girls night out → alexie

Tandis qu’elle voit Alexie courir vers la sécurité, Cleo se dit qu’elle a fait une bonne action. Peut-être même la seule de toute sa vie ; faire passer le bien d’autrui avant le sien, c’est une grande première pour elle et ça lui donne du courage pour affronter la suite. Sauf que non. Finalement, son amie décide de revenir sur ses pas pour lui venir en aide. On ne va pas se le cacher, la rouquine est tout de même heureuse de voir que sa pote ne la laisse pas tomber comme une vieille chaussette. Pas de sacrifice pour le bien de la nation ce soir, donc. Et c’est tant mieux. Puis bim, deuxième chaussure dans la face de leur assaillant. Si elles se trouvaient présentement dans elle ne sait plus quel pays des émirats, elles seraient impliquées dans une sacrée embrouille tellement ce geste est mal pris là-bas. Mais ici, à Wellington, le type se contente juste de leur demander pas très poliment de se barrer. Hé ben okay, qu’est-ce que c’était que ce psychopathe en carton ? Quel serial killer demande à ses victimes de se casser ? A moins que ça ne soit pour les abattre d’un carreau d’arbalète dans le dos ? Rickon Stark, les victimes des slashers, même combat.

L’écossaise finit par se relever grâce à l’aide d’Alexie et la suit dans la salle suivante. Un frisson lui parcourt alors l’échine. Un hôpital. Qu’il soit abandonné ou non, c’est le genre d’endroits qui lui fiche la frousse. Mais Cleo se reprend lorsqu’elle entend son amie lui parler de TWD. Ah mais elle a totalement raison et quelque chose cloche. Elle fouille au fond de son sac où elle fini par mettre la fin sur un marqueur noir.

« Attends, il manque un truc, là. »

Elle s’approche de la porte fermée à l’aide de pied de biche qui la fait sursauter au moment où quelqu’un cogne un grand coup dessus mais ne recule pas et va écrire le fameux « don’t dead open inside » qui a fait le succès de la série, elle en est sûre. Voilà. Très fière d’elle, elle offre un sourire radieux à Alexie avant d’aviser un macchabée assis dans le coin juste derrière elle.

« Oh regarde ! Ce mec porte des chaussures, tu les veux ? Faudrait pas que ça se termine à la Die Hard. »

Si elle n’a pas vu TWD, n’allez pas croire qu’elle a vu Die Hard non plus mais pas besoin, elle est sûre qu’Alexie a très bien compris cette référence aussi. Comme si elles parlaient une langue secrète, pas tout à fait connue d’elles seules mais presque.

Qu’Alexie se rappelle d’une citation de Die Hard en particulier la fait sourire ; ce n’est pas un hasard si elles s’entendent bien, au fond. Mais le macchabée en question n’a pas l’air d’être d’accord avec elles puisqu’il choisit cet instant précis pour remuer, ce qui les fait évidemment bondir toutes les deux tandis qu’Alexie se met à hurler comme une possédée. Décidément, quel spectacle ! Puis, Cleo la voit essayer de sortir de son sac ce qui semble être un déodorant en spray et se dit que c’est bien sûr ! Pourquoi prendre le risque de se balader avec une bombe au poivre au fond de son sac à mains alors que c’est illégal quand on peut se balader avec un déodorant en spray ? Un petit pschit dans les yeux et on n’en parle plus, tout pareil. La rouquine s’apprête à crier au génie de cette révélation lorsqu’un type accompagné de celui sur lequel son amie a jeté sa chaussure un peu plus tôt débarque avec l’air d’être réellement en pétard et leur ordonne de dégager. Non mais, pour qui se prend ce malotru ? Il devrait être ravi qu’elles aient vécu l’expérience à fond, plutôt. Piquée au vif par l’outrecuidance de ce type, Cleo s’approche assez pour lui agiter l’index sous le nez.

« On s’en ira si on en a envie, vous croyez quoi ?! »

S’il y a bien quelque chose que l’écossaise déteste c’est qu’on lui donne des ordres. Et qu’on se croit supérieur à elle, ce qui est clairement le cas, en l’occurrence. Autrefois, elle était forcée de se taire, de se laisser marcher sur les pieds parce qu’elle n’avait pas vraiment les moyens de répliquer mais maintenant c’est différent ; elle peut faire un procès à tous ces forains et le remporter sans souci parce qu’elle a enfin l’argent nécessaire pour se prendre le meilleur de tous les avocats. Mais elle n’irait tout de même pas jusque-là, ça serait un peu exagéré comme réaction. Au lieu de ça, elle relève fièrement le menton et tourne le dos à l’autre idiot.

