Lt. Impliqué. Comme au premier jour. Parce qu’il en a une masse des jours derrière lui et ça fait un moment qu’il a pas été si motivé. Peut-être que le riche lui a promis une récompense s’il lui retrouve ses tableaux. Ce serait fort. Mais je comprendrais mieux. Toi … t’as aussi ton avis sur la question. Je te regarde en penchant un peu la tête et en fronçant les sourcils. Est-ce que je dois comprendre … ce que je suis censé comprendre ? Alors oui ça veut pas dire grand-chose là comme ça mais tu vois où je veux en venir non ? Car ces insinuations … c’est du sérieux. Et sans non plus vouloir te rappeler à l’ordre, il faut quand même que je te prévienne un peu. Faites attention. Porter des accusations, enfin s’en ne sont pas vraiment non plu mais Geste vague de la main. sans preuves … Ce n’est pas n’importe qui non plus. Il a de belles années de service comme vous vous en doutez. Pas que ça te rapporterait énormément d’emmerdes non plus mais les collaborations déjà ce sera terminé de chez terminé. Après, peut-être que tu t’en moques un peu au fond. Mais ouais, faut pas déconner, faut récolter des preuves. Et faut pas non plus enquêter tête baissée sur lui. Si c’est bien ce dont tu parles évidemment. Cela étant dit, je garde votre avis dans un coin de ma tête … On va se fier à ton instinct. Un choix pertinent la fois passée bien qu’on a surtout suivi le chien. Et maintenant alors ? Attendre le retour de l’empreinte. Surveiller le marché noir des œuvres d’art. Ca, je peux faire. J’ai quelques adresses. Il y a encore des choses que vous voulez voir ici ? Des personnes à interroger ?

Ah oui ? Vraiment ? Heureusement que t’as attendu qu’on soit seul pour me dire ça. Bon en même temps t’allais pas parler devant tout le monde. Des soupçons envers un lieutenant … ouais faut le faire. Enfin non, je remets pas ton avis en doute. Tu l’as gardé pour toi jusqu’ici. Alors je te préviens un peu. Qu’on peut certes garder un œil sur lui mais il faut qu’on le fasse bien. Qu’on soit discret et que ça remonte pas aux oreilles de l’intéressé. Est-ce que t’as pris une douche froide un peu ? Je sais pas trop. Ca pourrait très bien. Et oui je vais pas oublier de si tôt cette conversation. Non mais … Oui je vais y penser. Juste je vous dis de ne pas trop ébruiter vos soupçons. On est encore en duo sur cette enquête. Tu devrais pas aller voir ailleurs. Sauf si tu crois que j’ai moi aussi un pied dans cette affaire. Ca m’étonnerait. Et je le prendrais mal honnêtement. Je dis pas que j’ai toujours été tout blanc mais jamais quelque chose d’aussi grave. Enfin … oui bon dans l’exercice de mes fonctions ou sous couverture j’ai fait des choses pas nettes. Mais rien qui soit vraiment contre la Justice. Soit. Je pense que t’as compris. Et on va donc aller interroger le personnel de ce cher monsieur. Bien. Allons-y alors. Pas le temps de se retourner et de chercher n’importe quel membre de ce personnel qu’on voit le jardinier. Qui est assez tranquille. Après, je vois pas forcément pourquoi il s’en ferait plus que ça. C’est pas lui qu’on a volé. Et si ça se trouve on lui a dit de faire son boulot alors il le fait. On s’approche donc de lui. Monsieur Beneke ? Je pense bien que c’est son nom. C’est celui que j’ai lu dans le rapport en tout cas. Et c’est lui oui. Vous auriez cinq minutes à nous accorder? Nous avons quelques questions. Je lui demande poliment mais en vérité il a pas vraiment le choix. On va l’interroger. S’il dit que non je vais juste insister un peu mais non. Il est vraiment tranquille ce jardinier. Peut-être le genre d’homme qui dit oui à tout. On commence par le commencement. S’il a pas remarqué de choses particulières ces derniers jours. Surtout hier plus précisément. Non. Bien sûr que non. On le saurait déjà. Je me tourne vers toi juste pour te faire comprendre de pas te gêner si t’as des questions. C’est toi qui voulait au départ. Je sais que tu « sens » les gens plutôt que d’écouter leurs réponses mais l’un n’empêche pas l’autre.

