there lived a certain man in russia long ago → riley

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He was big and strong, in his eyes a flaming glow Most people looked at him with terror and with fear But to Moscow chicks he was such a lovely dear He could preach the Bible like a preacher Full of ecstasy and fire But he also was the kind of teacher Women would desire

Une fois n’est pas coutume, c’est Robin qui était retenue au bureau. Enfin, au musée. Depuis qu’elle était maman, elle évitait les heures supplémentaires autant que possible. D’autant qu’elle savait très bien que son mari, de son côté, ne pouvait pas toujours en faire autant, lui. A cause des déplacements que lui imposait parfois son métier de photographe de mode. Il fallait donc bien que quelqu’un s’occupe de leur fille en dehors des heures d’ouverture de la crèche. Et oui, certes, Robin avait sa mère et tout une ribambelle de frères et sœurs qui se proposeraient très certainement de jouer les baby-sitters de temps à autres mais ça ne cadrait pas tellement avec la vision qu’elle se faisait d’une bonne mère. Alors le travail passait clairement au second plan depuis environ deux ans. Sauf ce soir, donc. Avant de se remettre au travail sur une toile qu’elle ne pouvait pas emporter chez elle et qui s’avérait être un véritable casse-tête à restaurer, elle avait passé un coup de fil à Matt pour lui demander s’il pouvait gérer Harper tout seul, ce soir. Ça n’avait pas paru lui poser de problème – ce n’était jamais le cas, il adorait s’occuper de la petite. Puis elle put reprendre où elle s’était arrêtée, l’esprit tranquille. Une petite demi-heure encore alors qu’elle entendait le bruit des va-et-vient des gens qui s’en vont dans le couloir derrière la porte de son atelier par-dessus la musique qu’elle mettait toujours en bruit de fond pour travailler. Puis, sans crier gare et d’un geste rageur, Robin envoya valser le pinceau qu’elle tenait en main dans un coin de la pièce. Celui-ci rebondit, parsemant tout ce qui l’entourait de petites taches de peinture – mais on n’était plus à ça près, son atelier ressemblait à s’y méprendre à celui de n’importe quel peintre ou de n’importe quel sculpteur. Elle n’y arrivait pas. Elle avait besoin de faire une pause. Ce qu’elle se décida à faire, attrapant son sac au passage pour se rendre à la machine à café. Les couloirs et les salles du musée étaient vides – ou presque puisque le personnel d’entretien était déjà à l’œuvre -, mais tout était encore éclairé. Une chance. Sur place, elle chercha une pièce au fond des poches de son sac – d’ailleurs, elle le fit toutes avant d’en trouver une – qu’elle inséra ensuite dans la fente de la machine. Et puis, tant qu’elle était là, autant se prendre un Snickers au distributeur d’à côté. Aucune idée de pour combien de temps elle en aurait encore et ça lui brisait le cœur parce que Matt avait très probablement dû passer derrière les fourneaux à l’heure qu’il était. Relevant la tête après avoir récupéré sa barre chocolatée, elle manqua avoir une attaque.
« Tiens, salut Riley ! Tu m’as fait une de ces frayeurs, je croyais qu’il n’y avait plus que moi. »@Riley Carvalho

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Être au musée est quelque chose qui me remplit de joie. Je suppose que quand ce sentiment concerne un lieu de travail, c'est une bonne chose. Je prends toujours plaisir à venir ici et non pas seulement parce que je reçois une paie à la fin du mois. Néanmoins, de toutes les journées que je passe ici, j'ai une préférence pour celles où je suis du matin. Généralement, il n'y a moins de monde et les personnes qui parcourent les pièces du musée sont là par passion. Et puis.. sans mentir, ceux qui viennent le matin traînent beaucoup moins à la fermeture. Ce soir, j'ai l'impression qu'ils le font exprès, qu'ils font tout pour ne pas partir, pour me fuir et autant dire que je n'ai jamais été très bonne au jeu du loup. Quand j'arrive enfin à mettre tout le monde dehors, je me lance dans un rapide tour du musée pour m'assurer qu'il n'y a pas un petit malin qui s'est caché quelque part. Et à défaut de trouver un adolescent, amusé par sa blague, mon chemin croise celui d'un sac abandonné. Je regarde autour de moi, à la recherche de son propriétaire, mais personne ne semble y porter attention, pas même le service de ménage qui vient d'arriver. Je me saisis de l'objet et me lance dans un nouveau tour du musée pour trouver quelqu'un à qui refiler le sac, poussant même ma visite aux pièces réservées aux employés. C'est d'ailleurs dans l'une d'elle que je croise la route de Robin, une restauratrice qui semble faire des heures supplémentaires. « Oh. Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur. » Surtout que je n'ai pas vraiment la carrure de la personne effrayante. Mais je suppose qu'il existe des surprises partout. Même si je suis actuellement sur mon lieu de travail, vu l'heure qu'il est, je préfère me justifier auprès de Robin. « J'ai trouvé un sac dans une salle et je voulais voir s'il appartenait à quelqu'un qui était éventuellement venu faire une pause ici. » Ça ne justifierait pas d'oublier ses affaires au plein milieu d'une salle du musée. Ou presque, le sac était posé au pied d'un banc – en dessous quand on y réfléchit bien. « Il n'est pas à toi ? » J'émets un doute sur cette hypothèse, mais ne sait-on jamais. Surtout que ça m'arrangerait qu'elle réponde oui : le sac rendu à sa propriétaire, je pourrais aller récupérer mes affaires aux casiers et partir d'ici. « J'espère que ce n'est pas à un visiteur. » Ou pire, que c'est un sac abandonné. Mais étrangement, il y a encore quelques secondes, ce n'est même pas une hypothèse qui m'a traversé l'esprit et j'espère bien que ce n'est pas ça, sinon je suis presque sûre que je pourrais passer la soirée ici pour fournir des vidéos aux policiers.

