○ event saint valentin (jenny & reira)

**○ inscrit le** : 20/06/2016

event saint valentin

@Jenny Holway & @Reira Tsvetkov

Amatrices d'art, vous avez été inviter à venir voir cette jolie exposition sur le thème de l'amour. L'idée vous a tout de suite séduite et vous vous êtes rendus sur les lieux dans la plus jolie de vos tenues. À l'entrée, on vous invite à rejoindre une autre personne, avec qui vous serez liés par un ruban rose qui entrelace vos poignets. À l’issue de ce vernissage, vous pourrez profiter d'un apéritif et d'un concert privé se jouant à la fin de la visite.

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Event Saint Valentin

Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

14 Février, jour de la Saint Valentin, jour de l’amour. Reira n’est pas du genre à être dégoutée par l’amour, cependant ce jour ne lui inspire rien de mieux que de regarder des comédies romantiques niaises à souhait. Elle n’a jamais été déçue, ou triste, à l'idée d’être seule pour la Saint Valentin. En 26 ans d’existence, elle avait dû fêter la Saint Valentin deux ou trois fois, dont une fois durant l’adolescence. Elle avait accepté de sortir avec un danseur de l’Académie qui l’avait invitée à voir le Lac des Cygnes. Cette pensée lui tire un sourire nostalgique, qu’elle chasse immédiatement pour se concentrer sur la devanture du lieu de l’exposition. Cette année, elle s’est décidée à sortir et à, en quelque sorte, fêter la Saint Valentin. Enfin la mystérieuse invitation l’a convaincue de sortir en attisant sa curiosité artistique. Une exposition sur l’amour, ça risque de s’avérer intéressant. Pour Reira, même une exposition sur les grenouilles serait intéressante, dès qu’il y a de l’art, toute son attention est captée. Elle débarque à l’intérieur, vêtue d’une petite robe noire classique, décolletée : efficace ; et des escarpins aussi sombres que la robe. L’espace d’un instant, elle se dit qu’elle est trop morne pour une journée où on célèbre l’amour. Elle contemple l’intérieur brièvement, balayant du regard les quelques œuvres déjà visibles. Le rouge, couleur de la passion, prédomine et rythme l’ambiance du vernissage en compagnie du rose et des cœurs. Quelques couples observent les œuvres avec attention, certains s’enlacent quand d’autres se tiennent encore à distance malgré qu’une sorte de ruban les maintiennent proches. Une hôtesse l’accompagne jusqu’à une jeune femme blonde qui patiente tranquillement. Leurs poignets s’entrelacent eux aussi à l’aide de ce même ruban rose. Une exposition sur le thème de l’amour où des âmes se rencontrent. Très intéressant.

Un sourire vient étirer les lèvres de Reira tandis que d’un coup d’œil elle observe la blonde qui l’accompagnera toute la soirée. Reira n’avait encore jamais eu de rendez-vous avec une femme. Jusque-là, elle était toujours sortie en compagnie d’hommes, à tel point qu’elle était persuadée qu’elle était totalement hétérosexuelle. Puis un soir, alors qu’elle festoyait à Rio de Janeiro, une jeune brésilienne avait envoyé valser ses convictions. Depuis cette soirée, la sexualité de Reira est constamment remise en doute. Elle n’oserait pas se dire bisexuelle car même si certaines femmes peuvent l’attirer depuis ce déclic, elle reste plutôt branchée mâles. Toutefois, elle n’est fermée à aucune possibilité, elle s’attache plus à l’âme qu’à la coquille charnelle. Ses yeux agrandis par le mascara plongent dans ceux de la blonde à côté d’elle, calme et silencieuse avant de se tourner vers la première œuvre qui se trouve près d’elles. Deux corps enlacés en forme de cœur, des petites explosions par ci par là. Deux amants laissant exploser leur passion. Ces amants ne semblaient pas particulièrement genrés, au contraire ils étaient tous deux plutôt androgynes. « Une représentation presque classique de l’amour. Les corps sont comme une sorte de matérialisation de l’âme, comme si l’auteur appuyait le fait que l’amour n’est pas que l’alliance de deux corps amoureux, mais de deux âmes. » Les prunelles de Reira se promènent sur le tableau quelques instants, détaillant les lignes et les couleurs choisies, prenant bonne note des techniques qu’elle voit pour tenter de les reproduire plus tard. Un large sourire vient illuminer son visage alors qu’elle se tourne vers sa partenaire. « Au fait, je m’appelle Reira. Enchantée. »

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**○ inscrit le** : 06/04/2018

Ca-ta-strophe. Ce début de rendez-vous est une véritable catastrophe. Pour Jenny du moins. Elle n’a pas eu le temps d’argumenter de quoique ce soit qu’elle se retrouve liée à une autre jeune femme. Elle aurait bien voulu prendre deux minutes pour expliquer à l’organisatrice que ce n’est pas pratique pour elle mais il n’en est rien. Liée à cette brune en robe noire. Qu’elle trouve vachement élégante. La brune, pas la robe. Enfin les deux. L’une va parfaitement avec l’autre. La blonde, elle, a opté pour quelque chose de plus coloré. Une robe jaune, bleu, rouge, etc. Mais pas mis n’importe comment non. Une belle harmonie de couleur. Qui va normalement plutôt bien avec son sourire. Même si pour l’instant, c’est la panique. Elle s’est dite que ce serait une bonne idée que de s’inscrire à cet événement. Un petit rendez-vous en aveugle comme ça. Avec un homme ou une femme. Elle a bien rempli un petit formulaire alors elle espère que la demoiselle avec elle lui plaira. Physiquement, c’est déjà un bon point. Pour le caractère, il faudra attendre un peu. Et donc, la rencontre, le premier contact, ne se passe pas si bien que ça. Elle est tellement confuse. Elle essaye de lire les lèvres de la jeune femme mais n’y parvient pas. Liée au poignet, elle tire, un peu par réflexe, afin de prendre son carnet et son stylo dans son sac. Elle écrit rapidement. « Oh nooon. Je suis désolée je suis désolée. J’ai pas compris ce que tu as dit. En fait je suis sourde, et muette, et j’ai pas eu le temps d’expliquer à l’organisatrice que ce serait super compliquée pour moi … » Elle retourne le calepin vers la brune pour qu’elle puisse prendre connaissance des mots. Premières minutes catastrophiques oui. Après, ce n’est pas non plus si grave que ça. C’est juste qu’elle en fait toute une histoire. Elle parvient ensuite à lire les lèvres pour connaître le prénom de sa partenaire de soirée. « Enchantée aussi. Moi c’est Jenny. Et encore désolée pour ça là … » Ca là c’est la façon dont elle a de tirer un peu sur la main de Reira pour correctement écrire sur son carnet. Elle n’a pas le choix de toute évidence. Et ça ne lui ai pas venu à l’esprit que Reira puisse lire les signes. « Je suis trop nulle et je sais que c’est le but mais … tu veux pas enlever le ruban ? C’est super contraignant. Si je devais pas écrire ça irait mais là … Au pire on peut toujours le mettre à nos pieds ? » Pas la plus brillante des idées non plus. Mais vraiment, elle ne peut pas continuer comme ça. Puis, quand bien même Reira parle la langue des signes, elles auront tout autant besoin de leur deux mains libres pour pouvoir s’exprimer. « (si tu me dis que ce sont les pires premières minutes d’un « rendez-vous » t’inquiète je t’en voudrais pas) » Elle rigole. Se pince doucement les lèvres en attendant que sa partenaire lise la petite phrase. C’est qu’elle en a connu elle des situations particulières avec son handicap.

