walk like an egyptian. (robin)

C'est là qu'on voit que la vie humaine a évolué ou régressé dans certains domaines. Aujourd'hui, les défunts sont traités différemment, quoi que dans certaines cultures dont le Mexique, ils célèbrent chaque année le jour des morts. Sinon, on les enterre sous terre dans une boîte en bois ou on les incinère, comme le faisait les médecins lors de la peste. Bref, tout cela pour dire qu'il trouve cela impressionnant et qu'il n'aurait jamais cru voir une pièce consacrée à des tombeaux, bien que souvent, ce genre de lieu était surtout destiné aux plus grands, à ceux qui ont marqué l'histoire. Parce que oui, si un aspect n'a pas changé, c'est bien cela, les plus riches et les nobles étaient mieux traités, mais on voulait également leur mort et ça, c'est un truc qui arrivait plus souvent que de nos jours. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, ils peuvent admirer le travail des scribes et des autres travailleurs égyptiens. C'était sûrement différent à l'époque, sûrement avec des bijoux et autres trucs, qu'aujourd'hui on aurait pu voler pour revendre sur le marché noir ou à un groupe de personnes louches. Bref. Finn n'avait pas vraiment regardé les activités à faire en Égypte, alors, il était surpris par cette proposition, mais il accepta, peut-être qu'ils pourront mieux se rafraîchir, avec la piscine. Non ? D'accord, ce n'est sûrement pas ce genre de croisière de luxe, mais il y aura forcément des rafraîchissements. Ils sortent de la pyramide et c'est le choc violent, comme si la chaleur venait de les attaquer, parce que c'est un peu ça, c'est horrible cette sensation de brûler sur place, de sentir sa peau s'assécher et sa gorge se déshydrater à une vitesse folle. « Pfiou, j'ai cru pendant un instant que j'allais me transformer en tas de poussière. » Il exagère un peu oui, mais la chaleur a augmenté depuis leur sortie de l'hôtel. Ils prennent le taxi, tant pis s'il dépasse un peu d'argent pour avoir droit à la clim, le temps du trajet jusqu'au port. « J'espère que les crocodiles sont calés au fond de l'eau. N'empêche que je les envie un peu là. » Parce qu'il aimerait bien sauter dans l'eau. 

walk like an egyptian.

All the old paintings on the tombs They do the sand dance don't you know? If they move too quick (oh whey oh) They're falling down like a domino All the bazaar men by the Nile They got the money on a bet Gold crocodiles (oh whey oh) They snap their teeth on your cigarette

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On a beau dire que la pire des chaleurs est celle où il y a beaucoup d’humidité – et c’est sûrement vrai, en vérité Robin n’a pas vraiment de point de comparaison étant donné qu’elle ne s’est rendue jusqu’ici que dans des pays où il faisait chaud mais très sec -, presque cinquante degrés qui vous tombe dessus comme une chappe de plomb, ce n’est pas le plus agréable non plus. Elle avait l’impression que sa peau allait fondre si elle restait immobile. Mais le moindre mouvement demandait un effort quasi surhumain. D’où l’idée de la petite croisière sur le Nil. Alors non, il n’était pas question de remonter la vallée des Rois en paquebot – si le musée avait refusé de payer plus qu’un hôtel trois étoiles pour une seule nuit, alors vous pensez bien qu’il serait encore moins d’accord de payer ça et puis ils n’avaient pas vraiment le temps de toute manière -, mais bien de se poser tranquillement au plus près de l’eau. Là où il était techniquement censé faire le plus frais. La jeune femme hocha la tête, un rien consolée par le fait qu’elle ne soit pas la seule à mal le vivre à cause de son âge ou encore de sa condition actuelle, allez savoir. Puis, au lieu de reprendre le bus qui les avait amenés ici, ils optèrent plutôt pour un taxi. Avec clim !

