there lived a certain man in russia long ago → riley

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He was big and strong, in his eyes a flaming glow Most people looked at him with terror and with fear But to Moscow chicks he was such a lovely dear He could preach the Bible like a preacher Full of ecstasy and fire But he also was the kind of teacher Women would desire

Comme tout le monde, Robin détestait se sentir impuissante. Mais était-ce réellement le cas ? Bien sûr, la situation était délicate mais pas désespérée pour autant. La jeune maman tenta de mettre un coup de coude à son preneur d’otage. Celui-ci en eut le souffle coupé mais ne lâcha pas complètement prise sur ses cheveux. Pire, maintenant il se méfiait et la laissait moins libre de ses mouvements. Le seul point positif de cette manœuvre, c’est que du coup, par pur réflexe, ce type ne se focalisait plus que sur elle et pas sur Riley à qui ça laissait quand même une bonne longueur d’avance. Et puis ça serait mal connaître Robin de croire qu’elle se laisserait démotiver pour si peu ; non, elle en profita pour marcher sur le pied de ce gars qui au moins se souviendrait d’elle et était bien décidée à continuer de lui mener la vie dure. Même si elle avait quand même épuisé pas mal de ses options pour y parvenir. Puis si la violence physique ne marchait pas, elle pouvait toujours essayer de lui retourner le cerveau, pas vrai ? Qui ne tente rien n’a rien après tout.
« Bon, je sais qu’on est parti du mauvais pied, tous les deux… »
N’attendant pas la suite, il lui répondit que ça serait déjà moins le cas si elle n’essayait pas de les lui écrabouiller. Bien vu…
« Faut me comprendre, vous avez vu la manière dont vous m’avez abordée ? Généralement, je préfère qu’on m’offre un café pour commencer… »
Un peu d’humour ne pouvait pas faire de mal, supposait-elle. Et il faut croire qu’elle avait vu juste puisque sa remarque parvint à lui arracher un petit rire. Peut-être devrait-elle continuer sur cette lancée ? Son instinct lui conseillait d’essayer de faire ami-ami. Ce qui était complètement idiot de prime abord, mais allons-y.
« Je pense que mon amie a dû trouver de l’aide à l’heure qu’il est. Surtout que les vôtres sont encore coincés dans les conduits d’aération. A quoi ça sert de me garder en otage ? Vous voyez bien que j’ai pas d’argent sur moi. Et elle ne va probablement pas revenir avec. Plutôt avec la police, si vous voulez mon avis. »
Il sembla considérer la question et penser qu’elle devait sûrement avoir raison. Son emprise se relâcha définitivement. Mais il partit alors à la poursuite de Riley. Plus qu’à espérer qu’elle ait pu trouver de l’aide.@Riley Carvalho

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crédit/ tumblr ✶ robin

Je suis sortie de cet enfer, en un seul morceau, mais à quel prix ? Robin, elle, est restée là-bas, aux mains de l’un des malfaiteurs et je ne peux m’empêcher d’y penser, encore et encore. Même s’ils courent après cet argent, ils n’ont pas l’air si méchants que ça.. est-ce qu’ils pourraient lui faire du mal ? Je ne l’espère pas et pour éviter d’avoir à trop y penser — ou pire encore, de devoir annoncer tout ce qui s’est passé à sa famille à sa place — je presse le pas à la recherche d’un peu d’aide. Si cet homme a tout de quelqu’un d’honnête à première vue, je ne peux m’empêcher de me méfier et de serrer un peu plus le sac entre mes mains. Après ce qui vient de se passer, cette folle course poursuite dans le musée, qui pourrait me le reprocher ? Bien qu’un peu perdu face à ce que je suis en train de lui raconter, l’homme s’empare de son téléphone et compose l’un des numéros d’urgence. Je ne sais pas vraiment le temps que ça prendra et s’ils le prendront au sérieux — il y a toujours les différents appels de Robin à destination de ce policier pour confirmer tout cela, mais faudrait-il déjà qu’il ait regardé son téléphone. Peut-être que finalement, cette histoire a de quoi tenir debout, puisque d’après les propos de mon interlocuteur, ils arrivent rapidement. Deux-trois minutes, une quinzaine.. je ne sais pas vraiment. Mais j’essaye de me rassurer en me disant qu’ils sont en route et c’est déjà plus que tout à l’heure. Comme pour avoir la sensation d’être en sécurité, je reste là où il y a du monde. Même si naturellement, mon regard est parfois attiré vers l’endroit d’où je suis arrivée il y a quelques minutes. Dans l’espoir de voir la collègue arriver. Dans le désespoir de voir l’un des malfrats le faire aussi. Et malheureusement, c’est la deuxième des options qui semble se dessiner. Je ne l’ai pas vu très longtemps, mais le visage qui se rapproche de moi me glace le sang. « C’est lui ! » Dis-je à l’homme à côté de moi, alors que je pointe l’autre du doigt. Instantanément, peut-être effrayé par les conséquences qui pourraient s’abattre sur lui, il s’arrête net et fait demi-tour. Pris la main dans le sac, il y a maintenant écrit "coupable" au-dessus de sa tête et le gentil — quoi aurait pu être méchant aussi — se met à le poursuivre, en direction du musée.