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Event Saint Valentin

Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

L’attention de Reira se reporte sur la jeune blonde qui a l’air aussi pétillante que paniquée. Le ruban rose cherche à s’enfoncer dans son os du poignet à force que la blonde tire dessus pour écrire. Sur le coup, Reira ne comprend pas réellement ce qu’il se passe. Elle fronce les sourcils et fait cogiter ses neurones histoire de donner une explication à la scène. Finalement tout s’éclaire lorsqu’elle parvient à lire ce que la blonde a écrit. Ses yeux s’écarquillent, surprise de découvrir qu’elle est sourde et muette. Elle reste quelques secondes silencieuse, la bouche entrouverte, ne sachant pas réellement quoi dire. C’est la première fois qu’elle croise une personne sourde et muette, du moins c’est la première fois qu’elle se retrouve seule avec une personne victime de ce handicap. Reira en profite pour découvrir le prénom de la blonde avant qu’elle ne se remette à écrire. Jenny. Elle esquisse un sourire à cette découverte. C’est un joli prénom, très simple mais avec une touche de mignonnerie et de joie. Il semblerait que ce soit ce qui semble plutôt bien caractérisé la jeune femme. Elle a l'air spontanée et pleine de joie de vivre, presque l’inverse de Reira. Enfin pas vraiment, Reira a toujours été quelqu’un qui aimait vivre même si elle n’a toujours eu qu’un seul but, jusqu’à ce que tout s’écroule. Décadence et descente aux enfers avant qu’elle ne se décide à fuir le malheur pour espérer toucher à nouveau le bonheur des doigts. A l’heure actuelle, sa vie n'est pas la pire, des passages dépressifs viennent la hanter de temps à autre mais dans l’ensemble elle rayonne. Quoi qu’il en soit, alors que Jenny n’est encore une inconnue, elle donne déjà une leçon de vie à Reira, en lui prouvant que la vie vaut la peine d’être vécue quoi que l’on subisse.

En lisant l’idée d’attacher les rubans à leurs pieds, Reira laisse échapper un petit éclat de rire. Entre avoir le poignet lacéré ou subir plusieurs possibles chutes dans la soirée, Reira opterait plutôt pour le poignet lacéré. Reira ne sait malheureusement pas parler la langue des signes, alors elle fait en sorte de tourner le plus possible ses lèvres vers Jenny, afin qu’elle puisse percevoir tous les mouvements de celles-ci. Elle n’a pas pu capter ce qu’elle disait lorsqu’elle était face à l’œuvre, mais lorsque Reira s’est tournée vers elle pour se présenter elle a su lire ses lèvres. En tout cas, c’est ce qu’elle suppose. Ses lèvres s’étirent dans un sourire tendre aux dernières paroles écrites de Jenny.« Ne t’en fais pas, j’ai vécu pire comme début de rendez-vous. Et vraiment, ne t’excuse pas pour ça Jenny, ce n’est rien. » Elle essaye d’articuler le mieux possible tout en restant naturelle. Ce n’est pas réellement facile de s’appliquer pour parler dès lors que l’on réfléchit à comment on doit faire pour parler. « Je dois t’avouer que c’est la première fois que je fais face à une personne sourde et muette. Je ne sais pas si tu sais lire sur les lèvres mais je suppose que oui puisque tu as capté certaines de mes paroles. En tout cas, malgré ça, si jamais je parle trop vite pour toi, n’hésite pas à me le faire savoir. Et pour le ruban… » Reira plisse les yeux en zieutant le ruban rose qui lie les deux poignets, cherchant une solution qui ne semble pas réellement venir. « Les pieds me paraissent un peu risqué, ce serait dommage de terminer ce rendez-vous aux urgences. Peut-être que dans les cheveux ça pourrait tenir... » Reira libère les deux poignets de la prison rosée, tout en essayant de rester à l’abri des regards des organisateurs. Les deux femmes sont victimes d’une légère différence de taille mais les longueurs de cheveux rendent tout de même son idée possible. Elle noue une mèche blonde, une mèche brune et le ruban rose ensemble en une fine tresse qu’elle noue grâce au ruban. Ses lèvres miment une grimace, peu convaincue. « Bon… je ne sais pas si c’est mieux, mais c’est ce que je peux proposer de mieux pour l’instant. » Ses cordes vocales vibrent pour la faire rire. Au moins, elles seront plus originales que les couples réunis pour la soirée. Elle pointe du doigt le tableau qui se trouve devant elles avant de faire face à Jenny, pour cette fois qu’elle perçoive les mouvements de ses lèvres. « Je disais que j’aimais cette œuvre pour l’idée de lier par l'amour deux âmes, et non pas seulement deux corps. »

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**○ inscrit le** : 06/04/2018

