contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
(reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. »
Sujet: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Sam 19 Sep - 8:50
Vendredi 18 septembre 2020, allan's coffee, center bay, island bay. with @Reira Tsvetkov
Son cœur battait plus fort que d'habitude depuis ce matin. Il frappait plus fort, plus vite et ça lui résonnait dans les tempes. Il sentait comme un tambour en lui et non, ce n'était pas agréable. Ses mâchoires étaient contractées, ses mains devenaient moites et il savait très bien que tout cela n'était ni plus ni moins de l'anxiété. Dans sa tête, c'était le bordel. Il était assis là, sur le canapé de la coloc dans laquelle il vivait depuis quelques mois déjà, les cuisses écartées face à un ordinateur affichant une page blanche. Une clope coincée entre ses doigts, les coudes posés sur ses cuisses, il fixait cette page blanche, sans savoir par quoi commencer. Il voulait se trouver un petit boulot, non pas pour gagner de l'argent -son père lui paye tout depuis son départ de Moscou ; mais pour passer le temps. Il a comprit qu'en restant à ne rien faire, cela ne va pas l'aider à faire passer son état dépressif quand il pointe le bout de son nez. Alors l'idée de pouvoir faire quelques heures par semaine quelque part, rencontrer des gens, sortir de l'appartement lui semblait prometteuse. Sauf qu'il est temps de faire son CV et que personne ne lui a jamais apprit à faire ça. Avec son père, ça n'avait jamais été nécessaire. Il suffisait de dire leur nom de famille et voilà tout. Sauf qu'ici, il n'était personne. Strictement personne. Sur le côté droit de son écran, apparaissait les contacts connectés sur une application de communication. Maximoff était connecté. Il était là. A porté. Et pourtant si loin. Ils s'étaient à peine parlés depuis le départ de Piotr et c'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire, non ? Parce qu'ils ne pouvaient pas être ensemble, alors autant tout faire pour s'oublier ? Putain. Rien que de le voir connecté sur une pauvre application et être incapable de lui parler, ça lui mit le bourdon et ça lui fit monter la moutarde au nez. De colère, il ferma l'écran de son ordinateur et se laissa tomber dans le fond du canapé. Son regard s'échappa par la fenêtre ouverte du salon, donnant sur la ville. Il fuma sa clope et puis se leva du canapé pour aller se prendre un verre d'eau. Après quoi, il passa par sa chambre pour enfiler une chemise. Il n'en avait pas beaucoup, parce qu'en venant ici il n'avait prit que le strict nécessaire. Mais il s'était appliqué à repasser une chemise blanche, à manche courte, pour faire bonne impression. Il enfila un jeans, des baskets et passa sa main sur ses cheveux coupés courts. Il se regarda dans le miroir. Ses yeux glissèrent sur son reflet avec un jugement si lourd, si dur, si violent. Il était clairement moche, il avait un look de merde, mais tant pis. Pas de temps pour ça aujourd'hui. Il quitta l'appartement sans CV, sans rien. Le culot, ça pouvait marcher aussi, non ?
Piotr déambula dans les rues du centre-ville, entrant dans tous les cafés, les bars, les restaurants et les bibliothèques qu'il croisait. Il se présentait, expliquait avec son accent russe qu'il cherchait du travail, qu'il aimerait bien savoir s'ils cherchaient du personnel. Quand on lui demandait s'il avait déjà travaillé dans la restauration, et qu'il répondait que non... il voyait bien que les visages se décomposaient en face de lui. Il parlait de sa motivation, de son envie de commencer quelque part, mais il sentait bien que non, ça n'était pas suffisant. Au bout d'un long périple, Piotr arriva devant un café assez simple, qui ne payait pas de mine. Mais cette fois-ci, il se demanda s'il allait postuler aussi, ou bien juste prendre un café. Ca faisait beaucoup de refus, et même si les gens étaient souriants en lui disant non merci, ça n'était pas plus agréable à supporter. Il poussa la porte du café, une petite clochette se fit entendre. Etrangement, Piotr eu des frissons, les poils de ses bras se hérissèrent et il ne comprit pas pourquoi. Sans doute à cause de la climatisation de l'endroit ? Il y avait plusieurs personnes installées en salle, une personne était dos à l'entrée, en train de préparer des boissons sur les machines derrière le comptoir. Lui, il leva le nez pour regarder la carte des boissons qu'ils proposaient ici. Il avait envie d'une boisson froide. Il s'approcha alors du comptoir, s'approchant de cette femme de dos. Il resta là un moment, avant de finalement dire « excusez-moi ? » parce qu'elle ne semblait pas du tout l'avoir entendu arriver.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Dim 20 Sep - 16:17
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— Une nouvelle journée pour une nouvelle vie. Peut-être. Ou peut-être pas. Cela fait plusieurs jours que la russe a le cœur lourd, parce que ça ne s’est pas passé comme prévu avec Chance. Elle a sérieusement merdé en le repoussant alors qu’il exprimait simplement son souhait de vouloir aller plus loin avec elle. Elle sait très bien comment elle a réagi, comme une peste. Son visage inspire en général la froideur au premier regard, et c’est bien de glace que son cœur s’était subitement recouvert. Un cœur que Chance, malgré lui, dès cette rencontre au Cameroun, avait commencé à réchauffer et qui a continué à le faire pendant des semaines. Jusqu’à ce que leur pseudo idylle vole en éclats parce que Reira ne sait plus aimer. Elle a cette peur qui lui entrave le cœur : la peur de perdre ses proches. Surtout, la peur qu’elle les abandonne. Se faire abandonner, hé bien… elle se dit que ce ne serait qu’un juste retour des choses. Mais abandonner, pour elle c’est encore plus difficile. Ce départ de Russie, il y a sept ans, cet abandon rapide et soudain de tout ce qu’elle connaissait pour l’exaltation de la nouveauté, ça l’a bouleversée. À la limite perdre ses parents ou ses amis ce n’était pas bien grave, parce que des amis elle n’en avait pas tellement, et ses parents… Comment dire ? Elle voyait en son père un homme insatisfait toujours en quête de pouvoir, et surtout un homme infidèle qui a fait souffrir sa famille. Et en sa mère, elle ne voyait rien en particulier, elle l’aimait bien, comme chaque enfant aime par défaut ses géniteurs, mais cela s’arrêtait là. Perdre son petit-frère, ça avait été bien plus difficile. Chaque jour, elle regrette d’avoir pris cette décision et pourtant, chaque jour elle s’empêche de reprendre contact parce que c’est trop tard, parce qu'il l’enverrait chier, parce que peut-être que lui aussi deviendrait injoignable. Sa dépression n’était pas guérie parce que Piotr la liait encore à son passé, alors elle a tout envoyé valser devenant un fantôme à ses yeux. À contrecœur, malgré qu’à l’époque, ça lui semblait nécessaire. Au final, sa dépression n’était pas guérie et de nouvelles blessures s’étaient accumulés dans son cœur, bien plus profonde encore que d’avoir perdu la danse. Pour se protéger de cette nouvelle blessure, pour éviter d’à nouveau briser quelqu’un, il valait mieux que ça s’arrête là pour Chance et elle. Son cœur se serre lorsqu’elle passe devant la caserne mais elle détourne le regard, évitant soigneusement de ne pas croiser ce visage connu.
Le cœur morose et l’esprit embrumé par la confusion, les remords et les démons passés, Reira travaille dur depuis plusieurs jours. Entre le café où elle fait volontairement des heures supplémentaires, les prestations de danse et les chorégraphies qu’elle se force à créer, le brune veut s’échapper de sa réalité, empêcher à tout prix son cerveau de penser à Chance et à ce qu’il révèle de son passé, d’elle-même. Même quand elle promène Blacky, elle le fait en courant, pour permettre à l’animal de se dépenser et à elle de s’asphyxier la cervelle. Un quotidien bien peu agréable mais qui passe vite, et qui lui permet en effet d’oublier. Ce surplus de concentration pour éviter toutes pensées la rend parfois dans la lune parce que trop concentrée sur une tâche, comme à cet instant précis où elle n’entend pas un client s’approcher du comptoir alors qu’elle est de dos en train d’astiquer des tasses. Après tout, l’heure était plutôt creuse, les clients sont installés depuis longtemps et profitent du calme. L’attention de la serveuse baisse forcément mais une voix l’a fait se retourner. Avant même qu’elle ne se retourne, son cerveau enclenche un mécanisme de suspicion. Dans la voix, elle détecte quelque chose qui n’est pas néo-zélandais, qui comme elle vient de l’étranger, et qui comme elle sonne slave. Elle se retourne. « Pardon, je… » Et là, vlan, la tasse qu’elle tenait dans ses mains termine par terre. Ses iris ont croisé les siennes. Comment ne pas le reconnaître ? Et lui, est-ce qu’il l’a reconnu ? Elle l’observe pendant des secondes qui semblent durer des minutes, parce que l’espace-temps se distend. Il est bien là ou il s’agit d’une illusion ? Il a une bouille d’homme maintenant, il a gagné énormément de centimètres. Si elle ne le connaissait pas si bien, si elle n’avait pas cette connexion profonde avec lui, peut-être qu’elle ne l’aurait pas reconnu. « Je… euh… excusez-moi un instant. » Elle doit se reprendre, pourtant elle ne parvient qu’à fuir dans les locaux réservés au personnel. Pour souffler, reprendre ses esprits et en même temps récupérer une balayette. Lorsqu’elle revient, il est toujours là, avec une expression indéchiffrable. Ses pupilles évitent de retrouver les siennes alors que son corps se baisse pour que les mains puissent s’activer pour nettoyer le bazar. Heureusement, ça n’a pas attiré Allan, il manquerait plus que ça… Quand elle se redresse, il est toujours là. Alors, il faut qu’elle fasse quelque chose, qu'elle parle. « Je… je ne pensais pas te revoir ici. Qu’est-ce que tu fais là ? » balbutie-t-elle comme si c’est lui qui était dans la mauvaise position alors que non. Le serpent s’est simplement mordu la queue. Le passé lui revient en pleine face.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Dim 20 Sep - 18:23
