Un morceau de Russie à l'autre bout du monde - Nina & Reira

**○ inscrit le** : 07/09/2016

nina & reira

un peu de russie

Donner son ADN ? Pour faire des tests ? Non. Même pas en rêve ! C'est trop risqué ! Peut-être qu'elle s'inquiète pour rien. Peut-être qu'elle n'a pas à s'inquiéter de ce genre de choses. Peut-être qu'elle flippe pour rien. Mais elle préfère prendre ses précautions. "Non, non, j'rigole pas. J'pense comme toi." Elle hoche la tête. "Je suis sûre que y'a des gens malfaisants je sais pas trop où qui pourraient s'en servir et nous faire accuser à tord." Ca lui fiche la trouille. C'est certain. Oui. "Après, bon, ça doit être sécurisé. Mais franchement, j'ai pas envie de tenter ma chance." Elle secoue la tête. "J'ai pas envie de voir débarquer les flics un bon matin chez moi pour m'dire qu'on a trouvé mon ADN ou je sais pas quoi sur un cadavre." Ca lui fait froid dans le dos. Elle glousse un peu tandis que ... Reira lui avoue qu'elle regarde un peu trop les séries policières. "C'est pareil pour moi." Ca distrait. Mais ça fait psychoter un peu parfois. Oui. "J'aime bien les séries médicales aussi. Même si y'a des moments autant flippant que dans les séries policières."

Reira lâche une bombe. Seulement, ça ne mène pas à grand chose. Parce que ... parce qu'elle doute qu'elles puissent être de la même famille. En même temps, quelles sont les chances ? Elles sont nulles. Oui. Y'a peu de chance que Reira soit de sa famille. Dommage. Mais elle ne perd pas espoir. Un jour, elle fera des recherches. Un jour, elle arrivera à trouver les membres de la famille du côté de sa mère. Ca peut prendre du temps. Et elle prendra le temps qu'il faudra. Oui. Sa mère n'était pas très secrète en ce qui concerne la famille. Ana était très ... discrète et secrète. Nombre de fois où Nina a essayé de lui poser des questions à ce sujet. Elle se souvient, d'ailleurs, à voir pris quelques gifles d'ailleurs ! Quand sa mère avait un peu trop d'alcool dans le sang ou qu'elle était trop stone et que Nina insistait. Elle a fini par lâcher, comprenant qu'elle n'obtiendrait rien de sa mère.

Reira lui parle de sa grand mère. Qui était atteinte d'Alzheimer. Une terrible maladie. Elle n'aimerait pas être atteinte de ce mal quand elle sera vieille. Même si c'est pas demain la veille. Nina redresse la tête tandis qu'elle lui avoue que sa grand mère parlait d'une fille. De sa fille. Elle ne se souvient pas vraiment du prénom de celle-ci. Elle hésite. "Ana ..." souffle Nina. "Ma mère s'appelait Anastasiya. J'ai vu des papiers sur lesquels son prénom était inscrit. Mais elle s'est toujours faite appeler Ana." Parce que c'était plus simple. Parce que c'était mieux. Pour elle. Est-ce que ça pourrait être possible ? Non ... Nina pense que c'est juste une grosse coïncidence. Reira peut pas être de sa famille. Si ? Ca serait vraiment énorme mine de rien. Trop. Beaucoup de souvenirs ... mais aucune preuve. Rien qui ne peut les relier vraiment. Ca chamboule quand même un peu Nina. Parce qu'elle aurait pu y croire. Oui. Elle aurait pu. Mais elle ne veut pas se lancer dans de faux espoirs. Encore une fois. Trop de pistes suivies quand elle a essayé de trouver son père. Elle s'est cassée les dents. Elle a eu mal. Là, elle est plus ... détachée. Même si elle veut essayer de les retrouver, elle doute que ... elle doute d'arriver, un jour, à trouver ce qu'elle veut. "T'inquiète pas." Elle secoue la tête. "De toute manière, quelles sont les chances qu'on soit de la même famille ?" Elle a un sourire. Elle y croit pas trop. "Et sinon, t'as des frères ou des soeurs ?"