Oh misère. Tout va très vite et Jenny n'a pas le temps d'en placer une. Si seulement elle avait pu lâcher un "mais". Juste un "mais". Sauf qu'elle est muette. Difficile à faire donc. Mais Reira prend très bien ces premières minutes malgré tout. Ouf. « Bon ça va alors. Mais si c'est juste qu'ils auraient pu nous présenter un peu ou quoi avant de nous accrocher de la sorte. » Elle a besoin de ses mains. Les deux mains. Pour pouvoir écrire correctement. Tenir le carnet d'une main, le stylo de l'autre. Comme souvent, la personne en face d'elle n'a jamais rencontré de sourd et muet. Elle hoche dans un premier temps la tête avant de confirmer par écrit. « Oui oui je sais lire sur les lèvres bien sûr. Je suis sourde depuis ma naissance. Et t'en fais pas parle normalement. Je comprends très bien jusqu'ici. » C'est plus compliqué quand les personnes en face d'elle ne parle pas bien la langue. Comme des étrangers. Ou quand vraiment ils ne font aucun effort d'articulation ou parle trop vite. Elle a ses limites Jenny. Mettre le ruban à leur pied plutôt ? Pas l'idée du siècle non. « Oui je sais. A vrai dire j'ai proposé sans être très convaincue. Comme les cheveux d'ailleurs ... » Elle est sceptique la blonde. Elles vont bien sûr avoir des réflexes qui font qu'elles se tireront les cheveux. Heureusement qu'elles en possèdent toutes deux de longs d'ailleurs. Quoique l'option n'aurait pas pu être envisageable auquel cas. Elle rigole un peu avant de plonger le regard sur ses notes. « On va déjà essayer comme ça. Mais ça m'étonnerait pas qu'on y perde des mèches. » Du moment qu'elles ne s'arrachent pas le crâne. Mais revenons plutôt sur ce tableau. Que disait Reira ? Qu'elle n'aime pas seulement le physique mais aussi le psychique. Jenny tourne la tête pour regarder le tableau correctement à son tour. « Je comprends l'idée oui. Après tu penses vraiment que l'artiste a voulu représenter deux âmes ? Et pas simplement deux corps mais de manière plus abstraite. Un peu comme si on esquissait juste deux silhouettes d'un coup de crayon ? » Elle s'y connait un peu dans le domaine. Il lui est évidemment arrivé de griffonner des silhouettes dans ce genre. Sans penser au côté plus spirituel. En matière de dessin, elle n'a jamais vraiment crayonné quelque chose qui méritait une analyse en long et en large avec un message caché à l'intérieur. « Tu peinds toi ? » Elle sourit légèrement avant de se focaliser sur les lèvres de Reira. Toujours un peu particulier de faire autant face à son interlocuteur mais la demoiselle ne semble pas en être gênée.

**○ inscrit le** : 02/02/2020

Oh saint valentin !

@Jenny Holway & @Reira Tsvetkov

Durant votre visite, une serveuse vient à votre rencontre. Elle tient dans ses mains un plateau avec des amuse-bouches et de quoi boire (avec et sans alcool). Vous êtes libres de vous servir, c'est offert par la maison. On vous confit également un petit questionnaire à répondre à deux sur vos goûts personnels, mais aussi en art. Histoire de vous rapprocher, de vous trouver des points communs et de peut-être rencontrer votre muse.

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Event Saint Valentin

Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

Reira hoche lentement de la tête comme pour approuver les propos de la blonde. Il est vrai que les deux jeunes femmes auraient pu être prévenues, cela aurait facilité l’organisation de la soirée. Mais peut-être que les organisateurs eux-mêmes ont omis ce détail.« Visiblement il préfère la surprise et la spontanéité ici.», dit-elle alors que ses mots s’accompagnent d’un léger éclat de rire. Quoi qu’il en soit, jamais elle n’aurait imaginé se retrouver dans un rendez-vous organisé, premièrement avec une femme et en plus avec une personne sourde et muette. Cependant, Reira n’est pas du genre à abandonner face à l’inconnu. Et puis, en réalité la complexité de la situation doit plus se ressentir du côté de Jenny, Reira n’a qu’à parler distinctement et à lire, rien d’impossible. Elle esquisse un sourire en remarquant que forcément, Jenny ne lui fait aucune remarque sur son accent russe. Pour la première fois, Reira est considérée comme une habitante lambda et pas comme une étrangère. En tout cas, elle est rassurée de savoir que la blonde capte toutes ses paroles, son anglais ne doit pas être si mal. Depuis qu’elle a quitté la Russie, il faut dire qu’elle a eu l’occasion de le pratiquer encore et encore pendant son tour du monde. Reira zieute sur le carnet qui laisse transparaître la perplexité de Jenny quant à leurs cheveux noués. Une grimace déforme doucement les lèvres de Reira qui hausse une épaule. « Je crois que malheureusement, c’est notre meilleure solution. Vaut mieux une mèche arrachée qu’une cheville tordue, même si un rendez-vous à l’hôpital pourrait être très original. »

La brune détourne son attention de Jenny pour se reporter vers le tableau, qu’elle observe en plissant les yeux. Deux silhouettes tracées un peu au hasard, ça pourrait se tenir. C’est d’ailleurs peut-être la réalité de la toile. Reira ne peut cependant pas s’empêcher de chercher des explications ou des messages cachés aux œuvres, peut-être parce que lorsqu’elle peint quelque chose d’elle-même elle y cache des petites subtilités. Peut-être aussi parce qu’elle a toujours dû interpréter des rôles à l’Académie du Bolchoï, et que par conséquent elle voit des messages, des interprétations, partout même lorsqu’il n’y en a pas. Elle se retourne vers Jenny lorsqu’elle entend le stylo s’écraser sur le papier du carnet. « J’ai commencé oui, depuis que je suis arrivée à Island Bay. J’suis tombée sur l’art pictural un peu par hasard, en me disant que j’allais dessiner un personnage random, depuis ça ne me lâche pas trop. Je n’ai pas pour autant la prétention d’être douée. De par ton analyse, je serais tentée de dire que tu peins toi aussi. Ça fait longtemps que tu peins, ou que tu dessines d'ailleurs ? » Alors que Reira s’apprête à réagir à l’analyse de Jenny, une serveuse vient à leur rencontre avec un plateau proposant moult petits fours et verres de soft et d’alcool. Elle hésite quelques instants avant de se saisir d’une coupe qui semble être remplie de champagne ou de quelque chose qui y ressemble. Elle se tourne alors vers Jenny. « J’aurais bien fait la gentlewoman en te servant mais je ne sais pas si tu bois de l’alcool, alors je te laisse l’honneur de te servir. Au besoin, je tiendrais ton verre lorsque tu écriras. » Elle esquisse un sourire avant d’attraper un petit four qu’elle enfourne dans sa bouche. La serveuse finit par leur tendre un questionnaire qui selon elle leur permettra de mieux se connaître. Voyant que Jenny a les mains prises, le questionnaire finit les mains de Reira. Elle l’étudie quelques instants. Entre questions personnelles et artistiques, sur le thème de l’amour ou non, elles ont de quoi discuter toute la nuit. Reira sait déjà quelle question elle va choisir pour Jenny. Bien qu’elles soient toutes deux à une exposition d’art et que cela soit révélateur de leurs goûts et de leurs hobbies, peut-être qu’il n’y a pas que l’art que Jenny aime dans la vie. « Je te propose que l’on fasse une sorte de questions-réponses. L’une choisit une question, l’autre y répond, et après on argumente ou non dessus. Donc, j'me lance : Quelles sont vos hobbies, passions, dans la vie ? »

