contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
and i've lost who i am, and i can't understand. why my heart is so broken, rejecting your love, without, love gone wrong, lifeless words carry on. (@trading yesterday)
Le regard fixé devant le miroir de sa chambre d'adolescente, elle contemplait son reflet. Les cheveux détachés et légèrement ondulés, le visage maquillé avec soin mais pas trop, juste assez pour cacher les quelques cernes qui tirent ses traits. Les lèvres rougies par le rouge Chanel qu'elle porte toujours. Une robe bleue nuit qui ne dissimule plus les rondeurs de son corps de femme enceinte. Ellie respirait la fraicheur du matin et la douceur. Un sourire béa lui collait aux lèvres. Sourire qui était devenu pratiquement inexistant depuis des semaines mais qui faisait de nouveau son apparition. De bonne humeur, elle l'était. C'était stupide. Dans le fond, elle se sentait stupide. Comme une ado qui se prépare pour son premier rancard. Voilà la mine qu'elle affichait. Excitée comme jamais à l'idée de le revoir, de le retrouver, pour quelques jours, quelques secondes même. Le trajet vers l'aéroport fut court et rapide, elle n'avait pas vu le temps passé dans ce taxi, bercé par des mélodies et le soleil du printemps qui lui chatouillait le nez. Gênée tout d'abord, Ellie n'avait pas su comment se comporter lorsque son regard avait croisé celui d'Isaac, valise à la main, dans le grand hall de l'aéroport. Sans doute qu'elle s'était faite trop d'idées sur le moment. Sans doute qu'il se servait encore d'elle pour obtenir la paix de ses parents. Sans doute que toute cette histoire n'était qu'une immense blague et qu'il ne lui offrait pas là, un moment juste tous les deux, dans l'espoir de se retrouver plus sereinement. Peut être qu'il ne voulait plus d'elle. Peut être qu'il ne voulait pas l'attendre. Il avait pourtant, l'allure élégante. Celle des grands jours. Celle qu'elle aimait tant. Il n'était plus caché derrière sa capuche et cette casquette. Ellie osa même un sourire et son coeur avait battu la chamade jusqu'à ce qu'elle atteigne son siège, bien loin du sien. Déçue, sur le moment, la jeune femme avait affiché une moue déconfite mais n'avait rien dit, prenant place pour ce long vol vers les terres australiennes. Loin d'Island Bay. Loin de leur enfer respectifs.
Heureusement que la belle avait opté pour une robe, l'air était étouffant et le vol trop long. Quand ses talons touchèrent le macadam brûlant de l'aéroport, ses yeux cherchèrent immédiatement Isaac. Elle avait l'impression de revenir des années en arrière. Bien loin de tous les tracas que vivait actuellement son mariage, ou du moins, ce qu'il en restait. Elle n'eut même pas le temps de s'encombrer de ses bagages qu'il les prit dans ces mains. Un peu long mais oui. Sourire qui étira ses lèvres, tandis qu'une main habile caressait son ventre. Epuisée, elle l'était. La grossesse n'était pas de tout repos, alors avec dix heures de vol dans le nez, ça n'aidait pas. Et toi ? Elle osa poser la question, se voulant plus détendu tandis qu'ils empruntaient ensemble leur sortie. Direction la maison familiale des Shelby. Le trajet en taxi fut court et silencieux, Ellie s'était endormi sur son siège, la tête reposée sur la fenêtre. Et c'est lorsque le véhicule emprunta le chemin menant à la maison qu'elle ouvrit enfin les yeux, contemplant avec sérénité la campagne fleurie de Darwin. Le soleil commençait à se coucher et l'air était beaucoup plus respirable. Ils ne mirent pas longtemps à quitter le véhicule, rejoignant la porte d'entrée. Ellie tapa d'abord, avant de se faire dépasser par un Isaac plus pressé, qui ouvrit directement la porte. Son pas emboita le sien, entrant dans cette maison à l'allure réconfortante. Son coeur se réchauffa aussitôt. Elle en avait presque oublié qu'ils n'étaient plus ensemble. Elle avait tout oublié, sur quelques secondes à peine. Le visage d'Ana fut le premier à faire son apparition dans la pièce et elle vint directement embrasser son fils. Ce qu'il pouvait paraitre petit à côté de ses parents. Touchée par cette scène, Ellie ne put s'empêcher de pencher la tête sur le côté, souriant pudiquement. Rapidement, les bras de sa belle mère entourèrent son corps à elle et elle cru presque apercevoir une larme coulée le long de sa joue. La jeune femme posa une main réconfortante dans son dos. Moi aussi. Peut être que c'était la dernière fois qu'elle les verrait. Ana était comme une mère pour Ellie, alors qu'elle avait perdu la sienne tôt. Inspirant profondément, Shelby laissa son parfum envahir ses narines, fermant doucement les yeux et se laissant aller à cette étreinte maternelle. Etreinte qui dura quelques secondes à peine mais qui lui fit un bien fou. La voix de Calev se fit entendre, chaleureuse. Un doux écho dans les oreilles d'Ellie qui avait laissé ses bras retombés le long de son corps. La kippa. Le sujet houleux des moments de retrouvailles. Ellie ne s'en était jamais mêlé, c'était une affaire d'hommes et surtout, celle d'Isaac et son père. Très bien. Je suis épuisée mais c'est toujours un plaisir de venir vous rendre visite. La pure vérité et ce sourire béa qui ne décollait pas de sa bouche. Ses yeux vagabondèrent sur cette maison qui n'avait pas changé d'un pouce au fil des années et plus loin, sur une étagère, elle se mit à contempler une photo. Celle de leur mariage. Ils avaient fiers allure dessus et respirés le bonheur à plein nez. La mélancolie des souvenirs traversait son échine avec force, si bien qu'elle en frissonnait presque. Son regard se détourna par la suite du cadre photo pour se fixait sur sa main. Main bien vide, trop vide. Son alliance. Elle ne l'avait plus. Bêtement, Ellie mit ses deux mains dans son dos, espérant que cet oublie ne soit remarquer de personne. Elle tourna alors la tête vers Isaac, se pinçant la lèvre supérieure. Est-ce qu'il avait comprit la subtilité de son message silencieux ? Pas vraiment, elle ne savait pas en fait. Mais la belle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que les mains de sa belle mère se posèrent sur son ventre arrondi. J'ai presque cru que ce jour n'arriverait jamais. Ellie osa un riren léger et amusé. Oui, c'est clair. Elle non plus d'ailleurs. Ana semblait ébahit devant elle, comme si elle touchait la dernière merveille de ce monde. Il fallait avouer que la grossesse rendait les gens heureux. On a prit notre temps. qu'elle répondit. Après tout, durant de longues années, Ellie n'en avait pas voulu. Elle n'avait songé à l'idée qu'elle serait un jour maman. Vous connaissez le sexe du bébé ? Ana leva direction les yeux vers Isaac, comme si la réponse devait sortir de sa bouche à lui.