Oublions tout ça. Ou peut-être pas. Pas si vite. Mais évitons de trop en parler. Pas que ça aurait des conséquences gravissimes te concernant. Tu serais juste mal vue c’est tout. Et plus d’enquête pour toi. J’imagine que ce n’est pas ça qui changerait ta vie non plus. C’est pas ton job principal. Tu dois bien mieux te plaire derrière tes tableaux. Quoique ? Tu serais pas là aujourd’hui si t’aimais pas non plus. On part donc interroger ce jardinier. Les petites questions habituelles. Quelqu’un a déjà du les lui poser mais puisque t’as envie de sonder l’avis de tout le monde. Réponses classiques de sa part alors c’est à ton tour. Je te laisse mener l’interrogatoire. Si on peut appeler ça ainsi. Et là ? Je sens déjà ton regard sur moi. Lt Hughes. Ah bon. Je secoue pas la tête pour dire « c’est pas possible » mais c’est tout comme. Bon après il est venu poser des questions oui et ? Et … Alors là. Bis. J’étais pas au courant qu’ils se connaissaient. C’est peut-être pas non plus le plus grand secret. Puisqu’il cache pas ses venues. Et c’est pour ça qu’il est impliqué. Car ils sont amis. Alors il veut retrouver les tableaux pour son ami. Ca me semble logique. Moi aussi j’ai déjà fait des choses pour des proches. J’ai déjà été très impliqué alors que j’aurais pas forcément du. Leur amitié remonte à longtemps ? A priori oui. Avant même que ce jardinier ne soit engagé et ça fait quelques petites années qu’il travaille ici. D’accord. Rien de choquant de ce côté là. Hughes veut vraiment trouver le coupable. Plus que d’habitude. Ce qui n’est pas génial ça je dois te l’admettre. Etiez-vous là au moment où Mr Collins s’est rendu compte du vol ? Alors oui. Je sais. Il a du se rendre compte de la disparition de ses tableaux au premier coup d’oeil. Les employés aussi auraient remarqué directement. En principe. C’est simplement pour savoir comment il a réagi. Le jardinier est arrivé quelques instants après à peine. Et il n’a rien vu à l’extérieur donc ? Pourquoi pas. Collins a peut-être attendu un peu ? A priori il n’était pas si énervé que cela. Il l’a déjà vu bien plus en rogne. Que ce soit pour une question d’argent ou non. Comme cette fois il a reçu une personne. Son avocat peut-être. Ou un notaire. Il ne sait plus trop. Est-ce qu’on insiste là-dessus ? Est-ce qu’on creuse ? Ca fait un peu comme si Collins était un suspect. Il faudrait pas qu’on se mette dans la merde tous les deux. Peut-être aussi qu’il se fout de perdre de l’argent car il en a déjà beaucoup. En apparence. J’essaye pas de voir le mal partout comme toi. T’as quelques questions encore e ton côté ? On peut continuer. Et une fois fait, on peut en rediscuter. Ce n’est pas tout ça qui va enlever vos soupçons. Je crois … qu’on tient certainement un début de quelque chose. On peut voir pour interroger la femme de ménage maintenant. En faisant attention à poser les bonnes questions encore une fois. J’ai pas envie que Hughes vienne me voir contrarié. Il est encore supérieur à moi. Je crois que je vais aller voir l’équipe IT en personne pour quelques demandes qui doivent se faire discrète. Je m’entends bien avec une collègue du département alors il n’y aura pas de problème. Tu pourras venir avec moi si tu le souhaites et si t’es disponible.