La barista se tourna alors. Son corps pivota, comme n'importe quelle autre personne dans cette situation. Piotr l'observait, découvrant alors la couleur de sa peau, la forme de ses pommettes, puis ses lèvres ainsi que son regard. A partir de ce moment-là, tout était indescriptible. Tout se mélangeait, il n'y avait plus de valeur à rien. C'était comme s'il sentait au fond de lui quelque chose d'important, sans parvenir à définir ce que c'était. Son corps semblait répondre chimiquement et physiquement dans un premier temps. Comme si leurs énergies respectives, créées par le même sang ainsi que la même chair, se retrouvaient en premier. Cependant, malgré ce frisson qui lui parcourait le corps, Piotr ne comprit pas tout à fait ce qu'il se passait. Néanmoins, quand elle eu fini de se tourner vers lui, qu'il pu enfoncer ses yeux dans les siens et qu'il entendit le son de sa voix, il cru défaillir. Piotr eu l'impression d'être sur un trampoline, d'avoir le sol sous ses pieds complètement modulable. Ses jambes n'étaient plus de confiance, comme si son corps devenait tellement lourd, soudainement. Son cœur s'accélérait, tandis qu'il sursauta alors que la tasse venait de s'effondrer -à son image intérieure à lui- sur le sol, derrière le comptoir. Ses yeux étaient noyés dans ceux qu'il pensait reconnaître, mais il n'était même pas sûr de lui. Et ce sentiment de ne pas être sûr était si douloureux. S'il ne devait se baser que sur ses souvenirs et impressions à lui, Piotr n'aurait pas reconnu sa sœur. Pourtant, il se fiait surtout à ses réactions à elle, qui montraient bien sa surprise ainsi que son choc et le fait que ses doutes à lui soient donc automatiquement confirmés. Cette voix, il ne l'avait pas entendu depuis si longtemps, presque une éternité et pourtant, il parvenait à la reconnaître si facilement... et ce regard. Ils s'étaient observés ainsi lors de leur toute première rencontre, quand il avait eu sept ans. Ils s'étaient regardés sans rien dire durant si longtemps, avant qu'il ne fasse une blague pour entamer la conversation, sauf que là, il en était incapable. Son cœur battait fort dans sa poitrine, comme s'il jouait un rythme effréné ; et en même temps, il avait la sensation qu'on lui serrait le cœur si fort. Comme si la main du destin venait de s'en emparer, le serrant de toutes ses forces, le faisant vibrer et gonflé sous le poids de cette étreinte. La voix de sa sœur se fit entendre, tandis que lui, était littéralement figé, incapable de bouger. Elle le vouvoyait et finalement, disparu. Il fit un pas vers elle, espérant la suivre, ne voulant pas finalement réaliser qu'elle venait de disparaître à nouveau, qu'elle venait de s'enfuir, qu'il ne la reverrait plus jamais. C'était peut-être la seule et unique fois de sa vie qu'il pourrait la revoir. Mais son corps était si lourd, Piotr ne se sentait pas capable de lui courir après. Il était incapable de dire quoi que ce soit non plus. Il était là, comme un con, planté dans le sol de ce café tout en ayant l'impression de se fondre dans ce dernier. Il avait espéré et imaginé ce moment si souvent et maintenant que c'était réel, rien ne se passait comme il l'aurait voulu. Il s'était souvent demandé comment il réagirait, qu'ils se tomberaient dans les bras, qu'ils s'embrasseraient, qu'ils ne se lâcheraient plus. Mais la première réaction de sa sœur fut de partir. Oui, elle venait de revenir, se cachant derrière son comptoir pour nettoyer ce qu'elle avait fait tomber ; mais elle était tout de même partie -encore. Il l'avait cru morte, se rendait-elle compte de ça ? Il ne pouvait rien dire, toujours pas bouger, il était là sans être là. Il se sentait soulagé de la voir devant lui, mais elle avait changé. Elle ne ressemblait plus à la jeune femme qu'il avait connu. Sept longues années étaient passées, peut-être qu'elle n'avait plus rien à voir avec la sœur qu'il avait connu à l'époque ? En fait, c'était clairement le bordel dans sa tête, et lui qui pensait avoir avancé durant toutes ces années d'absence à son sujet, se rendait compte que non. Quand elle prit de nouveau la parole, Piotr se senti légèrement agressé, et il fronça les sourcils. En fait, il sentait un sentiment de colère émerger en lui face à cette remarque. Elle ne pensait pas le voir ici ? Mais n'était-ce pas normal après avoir abandonné sa famille ? Et qu'est-ce qu'il fichait ici ? Mais c'était quoi cette question ? Elle s'était barrée voir le monde et elle osait lui demandait ce qu'il fichait à l'étranger ? Il aurait dû rester bien sagement en Russie, c'est ça le sous-entendu ? Son cœur battait si fort, il avait envie de lui dire tellement de choses, et rien ne sortait. Il avait chaud, il avait besoin d'air, de s'asseoir. Putain, mais comment allait-il dire ça à leur père ? Lui qui avait dépensé tellement d'argent pour la retrouver à travers le monde ! Et il avait suffit d'un rien pour que lui, le p'tit frère, la retrouve. « Ce que je fais là ? » finit-il par dire en russe, après d'interminables secondes de silence. Avec sa sœur, il parlerait toujours en russe, c'était un fait. Ça n'était pas possible autrement, c'était leur langue, leur lien. Il avait le corps tremblant, ses mains tremblaient sous le poids de toutes ses émotions. Sa voix déraillait aussi, légèrement. Il aurait pu ne pas la reconnaître si elle n'avait pas réagit. Il aurait pu passer à côté d'elle... putain. « C'est plutôt à moi d'te d'mander c'que tu fous là bordel » lança t-il les dents serrées. Là, il oubliait les clients, le monde entier même. Il parlait peut-être fort, il ne s'en rendait pas compte et clairement, il s'en fichait. Ce moment-là était trop puissant pour qu'il puisse en avoir une once de contrôle. Sa main glissa sur son visage, il se rendait compte à quel point il avait chaud. Il avait envie de frapper son poing sur le comptoir, pour la réveiller, parce que ce qu'elle disait semblait si... bête.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Lun 21 Sep - 19:11
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— Il est bien plus simple d’éviter, de fuir, que d’affronter la réalité. C’est ce que la brune fait depuis des années maintenant. Fuir en pensant se réinventer, sauf que rien ne disparaît jamais. Même ceux qui perdent la mémoire continuent de garder des bribes de souvenirs flous par-ci par-là, parce que rien ne s’efface jamais. Une âme ne s’efface qu’à la mort du corps pour renaître. Trop peu courageuse pour oser s’ôter la vie, elle s’est contentée de s’infliger des douleurs physiques qu’elle pensait plus fortes que celles psychiques. Puis, elle a disparu, sous le prétexte du voyage. Il n’en était rien, elle avait déjà en tête de faire mourir l’ancienne Reira, ce n’était qu’une question de temps. Ce besoin latent de devoir repartir à zéro. Et même lorsqu’elle a compris que prendre un nouveau départ en oubliant tout du passé, elle n’a pas trouvé le courage de reprendre contact avec sa famille. Beaucoup de gens la trouvent courageuse, parce que ce n’est pas facile de perdre sa passion, de surmonter la dépression, l’hôpital, la rééducation, les médocs. Reira n’est pas courageuse, ce n’est qu’une lâche, une fuyarde craintive qui se prend ses remords en pleine face. Piotr est là, devant elle. Il n’a pas disparu lorsqu’elle est partie chercher de quoi nettoyer ses conneries, et il n’a pas disparu non plus lorsqu’elle s’est relevée après avoir nettoyé le sol. Il est toujours là et il faut bien que quelqu’un parle. Donc elle se lance, bêtement, lui demandant ce qu’il fait ici. Comme s’il est pertinent de demander à quelqu’un pourquoi il n’est pas dans son pays natal alors qu’elle a soigneusement créché partout sauf en Russie depuis des années. Immédiatement, elle le voit se crisper, ses sourcils se froncer. Une remarque toute aussi idiote que ses années d’absence, mais là encore, elle ne peut rien faire. Tout est déjà trop tard. Son petit-frère se met à parler en russe, le choc lui revient en pleine face à nouveau. À croire que le revoir ne suffit pas à comprendre de qui il s’agit. Au cas où ce soit une illusion, sa voix en russe lui serre le cœur. C’est définitivement lui. Coincée derrière le comptoir, elle pourrait fuir à nouveau, dans les locaux du personnel mais à quoi bon ? Piotr la suivrait sûrement, et quand bien même elle réussit à quitter le bâtiment, il sait désormais qu’elle est ici, il lui serait facile de la recroiser. Il lui faudrait rechanger de pays, pour s’assurer de ne jamais être retrouvée mais est-ce qu’elle avait encore envie de fuir ? Non. Elle a fui pendant trop longtemps, le temps est venu de faire face à ses erreurs, d’accepter le châtiment que Piotr ne tarde pas à lancer. Il parle plus fort, malgré que le son soit étouffé par ses dents serrées. La russe quitte les prunelles de son frère pour croiser le regard de certains clients qui se retournent vers eux, intrigués par la langue inconnue mais aussi parce que ça ressemble à une dispute. Tout le monde aime les disputes. Enfin pas Reira. Elle n’a pas envie d’un esclandre qui pourrait faire du tort à Allan. Surtout quand le petit frère se met à taper du poing sur la table. Sursautant, ses jambes manquent de faillir. D’une voix plus douce pour l'apaiser, elle lui répond à son tour en russe. « Pardon, excuse-moi, tu as raison… J’ai pas réfléchi. » C’est déjà bien d’avouer un premier tort, le plus récent, non ? Il faut qu’elle réfléchisse à ce qu’elle dit, elle ne peut pas laisser la panique la gagner, elle risquerait de dire des choses qui blesseraient encore son frère et elle n’a clairement pas besoin de ça. Lire la colère dans ses yeux suffit à son cœur pour se briser. « Suis-moi, je pense que c’est mieux si on s’explique en privé. Je pense qu’on a pas mal de choses à se dire… » Loin d’elle l’envie de voir leurs retrouvailles, ou plutôt leur dispute, partout sur Internet avec des inconnus qui viennent donner des conseils de vie à tout va. Elle lui fait alors signe de la suivre pour emprunter la porte par laquelle elle est sortie tout à l’heure. Elle n’ose pas se retourner pour voir s’il la suit. S’il veut vraiment des explications, lui gueuler dessus ou peut-être lui foutre une gifle, il la suivra. En allant tout droit, elle termine dans une petite salle de repos avec un canapé, deux fauteuils, et une table basse. Quelques étagères décorent le reste de la pièce. Les affaires de Reira se trouvent ici, elle envoie un sms à Allan, le patron et son ami pour lui parler de la situation et lui dire de venir prendre le relai en bas. Elle n’est pas du genre à abandonner le service en plein milieu, mais c’est un cas d’extrême urgence, elle sait qu’il comprendra. En voyant la tête de son frère, elle a presque un sourire rassuré qui se dessine sur ses lèvres. Au fond, elle est heureuse de le revoir, vraiment. Il lui a énormément manqué, elle voudrait le serrer dans ses bras et s’avance même pour le faire mais elle se freine. Probablement pas une bonne idée vu le contexte actuel et la tension qui règne. « Je ne voulais pas être maladroite tout à l’heure… Je… Forcément, je ne m’attendais pas à te voir ici alors… » Elle se confond en excuses maladroites, pose son regard sur le sol alors que ses doigts s’agitent nerveusement. « Et je suis désolée… Pour, tu sais. Quand j’suis partie. J’aurais dû te rappeler. » Un soupire s’extirpe d’entre ses lippes alors qu’elle trouve le courage de retrouver les iris de Piotr. Elle ne s’attend pas à être pardonnée, mais elle a besoin de s’excuser, pour tout ce qu’elle a fait, ou plutôt pas fait. « Je comprendrais aussi, si tu ne voulais plus jamais me voir. » Est-ce qu’il allait se contenter de s’être entrevu pour obtenir des excuses et disparaître de sa vie, par vengeance ? Ou est-ce que le destin leur offre une chance de se retrouver ?