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Un bout du Russie à l'autre coin du monde

Nina & Reira

« Families blow apart and some piece find their own fate in a new motherland. Sweet home was leaved, left behind without regrets. Two pieces of the same blood sneaking in each other path. »

Reira oublie presque qu’elle est encore au café. Tranquillement assise avec Nina, à discuter de tout et rien, à rire sur les tests ADN et autres conneries commerciales que les businessmans réussissent à vendre. Elle hoche lentement de la tête en redonnant toute son attention à la rousse. « Clairement, si je peux éviter, j’évite. La plupart des gens ont survécu sans connaître leurs origines profondes, je pense que l’on peut aussi s’en passer. » La curiosité humaine peut pousser à investir dans tout un tas de choses alors que les ancêtres ont survécu à bien pire que ce que les hommes peuvent vivre aujourd’hui, et sans toutes les nouvelles technologies et pratiques. Un petit ricanement traverse la barrière buccale de Reira lorsque Nina évoque sa crainte de voir la police débarquée en l’accusant à tort. « Clairement, je suis pareille. Me faire embarquer alors que je suis innocente, pour apprendre que mon ADN est partout sur une scène de crime et être condamnée. Ah non certainement pas ! » La russe se demande comment elle réagirait si cela arrivait réellement. Elle serait en panique, pour sûr mais après ? Elle ne se ferait probablement aucune illusion. Ceux innocents mais qui se font accabler par toutes les preuves possibles ne revoient pas la lumière, ou alors à l’âge de la retraite. Les séries médicales ? Reira les évitent comme la peste. Hôpitaux réels ou virtuels, elle les fuit. Ça lui rappelle trop de mauvais souvenirs, plus elle est loin d’eux, mieux elle se porte. « Je crois que ce qui me fait le plus peur, c’est les policières associées aux thrillers et suspens. Où les procédures policières ne sont pas particulièrement présentes, et où tu vis les faits en vrai avec les personnages. Là t’as vraiment l’impression d’être immergé ! »

Elle aurait adoré rester dans cette conversation légère sur les programmes tv, mais il fallait en parler, forcément. Comment passer outre le fait que Nina est une Baranovski, peut-être du même sang Baranovksi que Reira. Elle n’en revient toujours pas. Tous ses souvenirs qui lui sont revenus depuis qu’elle connaît son nom de famille. La discrétion de leurs mères, puis les paroles de sa grand-mère malade. Ça lui fait mal de repenser à tout cela, ça lui rappelle sa famille, les bons comme les mauvais moments. Elle se souvient du nombre de fois que sa mère venait râler après sa propre mère. Lui rappeler que ses souvenirs sont faussés par la maladie et qu’elle se trompe sur toute la route, que son autre fille est morte. Était-elle réellement morte ou juste partie, comme Reira, comme la mère de Nina ? Lorsque la rousse lui confirme que sa mère s’appelait Ana, et même plus précisément Anastasiya, un des prénoms que Reira a énoncé, elle reste bouche-bée. Perdue dans ses pensées quelques instants, elle se demande si le fait qu’elle soit de la même famille soit réellement possible. De toute façon, cela est impossible à prouver par de simples souvenirs. Reira en a bien conscience, pourtant elle continue de s’enfoncer et de raconter tout cela à Nina. Elle précise évidemment que tout cela n’a rien de véridique, que ce ne sont que des souvenirs de petite fille. Mais heureusement, Nina la rassure en lui disant qu’elle ne se fait plus réellement d’espoirs. « Ana… Pour une coïncidence, elle est assez forte quand même ! » Un soufflement de rire s’échappe du nez de Reira alors qu’elle esquisse un demi-sourire. Nina sous-entend qu’il y a peu de chance qu’elles soient de la même famille, le sourire de Reira s’étire un peu plus. Non pas qu’elle soit contente, juste parce que ce serait cocasse de retrouver de la famille ici. Elle devrait être effrayée d’ailleurs Reira de retrouver de la famille, et pourtant non, elle le prendrait bien si Nina s’avérait être véritablement de sa famille. « Les chances sont minces mais qui sait, peut-être qu’il y a une prédisposition chez les Baranovski pour qu’à chaque génération, une fille fuit Moscou pour la Nouvelle-Zélande. » Elle rit doucement avant que son sourire ne se décompose un peu, lorsque Nina lui demande si elle a des frères et sœurs. Elle déglutit péniblement. Elle avait réussi à ne pas trop penser à lui pendant cette conversation… familiale. Ses lèvres se pincent et elle prend plusieurs secondes avant de répondre. « J’ai un frère oui. Enfin un demi-frère. Mais hum… Je ne l’ai plus revu depuis que je suis partie. Je n’ai plus de nouvelles non plus, j’ai tout coupé. » Ça lui serre le cœur de repenser à lui, d’avouer qu’elle l’a abandonné en quelque sorte. Elle soupire, avant d’étirer un sourire désolé. Désolé pour Nina, ou pour son frère qui n’est même pas ici. « Tu sais si tu as des frères et sœurs du côté de ton père toi ? » Les enfants ça se cache si facilement… Le père de Reira avait mis des années avant d’avouer sa vie double et son deuxième enfant. Reira s’en fichait à l’époque, et elle s’en fiche toujours, puisque malgré leur demi-ressemblance de sang, c’était l’amour fraternel fou avec son frère. Elle souhaite que chaque être humain puisse connaître ce genre de connexion un jour, même avec un membre hors de sa famille.