D’ailleurs, Robin serait bien restée là-dedans toute la journée, à respirer les gaz d’échappement peut-être, mais au frais. Voilà la réflexion qu’elle se faisait en sortant très lentement de la voiture.
« Ah, qui sait ? On pourra peut-être piquer une tête. »
Non, bien sûr que la chaleur harassante ne lui avait pas encore fait perdre la sienne et qu’elle n’était pas en train de planifier son suicide par morsure de crocodile mais puisqu’ils en avaient pratiquement disparu, ça signifiait qu’il devait y avoir des zones totalement safe. Quant à savoir si elle oserait prendre le risque, maintenant, c’était une autre histoire. Au pire, elle pourrait toujours prétexter ne pas avoir pris son maillot de bain. Ce qui n’était même pas un mensonge, soit dit en passant. Soit, ils passèrent devant d’énormes bateaux amarrés en train de charger des provisions pour ceux qui ne quitteraient le port que le lendemain, des gens pour d’autres et Robin les regardait s’affairer, profitant de la douce brise marine salvatrice tout en continuant son chemin. Pas pour eux. Tout au bout de la jetée, elle avisa des felouques. Voilà qui était déjà beaucoup plus pour eux. La jeune femme s’approcha ensuite de ce qui semblait être le capitaine de l’une d’entre elles et commença les négociations. Par chance, le capitaine parlait un anglais acceptable et avait l’air d’aimer négocier avec les touristes. Ce qui fait qu’elle leur obtint une place à bord pour un prix dérisoire. En tout cas, c’est ce qu’il semblait mais peut-être les avait-il bien eus. Dans tout le cas, Robin estima que ce n’était pas cher payé du tout et insista pour offrir la croisière à Finn.@Finn Drake

Si Finn avait pas mal voyagé avec le transport aérien, il n'en était pas de même par maritime. Il n'avait pas vraiment fait de voyage en bateau, croisière, une fois, mais c'était il y a longtemps. Quoi qu'il en soit, il est partant pour cette balade, même en sachant que les crocodiles vont rôder, au moins, ils ne risquent pas de les louper, alors que les scorpions sont maîtres du camouflage, en tout cas, assez pour se cacher dans un tas de sable suspect et surgir d'en dessous pour leur foutre la trouille et semer le chaos. Non, ce n'est pas du tout ce qui s'est produit tout à l'heure sous la pyramide, passons. Malheureusement leur passage dans la voiture ne fut que d'une courte durée, il commençait à peine à s'y faire à cette climatisation, les voilà déjà à l'extérieur en train brûler sous un soleil sorti tout droit des flammes de l'enfer. Finn n'est pas contre l'idée de plonger, même si ce n'est que le temps d'une minute, le temps d'apaiser sa peau. Ils arrivent sur place, si tout le monde a l'air de profiter de cette journée ensoleillée, c'est un peu moins le cas pour eux, mais bien évidemment, c'est normal, ils ne sont pas habitués à une telle chaleur. Ils ont un peu de chance, ils tombent sur une personne qui parle plus ou moins l'anglais, assez pour négocier avec Robin et accepter un prix réduit. Celle-ci lui offre même la croisière, il espérait que le capitaine n'était pas en train de les arnaquer. « Merci, je te revaudrais ça ! » D'une façon ou d'une autre, ce n'est pas le genre à profiter des autres, mais il allait le faire avec cette croisière, appareil photo en main. Il monte à bord et il aide Robin à grimper sur la felouque. « On est les seuls ? » Peut-être qu'ils étaient les derniers à arriver et que les autres bateaux étaient déjà partis. Il va s'installer sur un banc après avoir enfilé un gilet de sauvetage.

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Ayant vécu toute sa vie sur une île, Robin était montée sur quantité de bateaux en tous genres. Aucune felouque jusqu’ici, en revanche. Cela dit, ça ne devait pas être bien différent d’un petit bateau à voile. En revanche, qu’on ne lui demande surtout pas de prendre la barre car elle serait tout à fait capable d’échouer l’embarcation sur une plage au mieux, en plein rochers au pire. Et puis que ça enlaidisse sa tenue ou pas, son premier réflexe était toujours d’enfiler un gilet de sauvetage. Aussi bonne nageuse soit-elle, la sécurité avant tout.
« Ah, pas de ça entre nous, voyons. »
Après tout, Finn faisait pratiquement partie de la famille, maintenant alors c’était tout naturel. Là-dessus, la jeune femme s’empara du gilet que le capitaine lui tendait et ne perdit pas de temps pour le passer. Ah. Le plastique ça tient chaud et bizarrement, elle n’avait pas pensé à ça. Bon tant pis, suer un peu plus ou un peu moins ne changerait plus grand-chose à ce stade. Et puis une fois au large, la brise devrait être encore plus prononcée, n’est-ce pas ? A la question de Finn, ce fut le capitaine qui répondit qu’ils allaient encore attendre un peu de voir s’il pouvait appâter d’autres clients.

