keep their heads ringin' → matt

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Hey you! Sittin' over there (say what?) You better get up out of your chair (that's right) And work your body down (yeah) No time to funk around, 'cause we gon' Funk you right on up

« Puisque je te dis qu’il existe pas de putain de vis B24, Matt ! »
D’un geste rageur, Robin jeta le sachet de vis dans lequel elle était en train de fouiller au sol – aussi loin des murs fraîchement peints que possible afin de ne pas les abîmer -, son contenu se déversant et s’éparpillant aux quatre coins de la chambre. Ça devait bien faire des heures qu’ils étaient sur l’assemblage du berceau de leur fille, maintenant. D’accord, Matt faisait la plus grosse partie de la tâche, Robin ne servant que d’assistante, à lui passer vis, tournevis et rafraîchissement lorsque le besoin s’en faisait ressentir. En théorie, elle aurait également dû l’encourager de temps à autre, mais cette vis manquante était en train de la rendre folle. Assise sur le parquet, elle avait cherché partout, vidé au moins deux fois tous les petits sachets et trié toutes les vis qui s’y trouvaient, pas de vis B24. Vis dont son mari ne cessait pourtant de lui parler : il allait la lui falloir bientôt, sans elle, le berceau ne tiendrait tout simplement pas debout et ainsi de suite. Normal qu’elle ait quelque peu disjoncté. Mélangez le peu de pression que ça représentait aux hormones et à l’irritation d’une femme enceinte au cours de son troisième trimestre et vous obteniez un cocktail détonnant. Et la colère redescendit à peu près aussi vite qu’elle était montée.
« Laisse, je vais les ramasser. »
Comme à chaque fois que ça lui arrivait – c’est-à-dire de plus en plus souvent, ces derniers temps -, Robin se sentit un peu coupable de lui faire vivre tout ça, lui qui était un véritable amour avec elle. Comme toujours. Tout comme elle se sentait coupable de ressentir ces émotions aussi exacerbées que contradictoires. Comme si elle y pouvait quelque chose… Péniblement, Robin passa de la position assise à quatre pattes et se traîna pour ramasser tout son bazar et évitant surtout de se plaindre pour telle ou telle raison. Parce que ça aussi, mine de rien, c’était plus fréquent ces derniers temps. Surtout concernant ses maux de dos, en vérité. Et peut-être le fait qu’elle commençait à se sentir vraiment énorme. Mais ça, elle avait tendance à le garder pour elle plus facilement. Au fond, elle n’avait pas pris beaucoup plus de poids que ce qu’il fallait compte tenu de la situation. Mais que voulez-vous ? Elle qui a toujours été toute fine, ça lui faisait bizarre de ne plus pouvoir se mouvoir comme elle l’entendait.
« Oh non, non, non ! »
Ça, c’est parce qu’elle capta le bruit des pattes des chiens se rapprochant de plus en plus. Eux ne comprendraient tout simplement pas ce qu’elle était en train de faire et disperseraient davantage ces petits bouts de ferraille et de plastique. Comme si elle était montée sur ressort, Robin parvint à se remettre debout et se précipita sur la porte pour la fermer avant qu’ils ne débarquent. Pfiou, catastrophe évitée. Une fois qu’elle aurait tout ramassé, elle leur ouvrirait la porte car il n’était pas question de les tenir éloignés de la chambre de la petite. Au contraire, il fallait qu’ils les voient s’activer à préparer l’arrivée d’un nouveau membre de la famille histoire qu’ils ne la voient pas comme une étrangère une fois qu’elle serait là. Avant de se remettre à la tâche, c’est avec beaucoup de tendresse qu’elle vint déposer un baiser sur la tempe de son époux.
« Je suis désolée. C’est pas contre toi. Tu le sais, pas vrai ? »
Plus que jamais il avait le droit de faire référence à elle en tant que kraken : ses colères étaient parfois dévastatrices. Puis elle poussa un profond soupir.
« Qu’est-ce qu’on va faire si on ne la trouve pas, cette fichue vis ? Retourner au magasin et pousser une gueulante ? »
Réflexion faite, ça ne serait probablement pas une mauvaise idée : personne, absolument personne ne voulait avoir une femme enceinte en colère sur le dos. Ils auraient tôt fait de retourner l’arrière-boutique de fond en comble ou d’ouvrir le carton d’un autre berceau pour récupérer la sacro-sainte vis et le problème serait réglé. Pour répéter l’opération avec une autre femme enceinte très en colère, mais ça, c’était leurs oignons, pas les leurs.@Matthew Braithwaite

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Keep their heads ringin' / @Robin Braithwaite

« Rob', il me faudra bientôt cette vis.. » Concentré sur le montage de ce berceau, Matthew suit attentivement la notice en devinant presque la suite des directives pour faire tenir ce berceau debout. Ses mains s'agitent à visser ces nombreuses vis à l'aide d'une visseuse-dévisseuse - qu'il avait finit par acheter - pour finir au tournevis afin de bien serrer ces dernières. Mais au vu de la réponse de sa femme, l'anglais sent bien qu'elle commence à perdre un peu patience. Elle ne trouve pas cette fameuse vis B24. Et pour tout dire, Matthew n'a pas le temps de la chercher de son côté vu qu'il tente de maintenir les barreaux du berceau entre eux. Ne s'énervant pas pour autant, il soupire discrètement dans son coin en progressant dans son bricolage. Alors que Robin lâche nerveusement le sachet de vis et que ces dernières s'éparpillent bien vite dans la chambre, Matthew la regarde un instant avant de détourner son regard sur ces planches en bois en se pinçant les lèvres. Il s'apprête à les lâcher pour ramasser les vis alors que Robin lui affirme qu'elle va s'en charger. « D'accord... » dit-il en ne voulant pas la brusquer davantage. Parce qu'il sait, que s'il l'aide à ramasser ces vis ou encore s'il l'aide à se relever, le kraken ne l'acceptera pas. Soit. De son côté, il s'efforce à empoigner de nouveau son outil pour finir de visser les dernières vis...

Machinalement, il entend aussi les chiens s'approcher un peu trop vite de cette chambre. Ixchel et Cujo ne cessent jamais de courir dans leur manoir - ce qui averti bien rapidement le couple de leurs présences - bien qu'ils ne pensent la plupart du temps, qu'à s'amuser. Mais alors que Robin se lève pour fermer la porte de la porte, l'anglais regarde discrètement autour de lui, accroupit sur le sol, il tente aussi de trouver cette fameuse vis B24. Il est loin d'être le roi du bricolage, mais il sait que sans cette vis, le berceau ne peut être utilisé. Réajustant bien vite quelques barreaux pour un alignement parfait, il reçoit ce baiser que Robin dépose sur l'une de ses tempes. Et à cet instant, il redresse son visage vers elle, sans un sourire. « Je sais.. » Mais c'est plus fort que lui. Cette situation l'amuse quelque peu et un sourire vient élargir ses lèvres en entendant la question de sa femme. Il regarde à nouveau le berceau, puis sa femme. Se gratte gentiment la nuque en lui répondant finalement. « Ouh non. Mais elle doit forcément y être ma puce...attends.. » Prenant appuis sur ses genoux, il se penche vers le carton du berceau pour l'ouvrir et vérifier qu'ils n'avaient pas oublier un autre petit sachet à l'intérieur. Et une chance pour eux, c'était le cas. Il ricane légèrement alors qu'il récupère ce petit sachet dans lequel se trouve également des caches pour bien finaliser la construction du berceau. « Tu m'enlèveras pas l'idée que ce sachet à failli causer un meurtre au magasin ! » Oui, il exagère, un peu... Matthew en rigole un peu plus fort en regardant subtilement Robin tout en ouvrant le sachet pour en sortir la vis B24. « Tiens, rassures moi et dis moi que c'est bien celle là, s'il te plait ? » Il tend la vis B24 à sa femme avant de se redresser et de finir de monter le berceau...

Plus aucunes vis ne trainent au sol, le berceau semble pouvoir tenir debout. Mais avant, Matthew récupère cette dernière pièce et vient à la visser au centre des lattes qui supporteront le poids de leur petite fille. Une fois fait, il se redresse en mettant le berceau sur ses quatre pieds. Soulagé de voir enfin cet ameublement, il sourit en regardant Robin. « Allez, dis moi que je suis le plus fort ! » Il ricane de plus bel en passant l'une de ses mains dans ses cheveux, comme s'il attendait que Robin lui lance des fleurs. « Bon, tu veux le mettre où ? Proche de la fenêtre ? Ou tu veux attendre avant de lui trouver sa place ? »

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PAR ZAJA.

