il pleut des cordes dans mon paradis noir - andreas elders




andreas elders

savages we call them because their manners differ from ours





les informations en vrac


la partie anecdotes ○

1. Andreas est né à Island Bay, conséquence d’un coup d’un soir qui termine mal. Ses parents n’ont rien à voir ensemble. Sa mère était une pauvre serveuse mal payée alors que son père était à la tête de la filiale Thorne Enterprise. Histoire classique. Le riche PDG de passage dans la ville, est séduite par la jolie serveuse et finisse la soirée chez elle. Après leur nuit ensemble, il ne pensait plus jamais avoir de ses nouvelles jusqu’à ce qu’elle le rappelle pour lui annoncer qu’elle attendait son enfant. 2. Ses parents n’ont jamais été ensemble, bien qu’il soupçonne sa mère d’avoir longtemps espéré que le riche homme d’affaire finisse par s’amouracher de la pauvre femme qu’elle était. 3. Bien que son père vive à Sydney, il a toujours tenu à être présent pour son fils. Ainsi, il passait toutes ses vacances dans la capitale, avec un homme qui essayait au maximum d’être présent pour lui. 4. La différence de moyen entre son père et sa mère l’a toujours dérouté, sa mère enchaînait les petits boulots pour essayer de payer les factures. Bien sûr, une pension lui était versée, mais cela ne suffisait pas. Très vite, Andreas s’est mis à en tenir rigueur à son père. Il ne comprenait pas pourquoi il ne les sauvait pas de la misère. Mais son père a toujours profondément cru à la valeur du travail et il semblait impossible pour lui de payer pour une femme qui ne s’était pas donné les moyens de réussir. Une vision incompréhensible pour Andreas, encore aujourd’hui. 5. Il se faisait harcelé en primaire, mais n’osait pas inquiéter sa mère avec ça, il subissait en silence et avait tendance à se renfermer sur lui-même. 6. Au collège, il a compris que pour ne plus être la victime, il fallait être le bourreau. Il n’a jamais été assez charismatique pour être le leader et se contentait de suivre les autres. Si au début, il se sentait un peu coupable, il a vite oublié ce sentiment. 7. A cette même période, il est passé d’un enfant timide à un adolescent plus turbulent. Sa mère n’a pas vraiment su gérer cette crise et son père était trop loin pour y faire quoique ce soit. Des problèmes à l’école, toujours entraîné dans les pires ennuis, il s’est même fait viré de son collège. 8. Il a commencé à sécher les cours pour fumer de l’herbe avec une bande de garçons plus âgés, il se sentait le roi du monde. Malgré ses facilités à l’école, il a complètement décroché et s’est mis à dealer pour pouvoir acheter sa drogue. 9. A seize ans, il a refusé d’aller chez son père. Leur relation n’était déjà pas au beau fixe, mais cet affront eu raison de ce fragile lien entre eux. Après cela, il recevait simplement un chèque à chaque anniversaire avec un appel qu’il s’empressait d’écourter. 10. A dix-huit ans, alors que sa mère n’en pouvait plus de son comportement, il est rentré salement amoché d’une soirée. Après l’avoir soigné, elle lui a dit que s’il ne changeait pas, il devait partir. Il a simplement pris ses affaires et quitter l’appartement. 11. Son père est mort deux ans plus tard. L’apprendre l’a rendu triste, mais il ne se l’est jamais avoué. Il en avait assez des gens qui le reliait à Thorne Enterprise de par son nom alors il a simplement changé pour prendre celui de sa mère. Elders. 12. Andreas enchaîne les petits boulots et passe son temps à fumer de l’herbe. Il se complaît dans cette spirale, il adore être seul et n’aime pas les gens. Quelques relations par ci par là, mais rien de bien sérieux. 13. Livia est la seule fille qu’il a aimé, et même s’il n’a jamais voulu mettre de mots sur ce qu’il ressentait, ni affiché son désir de s’engager sérieusement avec elle, son départ a laissé un vide dans sa vie et dans son cœur.

les indiscrétions sur le joueur


  