Qu’il fasse ce qu’il veut, Robin voulait juste s’asseoir et prendre l’air pour essayer d’oublier cette chaleur quelques instants. Et puis ce qui semblait être un car entier de touristes allemands débarqua et le capitaine en fit monter autant que possible sur sa felouque, chacun raquant un maximum sans même essayer de négocier. Elle se pencha une fois de plus vers son ami.
« Hé ben, je crois que j’aurais encore préféré qu’il n’y ait que nous. »
Cela dit, si ç’avait été le cas, la croisière aurait été sans doute beaucoup plus chère. Bref, autant ne pas trop râler, de toute manière il fallait s’y faire, où qu’ils aillent, il y avait des gens partout en Egypte. Et énormément de touristes ayant fait l’erreur de se dire que c’était une bonne idée de prendre des vacances dans ce pays à cette époque de l’année. En revanche, il ne faudrait pas compter sur elle pour céder sa place assise. Robin s’éventa avec sa main mais une fois qu’ils larguèrent les amarres, ce ne fut plus nécessaire. Le voilà l’air marin qu’elle avait si avidement recherché.
« C’est super dépaysant, quand même ! »
Robin était obligée de crier pour se faire entendre tant les autres faisaient de bruit. C’est sûr que s’ils avaient cherché la tranquillité, ils n’étaient pas au bon endroit. Et puis à un moment, l’un des autres exprima le désir de s’arrêter pour se baigner. Qu’il y aille en premier, hein, qu’on voit s’il y avait vraiment des crocodiles dans ces eaux.@Finn Drake

Et une couche de plus à ajouter sur le corps, comme s'il ne faisait pas assez chaud. Heureusement, il s'agit d'un ajout important, car on ne sait jamais. Il ne pense évidemment pas à une catastrophe, mais ça serait bête que cela arrive réellement et qu'ils se retrouvent tous au fin fond du fleuve avec les crocodiles et autres bestioles marines. Quoi qu'il en soit, il vaut mieux toucher du bois, pas question de penser aux possibles malheurs qui pourraient arriver à tout moment et sans prévenir. Un peu comme le Titanic. C'est ce qu'il se disait, attendre d'autres pigeons, d'autres clients qui vont bénéficier d'un prix spécial qui ne l'est peut-être pas tant que cela. Avec un peu de chance, ils seront tranquilles, mais comme il a tendance à parler trop rapidement, dans ce cas-ci, penser, un groupe de touristes débarque, prenant toute la place, ce qui avait tendance à être plus étouffant que la chaleur elle-même, quand on sait que le corps humain dégage déjà pas mal. Il secoue la tête, c'est de l'argent en plus pour le Capitaine, mais de l'espace en moins pour respirer pour eux. Difficile de se tourner sans entendre des mots allemands et sans penser au fait qu'ils sont peut-être en train de comploter à l'ancienne. Bref, il hoche la tête en étant d'accord avec les propos de Robin. Finn regarde au loin, les bras sur le rebord du bateau, laissant le vent lui fouetter le visage, jusqu'à ce que la felouque s'arrête. Il lâche un léger soupir, il aurait pu presque s'endormir, s'il n'y avait pas eu autant de bruit. « Pas faux. Franchement, c'est carrément un paquebot qui leur aurait fallu, pas un bateau de ce type. » Finn n'aime pas trop se plaindre, mais pour une fois, il peut bien se permettre, quand il voit que l'un d'eux se déshabille carrément pour sauter à l'eau. « Hé ben, je ne l'envie pas trop, tu vois. » Dit-il pour rire. Et maintenant, va-t-il arriver à remonter à la surface ? Parce que si ce n'est pas le cas, ils peuvent quand même poursuivre la balade, non ? Si seulement, cela était raisonnable. « On devrait prendre la place du capitaine et partir sans eux. »

