better days | ft Christopher

Better days

Christopher & @Casey Yoon

Ce qui était bien avec Casey, c’était qu’à ses côtés, la vie devenait tout de suite plus simple. Ce petit mec ne se prenait pas la tête, du moins jamais quand il était avec Chris. C’était une putain de bouffée d’air frais, parce que Chris y’avait trop de monde qu’il ne côtoyait que pour boire, ou que pour faire de grosses conneries. Des gens pas forcément fréquentables, voire pas du tout, qui ressortaient toujours le pire de lui-même. Fallait dire que c’était pas non plus compliqué de le faire sortir de ses gonds. Mais passer du temps avec une personne comme Casey, ça lui permettait de voir la vie d’un autre côté. Ca aurait sûrement même du lui faire réfléchir sur ce à quoi sa vie rimait, à quel point il pouvait être con de laisser filer ces années importantes de sa vie à se détruire pour absolument rien à part son propre pessimiste qu’il tentait tant bien que mal de cacher. Christopher, il aurait du prendre exemple sur son benjamin. Il arrivait très bien à vivre normalement quand il était là, quand ils se parlaient et se voyaient. Alors pourquoi ne pouvait-il pas en prendre une claque, se rendre compte qu’il n’avait plus besoin des autres personnes qui lui procuraient tant de mal sans le savoir ? Têtu comme pas permis, il n’aimait, Chris, de toute manière, pas les vies simples. Parce qu’il s’emmerdait, au bout d’un moment. Il l’avait bien prouvé avec son ex Silas, à qui il menait la vie dure sans s’en rendre compte. Des montagnes russes qui n’avaient pas lieu d’être, qu’il construisait tout seul. Au risque de passer pour un enfoiré, au risque de tout perdre.

« Me laisser de l’avance rien du tout, ouais. » Rit légèrement Chris. Il adorait voir Casey jouait les mauvaises graines, alors qu’ils se taquinaient de plus en plus au fil de la discussion. Pourtant, l’âge était un sujet sensible pour Chris qui était un véritable Peter Pan. Pour lui, grandir, c’était devoir prendre ses responsabilités, et il en était clairement incapable. Il avait envie de rester un adulte enfin jusqu’à la fin de sa vie, de ne pas avoir à subir les répercussions de ses actes. Un putain d’immature, ni plus ni moins, qui cachait ses gamineries sous un tempérament de feu. « Moi j’pense que tu fais un peu trop le malin, et que qui fait l’malin tombe dans l’ravin. Ou dans l’eau si j’te pousse, ça ça se peut bien aussi. » En réalité, ils jouaient tous les deux aux fiers. Chris avait beau devoir garder la forme pour son travail, il n’en était pas grand-chose : malbouffe, manquement de ses entraînements de sport par pure flemme, cigarette sur cigarette et trop pleins d’alcool. Il était loin d’avoir la vie saine qu’on attendait de lui. Mais tant que ça marcherait, il s’en contenterait.

« J’suis une merde pour les châteaux de sable. » Il plissa son nez en l’avouant. Chris n’avait jamais été assez patient ou soigné pour réussir à créer de belles choses de ses mains. Puis son hyperactivité n’avait jamais arrangé les choses à ce niveau. Le Peñali, il ne savait pas tenir assez longtemps en place pour oser un jour espérer finir un vrai et beau château de sable. « J’étais plutôt du genre à sauter sur les châteaux réussis des autres pour les détruire, à la fois pour les faire chier et parce que j’étais grave jaloux. » C’était toujours compliqué pour lui d’admettre que les gens pouvaient être meilleurs que lui. « Pourquoi, t’es en train de te défiler ? Tu te rends compte que tu me battras jamais, donc t’as envie de voir si tu peux me niquer sur un autre terrain ? Si c’est les jeux olympiques de la plage que tu veux faire, y’a pas de soucis, on s’fait ça, mais tu vas mordre le sable avant de mordre la poussière, tu sais. » Surtout que les sports aquatiques, ça le connaissait, Chris.

