there lived a certain man in russia long ago → riley

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there lived a certain man in russia long ago
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Ce plan n’est peut-être pas parfait, ni complètement sûr, mais là, c’est bien la seule chose que nous avons si nous voulons garder un minimum de contrôle sur la situation. « Je te dis merde. » Ce n’est pas exactement ce que Robin m’a demandé, mais je tiens cette pratique de Tegan et je crois que là, pour porter vraiment chance à la jeune maman, je me sentais obligée d’utiliser ce terme. Et puis, dans l’idée, c’est la même chose, non ? Ce n’est pas comme si je la laissais partir sans un mot. La porte se referme derrière la brune et automatiquement, mon attention se reporte sur les différentes caméras. C’est fou, mais là, j’ai l’impression d’être dans un film d’espionnage et de savoir exactement ce que je fais. Alors qu’en réalité.. si j’arrive à ne pas me tromper de bouton pour changer de caméra, c’est déjà bien. D’un œil, j’observe la jeune femme qui s’aventure telle une ninja vers l’endroit tant attendu pour déposer le sac et de l’autre, je reste vigilante sur l’avancée des hommes. « Merde ! » Après plusieurs tentatives, les malfaiteurs sont enfin arrivés à leurs fins et ont poussé la porte d’entrée du musée. Aucune alarme. Nous n'avions pas pensé à l'éventualité où une alarme se déclencherait en cas d'intrusion en dehors des heures de services, mais le musée ne semble pas se méfier de ce genre de choses en dehors des heures de services – ou alors, c'est une alarme silencieuse comme pour les banques et dans ce cas-là, la police devrait être prévenue avant que nous ne le fassions : un mal pour un bien. Avant de mettre notre plan à exécution, je regarde une dernière fois où se trouve Robin. Puis je reporte mon attention sur les deux hommes, bien décidés à rejoindre l'endroit où ils ont laissé le sac et à repartir le plus vite possible. L'avantage du musée – comme les magasins Ikea en Europe –, c'est qu'il est possible de faire le tour des salles sans être obligés de croiser un autre visiteur – à l'exception de quelques pièces – et l'endroit où se trouve Robin est à l'opposé de celui où se trouvait le sac. Alors histoire de faire gagner un peu de temps à ma partenaire, je les laisse s'avancer un peu vers l'endroit avant de déclencher l'alarme à incendie. Je ne vois plus la femme sur mes écrans – ils n'ont pas été jusqu'à mettre une caméra dans le placard, mais j'imagine la surprise qu'elle a dû avoir en entendant ce bruit. À l'inverse, même si ce n'est pas exactement ce qu'ils imaginaient, les deux hommes semblent bien trop concentrés dans leur mission pour s'arrêter à l'entente d'une vulgaire alarme à incendie. Merde.. ils semblent vraiment déterminés et bientôt, ils comprendront – verront – que le sac qu'ils recherchent n'est plus là.

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Merde. Ça revenait au même au fond et Robin s’en contenterait. Un faible sourire parvint même à se frayer un chemin jusqu’à ses lèvres tandis qu’elle quittait la sécurité relative de cette pièce pour s’aventurer à nouveau dans les couloirs. Sa progression se fit à pas de loup, des fois que les voleurs soient parvenus à entrer finalement et qu’elle n’en sache rien. Même si ça l’étonnerait tout de même que des gens parviennent à entrer sans faire retentir aucune alarme dans un musée où se trouvaient quand même des œuvres valant une certaine somme. Mais même si elle n’entendait rien, la jeune maman préférait rester sur ses gardes. C’est alors qu’au détour d’un couloir, elle entendit tout d’abord des éclats de voix - aux accents russes - avant de voir deux types, même pas cagoulés, demander, de manière assez amicale pour le moment, où se trouvait une certaine salle à un technicien de surface. Instinctivement, Robin se cacha derrière le mur, tout en passant un peu la tête pour mieux voir la scène. A première vue, ils n’étaient pas armés. C’était déjà ça. Mais elle n’était pas sans imaginer qu’ils pouvaient tout à fait planquer une arme quelque part sur eux et la dégainer si les choses ne tournaient pas comme ils l’espéraient… C’est à ce moment-là que l’alarme incendie se mit à résonner à ses oreilles. Alors qu’elle avait toujours le sac entre les mains. Par réflexe, elle releva la tête vers le plafond – elle non plus ne savait pas pourquoi -, mais ne fit rien d’autre dans un premier temps. Et comme les voleurs n’avaient pas l’air d’être plus affolés que ça non plus… En fait, ils n’avaient pas plus bougé qu’elle. C’est alors que, sans crier gare, elle s’entendit les interpeller :
« Hé ! Ça serait pas ça que vous cherchez ? »
Et dès lors, ce fut comme si elle assistait à la scène au lieu de la vivre pour de bon. Les voleurs tournèrent la tête vers et, voyant qu’elle avait commencé à prendre une certaine direction, lui emboîtèrent aussitôt le pas. C’est ainsi qu’elle les conduisit pile là où elle le voulait et se débarrassa du sac en le jetant à l’endroit prévu sans s’arrêter pour autant. Et ce ne fut plus elle qu’ils suivirent, mais bien le sac. Mince ! Elle en oublierait presque un détail pourtant crucial du plan et dut faire marche-arrière pour venir refermer la porte sur eux. Bon, les voilà pris au piège avec un sac non pas rempli de billets mais de flyers. Jusque-là, le plan s’était déroulé à la perfection. C’était en tout cas ce que Robin se disait en s’acheminant vers la sortie. Mais elle ne baissait toujours pas la garde parce qu’elle savait qu’à tout instant, ça pouvait parfaitement déraper. Comme de juste, c’est à ce moment-là qu’elle entendit des coups sourds au bout du couloir. Ils avaient dû se rendre compte de la supercherie et s’apprêtaient maintenant à défoncer la porte. Elle pressa le pas vers la sortie en espérant que Riley aurait trouvé un moyen de mettre l’argent dans un autre sac ou contenant et ferait de même de son côté.@Riley Carvalho