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Force est de constater que les allemands sont comme les clichés bien connus d’eux : bruyants, envahissants et mal habillés. Bon d’accord, vu la chaleur, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour juger du style vestimentaire de chacun mais rien, absolument rien ne justifiait de porter des chaussettes avec des sandales. Comment faisaient-ils pour ne pas mourir de chaud ? Robin quant à elle aurait ôté d’autres couches si elle avait pu mais au bout d’un moment, il n’aurait plus resté que sa peau dont elle ne pouvait se séparer donc ça ne servirait à rien. Et d’accord, elle comprenait également que les peuples vivant dans le désert se couvraient de la tête aux pieds mais sans doute était-ce pour ne pas brûler. De la même manière que le khôl avait son utilisé aussi ? Il leur servait à se soigner les yeux. En dépit du plomb qu’il contient encore parfois, si le plomb est toxique pour les humains, il l’est tout autant, si ce n’est plus, pour les microbes. Bref, mais là ? Des chaussettes, vraiment ? A quoi ça pouvait bien servir ? A part à tenir chaud. Ce dont personne ici n’avait besoin. Dans tous les cas, elle était tout à fait d’accord avec Finn : ces gens-là auraient dû se privatiser un tout autre bateau que celui-ci. Mais peut-être que les plus gros bateaux ne faisaient que de plus longues croisières ? De celles qui duraient des jours ? Aucune idée.
« Je suis d’accord, ils auraient dû aller dégager leur chaleur corporelle ailleurs en tout cas. »
Ainsi que crier plus loin ; Robin était certaine qu’elle aurait une migraine quand viendrait l’heure de regagner sa chambre d’hôtel, difficile d’échapper au combo fatal de la chaleur et du bruit.

C’est à ce moment-là qu’un des touristes allemands demanda pour aller nager et que sa volonté fut faite puisque le capitaine amarra la felouque. Ah, ça signifiait donc que, grâce à ce fameux barrage elle ne savait plus quoi mais apparemment plutôt controversé, il n’y avait plus un seul crocodile dans cette partie du Nil. N’est-ce pas ?
« Je sais pas. J’admets que la couleur de l’eau m’attire quand même mais je préfère attendre de voir s’il remonte vivant ou bien en pièce détachées. »
Ignoble remarque mais ça faisait encore une fois partie de la sélection naturelle : il fallait que certains succombent pour que les autres survivent. Jusqu’ici, il avait l’air de se porter comme un charme, ce qui incita ses amis à l’imiter. Ah, ils pouvaient à nouveau respirer un peu. De son côté, Robin se contenta de se pencher juste assez pour tremper sa main dans l’eau et la placer ensuite sur sa nuque. Ça suffirait pour l’instant. Son regard se tourna ensuite vers le capitaine.
« Tu le pousses à l’eau et je prends la barre ? »
Suivit d’un gloussement. Elle n’oserait jamais – et comme dit précédemment, ça valait sans doute mieux pour eux -, mais Robin admettait volontiers que l’idée était des plus tentantes.@Finn Drake

Finn avait remarqué que la plupart d'entre eux ne portaient aucun gilet de sauvetage. Ce n'est pas pour le rappeler, mais un accident est si vite arrivé, n'est-ce pas. Mais étant donné que ce n'est pas son rôle de leur dire, il détourne tout simplement le regard pour regarder à l'horizon. De toute manière, il n'est pas leur père, ce n'est pas son devoir et encore moins de ses affaires. Certes, il aime bien aider les gens, mais là, laisse tomber, ils font comme ils veulent. En parlant de cela, l'un d'eux fait vraiment ce qu'il veut sans se soucier des autres personnes à bord, c'est-à-dire Robin et lui. Il n'a aucun problème contre les gens qui sont à l'aise avec leur corps, mais là, c'est un peu trop. Mais allez dire cela à un peuple susceptible, qui sait s'ils ne vont pas partir en troisième guerre mondiale à cause d'une remarque d'un pauvre islandais qui n'avait pas envie de voir les horreurs de la guerre alias les attributs d'un autre homme. Il aurait tellement préféré que le capitaine décide de partir sans ces gens, mais comme dans n'importe quelle industrie touristique, l'argent avant tout. Les potes du tout nu le suivent dans sa plongée. Il a envie de faire de même, mais de l'autre côté. Aucun d'eux n'a encore été croqué par un reptile, c'est bon signe, il suppose. Finn imite Robin, il trempe ses mains et il se passe de l'eau sur la nuque et sur les bras, même un peu les jambes, malheureusement avec le soleil, tout s'assèche rapidement. « Excellente idée. » S'ils avaient été ce genre de personne, mais ça ne vaut pas la peine au fond, mais cela reste vraiment tentant. Quoi qu'il en soit, il peut affirmer que le soleil fatigue et que l'envie de s'allonger dans son lit sous l'air climatisé lui tente de plus en plus. « Prochaine destination: l'Antarctique. Enfin, okay, peut-être pas, mais je rêve un peu de neige là tout de suite. » Les Allemands retournent finalement sur la felouque, un peu rapidement, ils ont peut-être croisé un crocodile et cela fait un peu sourire Finn. Ils vont peut-être pouvoir continuer le tour.

