karma police → jimmy

Une technique pour les colsons ? Autre que celle qui implique de devoir se déboîter le poignet ? Peut-être, après tout, Iggy n’était pas une experte en la matière. Même si elle aurait bien voulu. En fait, elle aurait aimé être de ces gens qui arrivent à se débarrasser d’une paire de menottes d’un roulement d’épaules, de ceux qui peuvent crocheter n’importe quelle serrure ou encore qui arrivent à démarrer n’importe quel véhicule aux câbles. Elle était capable de crocheter certaines serrures et c’était déjà pas si mal. Toujours est-il qu’elle acquiesça.
« Si c’est pour échapper à la police ou à la mort, je suis sûre que les gens peuvent toujours, toujours trouver des solutions. »
Jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus y échapper, évidemment. En ce qui concerne la mort en tout cas parce que la police… Bon, Iggy était un peu la preuve vivante qu’on pouvait y échapper toute sa vie. Puis elle n’était pas la seule, d’ailleurs. On pouvait aussi citer le Zodiac ainsi que Jack l’éventreur. Puis d’autres beaucoup moins célèbres aussi. Et beaucoup moins dangereux, surtout. Bref, puisqu’il était pas question qu’elle se fasse choper juste pour avoir menotté une bleusaille et lui avoir emprunté sa carte de police, ils pouvaient bien se payer un peu la tête de jeunes dealers avec Jimmy. Surtout que ça ne prêtait pas vraiment à conséquences puisqu’ils pouvaient pas vraiment leur faire de tort, juste leur faire un peu peur. Lesdits dealers leur proposèrent de la meth. Ce que Jimmy trouva parfait. En toute discrétion et du coin de l’œil, elle l’observa l’espace d’une demi-seconde avant de commenter à son tour :
« Ouais, c’est vraiment super ! »
On aurait pu s’en passer, mais vu le sourire de leurs interlocuteurs, tout le monde était de son avis. En tout cas jusqu’à ce que Jimmy tende la main mais qu’on refuse de lui laisser toucher à quoi que ce soit avant d’y mettre le prix. En toute franchise, Iggy n’avait aucune idée de si c’était un bon prix ou non ; elle côtoyait presque tous les week-ends des endroits où ce genre de trucs s’avalait comme des Tic-Tac, mais elle n’y avait jamais touché en ce qui la concernait. Puis c’était pas près de changer. C’est alors qu’elle capta le regard de Jimmy et sortit la carte qu’elle agita sous le nez du chef de la bande.
« Police, les gars ! Ça vous dirait de nous suivre au poste pour répondre à quelques questions ? »
Puis quoi ? Aucune idée. De toute façon, ils n’iraient pas jusqu’au poste, c’était pas une super idée quand on voyait l’état dans lequel elle l’avait laissé. Mais qui sait ? Peut-être qu’en voyant qu’ils en prenaient la direction, ils leur fileraient un pot de vin pour qu’ils les laissent partir ?

Bof, pour ces gens, y a pas de bonne ou de mauvaise solution, c’est juste que sur le moment, y a sûrement que cette solution-là. Et plus tard, une fois qu’ils s’en sont sortis ou non, alors seulement ils peuvent dire si c’était une bonne ou une mauvaise idée. Mais s’ils s’en sont sortis, alors quelle que soit la solution, elle devait pas être si mauvaise. Ça, c’était la manière de penser d’Iggy parce qu’elle-même était criminelle mais elle se doutait que bien des gens ne seraient pas d’accord avec elle et auraient des tas d’arguments pour lui prouver qu’elle se fourvoyait. Après quelques secondes de réflexion, elle finit par hausser les épaules.
