une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| in my place (timo) | |
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Invité Invité
| Sujet: in my place (timo) (#) Mar 25 Fév - 22:20 | |
| Romi avait longuement hésité, encore perturbée sans doute par les précédentes entrevues qu’elle avait eu avec Timo. Déstabilisée, touchée plus qu’il ne le faudrait, habitée par une colère qu’elle ne maîtrisait pas, elle avait néanmoins réfléchi. Encore et encore, jusqu’à comprendre qu’elle ne changerait pas d’avis. Si elle devait renoncer, elle ne le ferait qu’à sa demande. L’inviter à dîner avait également demandé un temps de réflexion. L’inclure dans sa vie, lui proposer ce rendez-vous qu’elle espérait plus amical, tout cela lui semblait presque irréaliste. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il accepte sa proposition, sortie d’on ne sait où. Elle n’avait rien trouvé de mieux pour briser la glace et se faire accepter. Ou en tout cas, pour repartir sur des bases plus saines. Ils n’avaient pas eu la chance de parler correctement, dans de bonnes circonstances. Trop de nervosité, trop d’animosité. Il fallait que cela cesse.
Romi avait encore trop de questions et pourtant, elle sentait qu’elle devait le faire. Avoir ce bébé, permettre à Timo de devenir père comme il le souhaitait. Il avait sûrement des tas de raisons pour passer par ce biais, des raisons que Romi ignorait encore. Elle savait combien la situation serait difficile pour elle. Il lui faudrait renoncer à beaucoup de choses pour permettre à un quasi inconnu d’avoir un enfant. L’argent était l’une des motivations, elle en avait besoin. Véritablement. Pour éviter les factures impayées. Pour pouvoir se permettre de vivre correctement. Et surtout pour ne pas abandonner ce métier passionnant qu’elle avait choisi. Vivre de son talent, de sa passion, c’était réellement ce qu’elle attendait de l’avenir. Faire vivre Millie à travers des histoires folle, la voir évoluer et devenir une héroïne appréciée, elle ne rêvait rien de mieux. Si pour cela, elle devait mettre à contribution son corps, peut-être que le jeu en valait la chandelle. Peut-être qu’elle pouvait sacrifier quelques mois de sa vie.
Elle avait préparé le repas une partie de la journée. De l’italien, parce qu’elle maîtrisait bien mieux que tout le reste. Des lasagnes et de la panna cotta. Rien de compliqué, mais Romi aimait faire les choses biens. Elle avait listé les ingrédients, listé les étapes, listé les différents temps de préparation. Elle avait même fait une liste de questions à poser, qu’elle oublierait certainement d’ouvrir au moment venu. Elle s’y était préparée, comme une écolière. Trop perfectionniste, peut-être pour que tout paraisse naturel. Son appartement rangé, la table mise, elle avait eu le temps de se préparer tout en simplicité. Elle s’était occupée chaque seconde pour ne pas penser, pour ne pas stresser plus qu’il ne le faudrait. Pour ne pas laisser son esprit vagabonder trop loin. Elle ne pouvait s’empêcher de bouger, de vérifier sans arrêt que tout était en ordre. C’était jusqu’à entendre la sonnette de la porte d’entrée. Il était là. Romi avait pris une grande inspiration, comme pour se donner du courage. « J’arrive ! » Un instant plus tard, elle ouvrait la porte. C’était bien lui. « Salut ! Entre. » Un sourire sur les lèvres et malgré elle, une pression invisible sur ses épaules. « Bienvenue chez moi. »
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Mer 26 Fév - 10:24 | |
| Timo était plutôt d’un naturel optimiste. Il tentait toujours de s’accrocher aux aspects positifs d’une situation. La loi de l’attraction, comme il entendait souvent. Néanmoins, la première rencontre avec Romi et le caractère de leur discussion l’avait découragé à croire en une fin heureuse. Plus les heures passaient et plus il désespérait de recevoir un message de sa part. Pourtant, il avait fini par le recevoir et la tournure faisait qu’il lui redonnait un peu de baume au cœur. Elle n’avait pas changé d’avis et l’invitait à dîner. Non pas dans un restaurant de la ville, mais chez elle. Ils ne se contenteraient pas d’aplanir les choses dans un lieu neutre, non, elle lui offrait la possibilité de la connaître un peu plus. Après réflexion, et quand bien même il avait accepté avant même de mesurer la teneur des choses, Timo réalisa que tout cela ne faisait pas partie de la procédure. Cependant, il était trop tard pour faire marche arrière et pire encore, il n’en n’avait pas envie.
Il était arrivé avec au moins dix minutes d’avance devant l’appartement. Sur le siège passager se trouvaient ses présents qui, bien qu’objets, lui donnaient l’impression d’être jugé. Il n’allait quand même pas arriver avant l’heure prévu comme s’il s’agissait d’un rendez-vous professionnel et qu’il voulait faire bonne impression. Les minutes devinrent des heures et il s’imagina le déroulé de la soirée. Tout ce qu’il espérait, c’est qu’elle ne virerait pas au cauchemar. Ce dîner était une deuxième chance, mais il avait aussi des allures de dernière. Il fallait qu’ils se calent sur la même fréquence. Il descendit quelques minutes avant l’heure fatidique et monta les escaliers jusqu’à arriver devant la porte du n°21. Il prit une grande respiration et appuya sur le bouton de la sonnette. Derrière l’épaisse couche de bois qui lui faisait face, il entendit une voix familière lui répondre. C’était maintenant que tout commençait vraiment, pensa-t-il avant de voir le visage de Romi apparaître devant ses yeux. Il la salua à son tour et se plia à son invitation. Il fit un pas en avant et rentra dans son intimité. De taille moyenne, décorée chaleureusement et rangée à la perfection. Il ignorait si elle avait loué l’appartement témoin d’un magazine de décoration ou si elle avait passé la journée à le ranger, mais il penchait plutôt pour la seconde proposition. Elle avait même mis la table, deux assiettes posées l’une en face de l’autre, attendant d’être remplies. Une fois le tour du propriétaire fait, Timo tenta de trouver les mots « C’est vraiment mignon chez toi. Tu as de bons goûts. » dit-il. Elle les lèguerait peut-être à son enfant. Enfin, leur enfant. Il se souvint subitement qu’il était venu chargé et que garder trop longtemps ce qu’il avait amené dans les mains laisserait croire qu’il ne voulait pas partager. « Je t’ai apporté la bouteille de vin dont tu m’avais parlée. Comme je ne connais pas tes préférences, j’ai opté pour un petit vin de Californie. » commença-t-il. Ça, c’était pour ce qu’ils avaient convenu ensemble. « Et je ne savais pas non plus quelles fleurs étaient tes préférées, donc j’ai opté pour le chocolat parce que tout le monde aime le chocolat donc j’espère que c’est aussi ton cas… » dit-il en relevant le bouquet de fleurs en chocolat qu’il avait trouvé chez un chocolatier que sa meilleure amie lui avait recommandé. Il y avait de grandes chances pour qu’elle le prenne pour un hurluberlu avec ça.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Sam 29 Fév - 13:49 | |
| Elle n’était pas certaine d’avoir choisi la bonne solution. Tout aussi certaine qu’elle avait franchi les limites de ce qu’elle était censée réellement faire dans ce genre de situation. Aucune future mère porteuse n’aurait eu l’imagination d’aller jusqu’ici, mais leur situation était sans doute plus inédite qu’elle n’osait le croire. Trop maladroite, trop singulière. Romi en avait lu des histoires, des récits pleins d’émotion sur ce que cela représentait, sur ce que devenir mère sans réellement pouvoir prétendre à ce titre avait comme signification. Il n’était jamais question de colère comme elle en avait ressenti, ni même de jugement. C’était probablement ce qui l’avait gêné, se sentir juger. Sentir qu’elle n’était pas celle qui correspondait à sa demande. Il lui avait fallu du recul pour bien comprendre, bien entendre ce qu’il avait dit. Pour se mettre à sa place, rien qu’un instant, et accepter qu’il avait peut-être raison d’être méfiant.