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Dans ces moments-là, le mieux à faire était de serrer les fesses et attendre que ça passe. Pour Matt, pour elle, pour tout le monde. Il suffisait d’un rien pour la faire démarrer au quart de tour. Et dans ces moments-là, elle-même ne se reconnaissait pas. Ça ne ressemblait pas à son côté autoritaire habituel, celui avec lequel elle avait aidé à l’éducation d’une bande de mômes tous plus ingrats les uns que les autres. Non, c’était comme s’il n’y avait plus aucun filtre, aucune retenue en plus du fait d’être bien plus irritable que d’habitude. Son époux avait heureusement tout compris de ça ; il avait compris qu’il ne fallait pas en faire des tonnes, ne pas non plus essayer de l’aider quand elle ne demandait rien et éviter de s’emporter à son tour, juste attendre que ça passe. De toute manière, étant donné qu’elle s’en voulait de lui faire subir ça ces derniers temps, Robin ne dirigeait jamais sa colère contre lui. Contre tout le reste, en revanche… Tout le monde en prenait pour son grade hormis Matt, bien qu’elle ne puisse parfois pas éviter les dommages collatéraux. Tout ça pour dire qu’une fois de plus, il se montra des plus patients avec elle. Autrement dit, comme toujours, il était parfait. Attention, pas parfait au sens commun du terme, non, ça serait prodigieusement chiant. Parfait selon ses critères à elle, avec quelques petits défauts par-ci, par-là, qu’elle adorait quand même parce que ça faisait partie de lui.

Malgré tout, ça ne l’empêcha pas de ressentir une minuscule pointe d’agacement en entendant que la vis ne pouvait pas ne pas être là. Elle avait cherché partout et elle n’était pas encore aveugle aux dernières nouvelles… Mais comme elle venait tout juste d’exploser, elle fut capable de ravaler toute réplique cinglante qui pourrait lui venir pour approuver d’un mouvement de tête. Après tout, s’ils cherchaient à deux, ils auraient plus de chances de finir par mettre la main dessus et donc d’éviter un meurtre. C’est en fouillant au fond du carton que Matt trouva le sachet manquant. A l’intérieur : la sacro-sainte vis B24. Ainsi que des caches pour la finition du berceau. Robin ne cacha pas sa joie et qu’importe si c’était en totale contradiction avec l’émotion ressentie quelques secondes plus tôt à peine. D’ailleurs, elle n’oserait pas non plus nier ce que son mari venait d’affirmer. Elle se fit aussitôt un devoir de la récupérer et de se rasseoir en tailleur par terre pour vérifier que c’était bien la bonne vis et pas un faux espoir, mais non, tout allait bien !
« Je suis sûre que ça serait pas le premier assassinat dans un magasin comme celui-là. C’est un métier dangereux. Et sinon, j’ai l’honneur de t’apprendre qu’il s’agit de la bonne vis ! »
Loué soit qui vous voulez, ils allaient pouvoir terminer de monter le berceau. Après ça, viendrait la table à langer mais ce n’était pas vraiment le plus pressant ; Robin voulait avant tout que leur fille ait son petit lit.

Matt finit donc l’assemblage et, miracle, le berceau tint debout. Le plus fort ? Oh, il était bien plus que ça et toujours un peu péniblement, elle se remit sur ses jambes pour s’approcher lentement.
« T’es le plus fort. Le plus beau, le plus gentil, le plus intelligent, le plus drôle et le plus doué. En un mot comme en cent, c’est toi le meilleur ! »
Et le plus costaud aussi puisqu’il lui demanda ensuite où est-ce qu’elle voulait qu’il le place. A quoi bon attendre ? Elle n’était pas tout à fait sûre que ça serait possible mais Robin aimerait que tout soit prêt pour l’arrivée de la crevette. Elle recula donc jusqu’à la porte afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble et après quelques secondes de réflexion, hocha la tête.
« Oui, à côté de la fenêtre, ça me paraît bien. Pas trop près du chauffage mais pas trop loin non plus. »
Mine de rien, ils avaient bien bossé : les peintures étaient finies, l’assemblage des meubles était en passe de le devenir, il ne resterait plus que la décoration. La décoration qui traînait dans un coin de la chambre, attendant d’être déballée et disposée un peu partout et leur fille aurait son petit nid douillet.
« Plus qu’un meuble et on sera prêts, tu te rends compte ? »
Comme toujours, Robin éprouva ce sentiment mi-excité, mi-apeuré. Mais disons qu’à ce stade de sa grossesse, l’excitation l’emportait sur la peur. Notamment parce que ça n’était plus aussi confortable qu’à un moment et qu’elle avait un peu hâte que ça se termine. De plus, elle avait assisté aux cours de préparation à l’accouchement, elle était par conséquent, aussi parée qu’on puisse l’être. Enfin, si tant est qu’elle ait l’occasion de mettre en application les conseils appris en cours le moment venu, ce dont elle doutait parfois mais au fond, elle ne pourrait de toute manière pas y faire grand-chose. Juste pousser en respirant au bon moment. Et serrer très, très fort la main de son mari en guise de soutien.@Matthew Braithwaite

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Keep their heads ringin' / @Robin Braithwaite

C'est une possibilité, oui, que ça ne soit pas le premier assassinat dans ce genre de magasin ; surtout quand on passe de longues minutes à chercher une vis qu'on ne trouve pas, mais Matthew ne désire pas tellement finir derrière les barreaux - outre ceux de ce berceau - du moins...pour le moment. Alors il ricane en entendant sa femme qui précise même que c'est un métier dangereux. Mais Matthew semble plutôt soulagé du fait que ce soit la bonne vis. Enfin, ils l'ont retrouvé. Et enfin, ils ne seront pas accusé d'un meurtre au beau milieu du magasin. Taquin, Matthew se permet même de rajouter... « Formidable ! Il n'y aura alors aucune victime aujourd'hui ! » ..en regardant subtilement Robin de ses yeux clairs, un sourire déjà afficher sur ses lèvres...

Une fois le berceau terminé et debout sur ses pieds, voilà que l'anglais réclame ses fleurs auprès de sa femme. Bien qu'il ne soit pas du genre vantard, parfois, ça fait quand même un peu de bien. Même si là, il reflète simplement l'image d'un papa fier d'avoir construit un berceau et non pas une cathédrale pour sa fille. Mais chaque chose en son temps. Et Robin se fait alors un malin plaisir d'expliciter et d'énumérer de nombreux compliments qui, faut pas s'leurrer, le définissent sur tous les points. Ce qui vient à le faire rire alors qu'il se gratte la nuque, quelque peu gêné tout de même. « Oh mais j'en demandais pas tant ma puce.. » Amusé, il fixe le berceau en remerciant surtout la notice car sans elle, il n'aurait surement jamais obtenu ce résultat. Mais il remercie également sa femme, qui lui a prêté main forte ! Mais bien vite, Matthew lui demande alors où elle désire le positionner dans cette chambre. Pas trop loin du chauffage, pas trop loin de la fenêtre. Lui, ça l'importe peu. Quoiqu'au vu de la réponse de sa femme, Matthew arque légèrement l'un de ses sourcils. « Ah oui ? A côté de la fenêtre, t'es sur ? » Il fait mine de réfléchir avant de reprendre. « J'ai toujours entendu dire qu'il ne fallait jamais mettre un bébé proche d'une fenêtre. Pas parce qu'il risque de sauter, mais pour des histoires de vols de bébé. » Il regarde un instant la fenêtre de la chambre. « Bon, okay tu vas me dire qu'on est à l'étage. Mais j'suis sur que maintenant les voleurs de bébés sont très bien équipés de harnais, qu'ils descendent des toits, font une entaille dans la vitre et n'ont plus qu'à tendre le bras pour s'emparer du bébé... » Peut être qu'il extrapole, oui, d'ailleurs il en ricane en reprenant. « J'suis pas très pour du coup de mettre le berceau à côté de la fenêtre...et si on le mettait juste devant le mur que tu as fais ? Comme ça, à chaque fois qu'elle ouvrira les yeux, elle s'émerveillera devant ton talent, qu'en dis-tu ? » Tout ça pour dire, que ça ne le rassurait pas franchement de mettre ce berceau aussi proche d'une fenêtre. Et il tient - comme à son habitude - à faire aussi part de son avis...