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Malgré nous, nous nous retrouvons dans une situation que nous aurions préféré éviter. Enfin.. pour être honnête, nous aurions peut-être pu l'éviter si nous avions décidé de fermer les yeux et de quitter le musée comme si de rien était, en remettant le sac là où je l'avais trouvé. Mais est-ce que j'aurais pu me regarder dans un miroir après ça ? Je ne sais pas. Je crois qu'au fond, je me serais sentie coupable de ne pas avoir essayé de freiner ces hommes qui sont certainement liés à quelques choses de pas très net : une personne censée, qui n'aurait rien à se reprocher, n'aurait jamais laissé autant d'argent dans un lieu public. Cependant, l'avantage pour nous, d'être dans un musée, c'est que même sans être réellement avec Robin, je vois tout ce qui se passe grâce aux caméras dissimulées un peu partout dans les pièces. Un avantage, oui, mais c'est aussi terrifiant. Car même si je vois tout, je suis bien incapable de lui venir en aide, rien de plus que cette alarme à incendie. Le sac sûrement caché et les deux hommes pris au piège, Robin repart. Seulement, à cause d'un moment d'inattention, je la perds de vue et ignore où elle se dirige. Naïvement, je me dis qu'elle est en train de revenir ici, mais est-ce vraiment raisonnable ? Les minutes passent et rien ne se passe, sauf de l'autre côté des caméras où la persévérance des hommes semble avoir payé puisqu'ils sortent de la pièce. Pour gagner du temps – à qui, à quoi ? – je m’amuse avec les lumières. Je les allume et les éteins, plusieurs fois de suite. Un musée hanté, ça peut faire peur, non ? Peut-être pas pour des solides comme eux. Malgré ma petite interlude luminaire, Robin n’est toujours pas là et je commence à me demander s’il n’y a pas un troisième homme. Un homme qui pourrait la retenir captive je-ne-sais-où. Je dois improviser ! Seulement, lorsque je me retourne, je vois l’argent posée là. Merde.. l’argent, je l’avais complètement oublié. Qu’est-ce que je vais en faire ? En cacher un peu partout ? Ce n’est peut-être pas une bonne idée, mais ça pourrait les forcer à rester dans le musée un certain temps, au moins le temps que la police arrive. Je regarde autour de moi et trouve deux sacs posés là. Je peux peut-être emmener l’argent aussi ? Et si je divise la somme en deux, ça ne donnera qu’à moitié satisfaction aux voleurs si un sac m’échappe — il ne faudrait pas que nous ayons fait tout ça pour finalement leur donner exactement ce qu’ils cherchaient. Alors que je m’active, je remarque deux talkies-walkies posés à côté des sacs. Si seulement j’avais vu cela avant, il aurait été bien plus simple de communiquer avec ma collègue. Après plusieurs minutes, je finis par quitter la pièce et commence à prendre la fuite. Seulement, avec ma préparation, je n’ai pas vu la direction que les hommes ont pris et je tombe accidentellement sur eux. Je m’arrête nette, essayant de réfléchir au plus vite. Courir, il n’y a plus que ça à faire. Alors je me lance et la peur m’oblige à crier en même temps, les sacs fermement accrochés à ses mains pour l’instant.

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Alors qu’elle s’acheminait en direction de la sortie, la lumière commencèrent à s’allumer et s’éteindre, ce qui donna à la scène un petit côté film d’horreur dont elle se serrait bien passée. Mais elle supposait que l’idée venait de Riley et qu’elle avait une bonne raison de faire ça. Et quelle pouvait bien être cette raison ? Pas besoin d’être un génie pour s’en douter un peu : ils avaient dû réussir à sortir de là, déjà. Robin, dont le but avait été de rejoindre la sortie parce qu’en théorie, la police comme les pompiers ne devraient pas tarder à arriver et autant les attendre dehors, en espérant que tout le monde ait la même idée, freina des quatre fers. Ç’eut été plus sage, mais elle ne pouvait décemment pas laisser sa collègue toute seule à l’intérieur. Pas s’ils rodaient dans les couloirs aussi. Bien sûr qu’elle lui faisait confiance pour les semer puisqu’après tout, elle connaissait sûrement l’endroit mieux que personne à force de s’y balader tous les jours, mais s’ils parvenaient à mettre la main sur elle par le plus grand des hasards, la jeune maman ne se le pardonnerait jamais. Marche-arrière toute, donc. Par chance, le ballet des lumières avait cessé. Et le personnel de nettoyage était déjà sorti. Il n’y avait donc plus qu’elles et les voleurs dans le bâtiment. Une fois de plus au détour d’un couloir, elle finit par tomber sur tout le monde. Dont Riley en train de courir dans sa direction. Tant et si bien que Robin fut prise de court et qu’il lui fut impossible d’éviter la collision. Assez brutale d’ailleurs, puisqu’elle se vit expédiée au sol. Sans prendre la peine de marquer sa surprise d’une quelconque expression, elle se contenta d’en avoir le souffle coupé. Mais voyant que les hommes se ruaient aussi vers elles, elle mit ses émotions de côté pour se relever aussitôt ; la scène n’avait probablement duré que quelques secondes.
« Tu veux me donner un des sacs ? Ils n’auront pas d’autres choix que de nous attraper toutes les deux s’ils veulent l’entièreté de la somme et t’es sûrement plus rapide que moi. »
Robin était douée par analyser toutes sortes de situations et celle-ci ne faisait pas exception. Elle n’était pas en mauvaise forme puisqu’elle nageait assez souvent, mais elle était plus âgée. Et donc probablement plus lente en comparaison de Riley qui en plus d’être jeune, avait l’air assez athlétique.@Riley Carvalho