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Revoir ses beaux parents lui faisaient chaud au coeur et Ellie se rendit compte qu'ils n'avaient pas prit le temps de leur rendre visite assez tôt. Trop occupés par leur vie, trop occupés par leurs soucies. Et pourtant, le temps file et les parents d'Isaac n'étaient plus tous jeunes. Il fallait en profiter un maximum avant de se rendre compte qu'ils ne s'en aillent. Ana était chaleureuse et aimante. Ellie en avait besoin, de ce contact maternelle qui changeait. A Island Bay, c'était elle la maman de ses proches, c'était elle qui rassurait. Hors, ici, elle retrouvait le besoin et l'affection d'une mère. La bienveillance d'un père même si son propre géniteur à elle n'échappait pas à cette coutume. Son alliance ne marquait plus son doigt depuis de nombreuses semaines déjà. Mais il restait toujours cette marque blanche et ce manque cruel lorsqu'elle le tortillait du bout de ses doigts. Vingt ans qu'elle affichait fièrement son appartenance, maintenant, Ellie était toute seule. Une perte d'identité et elle s'était encore plus rendue compte de ce manque ici, auprès de sa belle famille. Ses yeux ronds donnaient des signes silencieux à son époux, les mains dans le dos mais l'allure toujours aussi sûre d'elle. Calev fit une allusion à la fatigue et ... à la chambre. Ellie en avait presque oublié ce détail, futile soit il sur le moment, mais qui avait toute son importance maintenant. Il osa un trait d'humour et Ellie afficha les yeux ronds, tournant son regard vers celui-ci, tandis qu'un rire sortait de sa bouche. Amusée, il avait l'humour noir mais l'humour quand même. Sa mère ne manqua pas l'occasion de le réprimander. Il était impossible et c'est dans un mouvement de tête de gauche à droite qu'Ellie lui fit comprendre. Les doigts d'Isaac se mêlèrent au sien, lui rendant son due et son trône. La bague fila entre son doigt, retrouvant sa place comme si elle avait toujours été sienne. Son coeur se souleva une nouvelle fois alors que la belle garda un instant la main de son mari entre la sienne, caressant du bout des doigts sa peau. Contact apaisant et doux, sourire aux lèvres devant les yeux attendris d'Ana. Il posa ces lèvres sur sa tempe, son palpitant rata un battement. Quelques secondes à peine qu'elle ne l'avait presque pas senti. J'étais pas la plus docile des ados, j'espère qu'elle ne tiendra pas de nos caractères à tous les deux. finit-elle par sortir. Si la petite tenait d'Isaac, Ellie n'avait pas fini de s'en inquiéter et l'inverse était pareil. Autant dire qu'elle promettait une tonne de soucis à elle toute seule. L'ambiance était apaisante, les sourires et les regards amusés et tendres rendaient les soucis externes presque inexistants.
Elle mâchouillait, elle avalait comme si elle ne s'était pas nourrie depuis des jours. Ellie avait le ventre qui criait famine. Enfin, c'était surtout bébé qui semblait avoir faim. Il lui pompait toute son énergie et la jeune femme se mettait à s'inquiéter des mois qui allaient arriver. Le moment où elle ne pourrait même plus voir ses orteils. La grossesse avait des avantages, mais au final, beaucoup d'inconvénients aussi. Elle finirait par ressembler à Mobidique plus vite qu'elle ne le pensait. La prière avant le repas bien mérité. Elle s'était pliée à toutes les conventions de sa belle famille, sans rechigner. Elle respectait leur religion au point même qu'elle avait presque pensé à se convertir, mais avait vite oublié l'idée. A la maison, ce n'était pas pareil. Le sujet du prénom du polichinelle qu'elle gardait précieusement, arriva rapidement sur la table et Ellie avala sa dernière bouchée rapidement. Ils pensaient l'importuner mais il n'en était rien. Elle n'était pas le genre de femme à garder tout ceci secret. Ces parents qui décident de ne pas divulguer le prénom de leur futur enfant, la belle ne comprenait pas. Il n'y avait pas de honte à dire à haute voix le doux nom choisi. Comme si les jugements pouvaient la faire changer d'avis. Aucunement. J'vous en prie. Il n'y a rien de secret sur le sujet. Dans un geste qu'elle n'avait pas vu venir, ni pu contrôler, la belle posa sa main sur celle d'Isaac près d'elle, caressant encore du bout des doigts sa peau qui lui manquait temps. Un geste mécanique mais tellement réel. On a décidé de l'appeler Sara. Enfin, Ellie avait décidé et Isaac n'avait rien dit. Un sourire aux lèvres, elle savait déjà quel plaisir elle venait de faire à ses beaux parents.