Plus qu'un meuble, dont la table à langer et ils seront prêts oui. Enfin, la chambre sera prête, oui, pour accueillir leur fille qui restera toujours leur petite crevette après tout. Et marquant son sourire fier, l'anglais s'exprime de nouveau. « Sa chambre commence vraiment à prendre forme ! » Il s'avance vers Robin, vient à lui voler rapidement un baiser en affichant sans cesse ce sourire enthousiaste. « Et j'adore ça ! » Mais c'est que subitement, Matthew se fige, perdant nettement espoir et sourire sur son visage. « Attends..t'as entendu ? » Bien que le manque de sommeil se fasse perpétuellement ressentir chez l'anglais, il fronce les sourcils en levant son index vers le plafond. « Et là ? T'as entendu ? » Il regarde curieusement Robin, en espérant qu'elle daigne lui affirmer, qu'elle aussi, elle entend trois petits coups résonner au niveau du plafond. « Là ! Ecoutes... » Suspendu dans un silence, Matthew cesse de respirer, à l'affût du moindre bruit. Pour sa part, il entend bien ces trois petits coups, qui proviennent au-dessus de cette chambre. Ne lâchant pas le regard de sa femme, il poursuit, légèrement dubitatif. « Franchement si tu les entends pas, je deviens fou alors...mais attends... » Il réfléchit de longues secondes, en se re faisant le plan du manoir dans sa tête. « Tu sais, la fois ou tu me cherchais ? J'avais trouvé une pièce et...quelque chose me dit qu'elle est juste là, au-dessus de nous ! » Et sans attendre, il quitte la chambre de leur petite crevette pour emprunter leurs grands escaliers afin de monter d'un étage...laissant Robin le suivre à son rythme. Il enjambe les marches, deux par deux, en essayant encore de se souvenir du trajet pour retrouver cette pièce. Mais il doute. Gauche ou droite ? Quel couloir prendre ? Prit dans son élan, il tourne à gauche puis à droite, longe un couloir plongé dans une fine obscurité pour se retrouver une nouvelle fois, devant cette porte grisée et s'écrit. « Je l'ai trouvé Rob' ! »

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Pas de victime aujourd’hui. En tout cas, pas de leur fait. Un sourire en coin étirant ses lèvres, Robin se passa de commentaire. Maintenant qu’ils avaient réussi à mettre la main sur cette fichue vis, il n’y avait plus qu’à terminer l’assemblage. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et Matt réclama qu’elle lui lance des fleurs. Comment ça, elle en faisait un peu trop ? Absolument pas ! Mais il fallait comprendre que, depuis l’instant où leurs regards s’étaient croisés pour la toute première fois il y a de ça deux ans en plein Londres, il représentait son monde. Rien de moins.
« Je pense sincèrement chacun de ces mots, bébé. »
Ce dont il devait déjà se douter mais ça ne faisait jamais de mal de se l’entendre dire de temps à autre. Quoi qu’il en soit, il était à présent question de lui trouver une place à ce berceau. Près de la fenêtre ça lui semblait bien afin que la crevette puisse profiter de la lumière du jour. Et la dernière chose à laquelle elle aurait pensé, c’était qu’un malade mental puisse s’introduire sur leur propriété, trouver le moyen de grimper à l’étage et découper la fenêtre à l’aide d’un diamant pour voler leur bébé. Mais… Maintenant que son mari y avait fait allusion, c’était une possibilité qu’elle ne pouvait tout simplement plus écarter. Une grimace déformant ses traits, Robin se mit à taper des pieds pour manifester son inconfort.
« C’est pas sérieux, bébé. Ça ne m’avait même pas effleuré l’esprit mais maintenant, je ne vais avoir que cette idée en tête jour et nuit… »
Et ce, même s’ils collaient le berceau contre le mur où elle avait peint sa fresque. Matt était mignon avec ses arguments concernant ses talents et durant une fraction de seconde, elle songea une fois de plus qu’elle l’aimait si fort qu’il n’y avait pas de mots pour le décrire. Aussi tâcha-t-elle de se raisonner.
« Oui, je veux bien. Mais tu sais que ça ne va pas suffire. La prochaine étape sera de sécuriser le manoir bien comme il faut. »
Avec des systèmes d’alarme et de surveillance et tout ce qui va avec. S’ils ne l’avaient pas fait jusqu’à présent, c’est parce qu’elle n’y avait tout simplement pas pensé. Robin se sentait en sécurité, ici, en pleine nature. A l’écart du monde. Ce qui n’avait pas été le cas lorsqu’elle habitait toujours son appartement de center bay. Raison pour laquelle elle avait pris un Dobermann. Ixchel faisait une excellente garde. Et il était certain qu’une fois adulte, Cujo suivrait la même voie. Mais serait-ce suffisant sur un aussi grand terrain ?

Elle n’eut pas l’occasion de pousser la réflexion plus loin, ce qui était sans doute pour le mieux. Après s’être exclamé avec enthousiasme qu’il adorait voir la chambre de leur fille prendre forme petit à petit – elle aussi, d’ailleurs -, il lui demanda si elle avait entendu ça. Pour une obscure raison, quand elle tendit l’oreille, Robin s’attendait à entendre les tambours de Jumanji. Voilà ce qui se passe quand on regarde trop de films… Elle secoua la tête face à sa propre stupidité et fit plus attention. Rien de tel évidemment, plutôt comme de petits coups frappés contre une cloison. Dans un manoir comme celui-ci, il y avait constamment du bruit, de bois qui craquait, des murs qui travaillaient, mais jusqu’ici, elle n’avait encore rien entendu qui y ressemble. Sourcils froncés par la perplexité, elle acquiesça pour faire savoir qu’elle aussi avait entendu et leva les yeux vers le plafond. Ç’avait l’air de venir de là. Bien sûr, ça pouvait être trompeur.
« Non, je les entends moi aussi, mais je n’ai pas la moindre idée de ce dont il pourrait s’agir. Tu crois quand même pas qu’on a des rats ? »
Matt lui reparla ensuite de la fois où elle le cherchait sans parvenir à le trouver. Robin s’en souvenait très bien, c’était comme s’il s’était volatilisé alors qu’il était pourtant toujours entre ces murs. Elle avait dû se servir de son téléphone pour savoir où il se trouvait exactement. Instantanément, et sans en connaître la cause, elle eut un mauvais pressentiment au sujet de cette pièce. Pourtant, elle ne l’avait encore jamais vue en ce qui la concernait mais c’était tout Robin, ça : trop intuitive et sensible pour son propre bien. A peine eut-elle ouvert la bouche pour en faire part à son mari qu’il était déjà parti en toute hâte à la recherche de la porte. A son rythme beaucoup moins vif ces derniers temps, Robin le suivit, ce pressentiment s’établissant de plus en plus fort au creux de son ventre.
« Attends-moi ! »
Peine perdue, Matt était déjà loin devant elle et la crainte irraisonnée de le perdre grandissait à chaque pas. Raison de plus pour se presser. Sa voix retentit soudain et la guida jusqu’à lui. Jusqu’à la porte. Au cas où il s’apprêterait à vouloir l’ouvrir, elle lui saisit la main et formula ce qu’elle avait sur le cœur.
« J’aime pas trop ça. Et j’aime pas trop non plus le fait que cette pièce se situe juste au-dessus de la chambre de la crevette. »
Inutile d’entrer dans les détails ou encore d’essayer d’expliquer d’où venait ce sentiment, son époux était une des rares personnes à croire en ses dons. A choisir, Robin aurait préféré qu’ils aient des rats.@Matthew Braithwaite

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Il l'avait cherché, à ce que Robin lui lance des fleurs alors qu'il vient à peine de finir de monter ce berceau. Et quand bien même l'anglais reste humble, au fond de lui, ça fait du bien de se sentir aussi valoriser par sa femme. Alors tout naturellement, il vient à passer l'une de ses mains sur la nuque de Robin, la caressant tendrement en guise de réponse, mais surtout de remerciement. Il n'a jamais douté de ses paroles, et ce, sur n'importe quel sujet qu'ils pouvaient bien aborder entre eux. Alors qu'elle se rassure...

Mine de rien, trouver la bonne place pour ce berceau n'est pas une mince affaire. Robin le voit bien proche de la fenêtre alors que pour l'anglais, c'est bien tout le contraire. Et il ose même faire part d'éventuelles histoires de kidnapping de bébé. Et au fil de ses paroles, il voit le visage de sa femme changer. Elle se met même à taper des pieds ce qui vient ôter un petit ricanement chez l'anglais. « Mais j'ai pas dis que ça nous arriverai ma puce, hein.. » Mais vaut mieux pas prendre de risque d'un côté, non ? Son sourire pas franchement rassuré s'élargit davantage en entendant sa femme. Pour sûr qu'elle y pensera jour et nuit. Pour ça, Matthew ne peut pas le nier. Mais elle accepte en fin de compte de placer le berceau contre la fresque qu'elle-même à soigneusement peinte pour leur petite crevette. Et chose que Matthew s'attendait, il l'eut. Alors en déplaçant le berceau contre le mur, il poursuit. « Tu veux vraiment qu'on sécurise le manoir ? De partout ? Parce qu'au pire on peut simplement faire installer des caméras aux deux entrées puis une à la montée d'escalier ? » Même s'il n'était pas question d'argent et de coût pour un système d'alarme performant, Matthew souhaite quand même savoir jusqu'où Robin veut sécuriser leur domicile. Et puis, il y a Ixchel et Cujo maintenant. Et connaissant Ixchel, il ne douterai jamais qu'elle se mette à grogner au moindre bruit un peu loufoque.
Mais à peine il eut le temps de bien aligner le berceau contre le mur qu'il entend - encore - ces trois petits coups, provenant de la pièce au-dessus d'eux. S'arrêtant presque nettement, zieutant par moment le plafond de cette chambre, l'anglais se rassure enfin, que Robin entend également ces coups portés. « A moins que ce soit des rats mutants qui arrivent à taper trois coups de la sorte, je ne pense pas... » dit-il avant même de quitter le premier la chambre pour retrouver cette fameuse pièce secrète.