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Mar 22 Sep - 17:59
Sa sœur commença par s'excuser. Il avait les yeux plantés dans les siens, se fichant du reste du monde, qui continuait de tourner autour d'eux. Son cœur battait si vite, si fort dans sa poitrine, qu'il avait l'impression de n'entendre que lui. Reira avoua ne pas avoir réfléchi, et sa posture montrait bien qu'elle était choquée de tomber sur son frère, ici, maintenant. Lui non plus ne s'attendait pas à la voir en entrant dans ce café, surtout après avoir passé la journée à prospecter en quête d'un job. A quel moment il aurait pu penser que les pieds de sa sœur avaient foulé ce même sol ? Et dire qu'il était là depuis plusieurs mois déjà... ils ne se croisaient que maintenant. Depuis combien de temps était-elle ici ? Parce que si elle bossait là, c'était qu'elle y était installée, non ? Du moins, pour un petit moment au minimum, n'est-ce pas ? Finalement, sa grande sœur lui proposa d'aller discuter ailleurs et sans qu'il ne se pose trop de questions, il la suivi. En fait, il était à moitié là et l'autre moitié de lui était en pilote automatique. Il voulait des réponses à ses questions, il voulait savoir les vraies raisons du départ de sa sœur et l'absence de nouvelles de sa part aussi. Quelle excuse allait-elle lui sortir ? Parce que là, elle était belle et bien vivante sous ses yeux et qu'à moins d'avoir été dans le coma tout ce temps... elle n'avait aucune excuse. Et puis même ! Dès son réveil, elle aurait du lui écrire. C'était aussi simple que ça. Au pire quoi ? Il l'aurait envoyé chier ou bien lui, il aurait cessé de lui répondre, non ? Piotr suivi donc sa sœur, jusqu'à une petite pièce. Quand la porte se ferma, il était encore debout. Il ne pouvait pas s'asseoir. Il était trop nerveux pour ça. Quand il vit un petit sourire se dessiner sur les lèvres de sa sœur, Piotr fronça davantage les sourcils. Trouvait-elle tout cela amusant ? Pensait-elle réellement que ça n'était rien ? Que maintenant qu'ils s'étaient retrouvés tout allait redevenir comme avant ? Même si Piotr avait toujours imaginé ce scénario pour eux, il se rendait compte que dans les faits, quelque chose le retenait. Quelque chose lui faisait mal, et l'empêchait de faire comme si rien n'avait jamais eu lieu. Elle s'excuse encore, mais pour Piotr, ce ne sont pas de véritables excuses. Elle est gênée, choquée, oui ; mais tout comme lui finalement. Finalement, Reira prend de nouveau la parole, enfonçant ses yeux dans ceux de son petit frère. Elle s'excuse, ne prononçant pas les véritables mots. Savoir quoi ? Son départ ? Non. C'était un abandon. Un abandon lâche, égoïste. Mais qu'avait-elle imaginé en fait ? Qu'il pourrait vivre sa vie comme si elle n'avait jamais été sa sœur ? Et puis alors la dernière phrase de sa sœur lui fit monter la moutarde au nez. Il leva sa main, pointant son doigt vers sa sœur et en même temps, il lança, toujours énervé « oh lala Reira, joue pas à ça » avant de compléter « ne retourne pas la situation ». Comme si c'était à lui de faire un choix, comme si c'était de sa responsabilité à lui désormais. Oh non. Non. Non. Non. « C'est pas moi qui m'suis barrée du jour au lendemain » lâcha t-il entre ses dents serrées. Et il s'en fichait sur le coup de la blesser, parce que lui, il avait vraiment souffert de l'absence de sa sœur. Juste du fait de ne pas savoir ce qu'il lui arrivait et ça, il n'allait pas se priver de le lui dire « putain mais Reira ! » commença t-il à dire en posant sa main sur la tête, choqué de voir que sa sœur ne semblait pas comprendre. « Quand t'es partie ?! » reprit-il alors. « T'es pas partie Reira, tu nous as abandonné bordel » gronda t-il en russe. « On a cru que tu étais morte ! » cria t-il enfin. Sa main était en train de s'agiter devant sa bouche, insistant alors sur le dernier mot. « M.O.R.T.E » mâcha t-il. « ON N'AVAIT PLUS AUCUNE NOUVELLE DE TOI PUTAIN » s'emporta t-il. « ON T'A CHERCHE PARTOUT ! PAPA A PAYE DES HOMMES POUR TE RETROUVER PARTOUT DANS LE MONDE ! » expliqua t-il enfin. Elle ne se rendait pas du tout compte en fait, de ce qu'il s'était passé durant son absence ni même de ce que tout cela avait déclenché dans leur famille. « Tu m'as abandonné Reira » lança t-il, les yeux enfoncés dans ceux de sa sœur. Il avait mal. Ca lui faisait mal d'être aussi dur avec elle, mais il ne contrôlait plus rien. Là, il fallait juste que la bouteille de toutes ses rancœurs, peines, désespoirs et douleurs explose et il était incapable de contrôler quoi que ce soit. « Alors me dis pas « si tu ne veux plus me voir » parce que c'est toi qui t'es barrée, ok ? C'est toi qui.. » il sentait la colère monter. L'impulsivité de la jeunesse, des émotions, des sentiments. Son bras s'emporta et sa main vint frapper la chaise retournée posée à l'envers sur la table. Celle-ci s'envola pour finir par tomber sur le sol, lourdement et dans un bruit assourdissant. « Tu aurais du » reprit-il en imitant la sœur de sa voix (reprenant ses propos) tandis qu'il tournait sur lui-même pour lui tourner le dos, passant ses mains sur son visage, soufflant alors. « En fait, t'en as jamais rien eu à foutre, c'est ça ? » demanda t-il en parlant de lui, de leur relation, de leur famille.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Jeu 24 Sep - 14:39
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— Reira ne s’attendait évidemment pas à ce qu’ils se sautent dans le bras, non pas qu’elle n’en avait pas envie, mais parce qu’elle savait très bien que pour Piotr se serait compliqué. Elle l’a abandonné, sciemment, pendant des années alors qu’il était en pleine construction de son identité, dans le passage de la vie probablement le plus difficile. Elle n’ose pas imaginer ce qu’il a dû traverser par sa faute. Mais elle aussi, elle était jeune à l’époque et elle a pris une décision à la fois difficile mais nécessaire. Mais ce regard, cet « au revoir » à son petit frère en 2013, ça avait été quelque chose de terriblement déchirant. Et le regard qu’il arbore aujourd’hui est encore pire. Ses mots, aussi durs soient-ils, ne sont rien en comparaison de rides d’énervement qui se forment sur son visage. Oui, il la pointe du doigt, met en lumière son comportement lâche dont elle a conscience, bien plus qu’il ne semble le penser. Et elle encaisse, le laissant déverser son flot de reproches mérités. Jusqu’à ce mot « morte ». Ses jambes flanchent un peu, touchée en plein cœur, la brune se retient au mur. Est-ce qu’elle était vraiment morte ce jour-là, le jour de l’accident ? Le jour où tout s’est écroulé sous ses yeux, le jour où le sol a lâché sous ses pieds. L’enfer l’a absorbé depuis ce putain de jour de Juin 2012. Est-ce que Piotr en a conscience de ça, est-ce qu’il en a eu un jour conscience ? Comment il peut oublier son hospitalisation, sa dépression, son anorexie ? Son corps et son esprit étaient en train de mourir, elle a trouvé une solution pour éviter de recourir à la solution extrême. Peut-être qu’il aurait préféré qu’elle se suicide, qu’elle ne soit effectivement plus là ? Les paroles de son frère la rendent autant en colère qu’égoïste. Oui, elle a pensé à elle, mais est-ce qu’elle avait un autre choix ? Puis, il lui crie que leur père a envoyé des hommes pour la chercher, un pouffement de rire nerveux s’échappe d’entre ses lippes. Elle murmure entre ses dents. « Beaucoup de moyens déployés pour reformer une famille qu’il a détruite… » La relation entre Reira et son paternel s’est énormément dégradée depuis l’aveu de son infidélité, le divorce et la haine latente qui traîne probablement encore aujourd’hui entre sa mère et lui. Quoique, il faisait bien l’effort de se supporter lors du rétablissement de Reira, peut-être que son départ, leur tristesse les a rapprochés… Enfin, qu’est-ce qu’elle en a à foutre de ce que ce que son père fabrique. Elle n’a jamais oublié sa trahison, quand bien même elle lui a apporté dans sa vie le petit Piotr. Au début, elle s’était jurée de détester cet être né d’un amour impur, et puis elle n’a pas résisté à son charme, à ses bêtises et ils sont devenus inséparables. Malgré le merveilleux cadeau qu’il lui a offert, elle ne lui pardonnera jamais et a toujours limité leur discussion au strict minimum. Alors apprendre qu’il a déployé autant de moyens pour la retrouver la fait doucement rire. S’il y a bien une personne auprès de laquelle elle ne s’excusera pas, c’est son père. En attendant, elle continue de subir l’assaut verbal et visuel de Piotr. Il est tendu, tourne sur lui-même, souffle, cherche à reprendre ses esprits ou à se contenir. Ses pupilles se dilatent de colère en reprenant ses paroles. Puis vient son ultime question, son ultime reproche. C’est vraiment ce qu’il pense, qu’elle n’en a jamais rien à eu à faire de lui ? Est-ce l’impression qu’elle lui a donné pendant toutes ces années de complicité, que son amour n’était qu’une illusion ? Elle répond, doucement, en décortiquant ses paroles. « C’est ce que tu crois, que je n’en ai jamais rien eu à foutre ? Que je t'ai toujours aimé pour passer le temps ? » Reira sait très bien pourquoi elle n’a jamais eu le courage d’en finir avec la vie, parce qu’elle ne réussissait pas à abandonner Piotr. Pas à ce point. Pourtant, malgré elle, c’est comme si elle était morte pour lui, le jour où elle l’a abandonné. Elle ne pensait pas mal au départ, elle avait simplement besoin de prendre du recul sur la Russie, puis elle s’est plu à vivre comme si son malheur n’avait jamais existé, comme si elle n’était plus cette Reira. Alors elle a coupé tous ponts avec son ancienne vie, pour espérer renaître. Son poing se serre alors qu’elle plante son regard, sévère, dans le sien. « Tu crois que je ne me suis jamais dit que j’aurais mieux fait de me tailler les veines plutôt que de prendre cette décision ? » Ses dents se referment sur sa lèvre inférieure avant qu’elle ne reprenne. « C’était mes seuls choix, bordel ! Mourir corps et âme, ou laisser simplement l’autre Reira derrière moi. » Elle a toujours essayé de minimiser son état dépressif lorsqu’elle était près de Piotr à l’époque, quand elle allait à l’hôpital pour être perfusée, elle lui disait que son genou faisait des siennes et nécessitait des soins particuliers. Cependant, elle sait qu’il n’était pas stupide, qu’il voyait bien ses joues se creuser, son teint ternir et ses yeux perdre de leur lueur. Peut-être qu’il était tout de même trop jeune pour comprendre les tenants et les aboutissants de la situation, qu’il ne comprenait la gravité. « Je ne voulais pas t’abandonner, jamais j’aurais pu vouloir une chose pareille. Mais… soit je disparaissais pour toujours de ta vie sans possibilité de retour, soit je disparaissais pour un temps. Le temps d’aller mieux, de pouvoir me lier à nouveau à mon passé. » Sauf qu’elle ne l’a jamais fait, toujours par lâcheté. « Sauf que j’ai jamais guéri, j’ai jamais été prête. J’ai fait qu’enfouir le problème. Et si tu penses que chaque jour je ne pense pas à toi, que chaque jour je ne regrette pas d’être aussi lâche… Alors c’est que tu me connais mal Piotr. Oui j'ai été égoïste, mais pas au point de me foutre de toi. » Elle ne veut pas retrouver le problème sur lui, loin de là. Elle veut simplement qu’il essaye de comprendre ce par quoi elle a dû passer elle aussi, que tous les jours n’ont pas été drôles. Et aussi qu’un jour elle aurait réussi à revenir vers lui. Elle commence justement à réussir à faire un pas vers la Russie depuis qu’elle a rencontré Nina. « Je suis putain de désolée, Piotr. Ça n’effacera rien et je garderais toujours les remords au fond de mon cœur, mais je suis désolée ! » Sa voix se casse vers la fin, peut-être parce qu’une boule de larme se forme dans sa gorge. Qu’est-ce qu’elle peut bien faire ou dire de plus ? Rien ne réparera ce qu’elle a fait, mais sentir qu’elle s’en veut à mort ne lui suffit pas ? Elle a peur aussi, Reira. Peur de retomber dans ses démons à cause de cette entrevue.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Jeu 24 Sep - 15:49