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D’un geste de la main et avec un sourire, Robin balaya l’excuse de Riley. Elle n’avait pas besoin de s’excuser puisqu’elle avait tout autant le droit d’être là qu’elle. C’est alors que sa collègue lui expliqua avoir trouvé un sac dans une des salles. Sous l’effet de la perplexité, les sourcils de la jeune maman se froncèrent. Probablement à cause de ce que ça pouvait sous-entendre si jamais il n’appartenait pas quelqu’un qui travaillait ici ou qui l’avait tout simplement oublié par mégarde. Ne se rappelant pas avoir perdu quoi que ce soit ces derniers temps, elle jeta tout de même un coup d’œil au sac que Riley était en train de lui montrer puis secoua la tête. Non, il ne lui appartenait pas. La jeune femme lui fit alors part de sa crainte qu’il soit la propriété d’un visiteur. C’est vrai que ça serait un problème, surtout si le visiteur en question ne s’apercevait de sa perte que sur le tard et qu’il essayait de revenir après la fermeture pour récupérer ses clefs ou son téléphone. Avant de penser tout de suite au pire, c’est vrai que c’était une option.
« C’est vrai que ça pourrait être embêtant… Je peux y jeter un coup d’œil ? »
Elle désigna l’objet du délit du doigt avant d’en faire quoi que ce soit. Son intention n’était bien évidemment pas de fouiner et encore moins de voler mais s’il y avait ne serait-ce qu’une pièce d’identité à l’intérieur, elles pourraient remonter la piste et peut-être parvenir d’une manière ou d’une autre à contacter le ou la propriétaire et lui proposer de passer récupérer son bien avant qu’elles ne ferment boutique. Une fois qu’elle eut obtenu l’accord de Riley, elle s’empara du sac et l’ouvrit. Bon, pas de bombe déjà, c’était une bonne chose. En revanche, en l’ouvrant d’autant plus pour essayer de voir s’il contenait un portefeuille, elle ne vit que des liasses de billets. Beaucoup de liasses. D’un coup sec, elle referma alors la fermeture Eclair comme si celle-ci venait de lui brûler les doigts et, un peu paniquée par ce que tout ça pouvait potentiellement impliquer, regarda Riley.
« Euh… Y a que de l’argent là-dedans. Beaucoup d’argent, j'ai l'impression. »
Se mettant à faire les cent pas, elle réfléchit intensément à ce qu’on était censés faire dans un moment pareil.
« Je sais ! Je connais quelqu’un à la police, je crois que c’est lui qu’on devrait appeler et à qui on devrait le remettre. »
Vite, avant que des ennuis ne leur tombent dessus.@Riley Carvalho

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Trouver Robin dans la salle de repos me réjouit : avec un peu de chance, ce sac est le sien et elle est actuellement en train de le chercher. Malheureusement non, je déchante rapidement lorsqu’elle m’affirme que ce n’est pas à elle. Merde.. je vais devoir continuer mes recherches et espérer qu’une autre personne se cache quelque part dans le musée pour pouvoir lui rendre rapidement ce qui lui appartient avant de rentrer chez moi. Visiblement plus courageuse que moi, Robin se propose pour l’ouvrir et pour y jeter un coup d’œil. Sur un malentendu, peut-être que nous y trouverons des informations pour remettre le sac à son propriétaire. Ce serait trop beau pour être vrai, je le sais et la réaction de la restauratrice d’œuvres d’art me le confirme. Quelques secondes seulement après avoir ouvert l’objet, elle le referme. Est-ce qu’elle a vu un corps dedans ou un morceau de corps ? Non.. je ne dois pas aller dans ce sens, sinon je ne vais pas m’en sortir et mes pensées négatives vont rapidement se multiplier. De l’argent ? C’est déjà mieux, mais est-ce vraiment rassurant pour autant ? « Beaucoup comment ? Le sac en est rempli ? » Si elle fait référence à la police, ce n’est pas bon signe. Est-ce une bonne chose d’en arriver là ? Je ne sais pas, peut-être qu’il est possible de se débrouiller sans ça. « Mais.. personne ne laisserait autant d’argent sans surveillance, non ? » Je pose cette question, mais j’ai déjà la réponse. Même la personne la plus riche de la ville ne voudrait pas perdre de l’argent comme ça, aussi bêtement. « Après, je ne sais pas si une personne censée viendrait vraiment se promener avec un sac plein de billets au musée de la ville.. » Surtout qu’il était caché, en quelque sorte. Les scénarios en tout genre se créent dans mon esprit. Plus négatifs que positifs, cela me fait penser que je commence doucement à paniquer. Si l’argent dans ce sac a effrayé Robin, alors je n’ose pas imaginer ce que certaines personnes pourraient faire pour le récupérer. « Je viens d’entendre un bruit. » C’est plus fort que moi : je ne peux pas m’empêcher d’angoisser. C’est peut-être bête de ma part de réagir comme cela et peut-être qu’il y a une explication rationnelle à tout cela, mais je suis une femme qui a vu une telle quantité d’argent que dans les films et ce sont rarement les gentils qui se promènent avec un tel sac.

