Un dimanche à savourer (Priam & Eve)

C'est clair qu'elle serait bonne pour faire de la poésie toi tu le penses en tout cas mais ton amie ne semble pas prendre cette remarque au sérieux « Tu me charries ? C’est gentil. » Tu hausses des épaules en la scrutant longuement tandis qu'elle reprend la parole « J’y penserai. » Tu souris en acquiesçant « Je parle sérieusement quand je te recommande la poésie. » Tu fais remarquer à ta meilleure amie. Et finalement vous vous installez à table avec votre repas du matin et tu te confies à elle sur ta situation du moment avec Killian qui est loin d'être simple même si tu auras des nouvelles de sa part très bientôt c'est à dire cet après-midi mais ça tu ne le sais pas encore « Ouah ! C’est une histoire digne d’un roman. Moi, je dis que c’est sur la bonne voie. Vous vous êtes parlés, vous avez vos numéros de téléphone, tu sais où le trouver si tu veux le voir. Lors d’une compétition ? Lors d’un spectacle ? Peut-être un entrainement ? Tu peux peut-être suivre ses déplacements sur Internet, Facebook ou Instagram. Si le hasard fait parfois bien les choses, génial cette panne d’ascenseur, il faut parfois le pousser un peu. Et si tu as besoin d’une complice sur ce coup, tu peux compter sur moi. Genre te laisser toute la maison si tu veux l’inviter à diner en tête à tête. » Tu souris tristement en la dévisageant de tes grands yeux clairs « Pour le coup je ne sais pas quoi en penser Eve. S'il avait envie de me voir il m'aurait recontacté depuis le temps. Je sais qu'avec la tournée mondiale il n'a pas trop le temps mais il est censé être revenu depuis des mois et je n'ai pas envie de lui coller après. J'attends et on verra. » Tu dis en grimaçant. Mais par chance il te recontactera bientôt donc tu auras une belle surprise cet après-midi ce qui est une plutôt bonne chose qui va réussir à te rassurer au plus haut point...

Eve regarde son ami, autant captivée par l’événement qu’inquiète sur la suite que Priam semble donner. Pessimiste sur l’avenir de leur rencontre. Elle secoue la tête. Le pessimisme, c’est son quotidien. Priam, il n’est pas question qu’il sombre dans cette attitude. « Pas envie de lui coller après ? Vraiment ? Il ne t’a pas appelé et toi combien de fois tu lui as téléphoné, envoyé un sms ? Parce que là j’ai un doute. Attendre, hum, c’est le genre de chose qui permet de t’empêcher de monter dans le bus qui il s’arête devant toi. » Elle est partie pour lui donner une foule d’exemples où attendre n’amène à rien. C’est bien connu. Et si ça ne l’est pas, elle inventera des exemples pour appuyer ses dire. « J’ai du mal à t’imaginer en train de le harceler et entre le faire et attendre, il y a une infinité de possible. Sérieusement, est-ce que tu l’as appelé au moins une fois ? Est-ce que tu as tenté une fois de croiser sa route avant de rejeter la faute sur lui ? » Elle croise les bras et attend d’avoir la réponse avant de s’offusquer de quoi que ce soit. Cependant, elle sait très bien qu’à la place de Priam, elle n’aurait peut-être pas osée elle-même provoquer une second rencontre, trop peur de se faire refouler parce que les sensations et désirs ne sont pas réciproques. Si elle croisait une femme dans un ascenseur, si cette femme déclenchée en elle un sentiment évident... Elle n’a envoyé aucun message à sa belle-soeur depuis que son frère l’a jetée hors de chez lui. Elle aurait pu s’excuser. Elle n’a aucune idée de ce que la compagne de son frère a pu ressentir. Mais ça n’a rien à voir avec Priam, la situation est bien différente. Quoique, ce type est peut-être marié avec deux enfants et heureux dans son couple. Non, ce genre de drame négatif, c’est pour elle. L’aimant à problèmes, c’est elle.

Toi ton problème principal c’est que tu es un idéaliste. Vu que Killian a dit qu’il te recontacterait tu le laisses faire bien sagement, le problème c’est qu’à trop attendre peut-être bien que le beau décoloré va te filer entre les doigts et ça t’en es conscient et tu avoueras bien que ça t’inquiète tout de suite beaucoup « Pas envie de lui coller après ? Vraiment ? Il ne t’a pas appelé et toi combien de fois tu lui as téléphoné, envoyé un sms ? Parce que là j’ai un doute. Attendre, hum, c’est le genre de chose qui permet de t’empêcher de monter dans le bus qu’il s'arrête devant toi. » Tu penches la tête sur le côté en entendant les mots de ta meilleure amie bien conscient qu’elle dit vrai et elle en rajoute une couche comme si ses premiers mots n’étaient pas suffisants « J’ai du mal à t’imaginer en train de le harceler et entre le faire et attendre, il y a une infinité de possible. Sérieusement, est-ce que tu l’as appelé au moins une fois ? Est-ce que tu as tenté une fois de croiser sa route avant de rejeter la faute sur lui ? » Tu baisses la tête mal à l’aise « Je n’ai rien tenté. Mais il a dit qu’il me recontacterait lui-même.. Donc j’attends maintenant. » Tu dis en faisant la moue. « J’idéalise sans doute trop mais j’ai espoir qu’il va le faire et qu’il tiendra donc parole. Mais parfois j’ai le sentiment qu’il m’a oublié alors qu’il semblait vraiment intéressé par moi lorsqu’on a été coincés dans cet ascenseur... »

Elle ne connait pas ce Killian. Elle n'a aucune idée de comment il est physiquement et mentalement. Elle veux bien croire que dans cet ascenseur, coincés tous les deux, l'inquiétude et la proximité ont libérer des sensations et des sentiments qui d'ailleurs été déjà présents chez son ami. Les promesses étaient faciles, les tenir c'est autre chose. Elle ne jète pas la pierre au patineur, peut-être que sa vie lui a laissé peu d'espace et de temps pour assumer cette relation naissante. Peut-être. Peut-être que Priam aura des réponses s'ils se croisent de nouveau. Elle espère pour son ami que cela va arriver et surtout rapidement. Elle sent bien sa tristesse quand il aborde le sujet. De la détresse, même, quand elle le bouscule un peu sur son inaction. Ça lui va bien de faire ça, elle qui stagne dans sa vie ! « On va positiver, on va dire que tu vas le revoir parce que tu lui manques. C'est sûr. Sinon c'est un crétin. » Zut, elle a parlé de positiver. Elle se reprend. « Mais on sait que ce n'est pas un crétin sinon tu n'aurais pas craqué pour lui, alors il va t'appeler et te donner un rendez-vous et t'avouer qu'il ne dort plus, qu'il ne mange plus, qu'il ne pense qu'à toi. » Elle lui sourit. Voilà, ça c'est beau et passionné. Et il y aura une belle déclaration d'amour à la clé. « Et moi, je vais m'occuper sérieusement de ce tatouage et dans quelques jours, quand il sera fini, je te le montrerai. Ou quelques semaines. » Elle lève les yeux au ciel. « Ou mois. Ouais, enfin suivant les disponibilités de Maya. » Mieux vaut voir large et prévoir les instants de doute qu'elle peut encore avoir. Sauf qu'à partir du moment où la tatoueuse aura planté une aiguille, plus le choix de finir. « En attendant on profite de notre dimanche de repos. » Un dimanche chez eux, voilà qui se savoure du début à la fin, pour preuve les assiettes qui se sont vidées