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Petite, on avait appris à Robin que la manipulation, ce n’était pas beau. Et grâce à ses dons, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle aurait pu s’en donner à cœur joie ; rien de plus facile que de profiter du désespoir des gens, après tout. Et d’aucuns pourrait arguer que quand elle mettait ses dons médiumniques de côté pour ne pas qu’on la prenne pour la dernière des illuminées, c’était une forme de manipulation. Ce n’était pas tout à fait faux mais c’était une bonne intention qui se cachait là-dessous. Puis au fond, ça faisait partie d’un personnage qu’elle s’était créé à l’adolescence et qu’elle ne quittait pour ainsi dire jamais, sauf quand elle n’était qu’avec Matt, alors… Bref, tout ça pour dire que ce n’était peut-être pas beau de manipuler les autres mais qu’en l’occurrence, elle n’avait aucun scrupule à le faire. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était que cette espèce de cambriolage/prise d’otages se termine bien pour Riley et elle. Quant à ce qu’il adviendrait des malfaiteurs en revanche, elle s’en fichait bien. Enfin non, à choisir, elle préférerait qu’ils finissent sous les barreaux, mais pour avoir à plusieurs reprises collaboré avec la police, Robin était bien placée pour savoir que ça se finissait rarement de cette manière. Que ça soit mérité ou pas. Tandis que son preneur d’otage et elle marchaient en direction des portes vitrées, la jeune maman eut la bonne surprise de voir quelqu’un courir vers eux. Mais elle déchanta bien vite en voyant que ce quelqu’un n’était autre qu’un des types de la bande. Ainsi, il avait réussi à quitter les conduits et sortir du musée pour probablement poursuivre Riley mais revenait la queue entre les pattes. Incroyable… La question c’était : « qu’espérait-il accomplir en revenant dans le musée ? ». Peut-être bien que Robin ne le saurait jamais parce qu’elle venait de prendre une décision : leur fausser compagnie, qu’ils se soient montré sympas avec elle ou non. De toute manière, elle n’avait certainement pas l’intention de prendre le brunch en leur compagnie tous les dimanches, alors autant foncer. Ce qu’elle fit, profitant du fait que son accompagnateur avait l’air tout aussi surpris qu’elle de voir son propre collègue revenir vers eux alors qu’il avait pourtant réussi à se faire la malle, pour se mettre à courir en direction des portes et, vraiment surréaliste comme scène, ainsi croiser l’autre voyou qui lui rentrait au même moment. Ça y est, elle était dehors. Et elle comprit rapidement pourquoi le type avait subitement décidé de revenir sur ses pas : il était en train de se faire courser par un inconnu, lui-même suivit de Riley. Robin crut bien qu’elle n'avait jamais été aussi contente de la revoir. Avant de croire qu’elle allait décéder à cause d’un bruit de détonation – qui s’avéra par la suite n’être qu’un pétard jeté un peu plus loin par des jeunes du quartier bien que ça ne soit pas du tout la saison pour ça. C’est alors que ses nerfs craquèrent et qu’elle se laissa choir au sol, à deux doigts de pleurer. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’elles étaient vraiment sorties d’affaire…@Riley Carvalho