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Non mais il faudrait voter une loi interdisant aux gens qui ne sont pas hyper bien foutus de se déshabiller en public ! Oh mais, il lui semble bien que cette loi existait déjà et qu’on pouvait porter plainte contre les gens qui la transgressaient, même que ça s’appelait attentat à la pudeur. Attentat, tout était dans le mot. Loin d’elle l’idée de jouer les vierges effarouchées mais disons que Robin était du genre pudique ; elle ne dévoilait jamais trop de son anatomie – et pourtant, il n’y avait pas grand-chose à voir de très intéressant à l’étage supérieur, quoiqu’un peu plus depuis qu’elle était enceinte -, en tout cas pas en dehors du privé. Et elle aimait autant qu’on ne lui mette pas tout sous le nez non plus. Et puis c’était le souci d’être avec quelqu’un qui était bien fait, tous les autres vous paraissaient insipides après ça. Bref, tout ça pour dire qu’elle détourna le regard le temps que ce type s’immerge dans l’eau et en vint à échafauder des plans quelque peu machiavéliques impliquant crocodiles, vol et abandon. Une mutinerie en quelque sorte. Comme les pirates ! Allez savoir pour quelle raison mais voilà qui rendait cet acte bien moins infâme à ses yeux. Pourtant, elle savait qu’historiquement parlant en tout cas, les pirates n’étaient pas des gens bien mais la culture populaire leur avait conféré un petit côté attachant.

Dans tous les cas, Finn se prit soudain à rêver de neige à cause de cette chaleur infernale. Ah, il est vrai qu’un bon petit bain de glace dans les fjords, là, pourquoi pas ? Enfin, peut-être se trompait-elle de pays, elle n’y connaissait pas grand-chose à l’Islande, elle savait juste que c’était le pays de Björk et qu’il y avait plus de vaches que d’habitants.
« Pour toi qui viens d’Islande, ça doit être encore plus difficile. Mais j’avoue que quand on est allés passer Noël en famille au Canada l’année passée, je me gelais les miches et je regrettais un peu mes Noëls sur la plage. »
En résumé, elle était chiante, il ne fallait pas qu’il fasse trop chaud ni trop froid et il fallait que le soleil tape juste assez pour lui permettre de bronzer un tout petit peu afin qu’elle ait l’air en bonne santé mais pas d’avoir été élue miss Honolulu non plus. Autant dire que cette année, elle ne ferait pas la même erreur. De toute manière, elle avait une famille et donc de nouvelles traditions à créer. Tout le monde remonta alors précipitamment à bord de la felouque qui put reprendre sa croisière et il s’avéra qu’ils croyaient avoir vu des yeux jaunes sortant de l’eau. D’accord, qu’avaient-ils fumé avant de venir ? Toujours est-il que lorsque l’un d’eux, ne savant pas nager, tomba malencontreusement à l’eau, elle n’alla pas le repêcher, même si elle était bonne nageuse. Robin préférait faire mine de contempler les oiseaux aux cris exotiques.@Finn Drake