« Allez viens, Alex. On se tire de ce bouge. De toute façon, c’est sûrement la pire attraction que j’aie jamais vue. »

Pas du tout, on peut même dire qu’en termes d’émotions, elle a été servie mais elle ne ferait pas ce plaisir à cette vermine qui a l’air ravie de les voir repartir bras dessus, bras dessous.

C’est vrai ça, elles s’apprêtent à partir sans les chaussures d’Alexie. Ça serait tout de même un comble ! Mais son amie a alors la présence d’esprit de faire comprendre au type furibard qu’elles reviendront les chercher. C’est alors au tour de Cleo d’opiner du chef aux paroles d’Alexie, en soutien. Car de toute évidence, elle ne la laissera pas tomber, elle l’accompagnera dans cette folle croisade. Mais ce type est décidément bien culotté puisqu’il leur coupe à nouveau la chique en fourrant sa paire de chaussures dans les bras d’Alexie et ajoute qu’il n’est pas question qu’elles reviennent ici, ni plus tard dans la soirée, ni demain, ni jamais. Aish, c’est un peu rude lorsqu’on n’a pas l’habitude. Et la rouquine n’en a pas l’habitude ; elle part toujours avant qu’on ait le temps de la mettre dehors. Tandis qu’elles se font accompagner à la sortie – mais que ce type n’ose pas ses sales pattes sur elles, sinon elle risquerait de mordre -, Alexie commente alors que la prochaine fois, elles devraient se rendre dans une véritable maison hantée. Mais quelle idée brillante ! Bon, elle ne croit pas tellement aux fantômes. Pourtant, il paraît que son pays en est rempli mais fait plus de vingt ans qu’elle n’y a pas mis les pieds alors comment pourrait-elle savoir ? Elle aimerait également croire que les esprits de ses parents la suivent en permanence mais là encore, elle est très loin d’être sûre. Bref, c’est le concept qu’elle trouve marrant.

« Tu crois que ça existe par ici ? On devrait se renseigner… »

Est-ce que les gens qui vivent en Nouvelle Zélande croient à ce genre de trucs ? Voilà une bonne question, vu qu’ils ne célèbrent même pas Halloween, c’est d’une tristesse. Sinon oui, il reste toujours la solution de l’escape game. Cleo n’en a encore jamais fait mais elle est sûre d’une chose : Alexie et elle feraient des ravages. A coups de de chaise dans les vitres s’il le fallait vraiment. Mais ça ne serait pas pour ce soir. D’abord et avant tout parce qu’elle ne connaissait pas d’adresse et qu’il faudrait de toute façon encore s’y rendre. Puis son amie lui demande ce qu’elles vont faire ensuite. Et propose même l’idée de la vengeance. Toujours une excellente idée, selon Cleo.

« Hum t’as pas déjà une peinture en spray dans ton sac par hasard ? »

Parce qu’elle non et elle trouve ça dommage mais sait-on jamais. Au pire, elles pouvaient toujours essayer de trouver une quincaillerie ouverte de nuit. Si une telle chose existe. Mais l’attention de l’écossaise est alors captivée par autre chose et elle tire son amie dans cette direction.

« Oh regarde ! Un tunnel des amoureux, on y va ! »

Surtout parce qu’elle a un peu envie de s’asseoir là, tout de suite, en vérité.

