nuit au musée (robin)

N’étant jamais venue ici – ou n’en ayant pas de souvenirs –, j’ai beaucoup de choses à apprendre et ça, peu importe la salle dans laquelle nous nous trouvons. C’est une découverte succincte, bien sûr. Mais en fonction de mon impression à la fin de la visite et de celles des garçons, alors peut-être que nous reviendrons un autre jour pour nous attarder un peu plus sur chaque œuvre. J’émets quand même un doute sur Leo. Il est encore petit et je doute qu’être attentif aussi longtemps l’intéresse. Ce qui lui plaît aujourd’hui, c’est être avec nous et pouvoir suivre son frère, l’imiter en quelque sorte. En parlant d’attention, Harper attire celle de sa mère en s’agitant dans sa poussette. Quand c’est l’heure, c’est l’heure et ça, la petite fille le fait comprendre. Pour palier au problème, Robin a tout le nécessaire. Néanmoins, pour pouvoir réchauffer le biberon, il faut pouvoir trouver un micro-ondes. Par chance, comme elle travaille ici, ma sœur peut facilement avoir accès à ce genre d’objet. « Des entrées gratuites, un tour dans les coulisses. J’ai l’impression d’être Beyoncé. » Une Beyoncé version Nouvelle-Zélande, ce qui enlève beaucoup au charme de base. Un peu comme toutes les contrefaçons qui existent. Robin se lance et je la suis, appelant les garçons pour qu’ils nous suivent. Rapidement, nous arrivons dans une salle de pause, où se trouvent plusieurs employés. Seuls, nous ne serions pas à notre place, mais avec notre guide, c’est une autre histoire. Avant de s’armer du biberon d’Harper, la brune me souffle à l’oreille de m’installer et de goûter aux brownies si j’en ressens le besoin. Cette évocation n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque Elliot se rapproche de moi, un large sourire sur les lèvres. « Tu as le droit, mais un seul. » Il hoche vivement la tête. Un, c’est toujours mieux que zéro et ça, il en a conscience. Bien sûr, si son frère a quelque chose, alors Leo le veut aussi. Étant plus petit, je l’invite à venir vers moi. Je récupère une part de gâteau et la coupe en morceaux pour les tendre au garçon. La présence de plusieurs adultes n’inquiète pas l’aîné de la nouvelle génération, puisqu’il se fait une place jusqu’à la poussette, où il regarde sa cousine et commence à lui parler, sûrement dans le but de la calmer un peu. Attendre un biberon, ça peut durer une éternité pour des bébés, alors autant les distraire un peu. Lorsque Robin revient, je ne peux m’empêcher de faire une remarque. « Je crois que tu as trouvé quelqu’un pour la garder. » Ce que je trouve attendrissant. Mais je n’avais que peu de doutes là-dessus : il était déjà comme cela avec son frère. « Par contre, il faudra attendre quelques années. Car s’il vient s’occuper de Harper, je vais devoir venir aussi pour le garder lui. » Et autant dire que ça perd un peu de son intérêt.