Lancé dans son élan, il ne prend même pas la peine d'attendre Robin qui forcément se veut plus ralentie au vu de la grosseur de son ventre. Il monte bien rapidement les escaliers, suit son instinct pour enfin se retrouver devant cette porte grisée. Et contrairement à toutes les autres portes blanches du manoir, celle-ci semble bien différente. Elle n'a ni de verrou, ni de serrure. Seule une poignée ronde se trouve sur l'axe centrale de cette planche en bois. Figé devant la porte, Matthew attend sa femme. Celle-ci qui s'empresse déjà à lui prendre la main et lui faire part de son ressentit, qui vient à inciter l'anglais à la regarder. Fronçant légèrement des sourcils, il doute. « Je sais. J'aime pas trop ça non plus. Mais on doit découvrir cette pièce et trouver ce qui frape de la sorte. T'es pas d'accord ? » D'un haussement de sourcil, Matthew la regarde en attendant une réponse de sa part. Ce qui est sur, c'est qu'il n'y rentrera pas tout seul...
Mais il comprend aussi à travers le regard de Robin, que ses présentiments ne sont pas véritablement bons. Il croit en elle, en ce qu'elle ressent et surtout en ce qu'elle perçoit. Alors il resserre sa main dans la sienne, en guise de soutien et de protection. « Je vais pousser la porte.. » Il la prévient et ne compte pas faire marche arrière. Puisque intérieurement, l'anglais a comme la nette impression qu'il doit retourner dans cette pièce. Comme si elle l'attirait de plus en plus..sans pour autant l'oppresser.

Chose dite, chose faite. Matthew tourne la poignée centrale vers la droite et pousse la porte. Le grincement de cette dernière vient à faire aboyer les chiens. Il s'avance, de deux pas. Pas un de plus, et repousse entièrement la porte pour avoir une vue d'ensemble sur la pièce. « Rob', je comprend pas. » Il marque une pause avant de reprendre. « La dernière fois que je suis venu, il y avait au moins une table et deux chaises. » Observateur, Matthew fronce à nouveau des sourcils. Dans l'incompréhension, il se demande alors, pourquoi, maintenant, la pièce est totalement vide...

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PAR ZAJA.

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Non, Matt n’avait effectivement rien dit de tel. Elle le savait bien. Mais elle savait également que c’était une possibilité à laquelle elle n’avait même pas songé jusqu’ici. Robin n’irait peut-être pas jusqu’à dire que ça faisait d’elle une mère indigne, mais elle était à deux doigts de le penser. Elle fit la lippe.
« Je sais bien, bébé. Mais si jamais ça arrive, je ne me le pardonnerai pas. Donc mieux vaut prendre toutes les précautions. »
Par extension, vint ensuite l’inévitable discussion concernant la sécurité de leur manoir. Un point qu’ils avaient négligé jusqu’ici. Notamment parce que ça ne lui avait pas encore traversé l’esprit. Ce qui n’était d’ailleurs pas une si mauvaise chose en soi, car ça signifiait qu’aucun danger ne rôdait ou même n’avait rôdé autour d’eux pendant ce temps-là. Sinon elle aurait été la première avertie. Or elle s’était sentie très à l’aise, dès l’instant où son époux lui avait fait franchir la porte pour la toute première fois afin de démarrer la visite de leur nouveau chez eux. Elle réfléchit donc quelques minutes à sa question : jusqu’où voulait-elle que ça aille ? Oh bien sûr, il ne fallait pas non plus que ça se transforme en prison. Mais le strict minimum ne suffirait probablement pas une fois que leur bien le plus précieux serait arrivé.
« Je suis d’accord pour ces deux caméras-là. Mais j’aimerais aussi une alarme. Au cas où, s’il s’agissait d’une personne véritablement mal intentionnée, elle trouve le moyen de se débarrasser des chiens. Mais je touche du bois. »
Par superstition, elle le fit, frappant deux coups contre celui du berceau de la petite. Que ça n’arrive surtout jamais. Il y aurait de quoi partir dans une transe vengeresse digne de John Wick. C’est alors qu’ils furent interrompus par d’autres coups. Provenant d’au-dessus de leurs têtes, alors qu’ils étaient seuls dans le manoir. Bien sûr, Robin pensa d’abord au bois de la charpente, voire même à des rats. Même lorsqu’on n’est pas la personne la plus rationnelle au monde, l’esprit humain cherche toujours à se rassurer avec une théorie paraissant plus « normale », quoi que ça veuille dire. Matt lui fit alors remarquer que le seul moyen qu’il s’agisse de rats, c’est qu’ils soient en train de parler de rats mutants capables de taper trois coups, comme s’ils étaient au théâtre. Cette fois encore, il avait raison bien sûr, mais il ne lui laissa pas le temps de le lui faire savoir, partant à la recherche de cette pièce comme s’il avait le diable au corps.

Pressentant… Rien de bon, Robin n’eut pas d’autres choix que de le suivre. A la traîne, évidemment, puisqu’elle était plus lourde qu’elle ne l’avait jamais été et que, si ça ne la ralentissait pas considérablement, un peu quand même. Par chance, Matt l’attendait sur le seuil de la porte, il n’était pas entré sans elle. Pour une très obscure raison, Robin n’aimait pas du tout l’idée qu’il entre seul là-dedans. Et s’il lui arrivait quelque chose ? Que pouvait-il exactement lui arriver dans leur propre manoir ? Elle l’ignorait, mais elle sentait de manière très claire que cette pièce-là n’était pas comme toutes les autres. Déglutissant péniblement, elle ne répondit que par un hochement de tête lorsqu’il lui demanda si elle n’était pas d’accord avec lui quant au fait qu’il fallait qu’ils voient ce qu’il y avait derrière la porte. Elle aussi resserra sa main dans la sienne et passa en mode observation. Elle nota que la porte ne possédait pas de serrure mais surtout qu’elle s’ouvrait sur le couloir et non sur la pièce. Une bonne chose si jamais il fallait la barricader. Pourquoi cette idée lui venait-elle en tête tout à coup ? Ça aussi, elle l’ignorait. Mais elle savait que ce n’était pas anodin en tout cas. Après quoi elle put passer à l’inspection de la pièce en elle-même. Celle-ci était vide. Ce qui sembla laisser son époux comme deux ronds de flan. Et il ne tarda pas à partager son incompréhension avec elle ; la première fois qu’il était venu, il y avait une table et des chaises. Son mauvais pressentiment se renforça bien que ça soit la première fois qu’elle avait à faire à quelque chose de semblable.
« Je te crois, bébé. Y a quelque chose de bizarre, ici. Tu le sens, toi aussi ? »
Si elle posait la question, ce n’était que pour la forme car elle se doutait de la réponse : oui, il le sentait aussi. Il faut dire que c’était puissant. Pas besoin d’être médium pour s’en apercevoir, de la même façon qu’on change parfois de trottoir afin d’éviter quelque chose qui n’est pas là mais dont on a tout de même capté la présence. Acceptant enfin de lui lâcher la main, elle évolua de son côté. Son premier réflexe fut de garder les bras collés le long du corps. Puis elle sentit ce picotement familier. Celui qui lui remontait le long du bras quand elle faisait de l’écriture automatique. Ses yeux se posèrent sur sa main qui se leva toute seule, comme si elle n’était plus qu’un pantin.
« NON ! »
Cette sensation de ne plus s’appartenir était des plus désagréables et elle savait par expérience que le meilleur moyen de s’en défaire était de la repousser, aussi violemment que possible. Et puis ainsi, elle mettait également les points sur les I : l’esprit – ou les esprits – résident dans cette pièce savait à présent quelle était la limite à ne pas franchir avec elle.@Matthew Braithwaite

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« Mais ça n'arrivera pas ma puce, d'accord ? » Autrement dit, l'anglais ne laisserait personne venir escalader la bâtisse de son manoir et encore moins pour qu'on lui vole son bébé. Mais il se doit, encore de le dire à Robin pour la rassurer et ainsi, se rassurer également par la même occasion. Et pour plus de sécurité, ils peuvent tout aussi bien avoir recours à un système de vidéos surveillance. L'idée ne déplait pas à l'anglais, lui qui est tout aussi bien adepte des appareils électroniques et de dernier cris. Alors Matthew lui propose donc de mettre sous surveillance, les deux entrées de leur manoir, y compris la montée d'escalier qui donne également accès sur le hall principal. Et Robin semble satisfaite mais pas totalement. Elle veut un système d'alarme. Matthew prend un temps à la réflexion alors qu'il regarde Robin donner deux coups sur le berceau. Il finit par sourire brièvement avant de reprendre. « Si tu veux une alarme, on en mettra une.. » Au cas ou. Oui. Et Robin a raison. Bien qu'ils se sentent chez eux dans ce manoir, ce dernier est tout de même un peu isolé, proche d'une forêt, et les premiers voisins sont à quelques kilomètres. Ce sont aussi des détails à ne pas négliger.
Et malgré deux chiens - et qui sait peut être d'autres animaux d'ici là -, un système d'alarme à toutes ses chances d'avoir sa place. En soit, Matthew songera donc à s'organiser dans les prochains jours pour mieux se renseigner et tout mettre en place.