La réponse de sa sœur, à propos de leur père, fit mal à Piotr. Qu'est-ce que ça sous-entendait au juste ? Que pour Reira, sa famille était donc composée de son père et de sa mère ? Et lui dans tous ça ? N'en avait-elle donc rien à faire qu'elle ne le prenait même pas en compte dans les calculs ? C'était ce qu'elle laissait penser en tous cas. Dans son schéma, il ne faisait pas parti du tableau. Parce qu'aux yeux de Piotr, l'infidélité de son père lui avait juste permis de vivre en fait. Sans elle, il n'aurait jamais été. Et si Reira détestait autant cette infidélité, c'était qu'elle le détestait donc lui ? Pour ce qu'il était et ce qu'il représentait. Piotr pouvait comprendre cela. Lui aussi avait été un enfant blessé par l'abandon de sa mère. Mais dans ce cas, il devait faire une croix sur sa sœur, qui n'arriverait jamais à vivre dans le même monde que lui, n'est-ce pas ? Son cœur était en train de se briser, parce que ça lui faisait clairement mal de réaliser tout ça. « Donc je ne fais pas parti de ta famille, c'est ça ? Parce que pour moi papa nous a justement réuni » et de ce fait, il expliqua à sa sœur qu'elle et lui ne semblaient pas avoir le même point de vue sur tout ça. Finalement, sa sœur s'expliqua enfin sur les raisons de son départ. Bon, sous le coup de la colère qu'elle pouvait ressentir en cet instant. Le ton était bien monté entre les deux frangins d'ailleurs. Sauf que ce que sa sœur était en train de lui balancer là, il n'en avait aucune idée. En fait, à l'époque, Piotr n'avait pas comprit les raisons de son départ, et là, il se le prenait comme si c'était de sa faute s'il ne comprenait pas. Sa sœur était en train de lui dire qu'elle avait clairement pensé à se suicider et à entendre ça, les yeux plongés dans ceux de sa sœur, Piotr sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Comment ça le suicide ? Quand ce truc là était-il entré en ligne de compte ? L'autre Reira ? Ok, ok, il arrivait à comprendre oui. Mais la colère, la douleur de toutes ces années étaient à fleur de peau. On venait juste de lui retirer d'un coup son pansement et on espérait déjà le voir rétabli là ? Non. Aucune chance. Ses yeux devinrent brillants, parce que les mots utilisés et choisis par sa sœur étaient durs, crus et violents. « Est-ce que c'est de ma faute de ne pas l'avoir compris à l'époque ça ? Personne ne m'a jamais rien expliqué ! » lança t-il alors fou de rage à son tour. Sa sœur reprit tout de suite la parole, lui expliquait que c'était le seul choix où il y avait l'espoir qu'ils se revoient tous les deux. Piotr arrivait à comprendre, mais la douleur, la colère, les émotions étaient trop intenses pour lui. Il jura, passant ses mains sur son crâne et se tourna alors. Sa sœur lui demanda pardon, tandis qu'il s'effondrait en larmes, dos à sa sœur. Il se mit à pleurer, comme un enfant pourrait pleurer. Il fit quelques pas, toujours dos à sa sœur, avant de finalement s'accroupir. Les main toujours sur son crâne, il enfouit ainsi son visage entre ses bras, pleurant sans pouvoir rien retenir. C'était trop. Pourquoi n'avait-il pas comprit à l'époque ? Pourquoi sa sœur l'avait rejeté de sa nouvelle vie ? Pourquoi n'avait-elle pas voulu l'emmener ? Pourquoi ne pas avoir prit le temps de lui expliquer tout ça à l'époque ? Il aurait pu le comprendre, il aurait simplement pu finir le lycée et partir la rejoindre ? Ils auraient pu garder le contact. Elle était en train de lui dire qu'elle avait souffert durant ces sept années, qu'elle l'aimait, mais elle ne lui avait JAMAIS répondu. Pourquoi ? Pourquoi s'infliger cela à elle, mais aussi à lui ? Voulait-elle lui faire payer l'infidélité de leur père ? Pourquoi devait-il payer pour des choses qu'il ne contrôlait pas ? Il repensa alors à son agression avec Maximoff, ce qui le fit pleurer encore plus fort. Comme si son cœur lui même était en larmes, en morceaux, déchiré. « Pourquoi tu m'as jamais compté parmi ta famille ? » lança t-il en sanglot, en restant dans sa position. « Tu aurai pu m'emmener ! » cria t-il presque en larmes. Il renifla. « Pour moi papa nous a réuni, on était une famille, je croyais qu'on se disait tout, que t'étais ma moitié Reira » pleura t-il encore. « Maman est partie, ma nourrice est partie, t'es partie, tout le monde se barre putain ! » il fini par se relever, presque trop vite et se tourna vers sa sœur, les yeux rougis, les larmes perlant sur ses joues à torrent « qu'est-ce que j'ai fait pour ça ?! » cria t-il. « Pourquoi je dois payer pour tout ça ?! » cria t-il. Il était tellement malheureux, et aussi tellement en colère. Il jura en russe, de rage et envoya son poing dans le mur, le creusant légèrement. Il voulait tout casser ici, il ne pouvait pas rester enfermé, il fallait qu'il sorte dehors. « Tu ne m'as JAMAIS REPONDU » hurla t-il à nouveau. « Tu détestes papa pour ce qu'il a fait, mais sans ça j'existerai pas putain ! » lança t-il pour la mettre face à ses propos qui lui semblaient incohérents. « Tu ne veux plus de moi dans ta vie, c'est ça ?! » cria t-il encore. « Alors dis le moi putain ! DIS LE MOI POUR QUE J'T'OUBLIE ET QUE JE FASSE COMME SI TU N'AVAIS JAMAIS EXISTE ! » s'emporta t-il. « DE TOUTES FACONS JE PERDS TOUJOURS TOUT, TOUT LE MONDE, MA VIE C'EST JUSTE CA ! ALORS DIS LE MOI QUE TU N'VEUX PLUS DE MOI, VAS-Y ! » cria t-il de rage, les larmes dégoulinantes sur ses joues.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Ven 25 Sep - 12:23
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— Reira entend son cœur se briser en même temps que celui de son frère. Jamais elle n’aurait cru que sa colère contre leur père lui ferait croire qu’elle ne l’aime pas. Oui, au début elle voulait le haïr cet enfant, mais elle était jeune, en colère et ne saisissait pas tout ce qui peut réagir la vie d’un adulte. Elle allait aussi rentrer dans l’adolescence quand son père lui a tout raconté, une période connue pour l’envie de rébellion. Et puis la bouille de Piotr l’a prise de court. Elle s’est dit que c’était injuste de punir cet enfant qui au final, n’avait rien demandé à personne. Et il a raison son frère lorsqu’il dit que leur père les a réunis. C’est d’ailleurs bien la seule chose dont elle le remercie, en plus du gros chèque pour son départ. Mais ce magnifique cadeau n’a jamais enlevé les scènes de dispute, de pleurs et parfois d’objets brisés. Même s’il a essayé de racheter, elle n’oubliera jamais son acte odieux. Mais Reira n’a pas le temps d’expliquer tout cela à Piotr, parce que la colère de l’incompréhension monte en elle si bien qu’elle lui balance que si elle n’était jamais partie, elle serait tout simplement morte, pour de vrai. À défaut de pouvoir la voir même sept ans après, Piotr aurait passé sa vie à regarder une pierre tombale. Elle a balancé la nouvelle bien trop durement, sans même réfléchir aux conséquences que ça pourrait avoir sur son petit frère. Mais ne lui a-t-elle pas caché ces choses depuis trop longtemps ? Pourtant, alors qu’elle pensait qu’il comprendrait, il lui demande si c’est de sa faute. Elle ne l’a pas blâmé, à aucun moment elle n’a voulu le faire. Prise de court à nouveau, son souffle se coupe face à la rage de son frère. Elle sent son cœur taper contre les parois de son crâne, elle entend un bourdonnement. Elle a envie d’hurler, de demander que tout ça s’arrête mais elle ne peut pas. Tant bien que mal, Reira tente d’expliquer à Piotr les tenants et les aboutissants de son départ, calmement. Elle avoue ses torts aussi, son égoïsme et son besoin de renaître, autrement. Et elle s’excuse à nouveau, la voix cassée par le désespoir. Là, son petit frère fond en larmes avant de se retourner. La russe se prend un coup de fouet en pleine face en le voyant comme ça. Elle voit, toute la souffrance qu’il a contenu toutes ses années à cause d’elle. Elle l’a abandonnée. Ils étaient tout l’un pour l’autre et elle est partie, elle a arrêté de lui donner des nouvelles. Ça a été déchirant pour elle mais elle a eu l’avantage de prendre la décision, de choisir, alors que Piotr a dû se contenter de subir. Et ça, Reira ne l’avait jamais remarqué parce qu’elle était trop occupée à renier le passé. Elle a fait payer à son petit frère, la prunelle de ses yeux, un prix bien trop injuste. Il n’y a jamais été pour rien lui si elle a chuté, si elle a fini à l’hosto. Personne n’y était pour rien à part son partenaire de l’époque… Néanmoins, le désespoir s’est emparé d’elle et lui a fait perdre ses esprits. Il lui parle, tout en restant par terre, accroupi et en larmes alors que sa sœur le regarde, impuissante. Puis il lui fait à nouveau face, les yeux bouffis et rougis. Son poing va même jusqu’à s’écraser contre le mur ce qui fait sursauter sa sœur. Sous ses cris, elle encaisse, chaque parole alors que dans ses yeux des larmes viennent troubler sa vision. Sa gorge est toujours serrée, elle voudrait parler mais elle n’y arrive pas. Jusqu’à ce qu’il lui dise qu’elle n’a qu’à lui dire si elle ne veut plus de lui. « ÇA SUFFIT PIOTR ! » La voilà qui hurle aussi à son tour. Le silence retombe quelques instants, laissant les deux russes haletants. Elle s’approche de lui pour venir plaquer ses mains contre son visage et planter son regard tout aussi dégoulinant dans le sien. « Tu n’as jamais été ma famille Piotr, tu as toujours été beaucoup plus que ça ! », dit-elle d’une voix soudainement plus calme. « Dès que je t’ai vu, j’ai su que tu ne serais jamais QUE mon petit frère, j’ai su que tu serais bien plus. T’es ma putain d’âme sœur, mais ce que je vivais je pouvais pas te le dire. Je voulais pas te le dire ! » Un soupir. « J’ai toujours refusé qu’on te l’explique parce que je ne voulais pas que tu me vois malade, j’avais peur que mon image se détériore à tes yeux. Je me serais encore plus haï si j’avais dépéri sous tes yeux… » Une boule de larmes se fige dans sa gorge mais elle parvient à continuer, sans lâcher son frère des yeux ou des mains. « Je t’ai fait payer pour un choix que j’ai fait égoïstement et j’en suis sincèrement désolée Piotr. J’étais stupide, aveuglée par le désespoir, je me disais que ma seule chance de m’en sortir c’était de tout oublier… Même toi. Comme vendre son âme au diable. J’pensais que vendre mon ancienne vie aux oubliettes, ça me permettrait d’aller mieux. Sauf que c’est la pire erreur de ma vie. » Trop bête pour se l’avouer, la brune a continué à tout nier en bloc, à vivre comme si de rien n’était. Ses joues se mouillent un peu plus. « Je sais que ça n’excuse pas le fait que je ne t’ai jamais répondu, que même les meilleures raisons du monde ne seront jamais suffisantes. J’ai jamais voulu que tu penses que je ne t’aimais pas, que je ne voulais plus de toi parce que c’est faux. » Finalement, Reira relève la pression sur son visage pour venir la serrer dans ses bras. « Même si mes actes t'ont fait penser le contraire, tu es tout pour moi. Tu as toujours été un petit garçon incroyable Piotr, je suis désolée de t’avoir abandonné, de t’avoir fait subir autant de souffrances. Je ne veux plus fuir aujourd’hui, et je ferais tout pour que tu me pardonnes. » La vérité c’est que Reira a toujours eu besoin de lui. La vérité c’est que même en rejetant toute son ancienne vie, il manque toujours une pièce majeure du puzzle : son âme sœur.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Ven 25 Sep - 13:00
