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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 you smile so super quiet - jenny

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MessageSujet: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyMer 23 Jan - 16:31

You smile so super quietJenny et Lison
Drrrr…
Drrrrrrrr…

Les vibrations de mon téléphone sur la table me sortent de mes pensées. Je le tire vers moi du bout des doigts pour savoir ce qui peut bien se passer et je laisse échapper un soupir en voyant apparaître la notification. Pour la deuxième nuit consécutive, je vais me décarcasser à trouver un toit : aucun de mes frères n’est dans la capacité de m’héberger et je me vois mal demander à Magdalena où à Ariane. Vu comment les choses se sont passées dernièrement…

Je lâche mon feutre et attrape mon verre pour en siroter le contenu, un thé glacé qui, au bout d’une heure à m’attendre, n’est probablement plus si glacé que ça. Je suis encore dans un de ces fast-foods qu’on trouve un peu partout en ville, à dépenser mon argent comme si je ne savais pas quoi en faire – en vérité je le sais, je n’ai simplement ni cuisine ni talents culinaires sous la main. Mais ça me permet de dessiner dans mon coin, et de profiter un peu du calme. Enfin, ça me permettait. Un grincement plus loin dans la salle me fait tirer une grimace : il semblerait que le son soit bien trop strident pour ma pauvre oreille, et tente de m’intéresser à sa provenance. Une femme, plus jeune que moi à coups sûr, qui vient de s’installer sur un siège abîmé. Je soupire brièvement et me replonge aussi vite dans mes esquisses. J’ai de nouveau droit à un peu de répit, quelques minutes environ, mais elle semble bien décidée à continuer. Il n’y a quasiment que nous dans le restaurant, et je suis probablement la plus proche d’elle, alors j’imagine que personne n’ira se plaindre pour moi. Mais apprendre à ne pas m’emporter aurait peut-être dû faire parti de mes résolutions pour cette nouvelle année, alors je me dis que c’est l’occasion. Mieux vaut tard que jamais, non ? Et ben non, fait chier, ce sera pas pour cette fois : sa chaise grince de nouveau, et la dame y va de bon cœur en plus. Certains n’ont vraiment que ça à penser, j’aurai peut-être fait la même chose lorsque j’étais plus jeune, mais maintenant jamais ça me viendrait à l’esprit d’aller emmerder le monde comme ça. Je referme mon feutre et m’enfonce dans mon siège avant de nerveusement tapoter sur la table du bout du crayon. Arrête-toi, allez. Allez. Putain, mais dites-moi que je rêve ? Est-ce qu’elle vient… est-ce qu’elle vient de me sourire ?! Je jette mon crayon sur la table et passe les mains dans mes cheveux en soufflant. Cette fois c’est clair, elle me cherche. Je range mes affaires dans mon sac et glisse celui-ci sous la table à l’aide de mon pied avant d’attraper mon verre et de me lever pour rejoindre d’un pas déterminé la jeunotte. En arrivant à ses côtés, je pose ma main sur mon épaule et la regarde, sourcils froncés avant de taper à plusieurs reprises sur le bord de la table. « T'aimerais que j’emmerde le monde en faisant du bruit, moi ? T'es pas toute seule, ici. » Si seulement je savais.  
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Dernière édition par Lison Lovelock le Jeu 24 Jan - 23:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyMer 23 Jan - 23:05

Elle a décidé d’aller se manger un burger. Juste u simple burger. Ca ne lui arrive pas souvent et elle préfère largement se faire ce genre de chose elle-même à l’appart mais il faut parfois changer ses habitudes. Et puis les milk-shakes qu’ils font ici sont une vraie tuerie comme elle dit. Ce soir évidemment, ce sera un repas léger, très léger. Elle se doit de garder la ligne avec la danse. Ainsi que de manière générale. Elle est jeune, elle veut continuer d’avoir la forme, de plaire, alors elle fait attention. Ce à quoi elle ne peut faire attention par contre, c’est le bruit. Le bruit qu’elle peut faire malgré elle. Surtout lorsqu’il s’agit d’une chaise ou d’une table qui grince. Elle peut se contrôler lorsqu’elle joue avec un stylo, lorsqu’elle fait des bruits bizarres avec sa bouche, mais quand il s’agit d’un élément extérieur, il faut au moins que quelqu’un la prévienne qu’elle fait du boucan. Elle est donc là sur sa chaise. A ennuyer son monde sans le savoir. Elle lève même la tête à un moment et croise le regard d’une femme, une blonde, à qui elle adresse un simple petit sourire. Avant de reporter l’attention sur son repas ou son téléphone. Elle est seule pour ce midi mais elle part retrouver sa sœur juste après. Une après-midi tout ce qu’il y a de plus normal. La muette est perdue dans ses pensées jusqu’à ce que cette autre blonde ne vienne la perturber. Heureusement, elle l’a plus ou moins vu arriver. Car elle ne compte pas les fois où quelqu’un est venu dans son dos lui tapoter l’épaule. Ce qui la fait toujours sursauter. Elle regarde donc cette femme, arborant toujours un petit sourire. Une femme qui a des manières bien étranges. Jenny commence par froncer des sourcils face au petit manège avant de lire les lèvres. Un franc-parler et un visible mécontentement. Evidemment, elle ne comprend rien à ce qu’il se passe. * Pardon ? * dit-elle en langue des signes. Un réflexe même si elle se doute bien que la blonde ne va pas comprendre. * Attends. * Un nouveau signe. Va-t-elle passer pour une folle ? Ou la jeune femme a-t-elle compris que Jenny était sourde et muette ? Peu de chance. Alors elle s’empare de son petit carnet qu’elle a toujours sur elle pour discuter avec les gens. Elle y écrit rapidement. « Tu peux m’expliquer ce qu’il se passe ? » Elle retourne le bloc-note. Toujours pas de « je suis sourde » à l’horizon. Mais cela devrait venir. Peut-être même pas besoin de le faire. Quelle personne s’amuserait à écrire pour communiquer. Jenny, elle, n’a toujours pas compris ce qu’elle voulait. Mais si la blonde cherche le manque de respect, elle peut très bien le trouver.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyJeu 24 Jan - 0:44

You smile so super quietJenny et Lison
Alors que j’approche, elle me suit du regard avec ce même sourire, un sourire sympathique qui, à mon sens, dissimule quand même des airs de « tu peux bien râler autant que tu veux, je t’emmerde ». Ça me met en rognes, mais qu’est-ce que je pourrais bien dire ? Je ferais probablement la même chose qu’elle à sa place. Elle fronce les sourcils lorsque je pose ma main sur son épaule, comme si j’étais en train de l’agresser ; c’est probablement ce qui doit se passer d’un œil extérieur, alors je la retire très vite pour taper sur le bord de la table, afin de lui faire comprendre, même si c’est un peu brut de décoffrage, que le bruit qu’elle fait depuis tout à l’heure commence à être pesant. Alors que je parle, je vois qu’elle ne me regarde même pas, ce concentrant sur une autre partie de mon visage. Puis très vite, je me rends compte de mon énorme bêtises.