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**○ inscrit le** : 06/04/2018

Pas le choix donc, elles seront attachées par les cheveux. « Original certes mais je préfère éviter tout de même. » Surtout qu'elles sont à une exposition d'art. Dans de belles robes. Il ne faudrait pas gâcher tout ça. Mais elles respectent les règles du jeu, plus ou moins. La discussion se reporte alors sur cette peinture. Cette fois-ci Jenny peut lire les lèvres de la demoiselle. Elle donne son propre point de vue avant de poser une question à Reira. « C'est cool ça ! Et oui parfois c'est comme ça. On commence et on arrête pas. Je ne peins pas perso. Je trouve que c'est trop le bazar. Mais je dessine oui. Je ne suis pas la meilleure et je reste toujours plus ou moins dans ma zone de confort mais je me débrouille. » Une serveuse arrive. Apportant de quoi se désaltérer. Et manger un peu. Quelques amuse-bouche. Jenny zieute ce qui pourrait lui plaire le plus. Elle voit aussi Reira lui parler et reporte donc son attention sur elle. Elle hoche simplement la tête, s'empare d'un verre de champagne qu'elle tend alors directiment à Reira avant d'écrire. « Je te remercie. Je crois malheureusement que ce sera nécessaire oui. A moins qu'il y ait des tables sur lesquelles je pourrai le poser. Je peux essayer de faire les deux en même temps mais je ne veux pas salir nos robes. » Elle retourne le carnet, reprend son verre et sourit. Et avant de passer au petit questionnaire, elle lève doucement sa coupe pour trinquer avec la brunette. Elle la regarde dans les yeux, avec un petit sourire, comme il est de coutume et fait tinter leur verre. Après ce départ un peu confus, finalement cette soirée prend une belle tournure. Retour sur les petites questions qu'elles ont reçues. Jenny se dit que, quand même, elles peuvent très bien en trouver toutes seules, pas besoin d'aide. Elle lit les lèvres, hoche doucement la tête et redonne son verre à Reira en se pinçant un peu les lèvres. « Ca marche. Mais on peut toujours en poser des différentes qu'il y a là-dedans si jamais. Niveau passion, j'aime le dessin, l'écriture et ... la danse. C'est mon métier d'ailleurs. Oui, je suis danseuse malgré mon handicap. J'ai toujours aimé bouger depuis toute petite. Même si du coup je n'entends pas la musique. » Elle laisse le temps à Reira de lire tout ça et prend un amuse-bouche qui passe par là. Leurs cheveux attachés n'a pas l'air de trop la déranger. Même si c'est assez particulier. Et elle lui retourne ensuite la question.

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Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

« Je préfère aussi éviter. Les hôpitaux ne m’ont pas laissé des souvenirs particulièrement réjouissants en mémoire. » Après tout, les hôpitaux sont liés à la plus grande déception de sa vie. Même si au final, ce sont aussi grâce à eux qu’elle est encore là et sur ses deux jambes, pouvant vivre une vie normale sans boiter à chaque mètre. M’enfin, cela n’empêche que l’hôpital est resté associer à quelque chose de négatif dans l’esprit de Reira. Elle a depuis soigneusement évité d’y retourner. Rien qu’aller chez le médecin c’est parfois une guerre avec elle-même, alors se retrouver aux urgences, trop peu pour elle. Reira esquisse un sourire à l’attention de Jenny. Elle hoche lentement la tête pour approuver ses propos. « Je comprends. Personnellement, j’adore la phase croquis/dessin, mais ce qui me fait vibrer le plus c’est de poser des couleurs et de voir la toile prendre vie. C’est compliqué de réussir à se pousser hors de sa zone de confort, c’est un peu comme se lancer dans le vide. » Voilà un point commun entre les deux jeunes femmes. Ce sont deux artistes à leur manière, l’une plus dessin et l’autre plus peinture. Ça n’étonne pas Reira en réalité. Après tout, elles sont toutes les deux à une exposition d’art, cela reflète au moins un intérêt pour l’art et une probabilité de pratiquer l’art aussi. Elle récupère la coupe de Jenny alors qu’elle l’observe en train d’écrire. Elle se plaît à observer son écriture belle et fluide. Elle écrit très vite sans pour autant avoir une écriture de médecin. Elle lit les mots qui noircissent la page avant de tourner la tête en prenant soin de ne pas s’arracher une mèche au passage, cherchant du regard des petites tables vides, un bar ou quelque chose. Il y en a mais malheureusement elles semblent pour l’instant toutes prises. Reira grimace un instant, c’est vrai que ça ne doit pas être des plus agréables pour Jenny d’écrire dans le vide comme ça. Elle se retourne vers elle avec une mine désolée. « Il semblerait que les quelques tables présentes soient occupées. Mais ne t’inquiète pas, ça ne me dérange absolument pas de te tenir ton verre. » Les deux verres viennent se cogner entre eux alors que les deux jeunes femmes esquissent un sourire. Reira en profite pour rajouter. « A la tienne ! » Il semblerait que les deux aient fini par prendre leurs marques malgré le caractère inédit de la situation. Cela devient presque naturel pour Reira de prendre soin de se tourner vers Jenny avant de parler. Ça ne la dérange même pas de lui faire autant face, pourtant elle a souvent pour habitude de regarder ailleurs lorsqu’elle parle à quelqu’un. Ça la gêne de toujours être droit dans les yeux avec quelqu’un. Et puis son cerveau est trop chaotique pour réussir à se concentrer que sur une personne, elle a donc souvent besoin d’observer le monde autour. Pourtant, Jenny réussit à capter toute son attention sans que cela ne la mette mal à l'aise. Elle acquiesce de la tête en lisant les premiers mots de Jenny alors qu’elle continue d’écrire. Elle patiente jusqu’à ce qu’elle ait fini pour répondre. « Oh oui évidemment, je pense que le questionnaire est là juste si jamais on a quelques difficultés pour trouver quoi se dire, même si je ne pense pas que ça soit notre cas. » Le visage de Reira s’illumine soudainement lorsqu’elle aperçoit le mot « danse ». La probabilité de croiser une autre danseuse qui dessine était mince et pourtant, les voilà ensemble à une exposition d’art pour la Saint Valentin, grâce à un cupidon mystère. « Tu ne veux pas me croire mais je suis passionnée de danse également. A vrai dire, je devais en faire aussi mon métier en rejoignant le Ballet du Bolchoï... »Reira se souvient soudainement que Jenny n’a pas pu remarquer son accent russe et qu’elle ne sait donc pas son origine. « Car oui du coup je suis russe. Je suis peu habituée à le dire car en général les gens me prennent de court en entendant mon accent. Enfin bref, je n’ai pas pu rejoindre le ballet à cause d’un accident, alors je ne danse plus que pour moi-même, ma petite communauté youtube et quelques soirs dans la semaine pour des bars. » Reira a assez parlé d’elle, toute son attention se reporte sur Jenny. Elle l’étudie quelques instants en se disant que cette nana est tout bonnement incroyable. Danser sans entendre la musique ça doit être quelque chose d’extrêmement difficile et pourtant elle sent que Jenny fait ça à merveille. « Il faut que je t’avoue que je suis vraiment impressionnée par ta personne. Malgré ton handicap, tu vis comme si de rien n’était et tu danses ! Je n’ose même pas imaginer à quel point ça doit être difficile. Je suis vraiment admirative. Je serais bien tentée de venir te voir danser. Tu fais des spectacles ? » La feuille du questionnaire se perd dans la main de Reira, se faisant un peu humidifier par le verre de champagne frais qu’elle porte d’ailleurs à ses lèvres. Au final, il semblerait qu’elles n’en aient pas si besoin que cela.