« Ouais sûrement. De toute façon, tout dépend toujours du point de vue. »
Quant à savoir jusqu’où elle était prête à aller pour ne pas devoir renoncer à sa liberté ? Assez loin supposait-elle. Mais pas jusqu’au meurtre. Quand bien même n’avait-elle pas la moindre estime pour la police, elle avait des limites par rapport à ce qu’elle-même pourrait supporter. Et le meurtre en faisait partie, de ces limites. Disons que si elle parvenait un jour à trouver plus malin qu’elle – qu’eux parce que même si elle était très douée, elle ne s’en sortirait sans doute pas aussi bien s’ils n’agissaient pas en bande -, alors elle s’inclinerait. Mais ce jour n’était pas près d’arriver. Ce qui était près d’arriver en revanche, c’était de voir toutes ces petites racailles se disperser dès l’instant où elle aurait crié « police ». Ce qui arriva, bien sûr. Ce à quoi Iggy n’avait pas pensé par contre, c’était ce qu’ils feraient à partir de cet instant. Et la réponse fut pas grand-chose. Du coin de l’œil, elle vit bien Jimmy faire mine de se lancer à leur poursuite, mais faire mine seulement. Et c’était assez drôle en soi pour qu’elle n’ait pas envie d’en faire beaucoup plus. Peut-être bien qu’ils ne s’en étaient pas pris aux bonnes cibles. Ces gens-là avaient l’habitude qu’on essaie de la leur mettre à l’envers, ils n’allaient pas rester là sans rien faire. D’ailleurs, Jimmy n’avait pas tort : il fallait se méfier parce qu’eux aussi étaient du genre organisé, du coup. La question se posa bien vite : que faire ensuite ?
« Je sais pas, on peut la réquisitionner, cette voiture maintenant qu’on s’est un peu fait la main. Sinon, on pourrait faire flipper les gens qui se croient tout permis en se garant n’importe où mais ça serait moins drôle. »
Surtout qu’elle faisait clairement partie de ces gens, mais généralement, un battement de cils suffisait à lui éviter la fourrière.

Décidément, Jimmy était un jeune homme plein de ressources. Même de jouer les contractuelles n’avait pas l’air de le déranger pour peu qu’il puisse faire ça à sa sauce. Jouer la comédie et mettre la pression jusqu’à ce qu’on leur propose un pot de vin, c’était carrément le truc d’Iggy en vérité. Mais elle était d’avis qu’il valait mieux se montrer un tout petit peu raisonnable. Après tout, elle venait quand même de menotter un agent des forces de l’ordre à un radiateur pour lui piquer sa carte alors faudrait voir à se calmer. Tout en ne laissant pas passer l’opportunité de s’en servir, de cette carte, pour autant. Bref, puisqu’ils avaient eu l’idée de réquisitionner une voiture, autant commencer par ça puis on verrait bien où ça pourrait les mener. Ils se postèrent donc sur le bord de la route et Jimmy fit son marché tandis qu’Iggy réfléchissait au fait qu’avec sa dégaine, elle n’avait pas du tout l’air d’une flic. Ce qui avait marché avec les jeunes de tout à l’heure parce qu’ils la pensaient sous couverture pour mieux les approcher mais ça marcherait en revanche jamais avec quelqu’un droit dans ses bottes. Bon, c’était pas un énorme problème non plus parce que Jimmy et elle pouvaient bien jouer un peu au gendarme et au voleur. La voix de Jimmy la rappela au moment présent et elle étira un sourire en coin.
« Et pourquoi, pas celle-là ? »
Parce que c’était un gros malabar au volant ? Si c’était ça, fallait se tranquilliser : elle était là. Et si Iggy pouvait se mettre tout le monde dans la poche, c’était encore plus vrai en ce qui concernait les hommes. Sans vouloir aller dans le cliché, les femmes c’était toujours plus fourbes et ça s’attendait à ce que leurs congénères le soient aussi, donc ça se méfie plus vite que n’importe quel homme. De toute façon, le pick-up était passé et Jimmy avait jeté son dévolu sur une autre voiture avec à son bord une femme. Ben tiens. Elle le laissa se mettre en travers de la route en espérant tout de même que les plaquettes et disques de freins de la berline étaient neufs sans quoi elle n’aurait bientôt plus d’ami, mais tout se passa bien et elle en vint à se dire que jouer au gendarme et au voleur n’avait pas de sens compte tenu de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Le temps d’une demi-seconde, elle étudia le jeu d’acteur de Jimmy, estima qu’il ne se débrouillait pas si mal et que son surjeu collait parfaitement à l’urgence du moment. D’ailleurs, la conductrice marcha à fond. Tellement à fond qu’elle avait enclenché le verrouillage automatique de sa voiture et avait l’air extrêmement crispée sur son volant. C’était peut-être le moment d’intervenir…
« C’est une question de vie ou de mort, madame ! Votre voiture vous sera restituée, n’ayez crainte. »
Mais quand ? Telle était la question. Est-ce que ça serait suffisant pour la convaincre ? Peut-être. En tout cas, elle déverrouilla sa portière.