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Si notre idée me semblait bonne – du moins pas si mal, quand je regarde les images qui défilent sous mes yeux, je me rends rapidement compte qu’elle ne l’était finalement pas et que mon cerveau va devoir s’activer pour sortir Robin de là. Robin, mais moi aussi, un peu plus tard. Malheureusement pour moi, ce plus tard arrive bien plus vite que prévu et lorsque je me lance dans les couloirs de ce musée que je connais si bien, les choses s’enchaînent rapidement, jusqu’à ce que je rentre accidentellement dans mon acolyte. Au moins, malgré ce léger choc, nous sommes toutes les deux toujours en vie. « Diviser pour mieux régner. » C’est une expression qui a fait ses preuves ! Enfin, je crois. Nous en aurons le cœur net dans quelques minutes, ou quelques heures si les hommes ont de l’endurance, mais j’ai un doute là-dessus et j’espère bien qu’ils se lasseront assez vite de nous courir après, malgré la somme qu’il y a dans ces sacs. Je lui tends un sac et serre la hanse du deuxième un peu plus dans ma main droite. Maintenant, il est temps de s’y remettre. Je prends une direction et Robin une autre. Je ne sais pas exactement ce que nous cherchons à faire, mais nous essayons et c’est sûrement déjà bien. Après quelques minutes, je reviens à la case départ, ou presque, dans la salle des caméras. Une idée que la mère de famille semble avoir partagé avec moi, puisqu’elle arrive par une seconde porte. « C’est moi où ils sont vraiment longs à arriver les flics ? » Pour l’instant, les deux portes sont fermées et résistent, mais jusque quand ? « S’ils pensent que c’est une blague, je vais finir par m’énerver. » À force, je commence à manquer d’idées. Pourtant, je n’ai pas envie de baisser les bras et de leur donner ce qu’ils veulent, sans même me battre un minimum. Certes, cela fait maintenant plusieurs minutes que nous sommes ici, à tourner en rond dans le musée, que je peux déjà me satisfaire de ça. Pourtant, ce n’est pas assez selon moi et surtout, si nous leur donnons l’argent, ça voudrait dire que tout cela n’a servi à rien. Il doit bien être possible de faire quelque chose d’autre, quelque chose en plus. J’ai beau tourner sur moi-même, à la recherche d’une réponse miracle – ou d’un endroit qui s’illumine dans la pièce pour me guider, je ne vois pas. Il reste les casiers, on pourrait y mettre l’argent, mais il les ouvrirait en moins de deux secondes et surtout, comme ils sont tous les deux devant une porte, nous sommes bloquées ici. Il reste bien les conduits d’aération, comme dans les plus grands films d’action, mais si c’est ce qui se passe derrière une caméra, je n’ai que peu d’espoir sur le fait que ce soit réalisable dans la vraie vie.

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Diviser pour mieux régner. Robin était pratiquement sûre que personne n’avait jamais employé cette expression de cette façon, mais force était d’admettre que ça fonctionnait à merveille. C’est donc avec une moue approbatrice et un très léger, presqu’imperceptible, haussement d’épaules même, qu’elle récupéra un des deux sacs. Avant de quitter à nouveau Riley. Si elle ne lui souhaita pas bonne chance, le cœur y était pourtant. Vu les circonstances actuelles, c’était tout ce sur quoi elles pouvaient compter maintenant : la chance. Pas tellement sur une quelconque intelligence puisqu’elles étaient trop prises dans le feu de l’action. A tel point que la jeune maman se surprit à revenir dans la salle de surveillance. Ce n’était pas totalement idiot de rester dans le musée ? D’accord, les couloirs pouvaient faire office de dédale, mais il y a forcément un moment où ils vont bien finir par leur mettre la main dessus, non ? Bon, peut-être pas puisqu’elles ont cet indéniable avantage de bien connaître les lieux contrairement à ces types. Bref, c’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas la seule à avoir eu cette idée puisqu’elle vit sa collègue, déjà présente sur les lieux. Celle-ci l’accueillit d’un « mais que fait la police ? » pas tout à fait formulé ainsi mais qui ne dénoterait clairement pas dans un documentaire sur un quartier défavorisé. Avec un soupir las, elle haussa les épaules à nouveau et maugréa :
« Dire que je pensais que les choses pourraient être différentes en acceptant de bosser parfois avec eux… »
Mais c’était la police. Et toute néo-zélandaise soit-elle, on ne pouvait qu’être déçu à un moment ou un autre. Surtout quand on avait besoin d’elle, en fait. Quant au fait qu’elle ne parlait qu’assez rarement du coup de pouce qu’elle leur donnait quand leurs enquêtes avaient tendance à trop stagner mais qu’elles ne pouvaient quand même pas encore être closes parce qu’elle n’avait pas toujours le droit d’en parler tant que les autorités n’avaient pas décidé d’avertir les médias, ça lui était momentanément sorti de l’esprit. Mais elle était certaine que, compte tenu des circonstances, Riley n’y prêterait même pas attention. L’espace d’une seconde, Robin crut alors entendre une sirène au loin et tendit l’oreille mais le bruit cessa rapidement. Si ça se trouve, ces idiots de flics étaient venus, avaient vu que le bâtiment n’était pas la proie des flammes et avaient rebroussé chemin… Mais non, ils devaient quand même s’assurer qu’il n’y avait pas de début d’incendie où que ce soit et donc entrer dans le musée. Voyant sa collègue tourner sur elle-même, elle suivit son regard venant de se poser sur les conduits d’aération. Encore une fois pas idéal du tout, mais ces hommes auraient bien du mal à les y suivre. Se plaçant sous la trappe, elle entrecroisa les doigts pour faire la courte échelle à Riley.
« Je crois qu’on n’a malheureusement pas de meilleure option… »@Riley Carvalho