S'il avait été comme l'un de ses connards dans les films et les séries, qui préfère sauver sa propre peau plutôt que celle des autres, oui, il aurait déjà mis le plan à l'exécution, mais Finn est loin d'être comme cela et Robin ne semblait pas être ainsi également et c'est sûrement pour le mieux, la prison ne leur irait probablement pas. Alors, tant pis pour eux, ils allaient devoir supporter les Allemands, déjà que la chaleur tapait fort sur la tête et sur la peau qui commençait à changer de teinte, il aurait préféré éviter une attente aussi longue, attendre qu'ils se baignent, parce qu'ils ne pensent pas à ceux qui étaient déjà là, c'est-à-dire, Robin et Finn. Une légère envie de gueuler, de se plaindre, mais préférant se taire plutôt que d'ouvrir sa bouche, car de toute évidence, l'argent est plus important pour le capitaine, sûrement son gagne-pain. Pour éviter d'y penser trop, il se mit à rêvasser sur le thème de l'hiver, la neige, la glace, les bains glacés que l'on retrouve un peu partout en Islande, cela ne faisait pas baisser sa température, mais il arrivait un peu à se détendre, si on peut dire cela ainsi. « Ce fut un choc lors de mon premier hiver ici, enfin, c'était l'été, autant dire que j'ai eu un peu de mal à m'y faire, car même l'hiver à la Nouvelle-Zélande, cela ne l'est pas vraiment, enfin, pas pour moi, mais je comprends ce que tu veux dire. » Oui, parce que pour lui, l'hiver doit d'avoir de la neige, que la température se retrouve sous zéro, bref, un hiver comme on se l'imagine. Il peut comprendre Robin, elle a l'habitude de la plage, alors que Finn, c'est tout le contraire, même s'il a réussi à s'y faire, ce n'est pas pour autant qu'il ne s'ennuie pas de l'Islande et de la Norvège, là où il passait parfois ses vacances. Des yeux jaunes ? Cela pourrait s'agir d'un monstre marin ou plutôt d'un reptile que l'on vient de déranger ? Il hausse les épaules, il n'a pas l'intention d'aller vérifier. « Un de perdu, dix de retrouvés, on peut y aller maintenant ? » Une légère impatience de la part du brun, oui, cela pouvait se sentir, il n'espérait pas une mort, mais tout simplement que l'embarcation avance. Ils arrivent à remonter le perdu, au bout de quelques minutes, ils repartent finalement. « Toute une aventure. Tu veux manger à l'hôtel ou dans un restaurant tout près ? »

Finn hoche doucement la tête. Il a déjà fait des voyages à des endroits où la température frôlait les quarante degrés, toujours aussi insupportable, n'empêche qu'il ne pensait pas que l'hiver allait tant lui manquer. Enfin, si, quand même un peu, car c'est un sportif qui aime autant sortir l'été que l'hiver pour faire des activités qui demandent de l'effort physique et pas seulement pour faire du ski ou encore du surf, un sport qui semble presque aussi populaire qu'en Californie, la seule différence, c'est peut-être les gens qui sont moins axés sur le bronzage. Pfiou, finalement, ils repartent, merci bonsoir, pas besoin de rester là, à brûler, tout en étant presque obligé de regarder ces guignoles faire les cons, tant pis, s'ils en perdent un et c'est peut-être le fait que le soleil tape fort qui rend Finn moins agréable, mais reste qu'ils n'auront qu'à nager, Robin et lui étaient là avant eux, premier arrivé, premier servi comme on dit. Avec soulagement, le capitaine navigue vers la terre ferme, il a peut-être compris lui aussi que c'était préférable de faire demi-tour, plutôt que d'attendre que l'un d'eux se fasse manger. Et c'est en pensant à cela, que Robin parle de la nourriture locale. « Je suis d'accord et je l'ignore aussi, on va donc devoir prendre le risque à deux.. » Pourvu qu'ils ne servent pas de scorpion quoi, qu'il soit mort et mariné, non merci, prêt à goûter à tout, sauf ces bestioles, il y a une limite à ce qu'il peut avaler. Après avoir débarqué au port, il suit Robin et ce n'est qu'après quelques enseignes illisibles qu'ils trouvent un endroit, qui semble tout à fait charmant. « Je me demande s'ils parlent anglais, pas certain que mon arabe soit bon, quoi que j'en suis même certain. » Parce qu'il ne parle pas un traître mot de cette langue étrangère. En tout cas, un homme s'approche deux et leur fait signe de le suivre, les accompagnent à une table ronde, près d'une fenêtre dont le rideau est fermé et un peu à l'écart des autres.