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T'étais vraiment pas contre le changement d'air, encore moins l'ambiance. C'était bon enfant – moins tendu. T'avais le cœur perturbé mais moins en vrac. L'esprit perdu mais moins plongé dans le noir. Tu pensais, tu songeais, tu réfléchissais mais tout semblait plus léger. T'aurais pas supporté rester avec ce petit groupe de personnes. T'aurais pas tenu, et tu te serais trop plongé dans tes pensées. Dans tes souvenirs. Leurs mots auraient éveillé ta mémoire et auraient raviver la douleur. Jamais réellement éteinte, juste sourde le plus souvent. T'aurais fini par rentrer chez toi, la culpabilité te rongeant jusqu'à la moelle et t'en aurais pas dormi de la nuit. T'aurais pensé à elle, à vous, à l'accident – mais surtout à tout ce que tu avais pensé après. Tout ce que tu pensais encore. T'étais mieux, là, avec Christopher. Mieux en train de l'embêter, de le taquiner. Sale môme à la gueule d'ange que t'étais. « Ah ? Tu veux pas d'avance donc ? », demandas-tu, faussement innocent, un sourire mutin aux lèvres, le regard brillant. Ca te faisait du bien d'agir ainsi, d'embêter, de rire. D'articuler des mots sans les penser. Mais juste pour faire vivre cette ambiance un peu plus longtemps. Tu haussas mollement les épaules, haussant les mains comme pour montrer que tu n'étais point coupable. « Faudra pas m'en vouloir alors, j'ai proposé », que t'étais gentil. Tu ris quelque peu, plissant le nez en secouant le visage, amusé. Tu clignas des paupières à ses mots, avant de mimer un petit air bougon. « Tu me pousserais ? », tu plissas le nez, beaucoup moins amusé et clairement pas vraiment enchanté à l'idée. Pas que t'aimais pas l'eau mais... T'étais pas forcément très enclin à plonger pour le moment. Peut-être un autre jour, oui. Mais ce soir, non. Tu lui tiras faiblement la langue pour seule réponse avant de rire encore une fois, bruit léger résonnant à peine dans le fond de ta gorge. « T'oserais pas me pousser », mais tu voudrais pas parier en réalité. Tu le fixas un instant, plissant faiblement les yeux, incertain. « T'oserais pas hein ? », lui demandas-tu dans un chuchotement, les sourcils quelque peu levés, curieux mais aussi totalement suspicieux. Il te pousserait dans l'eau, pas vrai ?

« Comme ça au moins... », susurras-tu, le ton de la voix amusé alors que tu lui jetais un regard. Tu supposais qu'on ne pouvait pas être doué partout – mais t'aurais pourtant cru qu'il serait doué là-dedans. Tu savais pas trop pourquoi. « Ah », soufflas-tu, en secouant le visage, désapprouvant l'idée, le geste, l'ensemble. « Pourquoi ça ne m'étonne pas... », que tu dis, le regard pétillant posé sur lui, l'esquisse taquine. « T'étais doué pour ça alors ? Détruire les châteaux des autres ? », tu supposais que oui, l'expérience était là. Tu agitas tout de même l'index parce que non, ce n'était pas bien. « Quoi ? Je me défile pas », marmonnas-tu doucement, faible moue au visage. Moue qui s'accentua quelque peu. « Je suis sûr de pouvoir te battre dans quelques domaines », répondis-tu lentement, le menton levé, faux fier que tu faisais, le rire léger contre la bouche. « La course sur la plage, je peux gagner. Le château de sable, je suppose que ce serait plutôt qui ferait le plus joli tas », du coup ce serait un tas de sable et pas un château mais l'idée était là. « A la nage... », tu levas les prunelles, songeur, les lèvres pincées. « Je sais pas. Mais ça se tente », tu savais que tu perdrais, ça ne faisait aucun doute. « En apnée cela dit, je pense pouvoir te battre. J'ai un bon souffle », tu t'en sortais pas trop mal pour ça, c'était vrai. T'avais de bons poumons. « Mais n'allons pas jusqu'aux jeux olympiques de la plage, je ne suis pas sûr que ce soit bon pour ton cœur », lui répondis-tu lentement, la voix taquine avant de rire. « Quoi que », te repris-tu, clignant des paupières. Tu restas muet un instant, le regard sur le sol, devant toi, dans le vide, profitant simplement du silence de la nuit. Du calme de ton esprit. Bref, mais présent. Ca te changeait. « Tu t'entraînes ? », demandas-tu subitement, le visage vers lui, basculé sur le côté dans un air curieux. « Pour le travail je veux dire. Tu as un entraînement particulier à suivre ? », tu supposais que oui mais après tout t'en savais rien, t'étais pas cascadeur. « Le nôtre n'est pas aussi corsé que les pompiers mais... », tu secouas un peu le visage, le souffle contre la bouche. « Il est dur », heureusement que t'étais pas pompier. « Nos équipements sont moins lourds aussi, je trouve », tu haussas un peu les épaules, le sourire fin, continuant d'avancer. « Je ne sais pas trop où on va, en fait », susurras-tu après quelques secondes, le regard observant les alentours.