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A la première question de sa collègue, Robin hocha la tête. Rempli d’argent, oui. Elle n’avait certes pas poussé la fouille plus loin que ça, mais elle était à peu près sûre que ce sac ne contenait rien d’autre. Pire : s’il contenait autre chose, elle ne voulait pas savoir ce dont il s’agissait et encore moins mettre la main dessus, toute gantée qu’elle soit. La seule idée qui lui venait en tête sur le moment étant une arme. Justement parce que rien d’autre ne lui venait en tête pour le moment, elle ne voyait qu’une issue à ça, appeler les autorités compétentes dans un cas pareil. A savoir la police. C’est en tout cas ce qu’elle supposait. C’est qu’elle n’avait pas tellement envie d’être mêlée à une histoire de vol. Parce qu’il ne pouvait s’agir que de ça, n’est-ce pas ? Qui d’autre que des voleurs pourraient bien se balader avec un sac rempli d’argent en petites coupures ?
« Hm, je suppose que quelqu’un devait laisser ça là pour que quelqu’un d’autre vienne le récupérer avant la fermeture, seulement cette personne a dû avoir du retard, pour une raison ou pour une autre. »
Peut-être bien qu’elle se faisait des illusions et que ça n’avait strictement rien à voir, mais elle était pratiquement convaincue du contraire. Le plus triste dans tout ça, c’est que l’instinct de Robin ne se trompait que très rarement. D’où la nécessité d’appeler rapidement la police. Et c’est ce qu’elle s’apprêtait à faire, voyant bien que Riley se mettait tout doucement à paniquer, il fallait donc bien que quelqu’un prenne les choses en main, quand celle-ci lui fit remarquer qu’elle venait d’entendre du bruit. Se figeant, la jeune maman tendit l’oreille pour voir si elle l’entendait aussi ou si tout ça ne se passait que dans la tête de la jeune femme. Elle aurait préféré que ça soit le cas, elle aurait pu gérer une crise de panique sans trop de mal, mais non. Elle aussi l’entendait. Quelqu’un en train de s’acharner pour ouvrir la porte d’entrée du musée. C’est à ce moment-là que Robin commença à paniquer un peu, elle aussi.
« Merde… Qu’est-ce qu’on fait ? Quelqu’un de l’équipe d’entretien a dû verrouiller en arrivant donc on est plus ou moins à l’abri pour le moment, mais s’ils décident de forcer le passage… »
Aucune envie de terminer cette phrase. Notamment parce qu’à leur place, elle voudrait à tout prix récupérer ce sac, que le musée soit fermé ou non.@Riley Carvalho

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Avant aujourd’hui, s’il y avait bien un endroit où je me sentais à l’aise et en sécurité – en dehors de chez moi, c’était ici, au musée. Mais vu les récents événements, je vais peut-être devoir revoir tout cela. Avec ce sac rempli d’argent, une multitude de questions commencent à traverser mon esprit. À qui appartient-il ? D’où vient l’argent ? Quand a-t-il été déposé ? Est-ce que cet événement est déjà arrivé avant ? Est-ce que quelqu’un est de mèche ? Je commence doucement à psychoter et j’en ai bien conscience. Ce n’est malheureusement pas une bonne chose, car c’est comme cela que le pire peut se produire : plus j’aurais la tête loin de la réalité et moins je serais capable d’agir comme il le faut au bon moment. D’ailleurs, peut-être que nous dramatisons pour rien. C’est possible, non ? Cette hypothèse traverse rapidement mon esprit, comme pour me rassurer, mais ce que souligne Robin a bien plus de sens. Un sac avec de l’argent ne peut pas être là sans raison – même les personnes les plus riches ne se promènent pas avec autant de billets en petites coupures. Mais pourquoi le musée ? Ça, je n’arrive pas à comprendre. Pour éviter les vols, chaque salle possède des caméras, alors en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la police sera sûrement capable de retrouver les coupables. Enfin pour ça, il faudrait encore qu'elle arrive et avant que Robin ait le temps d'appeler les renforts, j'entends un bruit. Et forcément, dans une telle situation, je ne peux qu'imaginer le pire. Est-ce seulement moi ou simplement la réalité ? C'est une autre question ça. Et à en voir la réaction de ma partenaire, au bruit qu'elle semble aussi entendre, je ne suis pas si folle que ça. Ce qu'on fait ? De nous deux, c'est elle qui paraissait la plus clame, alors je pensais que ce serait elle qui nous sortirait de toute cette histoire. « Est-ce que tu as appelé la police ? » Plus nous les appellerons tôt et plus ils auront une chance d'arriver vite – s'ils nous prennent au sérieux. « Les agents d'entretien sont toujours là. J'espère qu'il ne leur arrivera rien. » Comme le sac était posé au sol, sous un banc, les ravisseurs, ou qui qu'ils soient, pourraient croire que les employés s'en sont débarrassés. Pour un tas de billets comme celui qui semble présent dans le sac, je suppose qu'ils seraient prêts à faire du mal à ceux qui se trouvent sur leur chemin. Aux agents d'entretien, mais à nous aussi. C'est peut-être l'occasion d'être un peu égoïste pour une fois, non ? « Il y a une autre porte ici, mais je ne l'utilise jamais. Peut-être que nous devrions l'utiliser, histoire de ne pas revenir sur nos pas. » Sur les miens surtout et sur l'endroit où j'ai trouvé le sac. Plus nous nous éloignons et moins ils auront de chances de le récupérer.

