Surrounded by doggies - Mia & Reira

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Mia & Reira

« New emotions with a puppy to hold. Priceless moments with beloved pets. Feeding by love, such a perfect time. »

Encore une fois, Reira a passé la matinée sur Google à chercher quelle race de chiens serait la plus adaptée à sa personnalité et à ses envies. Elle a déjà connu des chiens, des chiens si gros qu’ils font presque la taille d’un poney. Un de ses cousins éloignés qui habitaient dans l’immense campagne russe avait un berger du Caucase. Un immense chien russe capable de chasser les ours. Reira ne l’a vu que peu de fois mais elle aimait bien ce chien. Son regard s’était alors brusquement posé sur la pièce dans laquelle elle se trouve : sa chambre. Certes elle avait le luxe d’habiter dans une maison, mais sa maison était plutôt petite et ne pourrait jamais contenir un trop gros chien. D’autant plus que ce sont des chiens très méfiants vis-à-vis des inconnus et très protecteurs, elle s’imagine mal devenir la fauteuse de troubles d’Island Bay à cause d’un chien immense qu’elle ne pourra jamais contrôler par la force en cas de soucis. La folie des grandeurs allait devoir lui passer pour s’adapter à son environnement. Elle a une maison de ville avec des pièces microscopiques et un jardin tout aussi petit. Elle oublie alors les espèces plus grosses qu’un berger allemand, ce sera un bon début. Elle oublie aussi les chiens minuscules de type chihuahua, yorkshire et même cocker. Il faudrait donc un chien de taille moyenne qui n’ait pas une personnalité trop dure, qui s’adapte bien à la vie en maison, qui puisse rester seul lorsque Reira va au travail.

Rah fuck, j’en peux plus. Reira balança sa nuque en arrière en plaquant ses mains sur son visage. Cela fait des semaines qu’elle se torture le crâne avec cette histoire de chien. Elle en veut un, c’est indéniable mais elle est incapable de se décider. Il ne reste plus qu’une solution : aller au refuge. Là-bas, elle s’était fait une amie. Mia. Enfin elles ne sont pas réellement amies, disons qu’à chaque fois que Reira se rend au refuge, c’est Mia qu’elle décide d’embêter. Lors de sa première visite, c’est elle qui s’est occupée de guider Reira dans le refuge tout en tentant de la conseiller pour son futur chien. A force d’être incapable de se décider, Reira s’était dit qu’elle irait au refuge et que ce serait le destin qui choisirait avec quel chien elle serait liée. Et puis comme ça, elle pourrait offrir une nouvelle vie à un de ces chiens. Le refuge était une bonne solution ou presque, Reira était tombée amoureuse de toutes ces pauvres bêtes qui ne demandent qu’à avoir de l’amour. A défaut, à nouveau, de pouvoir faire un choix, Reira venait souvent au refuge pour donner quelques instants d’amour aux petites bêtes, et pour voir Mia. C’est d’ailleurs ce qu’elle avait décidé de faire aujourd’hui.

Reira est devenue connue au refuge à force de venir. Quasiment tous les employés et bénévoles la connaissent, de près ou de loin. Lorsqu’elle arrive, comme toujours, la première chose qu’elle fait c’est de demander si Mia est là. Pour son plus grand bonheur, elle est en effet là et comme par hasard, elle se trouve dehors avec les chiens pour le moment de détente et de jeu. Elle connaît le chemin par cœur et se dirige alors vers les extérieurs du parc où au loin, elle voit Mia au milieu des chiens en train d’amuser. Elle pousse le petit portique qui maintient l’enclos fermé avant d’avancer dans l’herbe. Heureusement elle a pensé à mettre des baskets noires et non blanches. Les chiens finissent par la remarquer et courent vers elle. Elle se baisse alors pour les caresser et subir toute une attaque de léchouilles. Ses cordes vocales vibrent sous le coup de ses éclats de rire. « Je me demande si un jour je serais capable de faire un choix entre toutes ces boules de poils. » Elle saisit une balle que l’un des chiens a dû lui apporter, et la lance le plus loin possible. Aimantés à la balle, la troupe de chien se précipite vers elle, laissant les deux jeunes femmes seules quelques instants. Reira adresse alors un énorme sourire à Mia, plantant son regard pers dans les iris bleus de la jeune blonde. « Pardonne ma venue subite, je me prenais encore la tête avec Google sur quelle race choisir. J’en ai eu assez de me triturer le cerveau, alors j’me suis dit que rendre une petite visite à mes amis à poils ne serait pas de refus. » Reira laisse échapper un petit éclat de rire, avec une pointe d’ironie et de désespoir à l’intérieur. A croire que jamais elle ne réussira à se mettre d’accord sur quel chien adopté. « En tout cas je suis ravie de te trouver là, tu sais que tu es ma bénévole préférée. Comment vas-tu ? »

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Nourrir les animaux. S’assurer qu’ils étaient en bonne santé. Nettoyer les boxes. Promener les chiens. Mia avait presque l’impression d’avoir à nouveau dix-huit ans, quand elle était bénévole au refuge et qu’elle venait en-dehors de ses heures de cours à l’école vétérinaire. Le refuge avait peut-être reçu quelques subventions supplémentaires car de petites améliorations avaient été apportées, mais au fond, les choses n’avaient pas beaucoup changé. Et malheureusement, c’était aussi le cas de la misère animale. Il y aurait toujours des animaux au refuge. Et Mia ne se voyait pas ne pas faire partie des bénévoles maintenant qu’elle était revenue de Sydney et qu’elle disposait à nouveau de la liberté de mouvements. Elle avait retrouvé assez facilement ses marques, ici. Ses tâches étaient globalement toujours les mêmes, donc elle n’avait pas à demander à chaque fois ce qu’elle était censée faire. Parfois, une des responsables venait lui confier une mission supplémentaire, mais c’était quand même relativement rare. La plupart du temps, chacun des bénévoles travaillait plus ou moins seul et ça ne dérangeait pas Mia. Elle avait ses habitudes, elle savait par où commencer et par quoi finir. Et elle était contente d’être là, d’apporter un minimum de contribution même si ce n’était vraiment pas grand-chose. La cause animale lui tenait à coeur depuis très longtemps et si elle pouvait faire quelque chose, elle le faisait. Alors elle venait ici plusieurs fois par semaine. Après tout, elle n’avait pas encore repris d’activité professionnelle, alors elle disposait de pas mal de temps libre et elle voulait le mettre à profit.
« Attrape ! » s’écria la jeune femme en jetant un bout de bois à l’un des chiens du refuge. Actuellement, sa mission était de les sortir un peu. Ils passaient beaucoup de temps enfermés, aussi étaient-ils toujours contents de prendre l’air. Et c’était assurément les moments préférés de Mia au refuge. Elle courait, elle riait, elle leur faisait des câlins… Mais bientôt, l’attention des chiens fut détournée par une autre personne. Mia reconnut la magnifique chevelure de Reira. « Si tu es capable de faire un choix, je te tire mon chapeau ! » Elle s’approcha, le sourire aux lèvres. « Pas besoin de t’excuser. Tout le monde est le bienvenu au refuge si c’est pour envisager une adoption. » Elle se pencha pour ramasser une balle et la jeter au loin, le petit troupeau se précipitant vers l’objet convoité. « Je t’embrasse seulement de loin, j’ai fait du ménage donc je suis plus très propre. » Elle se tourna à nouveau vers la jeune femme. « Tu sais que si tu venais aussi donner un coup de main de temps à autre, tu deviendrais à ton tour ma bénévole préférée ? Je serais absolument ravie de travailler un peu avec toi par ici. » Bien entendu, Mia ne perdait pas une occasion pour essayer de convertir quelqu’un au volontariat au refuge. Après tout, toutes les mains étaient les bienvenues. « En attendant, dis-moi un peu plus ce que tu veux. Petit ? Grand ? Mâle, femelle ? Une préférence pour la couleur ? Jeune, peu importe ? » Tout en discutant avec Reira, la Donovan surveillait du coin de l’oeil ses précieux amis à quatre pattes. « Je t’avoue qu’ici, tu ne trouveras pas forcément des chiens de race. Ce sont souvent des croisés. Et pour les chats c’est pareil. Mais je peux t’assurer que les animaux croisés sont souvent les plus résistants. Le pedigree n’est pas un signe de forte santé, crois-en mon expérience. » Mia ne se souvenait même plus si elle avait déjà précisé à Reira qu’elle était vétérinaire de formation. D’un coup, elle avait un doute. « Sinon, tu prends la boule de poils qui a le plus de mal à te lâcher au moment où tu essayes de t’en aller. C’est difficile de résister à leurs yeux de biche, hein ? »