Le ventre plein et la fatigue dans les pieds, Shelby s'était laissée trainer jusque dans la chambre comme la loque qu'elle était. Un repas bien complet, une tasse d'infusion et des conversations entamées, cette soirée était passée plus vite qu'elle ne le pensait. Il se faisait déjà tard lorsqu'ils entrèrent tous les deux dans la chambre d'Isaac. Elle n'avait pas bougé d'un pouce. Tout était exactement au même endroit. Elle se sentait comme chez elle et ne loupa pas la case où ses talons finirent jeter sur le sol avec une arrogance certaine. J'suis morte. qu'elle balança tout en se penchant pour attraper ses talons et les ranger. Mais au moment même où sa femme toucha la moquette, la jeune femme entendit un craquement de tissu au niveau de ses hanches. Ou plutôt de ses fesses. Yeux arrondis et bouche entrouverte, elle posa ses mains maladroites sur le tissu déchiré. Oh non. Et merde. Isaac n'était pas bien loin d'elle et elle pouvait sentir son regard amusé et ses gloussements. Relevant le corps et gardant ses mains dans son dos, Ellie tourna les yeux vers son époux. Elle attrapa un des coussins qui trainaient sur le lit et le lui balança dans la tronche. Rigole pas ! Son ton se voulait sévère mais il était plus amusé qu'autre chose, n'arrivant pas à garder secret son rire qui s'y mêlait. Sa robe préférée, elle était fichue. Ellie avait retardé le moment où elle devrait acheter des vêtements de grossesse le plus possible, mais il fallait qu'elle se rende à l'évidence que les siens, elle n'y rentrait plus. Tournant ensuite le dos à son époux, elle désigna du bout des doigts la fermeture éclaire de robe, ramenant ses cheveux sur le côté. Tu veux bien m'aider ? Elle en avait oublié qu'ils n'étaient plus ensemble, que ce n'était plus à lui de lui enlever les vêtements difficile qu'elle portait. Ellie allait devoir apprendre à se débrouiller toute seule.
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L'épuisement guidait ses pas. Elle avait peiné à rejoindre la chambre se situant à l'étage, mais l'effort fut salvateur. Ses pieds sur la moquette chaude lui fit un bien fou. Elle se sentait comme chez elle, malgré le peu de décoration qui ornait la pièce. Elle ressemblait à Isaac et dans le fond, c'était pour ça qu'elle aimait tant cette pièce. Ellie faisait un bon de plusieurs années en arrière, se laissant aller aux pensées les plus joyeuses. Il lui manquait. C'était indéniable. Sa vie lui manquait. Son mari lui manquait. Ellie s'était façonnée, avec le temps, le même moule que lui. Elle faisait les mêmes gestes, finissait ses phrases et inversement. Elle savait quand il fallait crier et quand il fallait l'aimer. Elle le connaissait sur le bout des doigts et pour lui, c'était pareil. Ellie et Isaac, deux âmes soeurs, brisées. Parce que même aujourd'hui, la jeune femme savait que jamais elle ne connaitrait pareil amour avec une autre personne. On ne rencontre son âme soeur qu'une seule fois. Il n'y en a qu'une sur Terre qui nous fait vibrer si intensément. Le craquement du tissu de sa robe la rappela à l'ordre et elle se sortit de ses pensées lointaines. La poisse la suivait partout, jusqu'à ses fringues. Heureusement que ça n'était pas arrivé quelques minutes plus tôt, en bas, dans le salon. Elle en aurait rougis de honte de montrer ainsi ses fesses. Maladroite dans l'âme, elle devait pourtant se douter qu'en omettant de porter des vêtements à sa taille, ce genre de chose aillait lui arriver. Ellie ou la reine incontestée des gamelles en tout genre dans les escaliers, sur le carrelage mouillé et même parfois, sur le dos des chiens couchés sur le sol, qu'elle n'avait pas vu. Isaac en avait rit plus d'une fois, juste après avoir ramasser sa femme sur sol. Il n'était pas étonné, jamais. L'habitude, la routine. Même ce genre de situations. Il échappa un mot, avant de recevoir en pleine figure l'oreiller lancé par sa belle. Et leurs rires finirent par scintiller à l'unisson, comme deux instruments parfaitement coordonnés.