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Un enfer. Je ne trouve rien de mieux pour qualifier cette fin de journée. Et pour être honnête, je trouve même que tout cela va bien au-delà de l’imagination : je suis presque sûre que si je raconte en détails ce qu’il s’est passé, à mes amis, alors ils ne me croiront pas. Pour le coup, je ne pourrais pas les blâmer, car cela ressemble plus à un film qu’à la réalité. L’enchaînement des événements pousse d’avantage à croire en cette théorie d’ailleurs, comme si nous étions bloquées dans une boucle sans fin. C’est sûrement pour cela que j’hésite un peu avant de me confier à cet homme, à l’extérieur du musée, puis que je saute finalement le pas, me disant que je n’ai de toutes façons pas grand-chose à perdre : soit je fonce dans la gueule du loup directement, soit je me fais rattraper par un autre de leur groupe. Par chance, l’inconnu semble gentil – à première vue au moins – et il appelle les secours. Je ne sais pas exactement combien de temps cela va prendre et si ces russes, ou je-ne-sais-qui, vont nous laisser tranquille ce laps de temps. Quoiqu’il en soit, Robin est encore dans le musée et ça me ronge de l’intérieur de ne rien pouvoir faire pour elle. Après le coup de téléphone et un rapide regard lancé en directement de mon lieu de travail, je reconnais l’un des malfaiteurs et voilà qu’une nouvelle course poursuite se lance, où cette fois-ci, les rôles sont inversés. À n’en plus comprendre ce qui se passe, j’arrive à la suite de l’inconnu vers les portes du musée et au même moment, je vois Robin en sortir. Merde.. il se passe quoi là ? Tout le monde court dans tous les sens. Est-ce une méthode pour s’échapper et se mélanger dans la foule en toute discrétion ? Peut-être – et il faut avouer que ça serait plutôt intelligent – mais ça m’importe peu maintenant que j’ai retrouvé ma collègue. « Robin ? Est-ce que ça va ? » Dis-je, alors que je la vois s’écrouler sur le sol. Je m’avance jusqu’à elle et l’aide à se redresser un peu. « Je crois que nous pouvons enfin respirer : le gars de tout à l’heure a appelé la police, ils ne devraient plus tarder. » Un sourire se dessine sur mes lèvres. Il se veut rassurant, pour lui faire plaisir, même si finalement, je n’ai pas toutes les informations en ma possession. « Enfin.. il me semble. » C’est sûrement bête de penser cela, mais avec l’enchaînement des dernières minutes, je crois que je me sentirais en sécurité qu’une fois que je serais rentrée chez moi et que je me serais jetée sur mon lit – pour ne plus le quitter pendant de longues heures. Alors que je regarde autour de moi pour voir où en est l’agitation, le bruit d’une sirène – au moins – se fait entendre. « Finalement, c’est peut-être bon. »