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**○ inscrit le** : 06/04/2018

La blonde sourit lorsqu'elle lit les lèvres de Reira et se met ensuite à écrire. « C'est drôle ça ! Parce que j'aime bien plus les dessins simplement en noir et blanc. Perso je ne colorie jamais mes dessins. Et ils ont tout autant de vie je trouve. » Question dessin oui. Question peinture, c'est un peu mieux avec des couleurs elle l'admet volontiers. Elles s'arrangent alors comme elle peut avec les verres, petits-four, cahier, stylo et compagnie. Tout en essayant de ne pas oublier qu'elles sont accrochées. Pas évident. « Après je peux toujours écrire et tenir le verre mais c'est moins facile. Et j'ai déjà gaffé. Le pire c'est quand je signe et que j'oublie un verre ou une bouteille ouverte. Résultat, y'en a partout ! » Elle rigole. Et cela fait bien rire le monde. Ca ne lui arrive néanmoins pas souvent. Elle a l'habitude de se rappeler ce genre de détail. Elles trinquent à cette soirée et reprennent leur discussion en se basant sur cette aide qu'elles ont reçue. « Non je ne pense pas en effet ! Honnêtement, si on a besoin de ça, ça voudra dire qu'on s'ennuie un peu. » Pour l'instant c'est loin d'être le cas. Et ça risque de continuer puisque la brune aime la danse. Ca alors. Elle avait bien remarqué une certaine grâce mais l'un ne veut pas forcément dire l'autre. Le Bolchoï en plus, rien que ça. « Ooh c'est vrai ?! Mais ... pourquoi "devais" ? » Peut-être n'avait-elle pas le niveau. A moins que ? Elle lit les lèvres suite à cette question indiscrète. Un accident. « J'avais remarqué que tes lèvres ne bougeaient pas forcément comme les autres. Et je suis désolée pour toi. Je connais des personnes qui ont connu pareille mésaventure et c'est vraiment difficile de revenir à haut niveau. » Ca ne pardonne pas en effet. Surtout qu'en Russie, il doit y avoir un niveau incroyable. Qu'une période prolongée sans entrainement est fatidique. Dommage donc mais Reira n'a pas l'air triste pour autant. La brune prononce alors quelques mots que Jenny a déjà entendu à plusieurs reprises. Et elle a toujours du mal à voir pourquoi les gens l'admirent ou sont impressionnés. « C'est pas si difficile que ça. Puis je le suis depuis la naissance. C'est juste un mode de vie différent mais ça doit être bien pire d’être aveugle ou d'avoir un bras en moins. » C'est ce qu'elle en pense en tout cas. Petite pause boisson avant de reprendre. « Oui ! On a quelques représentations à venir et sinon tu peux toujours passer au club. J'essaye d'aider à certains cours de temps en temps. » Le jeu des échanges de verre, de note se poursuit. Elles ont leur petit rythme maintenant. De toute façon, la coupe est bientôt vide alors elle pourra la déposer quelque part et avoir pleinement ses deux mains pour écrire. « Te faire tournoyer je dois dire que l'idée me plaît ... » Elle affiche un sourire légèrement coquin. Une pensée derrière la tête ? Pas forcément non. Qu'elle commence déjà par une simple danse.