Quand tu as des enfants, tes activités changent légèrement. Certains n’aimeraient pas cela – au point sûrement de ne pas en vouloir. Mais moi, pour mes enfants, je serais prête à faire n’importe quoi, même ce qui ne m’emballe pas trop ou ce que je ne connais pas. À bien y réfléchir, le résultat de tout cela est positif, puisqu’en sortant de ma zone de confort, je découvre ou redécouvre certaines choses et me mets à en apprécier certaines. Il est aussi gratifiant de voir l’émerveillement dans les yeux de mes deux garçons. Néanmoins, dans ces moments-là, il arrive que tu te fasses rattraper par les besoins d’un bébé et c’est ce qui arrive avec Harper, qui a visiblement un gros creux. À son âge, il n’y a rien d’étonnant, puisque ses activités tournent autour de trois points : manger, dormir et faire ses besoins. Petit à petit, son temps de sommeil va diminuer et elle va doucement s’ouvrir au monde. Alors que ma sœur s’éloigne un peu pour faire réchauffer le biberon de sa fille, j’en profite pour donner un morceau de gâteau à Leo et laisser Elliot manger le sien, seul. Plus autonome du haut de ses quatre ans, le garçon ne tarde pas à aller voir sa cousine, dans l’espoir peut-être de réussir à la faire attendre, le temps que Robin revienne avec son précieux biberon. Étrangement, cela semble fonctionner, ce qui vaut bien une remarque à ma sœur à ce sujet. « Malheureusement, quand cela arrivera, j'ai bien peur que s'occuper de sa cousine ne fasse plus partie de ses priorités. » En grandissant, les enfants changent généralement de centres d'intérêts. Et puis, d'ici là, Harper ne sera plus en âge de boire des biberons. Ce sera sûrement le tour à d'autres cousins ou cousines. Avec les jumeaux qui ont vingt-quatre ans, ça laisse encore la possibilité d'avoir des enfants sur cette génération, même quand les miens seront un peu plus âgés. La jeune maman récupère sa fille dans la poussette et s'installe sur une chaise, Harper posée sur ses genoux. Il ne lui faut pas longtemps pour accepter le biberon qui lui est proposé et rapidement, les derniers pleurs sont remplacés par le bruit de sa déglutition. Visiblement, elle se régale. « Après le biberon, ce sera la couche sale. C'est un cercle vicieux sans fin. » Du moins, le temps qu'ils portent des couches. Après ça, c'est un peu moins contraignant. Il faut juste être attentif à quand ils désirent aller aux toilettes pour éviter toute catastrophe. « D'ailleurs, ne lui montre pas cela. Il perdra l'envie d'aider, avant même qu'il soit en âge pour le faire. » Au début, il s'intéressait à ce que je faisais à Leo sur la table à langer, puis petit à petit, il ne s'est intéressé qu'au moment où il fallait l'habiller, délaissant totalement la partie un peu moins agréable de ce moment. « Combien de salles nous reste-t-il ? » Nous avons été interrompus par la faim de Harper, mais rien ne nous empêche de prendre là où nous nous sommes arrêtés lorsqu'elle sera rassasiée.

C'est attendrissant de voir le comportement d'Elliot avec Harper – un comportement qu'il a aussi eu avec son petit frère quand celui-ci est arrivé. Je ne sais pas s'il s'agit d'une phase ou s'il sera naturellement gentil avec les plus petits que lui. Qui sait, peut-être que son environnement lui permettra de se découvrir rapidement une vocation. Ou à l'inverse, peut-être que ça lui passera rapidement. Néanmoins, Robin espère, que même s'il s'éloigne un peu de tout cela, il restera gentil avec les plus jeunes en grandissant. Selon elle, avec mon éducation et les femmes qui l'entourent, il y a des chances pour que ça se passe bien. « Je pense que nous connaissons des exemples qui ne confirment pas cette règle. » Elle ne l'a pas mentionné, mais je sais bien qu'elle y pense et que nos deux frères lui viennent à l'esprit, même si ce n'est peut-être plus complètement vrai maintenant. J'ai toujours eu moins d'a priori avec Lane – à qui j'ai déjà laissé les garçons en garde et avec qui il n'y a jamais eu de problèmes – et comme Noah va devenir père, je suppose que c'est de l'histoire ancienne maintenant. Je l'espère, notamment pour ce nouvel enfant qui va venir agrandir les rangs de la famille. « Je donnerais tout pour devenir une petite souris le temps d'une journée. Juste pour pouvoir me glisser chez Noah et le voir changer sa première couche. » Dis-je, quelque peu amusée d'imaginer la scène. Avec le temps, il prendra la main – j'espère qu'il ne laissera pas Ana s'occuper de cela à chaque fois –, mais au début, ça s'annonce réjouissant. Alors que Harper est encore visée à son biberon, j'interroge ma sœur sur les prochaines salles qui nous attendent. Elle utilise des termes connus par ceux qui s'intéressent à l'art, puis elle essaye de dégrossir un peu, pour moi, mais aussi pour son neveu qui a toujours une oreille qui traîne quelque part. « De l'art que je devrais comprendre ! Enfin j'espère. » En réalité, il n'y aura peut-être rien à comprendre. Mais au moins, s'il n'y a pas trop de sens, je n'aurais pas l'impression de ne pas voir ce qui a été dessiné. Et puis, c'est aussi dans ces moments-là qu'il est simple de faire parler son imagination. Un rond et il est possible d'y voir un soleil, un vaisseau spatial ou encore une roue de voiture. De quoi passer pour des fous, surtout si Robin connaît le sens de chacun des tableaux qui se trouvent dans ces pièces.