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Un sourire étire les lèvres charnues de la brune à l’idée de réussir à se décider un jour. Si l’achat d’un animal est quelque chose de difficile car on ne veut pas se planter vu la somme que l’on débourse, l’adoption est tout aussi complexe. Il y a tant de boules de poils qui méritent de connaître une nouvelle vie, une meilleure vie remplie d’amour que l’on se sent presque mal de ne pouvoir en faire profiter qu’une seule. « Je devrais avoir une carte d’abonnée à force de venir ici. » Elle laisse échapper un éclat de rire alors que son regard coule vers les chiens s’amusant plus loin. Elle vient toujours avec l’idée d’adopter, mais elle n’arrive jamais à se décider. Alors histoire de ne pas venir pour rien, elle donne toujours un peu d’amour aux animaux. Elle esquisse d’ailleurs un sourire à la remarque de Mia. « Je suis toujours volontaire pour donner un coup de main, et même pas besoin d’être bénévole officielle pour ça ! Bon, j’avoue que je m’en sors plutôt bien, jusque-là mes coups de mains ne m’ont jamais salie, je me suis juste contentée de quelques caresses et minutes de jeu. » Cela ne déplairait pas à Reira d’être bénévole, mais le temps risquerait de lui manquer. Elle n’est pas overbookée, loin de là, mais elle cumule tout de même pas mal de hobbies qui l’empêcheraient sûrement d’être bien assidue. Elle y réfléchira tout de même. Ses yeux se plissent lorsque Mia évoque ses envies en la bombardant de petites questions. Les lèvres de Reira se pincent pour intensifier la réflexion. « Si je te dis que j’en sais rien, tu me crois ? » Elle se retourne avec un air désolé niché sur le visage avant de ricaner doucement. « J’abuse un peu, je l’avoue…. Je sais que j’suis plus attirée par les moyens ou grands chiens et par les mâles. Pour l’âge et la couleur peu importe, pour le reste c’est plus au feeling. » Elle hoche lentement de la tête aux informations suivantes que lui livrent la jeune bénévole. « Oui je me doute que les animaux de race ne courent pas les allées du refuge. A vrai dire, maintenant que je suis aussi dans une optique d’adopter, la race ou non m’importe peu. Comme tu le dis si bien, les croisés sont souvent plus résistants, Google m’a appris que les animaux de race venaient souvent avec des maladies ou des problèmes héréditaires. Toute façon le pedigree ne me servirait pas à grand-chose, je ne compte pas faire de concours. » Reira n’a jamais compris les gens qui achetaient un animal seulement pour faire des concours, comme si c’était un investissement et que les propriétaires souhaitaient un retour sur investissement en usant de l’animal. Certes, prendre un animal c’est un investissement, mais le retour est largement suffisant avec l’amour que les petites bêtes prodiguent. M’enfin, chacun est libre de faire ce qu’il veut.

Le petit troupeau revient après que l’un des chiens ait réussi à garder la balle dans la gueule. Il vient la déposer aux pieds de Reira qui s’empresse de la relancer avant que le reste de la petite meute ne parviennent à s’en emparer. Elle les observe courir à toute vitesse, un sourire enjoué sur les lèvres.« Si seulement il n’y en avait qu’un qui ne voulait pas te lâcher quand tu t’en vas. Si ça ne tenait qu’à moi, j’achèterais un immense ranch où je recueillerai tout un tas de bêtes abandonnés, battus, et même en fin de vie. » Reira soupire doucement, devant se résigner à n’en sauver qu’un. « Si seulement je pouvais à tous leur offrir un nouveau foyer. » Il y a un nouveau vainqueur dans le troupeau, qui cherche tant bien que mal à venir rapporter la balle mais il se fait vite rattraper. Arrivés près des jeunes femmes, les chiens se mettent à jouer entre eux, les bousculant légèrement au passage. Être comme ça, entourée par tous ces chiens, Reira pourrait se croire au paradis. Entre les aboiements et les petits jappements de jeu, les oreilles sont bercées par une douce mélodie. Elle se laisse tomber au milieu d’eux, tant pis pour le pantalon, ça se lave. Elle ouvre les bras en direction de Mia, avec un sourire aux lèvres. « Tu vois, comment veux-tu que je résiste à ça ? Je vais finir par tous les prendre. » Un petit loulou qui ressemble à un berger australien vient se faufiler contre Reira qui referme ses bras sur lui, l’inondant de caresses. Il doit être arrivé il n’y a pas très longtemps car Reira ne se souvient pas l’avoir déjà vu ici. « Dis donc toi p’tit coquin, tu n’as pas raté une occasion de recevoir de l’amour. »