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Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

Entre deux gorgées, Reira récupère le verre de Jenny, l’observe écrire, lit puis répond. Ainsi de suite. Elles semblent avoir fait ça toutes leurs vies. Reira hoche de la tête lorsqu’elle lit l’avis de Jenny sur à la couleur. Elle peut le concevoir et le comprendre, parfois un bon vieux dessin en noir et blanc ça a son charme, tant que les ombrages et les highlights sont respectés, le dessin reste vivant. Même si à nouveau pour Reira, la couleur apporte tout de même une dimension supplémentaire. Elle doit bien l’avouer, lorsqu’elle dessine rapidement, elle ne se préoccupe pas véritablement de la couleur et se contente du noir et blanc. « C’est vrai que parfois le noir et blanc c’est tout aussi bien. Il m’est déjà arrivé de regretter d’avoir colorié un dessin alors qu’il était mille fois mieux en noir et blanc. » Elle balaye ensuite les paroles écrites de Jenny d’un revers de la main avant de rire à sa remarque. « Évitons un accident alors, ce serait dommage de salir nos belles robes, même si le champagne ne tâche pas. » Ce serait certainement assez drôle de se retrouver couvertes de champagne au final, mais vaut mieux ne pas tenter le diable. Elle affirme les propos de Jenny d’un acquiescement. « Je confirme, et je trouve qu’on est loin de s’ennuyer d’ailleurs. Ceci dit, j’peux aussi comprendre que certains se retrouvent un peu démunis face à un inconnu au point de ne pas réellement savoir quoi dire. Ou parfois le courant passe mal et le rendez-vous semble bien long et silencieux... » Reira a bien fait de balancer la bombe de l’accident avant que Jenny ne la questionne dessus. Lorsqu’elle évoque son passé, bien que ce soit rare, les gens ont toujours tout un tas de questions à poser, alors elle essaye de les anticiper et d’en dire le plus possible tant qu’elle a le courage de le faire. « Tu n’as pas besoin d’être désolée, tu n’y es pour rien et puis c’est le passé. Mais merci. » C’est le passé. Ou presque. Le passé ne disparaît jamais totalement malheureusement, et les brisures passées viennent fissurer la carapace durement acquise. « En effet, l’académie n’a jamais voulu me reprendre. J’aurais sûrement eu le niveau, mais la blessure reste toujours là, fragilise le corps. Ils ne veulent pas de danseur à moitié en forme au BolchoÏ. » Elle n’en veut pas réellement à l’académie, le niveau est très élevé et ils ne manquent pas de candidats. Tous ceux qui s’entraînent pour rejoindre le Bolchoï savent que la blessure est fatidique, qu’ils préfèrent prendre un nouveau danseur que de garder une nouvelle recrue à la rotule incertaine. « Certes. Mais ça reste tout de même un handicap conséquent, et ça reste incroyable de te voir vivre une vie si je peux dire… normale. » Reira a un peu peur de dire quelque chose de travers. Souvent les personnes victimes d’un handicap ne souhaitent pas attirer la pitié. Là ce n’est en rien de la pitié, juste de l’admiration. Mais elle craint que cela ne passe pour une sorte de pitié. « Oh mais je viendrais avec plaisir ! Tu danses dans quel club ? Et si tu aides dans plusieurs cours c’est que tu as plusieurs styles, lesquels ? Comme tu peux t’en douter pour moi, je m’y connais plutôt bien en classique, mais j’aime beaucoup le contemporain et le hip-hop. » Elle la bombarde un peu de questions mais il faut dire qu'elle ne croise pas une danseuse tous les jours alors elle en profite pour en apprendre le plus possible sur elle et leur passion commune. Reira esquisse un sourire amusé à la remarque de Jenny, une lueur insondable s’éclairant dans sa pupille. « Je t’aurais bien proposé de me faire une démonstration de tes talents de guide, de suite, mais nos mains et nos cheveux sont plutôt occupés. » Elle zieute les coupes et remarquent qu’en réalité elles sont bientôt vides. « Même si les mains peuvent se libérer rapidement. Sauf si tu veux boire autre chose. » Elle laisse Jenny récupérer sa coupe pour qu’elle puisse vider la sienne.

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**○ inscrit le** : 06/04/2018

« Oui enfin quand c'est comme ça autant ne pas vraiment forcer. Même si dans le contexte présent c'est pas très cool de dire au revoir et s'en aller. Mais c'est vrai que pour les personnes plus timides c'est plutôt pas mal. » Elle n'a jamais trop de mal à discuter Jenny. Elle n'a jamais été timide malgré son handicap. Pour elle, ce questionnaire n'est donc pas très utile. Dans le cas présent, cela leur a permis de parler de la danse mais elles en seraient de toute évidence arrivées là à un moment ou un autre. Reira a connu une blessure certainement grave. Qui a mis fin à sa future carrière. « C'est vrai qu'on peut revenir mais ... face à une telle concurrence je crois que c'est rédhibitoire. » A moins que cela arrive très très tôt et que ce n'est pas si grave que prévu. Qu'on s'en remet très rapidement. Ce qui n'a pas été le cas de la demoiselle en face d'elle. Peut-être ce pourquoi elle "admire" Jenny ? Qui malgré la surdité, danse. Ce qui est très bizarre quand on y pense oui. Elle-même a parfois du mal à y croire. Mais c'est bien vrai. La blonde sourit un peu en coin à la remarque suivante. « Oh tu sais, nous, les extra-terrestres, on sait parfaitement s'y faire pour mener une vie ... normale. » Elle retourne ses notes avant de rire. Elle ne veut pas mettre Reira mal à l'aise ou quoique ce soit mais elle a toujours un peu de mal avec cette notion de normalité. Pour elle, elle est aussi normale qu'un entendant ou qu'un myope ou qu'un marchand de tapis. Cela ne gâche pas la bonne humeur et elles se donnent même déjà rendez-vous pour un cours de danse prochainement. « J'aide dans un club ici à IB mais aussi sur Wellington, c'est là qu'est ma troupe vraiment. Et je fais un peu tout de sorte aussi, sauf le classique. J'aime beaucoup les danses latinos et les trucs qui bougent en général. » Une danse qui ne bouge pas, c'est un peu particulier. Mais bon elle se doute que Reira saura ce qu'elle veut dire par là. La blonde invite donc son rencard à la faire tourner un de ces quatre. Mais pas tout de suite. Ce n'est pas l'endroit, pas le moment . « On gère assez depuis taleur mais là je crois qu'on arriverait pas sans se tirer les cheveux oui. » Pour ce qui est de se libérer les mains, il y a toujours une solution. Surtout quand les verres sont vides. « On peut peut-être attendre un peu avant d'en reprendre un non ? » Histoire de pouvoir continuer de discuter plus tranquillement. Et surtout, regarder un peu ce qui les entoure car depuis toute à l'heure, Jenny est plus concentrée sur la demoiselle que sur les peintures ou autres oeuvres d'art. « Et ce n'est pas que ta silhouette n'est pas plaisante à regarder mais on ferait pas un petit tour de cette exposition quand même ? » Elle tend son petit calepin, sourire en coin, attendant la réponse de Reira.