Est-ce que Noah et Lane ont été trop gâtés durant leur enfance ? Peut-être. Pourtant, ça ne se ressent pas avec Lou, qui a grandi au même rythme que son jumeau. C’est une femme, peut-être que ça joue aussi. Quoiqu’il en soit, je ne sais pas si nous aurions pu faire les choses autrement. Avec la perte de notre père, nous nous sommes naturellement tournés vers eux et pour soulager notre mère, nous avons peut-être laissé passer certaines choses, mais est-ce que ce serait différent si nous nous retrouvions à revivre ça ? Je ne pense pas, surtout que les caractères des deux hommes jouent forcément. C’est d’ailleurs pour cela que je ferais plus facilement confiance au plus jeune pour s’occuper de mes enfants. Pourtant, ce n’est pas lui qui va devenir père et je ne peux m’empêcher de me demander ce que ça donnera quand Noah aura une personne sous sa responsabilité — surtout quand je vois les bêtises qu’il aurait pu faire s’il s’était retrouvé seul avec Elliot lors du Noël dernier. Je ne doute pas qu’il finira par s’en sortir, mais je pense que les débuts seront compliqués et hésitant. Est-ce que Noah viendra vers nous un jour, pour des conseils ? Je l’espère, mais j’émets un doute là-dessus. Par fierté, il serait capable de regarder des vidéos sur internet plutôt que de venir voir deux sœurs passées par là, ou même notre mère qui a quand même eu cinq enfants. L’idée de voir notre frère changer une couche nous fait rire, comme quoi, nous sommes sur la même longueur d’ondes. Alors que la petite dernière de la famille est concentrée sur son biberon, j’interroge ma sœur sur le programme qui nous reste. Selon elle, la fin n’est plus très loin, il reste des salles sur l’art contemporain, un art parfois abstrait et qui me fait sortir quelques remarques. Le sport et la musique ont toujours été deux choses vers lesquelles je me tournais naturellement, pour la peinture et le dessin, c’est une autre histoire. Mais il faut de tout pour faire un monde et si j’arrive bien à deviner les tableaux qui nous attendent, alors peut-être que cette partie-là viendra de mes enfants. « Qui sait, j’ai peut-être deux futurs artistes à la maison dans ce cas. » Dis-je, sur le ton de la plaisanterie. Doucement, il est possible de comprendre ce qu’Elliot arrive à dessiner. Même si ça reste encore très abstrait. Et ça, c’est uniquement pour le plus grand. Car Leo, en bon deuxième aime faire tout ce que son frère fait. Seulement, pour l’instant, il se contente de simples traits lorsqu’il se retrouve face à une feuille blanche. Le biberon terminé, Robin s’occupe de faire faire le rot à Harper, avant de s’éclipser dans les toilettes — ou une salle du genre. « Nous vous attendons. » Durant l’absence de ma sœur et de ma nièce, je termine de donner du gâteau à Leo et m’occupe ensuite d’aller lui laver les mains. Elliot est chargé de faire la même chose, mais comme un grand — après tout, ce n’est plus un bébé. Peu de temps après, tout le monde est de retour dans la pièce. « Je crois que nous sommes tous prêts ! Nous pouvons reprendre là où nous nous sommes arrêtés. »

Si Robin ne craint pas pour ses murs, alors je me ferais un plaisir de lui laisser les deux petits garçons en garde – que ce soit pour faire de la peinture ou autre chose. À son âge, Elliot a plus facilement conscience des espaces, il commence même à colorier des personnages, mais pour Leo c'est bien plus abstrait et il n'est pas rare que je retrouve des coups de crayons en dehors de la feuille que je lui ai laissée. Il faut croire que c'est bien plus intéressant de redécorer le salon que de faire un dessin pour l'offrir à son frère ou même à moi. Cette proposition faite, ma sœur s'absente quelques minutes, le temps de pouvoir refaire une "beauté" à Harper – comme je l'avais dit, c'est un cercle sans fin. La petite fille changée et les deux plus grands débarbouillés, nous pouvons reprendre là où nous nous sommes arrêtés un peu plus tôt. Cette fois-ci, l'art est plus abstrait, ce qui n'est pas réellement une surprise puisque Robin m'avait prévenu. Postées devant un tableau blanc avec une tâche de peinture, la brune me fait part de son interrogation au sujet de cette œuvre. Une œuvre ? Ça fait presque mal de