Le tournant finalement le dos, elle lui réclama de l'aide pour retirer ce bout de tissu de ses épaules. Fermeture dans le dos, il lui était impossible de l'attraper. Une des choses du quotidien qui lui manquait cruellement. Isaac accepta, silencieux, libérant ainsi ses courbes. Une grande inspiration et Ellie ferma les yeux, libérée. Les vêtements de grossesse sont immondes. qu'elle répondit, attrapant le tissu qui descendait de ses épaules et le retint au niveau de sa poitrine. La main de son époux venait juste de se poser sur son épaule dénudée et ce contact lui donna des frissons. Les yeux toujours fermés, elle ne lui mit pas de frein, se laissant aller à cette attention certaine et douce. Le manque cruel de le sentir près d'elle. Le souvenir, cette chambre. Tout se mêlait dans son esprit. Son palpitant rata un battement de plus lorsqu'elle senti ces lèvres se posaient sur sa peau blanche. Le sang frappait violemment dans ses tempes et elle en perdait presque pied. Une éternité qu'elle n'avait pas ressenti l'effet que lui faisait son mari. Un contact qui dura à peine quelques secondes, avant que la distance ne se mêle à leurs corps. La brune rouvrit les yeux, retrouvant la réalité de la situation, tandis qu'il osait un compliment pudique. Réconfortant. Elle se pensait énorme, et lui, lui disait le contraire. Merci. Se tournant vers lui avec douceur, elle lui offrit un sourire sincère. Il semblait bien trop loin d'elle à présent, près à quitter cette chambre qui était devenue la leur au fil des années. Ellie hésita, se mit même à rire doucement lorsqu'il parla des nausées. Elle vacillait, entre ce qu'elle voulait et ce qu'il fallait. Toujours. Et pourtant, ce n'était pas dans sa nature profonde d'hésiter entre deux choix. Elle, elle tranchait toujours dans le vif et détestait l'indécision. Il avait la main posé sur la poignet lorsqu'Ellie fit un pas vers lui, puis deux, jusqu'à rejoindre ses doigts. Elle le coupa dans son élan, l'empêchant d'ouvrir un peu plus cette vieille porte en bois. Ses prunelles brunes le fixèrent un moment, mais les mots ne sortaient pas. Une éternité à le fixer de la sorte, comme si les réponses qu'elle cherchait se trouver dans la prunelle de ces yeux bleus. Reste. Un murmure, un songe. Un mot dit à voix basse. J'ai aucune envie de dormir toute seule. La vérité comme écho et la brune finit par retirer sa main de celle d'Isaac, rejoignant avec douceur le pied du lit. Elle attrapa un tee-shirt et tourna le dos à Isaac quelques secondes. Le temps de retirer cette robe maintenant foutue et d'enfiler ce nouvel habit, bien plus confortable. Dans la même foulée, la belle prit le temps d'attacher ses cheveux en un chignon plus que douteux sur le sommet de son crâne et se retourna enfin pour prendre place sur le lit. Assise, les jambes croisées l'une sur l'autre, elle finit par lâcher. Et tu sais, les nausées c'est fini depuis plusieurs semaines déjà. Mais j'suis contente de savoir que j'peux te vomir dessus sans que ça ne te pose de soucis. Elle se voulait plus légère, n'hésitant pas à le taquiner pour détendre l'atmosphère pesante qui s'était introduite dans la pièce.
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Il me manque tes lèvres sur ma bouche. Tes yeux sur mon corps et tes mains qui me touchent. Il me manque ta présence à mes côtés. Ton rire au matin et tes yeux bien trop loin. Il me manque tes silences. Et tes regards insistants qui voient ce que je pense. Des ses prunelles brunes, elle insistait, le fixant sans broncher. Ellie refusait qu'il s'en aille. Qu'il la laisse ici, toute seule. Elle en avait assez de la solitude permanente qui envahissait ses journées et ses nuits. Ellie avait besoin de le retrouver, juste ce soir, quelques heures perdues dans l'espace temps. Faire comme si de rien n'était. Juste tous les deux. Réapprendre à se toucher, à s'apprivoiser. Il était resté suspendu à ses lèvres, attendant la délivrance de ces quelques mots. Il avait répondu du tac au tac, ne cherchant pas à en savoir plus. Lui aussi, sans doute, n'avait pas envie d'autre chose ce soir, que de se retrouver. De reformer un couple harmonieux et heureux. La trêve venait de poser ses pas lourds dans la chambre, transformant l'atmosphère en fine particules douces et éphémères. Il pointa un doigt accusateur en sa direction, lorsque son corps se faufila dans ce tee-shirt encore bien trop grand pour ses courbes. En effet, il n'était pas à elle. A moins qu'Ellie soit devenue fan de moto. Impossible. Elle avait une sainte horreur des deux roues et les seules fois où elle avait baissé l'échine et enjambé la bécane, c'était pour lui faire plaisir à lui, rien qu'à lui. Ce que les gens sont capables de faire par amour ... Le cul posé sur le lit, le sourire aux lèvres. Qui aurait cru qu'ils se détestaient, il y a encore quelques jours ? Ou faisaient-ils simplement semblant ? Dans le fond, la belle n'avait jamais éprouvé de la haine envers lui. Juste une vaste déception. Dans le fond, c'était elle même qu'elle détestait le plus. Lui, elle n'avait fait que l'aimer, encore et encore. Il trainait dans mes affaires. Et je ne rentre plus dans ma lingerie fine. Levant les bras en l'air, elle ajouta, amusée. Je plaide coupable. Depuis des jours elle dormait avec ce tissu, gardant précieusement l'odeur de son époux. Seule chose qui la faisait dormir et la réconforter. Docilement, Isaac vint à retirer ses vêtements et bizarrement, elle se sentait gênée, mais ne fit rien paraitre. Comme si c'était la première fois. Comme si elle ne l'avait jamais vu dans si peu de vêtements. Comme si elle n'en avait plus le droit. Ses yeux suivaient avec attention les gestes de son époux, n'arrivant plus à décoller le regard. Hypnotisée ou juste perdue, qu'importe, Ellie ne se posa pas la question. Y avait juste l'instant qui comptait et rien d'autre. C'est noté. Clin d'oeil et elle claqua sa langue contre ses dents. Ils avaient retrouvé leur humour d'antan et ce besoin respectif de faire rigoler l'autre, sans se demander ce qu'il fallait dire ou ne pas dire.