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nina & reira

un peu de russie

Elles en arrivent à la même conclusion : donner son ADN, c'est stupide. Et risqué. Après, bien sûr qu'elle aimerait savoir d'où elle vient. Connaître toute sa famille. Mais elle ne le fera pas en donnant son ADN. Parce que c'est dangereux. Parce qu'il pourrait lui arriver des bricoles. Et parce que Nina préfère vivre dans l'ignorance plutôt que risquer de se retrouver en prison pour quelque chose qu'elle n'aura pas fait. Non. C'est trop ... dangereux. C'est stupide. Et passer une vie derrière les barreaux parce qu'elle a pensé que ça lui permettrait de trouver sa famille, elle n'en fera rien. Non. Du tout.

Quoi qu'il en soit, même si ... La conversation la perturbe un peu. Oui. Est-ce qu'elle aurait aimé ... que Reira fasse partie de sa famille ? Bien sûr. Seulement, quelles sont les chances pour que ça soit le cas ? Ca serait trop gros. Bien trop gros. Oui. Reira lui pose quelques questions. Sur sa mère. Nina en profite pour glisser le fait qu'elle s'appelait Ana. Comme Reira semblait hésiter, peut-être que ça aurait pu faire tilt dans sa tête. "Comme tu le dis, c'est une coïncidence." Nina n'y croit pas. Non. Est-ce qu'elle part ... vaincue ? C'est pas vraiment le cas. Elle a mis du temps avant de trouver son père. Elle sait très bien que ça ne fait pas en un claquement de doigts. Et ce malgré ce qu'elle aimerait qu'il se passe. Elle sait que si elle veut les trouver, elle va devoir se montrer patiente. Une nouvelle fois. Mais si elle a du courage, elle fera ... encore des recherches. Comme elle a pu le faire pour son père. Oh bien sûr, ça ne sera pas facile. Puisqu'elle ne va pas se rendre en Russie pour faire les recherches. Mais bon. En tout cas, Reira semble être un peu plus ... enjouée ? Déterminée ? Elle fait une remarque. Sur le fait qu'il y a, à chaque génération, une fille qui s'en va. "A croire que la Nouvelle Zélande, c'est la terre promise." Elle pouffe de rire. C'est possible. Oui. C'est possible. Elle n'en sait trop rien. Mais c'est quand même assez amusant de se dire que .... Et bien, que la Nouvelle Zélande, oui, ça attire. Et pas qu'un peu. "En même temps, c'est un beau pays." Elle n'a pas beaucoup d'éléments de comparaison. Enfin, elle a été ... au Pays de Galles. Elle a été aux USA avec Finn également. Est-ce qu'elle ira à Moscou un de ces jours ? Elle n'en sait trop rien. A voir.