La voix de sa sœur interrompt sa rage. Reira hurle à son tour, réduisant la distance entre eux. Piotr sent alors ses deux paumes chaudes se poser sur ses joues, maintenant son visage. C'est le premier contact physique qu'ils ont depuis si longtemps. Il en avait oublié la saveur, le délice que de sentir l'amour de quelqu'un au travers de ses gestes. Il y a de la force, mais de la douleur en même temps et surtout, il y a ce lien visuel entre eux. Leurs deux regards sont plongés l'un dans l'autre. Il voit dans le regard de sa sœur la culpabilité, la colère et aussi, ce truc. Le truc que seul Reira peut avoir. Le regard d'une grande-soeur, à moitié amie, à moitié maman. La jolie brune se met alors à parler, sans jamais s'arrêter. Piotr ne l'interrompt pas une seule fois. Il écoute ses paroles, ses explications, ses excuses comme s'il en avait cruellement besoin pour vivre, pour se nourrir, pour continuer. C'était comme avoir enfin ce sentiment d'être repus, après avoir passé une vie à manger en ayant toujours faim. Il continue de pleurer, les larmes coulant à présent sur les mains de sa sœur, qui lui maintient toujours le visage. Elle lui dit tout ce qu'il a toujours voulu entendre, tout ce qu'il a toujours rêvé qu'on lui dise. Il compte. Son existence a de l'importance pour quelqu'un en ce monde. Au moins une personne. Il n'a rien imaginé, il n'a rien cru, il n'a rien fantasmé. Ces sept années passées à grandir ensemble étaient réelles : ils sont véritablement un frère et une sœur l'un pour l'autre. Maintenant il comprend. Il comprend sa honte, sa peur de revenir vers lui après tout ça, pour éviter justement cette confrontation qu'ils viennent d'avoir. Et là, en seulement un geste prit de passion, Reira lâche le visage de son frère pour venir le prendre dans ses bras. Piotr referme ses bras autour du corps de sa sœur, qu'il imaginait plus grande dans ses souvenirs -oubliant que c'était lui qui avait grandit. Son bras droit entoure le corps de sa sœur, son autre bras quant à lui vint serrer le haut du corps de Reira contre lui. Ses mains exercent une pression de son corps contre le sien, tandis que son visage vint se nicher dans la nuque de sa grande sœur. Il y découvre l'odeur de son parfum, il y retrouve la douceur de sa chair, leur chair. Il ne sait plus quoi dire, il ne sait pas quoi répondre, cette étreinte se suffit à elle-même. Après une vie à espérer l'amour de quelqu'un, il vient finalement de le retrouver, après l'avoir perdu si souvent et surtout, si longtemps. Alors non, il n'y a pas de mots pour cela. Comme Reira l'a dit, c'est retrouver sa moitié, comme si enfin, son corps et son âme se sentaient à nouveau complets. Il n'y avait aucun mot, aucune comparaison à ce qu'il se passait dans cette pièce où l'écho de leurs cris résonnait encore. Il ressentait le poids de la douleur de sa sœur. La douleur d'être partie sans lui, mais à l'époque Reira était plus jeune. Elle avait le droit à l'erreur. Ce qui comptait, n'était-ce pas ce qu'il se passait ici et maintenant ? Elle s'excusait, encore et encore ; et il le voyait dans ses yeux, il le sentait dans ses mains, il l'entendait au son de sa voix. Elle disait la vérité. Personne n'est parfait, Piotr l'a bien apprit ça. Sa vie ne semble résonner qu'en écho à cela : le droit à l'erreur. Lui aussi, il a peut-être commis une erreur en laissant Maximoff derrière lui, seul l'avenir le lui dira. Mais comme sa sœur aujourd'hui, il s'excusera autant que nécessaire, il continuera d'être authentique, d'être sincère et c'est uniquement grâce à cela qu'il pourra sans doute le retrouver un jour à son tour. La main de Piotr vient trouver le crâne de sa sœur, qu'il entoure de sa large paume de jeune adulte désormais, la serrant davantage contre lui. Comme s'il avait à nouveau peur qu'elle lui échappe. Le petit russe continuait encore de pleurer, moins fort cependant. Au fur et à mesure de cette étreinte, ses sanglots se calmaient. Alors dans un souffle de désespoir, comme le cri du cœur du petit garçon qu'il restait au fond de lui, il murmura tout bas pour sa sœur uniquement « promets moi qu'on se quittera plus jamais » serrant davantage ses bras autour d'elle. « Qu'on fera toujours tout ensemble, j'veux plus... » il renifla « j'veux plus jamais te perdre » dit-il alors en continuant de pleurer. Au bout de plusieurs longues minutes, le petit russe fini par s'éloigner légèrement de sa sœur. Passant ses mains sur son visage pour sécher ses larmes, il fini par sourire, amusé de voir sa sœur. Parce que malgré leur dispute, il en avait simplement oublié le fait qu'il venait de la retrouver, après tout ce temps, elle était là. Il rigola alors, avec elle et fini par dire « y'avait combien de chance pour qu'on s'retrouve dans le trou du cul du monde de la Nouvelle-Zélande ? » avant de rire à nouveau. Cette île était si dérisoire comparé à leur pays.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Ven 25 Sep - 23:27
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— Cette rage, cette douleur qui ont envahi tout le volume de la pièce, étaient nécessaires. Il fallait que ça sorte, que Piotr extériorise et que Reira subisse, comprenne ce qu’elle a laissé derrière elle. Les paroles lui ont fait mal oui, mais elle prend ça positivement. Même si c’est bien trop brutal, cette entrevue devait se faire. Cette absence devait se solder par une confrontation que la russe a bien trop repoussée. Incapable de voir ses propres erreurs en face, Reira a mis beaucoup de temps à assumer. Pour dire vrai, elle vient de l’assumer pleinement seulement aujourd’hui en voyant son petit frère qui a trop grandi, voir le vide qu’elle a laissé dans son cœur et les névroses que son abandon a causé. Leur relation ne redeviendra pas comme au premier jour en quelques secondes mais ce simple contact de sa paume sur sa peau, ça lui procure une douce chaleur. Un geste qui rappelle leur attachement, leur proximité passée. Comme s’ils pouvaient enfin se lier à nouveau pour de vrai. Un fantôme qui se reconnecte au monde des vivants. Puis elle le serre dans ses bras et cette action est encore plus belle. Le petit frère est devenu bien grand, pourtant la brune a déjà la chance d’être dotée de sacrées échasses à la place des jambes. Il doit bien la dépasser de quelques centimètres maintenant. À se concentrer sur ses prunelles, Reira n’a même pas fait attention à l’apparence globale de son frère. Sous ses doigts, elle sent qu’il est devenu un homme. La testostérone s’est emparé de ses muscles pour les développer, elle les sent se contracter sous la pulpe de ses doigts alors que Piotr l’enlace un peu plus fort. Elle l'imite tout en lui disant qu’il a toujours représenté le monde entier pour elle, même s’il a fallu qu’elle l’abandonne. Elle s’excuse à nouveau également pour les souffrances qu’elle lui a causé. Si elle devait refaire un choix, elle ne ferait pas le même cette fois. Elle chercherait une autre solution, partirait peut-être mais sans vraiment le quitter. Ou alors elle resterait, et elle se battrait pour lui. Difficile à dire. D’autant plus qu’il est impossible de revenir en arrière, c’est d’ailleurs ce qu’elle évoque en lui disant qu’elle se fera pardonner, dans le futur. Parce que oui, elle ne refera pas la même erreur deux fois. Maintenant qu’elle connaît les conséquences sur lui et sur elle, hors de question de réitérer l’expérience. Soudain, un murmure de son frère lui parvient au creux de l’oreille. Il lui demande de promettre de ne plus le quitter, qu’ils feront tout ensemble. Il n’a plus l’air de pleurer, en tout cas elle ne le sent pas sangloter contre elle, mais il renifle, lui dit qu’il ne veut plus la perdre. Ça lui serre profondément le cœur, tout en laissant une larme coulée le long de sa joue, elle le serre contre elle et vient lui embrasser le crâne. « Je te le promets Piotr, tu n’aurais plus jamais à vivre ce que je t’ai fait vivre. Je ne fuirais plus. » C’est une promesse qu’elle lui fait, mais qu’elle se fait aussi à elle-même. Nina, la cousine cachée était déjà là pour lui offrir un premier déclic, un premier pas vers la Russie. Mais Piotr, c’est autre chose, plus fort. Elle sait très bien qu’elle ne pourrait plus jamais l’abandonner, qu’elle fera tout pour lui désormais. La brune refuse elle aussi de le perdre à nouveau, même involontairement. Ils s’enlacent encore un peu avant de finir par se séparer. Elle le voit rigoler, un sourire bienveillant et rempli de joie lui décore le visage. Reira préfère nettement cette expression à celle de colère qu’il avait quelques minutes plus tôt. D’ailleurs, elle lui rend son rire parce que sa remarque est effectivement plutôt drôle. Ça fait déjà plusieurs personnes qu’elle retrouve par miracle par ici, à croire que quelque chose de mystique entraîne tout le monde par ici. « Je crois que la Nouvelle-Zélande a une aura magique. » Elle rigole un peu plus. Puis elle se souvient de sa première question lorsqu’elle l’a vu, la raison de sa présence ici. « Mais d’ailleurs, t’es en voyage ? Si t’en as marre de camper à l’hôtel, tu peux venir chez moi, j’ai une chambre de libre. » C’est peut-être trop précipité de lui proposer ça, mais comment faire autrement ? Elle ne peut pas s’empêcher de vouloir passer le maximum de temps avec lui. Ils ont encore les yeux bouffis et rougis par les larmes, pourtant Reira se laisse déjà embarquer par l’euphorie. Puis, si Piotr n’est là que pour un voyage scolaire ou un voyage pour le plaisir, il faut qu’ils profitent de leur temps ensemble. « Enfin, je t’oblige à rien évidemment mais si jamais, l’envie te dit de venir faire un coucou… » Elle a aussi peur de le brusquer s’il voit qu’elle est plutôt bien installée ici. Mais si tout doit redevenir comme avant, il faut qu’elle commence par ne pas minimiser sa vie par ici. « Je peux prendre ma journée aussi, si tu veux. Allan, le patron, comprendra mon absence. » Reira esquisse un large sourire, se disant qu’elle en fait définitivement trop, toutefois elle ne parvient pas à se restreindre maintenant que Piotr est apaisé.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Sam 26 Sep - 0:00