Ce sont de vieux souvenirs d’adolescence qui ressurgissent lorsqu’elle s’adonne au langage des signes ; aussi loin que je puisse m’en rappeler, je ne crois pas avoir eu à l’utiliser tant que ça au cours de ma vie, mais je m’efforce aujourd’hui encore de prendre le temps de pratiquer, même si c’est dans mon coin. J’ai toujours cette inquiétude d’en avoir un besoin vital, un jour. Je me décompose devant la pauvre femme tandis qu’elle me demande d’attendre à l’aide de ses mains. Elle sort un carnet sur lequel elle griffonne quelques mots ; la rapidité avec laquelle elle s’exécute me pousse même à penser qu’elle vit cette situation depuis longtemps. J’enlève ma main de son épaule et la lève devant moi, comme pour exprimer ma confusion et lui adresser des excuses. Mais bien qu’elle soit privée de parole, ça n’explique toujours pas pourquoi elle faisait ce bruit à la con tout à l’heure. A moins que…  Elle ne me semble pas irrespectueuse, et je me remémore ce moment où elle a froncé les sourcils et… oh putain, elle a lu sur mes lèvres. Elle lisait sur mes lèvres. Je lâche mon verre sur la table et porte mes mains à ma bouche, vraiment confuse pour le coup. C’est peut-être bien la première fois que je rencontre une sourde-muette, au moins à Island Bay. J’essaye de balbutier quelques mots comme une idiote avant de passer, à mon tour, au langage des signes. « Je suis sincèrement désolée, je ne pensais pas que… - Je serre les poings, tape du pied droit et lève les yeux au cielC’était le bruit de ta chaise. On a déjà dû te le dire, mais on a pas l’impression comme ça… enfin, tu vois. » Inutile d’en rajouter, je m’enfonce plus qu’autre chose à essayer de retourner la situation. Je préfère laisser mon aisance avec ce langage parler pour moi, peut-être qu’elle en tirera une opportunité de discuter plus facilement qu’en écrivant sur un carnet.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyJeu 24 Jan - 20:42

Une telle situation s'est-elle déjà produite ? Plutôt deux fois qu'une ! Notamment cette fois où elle jouait avec son portable, le son à fond. Dans un endroit relativement calme. Elle a mis du temps à comprendre qu'il y avait un problème malgré le fait que tout le monde, ou presque, la dévisageait. C'est que certains petits plaisantins, comme son frère, lui ont déjà joué des petits tours en glissant des boites à meuh dans son sac ou ce genre de choses. Ce qu'elle trouve drôle. Mais ce qui l'est rarement pour les autres. Quant à cette blonde qui se tient devant elle, oui, elle semble en avoir ras le bol de ce bruit. Que Jenny continue malgré elle à faire d'ailleurs. Ne comprenant pas tout ce qu'il se passe, elle demande, par écrit, des explications à cette femme. Qui s'empresse de s'excuser. En langue des signes ! Ca alors. La blondinette est surprise. Une meilleure surprise cette fois-ci. Elle signe à son tour. * Que je suis sourde ? Tu peux le dire j'ai aucun soucis avec ça. * Pas après plus de vingt ans d'existence non. Bien sûr qu'elle aimerait entendre, parler, écouter de la musique ou la nature. Mais non, ça ne marche pas comme ça. La chaise ? Elle se tortille un peu en la regardant. A droite, à gauche. Continuant à faire plein de bruit par la même occasion. Comme si elle allait "voir" les sons en plus ... Elle reprend alors la discussion avec de nouveaux gestes. * Ca grince ou un truc comme ça ? Tu m'excuseras hein mais je pouvais pas savoir. * Elle esquisse un petit sourire. Pas besoin de la dire, tout le monde a du comprendre maintenant que Jenny ne le faisait pas exprès. * Et non c'est pas la première fois qu'il se passe quelque chose à cause de ma surdité tu t'en doutes bien. Des histoires j'en ai des centaines. * Sans exagération en plus. Et donc elle se lève et s'installe sur la chaise d'à côté. Bouge à moitié dans tous les sens sur celle-ci pour savoir si elle aussi fait du bruit ou non. Ce serait pas de chance que ce soit le cas. * Ca va mieux là ? * Pas besoin de venir lui gueuler dessus, la gentillesse, ça marche bien aussi. La muette se demande par contre comment ce fait-il que la jeune femme parle la langue des signes. Un sourd dans sa famille peut-être ? C'est ce qu'il lui semble le plus probable.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyVen 25 Jan - 15:41