Romi n’aurait jamais songé à cela sans y être confrontée. Elle ne s’attendait pas à tomber sur une célébrité, d’une certaine façon. Pas tellement habituée à une aussi grande notoriété, pas encore confrontée à cette environnement. Romi aurait aimé, aurait voulu pouvoir se dire qu’elle aussi est adulée quelque part. Elle aurait apprécié être reconnue pour son travail, pour cette univers qu’elle avait créé. Un jour peut-être, un jour sûrement. Avec du recul, elle aurait pu avoir cette réaction, ce manque de confiance, cette crainte pour cet enfant à venir. Elle savait néanmoins que jamais elle ne pourrait envisager de nuire à ce bébé, ni même à son père. Pour des raisons logiques, pour des questions d’éducation certainement. Pour s’éviter un danger inutile et pour préserver cet événement. Elle avait réussi à passer outre les préjugés, à avoir suffisamment de compréhension. Elle n’avait pas même réussi à changer d’avis. Romi avait le sentiment d’avoir fait le bon choix en prenant cette décision.
Elle avait voulu faire les choses bien, comme toujours. Elle avait exagéré, sans aucun doute. Trop nerveuse, trop stressée. Romi savait qu’il y avait un enjeu à cette soirée. L’acceptation mutuelle de chacun pour une aventure plus longue qu’il n’y paraît. Les neufs prochains mois, il devrait les passer ensemble, unis et sur la même longueur d’onde. Ce dîner, si elle n’était toujours pas sûr que ce soit une bonne idée, il avait ce but. Créer un lien qui leur permettrait d’envisager avec plus de sérénité la suite des événements. Lorsqu’il avait franchi le pas de sa porte, Romi n’avait pu s’empêcher de ressentir une pression forte sur ses épaules. Comme si c’était sa dernière chance de le convaincre. Romi restait observatrice de son arrivée, cherchant aussi à dissimuler la gêne qui s’était insinuée en elle contre sa volonté. « C’est gentil. J’ai un peu d’expérience dans le domaine, ça doit aider. » Des restes de l'architecture, de l'aménagement de l'espace. Et elle aimait ça. Décorer, faire attention au détail. Elle avait exagéré le rangement, aujourd’hui, trop stressée pour rester inactive. Elle en avait trop fait, peut-être. « Californie, c’est parfait. » En réalité, elle n’y connaissait pas grand chose. Rien, en fait. Romi s’était toujours contentée d’être conseillée et d’apprécier - ou non - ce qu’elle avait dans son verre. Elle lui faisait confiance, certaine qu’il avait fait un choix convenable. « Oh. Il fallait pas. Merci beaucoup. Le chocolat, c’est parfait. » Ses joues s’étaient empourprées. Elle ne s’attendait pas à recevoir un cadeau. Ce bouquet de fleur en chocolat était beau, d’ailleurs. Le meilleur qu’on lui ait offert. Elle l’avait déposé avec précaution, incapable de savoir si elle allait le manger ou si elle devait le laisser intact pour l’admirer. « Je suis un peu nerveuse, j’avoue … mais je suis contente que tu aies accepté de venir. Au moins, on peut repartir de zéro, ou presque. » Elle osa un sourire. « On … on pourrait ouvrir cette bouteille, peut-être. Pour commencer. »
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Dim 1 Mar - 11:50 | |
| Timo était difficile à apprivoiser. Depuis toujours. Il était sauvage, incapable de croire en la bonne foi des gens, si ce n’est en celle de ses amis. Pourtant, l’aventure qu’il avait choisie de vivre reposait sur le fait de se laisser aller. Il devait le faire. Il devait aller de l’avant et laisser derrière lui toutes les épreuves qu’il avait vécues. Il devait être un meilleur père que l’avait été le sien et cela commençait par la façon dont il allait traiter la mère de son enfant. C’était bien de ça dont il était question. Il n’arrivait pas à considérer la jeune femme comme juste un biais. Peut-être que finalement, c’était lui qui était susceptible de faire marche arrière. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser et s’il était venu, c’était aussi pour se rassurer qu’il faisait le bon choix. Une soirée pleine d’enjeux donc.
« De l’expérience dans le domaine ? » dit-il avant de marquer une pause « C’est fou parce que si tu regardes vraiment mes vidéos, tu connais toutes les choses basiques en ce qui me concerne, et je ne connais rien de toi… ». Un peu effrayant d’ailleurs. Elle avait clairement l’avantage dans cette situation. Il fallait qu’il rattrape son retard. Il avait bien remarqué que son cadeau, bien qu’un peu original, l’avait touchée. Visiblement, il avait fait mouche en restant qui il était. Un peu nerveux, il sentait que la tension était dans les deux camps. De ce qu’il se souvenait, même son dernier rendez-vous amoureux avait été moins angoissant. Timo était heureusement capable de gérer la pression. Il savait faire avec et elle le poussait parfois à se dépasser. Comme ce soir où, suite à la suggestion de la brune, il s’était saisi des verres à vin qui trônaient sur la table et avait fait en sorte de servir avec une pointe de classe qu’il ne se soupçonnait pas. « Alors, à quoi on trinque ? » demanda-t-il en tendant un verre devant lui. Il avait bien une idée : à eux. A cette folle expérience qui allait les lier pour toujours. Il aurait bien ajouté qu’il fallait qu’elle profite de ce verre parce que bientôt, elle devrait s’en passer, mais il était un peu trop intimidé pour faire ce genre de commentaires. Ils n’étaient plus dans ce bar où la connexion avait l’extérieur était toujours assez forte pour les maintenir dans un flot de réalité. Ils étaient chez elle et plus rien ne semblait exister. Plus rien si ce n’était la chaleur de ses sourires et l’éclat de son regard dans lequel il ne pouvait s’empêcher de plonger ses yeux bleus, comme troublé par ce moment qu’ils vivaient. Le temps où ils s’envoyaient des piques lui semblait si lointain.
Au fond de la pièce, Timo remarqua la présence d’une cage et distingua une silhouette poilue qui semblait s’être mis à l’abri comme pour échapper à la scène. Il s’approcha lentement et s’accroupît tout en essayant de sympathiser avec l’animal. Elle devait déjà savoir qu’il nourrissait une passion pour les animaux. « Comment elle s’appelle, cette petite boule de poils ? » dit-il avec une voix légèrement enfantine. Il la prenait malgré lui quand il parlait d’animaux et elle était encore plus intense quand il parlait à ses deux meilleurs amis à quatre pattes. « Avec ça, j’suis pratiquement sûr que notre enfant aimera les animaux… » déclara-t-il avec un sourire sincère sur les lèvres. Malgré lui, tout ce qu’il apprenait le confortait dans la décision que le destin avait mis la bonne personne sur son chemin.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Mar 3 Mar - 11:17 | |
| Il y avait comme un mystère qui planait au-dessus de lui, quelque chose qu’elle ne parvenait pas à nommer, à décrire. Cette impression de le connaître plus qui ne le faudrait en était bien une. Il semblait différent. Peut-être parce qu’elle pouvait le voir, le toucher. Il n’était plus l’image que pouvait lui renvoyer son écran, inaccessible et illusion. Il n’avait pas le même comportement, plus retenu, plus calme aussi. Plus réel, surtout. Romi ne savait pas comment se comporter, comment parler sans en dire trop. Sans commettre une erreur. Déterminée, plus que jamais, à lui venir en aide, elle refusait de se voir dire non, incapable de savoir pourquoi elle voulait s’acharner ainsi. Nerveuse aussi, à l’idée de lui faire découvrir son monde. Romi n’avait rien d’extraordinaire, rien de magique. A ses yeux, c’était la banalité qui se reflétait de son quotidien. Même ses talents de dessinatrice, de créatrice et son imagination ne suffisaient pas. Elle craignait de ne pas lui plaire, de ne pas avoir ce qu’il faut pour créer cette famille si singulière. Le noeud dans son estomac ne voulait pas se défaire, tout ceci semblait trop important à présent.