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Si au départ, nous donnions l’impression d’avoir un plan, ce n’est plus le cas désormais. À partir de quand cela a changé ? Lorsqu’il s’est avéré que les hommes avaient finalement plus de ressources que nous ne le pensions ou alors, nous n’étions juste pas suffisamment préparées. Lorsque nous décidons de nous séparer, l’argent également, nous passons à un tout autre niveau de désorganisation. Au point même, qu’un peu perdues, nous nous retrouvons toutes les deux dans la salle de surveillance. Encore. Sauf que cette fois-ci, nous sommes coincées à l’intérieur. Car même si nous avons réussi à prendre un peu d’avance sur eux – éventuellement, ils vont forcément finir par se retrouver de l’autre côté des portes, à essayer de rentrer. Encore une fois, nous allons devoir faire marcher nos neurones et cette fois-ci, dans l’espoir d’avoir un vrai résultat au bout. Comme dans un dernier espoir, je regarde tout autour de moi, peut-être dans l’attente que quelque chose me saute aux yeux, quelque chose que nous n’aurions pas vu avant. Cependant, lorsque j’ai commencé à regarder le conduit d’évacuation, je ne pensais pas vraiment pouvoir m’en servir. Mais ça, Robin semble s’en fiche un peu. Et pour être honnête, comme les options semblent nous manquer un peu, je vais devoir accepter sans broncher. « Le musée va devoir nous donner des vacances après ça ! » Une légion d’honneur même. Est-ce que j’exagère ? Sûrement un peu. Surtout que nos patrons ne sont même pas au courant de ce qui se passe en ce moment même. En plus, ils seraient capables de nous dire que nous aurions mieux fait de sortir de là plutôt que de s'escalader mutuellement pour arriver à hauteur des conduits d'aération. Un point de vue qui se tient pour être honnête, quand la situation n'a pas encore dégénéré comme c'est le cas ce soir. Dans un dernier élan de désespoir, je balaye de nouveau la pièce des yeux. Mais malheureusement, c'est la seule issue. Alors je suis le chemin frayé par Robin et m'aide de ses mains pour monter à hauteur du conduit d'aération. « Donne-moi les sacs. Après, je t'aide à monter. » S'ils arrivent à entrer, je suppose que la jeune femme pourra plus facilement se défendre que deux sacs remplis d'argent – même si je n'espère pas que nous devrons en arriver là. Pour monter jusqu'à moi, Robin aura peut-être besoin d'une chaise : je ne voudrais pas me surestimer en supposant que je peux la tirer de toute sa hauteur à la simple force de mes bras.. par contre, il faudrait trouver une solution pour que la chaise se remette à sa place directement après, histoire d'éviter les soupçons ou au moins les retarder sur l'endroit par où nous sommes parties. « Est-ce que tu vois une ficelle ou quelque chose comme ça ? » Dit comme ça, elle peut facilement se demander où je veux en venir. « Nous pourrions l'attacher à une chaise, que tu utiliserais pour monter, et nous tirerons sur la ficelle pour qu'elle se renverse. Avec un peu de chance, ils se diront simplement que la chaise n'a pas tenu sur ses quatre pieds, sans se dire que nous nous sommes enfuies par le conduit au-dessus. »

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Des vacances ? Là tout de suite, Robin en rêvait. Et puis elle n’en avait plus pris depuis leur dispute avec Matt, et on ne parlait pas vraiment de vacances, seulement de quelques jours de congé posés en vitesse et de rester dans le même pays, juste pas dans la même ville. Sans parler du manque de repos ; Robin était rentrée plus fatiguée encore que quand elle était partie… Bon ça, c’était de sa faute, en revanche. Dans tous les cas, ça commençait tout doucement à remonter et ça lui ferait le plus grand bien de prendre quelques jours et puis qui sait ? Peut-être emmener Harper voir ses autres grands-parents en Angleterre ? Ça pourrait être pas mal. En tout cas, c’est bien beau de rêvasser à tout ça mais il faudrait pour ce faire sortir de là en un seul morceau. Et vivant, le morceau, s’il vous plaît. Vu les conditions actuelles, ça semblait être beaucoup demander, mais concernant sa survie, la jeune maman pouvait parfois être d’un optimisme à toute épreuve. Trouvant tout de même la force de sourire à la remarque de Riley, elle lui fit donc la courte échelle et la vit disparaître dans le conduit d’aération avant d’entendre sa voix lui proposer de lui passer d’abord les sacs. Une chance que Robin soit dotée d’hypersensibilité, sinon elle aurait pu se demander si sa collègue n’était pas en train de lui jouer un sale tour. Mais non, pas après ce qu’elles venaient de vivre ensemble ; et puis son intuition lui disait donc que ce n’était pas du tout son genre. Ce fut les yeux fermés qu’elle tendit les deux sacs au-dessus de sa tête pour que Riley puisse les récupérer. Avant de chercher une chaise ou quelque chose sur quoi monter des yeux. Elle avait beau être grande, elle ne l’était quand même pas assez pour pouvoir grimper là-dedans sans aucune aide. Ce qu’elle trouva fut une chaise à roulettes. Pour la stabilité on repasserait, mais encore une fois, faute de mieux… Robin s’en empara donc et la fit rouler jusque sous la trappe avant de monter dessus, en espérant qu’elle ne se déroberait pas sous ses pieds avant d’avoir pu atteindre son objectif. C’est alors que Riley lui demanda si elle voyait une ficelle dans le coin. Par réflexe, elle chercha des yeux et en trouva miraculeusement tandis que la jeune femme lui expliquait son plan.
« Je pense qu’on va nous entendre de toute façon. Mais s’ils ont la bonne idée de vouloir nous suivre et qu’ils parviennent à se glisser là-dedans, ça nous fera toujours gagner un peu de temps. »
Tout en parlant, elle était redescendue de la chaise et attachait la ficelle à son accoudoir pour réitérer ensuite son action précédente, bout de ficelle en main. Par chance, la chaise resta à peu près en place le temps qu’elle se hisse à son tour dans le conduit. Où elle pouvait tenir à quatre pattes. Bon, si elle pouvait le faire, alors ça voulait que leurs assaillants pouvaient y ramper, eux.
« Je suis bien contente de ne pas avoir mis un jean aujourd’hui. »
Là, elle pouvait glisser, ce qui aurait été difficile avec cette matière.@Riley Carvalho