You smile so super quietJenny et Lison
Il y a de ces jours où j’aimerais pouvoir rester sous la couette, ne rien avoir à penser, ne pas avoir à parler à qui que ce soit : au moins, je ne pose de problèmes à personne et inversement. Ce qui vient de se produire avec la blonde me réconforte encore plus dans cette idée. J’en ai connues des situations gênantes, mais alors comme celles-là… Et le pire, c’est que je la comprends en partie : j’ai déjà eu à faire à des détracteurs à cause de ma surdité, et voilà que je me retrouve à prendre le rôle de la méchante. Si je peux utiliser le mot sourde lorsque je m’adresse à elle ? Je me doutes bien qu’on peut en parler ouvertement ; avec des handicaps comme ça on apprends vite à ne s’excuser auprès de personne. « Que t’es sourde, oui. » Je ne fais que relever ses propos, la mine dépitée. Je recule d’un demi-pas et la regarde de bas en haut alors qu’elle s’agite sur sa chaise en observant celle-ci. Alors qu’elle repose son regard sur moi, je relève les mains, comme si je m’apprêtais à lui répondre. « C’est ça. Oh, je ne m’attendais pas à ce que… Je soupire. C’est plutôt à moi de m’excuser, je n’aurais pas dû t’agresser comme ça. » Heureusement que je ne comptes pas le nombre de personnes à qui j’aurai dû dire ça ; mais cette fois, c’est différent. Elle n’y peut vraiment rien. Elle me sourit, alors je lui rends la pareil, non sans une once de gêne. « Oui, j’imagine bien que tu dois en voir des belles. » Moi aussi j’en ai connus des moments comme ça, mais être privée d’audition ET de parole, ça doit d’abord être difficile à combler. Je ferme les poings le temps de réfléchir à la suite de ma phrase, mais la blonde se lève pour aller s’installer sur la chaise d’à côté. Je la regarde se tortiller de nouveau sur celle-ci, puis finit par afficher un sourire satisfait lorsqu’elle me demande si c’est mieux. Sourire, c’était peut-être pas l’idée du siècle ; je cherche à être plus agréable que je ne l’ai été avec elle tout à l’heure, mais je vais risquer de passer pour la pétasse qui a enfin eu ce qu’elle voulait. Je lui fais signe de m’attendre un instant et retourne à ma table pour récupérer mon sac à dos et ma veste. Lorsque je reviens, je lui demande si ça la dérangerait de m’installer à sa table, dans l’espoir de pouvoir rattraper le coup. « Désolée, vraiment. On me dit souvent que je devrais revoir ma notion de la politesse. Et le pire, c’est que… Je relève mes cheveux d’un revers de main pour dévoiler mon appareil auditif. Je joue les salopes alors que j'aimerai pas que ça m'arrive. Écoutes, est-ce que je peux t’offrir quelque chose pour me faire pardonner ? Ou te rendre un service, je sais pas. Je me sentirais bête de te laisser repartir comme ça. »
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyVen 25 Jan - 21:16

Elle emploie le mot. C’est toujours drôle de voir les gens hésiter à le dire. Comme lorsque l’on s’adresse à une personne en chaise roulante, à un manchot ou un aveugle. Il n’y a pas mal à lui demander si elle est sourde ou muette. Mais bon, Jenny en a l’habitude de ça aussi. En plus, cette femme parle le langage des signes. C’est qu’elle doit avoir dans son entourage un sourd. Elle devrait comprendre. Elles s’échangent des explications et la muette comprend maintenant pourquoi celle qu’elle a devant elle avait fait preuve d’un peu d’agressivité. Une chaise qui fait du bruit. Rien que ça oui … * Oui je vois. T’as cru que je devais faire exprès pour emmerder le monde. Mais non, je ne suis pas comme ça. * Pas intentionnellement du moins. * Et même si je dirais que c’était un peu excessif oui, je comprends que ça peut être chiant. Enfin j’imagine. * Non, elle ne peut pas comprendre à quel point c’est énervant d’entendre quelqu’un qui fait sans cesse du bruit. Elle ne peut pas comprendre qu’un robinet qui coule goutte à goutte puisse rendre fou les gens. Parce qu’elle est sourde tout simplement. Elle change donc de chaise, gigote dessus pour essayer de faire du bruit. Demandant alors si ça va mieux maintenant. Pas vraiment de réponse hormis un sourire. Bonne réponse donc ? C’est ce qu’elle en conclut et elle reste là. Elle regarde ensuite la blonde s’éloigner, puis revenir avec ses affaires. S’excuser véritablement cette fois. Car elle est impolie de nature. Elle dévoile ensuite un appareil auditif. Ce qui n’est pas sans surprendre Jenny bien sûr. * Surdité partielle que de cette oreille ? Ca fait combien de temps ? * De naissance ? C’est possible. Et puis ce n’est pas parce qu’elle est à moitié sourde qu’elle doit voir la surdité partout non plus. On ne pense jamais à cela lorsque l’on voit une personne pour la première fois. Pour ce qui est du pardon, Jenny va évidemment décliner l’offre de la jeune femme. * Oh bah non c’est pas la peine t’en fais pas. Je te pardonne ! * Elle rigole doucement. En plus, elle a déjà tout ce qu’il lui faut. Et elle ne veut pas d’un cookie ou d’un brownie supplémentaire. Le milk-shake est déjà suffisamment calorique comme ça ! * En plus … Je sais pas à quel point tu es sourde et si c’est pareil pour toi mais j’aime pas vraiment vraiment les gens qui me prennent en pitié ou autre parce que je suis sourde-muette. Je veux dire, ça m’empêche pas de bien vivre ma vie. * La vivrait-elle « mieux » si elle n’avait handicap ? Stupide question. Elle la vivrait différemment voila tout. On ne peut pas dire que Jenny soit une fille malheureuse. * En tout cas c’est rare de rencontrer quelqu’un avec qui je peux discuter sans ce petit carnet ! * Très rare même.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyMar 29 Jan - 15:05

You smile so super quietJenny et Lison
Évidemment que pour moi tu le faisais pour emmerder le monde, tu ressembles à n’importe quelle autre comme ça ! Enfin, je veux bien la croire lorsqu’elle dit que ce n’est pas dans ses habitudes. Et elle a également raison en soulignant le zèle avec lequel je suis venue régler mes comptes. Je relâche les bras et laisse échapper un râle, étant déjà convaincue qu’elle gardera de moi l’image de la garce qui n’a que ça a faire de ses journées d’incendier les gens, puis prends quelques instants pour réfléchir à mes prochains signes. Je n’ai pas souvent l’occasion de pratiquer la langue gestuelle, créant ainsi quelques lacunes dans ma capacité à discuter. Et puis merde. Je finis par lâcher l’affaire, intimement convaincue que ce n’est pas en forçant la main à la jeune femme que j’arriverais à changer le regard qu’elle a sur moi. Et je ne peux pas lui reprocher de ne pas savoir à quel point certains bruits peuvent être désagréables, énervants ou simplement agressifs.