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Le cœur de Robin avait dû manquer plus d’un battement suite à cette détonation. Il faut dire que la situation dans laquelle elle s’était trouvée et le stress qui en avait découlé n’avaient pas aidé alors ce n’était pas étonnant que ses jambes refusent de la porter plus longtemps. Une chance qu’elles soient donc plus ou moins hors de danger avec Riley. Plus ou moins parce qu’elle ne sait pas trop comment les choses étaient censées se passer maintenant. Est-ce que l’homme qui s’était lancé à la poursuite de leurs poursuivants – oui, cette question est capable de vous déclencher un mal de crâne – était de la police ? Et si non, les avait-il appelés ? Et si non, est-ce qu’il ne valait mieux pas lui emboîter le pas pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien de fâcheux ? Tant de questions auxquelles Robin n’avait pour le moment aucune réponse. Mais elle avait envie de croire sa collègue quand celle-ci disait que c’était terminé. Par miracle, et surtout grâce à l’aide de Riley, elle parvint à se remettre debout et trouva la force d’acquiescer pour répondre à sa question. Ça allait ; plus de peur que de mal, finalement. Et elle pourrait plus tard, une fois que tout ça serait définitivement derrière elle, se vanter d’avoir copiné avec un hors-la-loi. Dit comme ça, on dirait que c’est super classe comme ça alors que ça ne l’était quand même pas tant que ça quand on connaissait toute l’histoire. C’est alors qu’elle eut des réponses à quelques-unes de ses questions : l’homme de tout à l’heure avait appelé la police, il n’y avait plus qu’à les attendre. Robin rendit son sourire à Riley. Jusqu’à ce qu’elle lui précise qu’en tout cas, elle le croyait mais sans trop y croire non plus. Moui, faut dire que la police pour l’instant, était aux abonnés absents et ce n’était pas faute d’avoir essayé de les joindre. La prochaine fois qu’elle le verrait, Robin n’hésiterait pas à le faire remarquer à Jax. Même s’il n’y pouvait pas grand-chose non plus.
« On va croiser les doigts. Et l’homme de tout à l’heure, tu crois qu’on aurait dû le suivre ? »
N’entendant rien qui pourrait laisser croire qu’il l’aurait fallu, elle supposait qu’il s’en était bien sorti. Une chance qu’elles soient tombées sur des malfrats assez sympas quand même puisque tout ce qui semblait les intéresser, c’était l’argent. C’est alors que la jeune maman tendit l’oreille et entendit les sirènes se rapprocher à son tour. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle nota qu’elle avait retenu son souffle jusque-là.
« Faudra qu’on pense à célébrer le fait qu’on soit toujours en vie. Mais peut-être pas ce soir. Je crois qu’on a surtout hâte de rentrer chacune chez soi. »@Riley Carvalho

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Désormais dehors, toutes les deux, à ne plus devoir courir après quelque chose – ou devant quelqu'un ici, en l'occurrence – j'ai comme la sensation d'avoir en point en moins sur les épaules. Déjà. Pourtant, je sais que le chemin est encore long. Enfin.. c'est ce que je me dis. Quel flic censé laisserait deux filles, comme nous, partir ? Deux filles qui ont été témoins d'une activité un peu suspect, autour d'un sac de sport rempli d'argent ? Non, clairement pas. Ça pourrait facilement être l'affaire du mois pour lui. Alors que ma collègue a doucement repris ses esprits, et l'équilibre sur ses pieds, elle s'intéresse au gars qui a commencé à courir après l'homme que je lui ai indiqué. C'est vrai ça, dès que j'ai pu la voir, je me suis vite arrêtée, le laissant faire ce qu'il pouvait. « Je ne sais pas. Je n'ai plus la force. » Et là, pour le coup, il n'y a rien de plus vrai qui pourrait sortir de mes lèvres. Entre la partie de cache-cache dans le musée, la balade dans les conduits d'aération et la course-poursuite, j'ai tout donné. Je venais ici pour travailler à la base, pas pour tout ça ! Les sirènes se rapprochent doucement de nous, synonyme que nous pouvons maintenant respirer et ne plus nous soucier de ces hommes – je l'espère. Robin propose de fêter notre victoire face à ces malfrats. Un jour, pas aujourd’hui, car clairement, là, nous voulons être ailleurs et nous le savons toutes les deux. « Après une telle fin de journée, crois-moi que je vais rentrer sans me faire prier ! » Quand on nous accordera ce départ, bien sûr. Manquerait plus que toute cette histoire se retourne contre nous, sous prétexte que l’on est partie trop tôt. « Est-ce que tu penses que nos proches nous croiront quand nous leur raconterons tout cela ? Il faut quand même avouer que c’était un peu tiré par les cheveux. » Est-ce qu’on pourrait les blâmer de croire que l’on exagère un peu ? Non. N’importe qui me raconterait cela, je ne le croirais pas. Déjà, à partir du moment où l’histoire comment par "deux russes ont laissé un sac plein d’argent au musée", le doute sur la véracité des propos est forcément présent. « Et cet argent ? C’est déprimant de se dire que l’on a donné corps-et-âme pour lui, pour qu’il finisse dans une pièce sous scellé, au commissariat. » Enfin, je suppose. On ne peut pas vraiment dire que je m’y connais beaucoup dans ce domaine. La seule fois où j’aurais pu m’en rapprocher, j’ai décidé de me taire et c’était sûrement mieux comme ça, car je doute qu’on m’aurait vraiment écouté. En revanche, de ce que j’ai compris, Robin a déjà travaillé avec la police, alors peut-être qu’elle saura me contredire ou non, au besoin.