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Comme prises au piège, nous ne voyons plus qu'une seule option s'offrir à nous. Je ne pensais sûrement pas finir dans un conduit d'aération aujourd'hui, mais ça doit toujours être mieux que de finir découpées en morceaux ou que sais-je d'autres encore. À notre poursuite, ce sont deux hommes. Tout naturellement, on pourrait se dire qu'ils ont plus de forces que nous et qu'il ne sera pas compliqué pour eux de se hisser à l'endroit où je suis, ce qui est sûrement vrai, car si je ne me trompe pas – je ne me suis pas attardée sur eux lorsque je courais – ils sont plutôt en bonne forme, avec un léger embonpoint, ça aide forcément. Ça aide pour la force, mais peut-être pas pour avancer sans trop de soucis dans des conduits d'aération et ça, c'est un bon point pour nous. Le temps qu'ils arrivent à s'entendre, nous aurons pris plusieurs mètres d'avance. « C'est digne des plus grands films quand même.. » Et si je n'ai pas fait carrière dans le cinéma, c'est pour une bonne raison – après cette aventure, mon avis n'est pas prêt de changer à ce sujet. « Il faut que l'on arrive à visualiser le musée, histoire de savoir vers où se diriger. » Bien sûr, nous n'aurons pas forcément toujours le choix. Mais si nous arrivons à comprendre où nous nous trouvons à mesure que nous avançons, ça nous donnera un grand avantage. « D’ailleurs, est-ce que tu as une idée de ce que nous devons viser ? » La salle de repos, si c’est possible ? Ou peut-être une salle d’exposition, vers l’accueil de l’établissement ? Cette deuxième option est peut-être la meilleure, nous pourrons plus facilement sortir comme ça. Enfin.. s’ils ont bien décidé de nous suivre dans les conduits. Si ce n’est pas le cas et qu’ils ont décidé de retourner dans le musée pour nous attraper à notre sortie, nous serons dans la merde – s’ils arrivent à déterminer avant nous où l’on pourrait sortir bien sûr. Sans même savoir vers où aller pour l’instant, nous commençons à avancer. Ce serait quand même dommage de nous faire attraper juste parce que nous n’avons pas su nous décider. Rapidement, nous arrivons sur une première bifurcation. Nous devons faire notre premier choix. Gauche ou droite. Là aussi, je trouve que nous avons une certaine position de force à être celles qui se trouvent les premières dans ces conduits. Eux, potentiellement, comme ils ignoreront le bon choix, ils devront se séparer, jusqu’à faire des hypothèses sur le chemin emprunté car ils n’auront plus assez de ressources. Un mal pour un bien finalement. Comme quoi, il y a parfois des avantages à être le chassé plutôt que le chasseur – essayons de trouver des points positifs dans notre malheur.

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Etant donné que Robin suivait Riley, elle ne put le remarquer, mais la jeune maman acquiesça d’un vif mouvement de tête quand sa collègue lui dit qu’on se croirait dans un film. Une impression qui ne quittait plus Robin depuis que toute cette histoire avait commencé. Alors bien sûr, en grande consommatrice de films et séries en tous genres, ce n’était sûrement pas la première fois que ça arrivait, mais elle ne s’était encore jamais imaginée héroïne de films d’action en revanche. Bon d’accord, peut-être un. Un où les conduits d’aération de ce genre étaient signes de sécurité d’ailleurs, puisqu’il s’agissait d’Alien. Ayant de l’humour, Ellen Ripley, l’héroïne de la saga, avait même été son costume d’Halloween l’année où elle était enceinte mais… Disons qu’elle s’imaginait plus réduire en cendres des aliens parasites à grands coups de lance-flammes que ce qui était en train de se passer actuellement. Et puis Robin était une romantique, elle avait généralement tendance à s’imaginer dans des comédies romantiques plus que tout autre chose. Avec un petit ricanement, elle ajouta :
« Tu l’as dit. Mais à choisir, j’aurais préféré un autre genre de films. »
Bref, il y a toujours une énorme différence entre ce qu’on voudrait et ce qu’on a et les deux femmes se retrouvaient donc à devoir pratiquement ramper dans ces espèces de boyaux métalliques. Non, c’est sûr qu’il ne valait mieux pas être sujet à la claustrophobie dans un cas pareil, mais Robin était chanceuse – façon de parler -, car elle ne l’était pas. Lorsque Riley lui fit remarquer que ce qu’il valait mieux également, c’était d’avoir en tête une idée d’où elles se trouvaient ainsi que d’où elles se dirigeaient afin de ne pas se perdre, elle ne put que constater que c’est effectivement quelque chose à quoi elle n’a pas du tout pensé. D’ailleurs :
« Mince… Je t’avoue que je n’y avais pas du tout songé mais tu as raison. Au pire, on peut toujours essayer de se repérer en jetant un coup d’œil à travers les grilles quand on passe devant. »
C’était même une chose à faire assez rapidement parce que bien que son sens de l’orientation ne soit pas si mauvais que ça, force était d’admettre que c’était pour le moins déroutant de ne pas voir où on allait. Puis elle réfléchit à la question suivante quelques instants et la réponse s’imposa d’elle-même à son esprit.
« Au plus près de la sortie possible. C’est ça qu’on doit viser, je p… »
Pense. Mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase parce que du bruit se fit alors entendre derrière elles. Signe qu’on les avait bien suivies à l’intérieur des conduits et qu’il fallait commencer à se presser un peu.@Riley Carvalho