Better days

Christopher & @Casey Yoon

« Tu crois que j’oserais pas te pousser ? » Ricana Chris, presque fier de se prouver méchant de l’histoire. Fallait croire que Casey ne le connaissait pas assez finalement, car tous ceux étant proches de Chris n’auraient jamais parié sur le fait qu’il pouvait se montrer cruel, et encore plus en temps de compétition. Comme cette compétition qu’il avait en quelque sorte instauré auprès de sa collègue Vesper, alors qu’elle n’avait pas lieu d’être (mais qui, heureusement, n’autorisait pas de tension ou très peu entre eux). Ou alors Chris se montrait toujours trop gentil avec Casey, et ça, ce serait la moins étonnante des réponses. Parce qu’il y avait ce truc qu’il ressentait chez l’homme, cette aura de pureté, d’innocence qu’il avait sûrement du mal à salir, pour une fois. Casey, il était jeune, doux, et c’était sûrement la personne la plus bienveillante qu’il avait jamais rencontré. Plus encore que sa petite sœur, qui battait déjà des records. Non, l’ambulancier, il était volontaire, bon enfant, aux petits soins… Il n’avait jamais dit non à Chris malgré les fois où il avait abusé. Quand il le rejoignait chez lui pour panser une blessure en urgence, quand il était un peu moins sympathique sous le coup de la douleur, quand il le délaissait pour aller draguer une de ses collègues qu’il tentait de séduire sans succès depuis déjà quelques mois… Peu importait quel traitement il gagnait en retour, Casey était toujours là. Alors, ouais, peut-être que Chris le considérait entièrement comme quelqu’un à garder à ses côtés, quelqu’un avec qui il devait faire un minimum d’efforts histoire de pas tout merder, parce que ça l’affecterait sur beaucoup de points de le perdre. Pourtant, il ne se rendait même pas réellement compte d’être si proche de lui que ça. Mais une soirée comme celle-ci ne lui apportait que du baume au coeur, alors que tout se passait si naturellement, dans la simplicité la plus totale. « J’te pousserais, et même deux fois s’il le fallait. Déjà parce que tu rigoles trop de moi, et ensuite parce que.. Boh, ce serait à moi de rire de toi, chacun son tour, mec ! » Il délaissa l’explication de sa forte implication face à la compétition, qui restait logique si on le connaissait un minimum.