Il prit place derrière elle, se laissant aller à la prendre dans ces bras. Ellie se sentait en sécurité, prisonnière du seul homme qu'elle voulait. Une de ses mains se posa en premier sur son ventre, tandis que ses lèvres caressaient doucement sa peau. Elle en frissonnait. Des semaines qu'ils ne s'étaient pas touchés, ni même effleuraient. Et ça lui manquait. Terriblement. Elle ne lui mit aucun frein, déposant ses fins doigts sur le dessus de sa main. La belle l'incitait presque à continuer. A quoi bon le repousser ? Elle n'en avait pas envie. Le regard d'Ellie fixait son ventre arrondi, encore plus jolie à voir avec les doigts de son époux dessus. Il n'avait jamais touché aussi prudemment et aussi prêt cette vie qui grandissait. Le souffle contre sa nuque et une deuxième main fit son apparition dans le sillage. C'était calme, apaisant. Neutre et tendre. La tempête éloignée pour la nuit, ils pouvaient tous les deux respiraient plus sereinement. A part le fait que j'ai prit dix kilos, que je suffoque comme un poney chaque fois que je fais des efforts et que je ne rentre que très rarement dans mes talons, dû à mes pieds gonflés ... ça va. Un rire léger sortit de sa bouche. Ellie était bien loin du compte, là encore. Mais dans le fond, il ne voulait pas entendre la vérité. A quoi bon ? Les événements s'étaient déroulés ainsi et ils ne pouvaient revenir en arrière. Isaac n'avait pas envie d'entendre combien elle s'était sentie seule. Combien elle s'était, aussi, sentie en danger après les menaces de Solal. Ellie avait perdu son boulot, sa maison, son intégrité. Elle avait sali le nom Barnes. Elle avait aussi perdu son amie Monroe et surtout, elle avait perdu son mari. La seule chose qui l'avait retenu de partir en vrille, c'était ce petit être qui poussait sous son nombril. Alors certes, y avait eu beaucoup de mal, mais la rancune et la haine, elle en avait assez. Pas ce soir, pas maintenant. J'pensais que ce serait plus simple en réalité. Mais d'après les dires de mon gynéco, j'ai plus vingt ans. Le temps passe, le temps file et n'attend personne. Ellie était plus proche des quarante que des vingt, et pour tout dire, on lui avait assez dit de faire attention à son âge. Comme si elle n'était plus qu'un vulgaire déchet au lieu d'être en âge de procréer. Sans s'en rendre compte, la belle jouait avec les doigts de son époux, les serrant, les caressant, machinalement. Un brin d'hésitation avant qu'il ne se mette à lui poser une question de plus. Une question qui la fit sourire doucement, bercée par le souffle dans son cou. Du bout des doigts, elle tira son tee-shirt vers le haut et y re déposa les mains d'Isaac. Peau contre peau. Père et fille, seulement cachée par la barrière de la chair. Elle s'est manifestée une fois, y a deux trois jours, mais c'était vraiment léger. Ellie était toute aussi novice que son mari en la matière. Elle ne connaissait que ce qu'elle avait lu dans les bouquins et ce que son médecin lui avait dit. Elle découvrait tout, au jour le jour. Et c'était une sensation divine. L'étonnement et la surprise. Dans la paume de ses mains, elle prit celles d'Isaac, les dirigeant soigneusement autour de son nombril. J'crois que sa tête est par ici. De la droite. Et ses pieds par là. De la gauche. Ellie avait rêvé de cet instant de longue semaine, ne pensant même pas qu'un jour, il arriverait. Elle s'était faite à l'idée de vivre cette grossesse toute seule. Après, Ellie avait prit la décision elle même de le mettre en prison et de l'en priver. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle. Et toi ? La jeune femme osa, du bout des lèvres, lui demandait. Comment est-ce que tu vas ? Ellie baissa un peu plus la tête, fixant son ventre, tandis qu'elle jouait avec l'alliance de son mari de ses doigts. C'était plus simple de lui demander le dos tourné. Coupable à vie de l'avoir enfermer.
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Sujet: Re: ♠ silent scream, ellie (#) Mar 2 Oct - 15:17
Dernière édition par Isaac Shelby le Lun 8 Oct - 22:53, édité 1 fois
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Sujet: Re: ♠ silent scream, ellie (#) Mar 2 Oct - 16:02
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isaac & ellie
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Elle en avait oublié ce que représentait son mari. Un truand, un chef de meute. Un criminel endurci. Ellie ne voyait que son mari. L'être qu'elle avait aimé profondément et qu'elle aimait toujours. Pourtant, la réalité lui reviendrait en pleine figure, plus rapidement qu'elle n'avait disparu ce soir. Pas prête d'accepter de dormir dans les draps de l'illégalité. Ses convictions mises à rude épreuve, Ellie ne pourrait passer outre. Ce n'était pas sans ses gênes, pas dans sa façon de fonctionner. La justice, le devoir, elle y croyait. Tout le reste, non. Y avait-il une solution, une bonne réponse, une bonne façon de faire ? Certainement que non. Pour le moment, la seule pensée qui lui traversait l'esprit, c'était ce moment doux partagé avec son époux. Rien de plus, rien de moins. Pour une fois et ceux, depuis longtemps, Ellie se sentait pleine, entière. La solitude s'en était allée loin. Le reste n'avait pas la moindre importance. Le coeur d'Isaac battait dans son dos, elle pouvait le sentir, tout comme le sien. Non, j'te promets. C'est une horreur à vivre et d'ici peu de toute façon, je ne les verrais plus. Une fois le ventre bien tiré, il était certain qu'Ellie ne verrait plus rien du sol, à son nombril. C'était une total injustice pour cette femme qui ne jurait que par des talons hauts et une élégance certaine. Les baskets, pas vraiment son truc. Mais depuis peu, elles étaient devenues sa seule source de salut pour une journée tranquille. Elle parlait de ces tracas quotidien, comme s'ils avaient une réelle importance. Comme si y avait plus que ça de grave dans leurs vies à tous les deux, alors que le chaos régnait dans leurs dos. C'était plus simple de s'inquiéter pour ses pieds que pour son mariage, juste une fois, juste une minute de plus. Leurs doigts vacillaient sur la peau tendue, cherchant les endroits fatidiques où ils pourraient sentir bébé. Mais il semblerait bien que la petite Sara ait le sommeil lourd et le besoin de se reposer. Pas née et déjà capricieuse. Douce ironie quand on connait les parents. Ellie était pressée de la voir. De découvrir les traits de son visage. Savoir à qui elle allait le plus ressembler. Pour le moment, seule son imagination lui donnait ces détails. Elle n'avait que ça. Son coeur se souleva, une fois de plus, à l'entende des paroles de son cher et tendre. Elle n'avait rêvé que de ça. Qu'il lui dise un jour. Un fin sourire étira ses lippes. Les échographies, le rendez vous que la belle attendait toujours avec une grande impatience. Mais pour tout dire, ça n'avait pas été aussi amusant. Non. Parce qu'elle les avait fait toute seule. Maman à en devenir, maman célibataire, qui n'avait pu partagé la joie de voir son enfant derrière un écran, avec un papa. Avec plaisir, j'attendais que tu le proposes justement. Du bout des lèvres, elle avoua, qu'elle n'attendait que lui. Qu'il fasse le premier pas. Trop peureuse à l'idée qu'il ne lui refuse ça. Préférant vivre dans l'ignorance de sa décision, que dans la réalité d'un abandon.