Force est d’admettre que cette histoire est louche. Y’a certains détails qui commencent à me faire douter moi aussi. « Je vous l’avais dit ». Oui oui je te vois venir. Maiiiisss. Car il y a un gros mais. Ca reste assez léger pour le moment. On prend une certaine direction. Qui me dérange un peu. Je dois faire mon boulot néanmoins. Je me dois de le faire bien et de faire abstraction de qui est notre « suspect » pour le moment. Avec de gros guillemets oui car je laisse le bénéfice du doute. J’ai un peu du mal à y croire. Toi ? Oh bien sûr que ça te fait doucement sourire. Que ça renforce ton pressentiment. Heureusement tu mets pas la charrue avant les bœufs. C’est pas ton genre. Je sais que t’es quelqu’un de prudent. Qui fait preuve de retenue. Surtout pas dans les enquêtes non. C’est comme ça qu’on fait une bévue et les avocats sans scrupule n’hésitent pas à appeler aux vices de procédures. De beaux enfoirés ceux là. Jamais compris comment on pouvait défendre des pourris. Ce sont des pourris eux-mêmes après. Principalement pour l’argent. Et le pire c’est qu’on peut rien faire car la Justice est comme ça. Enfin soit. A-t-on fini avec les interrogatoires ? Pas forcément. Mais je compte bien demander à l’équipe de génies des claviers de faire quelques recherches. Tu pourras venir avec évidemment. Ce sera pas inutile non plus. Au moins vous entendrez la même chose que moi et vous n’aurez pas ma version. Au cas où j’emploie une tournure de phrase différente ou autre. Bien que je vois pas le quiproquo que je pourrais provoquer. On passe rapidement à l’interrogatoire de la femme de ménage qui ne nous apprend rien de plus, rien de moins. Globalement le même discours que le jardinier et j’ose pas trop pousser les questions. Je te jette aussi quelques petits regards pour que tu comprennes qu’on doit pas faire trop suspecter le lieutenant. Tu le sais bien évidemment. Et maintenant ? Vous avez encore un peu le temps pour aujourd’hui j’imagine ? On peut passer directement voir les informaticiens. Ils peuvent faire une recherche rapide et on aura les premiers résultats. Pour le reste ça viendra dans les jours à venir s’il y a lieu. J’ai aucune idée de comment ça se passe. S’ils font tourner un programme avec des mots clés ou autre et que la recherche prend énormément de temps car il s’en passe des trucs sur le net. Donc beaucoup de trucs illégaux. Vous êtes venue comment jusqu’ici ? Voiture, vélo, bus ? Comme ça soit tu me suis, soit tu viens avec moi.

Les réponses de la femme de ménage ne nous mènent pas bien plus loin qu'on ne l'était auparavant. Ca renforce juste un peu le sentiment qu'on a. Surtout toi. Je suis encore beaucoup sur la réserve. Je sais pas lequel de nous deux est le plus objectif sur la situation. Aucun peut-être. Un moyen supplémentaire d'avancer sur l'affaire est de passer par le commissariat et aller voir les informaticiens. En espérant qu'ils soient pas noyés de boulot déjà. Ok parfait alors. On y va. Le temps de prévenir les chefs et autres collègues qui restent ici pour finaliser les prises d'empreintes. Même s'ils vont rien trouver d'intéressant je pense. Qu'ils me passent un petit coup de fil si c'est le cas. Pour aller jusqu'aux bureaux, tu vas venir avec moi. Même si ta voiture est ici de ce que je comprends. Bon. D'accord. Je te ramènerai ici une fois la journée terminée. Non non c'est bien pour ça que je vous demande. Les voitures quand ça déraille c'est toujours contraignant. Qu'est-ce qu'on ferait sans. Et le jour où elle est au garage, on est perdu et on se retrouve à ne rien pouvoir faire. A moins d'avoir une voiture de remplacement. Soit. On prend la route donc. On en a pour quelques minutes. Le temps pour toi de me poser cette question. Vous voulez dire qu'on suspecte quelqu'un de chez nous ? Je pense que c'est ça plutôt que l'affaire en général. Parce qu'un vol d'oeuvres d'art certes c'est pas courant mais c'est pas non plus quelque chose de très rare. Alors que suspecter un flic, un gradé qui plus est, là oui on voit pas ça tous les jours. Non ce n'est pas la première fois. Il y a une grosse année il y a eu un peu de nettoyage de fait. Je suppose que vous avez entendu parler à ce moment là. Quelques ripoux qui sont enfin tombés. Et des vrais. Pas des flics qui laissent passer un jeune en train de se rouler un joint sur le banc du parc. Alors on parle pas des gros ripoux des films ou du Chicago de l'époque mais à notre niveau c'était quand même quelque chose. Dont un haut placé. Est-ce que c'est différent d'aujourd'hui ? Oui quand même. Une arnaque à assurance, présumée, c'est fondamentalement pas super grave. Y'a pas mort d'hommes. Pour le moment. Et on a déjà eu un ex-collègue qui était braqueur aussi. D'ailleurs les grands bandits du genre sont toujours un peu du milieu ... Ex-militaires ou autre. Parce qu'on a une bonne formation sur ce point. Donc on sait quoi faire quand on se situe de l'autre côté. Tout n'est pas tout rose chez nous non plus. Alors qu'on se doit de montrer l'exemple. Les concours de police, ça laisse passer quelques mauvaises perles entre les filets. Et nous voila arrivés après quelques minutes de plus. Je t'ouvre la porte du bâtiment avant de repasser devant pour que tu puisses me suivre. Les escaliers, premier étage. N'hésitez pas à leur demander si vous voulez avoir des recherches ciblées ou autre. Je vais commencer par te présenter. On va directement aller voir Molly. Tu vas voir elle est géniale. Et douée en plus de ça. Elle fait un peu penser à celle dans la série avec des profilers. Un peu beaucoup d'ailleurs.