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La blonde éclata de rire. « Ne t’inquiète pas, même si tu te salissais les mains, tu serais toujours une oeuvre d’art à toi toute seule. » La première fois que Mia avait vu Reira, elle s’était dit qu’une femme comme elle pourrait presque la faire virer de bord si elle n’était pas aussi hétérosexuelle. Bien évidemment, elle avait gardé cette pensée pour elle, de peur de passer pour une folle. « Si tu veux, la prochaine fois que je passe, je t’envoie un message privé et on viendra ensemble. C’est promis, je peux te laisser les tâches les plus agréables. » Comme promener les chiens, jouer avec eux et leur donner de l’amour. La vétérinaire s’était attachée à chacune des bêtes du refuge. « Je te crois sans problème. Personnellement, je n’ai aucune préférence, mais c’est bon signe, hein ? » Bien sûr, ça rendait le choix plus difficile. Mais Mia n’aimait pas tellement quand ses semblables avaient une idée très précise de l’animal qu’ils souhaitaient avoir, en termes de caractéristiques physiques notamment. En général, ils finissaient par acheter plutôt qu’adopter, ce qui la révoltait. « Donc, un monsieur plutôt grand. Si tu n’as aucune préférence pour l’âge, n’hésite pas à te tourner vers les animaux qui sont un peu plus âgés… Certains attendent une famille depuis très longtemps. Les chiots partent en premier. Mais à partir de l’âge de trois ans, ça devient plus difficile de les caser. Et tu sais, certains chiens, à neuf ou dix ans, sont encore très en forme. » La jeune femme allait bien évidemment dans le sens des plus délaissés. Les plus jeunes et les plus beaux avaient beaucoup d’espoir. Alors les volontaires s’efforçaient naturellement d’orienter les futurs adoptants vers des animaux quelque peu différents, auxquels on n’aurait pas forcément pensé. « Je t’embrasserais rien que pour avoir dit que la race n’est pas importante ! Tu sais, les animaux qui attendent depuis longtemps, ou alors ceux qui ont un lourd passif, abandonnés, battus, etc., sont les plus reconnaissants. C’est extrêmement gratifiant de s’occuper d’un animal qui a été en manque d’amour. Ils te le rendent au centuple et crois-moi, c’est leur famille humaine qui y gagne le plus. » Comme à chaque fois qu’elle évoquait le sujet, Mia avait tendance à se laisser emporter. Elle en parlait toujours avec beaucoup de ferveur. « Si seulement on était riches, hein ? C’est sûr qu’on aimerait bien pouvoir tous les sauver. C’est peut-être le voeu que j’aurais fait au génie de la lampe. Honnêtement, c’est ça le plus difficile ici, ou encore pire sur le terrain quand on récupère des animaux en sale état. Sur le plan émotionnel… On craque souvent. Je pleure presque à chaque fois que j’interviens. C’est super dur pour le mental et quand certains nous disent de ne pas nous attacher à eux, on voit bien qu’ils n’ont jamais été à notre place. Mais le peu qu’on leur donne… Ça en vaut vraiment la peine. Mon avis n’engage que moi, mais je trouve que c’est l’une des plus belles causes qui soient. » Avec un sourire, la Donovan baissa les yeux vers la petite meute qui s’éclatait. L’un d’entre eux s’était néanmoins éloigné, se précipitant vers Reira. « Il s’appelle Blacky. Il est absolument adorable. Ils le sont tous. »

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Même si les compliments fusent souvent autour de Reira, elle reste toujours touchée et surprise d’y avoir droit. Certes, elle est à l’aise avec elle-même sur le plan physique ou mental -même si de ce côté, le chemin est encore long-, mais les compliments lui donnent toujours envie de rougir. Peut-être d’ailleurs qu’elle rougit en ce moment-même, ça ne l’étonnerait pas. Ses pommettes prennent souvent une petite teinte rosée lorsqu’une gentillesse lui tombe dessus. « Une œuvre d’art ? Oh mais c’est que je vais prendre la grosse tête, je te remercie. Je devrais essayer de me rouler dans la boue pour voir si tu me complimentes toujours. » Elle est d’autant plus touchée lorsque les compliments viennent de ses connaissances ou de ses amis. En l’occurrence, la blonde vient de la toucher en plein cœur. Elle revient à la réalité du travail de bénévole dont Mia arrondit les angles de la meilleure façon rien que pour elle. « Hé bien si j’ai que les tâches agréables moi je signe de suite ! » Elle ricane doucement avant de reprendre. « Je plaisante, toutes les tâches m’iraient, n’hésite pas je viendrais avoir grand plaisir. » Même si forcément, les meilleures tâches sont celles qui consistent à donner de l’amour, Reira sait qu’un animal demande aussi des tâches plus salissantes. Ce serait égoïste de s’occuper d’un animal juste pour les bons côtés. Si elle signe pour l’adoption, elle devrait signer pour tous les côtés, alors si elle devenait bénévole, cela serait de même. « L’avantage de ne pas avoir de préférence, ou du moins pas de critères précis, c’est que le champ des possibilités est plus grand. Je suis certaine qu’au final, lorsque l’on se focalise sur un chien précis simplement grâce à des critères, la déception est présente parce que ce n’est pas nécessairement ce à quoi on s’attendait. Quand tu n’attends rien de particulier, tu ne peux qu’être agréablement surpris. » Elle peut comprendre que l’on souhaite une race précise pour telle ou telle raison, mais sans plus. Certaines personnes vont jusqu’à avoir des critères physiques particuliers, ou même recherche un caractère bien précis. Pour Reira, c'est légèrement stupide d’agir comme ça. Un animal n’est pas un objet précis que l’on commande mais bien un être vivant. Sur le plan animalier, il semblerait que Reira et Mia partagent les mêmes opinions, elle le sent à leurs discussions toujours vives et complètes sur le sujet. « Oui, je ne recherche pas nécessairement un chiot, ils sont très mignons et je les adore mais quitte à adopter, je serais plutôt dans l’optique d’en prendre un plus vieux, peut-être pas au point de taper dans les seniors. Je crains toujours de ne pas pouvoir profiter de sa présence longtemps, même si, même avec de jeunes chiens on est à l’abri de rien. »

Les questions que Mia met sur le tapis sont des questions que Reira s’était évidemment déjà posée, mais grâce à la jeune femme les réponses semblent pointer le bout de leur nez. Mia a toujours été de bon conseil, en plus de savoir se montrer patiente avec Reira qui revient toujours ici, avec les mêmes incertitudes. « C’est vrai, il me semble avoir lu qu’ils étaient tellement reconnaissants qu’ils rendent l’amour qu’on leur donne avec une force décuplée. Mais les premières semaines avec un animal au lourd passif ne sont pas un peu difficiles ? Ça sonne un peu comme une question bête maintenant qu’elle n’est plus dans ma tête… »Elle rit nerveusement. Reira se dit qu’elle n’aurait peut-être pas les épaules pour s’occuper d’un tel animal. Elle l’aimerait évidemment, mais elle a peur de ne pas savoir se montrer à la hauteur et surtout de ne pas réussir à offrir une nouvelle et bonne vie à cette petite bête. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère malheureusement, même si elle serait si fière et heureuse d’avoir su faire oublier à un animal le passé qui le hante. « Je comprends totalement, même moi à chaque fois que je quitte le refuge j’ai un petit pincement au cœur. Je peux t’assurer qu’en repartant tout à l’heure, je verserai une petite larme. Juste parce que passer un petit moment avec eux c’est une bouffée d’oxygène. Je suis heureuse de pouvoir leur accorder quelques minutes de bonheur, mais l’idée de partir sans réussir à faire plus, ça me fend le cœur. » Elle pose son regard sur les chiens avec un sourire mélancolique. « C’est en effet une très belle cause, et heureusement qu’il y a des gens comme toi, des refuges comme celui-ci pour venir en aide à ces pauvres bêtes qui ont été abandonnés ou maltraités par des personnes qui n’ont aucun cœur. Ça me sidère de voir des gens s’offusquer lorsque d’autres pleurent pour des animaux, tout ça parce qu’ils sont incapables de voir les animaux comme des êtres vivants à part entière, que l’on peut aimer autant que l’on aime un membre de sa famille, voire plus. » Elle baisse les yeux sur l'adorable Blacky toujours lové contre elle. Il est passé du chien hyperactif qui attaque avec les léchouilles, au chien affectueux couché sur les genoux de Reira, proche de la sieste alors que ses copains continuent de s’amuser. Sa main vient se perdre dans les poils doux. « S’il n’y en avait qu’un seul d’adorable ce serait bien plus simple. Hélas, on ne peut craquer que pour un seul petit être adorable. Même si certains tentent de nous faire fondre le cœur plus que d'autres, hein Blacky ? »