Elle finit par changer de chaise, s’agite sur la nouvelle et je me contente de lui répondre par la positive par le biais d’un simple sourire lorsqu’elle demande si ça va mieux. Je n’ai même pas envie de profiter du calme qui s’en suit, ça n’a plus d’importance. Je me sens tellement idiote que tout ce qui m’importe désormais, c’est d’avoir une occasion de me rattraper. Je récupère mes affaires en un temps trois mouvements et m’invite plus ou moins à la table de la sourde-muette. Je commence par m’excuser en bonne et due forme. Les excuses que j’avais formulées lorsque j’avais compris qu’elle ne faisait pas du bruit par mauvaise intention relevaient plus de la surprise que de la politesse. De toutes façons, je ne suis pas polie et je ne l’ai jamais été. J’ai toujours été une petite fille hargneuse, qui en veut pour tout à tout le monde. Je montre mon appareil auditif à la blonde, plus par compassion qu’autre chose, et s’en suit une série de questions. « Oui, que cette oreille. Il me manque plus de quatre-vingt décibels, depuis que j’ai six ans. » Merci les infections et les médicaments douteux. Mais maintenant qu’on est au cœur du sujet, c’est peut-être l’occasion idéale pour me renseigner à mon tour sur les handicaps de la blonde. « Et toi ? Tu es née sourde-muette ou ça t’es arrivé après ? » Rien n’est sûr. Si ça se trouve, elle était sourde avant d’être muette, ou inversement. Ça doit être encore pire. Je me propose de lui rendre un service, ou de lui offrir quelque chose ; offre qu’elle décline évidemment sans hésiter. Puis elle rit. Je veux bien la croire lorsqu’elle affirme ne pas aimer être prise en pitié, et on apprends de toutes manières vite à ne pas s’excuser pour tout ce qui peut nous arriver. Je revois toutes les personnes que j’ai insultées par le passé suite à une simple remarque sur ma surdité, ce qui n’est pas sans laisser échapper un sourire sur mon visage. « C’est pas mon truc non plus. Je ne voulais pas te prendre en pitié, c’est peut-être même le contraire au final. J’étais dans le boulot avant que je n’entende ta chaise, j’étais stressée, et je suis pas top top quand il s’agit de garder mon calme. Je ne veux juste pas que tu ai cette image de moi. Tu comprends ? » Quoi qu’il en soit, la jeune femme avait l’air de savoir passer au dessus de tout ça avec brio. Je hoche lentement la tête lorsqu’elle parle de notre manière de converser et du fait qu’elle n’ai pas besoin de son carnet. « Comme c’est rare de rencontrer  des sourds-muets dans le coin. On y trouve notre compte toutes les deux au final : tu peux t’exprimer sans ton carnet et moi, ça me fait travailler ma langue des signes. Je m’étire un moment avant de reprendre. Je n’ai même pas pensé à me présenter, du coup. Quand je te dis que je suis malpolie. Moi c’est Lison. »
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyMer 30 Jan - 19:50

Quel hasard ! Cela lui fera une anecdote à raconter. Enfin quoique. Celle-ci n'est pas vraiment drôle, ni inquiétante, ni flippante, ni bizarre. Jenny ne saurait trop comment la qualifier d'ailleurs. Cela aurait pu être pire. Il lui est déjà arrivé de se crêper le chignon avec de vraies pestes. Autant elle n'aime pas qu'on la prenne en pitié, autant elle déteste encore plus ceux qui lancent des méchancetés sur son handicap. Mais cette jeune femme devant elle n'est pas allée jusque là. Fort heureusement. Surtout qu'elle peut comprendre Jenny vu qu'elle est elle aussi sourde, partiellement. * Au moins tu n'as rien à l'autre c'est déjà ça. Quand à la gravité je ne peux pas trop juger, c'est une notion qui m'est un peu inconnue. * Elle connaît bien la théorie mais cela s'arrête là. Elle n'a aucune idée de l'intensité des sons, s'ils sont aigus ou grave, si un marteau-piqueur fait plus de bruit qu'une mouche, même si elle le devine par logique et d'après ce qu'elle peut lire. Car elle n'a jamais pu entendre de sa vie non. * Je suis née comme ça oui. Et il n'y avait pas grand chose à faire. C'est comme ça. * Elle hausse les épaules. Ne sachant que trop ajouter. Un jour peut-être que les avancées technologiques permettront des miracles à moindre coup. D'ici là, cela ne l'empêche pas de vivre sa vie. Les deux blondes discutent et la muette refuse de se voir offrir quoique ce soit pour une demande de pardon. Il y a eu juste eu un petit mal entendu. * Non non t'inquiète pas. Tu n'as pas encore été si grossière que ça en plus. Surtout que tu devais penser que je faisais exprès ou quoi. Puis tu pouvais pas savoir, c'est pas le genre de truc auquel on pense. * La blonde semble quand même pas mal insister sur le fait qu'elle n'est pas quelqu'un de mauvais. Jenny ne peut s'empêcher de se dire que généralement, ce genre de personne a quelque petits trucs à se reprocher quand même. Malgré tout elle converse volontiers avec elle. Surtout qu'elle n'a besoin ni de feuille, ni de stylo. C'est agréable. * Exactement ! C'est sûr que si t'as personne dans ton entourage qui le parle c'est compliqué. Et même comme ça c'est plus simple de parler di vive voix alors il faut vraiment tomber sur des sourds quoi. * Jenny signe tous les jours car beaucoup de ses proches ont appris le langage. Ses amies aussi. Ses colocs aussi comment à s'y faire. Mais cela prend un peu de temps. Elle rigole alors de la remarque de Lison. Les présentations, elle aussi ne les fait pas toujours d'entrée. Comme si la première chose que l'on devait obligatoirement dire était son prénom ? * Et moi c'est Jenny ! Enchantée quand même. * Elle se pince les lèvres dans un sourire pour éviter de rigoler. * Et du coup ça t'arrive souvent de t'excuser ou là c'est juste parce que ... je suis sourde ? * Elle sourit de nouveau. Elle taquine Lison simplement. Elle sourit pour montrer qu'elle n'est pas vraiment sérieuse et qu'il n'y a pas de besoin de s'énerver. On ne sait jamais.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptySam 2 Fév - 22:38

You smile so super quietJenny et Lison
Je me demande comment a bien pu être l’enfance de la blonde en face de moi. Naître comme ça, c’est incomparable avec ma situation. Je me souviens de l’annonce des médecins, peu après avoir soufflées mes six bougies : mes aînés étaient encore trop jeunes pour vraiment en comprendre les tenants et les aboutissants, et c’était encore difficile d’imaginer à quel point les choses pourraient s’avérer compliquées pour les années à suivre, d’autant plus lorsqu’on fait partie d’une famille qui ne roule pas sur l’or et à la charge d’une mère qui prends plus de temps pour déguster sa bouteille d’alcool que pour souhaiter à ses enfants de réussir dans tous leurs projets. Mais en un sens, Jenny a raison en disant que c’est une chance de ne pas avoir de manques du côté de l’oreille droite. Et ça me fait même cogiter, en fait. Je hausse les épaules et fait tourner mon doigt autour de mon verre avant de recommencer à signer. « Tu as raison. Et pour ce qui est de la gravité… » Je jette quelques coups d’oeil autour de moi avant de lever une main pour faire comprendre à la blonde de suivre celle-ci. Puis je l’abat bruyamment sur la table à plusieurs reprises, histoire qu’elle puisse ressentir les vibrations. « Disons que je n’ai toujours entendu que des choses bruyantes comme celle-ci. » Bien sûr, elle ne pouvait pas l’entendre. Mais au moins pouvait elle se faire une idée avec les secousses que cela produisait. Et à l’allure que je devais avoir en tapant comme une furieuse sur cette pauvre table.