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Appeler la police, oui, c’était le plan. Robin avait tellement de choses qui lui passaient par la tête sur le moment qu’elle en avait oublié qu’elle avait emporté son sac et donc par extension, son téléphone aussi, avant de quitter son atelier. Heureusement que Riley était là pour la rappeler à l’ordre. Ce qui était stupide au fond puisque la jeune maman ne quittait plus son téléphone depuis la naissance de sa fille mais bon, dans le feu de l’action… Sortant donc l’objet d’une poche de son sac, elle entreprit de chercher le numéro de Jax dans son répertoire et, une fois trouvé, l’appela. Elle laissa sonner le temps que sa collègue lui rappelle que les agents d’entretien étaient toujours là et qu’ils étaient potentiellement en danger. Plus qu’elles, étant donné qu’ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui était en train de se passer, eux. Les laisser dans le flou total n’était peut-être pas une bonne idée mais une chose à la fois. Personne ne décrochait. Soit son coéquipier avait déjà du pain sur la planche, soit il avait décidé de mettre le travail de côté après ses heures de service puisque, si elle ne se trompait pas, lui aussi venait tout juste de devenir papa. Ça ne serait donc pas elle qui lui jetterait la pierre à ce sujet. Non, par contre il fallait quand même bien admettre que ça tombait plutôt mal. Quand elle tomba sur la boîte vocale, elle raccrocha sans laisser de message : trop long à expliquer par messages interposés. Secouant la tête avec dépit, elle soupira.
« Ça ne répond pas. Mais je peux encore essayer un numéro. »
Celui de l’inspecteur qui l’avait traînée dans cette histoire de consultante pour la police. Mais, à son grand regret, là non plus, personne ne décrocha. Nouveau soupir.
« Rien non plus. Je veux pas dire mais ils sont en train de contribuer à ce fameux cliché qui voudrait que la police n’est jamais là quand il le faut. »
Avec quelle excuse d’ailleurs ? Y avait-il un match de rugby ce soir ? Robin préférait ne même pas y penser sous peine de s’énerver. Là-dessus, Riley lui parla d’une porte qu’elle n’utilisait jamais. Très bien mais sur quoi donnait-elle ? Telle était la question.
« Et où mène-t-elle ? Dehors ? Mais oui, empruntons-la si tu penses que c’est pertinent. En revanche, je crois que je m’en voudrais de laisser les autres dans le pétrin. Tu crois qu’on peut leur passer une annonce pour leur dire de ne pas ouvrir et d’essayer de trouver un moyen de sortir de là fissa ? »@Riley Carvalho

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Est-ce que je voudrais être ailleurs qu'ici, à ce moment précis ? Bien sûr, qui ne le voudrait pas dans ma position. Malheureusement, je suis bloquée ici, avec Robin. Dans cette situation, être accompagnée est sûrement une bonne chose : sans ma partenaire, je crois que j'aurais commencé à paniquer – un peu plus que ce qui est déjà en train d'arriver – et j'aurais certainement pris une mauvaise décision. Nous sommes enfermées dans cette pièce et Robin va appeler la police, nous maîtrisons plutôt bien les choses, non ? Enfin ça, c'était avant que ses appels restent sans réponse. Ils étaient notre solution de repli, qu'est-ce que nous allons bien pouvoir faire sans eux. « Est-ce que tu crois qu'ils sont de mèche ? » Avec un peu d'argent, il est possible d'acheter n'importe qui. Enfin, je crois. Et puis, ce ne serait certainement pas la première fois qu'un policier est pourri – il faut croire que leur métier ne paye pas toujours rien. Lorsque je propose d'emprunter la deuxième porte de cette pièce, la femme est prête à me suivre. Mais cela voudrait dire que nous laissons derrière nous des agents d'entretien qui n'ont malheureusement rien demandé non plus. Sauver notre peau au détriment de celle de quelqu'un d'autre, ce n'est visiblement pas quelque chose qui fait partie de notre vocabulaire. Mais que pouvons-nous faire ? Les prévenir, comme le propose Robin. « Passer une annonce ? Au micro, comme quand nous annonçons la fermeture du musée ? » Pour faire passer un message, dans toutes les pièces de l'établissement, c'est sûrement le plus simple. Mais c'est un peu à nos risques et périls, non ? « Ce n'est pas un peu risqué de faire cela ? Nous risquons de les énerver. Il faut aussi arriver à atteindre le micro. » Et si les ravisseurs ont connaissance de toute l'histoire, du fait que nous avons l'argent, cela risque peut-être de les énerver. Je ne sais pas, je ne sais plus – si j'ai vraiment su un jour. « Ou alors, dans l'optique où ceux qui veulent cet argent nous entendent, nous pourrions peut-être les diriger vers une mauvaise piste. » Avec ce sac en notre possession, peut-être que nous sommes celles qui ont les cartes en main. Nous avons l'argent, nous connaissons le musée et à un moment, si la police décide de se réveiller, nous aurons aussi du soutien. Trois éléments qui ne peuvent qu'aider pour que cette soirée se termine bien, non ? Oui, j'essaye de me rassurer comme je peux, mais c'est sûrement mieux que de m'asseoir dans un coin de la pièce à attendre que le temps passe et que des voyous viennent récupérer leur butin sans même savoir ce qu'ils pourraient nous faire.