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Avec les autres volontaires du refuge, Mia était généralement d’accord sur de nombreux sujets. Mais quand ça arrivait aussi avec quelqu’un qui ne faisait pas partie de ce cercle, elle était encore plus contente. Et ça ne la dérangeait pas du tout de répondre à un grand nombre de questions. Après tout, les volontaires étaient aussi là pour ça. Tout ce qui pouvait éventuellement mener à une adoption leur tenait très à coeur. « Il n’y a pas de questions bêtes. Alors si, les premières semaines avec un animal au lourd passif peuvent être difficiles. Ils peuvent avoir plus de mal à accorder leur confiance qu’un animal qui n’a jamais vu le mauvais côté des humains. Il faut alors savoir faire preuve de patience pour que l’animal soit totalement à l’aise avec toi. Ça peut prendre une semaine comme ça peut prendre plusieurs mois, selon les cas. Mais ça peut aussi bien se passer dès le début. Les chiens ressentent très bien l’amour et ils peuvent dès le début se montrer extrêmement reconnaissant parce que tu les as sortis de leur cage. Ça dépend vraiment, en fait. Mais encore une fois, même si ce n’est pas facile au début, ça en vaut largement la peine. Il se sentira redevable à vie envers toi, tu seras son ancrage dans un monde précédemment agité et crois-moi, une telle relation est beaucoup plus forte. » La jeune femme jeta à nouveau la balle à la meute qui s’élança joyeusement d’un bond presque synchronisé.

« Adopter, c’est prendre des responsabilités. Ça demande du temps, de l’énergie et de l’argent de s’occuper d’un animal. Mais malgré ça, j’aime recommander d’en adopter deux en même temps. Deux qui s’entendent, bien sûr. Avec un élément familier, ils se sentent moins perdus. Et surtout, ils auront toujours un compagnon avec lequel s’amuser quand tu ne seras pas là. Mais bien sûr, ça ne dépend que de toi. » Mia avait bien entendu envie que tous les animaux soient adoptés, mais elle savait aussi que le conseil qu’elle donnait pouvait procurer des bienfaits aux familles. « Merci… Mais je voudrais tellement pouvoir faire plus. Il y en a qui consacrent leur vie entière à ça. Parce qu’ils croient dur comme fer que nos amis les animaux méritent le meilleur de ce monde pourri. Alors les gens qui disent ou font autre chose, je ne m’y intéresse même pas. » Elle baissa les yeux vers Blacky, qui était visiblement aux anges. « Tu es intéressée par lui ? Parce que lui, c’est clair, il l’est par toi. Blacky est un mélange, lui aussi. Il a été abandonné avec sa fratrie dans les hauteurs de la ville, près du funiculaire. Ils étaient cinq en tout, à peine sevrés. Trois mâles et deux femelles. Il n’ont donc pour ainsi dire connu que le refuge de toute leur vie. »

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Elle écoute avec attention ce que Mia lui répond. Parfois Reira se dit que Mia devrait donner des conférences, enseigner ou ce genre de choses. Elle a une façon de parler et d’expliquer apaisante et claire, on comprend tout ce qu'elle dit. Peut-être que Reira est aussi trop paumée sur le sujet en question, donc tout ce que Mia pourrait lui dire apparaît comme nouveau et intéressant. Quoi qu’il en soit, les paroles de Mia ne rassurent pas la jeune brune qui se dit que même si les animaux aux lourds passifs sont les plus difficiles, les remarques que fait Mia s’applique dans une moindre mesure à tous les animaux adoptés. En observant la meute s’amuser, tout en ayant la main dans le pelage de Blacky, Reira se demande si sa vie serait compatible avec l’adoption d’un animal. Elle n’est pas éprise du travail, mais elle fait quand même de bonnes journées au café, et puis parfois elle rentre vite pour filer à Wellington se produire dans un bar. S’il le faut, Reira n’hésitera pas à mettre sa passion de la danse un peu de côté pour s’occuper du nouvel arrivant, mais cela sème tout de même le doute dans son esprit. Les yeux plissés, elle continue d’écouter Mia alors que la meute qui s’était rapprochée s’éloigne à nouveau, courant à toute allure après la balle. La panique gagne brièvement le cerveau de Reira lorsque Mia évoque l’adoption de deux animaux en même temps. Elle n’ose pas lancer un regard angoissé à son amie alors elle se contente de réfléchir en hochant lentement de la tête. Elle prend le temps de mener une réflexion interne avant de la formuler à l’oral en tournant le visage vers Mia. « Deux animaux ça fait beaucoup. Autant si je cherchais à adopter un chat, pourquoi pas prendre deux chats, ça demande aussi de l’énergie et du temps mais toujours moins que deux chiens. Mais en même temps, je n’aurais pas envie qu’il s’ennuie non plus lorsque je ne suis pas là même si le temps qu’il s’habitue à son nouvel environnement je pourrais prendre quelques congés. » Elle ne sait pas si cela se sent, mais probablement que oui, le doute concernant l’adoption l’assaille. Elle a réellement envie d’en sauver un, mais cela va aussi avec quelques inconvénients dont l’adaptation de l’animal. Ceci dit, l’achat d’un animal peut s’avérer tout aussi compliqué une fois dans le nouveau foyer.

Pour chasser ses doutes, Reira baisse les yeux sur Blacky qui varie entre attention portée sur ses camarades, et micro-siestes. Il ne bouge pas d’un pouce, alors qu’il pourrait en profiter pour se dégourdir les pattes. Elle se retourne vers Mia pour lui adresser un grand sourire. « Tu fais déjà énormément. Et puis tu sais, parfois il ne suffit pas de grand chose si beaucoup de gens font la même chose. Même si certains ont encore des mentalités arriérées, les choses finiront par changer et nos amis les bêtes finiront par avoir les vies qu’elles méritent. » Les nouvelles paroles de Mia font écho à celles précédentes. Blacky a été abandonné et vit ici avec ses frères et sœurs. Reira ne peut pas dire qu’elle n’est pas intéressée par lui. Elle est plus que conquise par sa petite bouille, et est flattée même émue d’avoir en quelque sorte été choisie par lui. Ce serait horrible de le séparer de sa famille, tout comme ce serait horrible d’en séparer deux des trois autres. Si elle le pouvait, elle les prendrait tous les cinq mais elle ne peut pas… Son cœur est partagé. « Il est adorable. Ils le sont tous. Mais je dois dire que ce sentiment d’être choisie, ce lien qui se crée, c’est… unique. Quel âge a-t-il ? Je suppose que plus il a vécu avec sa famille, plus cela sera difficile pour lui de se retrouver seul ailleurs... » Reira soupire en balançant sa tête en arrière, les yeux fermés. Alors que son esprit semblait s’éclairer sur la question, le voilà reconquis par tout un tas de questions. « Le choix semblait si clair mais tout s’embrouille à nouveau. C’est si difficile de faire le bon choix, car il y aura toujours une partie lésée, des p’tits bouts que l’on doit laisser ou séparer des restes de leur famille et amis. »