Elle n’avait pu s’empêcher de jeter un coup d’oeil rapide à son intérieur, pour vérifier qu’elle n’avait commis d’impairs. Elle était fière, pourtant. Fière du temps qu’elle avait passé à chercher, à chiner, à faire attention aux moindres détails. Des tons clairs, du bois, des notes de couleurs apportées avec parcimonie. Elle y avait passé du temps, à rendre cet endroit comme elle l’imaginait. « J’étais architecte avant de me reconvertir. » C’était il y a déjà plusieurs années, souvenir nostalgique du temps où elle savait de quoi serait fait demain, où l’avenir ne l’effrayait pas autant. Elle ne pouvait pas dire que ça lui manquait réellement pourtant. « Eh bien, c’est l’occasion d’en découvrir un peu, en tout cas. Pour qu’on soit plus ou moins à égalité. Je suis disposée à répondre à tes questions, au cas où tu en aurais. » Elle s’y était préparée. Timo pouvait l’interroger, la découvrir. Il était en droit d’avoir des questions à son sujet. Parfaite inconnue qu’elle était. Et si elle en connaissait un peu à son sujet, il était vrai que pour lui, ce n’était pas le cas. Elle avait surgi dans sa vie, venue de nul part. Elle avait observé ses gestes, sans pouvoir se détacher de lui. Il avait quelque chose, c’était indéniable. Et ce n’était pas sa façon de servir le vin qui dirait le contraire. Romi en était presque impressionnée. Elle avait récupéré le verre tendu. « A l’avenir ? A nous ? Ou même à ce projet ? On peut trinquer à tout ce que l’on veut, en fait. » Dans un coin de son esprit, elle se mit à réfléchir. A penser à cet avenir qui se préparait sous ses yeux. L’espace d’un instant, sans même être certaine que tout irait bien, elle avait hâte. Hâte de commencer cette aventure, de partager cette expérience inédite. Impatiente, presque.
Elle l’avait regardé s’éloigner, s’approcher de la cage de son lapin. Un sourire immédiat s’était logé sur ses lèvres, incapable à effacer alors qu’il usait de cette voix particulièrement adorable. Celle qu’un amoureux des animaux ne pouvait s’empêcher de prendre en présence d’une boule de poils. Elle avait retenu que Timo les aimait. C’était peut-être là un de leur plus gros point commun. « Cette boule de poils s’appelle Harry. J’ai deux chats aussi, Cookie et Hercule. Ils doivent se cacher quelque part. » Pas tellement habitués à la venue d’un inconnu sur leur territoire. Romi s’était approchée, pour mieux observer la scène, toujours souriante. « C’est une certitude. » S’il ne les aimait pas, elle ne pourrait pas le croire. A ses yeux, c’était tout bonnement impossible. « A ce propos … j’ai lu beaucoup de choses. Et je ne suis pas certaine de savoir comment aborder le sujet. » Elle prit une longue inspiration. C’était peut-être trop tôt pour en parler, Romi avait néanmoins besoin de savoir. « Généralement, les femmes disparaissent après. Elles n’ont pas de lien avec l’enfant. Est-ce que c’est ce que tu souhaites ? » Elle voulait être préparée, à l’avance. Pouvoir accepter complètement la suite des événements et s’éviter une souffrance trop grande. Elle ne changerait pas d’avis, peu importait sa réponse.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Mer 4 Mar - 22:12 | |
| Devant la caméra, Timo était le même. A l’exception près que la magie du montage lui permettait de couper ses hésitations pour donner plus de place à son énergie. Ses vidéos étaient plus rythmées qu’il ne l’était vraiment. Il n’était pas une pile électrique ayant besoin de bouger pour exister. Le blond était un garçon posé, rêveur, idéaliste parfois, mais il prenait garde à ne jamais étouffer les autres avec ce qu’il considérait être la bonne voie. Timo était une oreille attentive et un bon conseiller. La qualité qu’on lui reconnaissait, en bon capricorne qu’il était, c’était la sagesse. Il avait bien sa part de folie et ses zones d’ombre, mais il savait les camoufler.
Il n’était pas étonné d’apprendre qu’elle avait été dans l’aménagement. Quelque part, cela leur faisait un point commun. Timo aussi était un architecte, mais il se limitait à Minecraft ou aux Sims. Si elle le suivait, même sans être assidue, elle devait le savoir. « Tu étais ? Ca veut dire que tu n’es plus. Qu’est-ce que tu fais maintenant ? » Non pas qu’il souhaitait qu’elle déroule son CV et parle de ses motivations, mais il était curieux de savoir dans quelle branche elle avait atterri. De son côté, Timo avait ralenti le rythme des vidéos et avait accepté de donner des cours à l’université de Wellington. Il ne pouvait se prétendre maître de conférences, mais le costume qu’il endossait tous les mardis lui plaisait. Créer du contenu et parler de sa vie lui convenait, mais il sentait que l’inspiration se faisait plus poussive ces derniers temps. Il n’allait pas dérouler sa liste de questions comme s’ils étaient pressés par le temps. Il prendrait le temps de la découvrir et d’apprécier chaque information qu’elle laisserait à sa portée. Elle était la mère de son futur enfant. Elle méritait bien ça.