Nina demande si Reira a des frères ou bien des soeurs. La question semble gênée quelque peu la russe. Elle a un frère. Ou plutôt, un demi-frère. Mais elle n'a pas de nouvelles de lui. "Il est en Russie je présume, c'est ça ?" Elle penche la tête sur le côté tout en regardant Reira. Est-ce qu'elle est proche ? Nina n'a pas l'impression que ça soit le cas. Non. Après, c'est pas ... il est vrai qu'on peut pas toujours être proche de sa famille. Quand bien même elle a retrouvé son père, disons que ... disons qu'il y a des jours avec, des jours sans, si on peut dire ça ainsi. Reira lui retourne la question. "Pas que je sache." Elle secoue la tête. "En même temps, mon père était même pas au courant de mon existence ! Il a appris que j'existais quand j'ai débarqué pour lui demander s'il était open pour faire un test ADN." Elle se souvient encore du jour où elle a débarqué dans son bureau un peu comme une furie. Pas qu'elle voulait lui faire peur ou quoi que ce soit. Mais elle avait besoin. Oui. Elle avait besoin de savoir s'il était prêt à le faire. Et surtout, de savoir si c'était son paternel. Ou pas. Est-ce qu'elle regrette ? Est-ce qu'elle regrette d'avoir ... d'avoir fait comme ça ? Non. Pas du tout. Au moins, elle est fixée. Au moins, elle sait qui est son père. Il lui reste encore à savoir ... qui est sa famille du côté de sa mère mais bon.

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Nina & Reira

« Families blow apart and some piece find their own fate in a new motherland. Sweet home was leaved, left behind without regrets. Two pieces of the same blood sneaking in each other path. »

Plus le temps passe, plus Reira se dit que c’est bien trop improbable de rencontrer sa cousine germaine, ici même, à Island Bay. Nina est la première personne russe qu’elle croise, ce serait une trop grande coïncidence pour que celle-ci partage le même sang qu’elle. Pourtant les indices s’accumulent, mais la vérité reste loin. Nina lui confirme que c’est une sacrée coïncidence. Elle semble aussi peu y croire que Reira. D’un côté, Nina n’a plus réellement de famille, l’a cherchée pendant longtemps, en vain. De l’autre, Reira a abandonné sa famille et ignorait tout de cette Ana, elle ne s’attend pas à retrouver de la famille, pas ici en tout cas. Bizarrement, elle se pense plus courageuse pour une rencontre fortuite, comme avec Nina plutôt qu’un retour à Moscou avec une confrontation. Finalement, peut-être que ça ne serait pas plus mal pour la russe de retrouver de la famille par le biais de Nina, sans se sentir immédiatement jugée ou rejetée. En réalité, la situation pourrait s’éclaircir aisément, il suffit que Reira reprenne contact avec les Baranovski de Moscou, pour qu’ils leur confirment l’identité de cette Ana. Toutefois, elle ne le fera probablement jamais. Quand bien même, elle doute que sa mère accepte de lui donner les informations qu’elle cherche. Pas après tout ce qui s'est passé. Malgré le doute, Reira se plaît à croire que Nina est sa cousine, elle est un peu excitée par la situation, encore plus que lorsqu’elle a appris que la rousse était d’origine russe. La remarque de Nina la fait rire, alors elles rient ensemble. La Nouvelle-Zélande semble réellement être une terre promise. Reira n’avait pas véritablement réfléchi le jour de son départ. Elle a choisi la première destination qui passait par-là et y a commencé son tour du monde avant de l’y finir. Pourquoi Wellington et pourquoi s’installer à Island Bay ? Reira n’en sait rien, à l’époque elle s’était simplement dit que personne ne viendrait la chercher ici. Nina en rajoute, pour préciser que la Nouvelle-Zélande est un beau pays. Reira ne peut qu’acquiescer d’un signe de tête vif. Un large sourire habille ses lèvres. « En effet, j’ai beau avoir parcouru pas mal de pays, je suis revenue à la Nouvelle-Zélande. Je trouve que le pays est très apaisant. Citadin comme il faut, mais très nature. Pourtant ma première venue était purement due au hasard. » Son sourire s’étend un peu plus, et un air joyeusement niais prend possession de ses traits. Le pays a rapidement conquis le cœur de la russe, cela ne fait aucun doute. « En tout cas, le hasard a bien fait les choses, je ne regrette absolument pas de vivre ici. » Elle regrette d’avoir tout abandonner, mais une partie d’elle lui intime que jamais elle n’aurait pu connaître le monde, cette vie plus libre.