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Quand Riley lui avoua ne plus avoir la force de suivre cet homme, Robin souffla, soulagée de ne pas avoir à prétendre le contraire juste pour garder la face. Depuis presque toujours, ou en tout cas depuis la mort de son père, Robin s’était elle-même investie d’une mission : celle de ne jamais fléchir. Seulement, elle n’était jamais qu’humaine après tout et si elle avait tenu le coup jusqu’à ce que chacun de ses frères et sœurs aient quitté la maison familiale, elle y compris, elle n’avait qu’assez récemment constaté que non seulement elle n’était pas obligée d’être un roc en permanence mais qu’en plus de ça, elle pouvait parfois se reposer sur quelqu’un quand les choses devenaient trop dures. Bon, là en l’occurrence, il allait falloir qu’elle attende encore de pouvoir rentrer au manoir pour se permettre de s’écrouler complètement mais par chance, ça ne devrait plus trop tarder. Du moins l’espérait-elle. Sans mot dire, la jeune maman se contenta d’acquiescer en signe d’assentiment. Plus qu’à attendre l’arrivée de la police. Et Robin releva la tête lorsque sa collègue lui demanda si elle croyait que quand elles raconteraient ça à leurs proches, ils y croiraient. C’est sûr que ce n’était pas du tout le genre de trucs qui arrivait à tout le monde et c’était tant mieux parce qu’il fallait pouvoir gérer la situation et tout le monde n’aurait pas été capable d’accomplir ce qu’elles deux avaient accomplis ce jour-là. Après un instant de réflexion, elle répondit, pesant ses mots :
« Peut-être pas tous. Seulement ceux qui savent qu’on n’est pas du genre à inventer n’importe quoi dans l’unique but qu’on s’intéresse à nous. »
Si Robin donnait l’impression de marcher sur des œufs, c’était parce qu’elle n’était pas sûre que l’entièreté de sa famille la croirait. Matt ne se poserait même pas la question, lui, mais sa mère ? Elle avait mis un temps fou à la croire quand sa fille aînée lui avait dit que non, elles n’étaient jamais seules nulle part, même quand il n’y avait personne en vue. Sans parler de ses frères et sœurs, certains refusaient encore d’y croire aujourd’hui, alors… Mieux valait qu’elle ne jure de rien. Quant à la question qui suivit, elle non plus ne trouvait pas ça très juste qu’elles n’aient pas droit à une récompense pour avoir empêché le vol d’autant d’argent mais elle était tout à fait sûre qu’on leur dirait seulement « merci » et puis ça serait tout. Un petit moment, elle dévisagea Riley avant de se mettre à faire des suppositions :
« Supposons que t’aies besoin d’argent et que celui-ci ne soit pas déjà marqué, je ne dirais rien si quelques billets venaient à disparaître… »
C’est vrai qu’elles pourraient toujours avancer comme excuse que certains étaient tombés des sacs pendant qu’elles rampaient dans les conduits ou encore quand elles s’efforçaient de fuir ces criminels.@Riley Carvalho