C’est vrai ça : internet doit avoir la réponse en ce qui concerne les maisons prétendument hantées de Nouvelle-Zélande puisqu’il a réponse à tout. Il est donc entendu qu’elles feraient des recherches avant de se lancer. Et puis au pire, comme Alexia le propose ensuite, elles peuvent toujours se rendre en Ecosse. Une perspective qui l’enthousiasme autant qu’elle la terrifie ; l’Ecosse c’est chez elle et elle a du mal à s’imaginer y retourner si c’est pour en repartir un jour. Et ça lui semble un peu prématuré d’annoncer à son mari qu’elle en a déjà marre de Kiwiland, qu’il est temps de passer à l’étape suivante. Mais bon, elle va tâcher de ne pas se lancer dans cette histoire tout de suite et se contenter d’hocher la tête, avec un petit sourire idiot au coin des lèvres. Avant d’hausser les épaules car après vérification, il se trouve qu’Alexie ne transporte pas de bombe de peinture dans son sac à main. En revanche, elle a des bonbons à la menthe et Cleo tend automatiquement la main pour en avoir un. S’ensuit alors cette grande idée qu’est celle de monter dans l’une des embarcations du tunnel des amoureux. Voilà bien le genre d’attractions qui ne sert strictement à rien selon elle. Bon, peut-être que si elle avait quinze et qu’elle était « normale », peut-être bien qu’elle comprendrait l’intérêt mais ce n’est pas le cas. C’est le côté décalé d’y aller avec une amie qui l’amuse.

C’est rose, ça brille, c’est à fourrure, c’est vomitif mais Alexie trouve ça joli et ça fait rire la rouquine. Jamais de la vie elle n’irait jusqu’à dire que c’est joli mais elle respecte les goûts de son amie et dans le fond, ça ne l’étonne pas tellement d’elle.

« Mouais, c’est pas le mot que j’emploierais, ça me rappelle le boulot. »

Avec moins de menottes, cravaches et autres accessoires dans ce goût-là, s’entend. Soit, l’embarcation se met alors en branle – sans mauvais de jeu de mots concernant son travail, merci – et oh wow, Cleo n’avait plus vu autant de cœurs réunis au même endroit depuis la fermeture de MSN. Et comme si ça en valait vraiment la peine, elle décide qu’elle veut prendre une photo qui figera ce moment dans le temps. Alors elle sort son téléphone portable et se lève en passant sous la barre de sécurité à fourrure rose. La barque tangue mais finit par se stabiliser.

« Viens, faut qu’on prenne une photo ! »

Girls night out 

CLEO & ALEXIE

Stop being so cautious, with every mistake there comes a lesson learned. So someone tell me, why so serious ? ✻✻✻  Alexie divague au sujet de l’Ecosse, ça lui est venu d'un coup, un documentaire regardé quelques jours auparavant, une nouvelle passion pour les vaches Highlands, un épisode d’Outlander par curiosité et la voilà qui y repense à la simple mention d’esprits. En observant soudain le sourire mince de Cleo qui ne s’extasie ni ne rejette cette idée incongrue un éclair de lucidité traverse Alex, un vrai cette fois, le premier depuis qu’elle a dépassé son troisième shot plus tôt et elle se demande si Cleo est déjà retournée en Ecosse depuis son arrivée ici… se voir pour picoler et s’éclater c’est plus ou moins leur deal mais Alex songe que parfois elles pourraient aussi trouver le temps de discuter, sans pour autant devoir discuter boys band en se tressant mutuellement les cheveux, quoiqu’elles font rarement les choses à moitié alors quitte à se la jouer films de nana autant en profiter pour même faire une bataille de polochons, elle range ça dans un coin de sa tête –discuter, pas la bataille d’oreiller- suffisamment lucide pour savoir qu’elle ne l’est pas assez mais elle garde ça pour plus tard. En attendant elles avalent un bonbon à la menthe et les voilà repartie, le désastre de la maison hantée oublié.  
 
Si Alexie n’avait pas encore répondu à la fameuse réplique : "What would the inside of tinkerbell's vagina look like ?"... elle a maintenant la réponse sous les yeux et ils brillent comme ceux d’une enfant à Disneyland. Pourtant tout ce rose ça rend l’endroit presque glauque, il suffirait qu’ils changent la musique pour faire de ce circuit tout l’inverse de la traverser de l’amour. « Whaaaaa ! » s’exclame la brune en regardant tout autour d’elle, faisant dangereusement tanguer l’embarcation, ça lui retourne un peu le cœur d’ailleurs, vraiment, si elle a brillamment réussi à maintenir ses reflux jusque-là c’est peut-être l’attraction la moins mouvementée et la plus dégoulinante de rose qui changera la donne. Mais plus tard, là c’est le moment parfait pour un selfie d’après Cleo, alors Alex se rapproche au maximum d’elle, l’entourant de ses bras, plaquant sa joue contre la sienne dans un câlin que la rousse ne peut esquiver. Elle esquisse un sourire si grand qu’elle en attrape vite mal aux joues et elle enchaîne bien sûr avec sa grimace préférée, forçant un double menton en souriant de manière crispée avant d’éclater de rire face à leur reflet dans le téléphone, pile au moment où une pluie de confetti rouge tombe sur elles. « Tu penses qu’il y a déjà eu des demandes en mariage ici ? » Si ça devait lui arriver Alexie songe qu’elle exploserait surement de rire mais qu’elle trouverait ça romantiquement drôle et puisque ça la ferait rire elle dirait oui… elle n’est pas contraignante. « Si Wesley avait fait ça ici t’aurais dit oui avant ou après avoir vomi ? » et elle se marre en imaginant la tête hypothétique qu’aurait fait son amie qui semble sceptique face à la déco des lieux depuis le début. ✻✻✻