Mais ce ne sont pas les seuls coups donnés que Matthew entend dans cette chambre. Et ce n'est pas non plus la première fois qu'il s'en rend compte. Toutefois, c'est plus fort que lui. Là, il doit aller vérifier d'où proviennent ces coups et surtout quelle en est la cause. Et sans attendre, pressant même le pas, Matthew file le long des escaliers afin de regagner l'étage et de tomber nez à nez avec cette fameuse porte. Robin arrive à le rejoindre et l'un à côté de l'autre, ils se tiennent devant cette pièce qui ne prédit pas spécialement que du bon. Que ce soit pour Robin mais également pour Matthew. Resserrant doucement la main de sa femme dans la sienne, Matthew tente surtout de lui faire comprendre, qu'il est là, mais qu'il se doit d'ouvrir cette porte. Comme si une force invisible le tenait par l'autre bout du bras pour venir tourner cette poignet. Sur l'instant, et toujours terre à terre, l'anglais ne se pose plus vraiment de question. Il veut simplement voir de ses propres yeux ce qui tape contre le plafond de la chambre de leur futur enfant. Nulle chance pour lui de penser à une certaine forme d'entité ou non. Alors en prévenant sa femme, il ouvre finalement la porte et ses yeux se plissent curieusement. Il fait part de son questionnement, puisqu'il retrouve désormais cette pièce, vide. Il entend les dernières paroles de Robin, alors qu'il cherche encore du regard cette soi-disant table et ces deux chaises. Il s'avance d'un demi pas et vient soudainement inhaler cette odeur humide. Une odeur un peu particulière qui change du moins, de toutes les autres pièces de ce manoir. Et d'une voix un peu plus basse, il répond enfin à la question de Robin. « Oui... » Bien qu'il sente cette odeur s'engouffrer dans ses narines, il sent également quelque chose, comme une vague d'amertume qui vient à l'oppresser au niveau de la poitrine. C'est même étrangement angoissant. Mais ce n'est qu'éphémère alors qu'il relâche la main de Robin, se tournant à moitié vers elle pour observer son autre main, qui se lève comme si désormais, elle ne pouvait plus la contrôler. Ne comprenant pas franchement ce qui est en train de se passer, juste sous son nez, Matthew se rapproche de sa femme en levant légèrement les mains, comme pour venir la prendre par les épaules. « Ma puce qu'est-ce qu'il y a ? » Il fronce nettement les sourcils et n'arrive pas à poser les mains sur elle. Comme retenu, juste devant Robin, il sursaute subitement alors que la porte grisée de cette chambre se referme en un claquement sec et poussiéreux. Un silence pesant prend désormais place, le temps pour Matthew de prendre conscience que ses pieds s'ancrent de plus en plus sur le sol et que ses bras retombent le long de son corps. « Rob ? » Il marque une pause, fixant ses pieds un instant, se rend compte qu'il arrive difficilement à bouger ses orteils, avant de poursuivre. « Je crois que quelque chose ne veut pas que je t'approche. » Redressant alors son regard vers sa femme, il tente de lire en elle, ce à quoi elle peut bien penser...

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Non. Evidemment que non, ça n’arrivera pas. Robin savait très bien que jamais son mari ne laisserait faire une telle chose. Elle non plus, du reste, car ce n’était pas parce qu’il était l’homme que c’était forcément à lui de se charger de tout. Non, elle était tout à fait capable de sortir les griffes lorsqu’il le fallait. Et si quelqu’un osait kidnapper leur fille, alors elle passerait le reste de sa vie à le traquer sans relâche et s’amuserait à le faire souffrir une fois qu’elle lui aurait mis la main dessus. Mais non, ça n’arrivera pas et c’est avec une petite moue qu’elle acquiesça ; elle parviendrait à se raisonner. Une fois qu’ils auraient sécurisé le manoir. Les caméras, c’était une chose mais elle préférait y ajouter un système d’alarme. C’était peut-être un peu beaucoup, mais ça ne lui paraissait pas totalement déraisonnable non plus, elle connaissait des tas de gens qui devaient entrer un code connu d’eux seuls sur un petit boîtier à chaque fois qu’ils franchissaient le seuil. Au contraire, ça lui paraissait même plutôt sage et pertinent. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fut ravie de voir que ça l’était tout autant pour Matt. De quoi lui rendre le sourire.

Le temps de déplacer le berceau en tout cas car une nouvelle préoccupation, et pas des moindres, vint troubler leur quiétude. Ce bruit provenant de l’étage du dessus n’augurait rien de bon. Et là, quoi qu’elle fasse, il n’y avait pas vraiment moyen de se raisonner. D’autant que son époux lui fit savoir que, d’après ses souvenirs, c’était précisément à cet endroit que se trouvait la fameuse pièce dans laquelle il avait disparu un beau jour. Apprenant son existence l’autre fois, la jeune femme avait essayé de se figurer à quoi cette pièce pouvait bien ressembler, et c’était toujours l’image de l’armoire magique de Narnia qui s’imposait à son esprit. Elle se doutait bien qu’il n’y avait pas d’armoire dans cette pièce, et s’il y en avait une, alors ils auraient tôt fait de s’en débarrasser comme de n’importe quel autre meuble qui ne leur appartiendrait pas, mais c’était le souci des gens qui ont regardé trop de films. Une course folle plus tard, ils se retrouvèrent sur le palier, face à une porte close. L’appréhension et la crainte grandirent en elle aussi sûrement que leur petite crevette d’autant plus qu’elle avait peur de comprendre que cette pièce, ou ce qui se trouvait à l’intérieur exerçait un certain pouvoir sur Matt. Mais parfois, il vaut mieux ne pas ignorer le problème et le désamorcer tout de suite sous peine qu’il vous éclate au visage plus tard.

Une fois de l’autre côté de la porte, Robin fut ravie de constater que la pièce était vide. Ce qui ne fut pas le cas de Matt puisqu’il lui apprit que la dernière fois qu’il était venu, elle ne l’était pas. Voilà qui était étrange. Mais familier. Pour elle, tout du moins. Elle avait grandi et toujours vécu dans l’étrange alors c’était plutôt la normalité qui avait tendance à la déstabiliser. La normalité ainsi que ce fourmillement des plus significatifs. Quelque chose avait décelé son don et essayait de prendre possession d’une partie d’elle – à savoir son bras – pour communiquer, se faire entendre. C’était comme pour tout le reste : pas sans son consentement. Avec violence, elle le repoussa, secouant la main par réflexe, dans le but de ne plus le sentir, ce fourmillement.
« C’est trop invasif. »
Fut tout ce qu’elle trouva à répondre à Matt qui se stoppa net dans son élan juste avant d’avoir pu poser les mains sur elle. Voyant ça, ses yeux s’agrandirent de stupéfaction ainsi que de peur. Bon sang, qu’est-ce qui se passait ici ??
« Bébé ? Tout va bien ? »
A l’évidence non, et son mari mit alors des mots sur ce qui était en train de se passer : on ne voulait pas le laisser l’approcher. Entre-temps, la porte s’était refermée en claquant violemment mais c’est à peine si Robin l’avait remarqué. Non, tout ce qui lui importait pour l’instant, c’était ce qu’on était en train de faire à son mari. Qu’on se serve d’elle comme d’un outil passait encore, il fallait bien que ses dons servent à quelque chose, mais qu’on s’en prenne à Matt était intolérable. Petit à petit, la peur se mua en énervement qui se mua lui-même en colère. Colère qui devint progressivement de la rage. Et si elle était capable de capter les émotions des personnes qu’elle touchait, ça fonctionnait dans les deux sens ; Robin était encore plus capable d’instiller ses propres émotions aux autres sans même avoir besoin de les toucher, en revanche. Généralement, elle se servait de ce don uniquement pour calmer, rassurer ses proches – Matt plus souvent que n’importe qui d’autre, d’ailleurs, étant donné que c’était son bien-être à lui qui lui importait le plus -, mais une récente enquête de police lui avait appris qu’elle pouvait également insuffler la crainte. Bien sûr, il fallait que la personne qui lui faisait face y croit un minimum mais son coup d’essai s’était avéré pour le moins fructueux. Et puis elle était bien placée pour savoir que cette règle-là ne s’appliquait qu’aux humains. Or, la chose qui habitait cette pièce n’avait rien d’humain. Robin se concentra pour exsuder toute sa rage. Celle-ci emplit rapidement toute la pièce.
« Je t’interdis de t’en prendre à lui ! »
C’était à l’entité qu’elle s’adressait et il faut croire que celle-ci ne s’attendait pas à ça puisqu’elle leur permit se rapprocher l’un de l’autre. Robin se saisit du bras de Matt et refusa de le lâcher à nouveau.
« Reste près de moi. Il faut qu’on ouvre la fenêtre, l’air est vicié ici. »
Sans lui laisser l’opportunité de répliquer, elle le traîna jusqu’à la fenêtre et posa la main dessus pour l’ouvrir. Ce fut alors comme si elle venait de recevoir un coup de jus. Une vision s’était imposée à elle bien que ça n’ait duré qu’une fraction de seconde. Une vision rouge. Robin manqua en perdre l’équilibre et se cramponna à son mari. Elle secoua ensuite la tête, pas tout à fait sûre de n’avoir pas rêvé ce moment. Ou plutôt cauchemardé.@Matthew Braithwaite