A la réponse de Jimmy, Iggy pouffa avant de baisser la tête qu’elle secoua par la même occasion. Parfois, à de rares moments quand même, elle en venait carrément à oublier que Jimmy faisait partie de ces riches qui, selon elle, méritaient très clairement d’être arnaqués. C’était ce genre de remarques qui faisait office de piqûre de rappel. C’était le fait qu’ils se croient tout permis qui les rendait si détestables. Mais la vie était ainsi faite et quand on avait de l’argent, on pouvait effectivement tout se permettre, supposait-elle. Supposait-elle, oui, parce que bien qu’elle fasse partie des riches aussi, Iggy préférait avoir une vie simple. Facile à dire quand on a une villa avec piscine, vous me direz. Et une Harley, et une voiture de collection. Mais à quoi bon être riche si on peut même pas en profiter un tout petit peu ? Bon, eh bien pas celle-là alors, mais pas sûr que le choix de Jimmy soit bien meilleur puisque la conductrice n’eut pas vraiment l’air de leur faire confiance. Pas folle, la guêpe, elle avait raison. Même si ici, il n’était pas vraiment question de la carjacker ; juste un emprunt histoire de s’amuser un peu avec ce badge et ça n’irait pas plus loin. Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Et comme on vivait dans un monde où il était possible de se faire voler à peu près tout et n’importe quoi, sa réaction était des plus sages. Puis ils eurent beau essayer par tous les moyens, rien n’y fit et même si la portière se déverrouilla bel et bien, la conductrice finit quand même par forcer le passage. Bon, plus qu’à ressayer avec quelqu’un d’autre parce qu’ils n’étaient pas du genre à se laisser démonter aussi facilement.
« Okay, essayons une autre technique. »
Iggy était presque sûre que la sienne marcherait mais presque seulement alors autant pas se vanter trop vite non plus. Elle se déplaça jusqu’à un stop un peu plus loin et observa quelques voitures passer. Jusqu’à ce qu’elle trouve la bonne. A son volant, un homme bien sûr. Un gros malabar, même, conduisant une espèce de Hummer. Se doutant qu’un de ces engins était forcément équipé du verrouillage central aussi, elle ne prit pas le risque d’essayer d’ouvrir la portière et se contenta de grimper sur le marchepied et de frapper au carreau avant de prendre un air aguicheur. Peut-être bien qu’elle lui proposa une petite fellation, oui. Et peut-être bien que vu la manière dont elle était habillée, ça ne pouvait qu’être pris au sérieux. Dans tous les cas, venant de certaines bouches, ces mots-là devenaient tout à coup de vrais mots magiques quand ils étaient adressés aux mâles hétéros. Ou à ceux qui essayaient de le prouver aux moyens d’une telle voiture. Partant de là, son plan n’avait qu’assez peu de chances de rater. Et il ne rata pas puisque les portières se déverrouillèrent pour la laisser monter. C’était le signal.
« Police ! Maintenant vous allez nous laisser réquisitionner ce véhicule pour urgence parce que vous pourriez avoir des problèmes sinon ! »
Grimpant à bord une fois que le conducteur, tout penaud, lui eut laissé la place, elle laissa à Jimmy le temps de la rejoindre, tout en lui criant avec empressement quand même :
« Vite ! Monte ! »

Expéditif, oui, c’était ça de savoir exactement ce qu’on faisait. Et à son âge, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Iggy savait ce qu’elle faisait. Au risque de se répéter, rien de plus simple pour une femme relativement baisable – même pas besoin d’être un canon de beauté en fait, ç’avait plutôt tendance à intimider plus qu’autre chose – que de berner un mec. Pour peu que le mec soit intéressé par les femmes, rappelons-le quand même. Mais comme dit précédemment, ça se remarquait assez facilement sans même devoir aller dans les clichés. Bref, inutile de faire sa modeste, ses lèvres se retroussèrent en un sourire éclatant.