CODES LITTLE WOLF.

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Prendre un selfie en cet instant semble être idée bancale sur une embarcation qui l’est encore plus étant que, comme son nom l’indique, elle flotte. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Cleo a déjà prouvé ce soir que son sens de l’équilibre n’était pas le plus développé. Mais par une chance inouïe, elles parviennent miraculeusement à ne pas finir à l’eau et à prendre leur photo – sur laquelle la rouquine fait la grimace, du moins sur la première, fidèle à son image de « miss je n’aime pas les câlins » alors que la vérité c’est juste qu’elle n’en a pas l’habitude et qu’elle est donc plutôt maladroite pour les effusions d’affection en tous genres. Sur la seconde elle inverse les rôles et sourit. C’est alors qu’Alexie se pose des questions avant de les lui poser à elle aussi, évidemment. Difficile d’imaginer Wes faire sa demande dans un tel endroit. Mais à bien y réfléchir, il lui est difficile de l’imaginer la faire où que ce soit au vu des circonstances de leurs « fiançailles » qui avaient plus ressemblé à un accord verbal entre deux personnes qui viennent de se rencontrer – exactement ce qu’ils étaient en ce temps-là – qu’autre chose.

« Je crois que j’aurais dit non. »

Sa réponse la fait rire tandis qu’elle se rassied, se demandant par la même occasion si son amie dirait oui, elle. Sans doute. Alexie a l’air tellement moins… tellement plus… facile à vivre ? Ce n’est peut-être pas exactement les bons mots mais c’est l’idée générale. Et en temps normal, Cleo dirait que c’est une qualité mais pour le coup, elle n’est plus trop sûre.

« Tu dirais oui, toi ? Dans ce cadre dégoulinant ? Ou t’attendrais au moins de sortir de là ? »

Qui sait, il y a des gens pour trouver que c’est le summum du romantisme. Franchement, il ne manque qu’un peu de Barry White en arrière-plan et on a tous les clichés réunis. Voilà ce qu’elle pense tandis que leur embarcation passe devant un nounours rose géant. Non, si ce n’est pas pour tripoter son voisin dans la pénombre en fermant très fort les yeux pour ne rien voir de tout ça, elle ne voit pas l’utilité d’un tel machin et le prouve en faisant la grimace. Cela dit, ça ne dure pas longtemps et c’est une chance car elle en a le cœur au bord des lèvres, à force. Trop de rose, à moins que ça ne soit le mal de mer. Cleo trébuche pas mal en voulant sortir du bateau mais fait comme si de rien n’était en se relevant aussi sec.

« Alexie Holt, voulez-vous m’épouser ? »

Qu’elle demande avant de partir d’un grand rire. Jamais elle ne s’est trouvée si drôle qu’en cet instant.

Spoiler:

Dans le fond, ça la rassure d’apprendre qu’Alexie non plus ne répondrait pas positivement à une demande en mariage faite dans cet endroit. Bien sûr, Cleo sait que chacun ses goûts mais tout de même, qui pourrait aimer ça ? La réponse qui lui vient immédiatement à l’esprit, c’est : personne. Mais au fond, elle se doute que c’est faux ; il existe des gens sur cette terre pour adorer tous ces trucs rose bonbon dégoûtant. Ainsi que les déclarations d’amour à n’en plus finir. Elle non, ça la met pour le moins mal à l’aise, même lorsque ça ne lui est pas destiné. Et elle en vient à se demander si c’est « normal » tout en sachant pourtant que rien que ce mot est obsolète : la normalité, c’est comme la beauté, c’est très subjectif. Enfin bref, tout ça pour dire que ça la rassure quand même que ça soit la norme. Enfin, toujours est-il que si Alexie ne dirait pas oui, elle trouverait quand même ça mignon. Drôle, surtout. Et puis mignon parce que drôle. Voilà une logique qui laisse la rouquine de marbre. Sans doute parce qu’en dehors de Cher, son corgi, elle ne trouve pas grand-chose mignon.