« Ouais. J’imagine que ça a été une surprise pour tout le monde. Enfin, puisqu’on n’y peut rien, c’est sûrement une façon de vivre comme une autre. » Et puis, qu’est-ce qu’on peut bien y faire, de toutes façons ? Des sourds qui retrouvent l’audition, des manchots pour lesquels le bras repousse ou des personnes en fauteuil à qui on découvre une paire d’ailes, on n’en a pas vu beaucoup. En fin de compte, la sourde-muette reste bien ancrée sur sa position : inutile d’essayer de me rattraper, c’est déjà oublié pour elle. Ça m’arrange, en un sens, mais c’est quand même foutrement gênant. Je n’aime pas l’idée d’agresser quelqu’un gratuitement, et même si ça part d’un malentendu, et de repartir comme si j’étais par chance tombée sur Mère Thérésa. Je ne peux m’empêcher de laisser échapper un rire lorsqu’elle dit que je n’ai pas été si grossière. Quiconque connaît bien Lison sait que je suis une véritable teigne lorsque je le veux. Et probablement l’un des plus grossiers personnages d’Island Bay, lorsque je suis dans mes mauvais jours. « Te fais pas d’idées, je suis comme ça tout le temps. Mais non, comme tu dis, c’est pas flagrant au premier abord. Tant mieux, ça t’enlèverais tout ton... charme ? » Je ne suis pas certaine de ce que je peux bien être en train de raconter, alors je hausse les épaules en regardant mon interlocutrice droit dans les yeux histoire de bien le lui faire comprendre. J’espère ne pas dire de conneries.

Puis nous nous mettons d’accord sur le véritable plus que représente un interlocuteur connaissant la langue des signes pour un sourd. « Ma famille connaît quelques trucs, mais tout le monde était jeune à l’époque, et disons que… pour faire simple, on avait plus important à gérer à la maison. » Une mère alcoolique et toute une tripotée d’enfants, et c’était pas facile. Je me pince un instant les lèvres avant d’ajouter. « Tu as beaucoup de monde qui le parle dans ton entourage ? » J’espère ne pas faire de gaffe : rien ne dit que la blonde est si bien entourée que ça. Mais c’est trop tard, de toutes façons. J’apprends plus tard qu’elle se nomme Jenny. Un prénom simple, mais qui sonne bien. J’ajoute un timide « Enchantée. » à mon tour, étant finalement assurée que la blonde n’est pas plus saoulée qu’autre chose par cette drôle de rencontre. Puis elle se moque de moi, ce qui ne manque pas de me faire rougir. Et il me faut un moment d’égarement pour le comprendre, alors je souffle du nez en souriant avant de lui répondre, sur le même ton. « D’ordinaire, je ne m’excuse pas beaucoup. Mais figures-toi que je cherchais justement un sourd à emmerder, aujourd’hui. » Je marque un temps. « En tout cas, c’est bien de pouvoir en plaisanter. »
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyLun 4 Fév - 13:33

Jenny a changé de chaise, la blonde en face d’elle s’excuse de  son comportement et les deux jeunes entament une discussion tout ce qu’il y a de plus normal. Ou presque. Puisque visiblement, l’autre demoiselle a des idée bien étranges. Alors évidemment Jenny ne sursaute pas, elle ne peut pas entendre tout ce grabuge. Mais elle tend les mains pour lui sommer d’arrêter. Pas besoin de faire une chose du genre pour se faire comprendre. * Oui oui ça va j’ai bien compris c’est pas la peine d’attirer tous les regards un peu plus sur nous. * Elle serait presque gênée la blondinette. Malgré le fait qu’elle n’entende rien encore une fois. Mais elle a bien senti la table trembler ça oui. C’est comme si la blonde venait à se lever et à crier comme une tarée. Evidemment que Jenny voudrait se terrer sous terre si une telle chose se passait. * Non voila. Il faut juste faire avec. Puis c’est pas forcément si compliqué que les gens ne le pensent. Si tu deviens totalement sourd alors que tu as vingt ans là je ne dis pas ça doit pas être évident pour s’adapter. Mais quand tu nais avec. * Elle remercie ses parents, enfin peut-être plus sa mère avec cette fameuse histoire, et ses frères et sœurs de s’être adaptés à elle quand elle était toute petite. C’est aussi grâce à cela qu’elle est comme elle est aujourd’hui. Son handicap, elle en rie volontiers. Elle n’en fait pas des caisses non plus mais quiconque la connaît sait qu’il peut lui faire quelques blagues qui pourraient sonner de mauvais goût. C’est important selon elle d’avoir de l’humour et de l’auto-dérision. Surtout là-dessus. Jenny se surprend alors à écarquiller les yeux au terme employé par la blonde. Charme ? Ah bon ? Elle se pince doucement les lèvres sous un air faussement innocent. Non, elle n’ira pas dire qu’elle n’aime pas entendre ce genre de chose. * Je te remercie. Je crois. * Elle continue de doucement se pincer les lèvres. * Et toi si tu n’étais pas aussi … franche, j’imagine que ça enlèverait un peu de ton charme aussi ? * Elle rigole un peu. Elle taquine. Ce genre de conversation lui plaît et si on la lance, ce n’est pas elle qui va s’arrêter. Néanmoins elles reviennent sur un peu plus de sérieux. * Ah zut. Après comme tu entends encore un peu j’imagine que c’est différent. Moi tout le monde parle la langue oui. Mes amis les plus proches aussi. Ils ne connaissent sans toute pas tout mais une bonne partie oui. Ce serait assez chiant pour moi d’écrire sinon. * Elle aurait fait pareil si les rôles étaient inversés. Elles discutent beaucoup et elles arrivent enfin aux présentations. Jenny et Lison. Un nom qu’elle n’a jamais entendu auparavant. Alors qu’elle, c’est un peu plus courant. A nouveau elle lance une petite pique. Ce qui ne manque pas d’atteindre Lison. Positivement ou pas ? Jenny ne saurait dire à première vue. Mais finalement la blonde lui répond sur un ton blagueur. Ouf. * Et bien ! Sacrée coïncidence alors ! * Elle rigole. * Je suis d’accord. Puis parfois faut pas s’arrêter à une première impression ou à la première minute d’une rencontre. * Heureusement d’ailleurs. Certains diraient qu’il y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Ou que l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. Phrase qu’elle a toujours trouvé stupide. On ne peut pas rire de tout selon elle. Enfin, cela dépend du contexte. * T’as du mal à en rire toi de ça ? De ton appareil par exemple que certains trouvent totalement affreux ? * Elle en connaît oui. Qui refuseraient presque même d’en mettre. Comme les lunettes. Même si, pour ces dernières, elles deviennent maintenant un vrai accessoire de mode.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyVen 8 Fév - 14:42