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Quand Reira affirma que ça faisait beaucoup pour elle, Mia hocha la tête en signe d’assentiment. « Oui, je comprends ce que tu veux dire. L’implication doit être multipliée par deux. Je ne sais pas si je serais moi-même en mesure de gérer ça, même si je ne demande que ça. Mais… Je ne sais pas si tu as déjà entendu la maman d’un enfant unique dire que le pire, c’est peut-être de n’en avoir qu’un ? Parce qu’il a tendance à s’ennuyer. Parce qu’il faut l’occuper, alors qu’à deux ils peuvent être un peu moins accrochés à ses basques. Bien entendu, je n’ai aucune expérience pour témoigner de la véracité de ces propos, mais il m’est arrivé à plusieurs reprises de les entendre de la bouche d’une maman qui a un seul enfant. Je crois que c’est encore plus vrai pour les animaux, puisqu’on les laisse souvent seuls toute la journée alors à deux, c’est généralement mieux. Mais mes parents te diraient de ne pas écouter tout ce que je raconte à propos des animaux. Je pense qu’une fois que j’aurai mon propre chez-moi, je me retrouverai vite avec une espèce de chenil à domicile. » Elle se pencha pour prendre un bâton et le jeter au loin. Il n’en fallait pas plus pour les faire courir et les amuser. « Excuse-moi si je suis un peu trop enthousiaste quand je parle de nos amis les bêtes. Comme tu l’auras compris, c’est un sujet qui me tient beaucoup à coeur. Mais je n’essaye pas du tout de te faire prendre une décision dont tu n’es pas vraiment convaincue, c’est promis. »

La vétérinaire jeta un coup d’oeil à Blacky, qui semblait être au paradis. Les animaux rendaient tellement au centuple la moindre miette d’amour qu’on leur donnait ; comment ne pas être touchée par ces boules de poils ? « Blacky a six mois. Je vais bientôt le castrer. » Elle s’approcha à son tour pour lui caresser le ventre. Deux personnes en même temps qui s’occupaient de lui, c’était beaucoup. « Comme je te le disais, il n’a pas quasiment pas connu de famille humaine. Mais oui, ça n’a rien d’inhabituel dans des cas comme ceux-ci, il est assez attaché à ses frères et à ses soeurs. L’idéal serait bien évidemment qu’ils restent tous ensemble, mais on ne s’est jamais fait ce genre d’illusions. Personne ou presque n’adopte cinq chiens d’un seul coup. Remarque, c’est le cas de beaucoup de chiens ici, un certain nombre ont été abandonnés par portée. » Mia s’abstint de faire comprendre à quel point ce comportement la révoltait. Elle était certaine qu’elle n’avait pas besoin de le faire, car c’était le cas de tous les volontaires du refuge et c’était presque le lot du quotidien, une réalité difficile à supporter. « C’est sûr que c’est dur de ne pas pouvoir prendre tout le monde. Mais au moins, on fait le bonheur d’un chien et c’est déjà bien ; pour lui ou elle en tout cas, c’est vraiment énorme. On ne peut pas sauver le monde entier. Mais en sauver un, c’est déjà mieux que rien, hein ? »

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Elle saisit plutôt bien la comparaison qui lui fait Mia. Initialement Reira est fille unique, puis son père a décidé de se la jouer agent double en ayant une vie parallèle à celle initiale. Il s’est tellement investi dans sa seconde relation qu’il a fini par avoir un enfant avec une autre femme. Au final, Reira aura passé la moitié de son enfance en tant qu’enfant unique avant qu’elle ne rencontre son demi-frère qui deviendra la prunelle de ses yeux. Même si elle n’avait pas à se plaindre comme enfant unique, la vie devient immédiatement plus joyeuse avec un compagnon de vie. Elle esquisse un sourire en ricanant lorsque Mia fait allusion à sa passion parfois transcendante pour les animaux. « Non mais tu as raison. Même si c’est inévitablement plus de travail, pour l’animal c’est une chance énorme de pouvoir avoir quelqu’un avec qui passer la journée. Et crois-moi que si vraiment je le pouvais, ma maison ressemblerait à l’arche de Noé. » Son sourire s’agrandit aux mots de Mia. « Ne t’en fais pas, je sais que tu es là pour me guider en me donnant les meilleurs conseils possibles, même si je ne pourrais probablement pas m’y tenir pour tous. Ce n’est clairement pas l’envie d’adopter deux p’tites bêtes qui me manque, plutôt les moyens. Ceci rien n’empêche de commencer avec un animal puis de terminer avec d’autres si finalement la situation financière ou l’espace disponible s’améliorent. » Reira se tait quelques instants pour réfléchir à ses différentes possibilités. Deux chiens ce n’est clairement pas possible, mais si elle adopte un animal du refuge, elle ne veut pas qu’il se sente abandonné dès qu’elle ira au travail. Mais rien ne la force à adopter deux animaux de la même race… L’esprit de Reira s’illumine et son visage luit d’un grand sourire. « Tu parlais d’adopter deux chiens en même temps mais est-ce qu’une adoption inter-race, si je peux appeler ça comme ça, ça fonctionne aussi ? Je veux dire un chien avec un chat ça pourrait aussi le faire non ? Je sais que sur le papier ce ne sont pas les meilleurs amis du monde mais… pourquoi pas ? »

Le regard de Reira se pose sur Blacky qui tend le cou pour lui faire face avant de donner son attention à Mia qui vient elle aussi le combler d’amour. « Oh mais c’est encore un tout petit bout ! » Bon il faudrait être aveugle pour croire que Blacky est adulte, mais tout de même, Reira l’aurait imaginé un peu plus vieux que cela. Elle hoche lentement de la tête alors que Mia expose ce que Reira pensait. Évidemment, la petite famille serait bien plus heureuse si elle pouvait vivre ensemble pour toujours mais adopter cinq chiens c’est presque impossible… « Malheureusement oui je m’en doute. Des gens qui ne castrent pas leurs animaux, qui se retrouvent avec des petits non souhaités et qui les abandonnent quand ils ne font pas autre chose… » Elle ne va pas jusqu’au bout des mots, pas besoin de préciser ce que certains font à ces nouveaux nés qui n’ont rien demandé à personne. Elle se retient aussi de le dire parce qu’au fond ça l’insurge que des personnes soient aussi irresponsables au point de ne pas castrer l’animal au risque de se retrouver avec des portées. Certes c’est un coût et alors ? Heureusement Mia repart sur de meilleures ondes, l’idée de l’adoption et du bonheur d’au moins une bête. « Tu as raison. On ne peut malheureusement pas aider tout le monde. Comme tu dis, un c’est toujours mieux que rien. Ça fait un malheureux de moins. Et comme je le disais, parfois en sauver un ce n’est que le début d’une grande aventure de sauvetage ! »

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« Quand mon frère et moi, on ramenait des animaux à la maison, c’était souvent ce que nos parents nous disaient… Arrêtez, c’est pas l’arche de Noé ici ! Aujourd’hui, ça ne me dérangerait pas si j’avais mon propre chez-moi, bien au contraire. » L’acquisition d’une maison était en cours de projet, pas encore celui d’en faire une sorte de refuge, mais Mia était presque certaine que ça irait quasiment de pair. « C’est sûr qu’en plus d’un investissement en temps et en énergie, ça fait beaucoup de frais d’adopter une boule de poils. C’est cher de payer les frais vétérinaires, hein ? » La blondinette adressa un clin d’oeil à son interlocutrice. Après tout, c’était souvent le reproche qui était fait aux professionnels comme elle. Mia s’abstenait toujours de répondre, même si elle ne comptait plus le nombre de fois où, dans des cas d’urgence, elle avait soigné un animal à ses propres frais. Elle ne pouvait se résoudre à en laisser mourir un pour une question d’argent. Sinon, à quoi servirait son travail au sein de l’association ? Il était inutile de jouer les hypocrites en scandant les droits des animaux si, quand elle pouvait faire quelque chose pour en sauver un, elle ne le faisait pas parce que personne n’avait les moyens de la payer. Elle n’était pas non plus une bonne poire, mais il y avait suffisamment de propriétaires d’animaux avec les moyens pour qu’elle ait un train de vie relativement confortable. Mais bien entendu, elle n’allait pas en parler à Reira. Celle-ci était venue pour essayer tant bien que mal de faire un choix, pas pour entendre les difficultés de son métier.