Ellie osa lui demander, comment ça aller. Comment il se sentait. Jouant avec l'alliance de son mari, du bout des doigts. Elle ne cherchait pas à l'enlever. Voir sa main avec la sienne, ça lui faisait du bien. Sentir sa peau sous ses doigts, ça lui donnait des papillons dans le ventre. Mais la réponse était bien trop rapide. Elle n'avait pas d'impact. Du moins, pas celui qu'elle souhaitait. Il semblait avoir répondu plus machinalement, qu'avec le coeur. Mais au bout de quelques secondes, il changea sa réponse. La belle fronça les sourcils, se pinçant la lèvre inférieure. Tout comme elle, il avait mal. Il suffoquait de cette vie solitaire, sans l'être aimé à ces côtés. Il détacha une peau de sa peau, montrant ainsi les tremblements qui agitaient son membre. Ellie ne comprit pas sur le moment jusqu'à la deuxième phrase. Pourquoi s'infliger ça ? Pourquoi avoir arrêter ? Il en avait besoin, de ce traitement. Et pourtant, dans le fond, il n'était pas si différent du Isaac qu'elle avait connu, du moins, ce soir. Dans un geste affectueux et réconfortant, Ellie prit sa main dans les siennes, enfermant les tremblements avec elle. Un besoin d'être là, de lui montrer son dévouement et son affection. Silencieuse. Il finit par se détacher doucement de son corps, mais ne s'en éloigna pas pour autant. La brune tourna la tête vers lui et retrouva la couleur bleue de ses yeux. C'était fou comme ils la pénétrait à chaque fois. Hypnotisée. Pourquoi t'as arrêté ? Elle osa demander, mais se doutait de la réponse. Coupable. Elle aussi l'était. Des maux de son mari, comme il l'était des siens. Ils se faisaient du mal. Ils se faisaient du bien aussi. Un mélange d'étonnant qu'il fallait cesser. Ils n'étaient plus tous seuls maintenants. Lentement, la belle se tourna complètement, se mettant sur les genoux, face à Isaac. Prudemment, et seulement guidée par les battements de son coeur qui s'agitaient sous sa poitrine, elle avança ses mains et son visage. Le besoin de le sentir encore près d'elle. Le besoin de l'avoir juste pour elle, ce soir. Ses doigts se frayèrent un chemin jusqu'à ses joues. Visage qu'elle prit en coupe, tendrement. Son front heurta le sien avec douceur, le laissant ainsi poser. Son souffle percutaient le sien. Paupières fermées, rien que comme ça, ça lui allait. J'suis désolée. Un murmure vif qui la prenait aux tripes. Elle s'excusait pour tout, encore une fois. Parce qu'elle savait Ellie, que c'était en partie sa faute s'il n'était pas bien et elle détestait ça. Elle détestait la femme qu'elle était devenue, prise par la colère et la honte d'avoir été duper. Désolée de l'avoir foutu en taule. Désolée de l'avoir priver des premiers moments de grossesse. Désolée d'avoir été aussi égoïste, elle aussi. Désolée de l'avoir trop aimer, à s'en bouffer les doigts. Tu m'manques, c'est atroce. Ma vie me manque. Ses doigts tenaient son visage avec fermeté, presque trop fort, de peur qu'il ne s'échappe. Elle vacillait encore, entre le besoin d'être avec lui et celui de s'en éloigner. Pourtant, ce soir, elle semblait avoir besoin de s'en approcher.