Timo fut légèrement déçu de ne pas voir les chats dans la pièce. Ils devaient sûrement avoir bien d’autres choses à faire que de regarder leur maîtresse se rabibocher avec un inconnu. « Harry, hum, il y a un lien avec Harry Potter ou le Prince Harry… ? » demanda-t-il avec un sourire sur les lèvres. Il avait un côté nerd qu’il ne pouvait nier alors à quoi bon se priver de le mettre en avant. Presque immédiatement, la discussion perdit de sa légèreté. Il n’avait pas réfléchi à ce fameux lien mère-enfant. Tout ce qu’il avait envisagé, c’est la façon dont il s’occuperait de cet enfant et la dose d’amour qu’il serait à-même de lui donner. Il s’imaginait sûrement que ce serait plus facile. Le temps de tirer au clair ses idées, il prit une autre gorgée de vin pour tenter de trouver la bonne réponse, celle qui serait à la fois sincère et bien amenée. « A vrai dire, je n’y ai pas réfléchi. J’ai toujours pensé que je serais un bon père, mais je ne m’étais jamais dit que je le deviendrais de cette façon. Plusieurs femmes ont partagé ma vie et je me suis dit, à deux reprises, que ce serait avec elles que je fonderais une famille, mais ça ne s’est pas fait et finalement tant mieux puisqu’aujourd’hui on est séparés. » dit-il avant de marquer une pause. « Je ne pensais pas que j’me retrouverais dans l’appartement de la mère porteuse, un verre de vin à la main, à essayer de comprendre ses émotions et son univers, non plus. » conclut-il avec un sourire qu’il essayait de dissimuler. Cette relation était vraiment particulière. « Et toi ? Comment est-ce que t’en es arrivé à la conclusion que tu voulais porter l’enfant d’un inconnu ? Est-ce que tu t’imagines ne jamais avoir de lien avec lui ? » demanda-t-il avec douceur. Au fond de lui, et même s’il savait qu’il devait garder une certaine distance émotionnelle avec cette femme, il se demandait bien pourquoi elle n’était pas accompagnée. Pas qu'il se voyait la regarder autrement que pour ce qu'elle était pour lui, mais il ne pouvait cacher qu'elle ne le laissait pas indifférent entre qu'homme.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Lun 9 Mar - 19:39 | |
| Il régnait, dans son esprit, un monde aux mille questions. Volant, virevoltant. Il y avait constamment bataille, et souvent peu de réponses à ce qu’elle pouvait s’imaginer. Un esprit survolté, sans arrêt. Un esprit imaginatif, bien trop pour une seule personne sans aucun doute. Romi n’avait jamais su arrêter. Encore moins aujourd’hui. Encore moins qu’elle prenait conscience de la réalité de ce qui allait se produire. Des changements que cela allait engendrer. Des répercussions que ça aurait sur sa vie. Sa décision prise, elle n’aurait fait marche arrière pour rien au monde. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur. Peur de cet avenir inconnu, peur de finalement faire le mauvais choix. Cette crainte, elle la ressentait d’autant plus à présent, maintenant qu’il était dans son salon. Tout semblait plus réel. Plus envisageable. Plus fou, aussi.
Romi s’était préparée à parler de ce qu’elle faisait. C’était probablement la base, d’une certaine façon. Elle n’était plus l’architecte, écrasée sous les dossiers. Elle n’était plus sous la pression d’un travail devenu déplaisant avec le temps. Elle avait choisi, elle avait tout quitté dans un excès de colère pour une reconversion qu’elle savait incertaine. Pour cette passion dévorante qu’elle avait. « Effectivement, je ne suis plus. » Elle lui avait souri, sachant déjà comment elle allait présenter son travail. « Je vais te montrer, ce sera plus … concret. » Il n’avait fallu que quelques pas pour entrer dans une autre pièce - son bureau, son sanctuaire, sa pièce rien qu’à elle où elle ne faisait entrer personne. Elle en avait récupéré deux livres, les deux tomes qu’elle avait achevés et qui étaient à ce jour publiés. Les aventures de Millie à travers le temps. « Mon … oeuvre. » Elle en était presque gênée, de lui tendre les ouvrages. Ces deux livres représentaient tant à ses yeux. Des heures d’investissement, une passion dévorante, de l’imagination à revendre. Timo allait découvrir une partie d’elle-même. Il allait en connaître plus sur elle, comme il semblait le vouloir. « J’ai tout misé sur mes idées, mais ce n’est pas toujours facile. » Il devait connaître ça, lui. L’inspiration n’était pas toujours au rendez-vous.
Elle savait que ses chats n’avaient pas l’habitude des étrangers, un peu sauvage qu’ils étaient. Ils attendaient sûrement dans l’ombre de pouvoir sortir, d’être sûrs que l’inconnu dans leur foyer n’était pas méchant. Romi les connaissait par coeur, à présent. Sûrement parce qu’à force de les regarder, de les aimer, de s’en occuper, elle avait fini par comprendre tout ce qu’ils avaient en tête. « Plutôt Harry Potter. J’ai bien moins d’affinités avec le Prince qu’avec l'Élu. » Elle ne pouvait même pas dire avoir une quelconque attirance pour Harry - le Prince - parce que ce n’était pas le cas. Elle n’avait jamais compris l’engouement des femmes pour cet homme. Sûrement une question de fortune, de statut, de couronne. Romi avait toujours eu plus d’attirance pour les héros de roman que pour les personnalités physiques. Et Harry - l’adolescent à lunettes - avait eu son coeur il y a bien des années. Bien avant qu’elle ne sache qui était réellement le Prince Harry, d’ailleurs. Elle avait pris la décision de changer de sujet, d’aborder cette question qui ne cessait de la hanter depuis qu’elle avait choisi cette solution. « Je ne peux pas dire que j’ai eu beaucoup de chance et l’occasion de devenir maman ne s’est pas présentée. Peut-être même qu’elle ne viendra jamais. Et je l’avoue, je l’ai déjà dit, l’argent m’a poussé à envisager ce cas de figure. Par besoin. » Elle ne voulait pas s’étendre sur ses soucis financiers, lui qui n’en avait pas. Elle ne voulait pas parler de sa crainte de ne plus pouvoir payer le loyer, de devoir faire le chemin inverse pour retrouver la stabilité qu’elle avait connu bien longtemps avant de s’en détourner. « Je ne dirais pas que ça a été facile de prendre une telle décision et puis, j’y ai vu le fait d’aider, de rendre service. J’ai simplement préféré occulter la question de l’après. Pour ne pas souffrir, je suppose. » Pour s’éviter un attachement qui n’aurait pas de raison d’être, une fois ces neuf mois passés. Romi savait qu’elle n’aurait rien à dire, rien à envisager dans cette grossesse. Rester en bonne santé, ne pas se mettre en danger, ne pas faire d’erreur. Ne pas aimer cet enfant, sans aucun doute. « Je veux juste me préparer à cette éventualité. » A l’éventualité qu’après, elle disparaîtrait de sa vie - de leurs vies - sans aucun retour possible. Pourtant, Romi, elle voulait croire à cette possibilité, celle de partager cette nouvelle auprès de lui.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Dim 15 Mar - 15:08 | |
| A trente-deux ans, Timo n’avait jamais de cessé de vivre pour lui. Non pas qu’il était égoïste, mais il n’avait jamais eu l’opportunité de faire plus. Il écoutait ses amis et sa mère, mais il choisissait toujours l’option qui lui convenait le mieux. L’idée de fonder sa propre famille entrainait un virage à 180 degrés. Il allait devoir penser à un autre avant soi et le protéger coûte que coûte. Il était prêt à ça, il y avait longtemps réfléchi, et il n’avait pas hésité bien longtemps. Dans son esprit, c’était clair comme de l’eau de roche. Il espérait simplement que ça le serait également dans celui de celle qui porterait son esprit.
Avant de découvrir son appartement, Timo n’aurait jamais imaginé que Romi puisse être architecte de formation. Il la voyait dans quelque chose de plus artistique de part sa sensibilité et il ne s’était pas totalement trompé. En mettant le pied dans une autre pièce, il découvrit tout un monde. La brune lui donna deux livres d’une certaine épaisseur et qui semblaient renfermer toute une partie de son imagination. Il observa les couvertures sans un mot et tenta de s’imprégner de l’univers. Le personnage qu’elle avait créé s’appelait Millie. Ça, il jugeait en être capable de s’en souvenir. Il serra les deux ouvrages contre son torse. « Je peux te les emprunter ? » demanda-t-il sagement. Il comptait bien lui rendre, mais quitte à s’intéresser à elle, il voulait le faire amplement. Quant à l’inspiration, il savait qu’elle pouvait parfois jouer des tours. A sa manière, il était aussi soumis à ses hauts et ses bas. Il avait des délais à respecter. Contractuellement, il était libre de poster quand il voulait, mais il savait bien qu’il ne pouvait pas laisser son audience trop longtemps sans contenu au risque de perdre son intérêt. Maintenant qu’il faisait ça à plein temps, il ne pouvait pas se permettre de fragiliser sa seule source de revenus. C’était en partie pour s’accorder un peu d’air qu’il avait accepté de parler de son expérience à l’université, devant une centaine d’étudiants qui jugeaient son parcours inspirant. Des élus, comme lui, il y en avait peu. Il fallait saisir sa chance et trouver un moyen d’entretenir la flamme. « Je comprends ».