You smile so super quietJenny et Lison
Une fois n’est pas coutume, je n’avais rien demandé. On ne m’avait rien demandé. Mais je l’ai fait quand même : je passes pour une malade en tapant sur la table, c’est certains, et même le serveur me jette un regard déconcerté alors je lève bêtement la main pour m’excuser. J’ai l’habitude de me montrer en spectacle, je ne suis pas réputée pour être la plus discrète des filles d’Island Bay. Mais je m’en moque, à vrai dire. Alors lorsque Jenny me prie d’arrêter, je lèves simplement les mains comme si j’étais en train de vivre un hold-up avec un air innocent. Ce n’est pas la peine d’insister, elle a sûrement très bien compris où je voulais en venir en tambourinant sur cette malheureuse table et je vois bien qu’elle est mal à l’aise.

Nous tombons néanmoins d’accord vis-à-vis du double handicap de la plus jeune des deux blondes. « Ouais, c’est au moins ça j’imagine. Quand ça t’arrive en cours de vie… je sais pas, c’est moche quoi. C’est comme un chirurgien à qui on coupe une main. » En un sens, j’avais peut-être eu de la chance de perdre de l’audition aussi jeune, puisque de toutes façons mon oreille n’était même pas entièrement développée. Plus ça va, et plus je me rends compte que je ne signe pas assez souvent : je peine à me rappeler de certains mots, certaines tournures, et j’ai peur de raconter des cracs à mon interlocutrice sans même m’en rendre compte. Surtout lorsque je comprends un « Je te remercie. Je crois. » souligné par un pincement de lèvres. « Tu… crois ? » Qu’est-ce qui se passe, là, exactement ? Je redouble de prudence, sourcil droit arqué, avant de me rendre compte de ma bêtise monumentale. Aux résultats étonnants : ce n’est pas souvent qu’on considère mon caractère brut de décoffrage comme une forme de charme. Un esprit quelconque a décidé de me punir aujourd’hui, c’est sûr. J’enchaîne vraiment toutes les conneries possibles. Je détourne un instant le regard sous le rire de la blonde avant d’enchaîner en prenant un faux air susceptible. « C’est le fait d’être franche comme ça qui fais de moi une vraie bombasse. » Pour le coup, ça ne prends pas. Je finis par pouffer nerveusement en me laissant tomber vers le fond de ma chaise. « Ça y est, je me sens complètement idiote. » Et je dois être rouge comme une pivoine. Néanmoins, on parvient à revenir sur quelque chose de plus sérieux. « C’est vraiment une bonne chose, alors. Tu dois être bien entourée. J’aurai aimé que mes amis connaissent la langue, moi aussi. Au moins pour les lieux bruyants. » Mais non, personne n’avait pris le temps de le faire, et j’ai l’amer sentiment d’avoir passé ma jeunesse à demander aux gens de répéter, soit à cause de l’environnement bruyant, ou parce qu’ils s’adressaient à moi du mauvais côté.

J’apprends que la blonde s’appelle Jenny. Et lorsqu’elle me lance cette petite pique, je me décoince un peu plus vis-à-vis de cette rencontre assez particulière, de son handicap et, de manière plus générale, du fait de parler de sujets aussi compliqués avec des gens. Mais elle dit vrai, c’est une sacré coïncidence. J’aurai pu passer ma journée à chercher un sourd dans les rues sans le trouver, et là, paf. Jenny a l’air très tournée vers son prochain, et le pardon facile a l’air d’être quelque chose de bien présent chez elle. Ça me va, en un sens : ça veut peut-être dire qu’elle ne m’en veut pas plus que ça de l’avoir aussi méchamment agressée, tout à l’heure. J’adresse un sourire en coin à mon interlocutrice avant d’ajouter, fidèle à moi même. « Je n’avais jamais vu les choses comme ça. Maintenant que tu le dis, les unijambistes n’ont peut-être pas tous marché sur une mine un jour. » J’espère ne pas avoir raconté trop de conneries, elle a pas été facile à sortir celle-là. Je prends une gorgée de ma boisson. « Plus sérieusement, tu as raison. Mon entourage serait sûrement plus content de voir que je pense comme toi. » Elle me demande si j’ai du mal à plaisanter de ce genre de soucis, et prends l’exemple de mon appareil. « Tu sais… ma famille manquait de moyens, quand j’étais gamine. Alors mon appareil, je l’ai eu très tard, avec mon propre salaire. Donc quand on me fait une remarque, je demandes généralement aux gens ce que ça peut bien leur foutre. Ça plaît pas à tout le monde, mais je vois pas pourquoi ça devrait plaire à tout le monde non plus. Tu vois ? Moi, j’ai pas de mal à plaisanter avec ça. De toutes façons, si tu n’es pas capable d’en rire alors t’as pas fini d’en baver. » Je hausse les épaules, comme pour faire comprendre à mon interlocutrice que je n’ai pas grand-chose de plus à rajouter sur le sujet. En voyant mon verre vide, je me rends compte qu’on discute déjà depuis un petit moment. « Oh, j’espère que je ne suis pas en train de te grignoter ton après-midi ? Tu as peut-être des choses plus importantes à faire ? »
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyDim 10 Fév - 17:00

Elle hoche la tête. Même si la comparaison est un peu bizarre selon elle. Après tout pourquoi pas. A moins que la blonde ne soit pas trop à l'aise avec la lange des signes ? Si c'est le cas, elle peut parler en même temps. Que Jenny lise les lèvres. Puisque visiblement, il y quelques petits quiproquos. * Euh ... Oui ... Pourquoi ? * Ce n'est peut-être pas le mot qu'elle voulait employer ? Trop tard. Jenny a accepté le compliment, plus de retour en arrière. Et à la fois pour rire, mais aussi pour se faire taquine et joueuse, elle rétorque pareil compliment à la blonde. Blondasse. Blonde et bombasse. Qui a une gêne tout aussi charmante. Voir plus ! Jenny le note et ça l'amuse, ça l'a fait sourire. * Oh mais non ne le sois pas. Avoir un petit côté sûre de soi, avoir de l'assurance, ça aussi ça te donne du charme. * Elle rit un peu à son tour. Détournant à moitié le regard. Serait-elle en train de draguer ? On ne peut pas aller jusque là. Elle discute avec légèreté tout simplement. Cela ne les empêche pas de reprendre avec plus de sérieux. * Je me dis que je ferai la même chose pour mes amis, encore plus pour ma famille. Donc je sais pas. Mais tu ne sais pas lire sur les lèvres toi du coup ?  * Lieux bruyants ou pas, la muette ne comprend pas trop ce que cela vient faire.