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Je ne suis pas de ce genre-là, de celui où l'on raconte des histoires juste pour pouvoir attirer un peu plus l'attention. Enfin.. je ne crois pas. Du moins, ce n'est pas ce que j'essaye de faire au quotidien. Mais parfois, inconsciemment, il est peut-être possible que l'on fasse des choses sans vraiment s'en rendre compte. Je suppose que je serais fixée à ce sujet ce soir, quand j'en parlerais à mes colocataires et à Freya. Pour mes parents et mon frère, c'est une autre histoire.. D'ailleurs, je ne suis même pas certaine que ce soit une bonne idée qu'ils soient mis au courant de tout ça : je vais bien et tout fini pour le mieux – jusqu'à présent – alors inutile d'entendre des reproches sur ce que j'aurais dû faire ou non, ou sur ce que mon frère – prodige de la famille – aurait fait dans une telle situation. Il n'est même pas capable de garder sa fiancée, alors je n'ose pas imaginer ce qu'il aurait réussi à faire avec ce sac de billets. Ouais, j'ai bien trop souvent été mise au second plan.. il faut croire que cela influence ce que je leur dis ou non, de cet indicent à ma relation avec Freya, en passant par ma sexualité. Je ne suis pas certaine que ce soit très sain comme relation familiale.. Bref. Il n'est pas question de cela aujourd'hui, surtout que ce ne sont pas eux que je vais retrouver chez moi lorsque j'aurais le droit de rentrer. Si l'on entend les sirènes au loin, il n'y a pour l'instant aucun policier à l'horizon. Alors forcément, ça me laisse le temps d'être un peu songeuse et d'imaginer ce que je pourrais faire avec cet argent, dans l'optique, où pour nous féliciter de notre geste courageux, ils acceptent de nous donner une petite part du butin. « Je ne sais pas si j'arriverais à dormir après ça. Il faut croire que j'ai un bon fond. » Peut-être trop même. Trop bonne, trop conne, comme on dit. « On devra se satisfaire d'un petit discours du patron, à notre prochain service. Et peut-être d'un article dans le journal, même si je suppose qu'il ne faut pas être trop gourmandes. » Je hausse légèrement les épaules. Ce genre d'histoire a clairement sa place au sein de la rubrique des faits divers, alors pourquoi pas rêver à un peu de célébrité. Pas trop non plus, mais peut-être juste assez pour que je reconsidère le fait d'en parler à mes parents avant qu'ils ne l'apprennent d'ailleurs – les reproches seront facilement trouvés sinon. « Je crois que c'est pour nous. » Dis-je, alors qu'une voiture aux couleurs de la police arrive en trombe devant le musée. Ils sont un peu en retard, mais avec un peu de chance, il ne sera peut-être rien arrivé au gars qui s'est lancé à la poursuite des malfrats pour nous venir en aide.

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Suite à sa proposition détournée de piocher dans le contenu du sac, Riley eut l’air de réfléchir quelques instants avant de finalement rester du bon côté de la loi. Ce qui était tout à son honneur. Non parce qu’aussi vertueuse soit-elle, Robin n’était pas du tout sûre qu’elle aurait fait de même si les rôles avaient été inversés et qu’elle avait eu besoin d’un peu d’argent. Sûrement parce qu’elle savait ce que c’était d’avoir du mal à joindre les deux bouts – aussi gratifiant que ça puisse être, travailler dans un musée ne rapportait malheureusement pas tant que ça non plus. Ou encore parce qu’elle savait que finalement, cet argent ne profiterait à personne une fois entre les mains de la police, alors autant qu’il profite un minimum à une personne bien, pas aux criminels. Mais elle comprenait ; c’était le genre d’actions qui, en fonction de la personne, pouvait rapidement peser sur la conscience et pas qu’un peu. La jeune maman opina donc et avec un sourire ajouta :
« Peut-être même qu’on aura droit à des congés payés, qui sait ? Ça serait pas cher payer notre héroïsme. »
C’était sûrement le mieux qu’elles puissent attendre. Même si d’accord, vu que Robin avait enchaîné mariage et grossesse, il y a un an et demi, c’était peut-être demander beaucoup. Mais le fait est qu’elle était du genre à penser qu’il n’y a jamais trop de vacances. Et que vu que les CV de restaurateurs ne se bousculaient vraiment pas au portillon, elle avait dans l’idée qu’on ne se débarrasserait pas si facilement d’elle. Bref, comme Riley le lui fit remarquer, une voiture de police arrivait enfin, tout en sirènes hurlantes et gyrophares. Comme s’ils n’avaient pas déjà loupé le coche… Enfin, peut-être pas. Peut-être qu’il était encore possible d’arrêter les malfaiteurs. Et de sauver ce pauvre homme qui était parti rendre justice lui-même. Le premier policier qui en descendit leur marcha pratiquement sur les pieds pour filer dans la direction qu’avait prise les malfrats ainsi que l’homme s’étant lancé à leur poursuite. Le second en revanche, s’arrêta pour les écouter et pour savoir ce que contenaient ces sacs. Aidée par sa collègue, Robin raconta tout, sans omettre aucun détail, pas même la course-poursuite dans les conduits, ni la tentative de copiner avec les criminels. Si l’officier trouvait ça bizarre, voire même légèrement tiré par les cheveux, il n’en montra rien et conclut en n’oubliant pas de mentionner leur bravoure. Puis elles furent remerciées et libérées, bien qu’on les invita quand même à venir faire une déposition quand elles en auraient la possibilité. Robin se tourna alors vers Riley et s’enquit :
« Comment t’es venue ? Je peux te déposer chez toi, si tu veux. »@Riley Carvalho