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Robin affirme qu'elle aurait préféré se retrouver dans un autre genre de film et je ne peux m'empêcher de pouffer légèrement, en signe d'approbation. Il faudrait être un sadique pour souhaiter se faire poursuivre par deux hommes en colère qui ne souhaite qu'une chose : récupérer leur argent. Après.. dans beaucoup de films, ils ont l'assurance d'une fin positive, est-ce que nous l'avons ? Je ne suis pas sure. J'ignore jusqu'où ils seraient prêts à aller pour arriver à leurs fins et je ne préfère pas y penser pour être honnête. D'ailleurs, il ne faut pas que nos esprits divaguent de trop, puisque notre temps est compté pour avancer et sortir d'ici. Au plus près de la sortie.. c'est sûrement une bonne idée. Surtout que derrière nous, du bruit se fait entendre : synonyme que notre temps est compté. Comment pouvaient-ils déjà être là ? N'étaient-ils pas bêtes comme les voleurs que l'on aime à s'imaginer, comme ceux dans "Maman j'ai raté l'avion" ? Par chance, le local de surveillance n'est pas très loin de l'entrée du musée, mais faut-il encore que nous soyons parties du bon côté lorsque nous avancions à l'aveugle. Comme suggéré par la collègue, quand nous passons à côté d'une bouche d'aération, je regarde à travers celle-ci pour deviner l'endroit où nous nous trouvons. Une salle d'exposition. Super, il y en a des dizaines ici. Un peu prise de panique, et sûrement un peu trop dans le feu de l'action, je n'arrive pas à déterminer de quelles œuvres il s'agit et donc de l'endroit au-dessus duquel nous sommes. « C'est quelle salle selon toi ? » Nous sommes deux dans ces conduits, sans compter les hommes qui sont à notre poursuite, alors autant mettre nos deux cerveaux en marche. « On ne doit pas être loin de la sortie, sauf si elle se trouve derrière nous. Déjà.. » Faire demi-tour n'est clairement pas envisageable, mais je me dis que ces conduits ne peuvent pas seulement faire le tour du musée, avec une seule voie, il doit bien y avoir des passages qui nous feront emprunter un chemin plus court pour revenir sur nos pas — je doute que ce soit très réglementaire d'un point de vue sécurité sinon. Au loin j'aperçois une nouvelle intersection, nous pouvons continuer d'avancer ou tourner à gauche. Comme nous semblons avancer vers le fond du musée, j'aurais tendance à vouloir choisir l'issue de gauche, mais je préfère avoir l'avis de Robin avant de reprendre ma route : ce serait quand même dommage que mon sens de l'orientation me joue un sale tour pile aujourd'hui. « Au fond, j'irai à gauche. Tu en dis quoi ? » C'est peut-être bête, mais j'ai murmuré ces mots, histoire qu'ils ne soient pas capables de les entendre — s'ils sont suffisamment près pour ça.

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there lived a certain man in russia long ago.

He was big and strong, in his eyes a flaming glow Most people looked at him with terror and with fear But to Moscow chicks he was such a lovely dear He could preach the Bible like a preacher Full of ecstasy and fire But he also was the kind of teacher Women would desire