Avec une moitié de son sang britannique, Timo ne pouvait s’empêcher de faire des références à la famille royale. En réalité, les Windsor étaient un peu son pêché mignon. Il ne dirait pas maintenant, mais il lui arrivait régulièrement de se plonger dans des lectures à leur sujet. D’une manière générale, le blond était un afficionado de tout ce qui était biographique. Il aimait connaître les petits détails de la vie des uns et des autres et Romi n’échapperait pas à la règle. « J’ai pas franchement eu l’occasion non plus. » admit-il avant de poser son verre sur la table. « Mais quelque part, tu as répondu à ma question ». Timo n’était pas un grand bavard. Il n’était pas du genre à poser un milliard de questions pour entrer dans l’intimité des gens. Pourtant, il arrivait souvent à lire entre les lignes. Le simple fait que Romi utilise le terme « maman » laissait présager qu’elle n’était pas émotionnellement détachée. Cette pensée laissa le jeune homme rêveur. Cela compliquait les choses et pourtant, il se sentait comme soulagé de voir qu’elle ne serait pas une simple mère porteuse. « Tu as dit « maman », pas « mère ». Ca trahit un semblant d’affection » dit-il avec un sourire niais. « Aussi bizarre que cela paraisse, ça me rassure. Du moment qu’on fait tout pour que ça fonctionne, je ne vois pas d’inconvénient à ce tu aies une place dans sa vie ». Après tout, la question lui serait sûrement posée un jour. « Tu as d’autres questions qui ne peuvent pas attendre le repas… ? Parce que je crois que quelque chose est en train de cramer » dit-il, à moitié en train de rire, en désignant le four du menton. « Je vais finir par croire que je te trouble ». Il était taquin, elle allait l’apprendre à ses dépens.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Mer 18 Mar - 16:46 | |
| Elle n’aurait jamais pu imaginer sa vie ainsi, il y a quelques années. Probablement parce que le destin aurait pu faire d’elle une femme mariée. Romi repensait souvent à ce passé, aux épreuves qui s’étaient mis sur sa route. Il aurait fallu de quelques changements pour que tout soit différent. Un oui devant des dizaines de personnes, par exemple, aurait pu faire pencher la balance. Elle ne serait pas ici aujourd’hui, face à Timo. Elle n’aurait pas eu à envisager cette solution pour se permettre une vie plus sereine le temps de voir son travail récompensé. Romi savait qu’elle avait fait le bon choix. Pour elle, pour lui aussi. Le destin le lui criait si fort à présent qu’il lui était impossible d’en douter. Elle ne voulait même plus faire machine arrière. Elle était prête à lui donner la possibilité de concrétiser ce désir, aussi fou soit-il.
Millie, ce personnage, était une moitié d’elle, tant elle y avait mis du coeur, de l’âme. Romi avait passé des heures à l’imaginer, à la façonner, à lui donner vie. Elle la remettait dans les mains de Timo, à présent. Craintive, comme chaque fois qu’il était question de son travail, de son oeuvre. Romi n’était jamais sereine, incapable de prévoir la réaction de ceux qui liraient ses bandes-dessinées. La peur du jugement n’avait cessé de l’habiter depuis la parution du premier tome. Peu à peu, elle avait fini par s’y habituer, à cette crainte constante dans son estomac. « Tu peux même les garder, j’ai d’autres exemplaires. » Romi en avait acheté quelques uns, au début. Comme pour inciter les gens à acheter eux aussi cette nouveauté dont ils n’avaient jamais entendu parler. Ça avait marché, parfois. La curiosité pouvait être fascinante. Il suffisait parfois même de parler, d’oser quelques mots. Demander un avis pour convaincre. « Si jamais ça te plait, je travaille sur le troisième tome. » Elle n’était pas certaine que l’univers de Millie soit celui qu’il affectionne, mais cela restait une possibilité. Timo pouvait aimer. Timo pouvait vouloir en connaître plus.
Elle n’aurait probablement pas dû poser cette question maintenant. Pouvait-il y avoir un bon moment pour cela ? Romi n’en savait rien. Son apaisement auprès d’Harry l’avait convaincu à parler, à exprimer cette inquiétude qu’elle n’aurait pu cacher bien longtemps. Romi n’avait envisagé la maternité que lors de sa dernière relation. Le mariage aurait dû être suivi de naissances, c’était le projet. Elle n’avait jamais perdu l’idée de devenir maman, même sans la présence d’un homme à ses côtés. « Je m’en étais même pas rendue compte. » D'avoir utiliser ce terme, inconsciemment. Naturellement. Romi avait rougi, gênée d’avoir laissé ses émotions prendre le dessus sur cette situation. « Je crois que je suis un peu rassurée aussi, d’une certaine manière. Même si, j’aurais accepté ta décision, ce sera sûrement plus facile comme ça. » Dans une autre situation, elle n’aurait pas eu son mot à dire. Simplement là pour jouer l’oeuf. Timo était seul, futur père célibataire. Romi sentit un poids se retirer de sa poitrine. Rassurée, soulagée. Même si elle avait accepté, elle savait que la situation aurait été difficile à gérer. Revenue sur terre par l’intervention de Timo et par l’odeur qui lui était parvenue. « Oh zut ! » Elle s’était levée précipitamment pour rejoindre sa cuisine. « Je … non. Enfin si, un peu. » Elle l’était, troublée. Obligatoirement. « Faut dire que c’est un peu troublant tout ça, ta présence ici. » Elle n’avait plus eu l’habitude d’inviter un homme chez elle depuis si longtemps qu’il y avait de quoi se déconcentrer facilement. « J’ai l’impression d’avoir une célébrité chez moi, il y a de quoi être troublée. » Et il fallait l’avouer, Timo n’était pas désagréable à l’oeil. Bel homme comme Romi n’avait plus eu l’occasion d’en côtoyer depuis quelques années. Il avait quelque chose d’intriguant, de fascinant, d’attirant. Romi n’aurait pu le nier, cet homme avait de quoi lui plaire. Ce qui était d’autant plus troublant. Le nez dans le four pour éviter de montrer le rougissement de ses joues, elle espérait avoir échappé à la catastrophe. « J’ai oublié le minuteur, mais … ça aurait pu être pire. Enfin, ça aurait pu être mieux, surtout. » Romi regardait son plat, légèrement brûlé. Elle réfléchissait, incapable de servir ce repas qu’elle avait pourtant mis du temps à préparer. « Bon, je crois que je vais commander des pizzas, si ça te va. » Elle aurait sûrement dû se contenter de ça, dès le départ. Moue boudeuse sur le visage, déçue d'avoir raté ce qu'elle réussissait parfaitement en temps normal.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Jeu 19 Mar - 14:11 | |
| Timo avait souvent endossé le rôle de celui qui faisait les choses différemment et ce depuis l’école primaire où il préférait jouer aux cartes Pokémon plutôt que courir après un ballon usé. Un temps, il s’était imaginé construire une famille de façon traditionnelle. La minute d’après, il s’était presque résolu à tirer un trait sur ses vœux de paternité. Il avait longtemps hésité avant de se lancer dans cette épopée mais comme disait la chanson, The Show Must Go On. Heureusement pour lui, la médecine moderne lui permettait de ne pas renoncer à l’idée de devenir père. Depuis qu’il avait compris que ce serait possible, c’en était même devenu viscéral. Il était heureux d’être tombé sur Romi. Pas seulement parce qu’elle était son idéal féminin et qu’elle semblait accorder énormément d’attention à ce futur, mais aussi et surtout parce qu’elle arrivait à piquer sa curiosité. Ses livres, il les lirait avec précaution. Il y ferait attention. Ils étaient une partie d’elle, une partie qu’il ne voulait abîmer pour aucune raison. « Merci, alors ». Il décida alors de se tourner vers l’humour même s’il espérait qu’elle y verrait une sorte d’encouragement détourné. « Si tu fais une dédicace pour le troisième, je devrai faire la queue avec les Moldus ou bien je pourrai prétendre à un passe-droit en tant que père de ton enfant ? » demanda-t-il avec un grand sourire aux lèvres à l’évocation de ces termes. Le père de son enfant, rien que ça.