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C'est inquiétant, de savoir qu'à l'intérieur de leur manoir, se trouvait bien cette pièce quelque peu étrange, du moins pour le moment. Et forcés d'y rentrer, le couple se retrouvait désormais à l'intérieur de celle-ci. Sans attendre, Robin alerte bien vite son époux en lui faisant bien comprendre que quelque chose tente de s'emparer de son bras. Bien au courant des dons qu'elle possède, le regard de l'anglais se plisse pour faire face à une certaine inquiétude. Mais il doute que ce quelque chose arrive à ses fins. Robin est bien trop douée et expérimentée - du moins à ses yeux - dans ce qu'elle fait...mais mine de rien, il s'inquiète. Et d'autant plus lorsqu'il sent en lui une force qui l'empêche d'avancer, un pied devant l'autre, pour venir rejoindre sa femme. Ca en serait même presque effrayant s'il n'avait pas une si fine ouverture d'esprit concernant un soi-disant autre monde.

Immobile, Matthew tente quand bien même de forcer sur ses pieds. Mais y'a rien à faire. Il n'y arrive pas et relâche bien vite les muscles de ses jambes. Pourquoi lutter ? Il ne veut prendre aucun risque. Car s'il se tenait face à une entité, elle serait forcément plus forte que lui. Alors non, Matthew ne veut ni mettre à l'épreuve ce qui rôde dans cette pièce, ni énerver qui que ce soit...
Robin exprime durement sa rage à travers ses paroles, ce qui vient à effrayer intérieurement l'anglais. Mais ce qui l'effrait le plus, ce n'est pas la colère dans laquelle baigne Robin, non, mais bien le fait qu'elle est réussit à prendre le dessus sur cette entité pour qu'ils puissent enfin, se rejoindre. Restant proche de sa femme, Matthew la regarde curieusement et ose tout de même poser une question. « T'es sur qu'on doit ouvrir cette fenêtre ? » Mais elle sait pertinemment ce qu'elle doit faire. Et l'anglais ne peut aller à l'encontre de ses choix, vu qu'il n'est pas dans son élément, et qu'elle seule sait tout à fait comment s'y prendre. Alors il la suit, et porte bien vite son regard sur la main de Robin qui se pose machinalement sur la poignée. Et preuve qu'ils sont autant lié l'un à l'autre, alors qu'elle reçoit ce coup de jus, Matthew se fige inévitablement à ses côtés. Corps hypertonique, il dévie son regard clair qui s'assombrit sur le visage de son épouse, n'ose plus la toucher et garde le silence. Mais elle manque de perdre l'équilibre, et l'anglais tente de la stabiliser en l'encerclant de ses bras. « Rob..qu'est-ce qu'il y a ? » Sourcils froncés, il la contemple durement en venant poser l'une de ses mains sur sa joue. « Mais qu'est-ce qui se passe bordel ?! » Son timbre de voix résonne dans la pièce, laissant quelques secondes de silence flâner au-dessus de leurs têtes.

Il n'y comprend rien. D'abord une pièce vide, puis l'impossibilité pour lui d'avancer, comme si ses pieds étaient resté collé au sol, et maintenant, ça.
Là, c'est terrifiant. Son souffle s'écourte étrangement, laissant place à la peur qui subitement, commence à l'envahir davantage. « T'as vu quelque chose ? Dis moi c'que t'as vu Rob ? » Il essaye, oui, de ne pas lui montrer cette petite faille dans laquelle s'est engouffrée la peur, mais c'est plus fort que lui. Il veut des réponses.

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Robin n’était pas une guerrière. Elle n’avait même rien de la combattante des temps modernes. Elle ne savait pas se battre ; enfin, bien sûr qu’elle était capable de mettre des coups – assez puissants puisqu’on parle tout de même d’une nageuse -, le photographe pervers de l’autre soir devait en avoir gardé un souvenir douloureux, mais elle ne saurait pas encaisser. Mais pour ce qui était du mental, en revanche… Robin se savait capable de déplacer des montagnes. Elle ne le pensait pas, elle le savait. D’ailleurs, si la télékinésie existait réellement, elle ne serait pas le moins du monde surprise de voir des objets graviter en permanence autour d’elle. Si elle savait que ça n’existait pas, c’était justement parce qu’elle s’était essayée plusieurs fois à l’exercice dans sa jeunesse. Sans doute parce qu’elle avait trop regardé Carrie. Qu’à cela ne tienne, elle avait d’autres pouvoirs très cool ; elle était à la fois plus sensible que le commun des mortels étant donné qu’elle sentait l’autre monde fourmiller autour d’elle quand d’autres n’en avaient tout simplement pas conscience et plus forte mentalement. Tant et si bien qu’au fil du temps, Robin ne subissait plus ses dons. Non, elle apprenait petit à petit à les apprivoiser puis à les maîtriser. Et encore une fois, elle était persuadée qu’il n’y avait absolument rien de magique à ça, que d’autres pourraient en faire autant si leur cerveau n’était pas anesthésié, brimé par une société qui n’aime pas les gens puissants. Bien au contraire. S’il n’y avait que des gens comme elle, sur terre, alors c’est certain que le monde tournerait différemment. Peut-être pas pour le mieux car elle pouvait tout à fait comprendre qu’on se laisse griser par cette sensation mais différemment.

Dans tous les cas, elle était certaine d’une chose : il leur fallait ouvrir la fenêtre. Ça ne ferait pas partir cette entité qui régnait en maître dans cette pièce – et uniquement dans cette pièce, sinon Robin aurait perçu sa présence dans le reste du manoir -, mais ça lui permettrait d’une part de faire retomber la pression et d’une autre d’assainir un peu l’air ambiant. Sans mot dire, la jeune femme acquiesça et se dirigea donc vers la fenêtre. Pour se faire surprendre par une vision lorsqu’elle posa la main sur la poignée. Une vision. A certains moments de sa vie, Robin s’était dit que c’était ce qu’il lui manquait. Avant de revenir très vite sur ses propos. Finalement, elle préférait ne pas en avoir, ça serait sans doute plus handicapant qu’autre chose. Et maintenant, voilà qu’elles s’imposaient à elle sans lui demander son avis. On pourrait croire que c’était à cause de cette pièce. Ou en tout cas de ce qui l’habitait mais elle savait pertinemment que c’était parce qu’elle était enceinte et que des changements s’opéraient en elle. Pourquoi en fin de parcours alors qu’elle se croyait sauve ? Très bonne question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Dans tous les cas, elle savait que ça ne serait pas passager, qu’il lui faudrait vivre avec.

Soit ça, soit l’énergie dépensée à combattre l’entité, elle en manqua perdre connaissance mais par chance, son époux était à ses côtés pour traverser cette épreuve avec elle. Matt la soutint, entourant sa taille de ses bras et, inquiet, vint poser une main sur sa joue en lui demandant ce qu’il y avait. Robin chercha un moment les bons mots, posant à son tour tendrement sa main sur la sienne, mais il s’avéra qu’il avait déjà compris le gros de la situation.
« Oui. Comment tu le sais ? Tu l’as vue aussi ? »
Ou juste ressentie puisqu’il lui demanda ensuite de décrire ce qu’elle avait vu. Cette expérience renforça davantage leur connexion profonde, ce qu’elle n’aurait pas cru possible. Comme quoi.
« C’est difficile à dire, c’était comme un flash. Rouge. Brutal. »
Plus qu’à essayer de décoder. Peut-être que ça signifiait qu’il s’était passé quelque chose d’atroce dans cette pièce. A moins qu’elle soit à présent capable de mettre des images sur les ressentis des autres et que, ce qu’elle venait de percevoir, n’était rien d’autre que la colère de l’entité. Elle était des plus confuses. Un nouveau pouvoir inconnu lui tombait dessus, il allait falloir tout recommencer.
« Je me sens pas bien. Tiens-moi. »
Là-dessus, elle allongea une fois de plus le bras vers la poignée, la même vision l’assaillit une fois de plus, toujours aussi violente. Mais cette fois-ci, elle tint bon et parvint à ouvrir la fenêtre. En grand, histoire de laisser entrer le plus d’air possible. Un air lourd parce qu’il faisait particulièrement chaud ce jour-là mais ça lui fit quand même du bien. Elle étira un faible sourire se voulant rassurant.
« Ça va mieux. »
Elle devait être aussi blanche qu’une morte mais ses couleurs reviendraient.
« En revanche, il va vraiment falloir qu’on fasse quelque chose au sujet de cette pièce. Ce qui y réside est trop fort. »
Peut-être pas le plus fort des esprits qu’elle ait jamais rencontré mais sûrement pas trop à la traîne non plus. Enfin, ça serait ce qu’ils feraient s’ils parvenaient sortir de là.@Matthew Braithwaite