Le bruit derrière elle avait quelque chose de très stressant, mais toute sa concentration n’était tournée que vers un seul but : sortir de là en un seul morceau. Puis il y avait cette pointe d’adrénaline, cet instinct de survie qui avait pris le pas sur tout le reste et qui la poussait à aller de l’avant. Littéralement puisque de toute manière, faire marche-arrière était compliqué ; voilà ce que c’était d’être grande et puis en plus, faire marche-arrière signifiait se jeter dans la gueule du loup. C’est donc ainsi que les deux jeunes femmes avançaient pas si lentement que ça mais sûrement en direction de la sortie. L’espéraient-elles tout du moins. Ecoutant son conseil, Riley lui demanda quand elles passèrent devant une des grilles susmentionnées, de quelle salle il pouvait bien s’agir. Se frayant un chemin jusque-là pour mieux voir, Robin plissa les yeux et répondit presque dans la seconde :
« La Renaissance. On n’est pas loin. »
Ce que sa collègue lui confirma avec une pointe d’espoir dans la voix. Bien sûr, sous cet angle, tout semblait bizarre et si vous n’y preniez pas garde, il était tout à fait possible de se sentir perdu, mais elle était presque sûre de ne pas déjà avoir dépassé la sortie. La jeune maman s’efforça de garder tout ça à l’esprit tout en se rappelant qu’on les poursuivait et qu’il ne fallait donc pas trop traîner. Mais au bout d’un moment, elles arrivèrent à un embranchement et malgré la pression découlant de cette situation, Robin prit le temps d’essayer de se resituer au moins un minimum afin de ne pas non plus tourner en rond sinon, qu’elles soient sujettes à la claustrophobie ou non, il y avait tout de même de grandes chances qu’elles finissent par sérieusement paniquer.
« Je dirais gauche. »
Sans plus de certitudes que ça, cependant. Qu’il était difficile de se repérer quand on n’y voyait strictement rien… Puis pas le temps de culpabiliser en se disant que si jamais elle se trompait, ça serait de sa faute puisque les bruits derrière elles se rapprochaient dangereusement. Continuant leur chemin, elles ne stoppèrent qu’à la prochaine grille.
« Là ! On est juste à côté de la sortie si on descend ici, pas vrai ? »
Ça faisait des années qu’elle travaillait pratiquement tous les jours dans ce musée, mais elle avait besoin de la confirmation de Riley pour ne pas faire n’importe quoi. Le problème, c’est qu’en poussant un peu, elle s’aperçut que ladite grille devait être un peu rouillée ou quelque chose comme ça parce qu’elle refusait tout net de ne bouger ne serait-ce que d’un millimètre.
« Va falloir qu’on s’y mette à deux, je crois. »
Décidément, rien n’allait.@Riley Carvalho

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ain't no sunshine when she's gone it's not warm when she's away ain't no sunshine when she's gone and she's always gone too long anytime she goes away

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Un cauchemar. C’est un peu à cela que ressemble cet enchaînement d’actions. Le sac abandonné, l’argent à l’intérieur, ces hommes venus de nul part et maintenant, cette course poursuite à travers les conduits d’aération. Par chance, si on peut vraiment appeler ça comme cela à ce niveau, nous n’en sommes pas encore au point où nous nous réveillons en sueur, avec la peur de nous rendormir. Ça, ça arrivera quand ils nous auront enfin mis la main dessus — pour faire je-ne-sais-quoi et je préfère ne pas le savoir. À deux, deux membres du personnel qui plus est, on devrait peut-être réussir à s’en sortir. En plus, je ne voudrais pas nous envoyer des fleurs, mais je trouve qu’avec Robin, nous formons une bonne équipe. Quand ce n’est pas elle qui a une réponse, c’est moi et inversement. Pour l’endroit où nous nous trouvons actuellement, c’est elle qui a la réponse et je lui fais confiance là-dessus — je n’ai pas d’autre choix en plus. Nous reprenons notre folle course, jusqu’à arriver à quelque chose qui semble être vers l’accueil, selon la brune. Personnellement, à tourner en rond depuis tout à l’heure, sur la terre ferme ou dans les airs, j’ai quelque peu perdu mon sens de l’orientation. Mais pour être honnête, qu’elle dise juste ou non, ca n’a pas vraiment d’importance : nous avons déjà gagné un peu de mètres par rapport à nos poursuivants, alors ce ne serait pas complètement inutile. Surtout qu’avec nos pieds sur le sol, nous avancerons forcément plus vite qu’eux, qui seront toujours dans les conduits. Lorsqu’elle me demande de l’aide pour pousser la grille qui nous permettra de sortir, je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire. J’espère que ce n’est pas une caméra cachée pour nous permettre de travailler la cohésion d’équipe, sinon ça va barder. « Pour une fois, les séances à la salle vont servir ! » Je suis loin d’être la plus grande sportive de la ville et pour l’instant, mes passages au centre où travaille Josh se comptent sur les doigts d’une main. Mais c’est toujours mieux que rien : sur un malentendu, le travail des bras et des jambes va suffire à aider Robin avec cette trappe. Nous essayons avec les bras, puis de taper plusieurs fois avec nos pieds, dans l’espoir qu’elle bouge un peu — pour la discrétion, on repassera, mais comme ils savent où l’on est, ça n’a plus trop d’importance. L’accumulation de nos actions semble avoir raison du matériel, puisqu’il s’ouvre enfin et nous pouvons descendre l’une après l’autre, toujours en nous entraidant. « Vite ! Partons d’ici ! » Dans la précipitation, j’en oublie les sacs d’argent posés sur le sol. Mais il faut croire que j’ai commencé à m’attacher à eux, à avoir l’habitude de les avoir, puisque je fais demi tour après seulement quelques mètres. « Oups.. » Il serait quand même dommage d’avoir lutté autant pour finalement leur laisser le butin là, sans plus de résistance.