Enfin soit, elles sortent enfin de cet enfer qui pourrait dégoûter n’importe qui de tomber un jour amoureux et Cleo se croit très drôle en demandant son amie en mariage. Ce qu’elle trouve moins marrant en revanche, c’est qu’Alexie lui réponde qu’elle accepterait mais seulement à condition qu’elle lui gagne la bague avec le plus gros faux diamant. Peut-être même en sucre. Et l’écossaise roule exagérément des yeux.

« T’es sérieuse ? Moi qui pensais que mon charisme dévastateur suffirait à te conquérir. Les femmes, toutes les mêmes, toutes aussi vénales. Surtout en ce qui concerne le sucre. »

Voilà qui la fait rire de plus belle ; c’est elle, elle qui s’est mariée pour débloquer son héritage qui fait cette remarque, c’est un comble ! Mais mieux vaut ne pas évoquer ce sujet. C’est alors qu’elle avise un stand de tir et fait signe à Alexie de l’y suivre.

« Je vais quand même essayer de te gagner quelque chose. Histoire que j’aie pas décroché le titre de meilleure tireuse sur Apex pour rien. »

C’est vrai, autant mettre ses talents à contribution. Même s’il faut bien l’admettre, elle voit pas mal flou, là, tout de suite, alors ce n’est sans doute pas l’idéal.

Bien sympa d’avoir accepté, Cleo ne sait pas trop comment elle doit le prendre mais la vérité c’est que ça la fait beaucoup rire, à vrai dire. Peut-être que si elle était un rien plus sobre, elle s’offusquerait mais en l’état, la rouquine se dit qu’elle-même ne s’épouserait sans doute pas si son clone venait un jour la demander en mariage et a bien du mal à comprendre comment Wesley peut rester dans les parages alors que techniquement, lui n’a même pas besoin d’argent. Enfin bref, c’est donc ainsi qu’elle se met en tête de remporter un petit quelque chose pour Alexie, pour rendre cette soirée encore plus mémorable qu’elle ne l’est déjà. Puis aussi pour frimer un peu. Elles s’avancent donc toutes deux vers le stand et le type qui le tient est un inconscient comme on en a rarement vu puisque ça doit tout de même se voir qu’elles sont toutes les deux dans un état second mais qu’il lui offre quand même le premier tir gratuit et qu’en plus de ça, il la laisse s’emparer de la carabine. Faudra pas venir se plaindre après. Si Cleo avait eu une enfance normale, sans doute aurait-elle appris à chasser avec son père parce qu’un Lord dans les landes écossaises, ça ne peut qu’occuper ses dimanches après-midi à chasser, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas le cas – et c’est tant mieux pour une fois car elle exècre ce passe-temps – alors pas le choix que de se fier à ses résultats sur Apex. Ou encore bien d’autres jeux vidéo.

Après avoir confirmé d’un mouvement de tête à Alexie qu’elle ne tirerait pas sur le mec, elle arme donc la carabine, vise, voit super flou et tire. Pour rater la cible mais de peu. Comme quoi, elle a bien fait de se vanter un peu plus tôt. L’autre annonce alors les tarifs et a droit à un nouvel hochement de tête de la part de l’écossaise qui est trop concentrée pour seulement changer de position et réessaye. Loupé mais d’encore un peu moins, la troisième tentative sera sans doute la bonne. Alors sans se laisser démonter, elle réessaye un coup et gagne. N’en revenant pas elle-même, Cleo se tourne vers son amie, un air à la fois surpris et extatique peint sur le visage et repose la carabine sur le comptoir. Et c’est à ce moment-là que le coup part, effleurant le type au passage. A en voir sa tête à lui, ça ne lui plaît pas trop mais qu’il leur donne leur lot et on n’en parle plus !