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l'histoire de ma vie

La vie est belle, j'en fais des cauchemars de rêve


(Dix huit ans)
Son pied se prit dans le tapis et il se sentit tomber. Etrangement, avant de heurter le sol dans un grand fracas, il éprouva une délicieuse impression de flottement. Comme si, dans ce déséquilibre total, il pouvait enfin lâcher prise sur cette lutte incessante contre lui-même et ses pires instincts. Bien sûr, le sol était beaucoup moins confortable, et le bruit avait réveillé sa mère. Andreas ferma les yeux. Cette soirée ne pouvait plus empirer. La lumière lui agressa la rétine et le cri étouffé de se mère lui perça les tympans. Il voulait juste dormir. Ou bien vomir. Peut-être vomir et dormir ensuite. « Andreas ! Qu’est-ce qui t’est arrivé ?! » Elle accourut vers lui et l’aida à se relever. Le parquet ondulait sous ses pieds, comme s’il voulait le faire tomber. Il se laissa tomber sur le canapé. Chaque inspiration lui donnait l’impression de respirer du feu. Son cœur cogne douloureusement dans sa poitrine et chaque battement lui donnait l’impression de fêler un peu plus ses côtes. Andreas offrit à sa mère un sourire tordu. « C’est moche hein ? Ils m’ont démoli la tronche. » Elle passa doucement ses doigts sur sa paupière gonflée qu’il ne pouvait pas ouvrir. Son geste était doux, l’amour d’une mère transpirait par tous les ports de sa peau. Pourtant, les larmes dévalaient sur ses joues. L’heure d’après, ils la passèrent dans le silence. Elle pansa ses plaies, et à mesure que les secondes s’effilaient, une honte cuisante enfla dans sa poitrine. Il se sentit nul, de rentrer chaque soir un peu plus ivre, un peu plus défoncé. A mesure que son quotidien devenait enfer, il se réfugiait dans des paradis artificiels. Sauf que sa mère payait les pots cassés et voyait son fils unique s’éloigner du vrai monde. Elle n’avait jamais été une mère parfaite mais Andreas savait qu’elle faisait de son mieux et il n’avait pas manqué d’amour. Mais cela ne comblait pas le vide qui habitait son cœur. Il ne savait même pas pourquoi il sentait perpétuellement si mal. Peut-être que sa vie n’était pas idéale mais il aurait facilement pu s’en sortir. Mais il n’en avait pas envie. Le confort de sa spirale lui convenait mieux. Il était juste triste pour elle et avait honte de lui infliger ça. « Comment tu t’es fait ça ? » Il lui lança un regard perdu, et haussa les épaules. Il avait cherché. Il vivait un jour compliqué, il avait eu besoin de se sentir… vivant. Après avoir beaucoup bu, il était entré dans un bar et avait insulté un grand baraqué. Ça n’avait pas loupé, lui et ses potes l’avaient détruit. « T’aurais dû voir l’état de ces bouffons… C’est pire. » Une quinte de toux le secoua, comme si Dieu lui-même se payait sa tête. Quel anniversaire de merde. Il était désespérément seul. Son père l’avait appelé, alors qu’il fumait avec des amis. Après quelques banalités gênantes, ils avaient raccroché. La gorge serrée, Andreas ne voulait pas penser à son géniteur. Il avait lui-même arrêté d’aller chez lui quelques semaines. En quelque sorte, il avait choisi de couper les ponts avec lui. Mais, son père ne s’était pas battu. Comment lui en vouloir ? Son fils devait être une telle déception pour l’homme d’affaire accompli qu’il était. Andreas lui enlevait une épine du pied. « Je n’en peux plus Andy. Prends-toi en main. J’ai tout essayé avec toi. » Il ricana jaune. Voilà. Elle baissait les bras à son tour. Il lui avait fallu quelques années, on ne pouvait pas lui enlever ça. Blessé, loin d’être sobre, il regarda sa mère avec insolence. « C’est vrai que j’ai d’excellent exemples de réussite ‘man. » Il voulait blesser. Lui infliger, un petit instant, ce dégoût de soi-même qu’il ressentait. Les yeux de sa mère s’emplirent de larmes. « Prends-toi en main, ou vas t’en. » Andreas se leva et se dirigea vers la porte, légèrement chancelant. « Bah, ça devrait pas être difficile de trouver un endroit moins merdique. Je passerai prendre mes affaires demain. »

(Vingt ans)
« Allons parler. » Andreas, ennuyé, regarda autour de lui. « ‘man, j’suis censé bosser là, pas me bran… pas bavarder avec les clients. » Se reprit-il en voyant le regard désapprobateur de sa mère. Il ne savait pas ce que sa mère venait faire dans la boutique de chaussure où il travaillait en plein milieu de l’après-midi. Avec un soupir, voyant qu’elle ne lâcherait pas l’affaire, il prévint son collègue d’assurer son rayon et sortit devant le magasin. « Il se passe quoi ? » Elle le fixait avec de grands yeux tristes, et il n’aimait pas cela. Elle se triturait les doigts, une sale habitude qu’elle avait quand elle devait lui annoncer une mauvaise nouvelle. « J’ai réussi un appel de Stéphanie. » Son estomac se souleva. Stéphanie était sa belle-mère. Il ne lui avait pas parlé depuis des années. Il ne l’avait jamais apprécié, à l’instar de son géniteur. « Ton père est décédé cette nuit, Andy. Il… » Andreas n’écouta pas la suite. Son cerveau se coupa, il n’arrivait même plus à respirer. Son père. Mort. Il avait la désagréable impression qu’on avait pris son cœur pour le presser très fort. « T’aurais pu m’envoyer un SMS. Là, j’dois bosser. J’m’en branle, ‘man. Tu devrais pas être triste pour ce type. » Il ne savait pas vraiment d’où provenait sa haine pour son père. Sans plus de cérémonie, il la planta là, et retourna dans la boutique. Son collègue l’interrogea, et Andy haussa les épaules, avec désintérêt. « Rien d’important. »

(Trente-deux ans)
Andreas riait très fort dans ce bar, sans doute dû à l’alcool ingérer. Il essayait de ne pas penser au lendemain, quand il devrait se lever pour aller récurer les toilettes de l’école primaire d’Island Bay. Vivement qu’il se fasse virer. Il n’avait jamais autant ri qu’en ce moment. Il n’avait jamais été aussi vide qu’en ce moment. Sa vie était confortable. Il passait son temps drogué ou alcoolisé. Il appelait sa mère une fois par semaine et était seul le reste du temps, dans son petit appartement. Il n’avait pas eu de relations sérieuses depuis Livia, une plaie encore ouverte sur son cœur. Une plaie de plus. S’il devait décrire sa vie actuelle, il dirait qu’elle est solitude. Il se complaît dans la solitude. Elle était simple et agréable. Elle ne lui faisait pas de reproche sur son mode de vie douteux. Il savait qu’il était perdu. Mais cette spirale lui convenait. Pourquoi changer finalement ? Il était trop tard pour se reprendre en main, baisser les bras était bien plus simple. « Jude ? Remets-moi une bière. »