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Aussi incroyable que ça puisse paraître, elles étaient toujours en vie. Et pourraient même aller jusqu’à se vanter d’avoir visité les conduits d’aération de leur lieu de travail. Robin avait hâte de rentrer au manoir pour pouvoir raconter tout ça à Matt. Qui, elle le connaissait, prendrait peur et ne serait pas rassuré de la laisser partir travailler pour quelques jours mais lui aussi la connaissait, il savait parfaitement qu’elle ne faisait rien d’irréfléchi et qu’elle était aussi prudente que possible, compte tenu des circonstances actuelles. Et puis Robin n’était pas une pauvre chose sans défense et ça aussi, son mari le savait. Le hic c’est que là en l’occurrence, aussi forte et combative puisse-t-elle être, il y a un moment où seule face à plusieurs malfrats, elle, pas plus qu’une autre, ne pouvait y faire quoi que ce soit. Une chance que ce genre de choses n’arrive pas tous les jours, du coup. Ou pas, parce que si c’était le cas, Riley et elle auraient l’habitude ; elles sauraient exactement quoi faire pour semer leurs poursuivants, connaîtraient ces conduits comme leur poche et seraient capables de garder leur calme presque en toutes circonstances. Tout bien considéré, on devrait leur faire des entrainements, un peu comme ceux des alertes incendies. Même si d’accord, il y avait certainement plus de chances qu’un incendie se déclare que de revivre un jour cette scène. Et pourtant, on ne pouvait pas non plus dire que des incendies se déclaraient tous les jours. Bref, il était temps de descendre de là et de filer en direction de la sortie. Mais avant ça, il fallait encore ouvrir cette grille. Riley mit à profit ses quelques heures passées à la salle, ce qui fit sourire Robin malgré tout parce qu’elle non plus n’était pas du tout du genre à aller à la salle et se contentait généralement de faire des longueurs dans la piscine depuis qu’elle avait la chance d’en avoir une à disposition. Avant ça, elle allait à la piscine municipale ou, quand le temps le permettait, à la plage. Ce qui fait que, mine de rien, elle avait pas mal de force dans les bras et les épaules aussi. Et ça c’est dommage parce que clairement ça ne suffisait pas alors il fallait y aller à coups de pied. Et descendre, pour une fois, s’avéra plus compliqué que monter puisqu’elles n’avaient plus de chaise pour les aider ni personne pour les réceptionner. En se laissant tomber, Robin crut l’espace d’une terrible seconde qu’elle allait se tordre la cheville mais tout se passa bien : elle récupéra le sac qu’elle avait jeté d’abord et se remit en marche. Quelques secondes à peine avant d’attendre sa collègue qui elle avait oublié le sien, de sac. Fort heureusement, ça ne leur fit quasiment pas perdre de temps. Et ce n’est d’ailleurs qu’à ce moment-là que la jeune maman se rendit compte qu’elle avait visé juste et qu’elles étaient tout à côté des portes vitrées par lesquelles, ô miracle, elles pouvaient voir des gyrophares projeter leurs lumières colorées à l’intérieur du bâtiment. Cette vision suffit à lui faire presser le pas. Avant de se faire violemment tirer par les cheveux par un troisième russe qui avait dû entrer entre-temps. Robin lâcha aussi bien une exclamation de surprise que de douleur mais ne se laissa pas démoraliser pour autant. Sans réfléchir, elle lança alors son sac à Riley, ce qui la rendait tout à coup sans valeur aux yeux du preneur d’otages tandis que son fric était en train de se faire la malle.
« Fonce ! Va chercher de l’aide dehors ! »@Riley Carvalho

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Malgré cette grille récalcitrante, l'espoir renaît doucement en moi. La sortie est proche, nous allons nous en sortir. Je me répète cette phrase en boucle, espérant que les étoiles s'aligneront enfin dans notre sens. Et à en voir la porte de sortie — une fois les deux pieds, ou quatre avec ceux de la collègue, au sol — plus rien ne peut nous arrêter ! Sauf peut-être ce troisième voleur qui surgit de nulle part, attrapant les cheveux de la brune. « Robin.. » Même si c'est elle qui m'invite à prendre la fuite, il est douloureux pour moi de la laisser là. Et s'il lui arrive quelque chose, est-ce que je pourrais me pardonner de l'avoir laissée aux mains de l'un de ces voyous ? Inconsciemment, j'hésite quelques secondes, mais quand je vois que l'attention de l'homme est de nouveau portée sur moi — mais surtout les deux sacs d'argent — je tourne les talons et pars aussi vite que possible. La grille tout à l'heure, maintenant ça, ça commence à faire beaucoup.. heureusement que depuis toute petite, j'ai toujours eu un certain attrait pour le sport. Par miracle, lorsque je m'approche des portes d'entrées du musée, elles s'ouvrent automatiquement. Est-ce qu'elles sont actives toute la nuit, si jamais tu viens de l'intérieur ? Est-ce qu’elles le sont seulement quand les personnes de l’entretien sont là ? Ou est-ce simplement un agréable coup du destin cette fois-ci ? Malheureusement, je n’ai pas le temps de me poser trop de questions et surtout d’y répondre : l’important c’est que je suis dehors et que je peux maintenant essayer de trouver de l’aide — en faisant abstraction du fait que les portes se sont sûrement facilement ouverte face à l’homme, s’il a décidé de me suivre. Bien trop concentrée sur mon objectif et un peu effrayée à l’idée de perdre le rythme si je me retourne, je décide de rester dans l’ignorance. Je ne sais pas si c’est bête ou plutôt courageux d’agir comme ça, je suppose qu’on le saura très vite en fonction de l’issue de cette journée. À cette heure-ci, les rues de la ville sont bien plus calmes. Calmes.. mais pas vide pour autant et dès que je vois un homme dans mon champ de vision, je décide d’aller l’accoster — c’est n’est pas très solidaire envers la gente féminine, mais je crois que nous avons besoin d’un peu de force pour effrayer ces malfrats. « Excusez-moi.. » Dis-je, difficilement, alors que j’essaye de reprendre mon souffle par la même occasion. « Est-ce que vous pourriez appeler la police ? Il se passe quelque chose de bizarre au musée. L’une de mes collègues a été retenue en otage. » Otage. J’utilise des termes forts, surtout que Robin a finalement peut-être réussi à s’enfuir. Mais je dois être prise au sérieux, malgré les deux sacs en ma possession, et tous les moyens sont bons pour ça.

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