devoir l’appeler comme ça d’ailleurs. « Est-ce que tu es en train de me suggérer d’exploiter mes enfants pour un peu d’argent ? » Je me tourne un peu vers elle et arque l’un de mes sourcils pour essayer de la percer à jour. « Est-ce que je pourrais le faire ? Tout à fait. » Dis-je, avant de rire légèrement. Exploiter n’est peut-être pas le verbe que j’utiliserais pour l’occasion, mais il serait quand même dommage de se priver du côté artistique de mes enfants s’ils ont vraiment un don. « Pour toi, cette toile s’est vendue à combien de dollars ? » Je lui laisse supposer le prix, mais Robin le connaît peut-être vraiment. S’il est ici, je suppose que ce n’est pas quelque chose que l’on peut trouver dans le magasin d’à côté. Pourtant, avec une simple toile, un pot de peinture et un pinceau, il serait facilement reproductible et pour pas cher. Le nom de l’artiste aide peut-être, si seulement c’était vrai partout. Au café, nous commençons à nous faire un nom et pourtant, je ne me vois pas augmenter les prix juste pour ça. Même si des personnes seraient prêtes à payer, peut-être. « Tu as déjà pensé à te lancer dans l’art, dans le but de vendre des toiles comme ça ? » Ce n’est sûrement pas la motivation première des artistes, mais quand on ne s’y connaît pas un peu, je suppose qu’il est facile de penser à cela.

Quand on est un minimum doué ou qu'on a déjà réussi à se faire un nom, l'art est sûrement l'un des domaines où il est facile de se faire de l'argent rapidement, beaucoup d'argent. Malheureusement, je ne rentre dans aucune des deux cases et je suis presque sûre que même avec un peu d'entraînement, je n'arriverais pas à y parvenir. Il ne me reste donc qu'une seule option : celle de mettre à profit Elliot et Leo, dans l'espoir que leur passion pour le dessin perdure et que l'une de leur toile, aussi abstraite soit elle, plaise à un collectionneur – ou n'importe quelle autre personne qu'il faut rencontrer dans ce domaine pour être reconnu. « Ça pourrait payer n'importe quelle université. » Dis-je, alors que ma sœur énonce le prix de la peinture qui se trouve face à nous. S'il est possible de se faire beaucoup d'argent avec l'art, je pense qu'il est malheureusement aussi possible de se retrouver en faillite à cause de ça. Ce n'est pas un univers où les chances sont égales : si tu ne te donnes pas un minimum pour te faire un nom, alors tu peux continuer à faire des toiles magnifiques dans ton garage, sans jamais réussir à être vu par une centaine de personnes. Même si maintenant, les réseaux sociaux aident sûrement ce genre de personnes. Sans se déplacer, il reste possible de montrer des choses à des individus qui se trouvent parfois à des milliers de kilomètres. Néanmoins, malgré cette facilité à se faire de l’argent dans certains cas, Robin ne se serait jamais lancée dans une telle carrière. Même si elle aime l’art, elle est bien plus douée avec un instrument qu’avec un pinceau. Pour le coup, je la reconnais plutôt bien. Je n’ai certainement pas assisté à tous ses concerts, mais je l’ai déjà vu jouer ou chanter et cela a toujours été un plaisir pour mes oreilles. « Ce n’est pas non plus un domaine évident. » À croire que c’est le côté artistique qui fait cela : soit tu gagnes beaucoup, soit des misères. Rares sont les fois où il existe un juste milieu. C’est un peu injuste, pour les autres artistes, mais aussi pour les gens dits plus normaux. Certains métiers mériteraient une paye bien plus grosse que certains peintres. « J’ai comme l’impression que notre tour touche bientôt à sa fin. » Dis-je, alors que nous pénétrons dans la dernière pièce. Depuis tout à l’heure, les enfants sont au centre de notre discussion et pourtant, nous ignorons leurs avis sur les tableaux qui nous entourent. Par curiosité, je viens donc demander à Elliot la toile qu’il préfère. Il regarde rapidement autour de lui et se dirige vers une peinture bien plus remplie que celle de l’autre pièce. « Visiblement, il a des exigences élevées. Je vais peut-être voir avec Eden pour qu’il continue l’école encore quelques années. » Dans tous les cas, je ne l’aurais pas laissé arrêter avant le lycée et encore.. mais autant profiter de cette échange pour plaisanter un peu.