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A l'autre bout de la pièce, il n'y a rien. Rien de réel en tout cas.
Mais il a fallut que Robin pose sa main sur la poignée de cette fenêtre pour que cet autre bout de la pièce, s'assombrisse quelque peu. Forcément, personne ne l'a remarqué. Et encore moins Matthew, qui voit sa femme perdre limite connaissance. Grandement préoccupé par son état de santé, il vient à la soutenir contre lui, la gardant entre ses bras tout en essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Une main posée contre sa joue, il la regarde clairement inquiet, laissant même ses sourcils grimacer un instant. Elle a surement vu et/ou ressentit quelque chose de puissant, mais surtout d'anormal. Une vision ? C'est d'abord à ca que l'anglais pensait. « Non moi j'ai rien vu. Je sais pas Rob', j'ai dis ça par hasard... » Ou peut être pas, finalement. Peut être que cette entité - après avoir immobiliser son corps - s'amuse désormais à contrôler ses paroles pour diriger Robin là où elle veut qu'elle soit ? Ou sans doute pour lui faire passer un message ? Nul ne sait. C'est effrayant, si c'est bien le cas d'ailleurs..

Les yeux rivés sur sa femme, il reprend. « Une sorte de flash, tu dis ? Rouge ? et brutal ? » Il fronce instinctivement les sourcils en la soutenant un peu mieux dans ses bras pour qu'elle ouvre désormais la fenêtre. Chose faite, Matthew sent l'air chaud se poser d'abord sur son visage, puis sur ses avant-bras qui recouvrent sa femme d'une protection musclée. Cependant, il ne la toujours pas quitter des yeux. « Ca va mieux t'es sur ? » Parce que même s'il ne laisse rien de plus paraître qu'une angoisse, à l'intérieur de lui, c'est l'ébullition totale. Mais Matthew arrive à se maitriser. Il le doit d'ailleurs. Pour sa femme, sa fille et surtout pour garder son sang froid. Et même s'il scrute ce faible sourire sur le visage de Robin, c'est pas pour autant qu'il le lui rend... Il est septique, et étrangement, il a froid.
De son pouce, il vient à caresser doucement sa joue en voyant ses pommettes reprendre un peu de couleur. « Tu veux dire qu'on doit la condamner ? » Il se redresse légèrement, venant alors soulever Robin pour la porter dignement jusqu'à la porte de la pièce. « Dans tous les cas, pour l'instant, on reste pas là. » Il ouvre la porte, du moins il essaye, mais cette dernière reste close. Il dépose alors Robin à ses côtés, et vient à tirer à l'aide de ses deux mains sur la poignée qui finalement, lui reste dans les mains. « Shit ! » La porte est close. La pièce est vide. Seul le couple l'occupe encore..
Matthew se recule alors de quelques pas. « Ecartes-toi, j'vais la défoncer. » Prit dans son élan, il vient à se lancer contre la porte en plaçant son épaule en avant. Mais étrangement, cette porte devient une véritable surface rebondissante. Expulsé, Matthew retombe quelques mètres plus loin, sur le dos. Les yeux rivés sur le plafond, il décèle alors une tâche sombre qu'il désigne du doigt. « Ca, c'est pas normal. » Sans déconner. Il n'avait pourtant aucune connaissance de fuite provenant des combles.

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Si Matt avait vu cette vision également alors ça voudrait dire que ça ne venait pas d’elle. Que c’était une vision qui leur était destinée à tous les deux mais Robin savait qu’elle faisait fausse route en se figurant ça. Non, c’était elle le médium, au sens propre comme au figuré. Alors comment se faisait-il que son époux s’en soit douté ? En vérité, il aurait très bien pu faire le rapprochement, étant au courant de ses dons, y croyant sans jamais les remettre en question. Il aurait pu en venir tout seul à la conclusion que c’était une étape possible pour elle. Quand bien même n’en avait-elle encore jamais eues. Ou peut-être que la chose qui avait empêché son mari de l’approcher un peu plus tôt lui avait fait sortir cette théorie. Mais elle détestait cette idée, elle ne voulait pas qu’on le touche ni qu’on lui fasse faire des choses à son insu. Tremper dans le paranormal pouvait sembler amusant de prime abord mais c’était faire abstraction des dangers qui accompagnent de tels dons. Ainsi que des sceptiques – et les Dieux savent qu’ils sont nombreux – qui vous prennent pour un fou tout simplement parce qu’on parle de quelque chose qui se trouve en dehors de leur compréhension assez primaire. Alors elle ne le souhaitait à personne, encore moins à Matt qu’elle voulait protéger de tout. Un frisson – pas le genre qu’on aime ressentir – lui remonta le long de la colonne vertébrale et elle se secoua un peu pour l’en chasser.

Ensuite, elle hocha la tête en réponse à sa question. Elle aussi, ça la laissait perplexe ; ç’avait été trop rapide pour qu’elle puisse en dire plus. Pour qu’elle puisse même avoir ne serait-ce que l’intime conviction de ce dont il pourrait s’agir. Encore quelque chose qu’il allait falloir qu’elle apprenne à apprivoiser, à manipuler avec du temps et de la pratique. L’air frais bien que lourd lui fit un peu de bien. Elle se sentait toujours faible, mais plus sur le point de défaillir, ce qui était déjà une bonne chose. Son mari n’était pas dupe pour autant, le regard inquiet dont il la couvait pouvait en témoigner.
« Un peu, oui. »
Parce qu’elle l’aimait tant, elle hésitait entre essayer de le rassurer et lui dire la vérité. Mais elle lui devait au moins ça, raison pour laquelle elle n’essaya pas trop enjoliver la réalité. Puis il s’enquit de ce qu’elle voulait dire par « faire quelque chose ». Robin releva les yeux sur lui et expliqua :
« Pas que. Il faudrait aussi qu’on protège en quelque sorte la pièce. Y a deux ou trois choses qu’on peut mettre en place pour ça, je t’expliquerai. J’aime pas l’idée qu’on la laisse sans rien faire alors qu’elle se situe juste au-dessus de la tête de notre bébé. Mais il faudra aussi qu’on la condamne, oui. »
Puis elle acquiesça et se laissa emporter par son mari, n’essayant même pas de refermer la fenêtre, un peu d’air ne ferait pas de mal. Et puis si ça se trouve, elle serait fermée la prochaine fois qu’ils viendraient. Mieux valait pour leur propre bien qu’ils ne traînent pas trop là-dedans. Oui enfin, ça, c’était dans les faits car quand Matt essaya d’ouvrir la porte, celle-ci ne bougea pas d’un millimètre. Voilà autre chose. Enfin, Robin aurait tout à fait pu le deviner. L’entité cherchait à avoir toute leur attention. C’est pour cette raison qu’elle les avait appelés. Il la déposa lui demandant de s’écarter et lui expliquant qu’il allait essayer d’enfoncer la porte à présent. Cette fois encore, quelque chose lui disait que ça ne fonctionnerait pas mais elle le laissa tout de même essayer en précisant :
« Ne te fais pas mal. »
Elle serra les dents en le regardant prendre son élan et, contre toute attente, le vit littéralement rebondir contre la cloison. Non, non, non, elle n’aimait vraiment pas ça. Se précipitant vers son mari pour l’aider à se relever, elle suivit son regard pour voir ce qu’il lui désignait. Une tache des plus sombres recouvrant le plafond. Après quoi elle lui tendit la main.
« Non, c’est pas normal, c’est pour ça qu’il faut absolument qu’on fasse quelque chose. »
Puis son regard se posa sur la fenêtre restée ouverte.
« Est-ce que tu crois que tu peux descendre par la gouttière ? Je peux pas te suivre alors je t’attendrai ici le temps que tu trouves de quoi la forcer. »
Ça devrait aller. Après tout, s’il y avait quelqu’un capable de tenir tête à cette entité, c’était elle.@Matthew Braithwaite

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constellation

ain't no sunshine when she's gone it's not warm when she's away ain't no sunshine when she's gone and she's always gone too long anytime she goes away

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Keep their heads ringin' / @Robin Braithwaite

Robin se sentait un peu mieux. Bien que son visage pâle vient à la contredire, Matthew se doute bien qu'à cet instant, elle ne pouvait pas être au meilleur de sa forme. Mais il se contente simplement de pincer ses lèvres en guise de soutien. Bien qu'une alarme s'est infiltrée en lui, laissant résonner ce son strident dans sa tête, il tente au mieux de l'encourager dans ce qu'elle doit bien subir en venant lui caresser la joue. Mais il sait, au fond de lui, qu'elle tente de le rassurer plus qu'autre chose. Non, il n'est pas dupe. Il l'a connait.
Il la laisse se redresser avant de froncer quelque peu des sourcils. Deux ou trois choses qu'ils peuvent mettre en place pour ça.. Ah. Septique, l'anglais n'arrive pas à voir où Robin veut en venir. Et surtout, de quoi elle parle. Il la fixe encore, partageant aussi le fait qu'il n'aime pas savoir cette pièce au dessus de la chambre de leur premier enfant. Alors il hoche de la tête. « Oui, on la condamnera. Et j'ai hâte de connaître aussi ces deux ou trois choses... » Forcément, Robin devra bien s'expliquer pour qu'ils puissent ensemble, blâmer cette pièce. Mais d'abord, ils doivent la quitter.