De sa place, Timo avait admiré la jeune femme se précipiter dans la cuisine. Le constat était bien malheureux, mais il ne comptait pas lui en vouloir pour si peu. En revanche, il n’imaginait pas qu’elle s’en sorte sans qu’il se soit bien moqué d’elle. Un air malicieux sur le visage, il s’approcha d’elle pour mesurer l’ampleur des dégâts tout en l’écoutant le juger de célébrité. Appuyé contre le mini-bar qui servait de séparation entre la cuisine et le salon-salle à manger, il attendait qu’elle sorte la tête du four pour se défendre. « Tu parles d’une célébrité ! » lâcha-t-il sans le moindre ressentiment. Timo était loin d’avoir des habitudes de star. Il n’oubliait pas d’où il venait et qui il était vraiment. L’argent n’y ferait rien.
Il fit un pas vers le plat de lasagnes et grimaça en voyant le résultat. « Sans même me demander, tu as deviné que j’aimais que ce soit bien cuit ? » demanda-t-il en se retenant de lui rire au nez. « L’option pizza me va aussi, ça ne me dépaysera pas trop ». Au moins, quelque chose lui serait familier ce soir. Il se demandait si cet incident n’était pas un signe du destin pour le rassurer qu’il était au bon endroit et surtout, avec la bonne personne. Au moment même où Romi s’afférait à commander de quoi rattraper son erreur de cuisson, Timo eut l’idée de revenir sur un point qui avait été évoqué lors de leur première rencontre. Il savait qu’elle était déçue de ne pas avoir pu montrer ses qualités de cordon bleu et il tenait à lui redonner le sourire. « Et puis… Ne t’en fais pas. J’me doutais qu’il y avait anguille sous roche. On ne peut pas être aussi jolie et être à l’aise aux fourneaux… » dit-il en se mordant la lèvre inférieure tout en la regardant de haut et bas pour éviter son regard. Au moins, elle ne pourrait plus jamais lui sortir la carte « absence d’attirance physique ».
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Mer 25 Mar - 23:25 | |
| Romi avançait peu à peu, pas après pas, dans cette nouvelle vie qui s’annonçait. Elle prenait conscience, avec le temps, que tout deviendrait vite concret. Il y avait de l’impatience, quelques doutes malgré tout. Pourtant, elle sentait à présent que cette grossesse allait se concrétiser. Elle en était persuadée. Parce qu’il était là, parce qu’il semblait réellement envisager sa présence à ses côtés dans cette aventure. Maintenant qu’elle venait de lui confier l’oeuvre de sa vie, son travail, une partie d’elle-même, elle voulait croire que tout irait bien à présent, pour eux et pour ce projet qui prenaient doucement forme. Elle voulait croire qu’il n’y aurait plus de malentendu, comme lors de leur dernière conversation. « Tu pourras avoir un passe-droit, pour éviter les Moldus. Tu pourrais même l’avoir avant tout le monde, si tu en as envie. » Plus encore s’il était le père de son enfant. Ce sera son privilège, le privilège pour avoir accepté sa personne pour ce rôle si important.
Elle ne ratait pas, ou jamais lorsqu’il fallait en faire profiter quelqu’un. Romi savait cuisiner, elle avait appris à se débrouiller trop tôt, à se nourrir d’elle-même sans compter qu’on le fasse pour elle. C’était nouveau. Et son regard dépité sur son plat de lasagne en disait sûrement beaucoup. Elle était déçue de ne pas avoir pu montrer cette facette d’elle. Trop perturbée par ce dîner, par sa présence pour penser à l’essentiel - à savoir le minuteur du four qui lui aurait permi de ne pas oublier. « Les milliers de followers, ça donne une certaine notoriété. Même si tu n’as rien de Beyoncé. » Romi avait souri, l’imaginant un instant se déhancher sur les notes de Single Ladies. S’il n’avait rien d’une célébrité classique, Timo ne pouvait nier l’existence d’un certain statut. Petite star locale, probablement. Timo avait une communauté, des gens qui attendaient impatiemment ses nouvelles vidéos. Il y avait de quoi être troublée par sa présence. Plus encore par son charisme qu’elle se prenait en plein visage. C’était plus facile, lorsqu’il était derrière un écran, de ne pas se laisser influencer les battements de son coeur, de ne pas se sentir le trouble s'immiscer en elle lorsque son regard était posé sur lui.
Elle avait soupiré, sans quitter le dîner brûlé du regard. Elle sentait la présence de Timo dans son dos, son regard sur le plat et elle pouvait même deviner sa grimace. Une catastrophe, Romi avait honte. « Ne te moque pas de moi ! » Elle avait souri, pourtant, rassurée de constater qu’il prenait la situation à la rigolade. « Si tu aimes bien cuit, tu auras qu’à goûter. » Elle lui avait fait face, sourire en coin et regard malicieux. Elle le mettait au défi, certaine que ce serait abominable d’avaler ce qu’elle avait du temps à préparer et qu’elle venait de gâcher. « Alors, je vais commander des pizzas. Une préférence ? » Sa réponse donnée, elle s’était emparée de son téléphone pour qu’ils ne meurent pas de faim. L’application ouverte, elle avait rapidement fait par de sa commande. Peut-être que finalement, la pizza aurait été plus simple dès le départ. Simplicité, convivialité. Ce qu’elle voulait pour cette soirée, finalement. Il ne restait qu’à attendre à présent. Romi ne pouvait s’empêcher d’être déçue, attristée de n’avoir pas réussi quelque chose d’aussi simple. Et finalement, surprise par les mots de Timo. « Oh … euh, je… » Elle avait senti le rouge à ses joues, chaleur nouvelle sur sa peau. Déstabilisée, troublée plus encore. Romi ne savait pas comment réagir, comment se comporter. Son coeur avait battu plus fort, son regard s’était perdu sur lui, son visage, ses yeux qui ne rencontraient jamais les siens. « Tu … T’es pas mal non plus. Encore plus en vrai, d’ailleurs. » Elle avait baissé les yeux, pour scruter ses pieds. Incapable de le regarder plus longtemps.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Jeu 2 Avr - 17:43 | |
| Ils y étaient. Les choses étaient presque actés. Ils feraient cet enfant, ensemble, et tant pis si cela leur attirait les foudres de certains. Tant pis s’ils devaient parfois construire un mur entre eux et la réalité pour se protéger. Tant pis s’il leur fallait mettre leur fierté de côté. Tant pis s’ils venaient à se demander si tout ça n’était pas qu’un rêve fou. « Tu m’écriras ça par texto pour que je puisse avoir une preuve écrite de l’engagement que tu viens de prendre » dit-il avec un sourire bienveillant. Il n’oublierait pas.