Il se retint également de dire qu’il était doué pour détruire absolument tout. Parce que Chris, il était littéralement une tornade vivante. Les propriétaires de bar pourraient en témoigner, comme son frère qui ramassait les pots cassés, ses ex qu’il avait trop souvent trompé, ou Silas sa plus grande histoire d’amour qu’il n’avait jamais réussi à assumer. A la place, presque honteux de s’en rendre compte, il passa sa langue sur ses lèvres, le nez plissé face aux accusations qu’il se lançait envers lui-même. Ouais, si seulement il se résignait à faire un travail sur lui-même, Chris, mais qui deviendrait-il alors ? La tornade, c’était l’essence même de son être.
« L’apnée ?! » Il haussa ses sourcils d’un coup, alors qu’il venait quasiment de crier. Là, c’était utiliser ses faiblesses contre lui. « Non, l’apnée c’est mort ! » La seule dans laquelle il était douée, c’était celle du sommeil. « Tu sais que j’fume, et beaucoup ! J’ai aucun souffle, c’est d’la triche. » C’était d’ailleurs étonnant qu’il reste bon en cardio. « Ce serait pas juste, donc t’oublies. Si t’as envie de gagner, fais le au moins dans les règles. » Mais n’était-ce pas lui qui avait presque promis de le pousser, deux minutes plus tôt ? Ah, ouais, toujours quand ça l’arrangeait, celui-là. « Et ouais, mon coeur va bien. Mais j’vais devoir te le redire combien de fois ? » Il rit doucement, mais à force, Chris, il savait même plus si Casey rigolait ou non. « J’m’entraîne moins qu’avant, parce que j’ai de plus en plus la flemme, mais j’suis obligé de faire un minimum. Après, ça dépend aussi des rôles, t’sais. Des fois, t’as des acteurs plus ou moins fit, et toi, tu dois suivre au maximum l’état de leur corps, parce que t’es censé leur correspondre. Le corps comme le reste, j’ai déjà eu les cheveux rouges, ou même une barbe d’une dizaine de centimètres. C’était ignoble, mais si j’suis payé pour avoir une longue barbe, alors ainsi soit-il. » Il haussa ses épaules, avant de s’arrêter dans leur marche. Chris, sans l’ombre d’un problème, releva son t-shirt pour dévoiler son torse. Il n’avait plus vraiment d’abdos, encore moins après avoir mangé et bu quelques verres, mais son ventre restait plutôt plat pour son âge, et on pouvait tout de même y trouver quelques traits dessinés, bien que faibles, par-ci par-là. « J’suis pas pompier non plus, mais j’suis sûr que j’pourrais suivre le rythme d’une de tes journées. » Et machinalement, comme pour prouver qu’il avait raison, il passa sa main sur sa peau pour doucement caresser son torse. « Ca c’est d’la belle bête ça, j’suis prêt à relever n’importe lequel de tes défis, sauf ta putain d’apnée. » Et il était sérieux dans ses mots. « T’sais quoi, on peut même faire ça maintenant, finalement. T’arrêteras enfin de te moquer d’moi, tu verras que si moi j’suis vieux, alors toi t’es encore qu’un pré-pubère. »

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« Je préfère me dire que non », dis-tu, le sourire fin, amusé, les pupilles brillantes. T'aimerais pas qu'il te pousse, dans l'eau ou ailleurs. Personne ne le voudrait, pas vrai ? Mais tu supposais que tu le méritais bien un peu, parfois. S'il savait, ce secret que tu te gardais bien d'avouer, peut-être voudrait-il vraiment te pousser. T'étais un monstre, et il y avait des personnes que tu refusais de perdre ; Christopher en faisait parti. « Deux fois carrément », marmonnas-tu, l'air un brin bougon, lui lançant un regard de chaton implorant avant de rire. « Tu voudrais juste me pousser pour pouvoir te moquer ? », tu penchas un peu le visage, l'observant un instant sans rien dire, avant de redresser le regard droit devant toi.