Et boum, allez. J'ai bien fait de l'ouvrir encore. En même temps cette histoire on en avait parlé un peu. C'est pas tous les jours qu'on a ce genre d'affaires. De vrais ripoux qui avaient de vraies relations avec de vrais criminels. Criminels contre lesquels on a rien pu faire par contre. Plus ou moins. On sait comment ça se passe. Personne n'ose jamais moufter contre eux ou sinon ... Et c'est pareil par ici faut pas croire. Bien que ce soit plus calme. On est pas contre la Yakuza non. Ouais ... ouais. Enfin même si c'est le cas, je doute qu'il soit du même moule que ceux qui ont été coffré à l'époque. On l'aurait su sinon. Il doit avoir ses raisons. Après tout si, et je dis bien si, il est complice de ce vol ou faux-vol, ça n'a rien à voir avec un vrai mafieux. Les crimes ne sont pas tous égaux. Une fois arrivés au poste, on monte directement voir l'équipe informatique. Pas besoin de passer par mon bureau, on y reviendra plus tard. Je te dis vite fait de faire comme chez toi et de demander tout ce qu'il peut te passer par la tête. Molly est super cool, elle va pas t'envoyer bouler pour rien. Je vous présente donc. Tu prends la parole. Et là ... j'avale de travers. Je m'étouffe. Je tousse. C'est pas vrai. T'y vas pas par quatre chemins. J'arrive à m'en remettre après que Molly m’ait regardé un peu bizarrement. Ca va ça va. Bon il me faudrait peut-être bien un petit verre d'eau pour faire passer tout ça mais soit. Maintenant qu'on a les pieds dedans. Oui, oui, si tu sais nous avoir ça ... Pas besoin de faire un dessin hein. Elle arque un peu un sourcil et elle comprend qu'il faut plutôt la jouer discrétos. Comme je m'y attendais, si le téléphone est pas sur écoute et qu'il enregistre pas ses appels, c'est mort. Logique. Mais il y a bien quelques appels de ci de là. Des messages sans vraiment d'importance. Tu t'attendais quand même pas à ce genre de boulettes de sa part ? Evidemment, évidemmeeeent, Molly nous dit qu'on est peut-être un peu en terrain glissant. Je sais. On sait. On ne t'a pas demandé ça sans y avoir réfléchi un peu avant. Echange de regard avec toi. Et on a quelques infos qui peuvent nous faire penser que. Tu peux ... voir pour creuser un peu dans ce sens ? Ce qu'il serait possible de trouver par je sais quel moyen. Un second téléphone ? Voir carrément tous les mails, appels qu'a reçu Collins. C'est pas très très légal. Je le sais. Elle le sait. Toi aussi sûrement que tu le sais. Mais Molly ... ça la dérange pas ce genre de choses. J'espère que tu m'apporteras toujours quand même un bon mochaccino quand tu seras mis à pied. Et le petit sourire qui va avec. Ha-ha. Ne culpabilise pas, c'est de l'humour. T'auras même le droit à un milk-shake si je suis de bonne humeur. Aaaah le milk-shake de lycéenne. Il va rester celui-là. Et je te regarde avec un petit sourire car tu sais pourquoi je dis ça.