Timo n’était pas dans son esprit, mais il pouvait voir la déception sur le visage de Romi. Il ne voyait rien d’alarmant au fait qu’elle ait raté son plat, mais cet échec semblait représenter plus pour elle et il pouvait l’entendre. Il lui fallait lui changer les idées et il pensait sincèrement être l’homme de la situation. La comparaison avec Beyoncé lui montrait qu’en dépit de l’odeur de brûlé, elle n’avait pas perdu le nord. « Peut-être que je cache bien mes ressemblances avec elle » rétorqua-t-il avec un air faussement vexé. Même s’il détestait reconnaitre ça, il savait au fond de lui que nombreuses de ses admiratrices auraient apprécié être à la place de Romi ce soir. Quand il avait commencé, il s’était senti flatté par ces remarques, mais aujourd’hui, il se fichait bien d’être une sorte de fantasme pour certaines.
Bien décidé à lui montrer qu’il aimait les choses simples, il s’appliquait à la rassurer sur ce dont il venait d’être témoin. Après tout, elle serait bientôt la mère de son enfant. Il y avait un petit nombre de choses qu’il lui réserverait. Il avait remarqué la lueur de malice qui s’était allumée lorsqu’elle l’avait défié de goûter à son plat et elle avait dû voir dans son regard qu’il ne comptait pas reculer devant le challenge. « Formulez ça correctement, mademoiselle Blackwell. Répétez après moi : « Cap ou pas cap de faire semblant d’apprécier ma nourriture infecte ? » » dit-il avec un air supérieur. « J’aime bien tout ce qui est au fromage, mais je ne ferai pas le difficile. J’ai l’impression que je n’aurai pas trop le choix de toute façon… » ajouta-t-il tout en pointant le plat du regard. Il enfonçait le couteau dans la plaie, mais l’ambiance était propice aux rapprochements et il se serait lui-même traité de fou s’il n’avait pas saisi l’occasion.
Les mots qu’il avait prononcés avaient eu un effet inattendu sur elle. Il ne s’était pas imaginé qu’elle serait flattée par son compliment et c’est ce qui faisait la beauté du moment. A une parole sincère, elle fournissait une réponse brute. En retour, elle lui avait dit qu’il n’était « pas mal ». Timo s’en contenterait. Sous sa barbe, ses pommettes avaient changé de couleur. Il n’était plus habitué à vivre ces moments-là et encore moins à y répondre. Dans la précipitation, il fit un pas en avant, s’approcha d’elle et glissa sa main au niveau de sa taille pour atteindre la cuillère qui se trouvait sur le plan de travail. Il s’en saisit et la plongea dans le plat pour découper un morceau de ce qui devait être des lasagnes et le porta à ses lèvres. Au moins, il aurait le temps de réfléchir. Sa mère lui avait rappelé qu’on ne parlait pas la bouche pleine. Il avala la bouchée sans montrer le moindre signe de dégoût, un vrai comédien. « Tu m’en feras un tupp, dis ?! » lança-t-il, à une mesure près de l’insolence. Une partie de lui se demandait comment ils avaient pu devenir aussi proches en si peu temps et l’autre lui murmurait la réponse : ils étaient destinés à se rencontrer et à bâtir un lien solide entre eux.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Sam 18 Avr - 16:15 | |
| Romi savait qu’elle ne prendrait réellement conscience de l’envergure de ce projet qu’une fois amorcé. Petit à petit, l’idée commençait à naître dans son esprit. Petite fleur prête à germer, à s’ouvrir. Elle pouvait déjà imaginer, certains instants. Comme un rêve, un rêve éveillé. Probablement qu’elle y pensait déjà trop, qu’elle espérait déjà trop. Cet enfant, elle pouvait néanmoins le dire, il ne pouvait être qu’une bonne chose. Pour Timo, d’abord, mais pour elle aussi. Comme un doux signe du destin. Elle le voyait ainsi, Romi. Cette décision, Romi le savait, serait difficile à expliquer, mais elle ne voulait pas y penser. Pas aujourd’hui, en tout cas. Pas encore. Elle aurait le temps de se préparer aux confrontations, à devoir parler à ses amis de cette nouvelle vie qui s’offrait à elle. « Je rédigerai ce sms avec beaucoup de minutie, bien entendu, tu n’oublieras de le signer en retour. » Elle avait souri en retour, certaine que cette promesse serait tenue.
La situation était plus troublante qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle ne ratait jamais ses repas, trop attentive à cela, trop perfectionniste aussi pour oublier un détail comme celui du minuteur. Romi était déçue de ne pas avoir su prouver cela, au moins. Elle savait pourtant cuisiner, elle avait à mainte reprise fait ses preuves dans ce domaine. Ce dîner représentait peut-être trop à ses yeux. Il y avait de l’enjeu, des décisions à prendre. Un avenir à dessiner. Elle n’avait pu cacher sa déception en découvrant l’étendu des dégâts. L’odeur n’arrangeait rien au visuel déjà peu appétissant. Ses pensées, bien que préoccupées, ne s’étaient pas arrêtées. Romi réfléchissait à une solution de repli, tout en essayant de retrouver ses esprits. Comparer Timo à Beyoncé était une bonne façon pour cela, pour gagner du temps. « Il faudra me le prouver, alors. Chorégraphie et chant à l’appui. » Sourire retrouvée, l’imagination déjà débordante d’un Timo dansant sur les plus grands succès d’une de ses idoles.
Romi avait presque réussi à accepter son échec culinaire. Timo n’y était pas pour rien, sans aucun doute. Il restait une présence rassurante, malgré ce raté. Tout semblait simple, finalement. Pas de nuages à l’horizon, pas d’amertume. Plus de peur non plus. Elle commençait enfin à croire que cette soirée était une bonne idée. Une manière de faire table rase et de se découvrir dans d’autres circonstances. Leurs dernières entrevues n’avaient pas été propices à tout cela, à cette simplicité dont Romi raffolait tant. « Cap ou pas cap, alors ? J’ai déjà l’impression que tu le seras de toute façon. » Elle en était certaine, Romi. Timo semblait du genre joueur, même si, elle ne lui conseillait pas de tenter l’expérience. « Attention à ce que je ne rajoute pas un supplément ananas pour cet affront. » Elle s’était simplement contentée de pizzas aux fromages, un sourire en coin affiché sur ses lèvres. Ce qu’elle aurait dû faire dès le début, sans aucun doute.