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Sujet: Re: ♠ silent scream, ellie (#) Mar 9 Oct - 0:04
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Sujet: Re: ♠ silent scream, ellie (#) Mer 10 Oct - 17:33
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isaac & ellie
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Le remord comme dernière rempart. Elle l'avait balancé. Elle l'avait jeté au trou. Et s'en était mordu les doigts la seconde d'après. Ellie avait tout d'une femme de trahison. Le coeur à l'agonie et l'âme en perdition. Faire du mal autant qu'elle avait été meurtri. Une douce vengeance qui avait écumé ses pensées de longues journées. Pourquoi se faire autant de mal ? Elle n'était pas comme ça. Elle n'aurait pas dû céder à la haine d'avoir été trahi, par celui en qui elle avait le plus confiance. La jeune femme n'aurait pas dû le prouver, par A plus B, que finalement, elle avait tout de la femme qu'il pensait. Si Isaac n'avait rien dit quant à son statut de chef des truands, c'était certainement de peur qu'elle le balance, sans la moindre hésitation. Et il avait raison, elle l'a fait. Alors, qu'est ce que ça faisait d'elle au juste ? La vérité balançait à demi mot. Il ne prenait plus son traitement. Un nouveau coup au coeur, elle s'en pinçait les lippes. Les remords, encore et toujours. Ils ne diminueraient pas. Ou peut être avec le temps, qui sait. Prise de conscience soudaine. Elle l'avait poussé dans le trou. Dans la noirceur de sa maladie, celle qui brouille les pensées. L'interrogation est restée en suspens, quelques secondes à peines. Un battement de cil de plus, un regard franc et sincère. Celui du désespoir, celui de la vérité. Isaac se met à avouer, à demi mot. C'était donc pour elle qu'il se soignait ? Son coeur se souleva une dernière fois et aussitôt, la brune baissa les yeux sur ses fins doigts.
Guidée par les sentiments qui se déchainaient dans sa cage thoracique, Ellie se retourna complètement vers son mari et prit son visage en coupe, calant son front contre le sien. Elle s'excusa, une fois de plus. La dernière. Peut être. Parce que dans le fond, tout ce qu'elle avait besoin, c'était son pardon. Sa respiration chatouillait ses narines et elle pouvait sentir l'odeur de son mari de plus prêt. Le manque cruel de cette présence quotidienne. Il lui manquait. Terriblement. La bouche entrouverte et la respiration haletante, elle colla un peu plus son visage près du sien. Pour tout ce que je t'ai fait. Elle était enivrée, Ellie. Par cet homme qu'elle aimait. Par cette passion qui la consumait depuis leur premier regard échangé. Des secondes qui s'écoulaient comme des heures. Ils auraient pu rester ainsi une éternité, que ça ne les aurait pas déranger. Les lèvres qui s'effleuraient avec une arrogance certaine, cherchant l'approbation de l'autre, dans un silence solennel. Ils finissent par se rencontrer, en un baiser, puis deux. La main du brun collée contre sa nuque, l'incitant à s'approcher d'avantage. Elle se laissait aller à cette étreinte, entourant son cou de ses petits bras. Le souffle heurtant, les coeurs à l'agonie d'être rester trop longtemps séparer. Une bouteille jetée à la mer. Un soupçon de nostalgie. Ils avaient trop l'habitude de s'aimer. Ils savaient pas se détester, Ellie et Isaac. Ils ne savaient pas vivre l'un sans l'autre. Une réalité qui lui revenait en pleine figure alors que sa bouche dansait avec la sienne. Ses phalanges s'engouffrèrent dans ses cheveux, qu'elle entremêla du bout des doigts. Elle collait son corps fragile contre le sien. Promesse d'une protection infinie. Jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à l'essoufflement. Les yeux toujours clos, la belle reprit son souffle, tandis qu'il déviait son visage contre son cou. Les frissons lui parcourant l'échine, elle aurait voulu que rien ne s'arrête. Ces mains lovées sur ses fesses. Ce baiser hardant. Elle en avait perdu la raison et ses convictions du moment. La jeune femme était restée silencieuse lorsqu'il avait souligné son état de fatigue. Prise entre deux feux. Encore et toujours. Mais cette fois, elle ne prit pas le temps de la réflexion. Hors de question de se torturer l'esprit ce soir. Il était bien trop fatigué lui aussi. Epuisé par les lamentations quotidienne de la gardienne des songes. La belle tourna alors, doucement son visage, les yeux toujours fermés et les doigts toujours prit dans les cheveux d'Isaac. Elle déposa un baiser sur sa tempe, puis un deuxième sur sa joue. Le troisième vint s'échouer sur la commissure de ses lèvres. Et dans l'élan de ce désir qui lui bouffait les entrailles, elle se stoppa à quelques centimètres de sa peau. Ils ne pouvaient pas. Ils n'étaient plus ensemble. Ils ne formaient plus rien. Ils n'étaient pas ici pour les bonnes raisons. Les pensées, les souvenirs et les cris se mirent à taper dans le fond de son crâne et Ellie finit par cacher son visage dans l'épaule d'Isaac. Pas comme ça. Pas ce soir, qu'elle se disait. Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Mais il fallait se montrer réaliste. Ils n'étaient pas prêts. Ou c'était peut être juste elle, qui ne l'était pas. Ils avaient tant de choses à régler pour se laisser aller à l'amour, le vrai. Ses bras finirent par l'enlacer, gardant son visage contre la peau d'Isaac. Un câlin réconfortant. Elle avait l'impression que si elle le lâchait, s'en était fini. Tout ne serait plus que souvenirs, balayés par l'atmosphère. Tout l'monde me déteste, pas vrai ? Elle ne savait pas trop pourquoi, elle avait sortit ça. La vie l'ayant rattraper, bien plus vite qu'elle ne l'avait prévu. La question était stupide. Ellie connaissait déjà la réponse. Monroe l'avait incendié par sms, Solal l'avait ouvertement menacé, plaquant son corps frêle de femme enceinte contre un mur. La haine enivrait les esprits et c'était écoeurant de constater qu'elle en était la principale cause. Son regard s'était perdu sur le pli de la couette, la joue posée contre l'épaule de son époux. Une respiration contrôlée, Ellie se noyait dans les scènes qu'elle se rejouait. Un vieux clip bordélique. Pourquoi tu m'déteste pas, toi ? La haine entraine l'amour. L'amour entraine la haine. Et pourtant, Ellie n'avait jamais réussi à le détester de cette façon. Elle l'avait toujours aimé.