« Ça fonctionne aussi ! Ce n’est pas tout à fait pareil en termes de jeux à deux, puisqu’un chat ne peut pas par définition faire la même chose qu’un chien et inversement… Oublie le papier. Tu en connais sûrement, ou alors tu as dû voir ça en vidéo, qui sont les meilleurs amis du monde. Encore une fois, c’est sûr qu’ils se sentent moins seuls et ça peut les occuper. En fait, c’est une question d’habitude. Au refuge, la plupart des chiens sont habitués aux chats et la plupart des chats tolèrent les chiens. Certains chats recherchent même l’affection d’autres chiens et certains chiens essayent même de jouer avec d’autres chats. Si c’est ce que tu choisis de faire, je te conseille d’en adopter deux qui, aujourd’hui déjà, s’entendent bien. Ce n’est pas très difficile à trouver ici et les habitués parmi les volontaires sauraient tous te diriger là-dessus. » Jusque-là, la vétérinaire avait l’impression que Reira n’avait rencontré aucun autre volontaire qu’elle. Mais on ne savait jamais sur qui elle pouvait tomber, il fallait qu’elle sache qu’elle pouvait aussi avoir confiance en eux. « Le début d’une grande aventure de sauvetage, j’approuve ! De ce que j’entends, tu vas peut-être même faire deux malheureux de moins. Tu veux qu’on aille faire un tour du côté des chats, peut-être ? Tu verrais, la plupart sont vraiment adorables, même si un félin reste un félin, ils ont quand même plus de caractère que les chiens dans leur majorité… »

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Mia & Reira

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Reira esquisse un sourire insondable alors que son esprit divague à la recherche de ses souvenirs avec son frère. La nostalgie passagère de Mia vient réveiller les souvenirs de Reira. Des souvenirs qui jusque-là étaient profondément enfouis. Elle n'a jamais eu l'occasion de ramener des animaux au foyer, ni quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Avoir une mère qui déteste son demi-frère à cause d'un père qui s'est amusé à avoir une vie parallèle, ça n'aide pas vraiment à avoir des souvenirs incroyables à la maison. Les souvenirs de Reira avec son frère se limitent à des sorties extérieures ou à des rencontres clandestines dans ledit foyer. Elle chasse ses pensées de son esprit avant de se re-concentrer sur ce qu'elle vit aujourd'hui. Après tout, cela est du passé. « C'est tellement agréable d'être entouré d'adorables boules de poils, mais les parents ont déjà pas mal de travail avec leurs enfants, alors je peux les comprendre. Mais je suis comme toi, comme je le disais, j'adoreras avoir une maison remplie d'animaux à sauver. » Son fameux ranch rempli d’animaux, elle l’aura un jour. Du moins elle espère. Ce qui la bloque c’est déjà de ne pas avoir le ranch, mais aussi les fameux frais de vétérinaire auxquels fait référence Mia. Reira ne leur reprochait pas vraiment leur prix, même s’il existe évidemment des escrocs qui en profitent. Quoi qu’il en soit, le jour où elle pourra recueillir tout un tas d’animaux, c’est parce que son compte en banque sera plus qu’assuré sur le long terme. Et clairement, elle est bien loin de tout ça. « C’est clair, je préfère faire par rapport à mes moyens en envisageant de futurs frais vétérinaires conséquents, plutôt que d’adopter sans compter et de me retrouver en grande difficulté le jour où ils tomberont malade. D’où le fait que je préfère assurer mes arrières en n’adoptant qu’un. » Enfin qu’un, Reira a quand même évoqué la possibilité d’adopter deux animaux, mais pas deux chiens.

Elle se met d’ailleurs à écouter très attentivement ce que Mia lui dit à propos de l’amitié chien-chat. Elle hoche lentement de la tête à mesure que les explications de Mia s’allongent. Il est vrai que c’est justement parce qu’elle avait déjà vu des chiens et des chats bien s’entendre qu’elle avait évoqué cette possibilité. Il lui était arrivé de faire un tour chez les chats avec un autre bénévole lorsque Mia avait été exceptionnellement absente, elle avait aussi beaucoup aimé passer du temps là-bas, même si elle préférait quand même les chiens. « Je veux bien qu’on aille vers les chats oui. Cela fait un petit moment que je n’ai pas été les voir. Avant il y a tout juste quelques minutes, je n’étais dédiée qu’aux canidés, mais si je peux offrir un petit compagnon à Blacky, même si ce n’est qu’un chat ce sera toujours mieux que rien. » Reira l’a dit. Blacky. Au fond elle est prête à l’adopter, elle reste encore assez stressée et anxieuse à l’idée de l’adopter, et de le priver de sa petite famille. « Enfin si Blacky s’entend avec eux, évidemment, je ne veux pas lui imposer un compagnon qu’il n’aime pas. Car oui tu l’as sûrement compris, je suis plutôt encline à adopter Blacky, même si je ne cache pas que les doutes et les angoisses sont toujours là. » Elle caresse à nouveau Blacky, essayant de le réveiller au passage pour le faire se lever. Elle lui gratouille le cou en s’adressant à lui avec un grand sourire niais. « Je reviens plus tard p’tit bout, va t’amuser avec tes copains un peu. » Elle se relève pour faire face à Mia, prête à découvrir une nouvelle espèce, presque à l’opposé de ce qu’elle vient chercher initialement. « D’ailleurs, est-ce que les félins qui sont ici sont un peu plus dépendants des hommes que ceux qui ont la chance de ne jamais atterrir dans un refuge ? Je veux dire que les chats sont souvent très indépendants, mais les animaux abandonnés sont au contraire souvent très proches de leur nouveau maître, est-ce que les chats initialement indépendants deviennent en quelque sorte… dépendants ? »

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« Oui, j’imagine que… Les enfants humains plus les enfants animaux, ça fait vraiment beaucoup de boulot. » La remarque de Reira avait ému Mia, sans doute plus qu’elle ne le pensait. Par réflexe, la Donovan baissa les yeux vers son ventre, avant de les relever à nouveau. Quand elle était seule, elle pensait quasiment tout le temps à son bébé à naître et elle était mitigée entre l’amour qu’elle ressentait pour lui et la peur face aux défis particuliers qui l’attendaient. Mais en présence d’autres personnes, elle ne voulait pas s’attarder sur ce genre de pensées. Ne voulant pas se laisser distraite, elle attrapa au passage une des boules de poils qui était suffisamment légère pour être portée. Une séances de câlins était toujours la bienvenue, pour l’une comme pour l’autre. Elle reposa ensuite la petite chienne qui courut rejoindre ses compagnons, tandis que Mia se tournait à nouveau vers son interlocutrice. « Tu es quelqu’un de responsable, ça fait plaisir à voir. Je te confierais un ou plusieurs de nos précieux amis à quatre pattes sans hésiter. Suis-moi, on va aller voir nos chers félins. Et ne dis pas trop fort qu’un chat c’est toujours mieux que rien, ils pourraient t’entendre et nous faire la peau » ajouta-t-elle en riant. Elle avait très bien compris ce que Reira voulait dire, elle faisait seulement référence, une fois encore, à la personnalité plus « forte » des chats. Sans plus tarder, la vétérinaire conduisit la brune vers l’abri des chats. Celui-ci était plutôt grand et, comme il fallait s’y attendre, la plupart d’entre eux paressaient à l’intérieur. C’était comme souvent l’heure de la sieste pour eux.