Nina lui demande si son demi-frère est en Russie, elle pince ses lèvres, faisant mine de réfléchir alors qu’il n’y a aucune réflexion à mener en réalité. « Oui. Enfin je suppose. Il doit bientôt avoir la majorité internationale alors peut-être que lui aussi il a décidé de faire le tour du monde. » Elle rigole, nerveusement. Elle ne voudrait pas que son petit-frère fasse les mêmes erreurs qu’elle en abandonnant sa famille, même s’ils ne disposent pas des exactes mêmes proches qu’elle. Elle soupire doucement et pense à haute voix. « J’espère qu’il va bien. » Elle ne peut qu’espérer, car pour reprendre contact, ce serait bien compliqué. Elle n’a plus aucun numéro de téléphone, seulement des adresses qui ont probablement changé. Reira lui renvoie la question, et comme elle s’en doutait, Nina ne sait pas vraiment si elle a des frères et/ou soeurs. Elle précise d’ailleurs qu’elle ne connaît son père que depuis peu. Lorsqu’elle évoque le test ADN, la russe souffle de rire. Encore eux. « Nous revoilà aux test ADN, aux vrais cette fois. » Une petite lueur s’éclaire dans l’esprit de Reira, même si les tests des charlatans ne fonctionnent pas, un véritable test ADN leur permettrait d’être fixées quant à leur possible lien de parenté. Cependant, Reira ne se voit pas tellement proposer cela de but en blanc. « En même temps, il n’y a pas mieux pour s’assurer du lien de parenté. Parce que les registres, les arbres généalogiques et autres documents, ça peut se falsifier aisément. Comme les souvenirs. Peut-être qu’on devrait en faire un, nous aussi. » Elle rit doucement, un peu pour dire que c’est une blague. Reira s’imagine aller passer un test avec Nina, et puis quoi ensuite ? Si elles étaient cousines, ce serait sûrement fabuleux, et si elles ne l’étaient pas et bien… Qu’adviendrait-il ? Le destin reste silencieux pour l’instant, laissant les deux jeunes femmes dans le doute.

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nina & reira

un peu de russie

La coïncidence serait grosse. Vraiment trop grosse. Elle ne pense pas ... Non. Quand bien même ça pourrait lui plaire de trouver de la famille de le coin, quand bien même ça serait top de découvrir la famille du côté de sa mère, elle ne sait pas ... Elle ne pense pas que ça soit possible. Enfin, ça serait vraiment top ! Mais elle trouve que c'est quelque chose d'assez difficile à croire mine de rien. Et pas qu'un peu. Si c'est vrai, c'est bien. Si c'est pas vrai ... Est-ce qu'elle en ferait toute une histoire ? Tout ce qu'elle sait, c'est que ... c'est que c'est plus comme avant. Elle recherchait à tout prix, à la mort de sa mère, sa famille. Elle recherchait des gens pour combler le vide qu'elle avait dans sa vie. Oui. Elle a trouvé son père. Elle a trouvé des cousins. Des cousines. Elle a accepté, également, son indépendance. Et elle aime cette indépendance qu'elle a. Bien qu'elle ne serait pas contre, quand même, de renouer un peu avec son héritage russe. Ca serait même plutôt pas mal. Mais bon. On ne peut pas tout avoir dans sa la vie, non ?