Elle n’était plus vraiment habituée aux compliment. Ni même à en faire. Elle était maladroite, particulièrement incertaine de ce qu’elle devait dire, pouvait dire. Rougissante, déstabilisée et incapable de s’exprimer. Elle se s’était pas préparée à ce genre de propos et sa surprise devait se lire sur les traits de son visage. Plus surprise encore en le voyant s’approcher, bien trop près pour qu’elle ne prenne le temps d’analyser la situation. Cette proximité avait affolé son coeur plus encore. Romi avait levé les yeux vers lui, l’observant avec étonnement. Il avait osé. Sans grimace, ni dégoût apparent. Il avait eu l’audace de goûter cette expérience culinaire désastreuse. « N’essaie pas de m’impressionner … » Elle l’était déjà, bien plus qu’elle ne l’aurait voulu. L’esprit embrumé, le coeur affolé. Romi pouvait sentir son odeur délicate, détailler les recoins de son visage, de son cou. Il était beau, terriblement. « Tu as ... » De son doigt, avec douceur, elle était venue retirer la pointe sauce logée au coin de ses lèvres. « Tu avais un peu de sauce. » Ses yeux plongés dans les siens, elle pouvait en voir la douceur. Bleu si pur. Cette proximité si soudaine avait quelque chose de troublant, d’attirant. Romi ne pouvait s’en empêcher de le ressentir ainsi. D’être indéniablement attirée, troublée, influencée. « Tu le veux vraiment ce tupperware ? » Sa voix était chevrotante et elle tentait malgré tout de réprimer cette envie folle de l’embrasser - ou de s'enfuir, elle n'en savait rien. Cette proximité lui avait définitivement retourné l’esprit.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Jeu 23 Avr - 12:03 | |
| « Un lu et approuvé suffira ou je devrai scanner ma signature ? » demanda-t-il. Il se voyait déjà signer sur une feuille et la prendre en photo pour l’ajouter dans son sms de réponse. Au jeu de l’originalité, Timo gagnerait sûrement. Quand il s’agissait de faire l’idiot, c’est une part bien éveillée de lui qui se mettait en action. Un pourcentage si élevé que s’il ne s’était pas mis à danser au milieu de la cuisine, c’était pour ne pas faire de dégâts matériels. Il se serait sans doute ridiculisé avec plaisir s’il n’avait pas eu peur de casser quelque chose ou que Romi décide de ne plus faire un enfant avec lui, finalement. « J’aurais peur que tu fasses un complexe d’infériorité après m’avoir vu en action… ». Si seulement. A la limite, il aurait sûrement pu gesticuler en rythme, mais rien n’aurait pu lui servir à égaler la diva américaine.
Timo faisait partie de ces gens qui ne détestaient pas la pizza à l’ananas. Non pas qu’il aimait ça ou qu’il en mangerait tous les jours, mais il ne dirait pas non au fromage coulant et à l’odeur du feu de bois d’un chef-d’œuvre italien si une rondelle d’ananas s’était invitée à la fête. En réfléchissant rapidement, il se demandait si c’était le bon moment pour faire une telle révélation à Romi. Il ne voulait pas qu’elle remette toute cette soirée en question pour une histoire de fruit. Dans un élan de courage, il se lança : « Avant qu’on construise quelque chose ensemble… Je crois qu’il faut que tu saches que je ne déteste pas la pizza hawaïenne ». La messe était dite.
En fin de compte, l’expérience culinaire qu’il venait de vivre en avalant une bouchée n’était pas si terrible. Si on aimait le goût du brûlé et le croustillant. Tellement croustillant qu’il se demanda un instant comment ses dents s’en étaient sortis sans la moindre casse. Il avait fait preuve de courage et c’était certainement plus pour la faire rire que pour l’impressionner. L’atmosphère était propice au rapprochement et aussi timide qu’il soit, il se laissait porter par les évènements. Sans qu’il ne sache pourquoi au premier abord, il sentit sa main se glisser sur son visage. Il avait presque cru à un geste d’affection alors que, déçu, il avait appris qu’il n’avait pas pu s’empêcher de s’en mettre à côté de la bouche. Il avait beau faire attention, on avait monté un complot contre lui pour qu’il soit incapable de viser juste. Quoiqu’il en soit, avoir senti sa peau frôler la sienne lui avait donné la chair de poule. Pas celle qui témoigne d’un sentiment désagréable, non, celle qui répond à un message invisible envoyé. Ses yeux bleus plantés dans les siens, les idées allaient et venaient dans sa tête. Est-ce qu’elle ressentait la même chose que lui (une irrépressible envie de l’embrasser) ou est-ce qu’il se fourvoyait ? Ils étaient censés faire un enfant ensemble. Une telle relation n’avait pas pour but de faire naître une attirance et pourtant, il sentait que chaque minute qui passait la laissait un peu plus apprivoiser le loup solitaire qu’il était. Il se décala légèrement pour lui faire face, promena son regard le long de corps et fit un pas de plus, le pas du danger, le pas de l’incertain. Il était maintenant sûr qu’à seulement quelques centimètres de lui, elle pouvait sentir sa respiration et son cœur accélérer à l’idée de contact. « Disons que c’est pas la chose que je veux en priorité à ce moment précis » murmura-t-il sans vaciller.
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| Sujet: Re: in my place (timo) (#) Jeu 7 Mai - 23:06 | |
| « Je te propose les deux. Un lu et approuvé et le scan de ta signature. » Pour le jeu, pour marquer cette promesse. Pour acter ce moment aussi, probablement. Romi aurait même pu lui demander une vidéo de ses prouesses, pour qu’il prouve être digne de Beyoncé, mais elle se garderait bien de le faire. Elle était certaine qu’il n’était pas mauvais danseur, qu’il devait être plutôt agréable à regarder d’ailleurs, comme elle était certaine que son déhanché ne valait pas celui de la Reine B. « Laisse dormir la diva en toi, alors. Ça vaut mieux. Pour éviter le complexe d’infériorité. » Elle lui avait souri. Probablement qu’elle lui redemanderait un jour, simplement pour rire. Pour découvrir cette facette de sa personnalité, qu’elle était persuadée d’apprécier - elle en rirait, c’était sûr, de le voir danser.
Elle ne s’était pas attendue à une telle révélation. Ça avait dû se voir. Elle avait ouvert grand les yeux, l’air indigné. Elle l’était, d’ailleurs. Elle était choquée. Elle l’avait regardé, attendant un instant qu’il annonce une plaisanterie - ce qui aurait pu être possible. Ce simple silence et aucune réfutation. Il n’avait donc vraiment rien contre. Timo la surprenait, elle devait l’avouer. Une hésitation plus tard, elle se disait que ce n’était pas si grave. « Bon. Je ne dirai rien pour la pizza hawaïenne … mais je te juge intérieurement. » Elle lui avait souri. Il fallait bien des gens pour apprécier ce mélange si particulier, sinon, il n’existerait pas. « Quand même… l’association du fromage et de l’ananas, c’est étrange non ? » Véritable interrogation avant de rire légèrement.
Devant son fiasco culinaire, en attendant les pizzas, Romi ne s’imaginait pas ce qu’il pourrait se passer. Elle ne s’était pas attendue à ce rapprochement soudain, à cette proximité entre eux. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il goûte son plat désastreux non plus, sans une grimace pour montrer combien c’était mauvais, parce que ça l’était, Romi pouvait le deviner rien qu’à l’aspect visuel. Et sûrement aussi rien qu’à l’odeur de brûler. Elle ne savait pas si elle devait rire de cette tentative, elle en était impressionnée déjà. De ce courage un peu fou. Elle ne comprenait pas non plus cette envie folle de l’embrasser. Ça n’aurait pas dû être ainsi, ce n’était pas ce qu’elle avait prévu. Il n’aurait dû être question que d’un enfant entre eux. Et pourtant, elle ne pouvait pas nier son attirance. Elle ne pouvait nier que son regard posé sur elle lui faisait l’effet d’une décharge électrique, que sentir son coeur battre à travers sa poitrine faisait vibrer le sien. Sa respiration s’était calquée sur la sienne. Elle avait hésité, le temps d’un instant. Incapable de savoir si réellement, c’était une bonne idée. Elle en avait follement envie, pourtant. Plus encore depuis qu’il était si proche d’elle. Il n’avait fallu qu’une seconde avant qu’elle ne dépose ses lèvres contre les siennes, les mains entourant son visage. Et ça n’avait duré qu’un instant avant qu’elle ne se détache de lui, troublée. « Je suis désolée … » Le rouge lui était monté aux joues, son coeur battait si fort qu’il résonnait dans ses oreilles. « Je … j’en avais envie et … j’aurais peut-être pas dû. » Elle s’était mordue la lèvre inférieure, gênée par ce qu’elle venait de faire.
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