Lison et Jenny. Deux blondes. Une sourde et une autre qui l'est presque à moitié. On ne peut néanmoins pas dire qu'elles se ressemblent vu leur caractère. Mais elles se comprennent. Lison a l'art de sortir de belles conneries qui ont le don de faire sourire Jenny. * Et bah. T'es en forme toi ! C'est toujours comme ça en plus non ? * Elle rigole. Ca l'amuse. Même si ça ne doit pas être drôle tous les jours. Cela peut être un peu lourd à force. Elles discutent ainsi, toujours sur le sujet avec humour ou plus de sérieux. Lison révèle certaines choses à Jenny qu'elle ne dévoile sans doute que rarement aux inconnus. * Oh bah non c'est sûr. Puis c'est pas comme si on pouvait y changer grand chose. Après c'est souvent quand on est plus jeune qu'on subit les moqueries. Les enfants, les ados, ça dit et ça pense n'importe quoi. Une fois adultes, les gens ont plus de respect. Ou de retenue. A moins d'être con. Mais à choisir, je préfère quand même largement être sourde que conne. * Une fois encore elle rigole juste un peu. Les gens qui se moquent d'elle ne sont pas légion. On ne se moque que bien trop rarement des handicapés. Et même juste pour rire d'ailleurs. Comme si les personnes en chaise roulante, les aveugles, sont des personnes envers lesquels il ne faut dire que du bien. Elle regarde la blonde avant de tourner la tête rapidement vers sa montre. L'heure ? Ca va. Elle souffle de soulagement. * Non non c'est bon. J'ai le temps. Mais si toi tu dois y aller je ne te retiens pas ! * La muette se doute bien que si Lison doit partir, elle ne va pas se gêner. * Quoiqu'il en soit ce serait cool à l'occasion de se revoir. Si ça te dit ? * Et elle ne le signe pas par politesse non, elle est sincère. Jenny a bien déliré, et ce n'est peut-être pas fini.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyMer 13 Fév - 18:17

You smile so super quietJenny et Lison
Nous voilà fixées : moi, Lison Lovelock, vais probablement passer pour la plus lourde des allumeuses d’Island Bay. Pour une bête erreur de signe. Il n’y a pas de mystères, c’est entièrement ma faute : si je prenais le temps de pratiquer plus souvent, de manière régulière, alors je n’aurais probablement jamais à faire face à ce genre d’accidents. Mais pour cette fois, il va falloir rattraper le coup proprement. Je fuis plus ou moins le regard de la blonde lorsqu’elle me demande ce qui se passe. « Je me suis trompée de signe. Mais je crois que tu l’as compris, en y repensant ça sonnait bizarre. Pas que je l’pense pas, mais... » Est-ce que tu le fais exprès Lovelock ? « Enfin, tu vois... » Tu es ridicule, vraiment, autant te taire tout de suite. Et c’est justement ce que je fais, car m’enfoncer plus que ça me donnerait l’impression d’être un animal en cage qu’on vient observer. Tout ce que je parviens à laisser sortir après ça, c’est la gêne qui s’empare de moi. Et ça a l’air d’amuser la blonde qui, malgré son mutisme, a un sacré répondant. Alors que je m’appliques à lui répondre, j’ai le teint rouge pivoine. « Alors quoi, tu me sculptes à ta vision de la femme parfaite ? » En soit, répondre avec une telle désinvolture n’est pas bête : si c’est un jeu pour elle, alors je peux très bien jouer à ce jeu à mon tour. Mais pour l’instant, nous reprenons notre sérieux. « Non, pas vraiment. J’ai essayé, fut un temps, mais je crois pas pouvoir tenir une conversation juste en lisant sur les lèvres, aujourd’hui. »

Nous revoilà parties sur un ton un peu plus joyeux. C’est un drôle de duo, lancé par une drôle de rencontre, mais ça ne nous empêche pas de bien plaisanter désormais. Je ne peux m’empêcher de rire lorsque la sourde-muette souligne l’énergie que je mets à plaisanter. « Tout juste. Mais rassures-toi, je ne suis pas comme ça tout le temps. Je suis mal lunée, sinon, en fait. Je crois. » Qu’elle demande à chacune de mes connaissances à Island Bay, tout le monde finira par être d’accord au bout d’un moment. Enfin, je m’ouvre un peu à Jenny histoire qu’elle comprenne le pourquoi du comment de mon appareil et mon avis sur les moqueries. « Comme tu dis, on y changera rien. Enfin, j’aimerai croire que tous les adultes sont respectueux, mais j’ai été un peu déçue jusqu’à maintenant. De toutes façons, vu comment on s’est rencontrée toutes les deux, je ferais aussi bien de fermer ma gueule, je suis pas une figure d’exemple. Même si ça me titille de te dire qu’on peut aussi bien être sourde et conne en même temps. » Je souris à la blonde, mais un détail me rappelle à la réalité de la situation : l’heure. Jenny affirme qu’elle a encore du temps devant elle, alors je lève les mains pour faire comprendre que tout va bien, c’est cool, j’ai le temps aussi. Ce qui ne l’empêche pas de proposer que l’on se revoit. Ce qui, qu’on se le dise, est assez surprenant. « Et ben, il faut croire que je ne suis pas tant une sale conne que ça. Ce serait avec plaisir. J’imagine que tu as… quand-même un téléphone ? »
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyJeu 14 Fév - 20:11