Sa sœur venait de le lui promettre. Elle ne le fuirait plus. Elle ne partirait plus sans le lui dire, sans le lui expliquer, et surtout, sans lui. Et il avait envie d'y croire, il avait tellement envie de croire en sa bonne foi, en ses mots. Pourtant, une part de lui, le tenait à distance malgré l'euphorie. Parce que tout au long de sa courte vie, les gens l'avaient laissé. Et que Piotr s'était construit avec ça, qu'il avait intégré que les gens ne restaient jamais à ses côtés, qu'il était voué à subir cela sans cesse. C'était horrible, ça lui causait ses troubles de l'anxiété, son manque de confiance en lui, sa passion dans ses relations : mais c'était ainsi. Une part de lui était malade, peut-être pas à jamais, mais il lui serait toujours très difficile de faire autrement. Pourtant, entre cette étreinte et ces paroles, Piotr y trouva une forme de réconfort, de chaleur et de bien-être. Un sentiment qu'il n'avait en fait jamais pu ressentir depuis sa rencontre avec Max. Il n'y avait que lui et sa sœur qui étaient parvenu à lui faire ressentir de telles émotions, et faire naître de tels sentiments en lui. Alors, quand les deux frères et sœurs s'éloignèrent légèrement, pour sécher les larmes sur les joues du plus jeune, rire ensemble sur le fait improbable de se croiser ici, Piotr ne pu qu'hocher la tête aux dires de son aînée. Il avait recroisé Jay, l'ancien chauffeur de leur père ici aussi. Le monde lui avait toujours paru si grand et surtout, si mauvais pour lui (lui prenant tout ceux qu'il aimait à un moment donné) mais depuis son arrivée ici, le monde lui dévoilait une autre facette : celle des possibles. Les possibles retrouvailles qu'il avait espéré au fond de lui avec Reira, sans jamais vraiment y croire, les possibles occasions, les possibles rencontres... il avait rencontré des gens tellement géniaux ici, sur cette île que désormais... tout lui paraissait possible. Les yeux de Piotr glissaient sur le visage et le corps de sa sœur. Elle n'était plus comme il l'avait connu, ses cheveux, son visage, ses traits avaient un peu changés. Ou alors, c'était son souvenir d'elle qui s'était détérioré au fil des années ? Alors il l'observait, comme dans ce café, quand il avait sept ans. Il observait chaque détail, ne se cachant même pas pour cela. Un sourire timide mais sincère s'était à présent dessiné sur ses lèvres. Mais bientôt, sa sœur lui demanda à nouveau ce qu'il fichait ici. Pourquoi était-il ici, à Island Bay, dans le trou du cul du monde. Sa question le fit sourire et il ne tarda pas à lui répondre toujours en russe « le monde m'a prit tous les gens proches de moi, j'ai eu envie de savoir pourquoi tout le monde partait à sa découverte » en haussant les épaules. C'était un peu vrai, mais il n'était clairement pas prêt à lui parler de l'agression, parce qu'il fallait lui avouer son homosexualité. Et ça... non, il n'était pas prêt. Sa sœur était russe, et dans leur pays, les homosexuels n'étaient pas bien vu, pas respecté, pas autorisé. Il venait juste de la retrouver, il ne voulait pas prendre le risque qu'elle l'abandonne à cause de ça. « J'ai été en Australie avant de venir ici mais... » il renifla encore, une dernière fois « j'ai perdu mon passeport alors j'ai du rester ici ». En disant cela, il se rendit compte que la perte de son passeport pouvait être une main tendue du destin. Un coup de pouce de la vie, pour le faire rester ici, assez longtemps pour qu'ils se croisent. Parce qu'après tout, sans cela, il serait reparti direct et n'aurait jamais croisé sa sœur. Comme quoi parfois, le tout peut se jouer à rien. Elle évoqua une chambre de libre chez elle, ce qui signifiait que comme il avait pu l'imaginer, elle était bien installée ici. Depuis longtemps ? « Tu vis ici depuis longtemps ? » demanda t-il alors, curieux. Après tout, il existait un trou de sept ans dans la vie de l'un et de l'autre, que l'un et l'autre ne connaissait pas. Et en sept années... il se passe tellement de choses. Mon dieu. Comment pourraient-ils rattraper tout ce temps là ? Est-ce que cela était possible déjà ? Reira lui demanda alors s'il voulait qu'elle prenne sa journée, et un peu prit au dépourvu, il lança alors « heu ouais, carrément » parce que oui, il ne se voyait pas la quitter là et reprendre sa journée normalement en fait. C'était même pas du tout possible pour lui, putain, il venait de retrouver sa sœur quoi ! Il n'en revenait pas, en fait, il ne réalisait pas. Il venait de mettre fin à une quête de plus de sept années, presque un tiers de sa vie... ce n'était pas juste un truc. Il passa sa main sur son visage, soufflant alors, les yeux rivés dans ceux de sa sœur. Il n'en revenait pas, non. Sa main se posa sur la joue de sa sœur, et quelques secondes de silence plus tard, il ajouta tout bas « j'arrive pas à m'dire que t'es là » comme un aveux secret. Puis, dans l'esprit de Piotr, lui vinrent un millier de questions : il voulait tout savoir sur ces sept dernières années pour elle, savoir à quoi ressemblait sa vie maintenant, il pensa à leur père : aurait-il le droit de dire à leur père qu'il venait de la retrouver ici ? Est-ce qu'elle serait d'accord ? Parce que Piotr ne se voyait pas mentir sur ce sujet-là à son père, il savait à quel point c'était douloureux pour lui, de ne pas savoir ce que sa fille devenait ou bien même, si elle vivait tout simplement. Dans sa tête, tout était encore un peu confus, il n'était plus sûr d'être dans le même monde que tout à l'heure. C'était comme si tout avait changé, comme si tout était... redevenu normal. Comme si c'était un nouveau départ. En fait, ça lui faisait même beaucoup plus d'effet que lorsqu'il avait quitté la Russie, étrange non ? Finalement, Piotr regarda un peu les dégâts qu'il avait causé dans la petite salle, entre la chaise jetée au sol et le trou dans le mur, il fini par s'en approcher et lança à sa sœur « wo j'suis désolé pour ça... j'espère que ton patron va pas t'engueuler ? » il se tourna vers elle pour l'observer « dis-lui que je peux payer les réparations » bon, avec l'argent du père mais c'était pas grave ça, hein ? Piotr s'approcha de la chaise renversée pour la remettre sur la table de tout à l'heure, prêt à suivre sa sœur peu importe où.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Mar 29 Sep - 18:38
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— La Nouvelle-Zélande a quelque chose de particulier, depuis que la russe a posé le pied ici. Au départ, Wellington n’était qu’une destination au hasard, la première qui se présentait à elle puis c’est devenu la destination qu’elle a volontairement choisi pour s’arrêter, se poser. Un signe du destin ou le fruit du hasard… Reira ne le saura jamais, mais vu tout ce qu’il se passe par ici, ces retrouvailles surprises, elle se dit que peut-être que le destin est derrière tout ça. Parce que sinon, ça ferait énormément de coïncidences, trop en peu de temps pour que ça reste le fruit du hasard. Est-ce que depuis le départ son existence était tracée au point que tous ces événements se produisent ? Qu’elle rencontre Abel, se lie d’amitié et de fraternité avec lui, et aussi Chance. Pour les retrouver tous les deux ici. Et Piotr, quelle était la probabilité qu’il cherche à visiter la Nouvelle-Zélande aussi ? Décidemment, le ou les petits bonhommes dans les cieux sont décidés à rapporter le passé auprès de la brune. Pas forcément dans une mauvaise attention, la preuve en est avec son frère. Oui… Ça a été compliqué, il a fallu crier, pleurer et se serrer dans les bras pour voir le positif. Cependant, c’était un passage nécessaire, autant pour lui que pour elle. Finalement, tout est bien qui finit bien car elle lui promet qu’elle ne refera pas la même erreur. D’une part, parce qu’elle ne supporterait pas d’abandonner à nouveau son âme sœur, et d’autre part, parce qu’elle a compris que fuir ça n’apporte rien. Soudainement elle repense à Chance alors qu’elle sert son frère contre elle. Et si elle n’avait pas fui leur relation, est-ce que ça aurait abouti à quelque chose ? Elle ne le saura jamais, parce que visiblement, ils ne sont pas prêts de se reparler… Peu importe de toute façon, ce n’est pas le moment d’y penser. Son esprit est bien trop occupé à sonder celui de Piotr au travers de ses yeux alors qu’elle essuie ses larmes de ses pouces. Piotr est là désormais, et il n’y a plus que lui qui compte. Sa présence attise toutefois sa curiosité alors elle repose la première question qu’elle lui a posé. Sa réponse la surprend tellement que ses sourcils se haussent et sa bouche s’entrouvre. Finalement, ses lèvres s’étirent en un sourire bienveillant à son égard. Malgré tout ce qu’il a vécu, tous ces abandons, il garde une certaine innocence, une douceur et une candeur attendrissante. Reira le trouve extrêmement mature d’agir ainsi, de penser de cette façon. Elle lui serre doucement les épaules pour lui montrer qu’elle est là, qu’elle le soutient même si elle ignore tous les détails de ses sept dernières années de sa vie. Un petit rire s’échappe lorsqu’il finit par lui avouer qu’il est ici parce qu’il est tout simplement bloqué à cause de la perte de son passeport. « Tu as perdu ton passeport ? » Elle répète ses paroles, sans vraiment attendre attendre de réponses de sa part puisqu’elle la connaît déjà. « Le destin est curieux parfois… » Là encore, elle a du mal à se dire que seul le hasard a décidé que c’était pertinent de lui faire perdre son passeport à ce moment-là, il y a la ligne de la destinée qui entre en compte. S’il n’avait pas perdu son passeport, ils ne seraient probablement jamais retrouvés… Comme quoi la vie peut prendre un tournant soudain grâce à de toutes petites choses. Reira en profite pour évoquer la chambre libre chez elle, que s’il veut, il peut venir crécher chez elle. Elle précise évidemment qu’il n’est obligé à rien, et que s’il veut simplement passer pour discuter sans y vivre, il peut aussi. En fait, elle lui laisse carte blanche. Elle ne veut pas le brusquer, elle a conscience qu’il est celui qui a le plus souffert entre eux deux alors elle est prête à se sacrifier, à faire des concessions pour lui. Elle attendra tout le temps dont il aura besoin. « Trois ans, je crois… Quelque chose comme ça. J’commençais à tomber en rade d’argent alors j’ai investi le restant pour m’installer, je suis entrée dans la vie active pour payer les factures, etc… » Elle a commencé à vivre une vie nouvelle. En parlant, elle guette les réactions de son frère. Elle craint que l’évocation de cette vie ne fasse ressurgir la colère en lui. Parce qu’au lieu de rentrer, elle a été vivre ailleurs. Parce qu’elle s’est en quelque sorte