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La police néo-zélandaise ? De mèche avec de possibles trafiquants d’argent – et sûrement d’autre chose encore ? Robin avait envie de répondre que nooon, jamais de la vie, voyons. Mais maintenant qu’elle y pensait, c’était peut-être l’explication la plus plausible concernant le taux de criminalité si bas du pays. D’autant qu’elle-même, au cours d’une de ses enquêtes, avait déjà eu à faire à un flic véreux, à deux doigts de prendre sa retraite, se sentant intouchable. Et il avait bien failli l’être… Mais elle ne pouvait croire que Jax en faisait partie. Ou alors à son insu… Bref, la jeune maman laissa passer quelques secondes de réflexion avant de finalement secouer la tête.
« Non. En tout cas pas eux, mais peut-être d’autres... »
Et peut-être aussi que ce n’est pas une bonne idée d’appeler le numéro d’urgence, du coup. Tant de questions pour si peu de réponses. Le pire dans tout ça, c’est qu’elles ne pouvaient pas se permettre de perdre de temps, il fallait qu’elles trouvent un moyen de s’éclipser. Sans attirer l’attention mais surtout avec le sac d’argent, si possible. Encore qu’elles pourraient tout à fait le laisser là et juste s’enfuir. Ça ne les regardait peut-être pas, après tout. Mais avant ça, Robin préférait quand même essayer de prévenir le personnel venu nettoyer le musée après la fermeture. Et pour ce faire, elles pouvaient toujours essayer de leur faire passer une annonce. Au micro. Oui, c’était peut-être un peu idiot comme idée mais elle ne voyait pas comment s’y prendre autrement. Méditant la question, elle acquiesça.
« Oui, quelque chose comme ça. Ou bien on tire l’alarme incendie en partant, peut-être que la sirène du camion de pompiers suffira à effrayer tout le monde. »
Pire idée encore, peut-être. D’autant qu’elle est pratiquement sûre que c’est passible d’une amende, mais d’un autre côté, c’était bien connu que les secours arrivaient plus vite quand on criait au feu qu’à l’agression… C’est alors que Riley eut une idée. C’était peut-être dangereux mais ça valait peut-être aussi la peine d’essayer d’attirer les trafiquants dans un piège. Ou plutôt sur une fausse piste car il n’existait pas vraiment de pièges à proprement parler dans ce musée, hormis peut-être dans la section médiévale mais ce n’était jamais que des reproductions.
« Tu crois que c’est faisable ? Si tu penses que oui, je te suis. Mais il va falloir qu’on prenne une décision rapidement, je le crains. »@Riley Carvalho

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Ni elle, ni moi, ne nous attendions à nous retrouver dans une telle situation ce soir. Alors naturellement, nous émettons plusieurs idées, dans l'espoir de se sortir d'ici au plus vite et en un seul morceau. Island Bay est une banlieue plutôt calme, qui pourrait avoir envie — ou besoin — d'y cacher un sac rempli de billets ? Après l'évocation de la police et plusieurs appels laissés sans réponse, Robin propose de nous rendre au niveau du micro d'accueil pour prévenir les agents d'entretien de ce qui se passe. Oui, pourquoi pas. Même si cela m'effraie un peu de devoir nous dévoiler auprès de ceux qui recherchent l'argent. Il reste l'alarme incendie, qui pourrait facilement être déclenchée de n'importe où, mais est-ce vraiment une bonne chose ? « Les pompiers ? » Cette idée est soufflée comme ça, pour plaisanter — je le sens — et pourtant, cela me plait. Tirer la sonnette d'alarme et partir en courant, ce n'est pas si mal, non ? Ce n'est pourtant pas cette solution qui est choisie — je suis pourtant presque sure que ça pourrait faire fuir les ravisseurs, à moins qu'ils ne tiennent vraiment à leur sac de billets et dans ce cas, ils finiront par revenir un autre jour. À la place de courir, Robin semble approuver l'idée de tendre un piège à ceux qui cherchent à récupérer le sac. Elle vient de moi et pourtant, elle a un peu été lancée comme ça, sans vraiment être sûre de ce qui est faisable et de ce qui ne l'est pas. Pouvons-nous vraiment les piéger ? Ou peut-être sont-ils plus intelligents que ça ? Je suppose que nous aurons une réponse à ces questions qu'une fois que nous serions passées à "l'attaque". C'est donc maintenant que les choses sérieuses commencent ? Que pouvons-nous faire pour être plus malignes qu'eux ? Nous connaissons l'endroit comme notre poche — ou presque, alors c'est forcément un bon point pour nous. Nous avons l'argent aussi, en cas de problème, ça nous laisse dans une position de force, non ? Même si pour le coup, je préférerais ne pas connaître la réponse à cette question aujourd'hui. Après ça, que pouvons-nous faire ? Allons-nous faire un remake de "Maman j'ai raté l'avion" ? Je ne l'espère pas, surtout que nous risquons de manquer de matériel à un moment. « Allons jusqu'au micro déjà. Nous aviserons après. » Une fois arrivée là-bas, si nous y arrivons bien, nous pourrons alors informer les agents d'entretien et/ou jouer un peu avec les méchants. Jouer est sûrement un mot un peu confiant et même si je le trouve amusant pour l'instant, je risque de rapidement déchanter lorsque nous devrons passer à l'action. « Je proposerais bien de laisser le sac ici, dans un casier, en sécurité, mais sans lui, nous n'avons plus vraiment de défense. » Mis en lieu sûr, les propriétaires — sûrement malintentionnés — du sac ne pourront pas le récupérer, mais si nous le gardons avec nous, alors ils seront peut-être plus indulgents. C'est donc avec la poche que nous partons en direction de la salle où se trouve le micro. Habituellement, je n'y vais pas. Mais là, étrangement, je connais le chemin comme si j'y allais tous les jours. Nous longeons les murs, à pas de souris, comme le feraient de vrais espions. Lorsque nous entendons du bruit, nous nous arrêtons, dans l'espoir de devenir invisibles, puis nous repartons, quand le chemin est dégagé. Après quelques minutes, nous arrivons enfin du place. « Une bonne chose de faite ! Est-ce que tu as pu réfléchir à quelque chose pour la suite du plan ? »