Les différentes salles traversées et la pause que nous nous sommes accordés nous permettent d’aborder différents sujets de conversation. Les deux derniers traitent de l’argent qu’une simple tâche sur un tableau peut rapporter et des métiers, bien que passionnants, qui ne permettent pas toujours d’arriver à ce niveau-là. C’est bien dommage, mais quand il y a une passion derrière, c’est le plus important. Par chance, comme elle le souligne, c’est le cas de ma sœur : elle aime son métier et ne regrette pas son choix. Malgré ce qui a pu se passer dans ma vie, des bureaux en haut des tours d’affaire de Wellington au café d’Island Bay, je referais exactement les mêmes choix si on me le demandait. Je me lève chaque matin avec la joie de faire mon métier et c’est bien ça le plus important. Arrivés dans la dernière salle de notre visite, je demande à Elliot ce qu’il préfère et son choix se porte sur une toile un peu plus complexe que celle de tout à l’heure – ravie de voir que ce n’est pas une tâche qui l’intéresse le plus. Selon ma sœur, c’est aussi un tableau qui fait partie de ceux qui se vendent cher. « En plus ? Je crois que je vais devoir me préparer à ce qu’il m’en fasse voir de toutes les couleurs.. » Je plaisante bien sûr. Elliot n’a pas été élevé dans ce sens, alors j’ai espoir pour qu’il apprécie la valeur des choses, même quand celles-ci ne coûtent pas un bras. Cependant, il ne faut pas oublier qui est son père : il serait dommage que son attrait pour les objets hors de prix lui viennent de ses gênes. « Espérons-le. Et même s’il ne vend pas de toiles pour payer son université, je ferais en sorte qu’il y aille, si c’est ce qu’il veut vraiment. » Ne me servant pas de l’intégralité de l’argent qu’Archie lui verse chaque mois – je n’en ai plus forcément besoin avec mon travail, je place le surplus sur des comptes à leur nom, dans le but que ça serve plus tard, quand le moment des grandes écoles sera arrivé par exemple. Notre tour se termine, nous ramenant à l’endroit où tout a commencé tout à l’heure. Retrouvant l’accueil, Elliot et Leo s’agitent et se précipitent vers la sortie. Rapidement, je les rappelle à l’ordre. « Restez ici les garçons ! » Le plus grand s’arrête, alors que le plus petit revient vers moi, désireux que je le prenne dans mes bras. S’il préfère ce contact à la poussette, c’est à se demander si j’ai bien fait de la trimbaler avec nous depuis tout à l’heure. « En arrivant, nous avons vu un marchand de glace. Je leur ai promis que nous nous y arrêterions en repartant. Ça te dit ? » Ils ont eu l’occasion de grignoter un peu tout à l’heure, mais malgré ça, je sais que leur gourmandise leur soufflera de demander quand on repassera devant, alors autant prendre les devants.