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Event Saint Valentin

Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

Les pupilles de Reira mangent les calligraphies noirâtres qui décorent les pages du calepin. Sa tête hoche lentement, ses lèvres se pinçant. « Je ne pense pas que ce soit forcé, quand le blocage vient de la timidité ou juste la peur de mal faire. Je ne sais pas ce que cela fait de ressentir ça, mais j’ai connu des gens qui avaient du mal à s’ouvrir pour x ou y raisons et avaient besoin d’une petite aide avant de pouvoir voler de leurs propres ailes. » L’aide pouvait autant être l’alcool, la drogue, ou ce genre de questionnaires prévus dans certains événements. En faisant le tour de la monde, Reira avait eu l’occasion de voir tout un tas de personnes, tout un tas de personnalités aussi différentes qu’intéressantes. Et elle a connu des gens timides qui nécessitent un p’tit coup de pouce avant de s’ouvrir. Elle trouve l’initiative de ce genre de questionnaires plutôt bonne, même si cela n’empêche pas les couples où le courant est grillé de passer une mauvaise soirée, on ne refait pas le feeling avec un questionnaire. Elle se concentre à nouveau sur les mots que griffonnent Jenny et laisse échapper un rire face à l’autodérision de la blonde. Elle a raison en prime. Jamais elle n’aurait pu deviner que Jenny était sourde si elle ne l’avait pas vu paniquer lorsqu’elle a commencé à lui parler. Reira est certaine que dans la rue, elle ne pourrait pas faire la différence entre Jenny et une personne entendante. En réalité, elle trouvait cela encore plus extraordinaire et admirable, mais elle ne le redira pas. Cela risquerait de faire trop redondant et puis elle ne voudrait pas mettre mal à l’aise Jenny. Elle n’a pas eu l’occasion de croiser beaucoup de personnes handicapées mais elle a pu lire et entendre que la référence à la vie normale n’est pas la plus appréciée, tout comme la pitié n’est pas la bienvenue. Dans le fond, elle trouve juste que ces personnes sont des leçons de vie. Là où des personnes lambdas vont se plaindre pour des broutilles, les personnes comme elle ne vont faire qu’une bouchée de ces broutilles et des difficultés. Reira ne les trouve pas normaux, pas lambdas. Reira les trouve extraordinaires, tout simplement. La voilà qu’elle parle de danses latines ! L’attention de Reira est captivée dès qu’il s’agit de danse, mais encore plus lorsqu’il s’agit de danses qu’elle ne connaît pas. Enfin. Elle a bien pratiqué quelques pas de danses latines quand elle a vagabondé en Amérique latine mais rien de bien sérieux. Mais elle adore le visuel de ces danses, la proximité des corps qui s’entrelacent au rythme de la musique. Elle fait face à Jenny avec un large sourire. La voir se déhancher aux rythmes des sonorités ensoleillées risque d'être... intéressant. « J’ai encore plus hâte de te voir à l’œuvre. » Lorsque Jenny lui tend à nouveau son calepin, Reira zieute autour d’elle et se rappelle qu’en effet il y a les œuvres d’art. L’exposition. Après tout, elles sont ici pour cela, mais aussi un peu pour elles. Elles ont été captivées l’une par l’autre et ont oublié de se promener là où elles sont invitées. Reira remarque une hôtesse qui passe par là avec un plateau et en profite pour déposer les deux coupes de champagne, histoire qu’elles soient moins chargées pour déambuler entre les œuvres. « Oh oui bien sûr ! Faut dire que dès qu’on me parle de danse, le monde disparaît autour de moi. J’aurais presque oublié que j’étais dans cette galerie d’art. Et puis en marchant, on pourrait tester si vraiment mon astuce du nœud dans les cheveux fonctionne. » Sur ce, Reira se met un peu en marche, lentement histoire que Jenny prenne le pas sans que leurs cheveux finissent déjà en pagaille. Les deux jeunes femmes se promènent entre les œuvres. Peintures, sculptures et mêmes mosaïques s’alternent. Toujours sur le thème de l’amour, avec des amants ou des cœurs qui fusent, du rouge et des couleurs épurées. Le visage de Reira se tourne vers celui de Jenny, elle attend de capter son regard pour parler. « Heureusement que tu étais là pour nous rappeler l’existence de cette expo, parce qu’on serait passé à côté de quelque chose. Enfin personnellement, j’aime beaucoup l’ambiance qui se dégage de toutes les œuvres, même si de base ce n’est pas forcément l’amour qui m’inspire le plus. » Elle remarque quelques personnes en train de partir et se demande s'il est déjà si tard que ça. Le temps passe bien trop vite lorsque l'on est en bonne compagnie. Elle ne préfère pas encore regarder l'heure et préférer profiter de ce moment où les deux danseuses observent les oeuvres, en silence et pourtant étrangement connectées.

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« Oui oui. Dans ce cas là oui. Mais si le rendez-vous est vraiment ennuyeux ou que t'apprécies pas la personne c'est là que je dis qu'il faut pas forcer. » Reira a du mal la comprendre là-dessus. Ou alors Jenny s'est mal exprimée c'est aussi possible. Elles poursuivent donc leur petite discussion, font de plus en plus ample connaissance. Ce petit rendez-vous surprise s'avère pas mal puisqu'elle est tombée sur une demoiselle qui lui ressemble sur certains points. Certainement pas un hasard. Tant mieux. Amatrices d'art toutes les deux. Danseuse également. Jenny est plus animée par les danses latines, entre autre, ce qui semble ravir la brune. Elle note bien le sourire et lui en offre un pareil en retour. « Je retiens je retiens ! » La muette y va ensuite de sa petite remarque sur un ton humoristique. Autant profiter de l'endroit tout de même. Surtout qu'il doit y avoir de belles choses à regarder. Elles ont le temps oui mais elles peuvent très bien parler et se balader. « Ca devrait le faire si l'une de nous deux ne part pas brutalement dans une autre direction. Et je suis pareille sur la danse, ou tout autre sujet que j'aime bien. Je peux en discuter sans voir le temps passer. » Elle sourit légèrement et tend ses notes vers Reira. Elle lui laisse le temps de les lire et les voila en route. Faisant attention à cause du ruban. Ce n'est pas pratique, mais ça l'est toujours plus que si elle n'avait pas son poignet. Elles observent donc les différents tableaux. Tous plus ou moins sur le même thème. « J'aime bien aussi ! Même si question ambiance ... c'est différent pour moi car je n'ai jamais les sons. Mais je sens que c'est calme. Qu'il y pas trop d'animation et pour ce genre d'endroit c'est ce qu'il faut. Et je suis pareille que toi sur le sujet. L'amour n'est pas ma source principale d'inspiration. » Il y a bien des dessins ou des parties de son roman sur ce thème oui, comme on peut en trouver partout. Mais ce n'est pas ce qu'elle veut transmettre en premier. Elles passent au tableau suivant, un peu dans le même ton que le précédent. Mais tout ne se ressemble pas. Ce qui est plutôt un bon point. Arrive alors ce qui devait arriver. Jenny fait tomber son stylo et se baisse, machinalement, pour le ramasser. Erreur. Elle sent alors ses cheveux se faire tirer, et tirer. Elle se relève tout de suite pour écrire. « Oups ... Désolée. C'est tellement un réflexe que j'y ai plus pensé. » Cela aurait tout aussi bien arriver à Reira.