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Le problème de Robin, c’est qu’elle avait regardé beaucoup trop de films pour pouvoir ne serait-ce que penser normalement dans une situation telle que celle-ci. Mener les voleurs sur une fausse piste parce qu’elles connaissaient bien mieux le musée qu’eux était certainement la pire des idées ; celle qui les mettait le plus en danger aussi, sûrement. Mais que faire d’autre ? Fuir avec l’argent ne lui semblait forcément être une bonne idée non plus, notamment parce qu’elle était maman et qu’elle ne pouvait pas se permettre de partir en cavale des fois que son nom serait connu de ces gens. Alors qu’au moins, s’ils étaient appréhendés, la question ne se posait pas : personne ne partirait à sa recherche. Sauf peut-être d’autres complices mais Robin n’avait vraiment pas envie de penser sans quoi elle risquait fort de rester totalement pétrifiée. N’en menant vraiment pas large, elle finit par acquiescer. D’abord arriver jusqu’au micro, on verrait ensuite.
« Non, non, on va le garder avec nous et si jamais on en arrive à un point où ils nous mettent la main dessus, on les menacera de les jeter à la déchiqueteuse, ça nous fera gagner du temps. »
S’entendant parler, la jeune maman avait véritablement l’impression d’être dans un film. Sauf que ce n’était pas le cas et que leur vie était tout de même un peu en jeu. Encore une fois, mieux valait ne pas trop s’attarder là-dessus. Sans trop se poser de questions, elle suivit Riley en l’imitant : s’arrêtant là où elle s’arrêtait, à peu feutrés là où la jeune femme croyait nécessaire de le faire et ainsi de suite. Jusqu’à arriver à la salle où se trouvait le micro. Un endroit où elle non plus ne mettait jamais les pieds, cela va sans dire. Là-dessus, sa collègue lui demanda si elle avait pu réfléchir à un stratagème sur le chemin. Elle aurait aimé pouvoir répondre que oui, bien sûr, elle avait le meilleur des plans en tête et le lui partager mais au lieu de ça, elle balbutia :
« Euh… Alors en fait, je me dis que le mieux à faire, c’est peut-être de parvenir à les enfermer dans une pièce. Je sais pas comment et je sais pas laquelle non plus. Mais ça nous laisserait l’occasion de nous éclipser pour nous rendre directement au commissariat pour les leur livrer. »
Décidément, Robin avait beaucoup de mal à croire que ces mots sortaient de sa bouche. Et pourtant…
« Tu crois que c’est faisable ? »@Riley Carvalho

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ain't no sunshine when she's gone it's not warm when she's away ain't no sunshine when she's gone and she's always gone too long anytime she goes away

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**○ inscrit le** : 23/06/2016