« Pourquoi ? T'aimes pas ça ? », l'interrogeas-tu, crédule, soucieux, l'air confus au visage avant qu'un faible « Oh » ne vienne effleurer ta bouche. Tu secouas le visage dans un rire. « J'avais oublié », soulevas-tu dans un air innocent, bougeant les épaules, le sourire fin. « Ca te permettrait de travailler ton souffle justement. C'est toujours pratique d'en avoir », tu pensais à sa santé ce soir dis donc. « Est-ce que me pousser pour pouvoir gagner fait parti des règles ? », que tu lui demandas, la frimousse joueuse, le regard malicieux. Tu te sentais bien en sa compagnie au point de le taquiner librement. Tu te mordis faiblement la lèvre, inquiet d'en faire trop. « Autant de fois qu'il le faut pour m'en convaincre », tu l'observas, le sourire toujours présent. Tu t'inquiétais toujours pour sa santé, et tu supposais que c'était normal. Non ? De se faire du souci pour tout le monde. « Ah la flemme », commentas-tu simplement dans un rire. Quelle maladie. Et aucun remède. Tu secouas un peu le visage, écoutant, comprenant. Il était vrai qu'il devait ressembler à l'acteur dont il était la doublure. Et t'avais pas pensé à ça. Tu clignas vivement des paupières, les yeux fixés sur lui, la bouche finement ouverte. « Les cheveux rouges ? », c'était tout ce que tu avais retenu ?? Tu vins te pincer la lèvre avec tes dents, tes prunelles bataillant sur les contours de sa tignasse. « J'espère que tu as des photos », dis-tu dans un rire. « Ca doit être gênant, une longue barbe. Non ? », tu passas ton index sur ta joue, appuyant mollement sur ta joue. « Je suppose que t'as pas vraiment ton mot à dire », c'était une question sans trop l'être. Il devait être l'acteur donc copier son style. Ou plutôt le style du personnage. Tu t'arrêtas, une interrogation au bord des lèvres. Interrogation qui se transforma en faible souffle surpris, les sourcils se levant. « Qu'est-ce que tu fais ? », demandas-tu, jetant quelques regards autour, les pommettes un brin rosies – il savait que vous étiez toujours dehors ?? Tu lui fis signe de baisser son haut, le rire discret contre les lèvres. « Le rythme est dur », dis-tu simplement, « Mais tu pourrais tenir. Eventuellement. Peut-être... avec un peu de souffle en plus, ce serait certain. Là... », tu haussas les épaules, mimant l'innocence, le sourire amusé, joueur. Un rire vibra dans ta gorge plus bruyant cette fois. « Tes chevilles vont bien au moins », c'était confirmé. Plus ou moins. Tu tentais toujours de lui baisser son haut. Il allait faire quoi si la police passait ? Ou d'autres personnes ? « C'était l'apnée que je préférais, c'est dommage », t'étais déçu. Un peu. « Maintenant ? », tu haussas les sourcils, surpris. Tu l'observas sans rien dire, te contentant de faire la moue. « J'y peux rien si je parais encore dans la jeunesse de l'âge comparé à d'autres... », tu haussas les épaules, mimant l'innocence, levant bien vite les mains en guise de pardon, un rire contre les lèvres. « Et d'accord, faisons ça maintenant », tu te pinças les lèvres, le regard vagabondant aux alentours. « Rhabille-toi avant par contre. Faudrait pas que tu attrapes froid », dis-tu doucement, le sourire fin, avant de désigner le coin de la rue, plus loin. « On court jusque là ? », tu te tournas vers lui. « Pas d'avance, donc ? », rictus malicieux aux lèvres, tu penchas faiblement le visage. « Faut pas me pousser non plus, sinon ça compte pas », prévins-tu, lui offrant une frimousse satisfaite, amusée. T'avais pas du tout la tenue adéquate pour courir mais peu importe. Ca te ferait du bien. Tu savais qu'il te rattraperait. « T'es prêt ? », tu levas le regard vers lui, gardant le silence un instant, jetant finalement un regard derrière vous. « A trois ? Un... deux... », que tu comptais sur tes doigts. « Trois », libéras-tu dans une respiration, riant faiblement, avant de partir en courant, laissant l'air fouetter tes joues, délaissant ces ombres dans un coin, fuyant encore et toujours. Profitant du semblant de liberté que courir te procurait, cette impression de flotter au-dessus de ton propre corps. Tu inspiras longuement, toussotant à cause de la fraîcheur mais aussi de l'effort. « Ca va ? Tu suis ? », demandas-tu, jetant un regard autour de toi, riant de bon cœur. Riant comme un gosse qui découvrait la liberté pour la première fois. Tu allais probablement perdre – non, tu allais perdre. Tu perdais toujours.