« Comme tu peux le voir, il y en a de toutes les couleurs et de tous les âges. » Mia caressa l’une d’entre elles, mais elle semblait plus la déranger qu’autre chose. Amusée, elle laissa retomber sa main. « J’avais cru comprendre qu’il avait fait fondre de ton coeur… C’est vraiment un amour, hein ? Et puis tu sais, les angoisses sont plutôt bon signe, de mon point de vue en tout cas. Ça montre que tu veux vraiment bien faire. » La blonde avait vraiment bon espoir pour Blacky, du coup. Aucun de ces animaux ne méritait de finir sa vie dans un refuge. Tous méritaient une « vraie famille » et chaque adoption représentait une joie immense pour tous les volontaires du refuge. « Blacky a un caractère plutôt facile. Je dirais qu’il s’entend avec tout le monde. Ce sera plutôt du côté de l’éventuel félin qu’il faudra vérifier que le courant passe bien. N’est-ce pas, Rocket ? » Le chat, un peu plus gros que ses congénères, lui répondit par un long bâillement. « Ça dépend vraiment des animaux, je dirais. J’ai connu des chats de la rue qui, au contraire, étaient plus indépendants que ceux qui avaient toujours vécu dans la chaleur d’un foyer. Pour la simple raison que c’était tout ce qu’ils avaient toujours connus, alors ils avaient eu un peu de mal à s’habituer. En revanche, ils étaient encore plus attachés à leur maison. Mais c’est sûr qu’un chat, c’est globalement un peu moins de responsabilités, notamment parce que tu n’as pas besoin d’aller le promener. »

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Mia & Reira

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Reira remarque le changement de direction du regard de la blonde. Ses sourcils se froncent légèrement avant de se détendre aussitôt. Ce regard peut être à la fois lourd de sens tout comme insignifiant et juste le fruit de la coïncidence. Quand bien même il y a un sens derrière, Reira se retient de le relever car si Mia veut lui parler de quelque chose, elle estime qu’elle le fera d’elle-même. Elle n’est pas du genre à forcer les gens à dire les choses. Il faut dire qu’elle a vécu les questions à la curiosité déplacée. Pourquoi t’as des broches ? Pourquoi tu ne peux plus marcher ? Oh c’est quoi ces drôles de cicatrices sur ton corps ? Reira avait eu le droit à un ballet de question après son accident, et un nouveau ballet après sa longue phase dépressive où elle avait usé de la violence physique pour faire taire la souffrance psychique. Donc elle sait ce que c’est de ne pas pouvoir parler de quelque chose, elle sait aussi à quel point c’est désagréable lorsque quelqu’un essaye de tirer des vers du nez même si cela part d’une bonne intention. Et puis après tout, Mia et Reira se connaissent mais sans plus, leur relation se limite surtout au refuge. Elle observe donc Mia se saisir d’une boule de poils qui passe par là pour la serrer avec amour dans ses bras. Cela tire un grand sourire à la brune et lui met même du baume au cœur de voir Mia heureuse. Reira ne connaît pas grand chose du passé de Mia, mais son petit doigt lui dit qu’elle est loin d’avoir un passé facile et qu’il y a une plaie ouverte quelque part au fond. Raison de plus pour laisser Mia s’ouvrir lorsque l’envie lui dira. Son sourire s’agrandit lorsque la blonde la complimente sur sa responsabilité. « Je suis flattée d’être digne à tes yeux de m’occuper d’une des petites bêtes du refuge. Je t'assure que si je repars avec une ou deux bêtes, je ferais tout mon possible pour les rendre les plus heureuses possible. » Les cordes vocales de Reira vibrent sous le coup d’un éclat de rire après la remarque de Mia sur les chats. « C’est vrai, j’ai oublié qu’ils étaient un peu le fruit du démon. Mais je devrais dire ça moins fort au risque de me faire crever les yeux ! » Les chats ont cette réputation d’être parfois de vrais diables, mais elle sait aussi que certaines sont adorables quand d’autres se comportent comme des chiens miniatures. Elle suit la bénévole jusqu’à l’abri des chats où la plupart des félins dorment. Forcément, lorsqu’ils ne sont pas démoniaques, ils se reposent.

Elle observe les quelques félins qui lèvent la tête pour regarder qui vient les embêter pendant l’heure de la sieste. Contrairement aux chiens qui accourent, les chats ont la manie de regarde les intrus comme des gêneurs. Même s’ils sont bien différents des chiens, Reira apprécie aussi les félins, ils sont gracieux avec une certaine prestance. A choisir, elle préférerait sûrement se réincarner en un félin. « Clairement, il m’a eu. Il a usé d’une bonne technique pour me mettre le grappin dessus, ce filou. Tu as raison, c’est quand même un peu bon signe. » Elle a raison Mia, l’angoisse peut être positive et ça montre en effet que l’envie de bien faire est présente. Peut-être que Reira sera en effet capable d’assurer comme une pro. Elle écoute attentivement la vétérinaire parler de Blacky avant de répondre à sa question sur l’indépendance des chats. Elle hoche lentement la tête pour approuver ses propos et montrer qu’elle est pleinement concentrée sur la question. Elle jette d’ailleurs un regard au chat qui se prénomme Rocket. « Je vois, donc de façon générale ils gardent quand même leur indépendance même si ça ne les empêche pas d’être attaché au foyer. Un peu moins de responsabilité c'est ce qu'il me faut. Pouvoir offrir un compagnon à Blacky sans devoir gérer deux chiens. » Son regard se promène sur tous les chats, en caressant quelques-uns au passage, prenant soin de ne pas trop embêter ceux qui dorment. Elle sait qu’il ne faut jamais embêter un animal qui dort, chat ou chien, parfois ça les surprend et il réagisse en attaquant par réflexe. Elle se promène un peu dans l’abri avant de revenir vers Mia et Rocket. « Du coup Rocket il apprécie les chiens ou c’est plutôt l’inverse ? Et les autres chats, il y en a qui s’entendent mieux que d’autres ? » L’idée d’adopter un chat gagne peu à peu son esprit sans la convaincre de suite. Comme elle le voit, les chats sont un peu moins démonstratifs d’attention et aucun ne vient, à l’image de Blacky, se lover contre elle. Alors c’est elle qui apporte l’amour aux chats, ses doigts viennent glisser dans la fourrure épaisse d’un chat endormi. Elle ignore son espèce, il a tout d’un chat de gouttière classique avec de longs poils. Il regarde Reira avec de grands yeux curieux en baillant à son tour. « Je crois que l’on est venu les déranger pendant leur sieste. J'aurais presque envie de dormir avec eux, pas toi ? »