there lived a certain man in russia long ago
crédit/ tumblr ✶ robin

Nous sommes toutes les deux d’accord pour garder le sac – au moins, ça rend la mission plus agréable. Il serait quand même dommage de ne pas s’entendre, alors que nous nous sentons toutes les deux bloquées dans cette pièce, avec cet argent. Pour l’instant, hormis ce détail, nous ne savons pas encore quoi faire. Du moins, pas exactement. Même si nous avons une idée générale de ce qui peut être mis en place, nous ne sommes pas encore décidées sur toutes les étapes. Nous avons encore un peu de temps pour ça, puisque nous devons nous rendre jusqu’au système de sonorisation du musée. Dans le silence et un pas après l’autre, pour ne pas nous faire remarquer plus que nécessaire, nous arrivons à destination. Maintenant que nous avons avons réalisé la première partie du plan, il est tant de déterminer la suite. « Une pièce ? Mais laquelle ? » Pour déterminer ça, nous sommes deux et nous avons quelques minutes devant nous. Juste quelques-unes, car si nous profitons un peu trop du temps qui passe, alors nous allons nous faire attraper à notre propre piège. « Dans l’idéal, il ne faut qu’une porte dans cette pièce. » Une seule solution pour eux de s’échapper, et surtout, beaucoup moins de travail pour nous, pour la surveillance ou même pour réussir à bloquer la porte. Car c'est quelque chose que nous devons prendre en compte aussi : est-ce que les portes se ferment avec une clef ? Où la trouver ? Et si ce n'est pas le cas, alors comment arriverons-nous à les enfermer à l'intérieur ? « Toutes les salles de rangement cochent cette case. Mais il n'est peut-être pas très judicieux de mettre ces hommes avec des œuvres d'art. » Ils seraient capables de couper les tableaux, de les rouler et de les glisser dans leurs sacs – même s'ils n'iront pas bien loin si le plan fonctionne et qu'ils se font arrêter directement après. « Il y a celle après l'art moderne, elle ressemble à un cagibi, c'est parfait ! » C'en est peut-être un d'ailleurs. Je n'y ai jamais mis les pieds, mais peut-être qu'elle est destinée à ranger les balais et serpillières utilisés par l'équipe d'entretien. « Il ne reste plus qu'à trouver comment les emmener dedans. » Est-ce qu'ils seront suffisant idiots pour y aller comme ça, avec un simple message au micro, sans rien de plus, ou est-ce que nous devrons nous creuser un peu plus les méninges pour arriver à nos fins ? La première solution serait idéale, mais j'ai comme la sensation que nous devons être prévoyantes pour ne pas nous retrouver sans voix après avoir lancé l'annonce. Surtout que nous n'avons qu'une chance : s'ils ne vont pas directement dans la pièce, alors nous nous dévoilerons pour rien.

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**○ inscrit le** : 18/01/2020

there lived a certain man in russia long ago.

He was big and strong, in his eyes a flaming glow Most people looked at him with terror and with fear But to Moscow chicks he was such a lovely dear He could preach the Bible like a preacher Full of ecstasy and fire But he also was the kind of teacher Women would desire

Robin avait de ces idées parfois… Enfin, disons que sur le papier, ce n’était pas mauvais mais qu’en pratique en revanche… D’autant qu’elle n’avait pas la moindre foutue idée de comment le mettre à exécution, son plan. Les enfermer dans une pièce, oui, c’était bien beau mais encore fallait-il en trouver une qui fasse l’affaire. Et espérer que ces types soient assez débiles pour ne rien voir venir. Mais disons qu’au moins, ils ne peuvent pas se douter qu’à l’intérieur de ce musée se trouvent deux femmes qui ont tout compris de leur plan et tentent de le déjouer d’une manière ou d’une autre. Donc, elles peuvent encore compter sur l’effet de surprise. Quand Riley lui demanda quelle pièce, elle chercha de son côté aussi. Il en fallait une avec une seule issue pouvant se verrouiller de l’extérieur. Ce qui était assez fou, c’est qu’elles se trouvaient dans un musée. Où les œuvres exposées pouvaient valoir des millions. Alors elle était à peu près sûre que le système de sécurité devait être bon mais elle ne l’avait encore jamais vu en action. C’était bien ça le problème.
« Hm, on a aucune salle dotée d’un volet de sécurité ou quelque chose qui y ressemble, par hasard ? »
Ça serait trop beau pour être vrai, bien sûr. Qu’à cela ne tienne, Riley semblait avoir une idée : la salle après celle d’art moderne, celle qui ressemblait à un cagibi. Et qui serait parfaite pour leur plan d’après elle. Sans en savoir plus que ça, Robin se contenta d’acquiescer d’un mouvement de tête. Vint ensuite l’épineuse question de comment faire pour les attirer jusque-là. A nouveau, son cerveau se mit à tourner à plein régime et ce n’était peut-être pas l’idée la plus brillante qui germa de tout ça, mais au moins, c’en était une. Sans plus s’émouvoir, la jeune maman se mit à vider le sac en retournant son contenu à même le sol.
« On a des flyers qui pourraient ressembler à des liasses de billets ? On va le remplir de ça et j’irai le déposer ensuite dans la pièce. Puis quand je reviendrai, on s’enfermera ici et on attendra qu’ils le trouvent, leur foutu sac, pour refermer la porte sur eux. »
Elle avait décidément l’impression de vivre une scène d’un de ces films d’action qu’elle regardait parfois. Et elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était du suicide. Dans tous les cas, elle venait de trouver son bonheur et commençait déjà à remplir de nouveau le sac.
« S’ils parviennent à rentrer avant mon retour, tu parviendras à créer une diversion, tu penses ? »@Riley Carvalho