inventée une sorte de nouvelle identité, toujours pour fuir sa réalité morbide depuis l’accident. Toutefois, elle ne compte pas lui mentir. Ils doivent tout se dire, ça fait aussi partie de la promesse et tout simplement de leur relation depuis toujours. « Tu as des neveux au fait. Des neveux poilus, j’veux dire. » Elle fait bien de préciser, il manquerait plus qu’elle ait eu des enfants. Non, pour ça, ce n’était pas près d’arriver. Son existence était encore trop incertaine pour fonder quelque chose d’aussi fort qu’une famille. Elle n’a même pas été capable de garder une relation amoureuse, alors… Un sourire se dessine sur ses lèvres en pensant à Blacky et Rocket. Ces petites boules de poils lui ont fait énormément de bien, lui ont donné une vraie attache aussi, et des responsabilités. Un premier pas vers la guérison, peut-être. Soudainement, elle lui propose aussi qu’ils passent la journée ensemble, qu’ils rattrapent le temps perdu, ne serait-ce que le temps d’une journée. Il semble un peu hésitant mais finalement il accepte et semble même plutôt enjoué à cette idée. Sa paume glisse sur le visage de la danseuse, lui réchauffe la joue et le cœur alors qu’il lui murmure des paroles qui lui serre le cœur. Elle lui murmure en retour, en posant sa main sur la sienne. « Je suis bien là Piotr, en chair et en os. » Compliqué de reconnaître un fantôme du passé, et pourtant elle était bien là et elle serait désormais là pour lui. Le choc du premier regard avait fait penser à Reira que ce n’était pas vraiment son frère devant elle mais le reste des événements l’ont assez bien ramené à la réalité. D’ailleurs, Piotr jette un regard au mur qu’il a légèrement enfoncé tout à l’heure. Elle s’en approche en même temps que lui et laisse échapper une remarque. « Dis donc, t’as une sacrée force, tu t’es mis à faire de la boxe ? » Ses yeux sont rieurs alors qu’elle le détaille un peu plus du regard pour observer la musculature qu’elle sentait sous ses doigts. « Il risque de soupirer, et peut-être de faire la dramaqueen un peu, mais on s’entend suffisamment bien pour qu’il comprenne la situation. Au pire tu feras quelques heures d’intérêt général pour le bien du café. » Un rire s’échappe d’entre ses lippes. Ce serait amusant de travailler ici avec Piotr. Passer de sept ans d’absence à une cohabitation professionnelle. Mais bon, rien ne lui garantie qu’il reste à Island Bay, s’il est toujours ici c’est parce que son passeport est perdu… Donc dès qu’il l’aura retrouvé, il repartira pour sa conquête du monde ou pour la Russie. Le moment venu, elle ne lui enverra pas de partir comme elle a pu le faire, mais en attendant elle veut profiter un maximum de lui. Et ça passe par une journée off pour se consacrer à lui. « T’en fais pas, je trouverai un accord amiable avec lui, au pire je ferais quelques heures supp, pour combler mon absence et le trou. Bouge pas, je reviens. » Reira file voir Allan pour lui expliquer un peu plus en détails la situation et aussi lui demander si ça ne le dérange pas qu’elle prenne exceptionnellement sa journée. Comme elle s’en doutait, ça ne pose pas de problème alors elle revient toute guillerette vers Piotr. Elle dépose son tablier sur le porte-manteau dédié à ses affaires tout en récupérant son manteau et son sac. « Allez viens, on peut filer ! » Elle entraîne son frère par la main vers la sortie destinée aux employés. Un grand sourire habille ses lèvres et la joie habille son regard : elle a retrouvé son frère.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Mar 29 Sep - 19:39
« Ouais je l'ai perdu après une semaine ici seulement... » répondit-il alors simplement. Et puis il y avait eu la rencontre brutale avec Maxyne, et puis l'administratif qu'il ne comprenait pas étant donné que tout était en anglais et puis bon, il s'était vite rendu compte que ça ne l'empêchait pas trop de vivre quoi... Les gestes de sa sœur étaient doux, et ils étaient gracieux. En même temps, Reira était une danseuse, et il y avait cette magie dans ses gestes. Ce truc hypnotisant, à la fois pur, intense et essentiel que Piotr n'était jamais parvenu à retrouver ailleurs. Ni dans un rire, ni dans un sourire, ni dans aucune autre forme artistique. Il n'y avait qu'elle qui parvenait à éveiller cela en lui et là, après sept ans, il venait de le retrouver sans être en train de le chercher. Il réalisait que ouais, ça lui avait manqué et ouais, il adorait ça en fait. Le petit frère avait du mal à réaliser qu'il était arrivé au bout de sa quête, après sept années. Non, il ne réalisait pas. Il lui faudrait sûrement plusieurs jours pour le comprendre vraiment. Sa sœur lui avait répondu que cela faisait trois ans maintenant qu'elle était installée ici. Piotr non plus ne réalisait pas la douleur de cet aveux. En fait, ça faisait un peu trop à gérer pour lui, maintenant. Et une fois la colère primitive extériorisée, il était prêt à ne vivre que le meilleur. Peut-être -sûrement même- que la colère allait ressurgir aussi dans quelques jours. Quand il aurait passé cette phase d'euphorie, pour finalement réaliser que sa sœur avait bel et bien fait une croix sur lui en s'installant ici. Qu'elle avait fait le choix de le rayer de sa vie. De ne pas prendre tous les risques -aussi intimes, douloureux et personnels soient-ils pour Reira- pour lui. Que finalement, son amour n'était peut-être pas si fort que ça ? Toutes ces idées viendraient lui traverser l'esprit dans quelques temps. Mais pour le coup, là, maintenant, il a le sourire. Il se sent soulagé et oui, il veut passer du temps avec elle. C'est tout ce qui compte. Il a envie de lui poser un millier de questions, il veut tout savoir, il veut tout connaître. Il veut voir l'endroit où elle vit, il veut voir la décoration chez elle, savoir quel genre de vêtement elle porte désormais, si elle écoute les mêmes musiques qu'avant, s'il ont autant de points en commun que par le passé. Il veut se rassurer, se retrouver face à celle qu'il a perdu il y a sept ans, et ne pas apprendre à connaître celle qu'elle est peut-être devenue aujourd'hui. Parce que si elle a changée ? Et s'ils ne s'entendent plus ? Et s'ils n'ont plus rien en commun ? Il n'aurait pas besoin de lui dire toutes ces horribles idées auxquelles il pensera dans quelques jours, non ? Quand sa sœur lui annonce qu'il a des neveux, Piotr se fige. Ses yeux s'écarquillent, son cœur loupe un battement et semble même exploser dans sa poitrine. « Hein ? » dit-il en même temps qu'elle lui parle de poils. Lui, il imagine déjà la gueule de son mari, il regarde même ses doigts pour y voir une bague ou non ; et il s'imagine la gueule de ses neveux, avant qu'il ne comprenne qu'elle rigole et qu'elle parle d'animaux. La main de Piotr se pose sur son cœur, qui souffre trop aujourd'hui et en rigolant il lance « putain tu m'as fait peur Reira ! J'étais pas prêt là » avant de se frotter le sourcil. « T'es mariée ? » demanda t-il alors d'instinct, pour être sûr. Finalement, les deux frangins en viennent à parler des dégâts que le petit Piotr a pu faire dans cette pièce. Il hoche la tête négativement quand sa sœur évoque la boxe. Hum, pas vraiment. Il a juste apprit en se prenant lui même des coups dans la gueule... mais il ne sait pas se défendre. Sinon, il aurait riposté lors de son agression. Pourtant, sa sœur lui explique que son patron est compréhensif et que si jamais, Piotr pourrait bosser ici pour réparer les dégâts ou alors qu'elle serait prête à le faire. Piotr lui lance alors « je me cherche du travail, je venais ici pour ça à la base » avant de passer sa main sur le creux dans le mur « c'est pas à toi de payer ça, dis à ton patron que j'suis prêt à réparer, vraiment » avant que sa sœur n'aille justement voir son patron. Piotr resta quelques minutes dans la pièce, seul et pensa alors à son père. Il sortit son téléphone, parce qu'il voulait le prévenir, mais peut-être que sa sœur ne le voudrait pas ? Et puis, comment il allait le dire à son père ? Waaa. Peut-être que leur père allait vouloir venir ici ? Alors qu'il pensait à tout cela, sa sœur arriva en furie, heureuse, l'entraînant alors à la sortie du café par la main.
Une fois dans la rue passante, Piotr fit tourner sa sœur devant lui, comme s'ils étaient en train de danser tous les deux, avant que finalement son bras ne vienne entourer sa sœur. Passant son bras au dessus de ses épaules, il la garda ainsi contre lui, tenant toujours sa main dans la sienne. « Bon j'te suis, emmène moi dans ton endroit préféré » demanda t-il à sa sœur, le portable toujours dans l'autre main libre. Il pensa à leur père et un peu hésitant, il fini par dire « Reira ? » attendant de croiser le regard de sa sœur. « J'pourrai pas cacher à papa le fait que j't'ai r'trouvé » annonça t-il clairement, attendant qu'elle lui dise ce qu'elle en pense aussi.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Mer 30 Sep - 16:35
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c'est dans le silence [...] un monde à part entière Piotr & Reira
— Reira lui balance qu’il a des neveux, sans prendre de pincettes au début, avant de préciser que ceux-ci sont poilus. La tête que fait son petit frère a le mérité de lui arracher un éclat de rire. D’un air bienveillant, elle le couve du regard avant qu’il ne lui demande si elle est mariée. Là, elle manque de s’étouffer avec sa propre salive. Mariée, elle ? Jamais. Cependant, elle comprend le sens de sa question et aussi les intentions derrière. Il a sûrement envie de voir jusqu’à quel point Reira a refait sa vie. Il ne le sait pas encore, ou du moins ne le saisit pas encore, mais au-delà du strict minimum pour vivre, c’est-à-dire un toit et un job, Reira ne vit pas vraiment. Elle-même a eu du mal à saisir tout cela, elle ne l’a compris qu’il y a quelques jours après sa dispute avec Chance et surtout aujourd’hui en retrouvant Piotr, en avouant à voix haute son erreur. Ça a donné une dimension réelle à la simple pensée qu’elle avait. Celle qui lui disait que ce départ de Russie n’a servi à rien, que depuis elle ne s’est pas reconstruite. D’une part, elle est restée bloquer dans le passé sans réellement avoir pu sans détacher car les souvenirs restaient présents. D’autre part, le futur ne lui ouvre pas ses portes parce qu’elle refuse de s’engager dans des relations. Elle a des amis oui, forcément, elle ne peut pas vivre éternellement sans un minimum de vie sociale mais… Elle fait toujours en sorte de ne pas trop s’attacher, par crainte d’un jour devoir reprendre la même décision. Elle ne veut plus causer de mal, et pourtant, n’est-ce pas ce qu’elle a fait à Chance ? L’amour a toujours été le dernier de ses soucis, même à Moscou. Alors ici, maintenant… Cela restait voué à l’échec. « Mariée ? Oh non… Tu sais, moi et l’amour ça fait quinze. Ça n’a pas changé. » Elle échange un regard complice avec son frère, faisant évocation au passé. Reira n’a pas tant changé que ça, hormis le fait qu’elle a gagné en névroses depuis l’accident. Au fond, elle est restée la même, seule sa vie a basculé.