« Oh, c’est facile, suffit d’avoir les bons atouts. »
Alors, pour d’évidentes raisons, c’était quand même assez rare qu’une femme soit contente d’en être une, c’était trop de pression tout le temps et de la part d’absolument tout le monde, mais pour ce qui était d’arnaquer les autres, Iggy n’allait pas nier que c’était un sacré avantage. On se méfiait beaucoup moins des femmes, ces fragiles petites fleurs incapables de faire de mal à une mouche dans l’inconscient collectif, que des hommes qui s’amusaient à harceler d’autres femmes à tous les coins de rue, selon les médias. Vint ensuite la question de que faire maintenant ? A cette question, Iggy n’avait pas vraiment de réponses. Déjà parce que c’était l’idée de Jimmy et qu’elle n’avait pas cherché à savoir comment ça allait se passer une fois que ça serait fait. Et lui non plus, du reste.
« Je sais pas, y a un endroit dans le coin que t’as toujours rêvé de voir sans avoir le temps d’y aller ? »
Puis il lui demanda si elle avait vraiment l’intention de la lui restituer, sa voiture, à ce gars et Iggy prit un air faussement choqué.
« Bah bien sûr ! Pour qui tu me prends ? Je pratique pas le vol à la tire et je préfère de loin les billets. »
Indigne de quelqu’un comme elle ; ça serait comme demander à Michelango ou tout autre grand sculpteur du genre d’animer un atelier pâte à sel à la maternelle. Haussant les épaules, elle émit une idée :
« On a qu’à lui vider le réservoir avant de la lui ramener. »
Parce qu’elle était pas la dernière à savoir comment s’y prendre pour faire chier.
« On va voir si c’est vrai ce qu’on dit au sujet de ces engins. Si ça se trouve, on aura tout juste assez pour sortir de la ville. »
Le réservoir étant plein aux trois quarts, ça serait triste quand même. Mais pas impossible.

Le pôle nord ? Mais bordel, qui lui a fait du mal pour qu’il veuille aller au pôle nord en tant qu’adulte ? Non parce qu’à moins que ça soit pour rester bien au chaud dans le chalet du père-noël à boire du chocolat avec ses lutins en regardant un paysage de carte de vœux, franchement non merci. Bon après, ça venait de quelqu’un qui n’était pas forcément une grande voyageuse. Etonnant pour quelqu’un du voyage bien sûr, mais disons qu’il y a une différence entre être sur les routes de son pays et partir aux quatre coins du globe. Elle préférait la première option. Et sa destination de rêve en dehors du pays, c’était Berlin. Juste parce qu’ils ont les meilleurs clubs et DJs qui existent. Bref, tout ça pour dire que ça ne lui donnait pas vraiment plus d’indications sur la route à prendre, aussi en prit-elle une au hasard tout en secouant la tête pour confirmer que ben non, c’était pas trop possible d’aller jusqu’au pôle nord là-dedans. Puis à la remarque de Jimmy, elle ricana :
« Si, bien sûr. Des trucs mayas aussi, même, mais j’ai souvent regretté ensuite. C’est pour ça que j’en ai pas fait ma spécialité. »
Et pour les trucs mayas en question, elle avait même beaucoup regretté puisqu’ils avaient la réputation d’être maudits et qu’effectivement, la soirée ne s’était pas super bien passée. Soit. Diabolique ? C’était bien la première qu’elle s’entendait dire qu’un de ses plans était diabolique, en tout cas de vive voix, mais ça lui plaisait bien. Puis elle haussa les épaules.