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La première étape de notre plan est une réussite, mais il reste encore à faire le reste, le plus difficile sûrement. Car il faut avouer que traverser le musée, que nous connaissons bien, alors que ces hommes cherchaient encore à comprendre comment rentrer et où le faire, ça ne pouvait être que la partie facile. Arrivées dans cette nouvelle pièce, je questionne Robin sur une possible idée. Elle en a une, peut-être pas encore dessinée du début à la fin, mais c'est déjà ça. Il ne nous manque plus qu'à trouver un endroit pour les piéger et pour ça, la mère de famille s'interroge sur l'existence d'une pièce avec un volet de sécurité. « Je ne crois pas. Et je me dis que s'ils sont un minimum intelligents, ils trouveront le moyen de s'enfuir avant que le rideau ne soit baissé. » À moins qu'il ne se ferme en un fragment de secondes. Je n'ai jamais été dans une telle situation, alors autant dire que j'ignore si c'est un rideau comme ceux que l'on trouve dans les centres commerciaux ou s'il a quelque chose de spécial, quelque chose en plus qui évite aux voleurs de s'enfuir avant la fermeture – ce qui aurait du sens. Si ce n'est pas exactement ce que je propose, j'essaye tout de même d'être réactive sur les idées, histoire que Robin ne soit pas la seule à travailler. J'évoque une pièce qui n'a qu'une porte et où les objets n'ont pas vraiment d'importance, contrairement à des salles où des œuvres d'art sont exposées. Il ne reste qu’à trouver comment les amener dedans et là encore, la mère de famille semble avoir une idée qui se dessine doucement. Alors qu’elle commence à vider le sac pour échanger les billets contre des flyers, je ne peux m’empêcher de bloquer sur le contenu. « Ça fait beaucoup d’argent.. » Je ne saurais dire combien il y a dans ce sac – en dehors maintenant –, car quand nous ne roulons pas sur l’or, que nous avons juste ce qu’il faut, nous n’avons pas la même notion de l’argent. De tout ce que Robin est en train de sortir, je crois que j’ai dû avoir maximum 4-5 billets en ma possession, en même temps. Bref.. si le sac est déposé dans la pièce et que les hommes tombent dans le piège, il reste encore à trouver comment les renfermer et pour le coup, nous allons devoir nous mouiller un peu et fermer la porte nous-même – si nous avions un peu plus de temps, nous pourrions sûrement mettre en place un mécanisme, mais ce n’est pas le cas. « Si ? » Est-ce qu’elle imagine vraiment un scénario où ce n’est pas possible ? C’est sûrement un peu bête, mais je n’ai même pas pensé à ça, comme si nous étions intouchables et qu’un scénario dramatique n’arriverait que si nous étions dans un film. « Je peux lancer le bruit des alarmes de police sur mon téléphone et faire en sorte qu’ils soient entendus au micro. » Je grimace légèrement au moment même où j’évoque cette idée. « Oui.. on a connu mieux. » Je réfléchis encore quelques minutes, histoire de trouver mieux. « Il reste toujours l’alarme à incendie, ça sonne peut-être plus naturel pour des malfaiteurs ? »

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Riley avait très certainement la meilleure attitude : en supposant que ces gens n’étaient pas idiots, ça les obligeait à imaginer des scénarios plus poussés. A concevoir des plans mieux ficelés aussi. Et si par bonheur elles se trompaient et qu’ils étaient réellement des brêles – parce qu’après tout, ils n’étaient toujours pas entrés dans le musée bien qu’ils soient toujours devant la porte et qu’ils en aient manifestement l’intention, quand ça serait tellement plus simple de juste partir pour revenir chercher le sac le lendemain, durant les heures d’ouverture, sans se faire remarquer. Mais qu’en savait-elle, au fond ? Elle n’était pas braqueuse -, elles auraient quand même l’avantage. Supposait-elle, encore une fois puisque Robin ne pouvait faire que des déductions étant donné que ça ne lui était jamais arrivé auparavant et qu’elle espérait bien que ça ne se reproduirait plus jamais. Elle entreprit alors d’échanger les billets contre de vulgaires flyers pouvant faire illusion le temps d’un instant et la remarque de Riley lui fit hocher la tête. C’était sans doute plus d’argent qu’elle n’en avait jamais vu, elle aussi. Travailler dans un musée, c’était vraiment super, mais si vous comptiez là-dessus pour devenir millionnaire, alors vous vous fourriez le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Et avant d’être mariée, Robin avait dû faire quelques concessions, ne serait-ce que pour vivre dans le centre, autrefois. Alors c’est sûr que depuis, les choses avaient quelque peu changé et on pourrait dire qu’elle menait grand train, mais au fond, elle ne voyait jamais la couleur d’un billet, se contentant de tout payer par carte ce qui rendait quand le tout beaucoup moins réel.
« Ouais… C’est sûrement pour cette raison qu’ils tiennent vraiment à le récupérer ce soir plutôt que de revenir demain pendant les heures d’ouverture. »
La jeune maman pensait tout haut mais ça ne lui paraissait pas dénué de sens. Et ça la confortait dans l’idée qu’aussi bancal soit-il, elles n’avaient pas d’autre choix que de mettre leur plan à exécution. Bref, à nouveau, elle acquiesça. C’était effectivement une possibilité qu’ils arrivent finalement à entrer et que ça se passe un peu plus mal que prévu pour elles. Robin n’avait aucune envie d’y penser mais il le fallait bien, notamment pour pouvoir s’en sortir. Quoi qu’il en soit, sa collègue se mit à énumérer les possibilités qui s’offraient à elle.
« L’alarme incendie, peut-être. Je doute fort que l’envie de sauver leur peau prime sur celle de sauver cet argent mais ça vaut la peine d’essayer. »
Puis, prenant le sac et se dirigeant vers la porte, elle se tourna une dernière fois… avant la suivante, on l’espère.
« Allez, j’y vais. Souhaite-moi bonne chance ! »@Riley Carvalho

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