Elles discutent. Reira lui avoue qu'elle a fait pas mal de pays. Du moins, elle a eu l'occasion de poser ses valises un peu à droite à gauche. Chose que Nina n'a pas fait. Elle a toujours été dans une situation précaire à cause des dettes de sa mère. Et comme elle n'avait pas un boulot des plus fixes, c'était ... compliqué. De pouvoir voyager. Maintenant qu'elle a une situation meilleure, qui sait ? Peut-être qu'elle pourra s'en aller et voyager un peu plus souvent. A voir. Oui. A voir. Tout simplement. "Le hasard, le destin, oui, c'est bien fait parfois." Nina lui sourit. Après, elle sait que ... C'est pas elle qui a décidé de vivre ici. C'était sa mère. Et Nina n'avait pas vraiment le courage, et l'envie de partir. Car même si c'était pas facile, même si c'était pas amusant, et même si elle aurait pu décider d'aller ailleurs, elle n'a rien fait de tout ça. Sans doute que ... parce qu'elle était plutôt bien dans les parages. Oui. Mais passons.

Reira a un demi-frère. Elle semble hésiter. Elle ne semble pas trop savoir où il est en ce moment. Il sera bientôt majeur. Alors, peut-être qu'il décidera de voyager. Nina a un sourire. "Peut-être que tu finiras par tomber sur lui par le plus grand des hasards." C'est possible. Est-ce que Nina aurait pu s'entendre avec un frère ou une soeur si jamais elle en avait eu ? Elle n'en sait rien. Peut-être. Oui. Elle n'est pas méchante. Et puis, ça aurait pu être pas mal d'avoir une épaule sur laquelle pleurer. Ou qui pourrait comprendre tout ... tout ce qu'elle a pu vivre. Nina parle un peu de son père. Parce qu'elle ne sait pas ... Du côté de sa mère, comme elle est morte, elle sait qu'elle n'a pas de frère ou bien de soeur. Quant à son père, hein, elle sait pas s'il a trempé son biscuit un peu partout. Et elle n'ira pas lui demander. "J'avais de très fortes présomptions sur lui." Elle hoche la tête. "Et j'dois avouer que j'ai eu la trouille quand je me suis retrouvée dans son bureau." Et si c'était pas lui ? Et si elle se trompait, encore une fois ? "Et quand j'ai commencé à lui parler d'elle ... de ma mère, et que je lui ai montré la photo, c'était ... réel." Ou presque. Elle a osé. Et elle n'est pas mécontente. Même si ... même si elle a encore besoin de temps pour s'habituer à son paternel quand même. Reira propose de faire un test adn. Enfin, elle ne sait pas si ... elle ne sait pas vraiment si elle est sérieuse ou pas. Mais bon. "On a le temps pour ça." Elle a un hochement de la tête. "J'veux dire ... avant de songer au test, y'a peut-être d'autres choses qu'on pourrait faire ... pour voir si c'est vrai ou pas." Elle a encore de vieux cartons de sa mère. Qu'elle a conservé. Il y a peut-être ... des choses à découvrir dedans. Peut-être bien. "En tout cas, ça m'a fait plaisir d'avoir cette discussion avec toi !" Nina est ravie. Ravie parce qu'elle s'est fait soit une amie, soit une cousine. Ravie parce que si elle veut parler russe, elle sait avec qui le faire maintenant.

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Nina & Reira

« Families blow apart and some piece find their own fate in a new motherland. Sweet home was leaved, left behind without regrets. Two pieces of the same blood sneaking in each other path. »