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Sujet: Re: ♠ silent scream, ellie (#) Dim 14 Oct - 23:54
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L'instant perdu dans les méandres de cette grande horloge de la vie qui tournait. Elle ne s'arrêtait jamais. Mise à part ce soir, cette nuit. Leurs corps à l'unisson, peau contre peau et ce besoin irrépressible de ne pas s'en séparer. La tension du désir s'en était envolée. Ils n'avaient pas besoin de se prouver, par les actes charnelles, qu'ils s'aimaient. Rien que de se toucher, ça suffisait. Il mit un point d'honneur à ne pas vouloir de ses excuses et Ellie s'en rajouta pas plus. A quoi bon ? Peut être que lui, ne voulait pas les entendre, mais elle avait besoin de le dire à haute voix, pour la réalité des actes. Il ne prenait plus son traitement et Ellie savait qu'elle en était la seule fautive. C'était sans doute ça le plus difficile à vivre. Savoir qu'il se détruisait à petit feu. Savoir qu'il n'avait plus de raison réelles d'échapper à la maladie. Savoir qu'elle avait été son seul remède durant toutes ses années. Lover l'un contre l'autre, la belle se laissait aller au sommeil. Les bras de Morphée l'enroulait avec grâce, sa calant sur la respiration de son époux. Une présence bien trop apaisante pour s'en défaire. Des semaines qu'elle ne s'était pas endormie de cette manière. Apaisée. En sécurité. Dans les bras protecteurs d'un être aimé. Derniers mots jetaient dans l'agonie des remords. Il n'arrivait pas à la détester. Elle non plus d'ailleurs. Pourtant, sans le vouloir, ils se faisaient de mal. Un coup l'un contre l'autre et la seconde d'après, ils ne seraient que deux étrangers brisés par l'enfer des mensonges.
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Les derniers jours avaient été un rêve éveillé. Ils avaient dit un au revoir certain aux parents d'Isaac. Une longue étreinte pour Ana, pleine de sentiment et d'affection. Un baiser sur le front pour Calev. Ils allaient leur manquer terriblement. Même le trajet en avion s'était déroulé sous les meilleurs auspices. L'un à côté de l'autre, ils avaient passé tout le vol à parler de tout et de rien. De ce bébé à venir qu'ils étaient pressés d'accueillir. Mais jamais de leur situation à Island Bay, dans leur monde. Sans doute qu'Ellie avait espéré, un instant, qu'elle oublie qu'ils n'étaient plus rien. Que la vie reprendrait son cours et qu'elle serait incapable de passer au dessus des activités illégales d'Isaac. Non. Elle vivait dans le déni de l'amour, de ses sentiments. Sara était leur seul point commun à présent. Main dans la main, les deux tourtereaux marchaient tranquillement dans le hall de l'aéroport, un pied sur Terre, la tête dans les nuages. Ellie avait même posé sa tête innocente contre le bras d'Isaac, savourant cet instant de répit. Et plus ils avançaient vers la sortie, plus la réalité lui revenait en pleine figure. Brutale et chaotique. Jusqu'à ce que ses pieds ne stoppent leur mouvement. La brune resta droite sur ses deux jambes, la bouche entrouverte et le regard fixé sur cette sortie qu'elle ne voulait pas franchir. Deux, trois secondes. Une éternité. Les pensées se choquaient pour ne faire plus qu'une, tandis que son coeur se soulevait pas le chagrin qui s'immisçait sous sa peau. Lentement, les doigts de la belle se détachèrent de ceux d'Isaac et elle tourna enfin la tête vers lui, plantant ses pupilles brunes dans les siennes. Non, elle ne pouvait pas. Si elle avait reculé ce moment aussi longtemps que nécessaire, Ellie ne pouvait plus faire semblant. Elle devait se rendre à l'évidence que son incapacité à passer au dessus de ce qu'il était, ce qu'il représentait dans leur ville. Les lèvres tremblantes et la voix perdue dans un sillage lointain. J'peux pas. Qu'elle commença, baissant par la suite la tête et le regard. Elle ne pouvait plus le regarder dans les yeux. Ce rêve éveillé prenait fin, ici, dans deux mètres à peine, une fois que les portes battantes seraient derrière eux. De ses doigts, la belle jouait avec son alliance. Elle la retira lentement, laissant ce trou béant dans sa poitrine reprendre sa place, comme s'il avait toujours fait partie d'elle. Rien n'a changé. T'es toujours toi, j'suis toujours moi. Est-ce qu'elle n'essayait pas de s'en convaincre plutôt ? Elle attrapa la main d'Isaac et retourna sa paume vers elle, y déposant l'anneau de leur union. Ellie ! La voix de Peter résonnait dans son dos. Il n'était pas bien loin. Devant la sortie, saluant son amie à grand coups de bras en l'air et de sourire. Ellie lui avait demandé de venir la chercher, à son retour. Bien avant tout ça. Se pinçant la lèvre inférieure, la belle tourna légèrement la tête vers lui, le saluant à son tour d'une main tendue avant de rejeter son dévolue sur la carrure imposante de son mari. J'y arrive pas, j'suis désolée. Elle se confondait encore dans les excuses, se cachant derrière des principes. Mais les principes de quoi au juste ? Ceux de la société qui l'avait forgé, qui l'avaient élevé. Ces principes même qui disent qu'Isaac était le méchant de l'histoire et qu'elle, elle avait toujours fait partie des gentils. Historiquement incompatibles, qu'elle se disait. Foutue connerie, en réalité. Il n'y a pas de bon ou de mauvais côté, juste des êtres humains qui font des choix.
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Sujet: Re: ♠ silent scream, ellie (#) Jeu 18 Oct - 0:37