« Je connais des tas de gens qui ont foutu le feu à leur propre voiture pour arnaquer l’assurance juste parce qu’elle consommait trop, alors à mon avis, réservoir plein ou pas, on ira pas super loin avec. »
A la question suivante, elle secoua la tête en revanche. Y avait pas beaucoup de chances pour que ce gars-là ait appelé les flics. Pas après ce coup-là. S’ils ne ramenaient pas la voiture d’ici un jour ou deux, peut-être, mais probablement pas avant. C’était trop déshonorant pour lui, comme situation.
« Non, je crois pas. A l’heure qu’il est, il doit toujours être en train de galérer à rentrer chez lui. »
Et quand bien même l’idée d’appeler les flics lui traverserait-elle l’esprit, aidant ainsi la police à faire le lien avec ce qui était arrivé à leur collègue, ils seraient actuellement en train de chercher une russe tatouée et elle prenait soin de toujours effacer ses empreintes, ça serait de toute façon pas bien grave pour elle. Par contre, le type de la voiture pourrait éventuellement donner un signalement un peu plus juste de Jimmy. A condition qu’il ait le temps de bien le voir et ça, c’était loin d’être sûr.
« Par contre, on aurait peut-être dû te déguiser toi aussi. »

Comme les égyptiens, exactement. C’est en tout cas ce qu’elle s’était dit en acceptant le job. Elle avait beau avoir été mariée à quelqu’un qui croyait dur comme fer à l’existence d’une vie après la mort, qui en avait même fait son métier, c’était pas pour autant qu’elle partageait ses convictions. Enfin, disons qu’elle avait toujours cru à tout ce que Sunny lui avait raconté mais qu’à une malédiction jetée sur de l’or, ça, elle voulait pas y croire en tout cas. Et Jimmy se trompait qu’à moitié, y avait bel et bien eu une panne de voiture cette fois-là, mais c’était pas la sienne.
« Pas vraiment. Disons qu’on a enchaîné les merdes et que quelqu’un a bien failli mourir, ce soir-là. »
Puisqu’elle était lancée dans les confidences, autant continuer. Y avait-il besoin de préciser que c’est elle qui avait manqué tuer cette personne, par contre ? Accidentellement, bien sûr… Non, comme cette histoire s’était bien terminée, tout compte fait, elle estimât préférable de ne pas mentionner ce détail. Peut-être plus tard. Et pour en revenir aux arnaques aux assurances, il hésita même pas à mettre sa parole en doute. Alors qu’elle lui parlait d’expérience tandis que lui ne faisait jamais qu’énoncer ce qu’il pensait être juste. Avec un tel aplomb, qui plus est, que quoi qu’elle dise, il serait toujours convaincu d’avoir raison. Roulant des yeux pour d’évidentes raisons, Iggy laissa tomber :
« Okay, mister know-it-all, qu’est-ce que tu veux que je te dise, puisque tu sais déjà tout ? »
Puis, quand elle lui fit remarquer qu’ils auraient sans doute dû mieux fait de le déguiser lui aussi, il annonça que son costard faisait office de déguisement. Les services secrets néo-zélandais, tout ça. Iggy fit la grimace. Pas qu’elle soit pas convaincue par sa crédibilité en tant que James Bond de Nouvelle Zélande mais disons que Jimmy pourrait jouer ce rôle absolument tous les jours.
« Ouais, mais disons qu’un déguisement sert à ce qu’on te reconnaisse pas et toi, tu le portes tous les jours, le tien. »
Mais bon, ça devrait aller, la seule personne qui l’avait suffisamment regardé pour pouvoir témoigner contre lui, c’était la conductrice qu’il avait effrayé et qui avait bien failli l’écraser alors ça devrait aller. D’autant que Jimmy dit alors qu’au pire, il se laisserait arrêter pour lui laisser l’occasion de prendre la fuite. C’est vrai qu’avec son armée d’avocats, il serait sorti de là en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Mais bien sûr, l’idéal, ça serait de ne quand même pas en arriver là. Ce dont elle doutait, de toute façon puisqu’elle avait fait ce qu’il fallait pour que ça soit pas le cas. Prenant un air ému, Iggy posa une main sur le cœur.
« Ça, ça serait vraiment trop gentil. Si je te connaissais pas si bien, je serais à deux doigts de croire que t’es en train de me faire une déclaration d’amour. »