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Pas besoin de te le dire deux fois de faire comme chez toi. T’es du genre à te poser direct dans le canap’ et mettre les pieds sur la table. Ou pas du tout. Ca doit pas être ton genre. Pour ce qui est de poser des questions là oui t’hésites pas. Heureusement qu’on peut faire confiance à Molly. Je t’aurais dit de faire attention sans quoi. On échange quelques amabilités avec l’informaticienne et on la laisse ensuite faire son boulot. Qu’elle fait toujours très bien. Je me demande toujours ce qu’elle fait ici car elle pourrait être bien plus utile ailleurs. Gagner beaucoup plus d’argent ouais. Je sais aussi qu’elle préfère mettre à profit ses « talents » pour le Bien. Ce qui est très honorable. La grosse surprise c’est qu’elle arrive bien à choper des conversations téléphoniques. Pourquoi, comment ? Faut pas me demander. On écoute donc la, ou les, discussion entre nos deux potentiels suspects. Banale au départ mais qui devient un peu plus spécifique au fur et à mesure. Un nom de tableau. Qui me dit vaguement quelque chose mais je ne sais plus vraiment me remettre quoi. Tu détournes mon attention quelques secondes et je continue d’écouter la conversation d’une oreille. C’est possible. Je me tourne alors vers Molly. Est-ce que tu Elle me regarde du coin de l’oeil et m’indique juste son second, ou troisième, ou quatrième, écran, oui oui elle en a autant, de l’index. Ok je vois, très bonne anticipation. Le tableau en question. Et là de suite ça me fait tilt. Oh ! Je reconnais ça. Un tableau qui a été volé il y a des années dans une galerie à Sydney. On en a jamais retrouvé la trace. Je crois. Souvenirs de mes études concernant cette mission assez récentes. En plus des œuvres présentes dans nos musées, j’avais aussi eu plein de doc sur celles volées dans les environs. Sydney c’est pas la porte à côté ok mais c’est toujours plus près que Rome ou Paris. Informations confirmées par Molly. Toile qui a disparue dans la nature. Et le marché noir ? Rien non plus, ça aurait été retrouvé. C’est quand même … bizarre qu’ils puissent parler de ça. Sans rentrer dans les détails en plus. Est-ce qu’on mélange pas un peu tout là ? Qu’est-ce qu’elle vient faire ici cette peinture ? Notre victime/suspect en serait-elle l’heureux propriétaire ? Ce serait pas un peu trop gros ? Est-ce qu’on a pas mis les pieds dans un truc qui nous dépasse ? Trop de questions. L’appel date d’avant le vol alors … qu’en conclure ? Molly aussi je vois qu’elle est perplexe. Et que c’est compliqué d’enquêter sur quelqu’un de chez nous. Je crois qu’on a vraiment trouvé quelque chose … Si tu peux nous avoir le maximum d’informations. Sur tout et n’importe quoi. Ce à quoi elle me répond que le diable est dans les détails et qu’elle va les trouver, ces détails. Tu penses que … Hughes est un cas isolé ? On a pas une bande de complices au commissariat si ? Ce serait fort. Je me retourne alors vers toi. Hors de question d’interroger tout le monde ici. Mais si vous voulez vous poser dans un coin et fouiner un peu, je me porte garant. Je suis plus à ça près. Je rigole un peu. Pourtant, y’a pas de quoi rire. Enfin vu les preuves qu’on a, les suspicions son t légitimes. J’attends qu’on ait un peu plus que ça pour aller voir le chef.

Bon. C’est parti pour les écoutes téléphoniques alors. Je pensais pas que ce serait si facile. A moins qu’on ait énormément de chance. C’est peut-être notre jour. Comme la fois passée d’ailleurs. Je vais commencer à croire que t’es un peu un porte-bonheur. Les autres flics vont tous se battre pour bosser avec toi. Enfin, plutôt toi qui bossera avec eux. Le bilan de cette conversation. Un tableau. Inconnu.  Pas très inconnu une fois que j’en ai le visuel. Ca me revient tout de suite plus vite que simplement le nom. C’est que j’en ai vu défiler des œuvres d’art il y a quelques mois. On en saura certainement pas plus simplement via les écoutes. Alors t’as envie … de sonder quelques personnes au commissariat. Si tu questionnes un peu tout le monde, on est foutu. Donc tu préfères plutôt partir sur le moins suspect. Le moins suspect ?? Alors je peux t’en citer quelques uns mais … enfin genre non y’a absolument zéro chance qu’ils soient dans le coup. Enfin je veux dire, ils savent pas mentir ou autre. Si je vous réponds Molly ici présente ? Oui bon un peu de légèreté ça ne fait pas de mal. Puis je sais que Molly est pas impliquée dans l’affaire. Je dis pas qu’elle est toute blanche parce qu’elle a déjà du faire des trucs un peu au-delà des limites avec ses connaissances informatiques mais c’est pas une ripou quoi. Est-ce que je pense à un autre alors ? C’est Molly qui intervient. En disant que tu peux aller voir Farnsworth. Euh. Ok. J’hausse les épaules. Pourquoi pas oui. Tu t’éclipses. Et pendant ce temps je papote avec Molly. Qui plaisante un peu à ton sujet mais ça restera top secret. Rien de bien méchant. On reste pas à rien faire non plus. On cherche. Molly cherche surtout. Mais tu reviens quelques minutes plus tard. Et … non mais non. Stop. Je vais encore m’étouffer moi ! Molly se marre. T’as un air si … innocent. Ou honnête. Honnête spontanée. C’est limite déconcertant. Je crois que vous avez répondu à votre question. De plus, on a absolument rien pour faire passer un test à qui que ce soit. Et personne ne le fera pour le plaisir ou pour véritablement prouver qu’il est