Cette idée de hasard, que la Nouvelle-Zélande soit la terre sainte des russes en quête d’une nouvelle vie, ça titille Reira. Tant de coïncidences et de ressemblances qui ne la laissent pas indifférente. Elle observe la rousse, détaille ses traits avec l’iris en scanner. La même pensée que lorsqu’elle l’a vue pour la première fois lui vient à l’esprit : pour sûr Nina a des traits russes. Mais a-t-elle les traits des Baranovski ? À première vue, Reira se dit qu’elles ne partagent aucun trait en commun. Depuis le début, elle doit se planter sur cette histoire de possible lien de sang. Les pommettes, peut-être, ou les yeux, lui rappellent vaguement sa grand-mère atteinte de l’Alzheimer, la seule capable de se souvenir de son enfant perdu. Elle continue d’observer Nina lorsqu’elle lui parle à nouveau de hasard pour cette fois évoquer le demi-frère de la brune. Elle s’étouffe presque en faisant les gros yeux, avant de se détendre en un sourire amusé. Quelle était la probabilité qu’elle retrouve son frère, ici ? La danseuse aurait presque envie d’éclater de rire. Pourtant elle se dit, que la probabilité de trouver une cousine germaine, dont elle n’a jamais entendu parler, est sûrement en train de se réaliser. Alors retrouver son frère… Quelque part, ses racines lui manquent, mais il lui manque encore plus. Au-delà du lien de sang, ce petit frère représentait tout pour elle, au même niveau que la danse. La seule racine qui aurait pu la sauver, mais elle l’a rejetée. Et si sa famille se réunifiait ici, avec Nina et Andrei ? Elle a du mal à y croire. Alors elle sourit à Nina, en riant doucement. « Je crois que la coïncidence serait aussi dingue que celle de retrouver une cousine jusque-là inconnue au bataillon. Et puis ça ferait beaucoup de hasards. » C’est vrai ça, elles parlent de hasards et de coïncidences depuis tout à l’heure. La Nouvelle-Zélande en terre de salut, les cousines, donc le frère... jamais deux sans trois comme on dit.

La discussion se met à tourner autour de Nina et de sa famille, du moins la partie immergée et connue. Elle lui raconte comment elle est allée retrouver son père, la peur qu’elle a eu de débarquer comme ça. Aussi effrayée qu’elle ait pu être, elle la fait. Reira trouve que c’est un acte très courageux de sa part, ça montre tout de même sa détermination a trouvé qui elle est, qui est sa famille. Elle se dit aussi que Nina a dû être brave toute sa vie pour supporter tout cela. Même si Reira ne sait pas ce que c’est de ne jamais avoir eu de famille, de devoir remuer ciel et terre pour trouver des preuves, elle comprend ce que Nina a pu ressentir car aujourd'hui, elle se retrouve sans famille, même si c'est volontaire de sa part. « Je trouve que t’as vraiment été super vaillante. Entre les doutes, et la peur, je crois que j’aurais jamais osé. T’as eu raison de persévérer ! Comme quoi les efforts payent toujours. » La brune pense sincèrement tout ce qu’elle dit, même si c’est facile de se dire que l’on n’oserait pas. Si elle avait connu les mêmes difficultés, peut-être que cet acte aurait coulé de source pour elle. Quoi qu’il en soit, d’un regard extérieur, elle est très admirative de la petite Nina. Bêtement, Reira propose le test adn, car à l’instant T, c’est le seul qui serait efficace. Mais elle affirme les propos de Nina d’un hochement de tête. « Oui puis je pense que ce serait déployer beaucoup de moyens pour pas grand-chose. » Reira vient se creuser un peu plus le crâne, histoire de dénicher des solutions miracles. « Je sais que je n’ai aucun souvenir papier mais… peut-être qu’avec les réseaux sociaux, Internet, ou en contactant l’administration russe, je pourrais trouver quelque chose, obtenir un arbre généalogique. » Elle se frotte doucement une tempe, en se demandant véritablement comment obtenir des réponses à leur doute. Nina la remercie pour la discussion. Reira en profite pour lui répondre en russe avec un large sourire. « C’était super plaisant oui, et même si on est pas véritablement cousine, ça me ferait plaisir de pouvoir reparler russe avec toi. » Tant qu’elle y pense, Reira pourrait lui donner son numéro, comme ça elles vont pouvoir se recontacter si l’une ou l’autre ont plus d’infos, peut-être même se programmer des sorties. Alors elle fouille dans son sac et déniche un stylo qu'elle utilise pour écrire son numéro sur une serviette. « Si t'as des infos, envie de parler russe ou de parler tout court, de sortir ou que sais-je, n'hésite pas ! » Qu’elles soient cousines ou non, Nina permet à la grande russe de renouer avec ses origines, alors ça lui ferait plus que plaisir d’entretenir ce lien, même s’il n’est qu’amical et non familial. Ça lui a fait du bien de parler russe, et d’évoquer la Russie malgré les mauvais souvenirs qui assombrissent le décor. Nina ramène un peu de lumière dans tout ça.

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