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Un peu de reconnaissance, qui dirait non à cela ? Personne. Du moins, personne de censée. Que ce soit un peu d’argent, un article dans le journal ou des jours fériés comme le propose Robin, ça me va, je ne suis pas très compliquée. « Ce serait le pied ! » Surtout qu’on ne sait pas vraiment les impacts que tout cela aura sur nous. Qui sait.. peut-être que nos nuits seront bien vite agitées, avec cette scène qui repasse en boucle, avec parfois des issues différentes. C’est la première fois que je vis un braquage — si l’on peut appeler ça comme ça — mais je me dis que ça finira sûrement comme ce qui s’est passé avec Hunter. Je pensais que ça ne me ferait rien, presque rien, et finalement mes nuits sont devenues de pire en pire. Un cauchemar, puis deux, jusqu’à finalement ne pas réussir à fermer l’œil de la nuit. Ici, je n’ai pas vraiment été "blessée", alors le processus de guérison se fera peut-être plus rapidement. Ou peut-être même qu’il ne se passera rien, après tout, je suis devenue plus solide avec les années — au point même de mettre à mal le plan de plusieurs malfrats. Ou peut-être qu’ils n’étaient pas très doués. Je suppose que nous ne le saurons jamais, surtout que l’important est là : ils vont être attrapés et jugés. Enfin.. normalement. Mais comme la cavalerie vient d’arriver, on peut y croire un peu plus. Si le premier policier n’en a que faire de nous, le second vient à notre rencontre et écoute toutes les choses intéressantes que nous avons à lui dire – même s’il n’en croit probablement que la moitié. Et puis, l’argent est là, c’est sûrement suffisant pour lui. Notre récit pris, nous sommes libres de partir – bien qu’invitée à passer au commissariat quand nous aurons le temps. « Je suis venue en transport en commun. Si vraiment ça ne te dérange pas, je veux bien. L’adrénaline redescendue, je ne serais plus capable de rien, je crois. » Il faudrait donc que je sois arrivée chez moi lorsque cela arrivera et si elle est en voiture, autant dire que ça pourrait aider. Nous repassons rapidement par le musée, accompagnées du flic qui nous a parlé, pour récupérer nos quelques affaires et nous prenons ensuite la route de mon appartement, à boire de sa voiture. Maintenant que nous sommes dehors, le temps s’écoule relativement normalement et en un rien de temps, nous voilà arrivées devant chez moi. « Merci Robin ! Si jamais tu te retrouves prise d’insomnie cette nuit, envoie-moi un message, peut-être que je serais dans le même cas que toi. » Dis-je, sur le ton de la plaisanterie. Pourtant, je suis honnête concernant l’idée véhiculée, sauf si par miracle j’arrive à trouver les bras de Morphée rapidement et sans mal. Je la salue une dernière fois, de la main et la laisse quitter Center Bay pour regagner son quartier, sa maison et sa famille.

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