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Jenny & Reira

« Things gonna be alright, things gonna be just fine. Things gonna be alright if love is around. »

Elle lit les mots de Jenny avant d’acquiescer vivement de la tête, prenant soin de se redresser vers elle. « Oui bien sûr. Cela me semble logique de ne pas forcer là où s’est désespéré. J’ai même horreur des gens qui forcent alors qu’il semble assez clair que rien ne ressortira du rendez-vous, ou même avant ce dit rendez-vous. » Les gros lourds ça l’épuise, vraiment. Il n’y a rien de bien compliqué dans un « non ». Trois petites lettres, et pourtant ça rentre par une oreille pour ressortir par l’autre. Heureusement qu’ils finissent par se résigner. Enfin peu importe, ce n'est pas le moment de s’encombrer les pensées de cela, après tout le rendez-vous de Reira se passe bien, plus que bien même. Les deux jeunes femmes ont des points communs, surtout au niveau de l’artistique et des passions. Ce n’est pas si commun que ça, du moins pour la danse. Cela ferait presque repartir Reira de nombreuses années en arrière, là où elle ne côtoyait que des danseurs à l’académie. La bonne époque. Ou presque. Si Reira avait su ce qui se passerait, peut-être qu’elle aurait stoppé sa carrière elle-même, par fierté. Ou peut-être qu’elle aurait tenté de changer sa destinée en essayant d’éviter le jour J. Quoi qu’il en soit, les deux jeunes femmes se comprennent sur leur sujet favori. En lisant les notes, elle ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire qui se transforme en rire. « C’est l’inconvénient des passions, le temps passe trop vite dès qu’il les touche. » Quand elle danse, le temps passe vite. Quand elle parle danse, le temps passe vite. Quand elle voit danse, pareil. C’est assez étrange car le temps a l’air suspendu lorsqu’il s’agit de danse, et pourtant dans la réalité il file à toute allure. Elle lit ensuite les impressions de Jenny sur l’expositions alors qu’elles s’arrêtent devant un tableau que Reira regarde brièvement. Elle ne s’y connaît pas encore très bien en techniques artistiques, elle se contente d’apprécier l’ambiance générale de l’œuvre. Les mots de Jenny attirent plus son attention que le tableau. « Est-ce que c’est vrai que lorsqu’il manque un sens, les autres se développent plus, tout comme tous les ressentis ? Je trouve ça assez incroyable le corps humain, comme il peut s’adapter. » Ce n’est pas vraiment le sujet de discussion, mais Jenny vient de lui faire penser à ça. Le corps humain a toujours fasciné Reira, elle a vu son corps s’adapter à la danse classique, c’était douloureux. Mais le corps peut aussi s’adapter plus doucement. « Je sais que l’on doit se concentrer mais ma curiosité l’emporte. Si tu ressens l’ambiance générale d’une pièce, ça veut dire que tu arrives tout de même à ressentir la musique d'une certaine façon, par ce biais ? » Alors qu’elles sont en train de passer au tableau suivant, sans qu’elles aient le temps de dire ouf, le cahier se trouve parterre et Jenny se penche pour le ramasser. Tout se passe trop vite pour que le corps de Reira ait le temps d’accompagner volontairement celui de Jenny. Il l’accompagne quand même, involontairement dans une position tordue peu confortable et avec un cuir chevelu mécontent d’être brusqué. Le côté positif, c’est qu’aucune n’a perdu l’équilibre. Au moins elles n’ont pas fini à terre. Le côté négatif c’est que ça a un peu tiré, mais il n’y a pas mort d’hommes après tout. Elle esquisse un sourire à l’attention de Jenny. « Ne t’en fais pas, il n’y a pas de mal. C’était tellement inattendu que je n’ai pas eu le temps de me crisper ou quoi que ce soit, donc mon corps a un peu suivi ta trajectoire, même si ça a voulu un p’tit coup de tirage de cheveux. » Ce qui devait arriver est arrivé, mais heureusement cela ne donne pas lieu à un séjour aux urgences. « Je n’ai même pas eu le temps de pousser un gémissement de douleur figure-toi ! Continuons un peu, après nous irons trouver une table histoire que le carnet ne se fasse pas la malle à nouveau. » Elle rit, parce que la situation est quand même assez drôle. Puis comme prévu, elles reprennent leur bout de chemin ensemble. Zigzag entre les œuvres, pupilles aguerries qui scrutent les détails des tableaux. Reira se dit qu’elle ne ressent probablement pas assez de choses en voyant tout cet amour qui fuse des œuvres. Comme elle l’a dit à Jenny, ce n’est pas ce qui l’inspire le plus. Ce qui l’inspire le plus c’est de faire ressortir ses maux. L’amour n’est pas un mal car elle ne l’a quasiment pas connu, la seule chose qu’elle ait connu ce sont les relations charnelles. Mais elle apprécie, elle trouve toute cette exposition assez apaisante. Arrivées près d’une sculpture, Reira distingue entre la foule restante une table vide. Le doigt de la brune indique ce qu’elle voit à Jenny afin qu’elle se déplace vers le même point. Elles s’installent sur la table haute qui fait office d’accoudoir tandis que Reira observe la sculpture non loin d’elles. Son regard se plisse avant que son visage ne se dirige vers Jenny. « J’ai toujours trouvé incroyable les détails que l’on peut faire dans la pierre. C'est une technique vraiment fascinante, tu ne trouves pas ? »

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