innocent. Mais j’en conclue que … qu’on doit fouiller de ce côté là aussi ? Et bah. On commence la journée en se disant que tout va bien au boulot et on est pas encore à l’heure du thé que déjà on a potentiellement deux vilains petits canards. Potentiellement. Parce que c’est toujours un peu à prendre avec des pincettes. Pour être tout à fait honnête avec vous, ce qui est en train de se passer en ce moment nous dépasse. Molly étant maintenant dans la confidence, autant être cash avec elle aussi. Si, et je dis bien si, on veut continuer à se pencher sur cette affaire … sur ces suspects, va falloir continuer de le faire en sous-marin. Tout en essayant de trouver de vraies-fausses preuves en dehors, histoire qu’on montre qu’on avance. Plus ou moins. Et ça devra se faire sur la longueur. Avec un dossier qu’on aura monté avant de partir le déposer sur le bureau du chef. Non pas que je veuille qu’on abandonne tout évidemment mais il faut juste faire attention. Etre patient. Peut-être attendre un faux-pas ou essayer de le provoquer. Rome ne s’est pas faite en un jour. Et quant bien même on a une super preuve là aujourd’hui, par chance encore, c’est pas si simple que ça. Va falloir être patient. C’est pas comme ce jour avec la tarée où on peut un  peu plus foncer dans le tas. Car il y a question de vie ou de mort. Soit. Ceci étant dit. On est trois dans la confidence, ce serait mieux que ça sorte pas d’ici et qu’on n’implique pas plus de monde que nécessaire. La belle affaire. Molly acquiesce sérieusement. Avant de se permettre une petite réflexion dont elle a le secret. Belle, Bulle et Rebelle. Combattant le crime. Je sais pas ce qui est le plus étonnant. Que Molly soit Bulle, moi Belle et toi Rebelle. Non vraiment. Mais ça me fait sourire oui. Toi, Rebelle. T’as peut-être ce petit côté au fond de toi qui sait. Sans commentaire. Et maintenant ? On peut toujours aller voir notre cher Lieutenant. Juste pour causer l’air de rien et voir. Et on remettra la suite à plus tard je crois.

Voilà. On en est au point où je me dois de faire un petit speech. Si c’était pas moi, ça aurait été Molly. Car on s’engage de plus en plus dans quelque chose qu’on rencontre pas tous les jours. Quelque chose de délicat et où il faut toujours prendre plus de précautions que lors d’une enquête classique. Sachant qu’on va devoir faire plus ou moins double jeu en recherchant des fausses pistes également. A croire qu’on a flairé le coup en faisant appel à toi. Et à moi un peu. Non parce qu’avec d’autres collègues un peu plus à cheval sur les règles ou autre, tes soupçons tu aurais pu te les garder pour toi-même. Nous voila donc tous les trois dans la confidence. Les trois supers nanas … Mouais. Molly inverse bien les rôles de Bulle et Rebelle en plus. Non pas que je connaisse la série. Hum hum. Pas de hip hip houra ou de cri de guerre et on file. Il faut que je te raccompagne jusqu’à ta voiture. En espérant que t’aies pas de problèmes à ce moment là puisque c’est pour ça que t’es venue avec moi au départ. Et qui croisons-nous en bas des escaliers ? Oh non. C’est pas vrai. Bon je te fais confiance. Je sais que tu seras pas aussi franche et spontanée avec notre principal suspect. Je me prépare malgré tout à rattraper une éventuelle boulette. Et c’est parti avec Lt Hughes Commençons par le commencement. Ce qui les lie. Ce n’est pas un secret alors la question ne sera pas bizarre. La réponse ? Bon. Comment dire. S’il y avait encore le moindre doute sur son implication dans tout ça, les voila envolés. Pourquoi mentirait-il à ce propos ? Il aurait très bien pu avouer qu’ils avaient discuté il y a quelques jours de cela. De la pluie et du beau temps. Pourquoi mentir ? Je ne laisse rien paraître sur mon visage. De notre, côté, rien ne nous a immédiatement sauté aux yeux. On va attendre les résultats de l’empreinte. Je referai le tour du quartier demain. Et surveiller de plus près les personnes employées à l’entretien de la maison. Ca ne m’étonnerait pas que l’un d’entre eux soit lié à cette affaire. Affirmation positive du lieutenant. Lui aussi est persuadé que c’est le cas. Pour nous envoyer sur une fausse piste ? Ca serait bien joué de sa part. Après quelques petits échanges supplémentaires où t’as peut-être l’occasion de tester notre homme, nous mettons vraiment les voiles. Ce n’est qu’une fois dans la voiture qu’on peut parler librement. Ce qui ne m’étonnerait pas, c’est qu’on trouve étrangement une preuve contre le jardinier ou l’intendante. Mon instinct qui parle. Ce sera certainement une aubaine pour nous. Parce qu’il y aura peut-être moyen de remonter à la source de cette fausse piste. Et voir qui aurait pu interférer dans l’affaire. Oui. On blablate ensuite un peu de tout et de rien. L’enquête est finie pour aujourd’hui, on reprend du service demain. Moi du moins. Si jamais j’ai quoique ce soit de nouveau, je vous envoie un message. Je ne serai évidemment pas super explicite sur notre suspect. Et si vous pouviez faire de même. Je pense pas avoir besoin de te le dire. Sauf que je le fais. On est jamais trop prudent. Comme t’as pu le voir, on est tracé sur tout. Et c’est là-dessus qu’on se quitte. Après une dernière politesse de bonne soirée et compagnie. Et que tu m’appelles si tu tombes en panne. Enfin oui non. Quand même pas. T’auras mieux à faire que de me le dire à moi. Le dépanneur, ce serait plutôt le dépanneur qu’il faudrait appeler.