Ils discutent de ce trou dans le mur. Alors que Piotr appuie le fait qu’il pourra réparer les réparations, Reira lui avoue que le patron est assez compréhensif et que ça devrait aller. Au pire des cas, il pourra aider un peu au café, pour compenser. C’est alors que Piotr lui avoue qu’il venait là pour trouver du travail. Les yeux de la brune s’écarquillent légèrement. Est-ce que cela signifie qu’il compte s’installer ici ? Un passeport ça ne met pas tant de temps que ça à se refaire, si ? Reira n’ose pas encore lui poser la question, elle se sentirait culotter de lui demander s’il reste, ou s’il compte vivre ici. Elle secoue la main en l’air, avec un rictus amusé sur les lèvres. « C’est toujours le grand qui prend pour les bêtises du petit. » Son sourire s’élargit un peu plus alors qu’elle s’approche de lui. « Et t’inquiète, ta colère est légitime. Si on va chercher la source des ennuis, c’est bien moi alors… » Elle hausse une épaule, nonchalante. Ça ne la gênerait pas de payer pour ça, c’est un bien maigre dédommagement et soulagement par rapport à tout ce qu’elle a pu lui faire subir. Après cela, Reira file discuter avec Allan, lui expliquer qu’il faut qu’elle prenne sa journée, mais qu’évidemment, elle lui revaudra ça. Puis, elle revient et entraîne son frère à l’extérieur.
Ça lui fait bizarre de sentir le bras de son frère autour de ses épaules. Ça lui fait bizarre de se dire qu’il a, à ce point grandi. Il est plus grand qu’elle désormais. Lorsqu’il lui demande son endroit préféré, Reira ne sait pas vraiment lequel choisir, ils sont tous importants. Mais elle choisit le parc, parce que c’est là qu’elle se pose parfois pour dessiner, bien que ça fasse un bout de temps qu’elle ne l’ait pas fait. Soudainement, Piotr lui fait face en plantant son regard dans le sien. Elle appréhende bizarrement ce qu’il va lui dire. Finalement, il lui parle de leur père, et lui avoue qu’il ne se sent pas capable de mentir sur son existence. Elle hoche la tête, comprenant son petit frère. Il a tout de même besoin de son approbation. « Tu peux lui dire. Je t’en voudrais pas. Mais… Faudra qu’il comprenne que j’peux pas revenir vers lui tout de suite, ce serait trop d’un coup. » La promesse faite à Piotr ne vaut que pour lui, même si Reira a l’intention de se repentir auprès de sa famille, notamment celle de sa mère pour Nina, ça va lui demander beaucoup de temps. Et, il faut déjà qu’elle fasse avec le retour de Piotr dans sa vie, elle ne peut pas gérer le reste de la famille pour l’instant, et encore moins son père. Elle reste tout de même sa fille, ça lui fera sûrement plaisir d’apprendre qu’elle n’est pas morte. Ils se remettent en marche et Reira pense à tous les mots échangés dans la salle de repos du café. Elle repense au café, au trou dans le mur, aux réparations et au travail. Sa tête se tourne vers son frère. « Si tu venais pour chercher du travail au café, j’peux en parler à Allan. C’est lui qui m’a donné ma chance quand j’suis arrivée, que j’avais aucune compétence. Enfin, je ne dis pas que t’as aucune compétence comme moi. » Elle rit nerveusement avant de reprendre. « D’ailleurs, tu fais des études ? » Elle a tellement de choses qu’elle ignore sur lui désormais… Il leur faudra du temps pour tout rattraper. « Sinon pour le café, travailler là-bas, ça te permettrait aussi de réparer pour le petit dégât. D’une pierre deux coups, non ? » Elle ne sait si c’est une bonne idée qu’ils travaillent ensemble. Leur complicité semble toujours présente mais c’est sûrement trop précipité, trop risqué… C’est à méditer. De toute façon, il faut qu’elle voit ça avec le principal intéressé si jamais Piotr est partant.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#) Mer 30 Sep - 17:19
Sa sœur lui annonça très clairement que non, elle n'était pas mariée. Ok. Parce que là sinon, ça aurait fait beaucoup trop pour lui. En fait, il n'avait jamais imaginé Reira avoir refait sa vie à ce point. Déjà parce que pour lui, il n'avait jamais pensé à cette possibilité. Au travers des yeux de son petit frère, il avait toujours imaginé que si Reira avait été vivante, elle serait rentrée à la maison. De ce fait, jamais l'option « refaire sa vie » n'avait été envisageable. Maintenant, il venait de comprendre que ça avait été le choix de sa sœur et que donc, il y avait une multitude de possibilités : avoir quelqu'un dans sa vie, avoir des enfants, une maison, un chien, un travail : bref, la totale. Piotr sourit doucement, quand sa sœur lui annonça que c'était son rôle à elle de prendre les punitions aussi pour lui. Même si ça lui faisait chaud au cœur, parce que c'était le genre de réponse que seule une véritable grande sœur pouvait bien sortir, il était désormais à même de prendre ses responsabilités. Il n'était plus le gosse qu'elle avait laissé en Russie, et peut-être que ça aussi, ça allait prendre un peu de temps pour l'assimiler du côté de Reira. Elle allait sûrement encore le prendre pour un gamin sur plein d'autres sujets, et peut-être même qu'ils se disputeraient à ce sujet-là, qui sait ?
Une fois dehors, Piotr se prit une bouffée d'air frais qui lui fit forcément du bien. Pendant quelques instants à l'intérieur, il avait littéralement explosé. Si bien que de se retrouver ici, dans cette rue passante, tenant sa sœur près de lui, c'était bien plus agréable. Bien sûr qu'il pensa à leur père et la façon dont il allait le lui dire -si sa sœur acceptait l'idée. Seulement, pour savoir la douleur que c'était de ne pas savoir ce qui était arrivé à Reira, il savait qu'il ne pourrait pas tenir sa langue très longtemps. Son rapport à son père était totalement différent de celui de Reira. Ils n'avaient pas eu la même vision de toute cette histoire. Piotr avait été la seconde famille, celle que son père avait choisi, et avec laquelle il avait sûrement passé le plus de temps. Il n'avait pas souffert de son abandon à lui, ni de son absence au même point que la brune à côté de lui. Alors oui, il comprenait la douleur de sa sœur à ce sujet-là : lui aussi avait du subir l'abandon de sa mère. Il savait à quel point c'était douloureux. Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de penser que son père à eux, était revenu vers sa fille. Et qu'il essayait encore et encore, malgré qu'elle ne le laisse pas entrer dans sa vie. Sa mère à lui, était partie pour toujours. Piotr hocha la tête de façon positive et avec un doux sourire il lança « oui j'comprends, y'a pas de problème » avant de déposer un léger bisou sur la tempe de sa sœur et de dire « merci » tout bas. Parce qu'elle aurait très bien pu refuser, et le forcer par la même occasion à mentir à leur père, et à participer lui aussi à cette douleur qu'il pouvait ressentir.
Marchant dans une des allées d'un parc, que Piotr avait traversé plusieurs fois depuis son arrivée, mais jamais de cette manière là -avec sa sœur ; cette dernière évoqua alors le fait qu'il puisse potentiellement venir travailler dans son café, parce que le patron avait été vraiment cool avec elle quand elle en avait eu besoin. Il hocha la tête et lança « ouais carrément ! » assez content. Il n'avait pas besoin d'argent, parce qu'il vivait de l'argent de son père ; mais il serait content de passer du temps avec sa sœur. « Enfin, j'veux pas que tu te sentes obligée de dire ça, je... » il se mordit l'intérieur de la joue « peut-être que t'es pas prête à m'voir non plus tous les jours après autant de temps » son regard s'emporta au loin le temps de quelques secondes, avant de revenir se planter dans celui de sa sœur. Elle s'intéressa à ses études, et il rigola légèrement nerveux « non j'ai pas fait d'études » expliqua t-il alors. « J'ai juste le bac et » il pouffa, un peu perdu et ne sachant pas trop comment tourner ce qu'il s'apprêtait à dire « en fait, j'suis carrément perdu sur ma vie » il haussa les épaules « j'ai rien qui m'donne envie, j'sais pas quoi faire » confia t-il. En fait, ce sentiment de ne pas savoir pour quelle raison on est ici, sur terre, c'est extrêmement douloureux. Il se sent néfaste et inutile au monde, il ne sait pas quelle pierre l'on peut poser sur ce grand édifice appelé « humanité ». On se sent comme un parasite, un profiteur et davantage quand son père est plein aux as. Piotr n'a aucune ambition, aucun rêve secret, aucun truc auquel il peut penser avant de s'endormir le soir. Il n'y a rien qui scintille devant lui, au bout de ce tunnel. Il est là, simplement là, à ne pas se poser mille questions, à juste espérer qu'un jour, il trouve enfin une question à se poser. Piotr sent alors son cœur battre plus fort, et ses mains devenir moites. Il sait que ce sujet l'angoisse, et étant sujet aux crises d'angoisses, il ne veut pas se retrouver à en faire une ici, à côté de sa sœur qu'il n'a pas vu depuis sept ans. Alors simplement, il lance « viens on parle d'autre chose » serrant davantage la main de sa sœur dans la sienne et cherchant son regard. Piotr était d'accord avec l'idée de bosser au café où était sa sœur. Ca pouvait être même une super idée, de temps de se réhabituer à l'un et l'autre, non ?
Les deux russes ne tardèrent pas à arriver devant un petit food-truck posé là, proposant des boissons chaudes et des petites choses à manger. Il le désigna du menton et lança « ça te dit ? » parce que lui, clairement, il avait faim. Il s'en approcha donc, et commença à consulter la carte écrite à la main, posée sur le camion. De sa mine d'enfant, il se tourna vers sa sœur, les yeux en cœur et lança « ils ont des frites maison au cheddar » tout excité comme si c'était la plus belle chose du monde -et ça l'était. « Et on peut même rajouter du bacon ! » lança t-il alors, encore plus heureux. Il souriait, comme un gosse et attendit de pouvoir passer sa commande au patron du food-truck, parce que ouais, il n'allait pas s'en priver.
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Sujet: Re: (reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. » (#)
(reira) « c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière. »