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 « Et tu peux te sentir flattée ! Certains croient qu’on fait tout pour caser les animaux du refuge et, en un sens, ils n’ont pas tort. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, on est assez regardants quant aux nouveaux propriétaires. Je dirais pas qu’on est exigeants, on ne peut pas vraiment se le permettre, mais on n’accepte pas toutes les demandes d’adoptions. Il y a des conditions requises et ça surprend parfois, comme une clôture s’il y a un jardin par exemple. Il y a aussi des frais d’adoption, mais ils ne sont pas très élevés et en tout cas, ça coûte beaucoup moins cher que si c’était l’adoptant lui-même qui avait payé les vaccins, les vermifuges et la stérilisation par exemple. Crois-moi, je parle par expérience. Donc oui, si je te fais confiance, c’est que tu en es digne ! » Elle adressa un clin d’oeil à Reira. Elle l’aimait bien. Ce n’était pas la première fois qu’elle passait au refuge pour poser des questions et s’intéresser aux animaux présents. Mais ça ne dérangeait pas Mia, au contraire. Cet intérêt prolongé était le signe d’une envie et d’une sincérité réelles. « Je suis absolument certaine que tu ne le regretteras jamais si tu adoptes Blacky. Oh, c’est vrai qu’il est à un âge où on fait un peu des bêtises. Il va peut-être déchirer une de tes chaussures, déranger un peu ton appartement ou ta maison et aboyer si le téléphone sonne. Mais ces désagréments sont tellement mineurs comparés à la joie qu’ils peuvent nous apporter. »

Jusque-là, elle avait seulement manifesté cet intérêt pour les chiens. C’était la première fois qu’elle posait des questions sur les chats et que la vétérinaire l’emmenait pour rendre visite à quelques-uns d’entre eux. « Tu as tout compris et ça apporte des avantages. C’est vrai qu’en général, la relation est un peu moins forte qu’avec le meilleur ami de l’homme. Mais j’ai connu des chats super câlins et très attachés à leur humain. Le cliché n’a pas toujours la vie dure. » Elle la regarda se promener un peu dans l’abri, au milieu des chats en plein milieu de leur sieste. « Mais je te comprends tout à fait. Même si ce n’est pas tout à fait pareil, je suis sûre que Blacky serait ravi d’avoir un chat à la maison. Si tu les adoptes en même temps, ils seront habitués à la présence l’un de l’autre chez toi. Si tu diffères un peu les deux adoptions, ça peut leur prendre un peu plus de temps pour s’y faire, mais ce n’est pas non plus bien difficile. » Garfield, un gros matou orangé, leva la tête d’un air vaguement intéressé. « Rocket se love carrément contre les chiens à la recherche de câlins. Je dirais qu’il y a trois catégories : les chats qui aiment les chiens, les chats qui les tolèrent dans l’indifférence et les chats qui ne peuvent pas les voir. Il n’y en a pas vraiment comme les derniers au refuge. Et on le sait parce qu’on est obligés d’y être attentif. Dans le doute, tu fais un test avec Blacky et tu le sauras en moins de quelques secondes. Je te montre vite fait. Garfield aime les chiens, Berlioz aussi… » Elle fit le tour de l’abri en montrant tous les chats qui étaient tendres avec les canins.

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Mia & Reira

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Reira opine du chef en écoutant Mia parler des adoptions. Elle se doute que n’importe qui ne peut pas venir adopter. Du moins, tout le monde le peut mais les bénévoles restent méfiants. Cela relève du bon sens de s’assurer que la personne qui adopte l’animal ne viendra pas le ramener un mois après, ou pire l’abandonner. Heureusement que Reira n’est pas bénévole, elle serait sûrement bien trop sévère et méfiante à cet égard. La preuve en est, qu’elle a déjà du mal à se faire confiance à elle-même, alors faire confiance aux autres relèvent parfois d’une mission impossible. Ceci dit, les mots de Mia lui font énormément de bien. Être digne d’adopter Blacky ou un tout autre animal, aux yeux de la blonde, est quelque chose de très rassurant pour Reira. Ça l’encourage même à poursuivre dans la voie dans laquelle elle est désormais engagée. « Je trouve que les conditions ne sont pas réellement surprenantes dès lors que la personne s’intéresse déjà au bien-être de l’animal. Du moins, ça peut juste surprendre dans le sens « oh mince chérie, pourquoi on n’a pas pensé à acheter une clôture avant d’adopter », plutôt que « une clôture ? pourquoi faire ? ». » Elle n’est probablement pas claire sur ses pensées, ça lui arrive souvent de ne pas être très claire. Ce qui se passe dans son crâne est parfois compréhensible que d’elle-même, et encore. Mais c’est ce que les mots de Mia lui ont inspiré. Pour elle, ce genre de conditions relèvent du bon sens et ne devraient surprendre personne, hormis par surprise après une négligence. Reira rit doucement lorsque la blonde évoque les possibles bêtises de Blacky. Elle n’est pas toujours très patiente, cependant elle s’est bien améliorée surtout au café. Travailler avec des clients, ça forge la patience et le self control. « Oh ne t’en fais pas pour ça, comme tu dis, je suis certaine que ces petits désagréments s’en iront bien vite grâce aux merveilleux moments de bonheur. En tout cas, mon jardin est bien entouré par des murs. Le jardin n’est pas très grand, mais ça suffira pour qu’il prenne l’air et qu’il puisse courir un peu, sachant qu’évidemment il aurait le droit à de longues promenades. »

Elle se demande si elle a bien faire de s’aventurer vers les chats. Le contact ne semble pas passer aussi facilement qu’avec les chiens. Aucun Blacky version félin à l’horizon. Les chats restent dans leur coin sans venir la voir. Peut-être qu’aucun chat d’ici n’est fait pour elle. Cette indépendance des chats bien qu’elle soit en un certain sens pratique, cela la dérange aussi un peu. Puis, elle se dit qu’elle le fait surtout pour Blacky, pour ne pas qu’il s’ennuie lorsqu’elle devra s’absenter pour le travail. Tant pis si le chat ne la comble pas de mamours, ça ne l’empêchera pas de quand même lui en donner en retour. A nouveau Mia a des paroles réconfortantes et rassurantes qui confortent Reira dans son choix. Le feeling passera peut-être plus lentement avec l’un de ses chats, mais il finira par passer. « Tu as anticipé ma question, j’allais te parler de l’acclimatation l’un à l’autre suivant la façon dont j’adopte. En effet, il me semblait bien plus logique de les prendre ensemble pour qu’ils s’habituent de suite. » Le regard de la brune suit le doigt de Mia qui lui indique tous les chats qui s’entendent bien avec les chiens. Des roux, des blancs, des noirs, des tigrés, des tricolores. Là encore elle ne sait pas se décider. Les chats lèvent la tête, ou presque bougent juste une oreille lorsqu’ils entendent leur nom. Mais aucun ne vient directement voir Reira. Berlioz semble la regarder d’un air intrigué alors que Garfield observe la bénévole. « Tu sais que je me retrouve dans la même problématique qu’avec les chiens ? J’crois que je suis une de ces personnes incapables de faire un choix… Tu penses que Blacky pourrait faire le choix à ma place ? Ou au moins m’aiguiller. Comme tu parlais de tester, je me dis que peut-être qu’en mettant Blacky avec quelques-uns des chats que tu viens de nommer, ça pourrait donner quelque chose. Je ferais aussi le test avec le chat. Je veux avant tout faire plaisir à Blacky mais si le chat me déteste, je suppose que l’on ne va pas aller très loin… » C’est la seule façon pour Reira de se décider : que Blacky fasse le choix en grande partie. Après tout, c’est surtout lui qui va se coltiner le chat, alors autant qu’il se décide en priorité, Reira s’adaptera sans soucis.

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