C'est un risque de voyager ailleurs, dans un pays où ils ne mangent pas forcément du porc ou du poulet, on risque de retrouver un animal dont on n'imagine pas avoir dans l'assiette. Cela dit, il a beau être le genre à vouloir goûter à tout, il a certaines limites, mais il est vrai que comme le souligne Robin, ils ne sauront pas d'où provient la viande. Sûrement pour le mieux ou tout simplement le pire, surtout s'ils venaient à être malade à cause de ce restaurant. Finn secoue négativement la tête. Déjà, il n'a jamais vraiment voyagé dans un pays arabe, ce qui fait que ce n'est pas une nécessité selon lui de parler cette langue et prononcer un seul mot, pas certain qu'on arrive à le comprendre. Mais c'est sûrement ce que l'on dit de sa langue maternelle, l'islandais, heureusement qu'on apprend facilement l'anglais là-bas, ainsi que le danois, qui lui sert que dans les pays scandinaves. Bref, il s'installe à la table ronde et il attrape un menu, évidemment, il ne comprend rien, mais il imite Robin et il attrape son téléphone pour traduire les plats sur la carte. « Ça l'air pas mal. » Parce qu'il n'y a aucune viande et c'est déjà un bon point, riz, lentilles, sauce tomate, des oignons, ouais, c'est plutôt rassurant, même en étant pas fan des lentilles. « Je vais prendre un hawawshi, le hamburger égyptien. » En vrai, il ne sait pas, mais c'est semblable, si ce n'est que c'est de la viande hachée fourrée dans un pita avec épices, des oignons, une sauce et c'est même accompagné d'une salade, il y va avec la sûreté, car c'est du boeuf, il l'espère. La commande passée, il pose son téléphone et repose le menu. « C'est prévu pour quand ? » Il sait qu'elle est enceinte, c'est donc le seul moment où on peut poser ce genre de question pour éviter une baffe.

Finn avait quand même voyagé au Japon, pour dire que le risque d'intoxication n'est pas plus élevé ailleurs que dans un pays asiatique, sans savoir si vous allez tomber sur la viande d'un chien ou même d'un chat, voilà pourquoi il préfère se contenter de choses qu'il connaît plus ou moins. Certes, c'est quelqu'un qui aime prendre des risques, mais si c'est pour se faire dire à la fin du repas que ce n'était ni du poulet ni du porc et qu'il s'agissait d'un animal improbable, il vomirait sûrement son repas. Quoi qu'il en soit, va pour les hamburgers, pas de risque que cela soit de la viande de scorpion, encore faut-il qu'il en ait suffisamment pour une boulette, non, rien que l'idée le dégoûte grandement. Il hoche la tête. « Ça me fait un peu peur de me retrouver avec une viande inconnue, mais je ne préfère pas y penser non plus. » S'il commence à jouer les paranoïaques, il ferait aussi bien de rester chez lui la prochaine fois qu'il voudra voyager. Finn glousse, comme si elle ne souhaitait pas que son enfant ait la même date d'anniversaire qu'eux, dans tous les cas, ça va sûrement donner l'idée à Lou, de tous les fêter en même temps. C'est un peu ça l'avantage d'être fils unique, pouvoir avoir toute l'attention, les cadeaux, personne avec qui partager les jouets et la date d'anniversaire.

Évidemment, Finn n'est pas égoïste, ni jaloux, ce n'est donc pas vraiment une chose qui l'aurait dérangé, après tout, en étant seul, il n'a pas développé ce besoin cruel d'avoir de l'attention et cette jalousie qui n'existe pas chez lui. « Alors, je te souhaite une fille ! » Il ne sait pas trop comment s'y prendre, bientôt, c'est-à-dire le premier janvier, il aura atteint le premier quart de vie et il ne désire toujours pas fonder une famille et se marier, il ne sent pas la pression sociale, c'est peut-être le fait qu'il soit un homme, mais de toute manière, il ne s'imagine ni père, ni époux. « C'est Lou qui va être ravie d'avoir une autre fille dans la famille, qui va sûrement se proposer pour garder votre bébé et moi, je ne serais même pas quoi faire. » Légèrement nerveux à cette idée de garder un enfant, si jamais cela devait arriver. Les repas posés sur la table, Finn commence à inspecter sa nourriture, la sentir, soulever le pain, bref, tout semble normal ici, alors, il mange une bouchée. « C'est.. plutôt pas mal, ouais. »