Trompée de signe. Ah, mince. Et non Jenny n’avait pas forcément compris. Enfin elle a trouvé ça assez surprenant c’est certain, ça sonnait un peu étrange il est vrai. Mais elle a surtout apprécié le presque compliment. Qui n’en était pas un donc. Cela a néanmoins le don de la faire rire puisque Lison s’enfonce de plus en plus. Ce qui est drôle. Et Jenny continue pleinement ce petit jeu … * Ah ? Euh non je ne vois pas vraiment. Mais tu peux m’expliquer peut-être ? * Son regard et son sourire ne trompe pas. Evidemment qu’elle plaisante. Elle termine même par rire et fait un signe comme quoi elles peuvent passer à autre chose. Sauf qu’elle continue plusou moins dans ce sujet. * Peut-être bien oui ! Après tout la femme parfaite se doit d’avoir quelques petits défauts non ? * A priori, non, c’est totalement le contraire. Mais la femme parfaite, pour Jenny, doit avoir des défauts. Et ne pas être parfaite donc. Logique … implacable. Oui. * Ah bon. D’accord. Je trouve ça étrange. Après faut pas que la personne parle trop vite et ne mâche pas trop ses mots ça c’est sûr. * D’ailleurs, même les personnes avec une parfaite audition ne comprennent pas toujours ce qu’on leur dit.

Elle est en forme oui Lison. Comme toujours ? Sans doute. Mais jamais aussi extrême selon elle. Et non, Jenny n’interprète pas forcément cette dernière phrase comme il le faudrait. Ou justement, elle le fait, allez savoir. * Ca nous arrive à toutes de l’être. * Et même les hommes, bien que cette expression ne s’applique pas littéralement à eux. De plaisanterie à sujet plus sérieux, la blonde en face d’elle se livre un peu sur elle, sur son enfance. * C’est sûr, ça prévient pas de la connerie. Et effectivement il y a aussi beaucoup d’irrespect chez les adultes. De la méchanceté même car là c’est fait en connaissance de cause. Et toi … c’était différent. * Un geste vague de la main pour dire que cela est oublié, qu’elle ne reviendra pas là-dessus. Quoique ? Lison n’est pas à l’abri d’une nouvelle plaisanterie de la muette. Il faut s’attendre à tout avec elle aussi. Elle regarde sa montre pour voir qu’elle a finalement encore le temps. Le temps de discuter sauf si Lison, elle, a d’autres occupations de prévues pour la journée. * Ca me donnera l’occasion de confirmer ou infirmer tout ça. Et oui bien sûr que j’ai un téléphone enfin !! Comment je ferais pour vivre sinon ? * Elle rigole. Comme plein d’autres personnes, ce petit appareil est presque devenu vital. Ce n’est pas parce qu’elle ne peut pas appeler et recevoir d’appel que celui-ci est inutile. * En plus, je suis sûr que de nos jours on l’utilise plus pour autre chose que pour véritablement appeler. * Elle spécule un peu. N’ayant jamais composé un numéro, elle ne peut pas affirmer dans quel sens cela évolue. Elle déverrouille donc son portable et le tend à la blonde pour qu’elle y compose son numéro. * Je t’en prie ! * Beaucoup plus commode de la sorte.
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MessageSujet: Re: you smile so super quiet - jenny (#)   you smile so super quiet - jenny EmptyMer 20 Fév - 22:39

You smile so super quietJenny et Lison
Une chose est sûre : une force supérieure a décidé de me faire morfler aujourd'hui. Ça commence alors que j'agresse la sourde-muette et voilà maintenant que cette dernière joue avec moi et mes lacunes en langue des signes. Et elle en rit, c'est ça le pire. J'ai vraiment l'impression de passer pour la dernière des idiotes et voilà que je continue inconsciemment. « Ce que je veux dire par là c'est que... oui, tu es charmante. Mais ce n'est pas ce que je voulais dire au départ. Enfin... et puis merde, ne le prends pas mal, c'est tout. » Qu'est-ce que je peux bien dire ? Tout est contre moi aujourd'hui, même la blonde assise de l'autre côté de la table. « J'imagine que tu as raison. Et toi, à part tes plaisanteries maladives, tu as quelques défauts ? » Je lui adresse un clin d’œil, comme pour signaler que je ne suis pas sérieuse non plus. Alors qu'on plaisante purement et simplement, j'ai la drôle de sensation que le ton est en train de changer. Je roule des yeux et échappe au regard de la blonde tandis que je rougis de plus belle. Et non, Lison n'est pas le monstre qu'elle aime prétendre être.

Si ça nous arrive à tous d'être mal lunés ? Probablement. Mais je crois qu'elle ne cerne pas la gravité de la situation lorsque je lui dis que je suis le suis habituellement. On me le répète tout le temps : je ne suis pas facile à vivre. Et pourtant, tous ceux qui me l'ont dit auparavant n'ont jamais vécu avec moi. Mais il suffit de me connaître pour comprendre que c'est un fait avéré, pour n'importe qui. « Oh, pas comme je le suis, crois-moi. Je dois être un genre d'espèce rare, ou je sais pas quoi. » Puis nous voilà à parler de la bêtise humaine face aux handicaps de ce genre. Elle a raison : il n'est pas rare de nos jours de voir des gens aller emmerder le monde en sachant très bien que la personne en face est sourd, muet, aveugle ou qu'en sais-je. Le feraient-ils en sachant d'avance que la personne est handicapée ? Probablement que non, ce serait moins facile. Au moins, la blonde passe définitivement l'éponge sur le hic de tout à l'heure. « Bon, alors on oublie ? Ça m'arranges bien, si tu veux tout savoir. J'ai déjà du te le dire, mais je n'ai pas très envie de me coltiner cette image. Ce n'est pas... moi, quoi. » Quoi qu'il en soit, je m'assure que Jenny n'est pas occupée ailleurs. Elle serait ok pour me revoir, alors je lui demande si elle a un téléphone. J'imagine que oui, mais ça arrive encore de tomber sur des gens qui n'aiment pas ça. « Infirmer, infirmer... crois-moi tu vas vite regretter de m'avoir laissé ton numéro. Donc tu fais parti de ces gens qui sont tout le temps scotchés à leur téléphone ? » Je ne l'utilise que pour contacter quelqu'un lorsqu'il me faut quelque chose, en général. Et pour aller sur Instagram. Rien d'autre. C'est en parti pourquoi je ne peux que confirmer d'un hochement de tête lorsque la blonde affirme que les téléphones servent à tous sauf à appeler de nos jours. Elle me tend son téléphone, afin que j'entre mon numéro, ce que je ne manque pas de faire. « Je mets quel nom, Lison ou Belle Blonde ? »
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