Il soulève donc sa femme contre lui en se dirigeant de nouveau vers cette porte avant de la poser au sol. Mais la poignée se retrouve bien vite entre ses mains. Nul doute là-dessus, cette porte est une sacrée merde. Faisant alors signe à Robin de s'écarter, l'anglais se veut fort et compte bien défoncer la porte pour sortir d'ici. « T'en fais pas. » Faut croire que lui aussi, il essaye de la rassurer. Mais le retour est catégoriquement violent. Il se retrouve à l'autre bout de la pièce, allongé de tout son long contre le parquet. Les yeux rivés naturellement sur le plafond, c'est cette tâche noire qui vient à lui ôter une remarque. Ca, c'est pas normal. Sans déconner. Posant une main sur l'un des bras de sa femme, il insiste pour qu'elle daigne elle aussi, voir ca. Ils doivent impérativement faire quelque chose, oui. Matthew finit par se relever avec l'aide de Robin pour se remettre sur pied. Et à entendre l'idée de Robin, l'anglais lâche un doux ricanement nerveux. « T'es pas sérieuse ? Par la gouttière ? » Il s'avance alors à la fenêtre, vient à se pencher pour bien visualiser la hauteur. « C'est quand même haut, tu le sais ça ? » Il ricane une nouvelle fois en la regardant. Bah du coup, elle est sérieuse, oui. Matthew perd finalement son sourire. « Bon okay..j'espère juste pas finir trop vite en bas quoi... » Ni une ni deux, il monte sur le rebord de la fenêtre, pose ses mains sur l'encadrement et vient attraper la gouttière. « Et j'espère aussi que c'est du solide ça ! » Il l'espère fortement même. Et il entame sa descente.

Accrochant durement ses mains autour de la gouttière pour laisser ses pieds glisser tout du long... Quelques frayeurs au passage, il arrive à regagner la Terre ferme avant de re rentrer dans leur manoir. Prit par la réflexion, Matthew ne sait vraiment pas quoi prendre pour aller défoncer la porte, de l'autre côté. Il remonte tout de même l'escalier principal pour se retrouver à nouveau devant cette porte. Sans rien, sans aucun outil mais soit, il finira bien par y arriver. Dans le couloir, il regarde à droite, puis à gauche. Aucun meuble. Bon.
Alors par chance, il se demande si de ce côté là de la porte, cette entité peut aussi l'atteindre... Autant essayer. Il se recule de nouveau, pour prendre de l'élan. « Reste pas derrière ma puce ! » et dans un murmure, il rajoute. « Ca risque de faire mal... » En fait, il recule encore plus et sur de bons appuis, s'élance. Epaule droite en avant - pour ne pas briser l'autre qui a déjà servie - il vient à s'encastrer contre la porte. Et cette dernière cède littéralement sous le poids de sa force. Elle cède, venant s'étaler au sol avec bien entendu, Matthew dessus. Là, c'est à son tour d'avoir éjecter la porte. De retour sur le sol, l'anglais finit par ricaner en roulant sur le côté. « J'ferai pas ça tous les jours, mais ça fait un bien fou quand même ! »

...

PAR ZAJA.

**○ inscrit le** : 18/01/2020

keep their heads ringin'

Hey you! Sittin' over there (say what?) You better get up out of your chair (that's right) And work your body down (yeah) No time to funk around, 'cause we gon' Funk you right on up

Bien que Matt soit une personne très ouverte d’esprit, il ne connaissait pas grand-chose en matière de spiritisme. C’était d’autant plus une chance pour elle qu’il ne remette jamais en question ce qu’elle lui disait à ce propos, soit dit en passant. Si elle se mettait à lui parler de rites de protection et tout ce qui s’ensuit, il y avait fort à parier qu’il aurait énormément de questions pour elle. Des questions auxquelles elle prendrait le temps d’apporter des réponses. Mais une fois qu’ils seraient dehors. C’est-à-dire pas tout de suite, étant donné que la porte refusait de s’ouvrir, même sous le coup d’épaule de son époux. Robin n’aimait rien de la situation dans laquelle ils se trouvaient ; son cerveau tournait à plein régime pour essayer de trouver une solution. Aussi bancale soit-elle. C’est ainsi que lui vint l’idée de la gouttière. Cette idée non plus, elle ne l’aimait pas, très consciente des risques qu’il encourait en passant par-là. Mais, quel autre choix avaient-ils ? Elle lui emboîta le pas jusqu’à la fenêtre, évalua la hauteur et préféra repousser aussi loin que possible le fait que, oui, c’était effectivement très haut. Elle hocha la tête d’un air grave lorsqu’il lui demanda si elle le savait. Malheureusement oui, elle ne pouvait pas prétendre le contraire.
« Si j’avais une autre solution à te proposer, je te demanderais pas ça. Mais je n’en vois aucune. »
Or, il fallait bien qu’ils sortent d’une manière ou d’une autre. Cette pièce ne pouvait pas les garder prisonniers indéfiniment. Une fois de plus, elle acquiesça, ne se départissent pas de son air grave.
« Sois prudent, surtout. »
Elle savait pourtant que c’était une mauvaise idée de monter au deuxième étage et, à fortiori, d’entrer dans cette pièce. Pourtant, ils étaient là. Faits comme des rats. Retenant inconsciemment son souffle, elle le regarda enjamber le rebord de la fenêtre puis attraper la gouttière où il se laissa glisser jusqu’au sol. Ce n’est qu’une fois arrivé à terre, sain et sauf, qu’elle se souvint qu’il lui fallait respirer. Répit qui fut de courte durée car, une fois seule dans la pièce, Robin se sentit plus oppressée que jamais. Si bien qu’elle refusa de quitter la fenêtre, s’asseyant sur le rebord et rassemblant ses forces pour combattre cette sensation. Empoignant le taureau par les cornes, elle toucha une fois de plus la poignée qui lui renvoya le même flash rouge. Sauf que cette fois, la jeune femme n’était plus décontenancée. Au contraire, elle s’y attendait, l’avait provoquée et s’employait à en comprendre le message. Ce qu’elle voyait, c’était cette pièce, nimbée de rouge. Pas comme si les murs étaient couverts de sang, plutôt comme si on avait mis un filtre rouge par-dessus. Mais son intuition lui disait que ça sous-entendait la même chose : quelque chose d’une rare violence s’était produit ici. Pourtant, le manoir avait l’air assez moderne. Ce qui voulait probablement dire que ça s’était produit récemment.

La voix de son mari lui parvenant de derrière la porte la sortit de ses rêveries. Il lui demandait de ne pas rester derrière la porte… Les sourcils de Robin se froncèrent sous l’effet de la perplexité. Matt n’était pas parvenu à trouver de quoi faire levier ? Elle était convaincue que, dans sa précipitation, il n’avait même pas cherché. Elle resta donc bien à l’écart, sur son appui de fenêtre.
« Tu peux y aller, bébé ! »
Toujours en espérant qu’il ne se fasse pas mal même si se serait ramassé deux fois de suite ce jour-là, il ne pouvait malheureusement pas en être autrement. La porte fit plus que s’ouvrir à la volée, elle tomba littéralement à la renverse et Matt fit de même. Elle accourut alors à ses côtés.
« Ça va ? Rien de cassé ? »
Mais son rire la rassura vite fait. Ça non, il ne faudrait pas qu’ils aient à faire ça tous les jours. Robin sourit à son tour tout en l’aidant à se remettre debout une fois de plus.
« Fort heureusement, je crois qu’on n’aura pas à monter ici trop souvent une fois qu’on aura fait quelque chose pour ça. »
Du pouce, elle désigna la porte à terre ainsi que l’ensemble de la pièce. Elle tâcha ensuite de remettre la porte sur ses gonds. En théorie, celle-ci n’aurait pas dû tenir mais par elle ne savait trop quel miracle, ça fonctionna et elle put la refermer derrière eux. Quant à savoir si elle se rouvrirait… Robin en était convaincue.
« Viens, on redescend. »
Pressée de quitter ce couloir ainsi que cet étage. Une fois qu’ils seraient suffisamment à l’écart, elle pourrait lui parler de ce qu’elle avait en tête. En espérant que, pour la première fois de sa vie, il ne la prenne pas pour une folle.@Matthew Braithwaite

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